Les Plantes Magiques - Paul Sédir - E-Book

Les Plantes Magiques E-Book

Paul Sédir

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Beschreibung

Quelles sont les forces astrales qui agissent dans les plantes ? Pour y répondre, ce guide en forme de dictionnaire des plantes , dédié à Papus, réaffirme que «Tout l'Univers est une grande Magie, et le règne végétal en entier est animé d'une vertu magique.» Naturellement, nous trouvons ici les bases de la botanogénie et de la physiologie végétale d'inspiration sacrée. La botanogénie porte sur les questions cosmogoniques, tandis que la physiologie végétale étudie les forces vivantes en action dans les plantes. La dernière partie de cet ouvrage magistral de Paul Sédir livre les vertus occultes de près de 350 plantes et végétaux magiques, leurs correspondances planétaires, leurs anciens usages pratiques et médicinaux, et les vertus de leurs préparations spéciales.

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Seitenzahl: 196

Veröffentlichungsjahr: 2020

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Les secrets de la botanique occulte : puissance secrète des végétaux, médecine hermétique, philtres de plantes magiques, et autres vertus méconnues des jardins d'alchimistes.

Table des matières

Préface de la première édition

PREMIÈRE PARTIE : LE RÈGNE VÉGÉTAL

§ I. — Botanogénie

§ II. — Physiologie végétale.

§ III. — Les Signatures (Physionomie végétale)

DEUXIÈME PARTIE : L’HOMME ET LA PLANTE

§ I. — Alimentation

§ II. — Thérapeutique.

§ III. — Magie.

§ IV. — Agronomie.

§ V. — Croissance magique des Plantes

§ VI. — La Palingénésie

§ VII. — La palingénésie historique et pratique par Karl Kiesewetter

TROISIÈME PARTIE : PETIT DICTIONNAIRE DE BOTANIQUE

A

B

C

D

E

F

G

H I J K

L

M

N

O

P Q

R

S

T

U V

A Papus

Laissez-moi vous présenter ce petit essai, à vous, qui, le premier, éveillâtes mon esprit aux choses de l’Occulte ; depuis douze ans que vous m’avez admis au spectacle de votre labeur, bien des faces de la science ont passé devant moi, dont vous m’avez fait voir les beautés et aussi les défauts. Aujourd’hui, je suis heureux de dire en public la grande dette que j’ai contractée envers vous ; fasse le Ciel, qu’à votre exemple, beaucoup de travailleurs défrichent le sol où passera dans la gloire le Maître du Troupeau.

SÉDIR Epiphanie, 1901

PRÉFACE DE LA PREMIÈRE ÉDITION

Tout l’Univers est une grande Magie, et le règne végétal en entier est animé d’une vertu magique ; aussi un titre tel que celui de ce petit livre comporterait-il, pris à la lettre, l’exposé complet de la Botanologie. Notre ambition n’est pas si haute et pour cause.

Comme en toute étude, il y a deux points de vue dans celle-ci : un inférieur, naturaliste et analytique, un supérieur, spiritualiste et synthétique. La science moderne s’occupe du premier ; nous avons choisi le second parce qu’il est peu connu ou très oublié de nos jours. Il viendra certainement quelqu’un de plus autorisé pour présenter le troisième point de vue, le central, le véritable.

En somme, il y a moins d’enseignements dans cet essai que d’indications d’étude : le désir de ceux qui liront cela complétera vite et bien toutes nos imperfections.

PREMIÈRE PARTIE : LE RÈGNE VÉGÉTAL

Pour prendre de ce règne une idée générale aussi juste que possible, il nous faut l’étudier en lui-même, puis dans ses relations avec l’Univers et avec l’Homme. Nous aurons ainsi les éléments d’une Botanogénie, d’une Physiologie et d’une Physionomie (signatures) végétales.

La Botanogénie s’occupera des principes cosmogoniques dont le jeu produit le règne en question.

La Physiologie végétale étudiera les forces vivantes en action dans les plantes.

La Physionomie végétale, science des Signatures, ou science des Correspondances, nous apprendra à reconnaître, à son aspect extérieur, quelle est la qualité des forces agissant dans telle ou telle plante.

§ I. — BOTANOGÉNIE

Comme nous avons décidé de ne remettre au jour, dans ce petit livre, que les notions traditionnelles sur le sujet qui nous occupe, nous commencerons par présenter au lecteur les enseignements les plus authentiques.

Tout d’abord, l’un des monuments les plus anciens que nous possédions, le Sepher de Moïse, nous instruira des théories des initiés de la race rouge et de la race noire. Le verset II du premier chapitre de la Genèse s’énonce ainsi :

« Continuant à déclarer sa volonté, il avait dit, Lui-Les-Dieux : la Terre fera végéter une herbe végétante et germant d’un germe inné, une substance fructueuse, portant son fruit propre, selon son espèce, et possédant en soi sa puissance sémentielle ; et cela s’était fait ainsi. »

Ceci se place au troisième jour selon la correspondance ci-après :

FEU : 1er jour : Création de la Lumière.

EAU ET AIR : 2e jour : Fermentation des eaux ; leur division.

TERRE : 3e jour : Formation de la terre, sa végétabitité.

FEU : 4e jour : Formation du soleil.

EAU, Air : 5e jour : Fermentation des eaux et de l’air ; oiseaux et poissons.

TERRE : 6e jour : Fermentation de la terre. — Animaux et hommes 1.

Si l’on considère la Genèse dans son ensemble, le rabbin initié nous apprendra que, sous le point de vue cosmogonique, la figure d’Isaac représente le règne végétal. Son sacrifice presque consommé, sa filiation, le nom de ses parents et de ses fils, les actes de sa vie symbolique offrent là-dessus toutes les preuves nécessaires. Pour ne pas fatiguer nos lecteurs avec un symbolisme trop ardu, nous ne nous attarderons pas à cette étude que tout étudiant consciencieux peut mener à bien.

THÉORIES HERMÉTIQUES. — Les philosophes hermétiques concevaient, à l’origine primordiale des choses, un chaos où les formes de tout l’univers étaient préfigurées, une matrice ou matière cosmique et, d’autre part, un feu générateur, sémentiel, dont l’action réciproque constituait la monade, pierre de vie, ou Mercure, moyen et terme de toutes les forces.

Ce feu est chaud, sec, mâle, pur ; c’est l’esprit de Dieu porté sur les Eaux, la Tête du dragon, le Soufre.

Ce chaos, est une eau spermatique, femelle, chaude, humide, impure ; le Mercure des Alchimistes.

L’action de ces deux principes dans le Ciel, constitue le bon principe, la lumière, la chaleur, la génération des choses.

L’action de ces deux principes sur la Terre, constitue le mauvais principe, l’obscurité, le froid, la putréfaction ou mort.

Sur la Terre, le feu pur devient le grand limbus, l’yliaster, le mysterium magnum de Paracelse, c’est une terre vaine et confuse, humide, une lune, une eau mercurielle, le Tohu v’bohou de Moïse. Enfin, l’eau pure et céleste devient une matrice, terrestre, froide et sèche, passive ; le sel des Alchimistes.

Ainsi, toutes choses dans la Nature passent par trois âges. Leur commencement consiste dans la mise en présence de leurs principes créateurs. Ce double contact produit une lumière, puis des ténèbres, et une matière confuse et mixte ; c’est la fermentation.

Cette fermentation aboutit à une décomposition générale ou putréfaction, après laquelle les molécules de la matière en travail commencent à se coordonner selon leur subtilité : c’est la sublimation, c’est la vie de la chose.

Enfin, vient le moment où cesse ce dernier travail : c’est le 3e âge ; la séparation s’établit entre le subtil et l’épais, le premier va au ciel, le dernier dans la terre, le reste dans les régions aériennes. C’est le terme, la mort.

On a pu remarquer le passage des quatre modalités de la substance universelle appelées Éléments : le feu, la terre et l’eau sont ici facilement reconnaissables : et nous pouvons coordonner toutes ces notions en établissant un tableau d’analogie que l’on pourra lire au moyen du triangle pythagoricien 2. Ce procédé se retrouve dans l’Inde (système Sankhya) et dans la Kabbale (Tarot et Sephiroth).

Voici quels sont les principes en action dans les trois mondes, selon la terminologie hermétique :

Dans le premier monde, l’Esprit de Dieu, le Feu incréé féconde l’eau subtile, chaotique qui est la lumière créée ou l’âme des corps.

Dans le deuxième monde, cette eau chaotique, qui est ignée et contient le soufre de vie, féconde l’eau moyenne, cette vapeur visqueuse, humide et onctueuse qui est l’esprit des corps.

Dans le troisième monde, cet esprit qui est le feu élémentaire, féconde l’éther igné qu’on appelle encore eau épaisse, limon, terre androgyne, premier solide et mixte fécondé.

Ainsi, chaque créature terrestre est formée par l’action de trois grandes séries de forces : les unes venant du ciel empyrée, les autres venant du ciel zodiacal et les dernières de la planète à laquelle appartient ladite créature.

Du ciel empyrée viennent l’Anima Mundi, le Spiritus Mundi et la Materia mundi, vapeur visqueuse, semence universelle et incréée.

Du ciel zodiacal viennent le soufre de vie, le mercure intellectuel ou éther de vie et le sel de vie ou eau principe, semence créée et matière seconde des corps.

De la planète viennent le feu élémentaire, l’air élémentaire, véhicule de vie, et l’eau élémentaire, réceptacle des semences et semence innée des corps.

VENUE DU RÈGNE VÉGÉTAL. — Pour que le règne végétal puisse se manifester sur une planète, il faut que celle-ci soit assez évoluée pour, après avoir cristallisé ses atomes de façon à former une terre solide, produire des eaux et une atmosphère, ainsi que l’indique le récit de Moïse. Alors, une vague de vie nouvelle descend, qui est le véhicule de la première animation sur la planète ; elle est donc le symbole de la beauté, et voilà pourquoi le règne végétal correspond à Vénus 3 ; elle a donc comme signe représentatif la Spirale, et voilà pourquoi la phyllotaxie peut servir à mesurer le degré de force vitale de chaque plante.

Cette vie végétale résulte de l’action réciproque de la lumière solaire et de la convoitise du soufre intérieur ; aucune plante ne peut croître sans la force du soleil qu’elle attire par son principe essentiel.

Voici comment l’auteur anonyme de la Lumière d’Égypte explique l’évolution du minéral au végétal :

L’hydrogène et l’oxygène combinés en eau sont polarisés et forment une substance qui est le pôle opposé de leur état inflammable primitif.

La chaleur du soleil redécompose une portion infiniment petite des eaux ; les atomes de ladite molécule d’eau prennent alors un mouvement différentiel qui est celui de la spirale. Dans cette ascension, ils attirent les atomes d’acide carbonique et sont attirés par eux, d’où un troisième mouvement : une rotation précipitée. Là se forme, dans de nouvelles combinaisons, un germe de vie physique. Sous l’impulsion d’un atome central de feu, les forces prédominantes étant l’oxygène et le carbone, cette union produit un autre changement de la polarité par lequel ces atomes sont à nouveau attirés vers la terre. L’eau les reçoit et ainsi se forme la première tourbe végétative. Quand ces premières formes végétales meurent, ces atomes reprennent leur marche spirale ascendante, elles sont attirées par les atomes d’air, et, par le même procédé de polarisation, arrivent à former successivement les lichens et des plantes de plus en plus parfaites.

« L’essence spiritueuse du soleil étant devenue, dans le centre de la terre, par attraction de chaque Mixte et par coagulation, un feu aqueux, et voulant revenir vers sa source, elle fut retenue en remontant dans les matrices d’espèces diverses. Et parce que ces matrices avaient une vertu particulière en leur espèce, dans l’une il se détermina à une chose, et dans l’autre à une autre, engendrant toujours leur semblable… Que si cette essence spiritueuse est encore plus subtile, elle passe jusqu’à la superficie de la terre, et fait pousser les semences selon leur germe 4. »

On trouve la même théorie exposée d’une façon plus concise dans le traité kabbalistique des Cinquante Portes de l’intelligence. L’énumération des portes de la Décade des mixtes est ainsi conçue :

1o Apparition des minéraux par la disjonction de la terre.

2o Fleurs et sucs ordonnés pour la génération des métaux.

3o Mers, lacs, fleurs, sécrétés entre les alvéoles.

4o Production des herbes et des arbres.

5o Forces et semences données à chacun d’eux, etc.

Donnons enfin, pour terminer ce rapide exposé, la théorie de Jacob Bœhme, dont on découvrira sans peine l’identité avec les deux précédentes.

Créés au troisième jour par le Fiat de Mars qui est l’amertume, source du mouvement, les végétaux sont nés de l’éclair du feu dans cette amertume : Lorsque Dieu eut séparé la matrice universelle et sa forme ignée, et qu’il voulut se manifester par ce monde extérieur et sensible, le Fiat qui sortit du Père avec sa volonté évertua la propriété aqueuse du soufre de la matière première ; on sait que l’Eau, en tant qu’élément, est une matrice attractive ; nous retombons donc d’accord avec les précédentes théories.

Avant la chute, les végétaux étaient unis à l’élément intérieur paradisiaque ; avec la chute, la sainteté s’est enfuie de la racine, qui est restée dans les éléments terrestres ; les fleurs représentent seules, comme on le verra plus loin, le paradis.

CONSTITUTION STATIQUE DE LA PLANTE. — Avant d’entreprendre une esquisse de la physiologie végétale, cherchons les principes en action dans le règne de façon à en saisir mieux tout à l’heure le fonctionnement.

Si on étudie le végétal au point de vue de sa constitution, on lui reconnaîtra cinq principes :

1o Une matière, formée d’Eau végétative.

2o Une Ame, formée d’Air sensitif.

3o Une forme, de Feu concupiscible.

4o Une matrice, ou Terre intellective.

5o Une essence universelle et primitive, ou mixte mémorable, formée des quatre éléments, détermine les quatre phases du mouvement : la fermentation, la putréfaction, la formation et l’accroissement.

Si on l’étudie au point de vue de sa génération on y trouve sept forces en action :

1o Une matière, ou patient, formée de lumières et de ténèbres, eau chaotique et végétative ; c’est ici que sont les Derses de Paracelse, exhalaison occulte de la terre, par qui la plante croît.

2o Une forme, principe actif ou feu.

3o Un lien entre les deux précédents.

4o Un mouvement, résultat de l’action de l’agent sur le patient. Ce mouvement, qui se propage par les quatre éléments, détermine les quatre phases que nous avons énumérées plus haut, à propos du mixte mémorable.

Tout ce travail, préparatoire et occulte en quelque sorte, va donner comme résultats visibles :

5o L’âme du végétal, ou semence corporifiée, clissus5 de Paracelse, pouvoir spécifique et force vitale.

6o L’esprit ou mixte organisé, le leffas6 de Paracelse, ou corps astral de la plante.

7o Le corps de la plante.

Pour avoir une idée plus étendue de ces deux classifications, on pourra en rechercher les analogies dans le symbolisme de la mythologie grecque qui est très expressif, ce qui prête amplement matière à la méditation.

§ II. — PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE.

ANATOMIE. — Rien de si simple que la structure de la plante. Les parties anatomiques se réduisent à trois, et ce sont ces parties qui vont former, en s’individualisant, tous les organes.

1o La masse générale de la plante est formée par le tissu cellulaire, qui peut être regardé comme l’organe digestif de la plante (Racine : individualisation des tissus cellulaires ; intestin de la plante ; semence (Embryon).

2o Les intervalles entre les cellules ordinairement hexagonales forment des tuyaux qui s’étendent dans toute la plante et qui conduisent la sève par laquelle la plante est nourrie. Ces tuyaux ou conduits intercellulaires sont donc pour les plantes ce que sont pour les animaux les vaisseaux sanguins et les veines (Tige : individualisation des veines ; système sanguin de la plante ; capsule (organe femelle).

3o On remarque dans le tissu cellulaire de la plupart des plantes d’autres tuyaux qui sont formés par une fibre contournée en spirale et qui conduisent l’air par toute la plante. Ces tuyaux ou vaisseaux spiraux sont pour les plantes ce que les trachées sont pour les animaux. On les nomme aussi trachées des plantes (feuilles : individualisation des trachées, poumons de la plante 7).

De cette première esquisse nous allons passer à celle du rapport fonctionnel de ces organes entre eux.

Le développement embryologique de la plante comprend les phases suivantes :

1o Localisation de la graine dans une matrice convenable : terre humide.

2o Les trois parties du germe commencent à végéter en se nourrissant des cotylédons.

3o La racine commence à absorber les substances nutritives de la terre. — La plante s’invidualise par ses fonctions respiratoires et digestives. Elle est née. Voici, en substance, comment Papus résume la physiologie végétale 8.

1o La Racine : plongeant dans la Terre : estomac de la plante ; elle va chercher la matière alimentaire ;

2o Les Feuilles : plongeant dans l’Air libre ou dissous dans l’Eau : Poumons de la plante. Elles cherchent la lumière et les gaz nécessaires au renouvellement de la force qui doit évertuer la matière dans l’intérieur des tissus. Cette force s’exprime par la chlorophylle (sang vert), canaux de médiation ;

3o La Tige : Appareil circulatoire, dont les vaisseaux contiennent :

1o la sève ascendante analogue du chyle 9.

2o ’air absorbé par les feuilles.

3o le résultat de l’action de l’air sur la sève nourricière, soit la sève descendante.

4o Les Fleurs : Superflu de la force ; lieu des appareils de reproduction.

Nous allons étudier ces fonctions avec un peu plus de détail ; de leur connaissance dépend en effet tout l’art de la pharmacopée hermétique, comme on le verra dans la seconde partie de notre étude.

La graine se compose :

1o du germe formé à son tour par :

1o La radicelle (futurs organes abdominaux).

2o La gemmule (futurs organes respiratoires).

3o La tigelle (futurs organes circulatoires, centre général d’évolution).

Analogues aux trois enveloppes de l’embryon humain.

2o des cotylédons : Matériaux destinés à la nourriture du germe.

Chaque graine, contenant l’arbre en puissance, enferme un Mysterium Magnum ; par suite, on retrouvera dans le développement de la graine l’image renversée de la création du monde.

L’arbre commence à se manifester dès que la graine est placée dans sa matrice naturelle, la terre.

Cependant, la terre seule n’est qu’une matrice passive ; elle ne peut donc pas développer l’étincelle vitale, ou allumer l’Ens de la graine afin que les trois principes Sel, Soufre et Mercure s’y manifestent.

La lumière et la chaleur du Soleil sont nécessaires pour cela, parce qu’elles émeuvent le feu froid souterrain. — Alors, la graine, entraînée dans ce développement, passe par son évolution ultérieure.

Nous examinerons dans le chapitre suivant, au § Culture, ce qui arrive lorsque la matrice n’est pas correspondante au grain qu’on lui confie.

CROISSANCE DE LA GRAINE. — Ainsi, nous voyons déjà trois Ens, trois dynamismes en réaction mutuelle, chacun comprend sa trinité de principes, Sel, Soufre et Mercure : l’Ens de la terre, l’Ens de la graine, l’Ens du soleil. Le premier et le dernier Ens sollicitent donc, par une attraction magnétique, le développement du germe dans deux sens opposés : d’où la racine et la tige, qui rempliront, on le sait, dans la vie de la plante, des rôles analogiquement contraires.

De l’harmonie qui résulte entre ces trois Ens dépend le bon état de la tige (lisse, verdoyante, ou noueuse et noire) et des racines (multiples et grasses ou sèches et maigres).

CROISSANCE DE LA RACINE. — On sait que, au point de vue des trois principes, la vie et la sensibilité (magnétique) résident dans le Mercure. Le Mercure souterrain des minéraux est presque toujours vénéneux et chargé d’impuretés ; il est littéralement dans l’enfer, c’est-à-dire qu’il ne trouve pas à son activité d’autre aliment ni d’autre objet que lui-même.

Dès, par suite, qu’une vibration solaire parvient jusqu’à lui, il l’engloutit dans son corps, le Sel, et dans sa mère, le Soufre, tous deux intimement unis à son essence.

Alors la terre s’ouvre ; ses atomes obtiennent une liberté relative ; et le corps plastique, le Sel, qui était dans une torpeur saturnienne, devient susceptible d’attraction et est en effet attiré, dans ses éléments homogènes, par l’Ens du germe.

CROISSANCEDE LA TIGE. — D’ordinaire, le bas de la tige est blanc, le milieu est brun, le sommet est vert.

Le blanc indique la tendance vers l’expansion subitement délivrée des puissances constrictives de la racine ; le brun indique une expression saturnienne, résultat de la malédiction divine ; l’écorce est la partie du végétal qui est dans les limbes.

Car si le Grand Mystère est représenté dans les arbres, le règne végétal a été atteint comme toute la Création par la chute d’Adam ; mais dans la beauté des fleurs et dans la douceur des fruits, on y voit, encore plus qu’aux autres créatures, les splendeurs du Paradis.

Enfin, le vert est le signe de la vie mercurielle serpentant dans le Jupiter et le Vénus des frondaisons.

L’arbre. — C’est à coup sûr le type le plus parfait de tous les êtres végétaux ; on y retrouve les influences des étoiles, des éléments, du Spiritus mundi et du Mysterium Magnum, qui est lui-même Feu et Lumière, Colère et Amour, comme Verbe prononce du Père éternel 10.

PRODUCTION DES NOEUDS. — L’arbrisseau croit, par l’émulation mutuelle des deux Ens, du soleil extérieur et du soleil intérieur pour l’accomplissement de sa fin, qui est la production d’une eau douce qui va fournir à la fleur les éléments de sa forme élégante et de ses belles couleurs.

On sait que les sept formes de la Nature extérieure agissent ainsi dans la plante : Jupiter, Vénus et la Lune coopèrent tout naturellement à l’action expansive de son soleil intérieur ; mais Mars exagère cette expansion, car il n’est autre que l’esprit igné du Soufre, la vie Mercurielle tourbillonne devant lui et Saturne congèle et corporise cette frayeur : ainsi se produisent les nœuds.

PRODUCTION DES BRANCHES. — Les branches sont le résultat du combat que livrent les forces naturelles en plein mouvement quand elles veulent conserver la communication avec le soleil extérieur ; ce sont, si l’on veut, comme les gesticulations de la plante qui se sent oppressée, et qui veut jouir dans la liberté de son vouloir propre. De même que la force vitale, dans l’homme, fait sortir les venins intérieurs sous forme de furoncles, de même la chaleur vitale de l’arbre le fait bourgeonner, surtout lorsque l’appel de l’Ens extérieur est le plus pressant, comme au printemps.

En d’autres termes, pour reprendre la suite du Paragraphe, la frayeur de la vie mercurielle, ou le Sel enserré par , lutte désespérément, s’échauffe, devient un Soufre ; ce Soufre donne une nouvelle impulsion à son fils, le Mercure ; celui-ci tend à rayonner ; et lui donne la substance plastique des bourgeons et des rameaux.

LA FLEUR. — Le Soleil surmonte peu à peu les excès de Mars ; la plante diminue son amertume ; Jupiter et Vénus épuisent leur activité et se fondent dans la matrice de la Lune ; les deux Ens s’unissent, de sorte que le Soleil intérieur, la force vitale de la plante ressaisit son principe, passe à l’état de Soufre, et réintègre le régime de la liberté divine 11.

LE PARADIS DE LA PLANTE. — Les sept formes s’intervertissent, en dedans et en haut, dans ce même régime, et entrent alors dans un jeu de complète harmonie. L’image de l’éternité se forme dans le temps ; le Soufre de la plante repasse dans le latent ; Le Sel se transmue : le règne du Fils s’inaugure par une joie paradisiaque, qui s’exhale avec le parfum : ainsi, le corps des saints dégage une odeur exquise ; c’est ce que Paracelse appelle la Teinture.

LA GRAINE. — Mais comme Adam a péché, ce paradis cesse bientôt et rentre dans l’obscurité de la graine, où les deux soleils viennent s’occulter.

LE FRUIT. — C’est l’esprit caché des éléments qui opère dans la fructification.

Les fruits ont une qualité bonne et une mauvaise, qu’ils tiennent de Lucifer. Ils ne sont donc pas entièrement sous le régime de la Colère, parce que le Verbe unique qui est partout immortel et imputrescible jusque dans la putréfaction souterraine de la semence, reverdit en eux ; c’est le Verbe qui tient la terre, et la terre n’a pas saisi le Verbe.

NOUS en sommes restés au triomphe du régime de l’Amour dans la plante, c’est-à-dire à sa floraison. Quand il est manifesté, l’Ens se transporte en son lieu et y agglomère par suite une grande quantité d’éléments plastiques, c’est-à-dire des Lunes que la chaleur du Soleil externe transforme en Vénus ; ainsi la pulpe du fruit se développe autour d’un centre qui est le fils du Soleil interne. Les sept planètes se retrouvent dans le fruit, et en déterminent la saveur ; en attendant que Saturne vienne le faire retomber sur la terre d’où il s’était levé.

MATURATION. — La qualification donnée aux fruits de mûrs pour désigner leur point de perfection, la période où leur jus devient sucré est mal désignée par ce mot qui indique, au contraire, leur état d’agonie. L’anglais ripe, l’allemand reif, le morinien ryp12, ce dernier mot étant la métathèse de pur, sont bien plus expressifs.

La maturation est le résultat d’une sorte de vertige que le Soleil, ou l’ens, fait éprouver au principe paternel du Soufre