LES NOUVELLES HISTOIRES D'HECTOR - Lagneau Patrick - E-Book

LES NOUVELLES HISTOIRES D'HECTOR E-Book

Lagneau Patrick

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Beschreibung

Dans la continuité du tome I, Hector, seul ou avec son cousin Phil, poursuit ses aventures drôles, émouvantes, parfois dramatiques, mais avec toujours une belle leçon de morale. Pour les enfants, voilà encore de belles histoires pour rire, sourire ou trembler avec le jeune héros à qui ils s'identifieront le soir, avant de s'endormir.

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À Ewan, Youri, Kiara, Nina, Élize, Yalisse et Maëlie…

À Philippe, mon cousin, et à Christian, mon copain d’enfance, mes complices dans certaines de ces aventures…

HECTOR ET LE SAUCISSONNIER

Un dimanche matin, Papa conduit la voiture et Maman est assise à sa droite sur le siège passager. Hector, lui, est assis à l’arrière. Ils vont déjeuner chez ses grands-parents qui habitent dans la grande ville à côté, distante d’une trentaine de kilomètres. Comme tous les dimanches.

Ah, ils sont tous heureux de se revoir, se font de gros bisous, et passent ensuite à table.

Grand-père sert l’apéritif. Hector, lui, boit une fraise à l’eau et grignote des petits biscuits en forme de coeur. D’ailleurs, il les a baptisés « les gâteaux-coeur ».

Un peu après, Grand-mère apporte le plat de hors-d’oeuvre, composé de charcuterie, comme jamais Hector n’en a vu : des tranches de jambon de Parme, des tranches de jambon cuit, de la mortadelle, du salami, de la terrine forestière, une sorte de pâté à base de champignons, et, au milieu du plat, un énorme saucisson coupé en fines rondelles, mais accolées les unes aux autres pour bien reconstituer le saucisson intégral. La manière d’arranger les plats de Grand-mère a toujours subjugué Hector. Et aujourd’hui, toute la charcuterie semble mettre en valeur le saucisson. C’est décidé. Pour Hector, ce dimanche restera pour toujours comme celui de la fête du saucisson.

Quand avec une tranche de jambon Maman lui sert trois rondelles de ce fameux saucisson dans son assiette, il les regarde d’abord comme un trésor. La couleur le fascine. Le rouge foncé de sa chair se mélange au brun doré et des pépites blanches de gras brillent comme des étoiles dans le ciel. Grand-mère a même eu la délicatesse d’ôter la peau de toutes les rondelles, si bien que chacun n’a plus qu’à les déguster.

Hector demande à Maman de lui couper les siennes en petits morceaux. Hector, les yeux brillants, salive à l’avance.

Dès que Maman a terminé, il plante sa fourchette dans un premier morceau.

La porte à sa bouche.

Ses lèvres se referment sur le bout de saucisson. Il retire la fourchette. Le morceau est sur sa langue. Il commence à mâcher. Lentement. Et là, il sent comme une sorte de jus salé qui glisse en douceur sur ses papilles…

Il est aux anges.

Il savoure.

Il déguste.

Quel bonheur !

En quelques coups de fourchette, les trois rondelles de saucisson sont avalées.

Arrive ensuite le plat principal.

Des haricots verts accompagnent une volaille fermière achetée sur le marché.

Puis le plateau de fromages et ce qu’Hector attend par-dessus tout : le dessert.

Il regarde Grand-mère qui apporte des assiettes dans lesquelles flotte une sorte d’iceberg au milieu d’une crème jaune.

— J’ai pensé que cela vous ferait plaisir, dit Grand-mère, ce sont des oeufs à la neige. Dans les restaurants, on appelle ça des îles flottantes. Régalez-vous, mes enfants !

Inutile de dire que le dessert est avalé en moins de deux par Hector qui, vu le repas pantagruélique qu’il vient d’engouffrer, va s’asseoir sur la banquette du salon où il s’endort pour une sieste indispensable pour bien digérer.

C’est Papa qui, un peu plus tard, le réveille.

— Allez, Hector, c’est l’heure de repartir à la maison. Il y a un peu de route, et demain, il y a école.

Tout le monde s’embrasse, remercie Grand-mère pour son excellent repas et Grand-père pour ses bons vins. Ensuite, Papa, Maman et Hector montent dans la voiture. Quand ils s’éloignent, Hector fait au revoir de la main à Grand-mère et Grand-père restés sur le trottoir, et qui font de grands signes du bras.

Sur le chemin du retour, Hector écoute Papa et Maman qui parlent des talents de cuisinière de Grand-mère et de l’excellent repas qu’ils ont mangé. Et ils reviennent même sur la qualité de ce merveilleux saucisson servi en hors-d’oeuvre avec l’assortiment de charcuterie.

C’est là qu’Hector intervient. Une question le turlupine et il la pose à ses parents.

— Dites ! Où est-ce que ça se trouve les saucissons ?

— Ben, Grand-mère a dû l’acheter au marché ! répond Maman.

— Oui, d’accord, mais avant d’arriver au marché, où est-ce qu’on les trouve ?

Papa regarde Maman avec un léger sourire et un clin d’oeil qu’Hector, assis à l’arrière, ne voit pas.

— Les saucissons, ça pousse sur un arbre qu’on appelle le saucissonnier…

— Ah bon ?

— Bien sûr ! On en a un dans le jardin. Tu ne l’as jamais vu ?

— Ben… non.

— On est presque arrivés à la maison. Tu pourras y aller. Tu le verras…

Hector est vraiment stupéfait de n’avoir jamais vu le saucissonnier dans le jardin. Il a hâte de le découvrir.

Peu après, Papa s’arrête devant la porte du garage. Pendant que Maman descend pour ouvrir les portes, Hector file sur l’allée qui contourne la maison et se retrouve dans le jardin.

Il court d’un arbre à l’autre et cherche le fameux saucissonnier. Au bout du cinquième, il n’a pas vu pendre de saucissons aux branches… Il ne reste plus qu’un arbre. Il n’est pas très grand, ne possède plus que quelques feuilles et là non plus… pas de saucissons.

Mince, se dit Hector, si je dis que je ne l’ai pas vu, Papa va me prendre pour un âne, et j’aurai l’air ridicule. Bon, je sais ce que je vais dire…

Hector emprunte à nouveau l’allée qui contourne la maison jusqu’au garage où il retrouve Papa et Maman.

— Alors, bonhomme, tu l’as vu le saucissonnier ?

— Ah oui, je l’ai vu.

Papa et Maman éclatent de rire.

— Oui, mais ce n’était pas facile, parce que tu as dû tout cueillir, ajoute Hector, pas très à l’aise. Il n’y avait plus un seul saucisson sur l’arbre.

Papa et Maman rient de plus belle.

— Mais non, Hector, je t’ai fait marcher…

— Ah ? lâche Hector, un peu froissé.

— Ben oui. Les saucissonniers, ça n’existe pas. Tu vois, le saucisson est un produit fabriqué par le fermier à partir de la viande du cochon. Comme le jambon. Comme les saucisses et les côtelettes.

— Ah, mais ça, je le savais, ajoute alors Hector comme pour se défendre. Mais je croyais que toi, tu avais réussi à planter un arbre qui donnait des saucissons et que…

Papa et Maman pleurent maintenant de rire, sans pouvoir se retenir.

Hector comprend qu’il ne s’en sortira pas et, vexé, tourne les talons et monte se coucher.

La prochaine fois, il évitera de poser des questions.

En tout cas, des questions bêtes.

Parce qu’à des questions bêtes, il n’y a que des réponses bêtes.

Et ça, il s’en souviendra.

HECTOR ET LE CHÂTEAU FORT

En se réveillant un matin dans son lit à côté de Phil, son cousin souvent en vacances chez lui, Hector réfléchit à ce qu’ils vont pouvoir faire dans la journée. Jouer aux billes ? Pas drôle ! Aux cow-boys et aux Indiens ? À deux, ce n’est pas rigolo ! Aux soldats ? Bah, ils n’ont même pas de mitraillettes ! Ah, c’est sûr, autrefois, au temps des chevaliers, ça devait être bien : un cheval, une armure, une lance, un bouclier… Mais ça, c’était au Moyen-Âge…

Soudain, Hector pense qu’il a trouvé une idée.

— Phil ? Phil ? Réveille-toi ! Réveille-toi !

Phil ouvre un oeil et se demande où il est.

— Hein ? Quoi ?... Qu’est-ce qui se passe ?

— J’ai trouvé une super idée pour aujourd’hui. Je sais ce qu’on va faire…

Phil, encore endormi, soupire, ferme les yeux et se met la tête sous l’oreiller qu’Hector retire à deux mains et lance à l’autre bout de la chambre.

— Phil, nom d’une pipe, réveille-toi ! Je te dis que j’ai trouvé une idée géniale…

Phil se retourne, ouvre enfin les yeux qu’il frotte de ses deux poings, et demande :

— Tu aurais pu attendre que je me réveille pour me le dire… Bon, alors… On va faire quoi ?

Tout excité, Hector lance :

— On va construire un château fort !

— Quoi ? Mais tu es cinglé ! Tu sais ce que c’est un château fort ? Il faut monter des murs, il faut des pierres, du ciment… Et puis il faut faire des remparts, des tours, un pont-levis… Non, là, franchement, je crois qu’on n’aurait pas dû finir les verres de vin qui restaient dans les verres hier soir sur la table quand ton père et ta mère ont raccompagné Grand-père et Grand-mère à leur voiture. Ça t’est monté à la tête, mon pauvre Hector…

— Ne dis pas de bêtises ! Tu en as bu plus que moi. C’est pour ça que tu ne comprends rien et que tu n’arrives pas à te réveiller. Oui, on va construire un château fort, mais pas un vrai… Un faux… Avec des bottes de paille !

Soudain intéressé, Phil dresse une oreille.

— Avec des bottes de paille ?

— Eh oui ! Tu n’as pas remarqué, hier, dans le champ qu’on a traversé pour aller faire des arcs dans le bois ? Il y a plein de bottes de paille rectangulaires… Ça fait comme de grosses briques… Il suffit qu’on les rassemble et on pourra les empiler pour faire les murs de notre château fort.

— Ça va se casser la figure ! On n’est pas du métier… Et les remparts ? On fera comment ?

— J’ai observé comment faisaient les maçons pour construire les murs des maisons du nouveau lotissement. Il suffit de faire une première rangée de bottes de paille en carré et de décaler la seconde pour qu’elles se chevauchent. On continue comme ça les autres rangées et petit à petit, le mur se monte…

— Trop fort, Hector ! Et les remparts… comment on va faire ?