Les larmes de lait - Véronique Boucault - E-Book

Les larmes de lait E-Book

Véronique Boucault

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Beschreibung

Rose va sur ses 60 ans, l’âge qu’avait sa mère lorsque celle-ci est morte. En souffrance elle décide de se confier à Mme B psychologue mais son histoire fait aussi écho à celle de sa thérapeute. Ce récit parle de la difficulté d’être un enfant au sein d’une famille en crise, du lien générationnel et du poids de sa dette. Ce pourrait être aussi l’histoire de générations de femmes, du lien maternel si puissant et parfois si dévastateur…


À PROPOS DE L'AUTEURE


Véronique Boucault vit et travaille dans les Bouches du Rhône. Assistante sociale de profession elle poursuit en parallèle ses passions : l’animation d’ateliers d’écriture et l’écriture personnelle avec une préférence pour les récits de vie, la poésie et les contes. Elle est lauréate de plusieurs concours de poésie régionaux. « Les larmes de lait » est son deuxième ouvrage, après « L’entre deux, chronique d’une enfance peu ordinaire » paru aux Editions LACOUR en 2020.

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Véronique BOUCAULT

LES LARMES DE LAIT

Récit d’une thérapie

« Est-il écrit que nous devons tous mourir d’une blessure d’enfance dont nous n’avons pas su guérir et qui, sans cesse prête à se réveiller dort d’un sommeil de chat au plus profond de nos souvenirs celle de ma mère et de tant d’autres femmes avait accompli en silence en elle son travail de destruction et j’aurai pu connaitre le même destin si un séjour sur un divan libérateur n’avait chassé les ombres qui planaient sur ma famille me léguant leur héritage en fardeau »

 

Les morts ne nous aiment plus, Philippe GRIMBERT

 

« Écrire c’est hurler sans bruit… » Marguerite DURAS

Au commencement

La fenêtre est grande ouverte, bien qu’encore légère et supportable la chaleur est déjà bien présente en cette fin de printemps. De l’extérieur proviennent les sons de la rue, se mêlent le bruit des klaxons tonitruants au refrain entêtant d’une chanson provenant d’une radio allumée à fond. Rose ne parvient plus à se concentrer. Elle regarde l’horloge accrochée au mur de la salle d’attente et fixe les aiguilles qui battent la mesure au son des notes de musique.

Encore une personne ensuite viendra son tour. Elle dévisage sa voisine plongée dans un magazine et tente d’imaginer les raisons de sa présence. Elle est bien plus jeune qu’elle, peut-être la trentaine à peu près son âge lorsqu’elle a consulté pour la première fois. Le lieu lui est familier elle en connait tous les détails. Elle remarque que les chaises viennent d’être changées et sont plus confortables Mais la déco reste vieillotte, elle a l’âge… Rose compte mentalement, oui cela fait bien 28 ans qu’elle se rend régulièrement dans ce cabinet médical, le temps passe si vite.

Vos résultats sont excellents Mme Lascaux. Le taux de prolactine est en chute libre quasiment revenu à la normale, c’est une excellente nouvelle, je vous prescris une ordonnance de contrôle à faire dans un an.

Rose affiche un sourire radieux.

– Donc je ne saurais jamais pourquoi j’ai eu cette coulée d’hormone durant toutes ces années ?

– Oui cela restera un mystère tout comme le fait que vous n’auriez théoriquement pas pu avoir d’enfants… saviez-vous que l’on retrouve l’hormone de la prolactine dans la composition chimique des larmes ? Les larmes nous servent aussi à exprimer des sentiments et les évacuer. Le philosophe Francis Métivier a employé l’expression « pleurer liquide ». Comme s’il y avait quelque chose en nous de dur qui n’arrive pas à sortir. Pleurer est le signe que la chose se liquéfie, se soulage… En pleurant, nous nous débarrassons d’une douleur.

– Vraiment ? vous me surprenez docteur !

– Et oui c’est mon petit côté psy.

– Merci Docteur, je vais y réfléchir ! Au revoir.

– Au revoir Mme Lascaux.

Rose sort du cabinet médical son ordonnance à la main et se demande par quel miracle la voilà presque débarrassée de cette coulée d’hormone. Il aura fallu plus de 30 ans pour que la source se tarisse enfin. Cette hormone si particulière qui se déclenche au moment de l’accouchement et qui permet l’allaitement de l’enfant ne l’avait en ce qui la concerne plus quittée. Elle s’était habituée à vivre avec, une fois l’inquiétude passée elle avait fini par l’apprivoiser.

Combien d’enfants aurais-je pu allaiter… j’aurais été une excellente nourrice au XIXe siècle ! s’amuse-t-elle à penser à cet instant.

Il est maintenant cinq heures de l’après-midi, l’air est plus humide mais la circulation toujours aussi dense. Rose se sent plus légère, plus joyeuse aussi. D’un geste furtif elle palpe ses seins, ses résultats positifs viennent confirmer son intuition, sa poitrine a diminué de volume.

Tant mieux ! se dit-elle. Rose avait toujours eu en horreur les gros seins. Ces poitrines volumineuses qu’elle associait aux vaches laitières. Elle se souvient qu’à l’âge de 8 ans elle avait surpris sa mère les seins nus. Cette vision impudique des seins lourds et blancs maternels l’avait marquée à jamais. Peut-être était-ce dû à cette vision mais Rose n’avait jamais trouvé aux gros seins un quelconque érotisme et ne comprenait pas l’attrait des hommes pour cette partie du corps féminin qui pour elle était vouée exclusivement à l’allaitement.

D’un pas alerte Rose se dirige vers la bouche de métro tout en pensant au prochain rendez-vous qui l’attend. Celui fixé jeudi prochain avec Mme B, psychothérapeute.

Rose n’aimait pas déballer sa vie mais elle avait besoin d’une recommandation alors sans trop se dévoiler Mme B lui fut conseillée par une amie.

Ce n’était pas la première fois qu’elle entreprenait une telle démarche. Il lui était arrivé de consulter à des moments charnières de sa vie mais elle abandonnait rapidement. Lorsqu’un écueil insurmontable se dressait entre elle et son subconscient, elle prenait ses jambes à son cou.

Elle était cependant certaine d’une chose, elle ne voulait pas d’un homme psy. Il était essentiel de rester dans le cercle sacré féminin, un gynécée protecteur dont à ce moment précis elle n’en percevait pas la signification.

Rose est rassurée, elle ne s’aventure pas en terre inconnue. Le terrain est balisé, les éléments indésirables évacués. Elle maitrise la situation, tout au moins le croit-elle.

L’absence

Rose ne travaille pas aujourd’hui mais se lève tôt. Pourtant la semaine a été intense, les gardes de nuit aux urgences, le défilé des malades qu’il faut prendre en charge, pas le temps de réfléchir, prendre soin des autres, apaiser, panser, piquer. Assumer la charge de travail sans flancher, nuits blanches à la chaine, ne pas tomber, pas le droit, rester droite et avancer. Ce jour de repos est pour elle, il est programmé comme le reste, sa vie, son travail. Tout est tâches à faire ou défaire, surtout pas de taches, tout doit être clair et net.

Rose enfile une robe, se maquille légèrement, inspecte son visage dans la glace, ces traits marqués, ces rides qui la vieillissent, pousse un soupir de résignation, elle ne se reconnait pas. Pas le temps de s’apitoyer sur mon sort se dit-elle, elle attrape son sac, claque la porte, elle pourrait être en retard.

Une nouvelle salle d’attente, un nouveau cocon, une déco soignée, des couleurs chaudes, une musique apaisante s’échappe d’une radio, Rose se sent à l’aise. Peu de temps après son arrivée une porte s’ouvre.

Rose découvre Mme B, la détaille avec discrétion, plutôt grande, la quarantaine, l’air calme, normal pour une psy se dit-elle. Rose la trouve jolie, elle lui plait. Elle apprécie son style, sa façon décontractée de se vêtir, la trouve élégante.

Mme B l’invite à prendre place dans un fauteuil situé face à elle. Rose ne le trouve pas confortable, l’assise est molle et lui donne l’impression de s’y enfoncer lourdement. Elle se sent à cet instant toute petite. Elle balaye du regard la pièce, une bibliothèque chargée de livres sur sa gauche, rien de plus banal pour une psy, à sa droite un vaste et joli bureau en bois massif posé en biais sur un tapis en laine tissée, quelques jouets d’enfants rangés dans un casier. En dehors de ce fauteuil mollement désagréable l’endroit lui parait chaleureux.

Mme B pose la tasse qu’elle avait en main sur le rebord de la bibliothèque, penche la tête et d’un air doux et avenant l’interroge du regard.

Rose, en dépit de cet accueil plutôt agréable ne sait par où commencer. Mme B prend l’initiative et lui demande d’exprimer la raison de sa venue sans se censurer. Parler, raconter, dire ce qu’elle veut, se lâcher en quelque sorte.

Alors Rose se lance, elle déplie lentement une feuille de papier sur laquelle sont griffonnées quelques lignes. Elle sait que la démarche est peu commune et demande la permission de lire son texte. Mme B accepte. Tout en lisant Rose par son regard explore la pièce sans se fixer. Elle s’adresse maintenant à Mme B sans la voir réellement. Et Même si Rose entame son discours par un « je suis venue vous dire » elle sait que les mots ne sont pas pour Mme B mais pour elle-même, elle le ressent ainsi.

 

« Je suis venue vous dire que le temps a passé et j’ai cru pouvoir apprendre à vivre tant bien que mal sans l’autre. C’est un sentiment particulier auquel je n’étais pas préparée bien sûr. Des jours des mois des années, il me semble que le temps se remplit du vide de l’absence, je peux l’observer, me trouver en dehors ou bien dedans, quelle est la bonne distance ? Mais que se passe-t-il quand le temps s’arrête brusquement ? Peut-être une sensation de vide ? Un jour on est là demain on y est plus.

Quelquefois je pars à la recherche de ce temps perdu, je reviens sur mes pas pour remonter l’horloge de mon existence. Parce qu’au bout du temps il y a l’absence et l’absence ça ne se remplit pas, c’est un trou, un abime. J’ai voulu faire comme si je ne voyais pas ce trou ou le combler, l’effacer et on en parle plus. Est-ce à cause de la douleur ?

Je n’étais pas préparée à vivre l’absence. On s’accroche on s’illusionne et puis un jour on lâche le fil qui nous relie. Au moment où l’on a compris on coupe ce cordon ombilical invisible celui-là même qui nous reliait jusqu’à la naissance. Mais je crois que ce cordon invisible ne m’a jamais quittée.

On n’en parle pas beaucoup de ce lien rompu par pudeur ou par douleur. Est-il possible de ne trouver de la valeur que dans la perte ? je n’y croyais pas parce que c’était impensable !

Pourtant j’ai su assez tôt ce que mourir pouvait signifier. C’était l’histoire d’un fœtus dont on ne voulait pas mais qui a résisté, mis au monde comme un pied de nez au destin. Ne pas être désiré c’est déjà un peu mourir non ?

Quelquefois on traine sa mort durant toute sa vie, on peut être vivante et morte en même temps. On peut mourir à petit feu, se consumer au fil du temps. La mort rôde insidieusement jusqu’au coup fatal, l’ultime. Je croyais l’avoir compris mais cela n’était pas pensable, il aurait fallu trouver les mots pour le dire, pour faire un pansement sur la blessure originelle. Éviter qu’elle saigne trop longtemps. Le temps était compté et personne ne pouvait l’arrêter.

Et pourtant j’ai bien cru être maitresse du temps. Je m’étais accordé ce pouvoir immense, celui de pouvoir la rendre heureuse et vivante. C’était une tâche sans doute impossible puisque je n’y suis pas arrivée.

Laquelle de nous deux a lâché le fil, laquelle de nous deux a abandonné l’autre, qui n’a pas réussi à sauver l’autre. Nous n’y pouvions rien elle et moi. Voulait-elle être sauvée, elle baignait dans cette mélancolie. L’absence était inéluctable, l’une de nous deux devait vivre, c’était ainsi et ce fut moi. »

 

Rose a lu d’un trait sans reprendre son souffle. Elle a tout dit, tout ce que qu’elle répète depuis des jours dans sa tête, depuis que le rendez-vous a été posé avec Mme B. Comme une enfant qui a bien appris sa leçon et qui surtout ne veux rien oublier. Elle lève les yeux vers Mme B, remarque un léger changement d’attitude. Un froncement de sourcils, un doigt posé sur le menton lui font penser qu’elle a été écoutée avec attention.

Puis à sa façon d’ouvrir ses bras vers elle Rose comprend que Mme B reprend la main, peut-être pour mettre de l’ordre dans ce déversement de paroles. Elle reformule à sa manière.

– Je vois que vous aimez écrire et que c’est le moyen de communication que vous privilégiez peut-être ?

– C’est exact c’est plus facile pour moi.

– Vous évoquez beaucoup de choses Rose, le temps qui passe, l’impossibilité de le maitriser, la douleur de l’absence d’un être qui vous manque sans le nommer précisément, une sorte de fatalité, la mort sur laquelle vous n’avez pas de prise, d’un lien rompu, de sacrifice et d’échec… mais de qui parlez-vous Rose ? Qui est cette personne que vous ne nommez pas ?

– Il s’agit de ma mère, cela fait maintenant 18 ans qu’elle est morte.

– J’entends aussi qu’il est question de dépendance malgré la séparation, de difficulté à lâcher prise et de souffrance.Cela fait beaucoup d’informations.

Mme B parle encore et encore, du moins c’est ce que Rose ressent à ce moment précis car elle n’entend plus. Submergée, elle croit se noyer dans une rivière de mots qui lui reviennent en échos.

Pourtant Rose n’est pas novice en la matière, ce n’est pas la première fois qu’elle fait cette démarche, la science de la psychologie l’a toujours intéressée. Aller chercher au plus profond de la psyché, creuser, déterrer, exhumer pour comprendre le fonctionnement de l’âme humaine, ses névroses, ses douleurs qui empêchent de vivre. Mais aujourd’hui c’est différent, une étape a été franchie et Rose par ce flot de mots en exprime l’urgence.

Mme B l’a aussi compris et choisi ce moment pour mettre un terme à cette première séance.

– Ce mal de vivre associé à un traumatisme est très présent dans vos paroles. Nous allons en rester sur ce sentiment pour aujourd’hui, je vous dis à dans 15 jours.

Rose sort du cabinet soulagée d’un poids. Comme elle ne travaille pas aujourd’hui elle décide de prendre le temps de rentrer chez elle à pied. La marche permet de réfléchir, de ralentir et puis personne ne l’attend, à part son chat.

En danger

Plusieurs mois ont passé, l’hiver est là, les jours s’estompent rapidement, la nuit enveloppe la vie. Comme tous les jours Rose rentre seule, elle retrouve son chat, lui parle, lui raconte sa journée trépidante et harassante à l’hôpital. Demain les soignants manifesteront pour de meilleures conditions de travail. Peut-être les rejoindra-t-elle ? Si elle est moins fatiguée. Les séances se succèdent et aujourd’hui elle a de nouveau rendez-vous avec Mme B.

Celle-ci toujours élégante l’accueille avec un grand sourire. C’est maintenant devenu une habitude presque une routine, chacune prend place dans son fauteuil respectif. L’une face à l’autre comme un effet miroir. Rien n’a bougé dans ce cabinet depuis la première séance et celles qui ont suivi. Est-ce censé être rassurant ? Ou plutôt est-ce censé permettre que la concentration se fixe sur l’essentiel, c’est-à-dire le motif de la consultation ? Pour Rose les deux motifs sont importants.

Rose n’est pas assise sur ce divan par hasard, les nuits d’angoisse, les rêves ou plutôt cauchemars l’assaillent bien trop souvent depuis plusieurs mois. Ses nuits sont denses, houleuses. Elle tangue comme un bateau pris dans la tempête, assaillie par les déferlantes. À bord, elle est le capitaine et son second Gemini est toujours présent à ses côtés attentif et protecteur.

Le bateau est emporté par la houle, le pont envahi par les eaux. Qui tient la barre ? Elle n’est pas un bon capitaine pense-t-elle, malgré tout elle constate que chaque nuit elle évite le naufrage. Rose se réveille toujours de ses cauchemars effrayée mais aussi rassurée de ne pas avoir sombré dans une tempête si violente.

– Quelqu’un voudrait-il ma mort ? Qui m’en veut à ce point ? Pourquoi suis-je en danger ? Ou bien est-ce tout simplement moi qui me mets délibérément en situation de danger.

Ses cauchemars sont récurrents. Ils mettent en scène des bêtes monstrueuses qui tentent de la mordre, de l’avaler ou bien elle croit se noyer dans des eaux troubles et profondes. Mais à chaque fois elle réchappe à une mort certaine.

– Qui est Gemini ? demande Mme B, la coupant dans son élan.

– Vous allez me prendre pour une folle, répond Rose tout en scrutant une expression sur le visage de sa psy.

Mme B ne répond pas mais soulève un sourcil en faisant légèrement pivoter son visage. Rose prend cela comme une invitation à poursuivre.

– Gemini, eh bien… comment dire… Gemini est comme un ami imaginaire, il serait mon double ou bien ma conscience ! Comme Gemini cricket dans Pinocchio !

– Gemini signifie aussi gémeaux ou jumeau, dans la mythologie ancienne ils protégeaient les navigateurs des naufrages… répond Mme B.

– Quelle coïncidence ! Gemini serait donc mon protecteur. Mais je ne suis pas folle !

– Qui a dit que vous l’étiez ?

– Peut-être la peur d’être jugée, je me sens perdue, pouvez-vous m’aider à aller mieux ?

Rose s’entend dire ces paroles à une parfaite inconnue. Alors qu’elle ne la connait pas vraiment elle est sur le point de lui confier ses pensées les plus intimes et les plus sombres, elle est peut-être sa bouée de secours. Rose l’observe, cherche son regard, se demande si elle ne l’ennuie pas avec ses histoires de naufrage, son flot de paroles qui se déverse comme un trop-plein sur le rivage.

Elle hésite un bref instant avant d’enchainer :

– La nuit dernière j’ai fait un autre rêve ou plutôt un cauchemer, j’aimerais vous le raconter… Je me trouvais dans le lycée où travaillait autrefois ma grand-mère. J’étais en compagnie de quelques amis et entourée d’une multitude d’élèves quand j’aperçois un jeune garçon un peu étrange, son regard semble être à l’affut de quelque chose qui m’échappe. Je me méfie et avertis mes amis leur conseillant de faire preuve de vigilance. Soudain la foule s’épaissit, rapidement un groupe nous encercle, je me retrouve collée à ce garçon impossible de me dégager il tient un couteau et le dirige vers mon ventre dans l’intention évidente de me poignarder, je me réveille en sursaut.

Mme B reprend la main et revient sur cauchemer, elle l’engage à approfondir.

Rose a tout de suite saisi le sens de sa remarque :

– Oui le lapsus ! la mer ou la mère, m. è. r. e, ce n’est pas anodin il est souvent question d’eau dans mes rêves. Un trop-plein de mère, c’est cela ma mère m’envahit, me submerge, elle s’immisce dans mes cauchemars et j’ai peur. Pourquoi me voudrait-elle du mal cela n’a aucun sens.