Cahier de Douai - Arthur Rimbaud - E-Book

Cahier de Douai E-Book

Arthur Rimbaud

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Beschreibung

Toutes les clés pour réussir le bac de français !  

Plongez dans l'univers audacieux d'Arthur Rimbaud avec "Cahier de Douai". Rimbaud, prodige poétique, y exprime sa révolte, sa vision du monde et sa quête d'absolu.
À travers une écriture incisive et provocatrice, "Cahier de Douai" explore la jeunesse tourmentée de Rimbaud. Ses vers transgressent les conventions, révélant une sensibilité à fleur de peau et une soif de révolution. Chaque poème est une plongée dans l'âme tourmentée du poète, ses rêves, sa rage et son désir de tout embraser.

Ce recueil incarne l'essence de la poésie maudite, défiant les normes et bousculant les sensibilités de l'époque. Rimbaud y révèle sa fascination pour l'inconnu, l'érotisme et l'évasion. Chaque mot est une étincelle de génie rebelle qui continue d'inspirer les esprits libres.

"Cahier de Douai" est bien plus qu'un simple recueil, c'est une exploration des émotions brutes et des aspirations profondes d'un artiste qui a choisi de tracer sa propre voie. Laissez-vous emporter par ce chef-d'œuvre poétique qui éveille les sens et questionne les limites de l'expression. Une lecture incontournable pour ceux en quête d'authenticité et de frissons littéraires.


À PROPOS DE L'AUTEUR 

Arthur Rimbaud (1854-1891) est un poète français du XIXe siècle, célèbre pour ses écrits visionnaires et ses expériences littéraires audacieuses. Né à Charleville-Mézières, il commence à écrire de la poésie à un jeune âge et se lie d'amitié avec le poète Paul Verlaine. Leur relation tumultueuse a inspiré certains de leurs écrits les plus célèbres. Rimbaud est notamment connu pour ses recueils de poésie, "Les Illuminations" (1886) et "Une saison en enfer" (1873), qui ont influencé de nombreux artistes et écrivains après lui. Il a arrêté d'écrire de la poésie à l'âge de 21 ans et a vécu le reste de sa vie en Afrique, où il a travaillé comme marchand d'armes. Il est mort en 1891 à l'âge de 37 ans.

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Seitenzahl: 33

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Cahier de Douai

Arthur Rimbaud

– 1870 –

 

 

PREMIER CAHIER

PREMIÈRE SOIRÉE

Elle était fort déshabilléeEt de grands arbres indiscretsAux vitres jetaient leur feuilléeMalinement, tout près, tout près.

Assise sur ma grande chaise,Mi-nue, elle joignait les mains.Sur le plancher frissonnaient d’aiseSes petits pieds si fins, si fins.

– Je regardai, couleur de cireUn petit rayon buissonnierPapillonner dans son sourireEt sur son sein, – mouche au rosier.

– Je baisai ses fines chevilles.Elle eut un doux rire brutalQui s’égrenait en claires trilles,Un joli rire de cristal.

Les petits pieds sous la chemiseSe sauvèrent : « Veux-tu finir ! »– La première audace permise,Le rire feignait de punir !

– Pauvrets palpitants sous ma lèvre,Je baisai doucement ses yeux :– Elle jeta sa tête mièvreEn arrière : « Oh ! c’est encor mieux !

Monsieur, j’ai deux mots à te dire… »– Je lui jetai le reste au seinDans un baiser, qui la fit rireD’un bon rire qui voulait bien…

– Elle était fort déshabilléeEt de grands arbres indiscretsAux vitres jetaient leur feuilléeMalinement, tout près, tout près.

 

SENSATION

Par les soirs bleus d’été, j’irai dans les sentiers, Picoté par les blés, fouler l’herbe menue :Rêveur, j’en sentirai la fraîcheur à mes pieds.Je laisserai le vent baigner ma tête nue.Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :Mais l’amour infini me montera dans l’âme,Et j’irai loin, bien loin, comme un bohémien,Par la Nature, – heureux comme avec une femme.Mars 1870

LE FORGERON

Palais des Tuileries, vers le 10 août 1792

 

Le bras sur un marteau gigantesque, effrayantD’ivresse et de grandeur, le front vaste, riantComme un clairon d’airain, avec toute sa bouche,Et prenant ce gros-là dans son regard farouche,Le Forgeron parlait à Louis Seize, un jourQue le Peuple était là, se tordant tout autour,Et sur les lambris d’or traînant sa veste sale.Or le bon roi, debout sur son ventre, était pâle,Pâle comme un vaincu qu’on prend pour le gibet,Et, soumis comme un chien, jamais ne regimbait,Car ce maraud de forge aux énormes épaulesLui disait de vieux mots et des choses si drôles,Que cela l’empoignait au front, comme cela !« Or tu sais bien, Monsieur, nous chantions tra la laEt nous piquions les bœufs vers les sillons des autres :Le Chanoine au soleil filait des patenôtresSur des chapelets clairs grenés de pièces d’orLe Seigneur, à cheval, passait, sonnant du corEt l’un avec la hart, l’autre avec la cravacheNous fouaillaient. – Hébétés comme des yeux de vache,Nos yeux ne pleuraient plus ; nous allions, nous allions,Et quand nous avions mis le pays en sillons,Quand nous avions laissé dans cette terre noireUn peu de notre chair. . , nous avions un pourboire :On nous faisait flamber nos taudis dans la nuit ;Nos petits y faisaient un gâteau fort bien cuit.... « Oh ! je ne me plains pas. Je te dis mes bêtises,C’est entre nous. J’admets que tu me contredises.Or n’est-ce pas joyeux de voir au mois de juinDans les granges entrer des voitures de foinÉnormes ? De sentir l’odeur de ce qui pousse,Des vergers quand il pleut un peu, de l’herbe rousse ?De voir des blés, des blés, des épis pleins de grain,De penser que cela prépare bien du pain ? ...Oh ! plus fort, on irait, au fourneau qui s’allume,Chanter joyeusement en martelant l’enclume,Si l’on était certain de pouvoir prendre un peu,Étant homme, à la fin ! de ce que donne Dieu !– Mais voilà, c’est toujours la même vieille histoire !

 

« Mais je sais, maintenant ! Moi, je ne peux plus croire,Quand j’ai deux bonnes mains, mon front et mon marteau,Qu’un homme vienne là, dague sur le manteau,Et me dise : Mon gars, ensemence ma terre ;Que l’on arrive encor quand ce serait la guerre,Me prendre mon garçon comme cela, chez moi !– Moi, je serais un homme, et toi, tu serais roi,