Les Illuminations - Arthur Rimbaud - E-Book

Les Illuminations E-Book

Arthur Rimbaud

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Beschreibung

Les Illuminations sont le titre d'un recueil de poèmes en prose ou en vers libres composés par Arthur Rimbaud entre 1872 et 1875, et publié partiellement en 1886 puis, dans son intégralité, à titre posthume, en 1895. Ce texte demeura entre les mains de Charles de Sivry avant d'être publié. Le titre Les Illuminations évoque un rapprochement significatif et ambitieux, de la part de Rimbaud, avec d'autres fameux recueils antérieurs, représentatifs de la modernité poétique du xixe siècle et du romantisme : les Méditations poétiques (1820) d'Alphonse de Lamartine et Les Contemplations (1856) de Victor Hugo. Nul ne sait avec certitude quelle est la date exacte de composition de ces poèmes en prose finalement baptisés Illuminations : ont-ils été écrits avant, après, ou pendant Une saison en enfer ? L'ordre des cinquante-quatre poèmes en désordre n'est pas plus précis que la chronologie. Quelques-uns de ces textes ayant été recopiés par Germain Nouveau, la question de la transcription ou peut-être la coécriture de quelques « illuminations » se pose également. Enfin, le titre supposé du « recueil », si recueil il y a eu, demeure une énigme, puisque le mot « illuminations » n'est jamais apparu sous la plume de Rimbaud ; il ne fut suggéré que par Verlaine. On a longtemps cru que les poèmes en prose composant ce recueil avaient été écrits avant Une saison en enfer. Cette idée a été renforcée par le témoignage d'Isabelle Rimbaud qui voulait faire passer Une saison en enfer pour le testament littéraire d'un frère répudiant ses égarements de poète. Ainsi l'oeuvre se terminait sur Adieu, le dernier « chapitre » du livre. Mais depuis 1949 et la publication de l'ouvrage d'Henry de Bouillane de Lacoste (Rimbaud et le problème des Illuminations, au Mercure de France), il est établi que les copies des poèmes en prose contenus dans Les Illuminations sont postérieures à la Saison.

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Sommaire

Après le déluge

Enfance

Chapitre I

Chapitre II

Chapitre III

Chapitre IV

Chapitre V

Conte

Parade

Antique

Being beauteous

Vies

Chapitre I

Chapitre II

Chapitre III

Départ

Royauté

À une raison

Matinée d’ivresse

Phrases

Ouvriers

Les Ponts

Ville

Ornières

Villes

Vagabonds

Villes

Veillées

Chapitre I

Chapitre II

Chapitre III

Mystique

Aube

Fleurs

Nocturne vulgaire

Marine

Fête d’hiver

Angoisse

Métropolitain

Barbare

Solde

Fairy

Guerre

Jeunesse

Chapitre I

Chapitre II

Chapitre III

Chapitre IV

Promontoire

Scènes

Soir historique

Bottom

H

Mouvement

Dévotion

Démocratie

Génie

Après le déluge

Aussitôt que l’idée du Déluge se fut rassise,

Un lièvre s’arrêta dans les sainfoins et les clochettes mouvantes et dit sa prière à l’arc-en-ciel à travers la toile de l’araignée.

Oh les pierres précieuses qui se cachaient, -les fleurs qui regardaient déjà.

Dans la grande rue sale les étals se dressèrent, et l’on tira les barques vers la mer étagée là-haut comme sur les gravures.

Le sang coula, chez Barbe-Bleue, aux abattoirs, -dans les cirques, - où le sceau de Dieu blêmit les fenêtres. Le sang et le lait coulèrent.

Les castors bâtirent. Les « mazagrans » fumèrent dans les estaminets.

Dans la grande maison de vitres encore ruisselante les enfants en deuil regardèrent les merveilleuses images.

Une porte claqua, et sur la place du hameau, l’enfant tourna ses bras, compris des girouettes et des coqs des clochers de partout, sous l’éclatante giboulée.

Madame *** établit un piano dans les Alpes. La messe et les premières communions se célébrèrent aux cent mille autels de la cathédrale.

Les caravanes partirent. Et le Splendide Hôtel fut bâti dans le chaos de glaces et de nuit du pôle.

Depuis lors, la Lune entendit les chacals piaulant par les déserts de thym, et les églogues en sabots grognant dans le verger. Puis, dans la futaie violette, bourgeonnante, Eucharis me dit que c’était le printemps.

Sourds, étang, -écume, roule sur le pont, et par-dessus les bois ; -draps noirs et orgues, -éclairs et tonnerre, -montez et roulez ; - eaux et tristesses, montez et relevez les Déluges.

Car depuis qu’ils se sont dissipés, -oh les pierres précieuses s’enfouissant, et les fleurs ouvertes ! -c’est un ennui ! et la Reine, la Sorcière qui allume sa braise dans le pot de terre, ne voudra jamais nous raconter ce qu’elle sait, et que nous ignorons.

Enfance

I

Cette idole, yeux noirs et crin jaune, sans parents ni cour, plus noble que la fable, mexicaine et flamande ; son domaine, azur et verdure insolents, court sur des plages nommées, par des vagues sans vaisseaux, de noms férocement grecs, slaves, celtiques.

À la lisière de la forêt, -les fleurs de rêve tintent, éclatent, éclairent, - la fille à lèvre d’orange, les genoux croisés dans le clair déluge qui sourd des prés, nudité qu’ombrent, traversent et habillent les arcs-en-ciel, la flore, la mer.

Dames qui tournoient sur les terrasses voisines de la mer ; enfantes et géantes, superbes noires dans la mousse vert-de-gris, bijoux debout sur le sol gras des bosquets et des jardinets dégelés, -jeunes mères et grandes sœurs aux regards pleins de pèlerinages, sultanes, princesses de démarche et de costume [, ] tyranniques petites étrangères et personnes doucement malheureuses.

Quel ennui, l’heure du « cher corps » et « cher cœur ».

II

C’est elle, la petite morte, derrière les rosiers. -La jeune maman trépassée descend le perron. -La calèche du cousin crie sur le sable. -Le petit frère-(il est aux Indes !) là, devant le couchant, sur le pré d’œillets, -les vieux qu’on a enterrés tout droits dans le rempart aux giroflées.

L’essaim des feuilles d’or entoure la maison du général. Ils sont dans le midi. -On suit la route rouge pour arriver à l’auberge vide. Le château est à vendre ; les persiennes sont détachées. -Le curé aura emporté la clef de l’église. -Autour du parc, les loges des gardes sont inhabitées. Les palissades sont si hautes qu’on ne voit que les cimes bruissantes. D’ailleurs il n’y a rien à voir là-dedans.

Les prés remontent aux hameaux sans coqs, sans enclumes. L’écluse est levée. Ô les calvaires et les moulins du désert, les îles et les meules.

Des fleurs magiques bourdonnaient. Les talus le berçaient. Des bêtes d’une élégance fabuleuse circulaient. Les nuées s’amassaient sur la haute mer faite d’une éternité de chaudes larmes.

III

Au bois il y a un oiseau, son chant vous arrête et vous fait rougir.

Il y a une horloge qui ne sonne pas.

Il y a une fondrière avec un nid de bêtes blanches.

Il y a une cathédrale qui descend et un lac qui monte.

Il y a une petite voiture abandonnée dans le taillis, ou qui descend le sentier en courant, enrubannée.

Il y a une troupe de petits comédiens en costumes, aperçus sur la route à travers la lisière du bois.