Les Illuminations - Arthur Rimbaud - E-Book

Les Illuminations E-Book

Arthur Rimbaud

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Beschreibung

Les Illuminations est le titre d'un recueil de poèmes en prose ou en vers libres composés par Arthur Rimbaud entre 1872 et 1875, et publié partiellement en 1886 puis, dans son intégralité, à titre posthume, en 1895.
Extrait
| MYSTIQUE
Sur la pente du talus, les anges tournent leurs robes de laine, dans les herbages d’acier et d’émeraude.
Des prés de flammes bondissent jusqu’au sommet du mamelon. À gauche, le terreau de l’arête est piétiné par tous les homicides et toutes les batailles, et tous les bruits désastreux filent leur courbe. Derrière l’arête de droite, la ligne des orients, des progrès.
Et, tandis que la bande, en haut du tableau, est formée de la rumeur tournante et bondissante des conques des mers et des nuits humaines,
La douceur fleurie des étoiles, et du ciel, et du reste descend en face du talus, comme un panier, contre notre face, et fait l’abîme fleurant et bleu là-dessous...|

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SOMMMAIRE

PRÉFACE

APRÈS LE DÉLUGE

BARBARE

MYSTIQUE

AUBE

FLEURS

BEING BEAUTEOUS

ANTIQUE

ROYAUTÉ

ENFANCE

VIES

ORNIÈRES

MARINE

MOUVEMENT

VILLES

VILLES

MÉTROPOLITAIN

PROMONTOIRE

SCÈNES

PARADE

VILLE

DÉPART

À UNE RAISON

H

ANGOISSE

BOTTOM

VEILLÉES

NOCTURNE VULGAIRE

MATINÉE D’IVRESSE

PHRASES

CONTE

HONTE

VAGABONDS

NOUS SOMMES TES...

CHANSON DE LA PLUS HAUTE TOUR

OUVRIERS

Ô SAISONS Ô CHATEAUX

BRUXELLES

ÂGE D’OR

ÉTERNITÉ

LA RIVIÈRE DE CASSIS

LOIN DES OISEAUX, LOIN DES TROUPEAUX

MICHEL ET CHRISTINE

DÉVOTION

SOIR HISTORIQUE

QU’EST CE POUR NOUS, MON COEUR

DÉMOCRATIE

ARTHUR RIMBAUD

LES ILLUMINATIONS

Recueil de poèmes en prose

Texte établi par Félix Fénéon

Publications de la Vogue | 1886

Raanan Éditeur

Livre 482 | édition 2

PRÉFACE

Le livre que nous offrons au public fut écrit de 1873
 à 1875, parmi des voyages tant en Belgique qu’en 
Angleterre et dans toute l’Allemagne.

Le mot Illuminations est anglais et veut dire gravures 
coloriées, — coloured plates : c’est même le sous-titre que 
M. Rimbaud avait donné à son manuscrit.

Comme on va voir, celui-ci se compose de courtes 
pièces, prose exquise ou vers délicieusement faux exprès. D’idée principale il n’y en a ou du moins nous n’y en
 trouvons pas. De la joie évidente d’être un grand poète, 
 tels paysages féeriques, d’adorables vagues amours
 esquissées et la plus haute ambition (arrivée) de style :tel est le résumé que nous croyons pouvoir oser donner
 de l’ouvrage ci-après. Au lecteur d’admirer en détail.

De très courtes notes biographiques feront peut-être 
bien.

M. Arthur Rimbaud est né d’une famille de bonne 
bourgeoisie à Charleville (Ardennes) où il fit d’excellentes
 études quelque peu révoltées. À seize ans il avait écrit 
les plus beaux vers du monde, dont de nombreux extraits 
furent par nous donnés naguère dans un libelle intitulé
 les Poètes maudits. Il a maintenant dans les trente-deux 
ans, et voyage en Asie où il s’occupe de travaux d’art. 
Comme qui dirait le Faust du second Faust, ingénieur
de génie après avoir été l’immense poète vivant élève de
 Méphistophélès et possesseur de cette blonde Marguerite !

On l’a dit mort plusieurs fois. Nous ignorons ce détail, 
 mais en serions bien triste. Qu’il le sache au cas où iln’en serait rien. Car nous fûmes son ami et le restons de 
loin.

Deux autres manuscrits en prose et quelque vers inédits seront publiés en leur temps.

Un nouveau portrait par Forain qui a connu également M. Rimbaud paraîtra quand il faudra.

Dans un très beau tableau de Fantin-Lalour, Coin de
 table, à Manchester actuellement, croyons-nous, il y a 
un portrait en buste de M. Rimbaud à seize ans.

Les Illuminations sont un peu postérieures à cette 
époque.

Paul Verlaine.

APRÈS LE DÉLUGE

Aussitôt que l’idée du Déluge se fut rassise, Un lièvre s’arrêta dans les sainfoins et les clochettes
 mouvantes, et dit sa prière à l’arc-en-ciel, à travers la
 toile de l’araignée.

Oh ! les pierres précieuses qui se cachaient, — les 
fleurs qui regardaient déjà.

Dans la grande rue sale, les étals se dressèrent, et
 l’on tira les barques vers la mer étagée là-haut comme 
sur les gravures.

Le sang coula, chez Barbe-Bleue, aux abattoirs, dans 
les cirques, où le sceau de Dieu blêmit les fenêtres. Le 
sang et le lait coulèrent.

Les castors bâtirent. Les « mazagrans » fumèrent dans 
les estaminets.

Dans la grande maison de vitres encore ruisselante, les enfants en deuil regardèrent les merveilleuses images.

Une porte claqua, et, sur la place du hameau, l’enfant tourna ses bras, compris des girouettes et des coqs des clochers de partout, sous l’éclatante giboulée.

Madame *** établit un piano dans les Alpes. La messe et les premières communions se célébrèrent aux cent mille autels de la cathédrale.

Les caravanes partirent. Et le Splendide-Hôtel fut bâti dans le chaos de glaces et de nuit du pôle.

Depuis lors, la Lune entendit les chacals piaulant par les déserts de thym, — et les églogues en sabots grognant dans le verger. Puis, dans la futaie violette, bourgeonnante, Eucharis me dit que c’était le printemps.

Sourds, étang, — écume, roule sur le pont, et passe par-dessus les bois ; — draps noirs et orgues, éclairs et tonnerre, montez et roulez ; — eaux et tristesses, montez et relevez les déluges.

Car depuis qu’ils se sont dissipés, — oh, les pierres précieuses s’enfouissant, et les fleurs ouvertes ! — c’est un ennui ! et la Reine, la Sorcière qui allume sa braise dans le pot de terre, ne voudra jamais nous raconter ce qu’elle sait, et que nous ignorons !