Erhalten Sie Zugang zu diesem und mehr als 300000 Büchern ab EUR 5,99 monatlich.
Un astronome du Vatican explore la question de la vie extraterrestre sous tous ses aspects. Une vie extraterrestre est-elle possible ? Plausible ? Changerait-elle notre relation à Dieu ?
Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:
Seitenzahl: 71
Veröffentlichungsjahr: 2014
Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:
Conception couverture :
© Christophe Roger
Images :
© David Carillet / © losw
Édition originale anglaise :
Intelligent Life in the Universe
© Catholic Truth Society (USA)
ISBN : 1860823432
Copyright © 2005 by Guy Consolmagno
Édition française :
© Éditions Quasar, 2013
89, bd Blanqui – 75013 Paris
www.editionsquasar.com
ISBN : 978-2-36969-005-4
Composition : SoftOffice (38)
Guy Consolmagno, s.j.
Les extraterrestres existent-ils ?
Un astronome du Vatican répond
Traduction de Philippe Quentin
« J’ai une intuition »
J’ai une intuition… Je ne peux pas la prouver, je ne peux pas être sûr que j’ai raison. En fait je pourrais bien avoir tort… Et pourtant j’ai l’intuition que tôt ou tard la race humaine découvrira qu’il y a d’autres créatures intelligentes quelque part, ailleurs dans l’univers.
Mes raisons sont d’une part d’ordre scientifique. Il y a des centaines d’étoiles proches dont nous savons qu’elles possèdent des planètes, et il y a tant de milliards d’autres étoiles dans notre galaxie qui attendent d’être explorées, et tant de milliards d’autres galaxies (chacune avec des milliards d’étoiles) dans l’univers visible… Sûrement, dans le nombre, il doit exister d’autres êtres rationnels et civilisés.
Si je pense cela, c’est aussi parce que j’ai acquis une agréable familiarité avec le concept d’extraterrestres à la suite de toute une vie de lecture d’ouvrages de science-fiction (peut-être excessive, pourraient dire certains…).
Enfin, mes raisons sont aussi d’ordre esthétique. Je ne suis pas le premier astronome, ni le premier croyant, à contempler la nuit dans le ciel une étonnante panoplie d’étoiles et à avoir l’intuition que la créativité féconde de Dieu ne saurait se limiter à nous.
C’est une intuition.
Ceci posé, le premier et le plus important fait auquel nous ayons à faire face dès lors que nous nous posons la question de l’intelligence extraterrestre, est celui-ci : nous ne savons pas. De toutes les planètes que nous avons découvertes en orbite autour d’autres étoiles, il n’est pas clairement établi que l’une d’elles offre un lieu adapté à la vie telle que nous la connaissons. Sur aucune d’elles, pas plus d’ailleurs – pour rester plus proche de nous – que n’importe où dans notre propre système solaire, nous n’avons trouvé la preuve, complète et irréfutable, que la vie ait pu démarrer en quelque autre endroit qu’ici, sur la Terre. Pour autant que nous sachions avec certitude, nous pourrions bien être seuls.
Cela signifie donc que tout ce que nous pourrions dire de plus sur la vie extraterrestre, c’est-à-dire en fait presque tout ce petit livre, est spéculation et hypothèse. Pour une part, on pourra certainement démontrer un jour que ces propos sont faux. Peut-être même que tout se révélera faux. Nous ne savons pas.
Dans ces conditions pourquoi spéculer sur un tel sujet ?
Eh bien, tout d’abord, pour la même raison qui vous a fait choisir ce petit livre : parce que les êtres humains ont toujours trouvé ce sujet fascinant, d’une manière ou d’une autre.
De fait, les contes et les spéculations sur des races et des créatures autres qu’humaines sont aussi vieux que l’art de raconter des histoires. Les mythes antiques des Grecs et des Romains sont remplis non seulement de dieux, de héros et de démons, mais aussi de toutes sortes d’êtres étranges et monstrueux. Lucien de Samosate, en l’an 160 après Jésus-Christ, a peut-être été le premier à écrire un conte sur un voyage interplanétaire. Il a imaginé toute une variété de races étranges qui y vivaient et se combattaient. Comme nous le verrons, même la Bible parle d’êtres intelligents créés par Dieu et qui ne sont pas des hommes.
Mais ce n’est pas la satisfaction seule de nos fantasmes qui nous pousse à creuser cette question de la vie extraterrestre. Imaginez que vous soyez né et ayez grandi sur une île déserte qui n’aurait qu’un seul arbre. Il vous serait difficile d’apprécier ce qu’est un « arbre ». Penseriez-vous que tous les arbres ont des feuilles en forme de palmes et portent des noix de coco ? Si alors on vous transportait en Grande-Bretagne, seriez-vous capable d’admettre que des sapins ou des chênes sont également des arbres ? La plupart d’entre nous ont fait l’expérience que voyager dans une autre ville ou un autre pays peut nous faire redécouvrir et apprécier les choses que nous considérons comme normales chez nous. De la même façon, penser aux extraterrestres est un bon moyen de comprendre, et d’apprécier, ce qu’être un homme signifie.
Il y a une autre raison, je dois reconnaître, qui fait que beaucoup de gens désirent être visités par des êtres extraterrestres. Ayant sous les yeux un monde rempli de souffrances, de maladies et de guerres, d’injustice et de pauvreté, ils imaginent qu’une race suffisamment avancée pour traverser les immensités interstellaires et venir nous visiter devrait être aussi suffisamment avancée pour savoir surmonter tous les problèmes des hommes. Ils prêtent aux extraterrestres le rôle de sauveurs de l’humanité.
Sur ce sujet, encore une fois, eh bien je n’ai que mon intuition à faire valoir. Mais cette intuition ne me rend pas très optimiste. Considérez le sort de l’extraterrestre dans The Day the Earth Stood Still (Le jour où la terre s’arrêta), grand classique des films de science-fiction, qui était précisément venu pour aider l’humanité. Cela s’est mal terminé. Et d’ailleurs, n’avons-nous pas déjà eu un Sauveur qui a visité la terre ? Et voyez ce qui Lui est arrivé… (Le réalisateur de ce film a d’ailleurs pris en considération ce parallèle ; pour que le rapport avec Jésus soit tout à fait évident, il a même voulu que l’extraterrestre se présente sous le nom de Monsieur Charpentier.)
Mais tout cela souligne l’intérêt peut-être le plus profond qu’il y a à réfléchir et à spéculer sur une vie ailleurs dans l’univers. Considérer ce sujet d’un point de vue religieux ajoute une nouvelle dimension à notre propre compréhension de ce que signifie être en relation avec Dieu.
Prendre conscience de Dieu en tant qu’il est Créateur d’un univers assez vaste pour contenir ces milliards et ces milliards de galaxies et d’étoiles, nous fait précisément réaliser combien doit être immense l’infinité de Dieu. Se demander ce qu’implique, pour un « extraterrestre », de posséder quelque chose qui ressemble à une « âme », nous oblige à affronter cette question : que voulons-nous -dire quand nous utilisons ce mot ? Réfléchir sur la manière dont le salut dans le Christ pourrait s’appliquer à d’autres êtres est un chemin de choix pour apprécier à nouveaux frais ce que le salut signifie pour nous les humains.
Mais nous ne devons jamais oublier que ce que nous sommes en train de faire n’est en réalité que donner une opinion, nous livrer à une supputation, à une spéculation. Ce n’est pas de la science, ou pas encore. Peut-être, cela n’en sera-t-il jamais. Ce n’est pas de la théologie non plus. C’est de la science-fiction, ou de la fantaisie, ou de la poésie. C’est excitant… Précisément parce que, de fait, nous ne savons pas.
« La vérité ne contredit pas la vérité »
Si aujourd’hui nous ne savons pas avec certitude si des êtres extraterrestres existent, quand le saurons-nous ?
Quelle est la probabilité que nous le découvrions un jour ? Pour mesurer la vraisemblance de l’idée qu’il puisse y avoir des extraterrestres ailleurs dans l’univers, nous voulons simplement examiner ce que l’astronomie nous dit au sujet de ce même univers. Mais avant de nous aventurer dans ce domaine, nous voudrions nous remémorer comment l’Église considère le fait de consacrer tant de temps et d’efforts à étudier l’univers physique.
La science est-elle dangereuse pour notre foi ? Se préoccuper des réalités terrestres ne fait-il que nous distraire de problèmes plus proches, ou encore de notre aventure spirituelle ?
Certains pourraient être surpris d’apprendre qu’en fait, non seulement l’Église catholique encourage l’étude scientifique de l’univers, mais elle va même jusqu’à subventionner un observatoire astronomique à elle. Les télescopes de l’Observatoire du Vatican sont placés sur le toit de la résidence d’été du pape à Castel Gandolfo (Italie). Récemment cet Observatoire a également construit un télescope de haute technologie au sommet d’une montagne, pointé vers les cieux secs et sombres de l’Arizona.
Je connais l’Observatoire du Vatican de l’intérieur. J’y travaille. J’y étudie les comètes et les astéroïdes au moyen de ces télescopes, et j’y effectue des expériences sur la plus importante collection de météorites1