Chroniques de la mort annoncée d’une nation - Yves Danbakli - E-Book

Chroniques de la mort annoncée d’une nation E-Book

Yves Danbakli

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Beschreibung

Cet essai d'économie politique propose une analyse inédite de la crise libanaise, l'une des plus graves depuis le XIXe siècle, selon la Banque mondiale. L'auteur remet en question les analyses traditionnelles du FMI et de la Banque mondiale en soulignant la propension des Libanais à la mystification et à la duperie, qui a conduit à une richesse illusoire mais éphémère suivie d'une faillite actuelle avec 80 % de pauvres. L'ouvrage explore en profondeur les raisons de cette faillite et offre six pistes de réflexion pour un renouveau du pays. Il s'adresse en priorité aux citoyens libanais, mais également aux économistes qui y trouveront une situation complexe et nouvelle, susceptible d'être étudiée dans les universités de sciences humaines.


À PROPOS DE L'AUTEUR 


Au-delà d’une riche carrière dans la finance internationale, Yves Danbakli est entre autres banquier, formateur et rédacteur d’ouvrages économiques et financiers. Auteur de plusieurs romans et biographies, cet ouvrage est le fruit de son analyse sur la crise que vit son pays.

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Yves Danbakli

Chroniques de la mort annoncée d’une nation

Tout ce qu’on ne vous a pas dit,

qu’on ne vous dit pas

ou qu’on n’ose pas vous dire

Essai

© Lys Bleu Éditions – Yves Danbakli

ISBN : 979-10-422-0220-0

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Prologue

Libanais de naissance, expatrié en France depuis le début de la guerre civile de 1975, n’ayant donc participé à aucune de ses batailles, je fis carrière dans la banque, à Paris, puis en tant qu’économiste et expert en gestion des finances publiques auprès des bailleurs de fonds internationaux. J’ai enseigné enfin l’économie et la finance à l’École de la Bourse de Paris, à Paris, mais aussi à Beyrouth.

Renouant avec mon pays d’origine vers la fin des années 1990, je testais ma science économique pour comprendre la situation de mes compatriotes libanais. Un état des lieux déjà fortement dégradés, parfaitement décrit du reste par Charbel Nahas1, m’amena à émettre quelques idées de ce qu’il fallait faire au Liban pour améliorer le sort présent et répondre aux risques futurs qui se profilaient à l’horizon.

J’observe donc et commente la situation économique et financière du Liban depuis fort longtemps déjà. N’écrivant pas en arabe, et sans véritable audience dans mon pays d’origine, mes prises de position ainsi que mes suggestions n’ont que peu d’impact si ce n’est l’écoute de quelques amis. Je persiste pourtant à exposer ce que je pense être la vérité concernant les choix et les conséquences de la gouvernance économique et financière mise en œuvre par les différents gouvernements libanais depuis la fin de la guerre civile.

Plus de vingt années d’études et d’observations. La durée a son importance, car on mesure mieux le chemin parcouru… et les erreurs qui auraient pu être évitées. Plus de vingt années durant lesquelles les déséquilibres économiques et financiers se sont accumulés, engendrés par un système toxique et des stratégies insensées de politique budgétaire et monétaire. Pour bien comprendre le processus, il est possible de le comparer aux plaques tectoniques d’une planète « Économie », des masses en mouvement qui ont commencé à s’écarter vers la fin des années 1990, générant une instabilité grandissante qui a abouti quelque trente années plus tard à un gouffre de déficits face à une montagne de dettes.

L’image est-elle suffisamment parlante ?

Car c’est de cela qu’il s’agit, d’une évidence absolue. Un tremblement de terre « économique » était tellement prévisible, et depuis si longtemps, avant de devenir imminent vers 2018-2019. Pourtant, et lors de mes diverses rencontres avant la crise survenue finalement en automne 2019, nombre de mes interlocuteurs, la fine fleur de l’élite économique et politique libanaise était persuadée que le système tiendrait. Ce à quoi je répondais qu’une logique d’ajustement des équilibres s’impose un jour ou l’autre à tous les pays de cette planète, et que plus nous retardions la mise en œuvre des mesures nécessaires, plus le risque était important. La moindre étincelle pouvait mettre le feu aux poudres. Les marchés financiers angoisseraient subitement plus que de coutume, ou alors une révolte populaire mettrait fin à une gouvernance des affaires du pays et des services publics totalement défaillants.

Les deux évènements sont survenus presque concomitamment. Nombreux sont ceux qui, aujourd’hui, imputent la crise à des malveillances extérieures. Un complot, une conspiration contre le Liban… P’tet ben qu’oui, p’tet ben qu’non. Mais ce qui est sûr, c’est que nous y sommes allés tête baissée, car les écarts vertigineux existants entre les plaques tectoniques du « sol économique » libanais ont naturellement abouti à ce séisme social et financier d’une amplitude jamais atteinte dans le monde, un choc qui secoue encore le pays alors que trois années ont passé, une instabilité persistante, car les fondements d’une économie nouvelle se mettent difficilement en place. Pourquoi ? Parce qu’il faut préciser qu’en l’absence de toute conscience politique des gouvernements qui se sont succédé depuis le début de la crise, les nouveaux équilibres que l’on nomme balance commerciale, balance courante, balance des paiements, déficit budgétaire, dette publique… se rétablissent lentement et uniquement sur le dos des citoyens libanais, toutes confessions confondues. Sans ignorer l’importance de la dimension politique intérieure et régionale du dossier, cette crise entame sa quatrième année et ne cessera que lorsque ces ajustements auront été stabilisés et qu’un nouvel équilibre aura été trouvé sur les différents marchés intérieurs et extérieurs. Un équilibre caractérisant et animant l’économie capitaliste et libérale du pays : un équilibre des salaires sur le marché du travail et de l’emploi ; un équilibre des prix sur les marchés des biens et services ; et un équilibre des taux d’intérêt et du taux de change sur les marchés financiers et monétaires.

L’économie libanaise offre aujourd’hui le visage d’une situation complexe et quelque part inédite, du pain béni pour les économistes qui peuvent affûter leur savoir, tester leur science au sein d’un laboratoire in vivo, grandeur nature… Un cas d’école, le raté flagrant d’un modèle de développement qui sera certainement étudié en long et en large dans nombre d’universités enseignant les sciences humaines. Un drame, une tragédie sans nom pour la population libanaise.