Les portes sombres -  Tome I - Pierre Jacquet - E-Book

Les portes sombres - Tome I E-Book

Pierre Jacquet

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Beschreibung

Je ne sais pas qui je suis et je ne sais pas d’où je viens. Depuis mon jeune âge, je ne vis que pour les « Death's Guardians », un programme militaire consistant à créer de super soldats. Un jour, une nouvelle mission m’est imposée ; celle d’empêcher un idéaliste, leader des Black Hawks, d’acquérir un talisman magique et de répandre le chaos sur Terre. À l’aube de la déchéance du monde, il me faudra bien plus que mon courage et mon habileté au combat pour affronter les fantômes de mon passé en plein cœur de la guerre. Voici comment débute mon histoire…

À PROPOS DE L'AUTEUR

Dans The God of war, le premier tome de son roman Les portes sombres, Pierre Jacquet ouvre les portes d’un monde d’aventures surnaturelles où amour et trahison s’entremêlent.

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Pierre Jacquet

Les portes sombres

Tome I

The God of war

Roman

© Lys Bleu Éditions – Pierre Jacquet

ISBN : 979-10-377-3225-5

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Du même auteur

Les Portes Sombres – Tome I – The God Of War,(Roman Collector), Vérone Éditions, 2016.

Les Portes Sombres – Tome I – The God Of War,(Revisite du Roman), Le Lys Bleu Éditions, 2021.

Les nouvelles de Pierre – Volume I – Émeraude (Recueil de nouvelles),Le Lys Bleu Éditions, 2023.

À mon grand-père…

Chapitre 1

Amnésie

J’avais dix-sept ans à l’époque de mon aventure extraordinaire. Amnésique, je repris connaissance aux environs de l’âge de cinq ans, devant un camp militaire. C’est de là que remontent mes souvenirs les plus anciens. Le colonel du campement m’y trouva, recouvert de sang et enveloppé dans un duvet de l’armée américaine. Comment étais-je arrivé là ? Et à qui appartenait ce sang ? Je l’ignorais. Mais en grandissant, cela ne me rendit pas moins curieux d’en découvrir plus sur mon histoire.

Le colonel, qui m’avait découvert, me recueillit et me fit grandir au milieu des belliqueux. Il m’envoya tout d’abord dans une école très stricte afin que j’apprenne à respecter mes supérieurs, mais pour tout avouer, ils ne réussirent jamais à me faire rentrer cette idée en tête. Dès que je fus en âge de porter des haltères, le colonel me força à suivre le même entraînement destiné aux recrues du camp qu’il dirigeait. Bien sûr, les sergents instructeurs adaptèrent la difficulté des tâches et des exercices en fonction de mon âge et de ma corpulence. Très vite, je fis partie d’un programme nommé « Death's Guardians », « Les gardiens de la mort » en français. Je fus d’abord le seul à suivre cette éducation particulière, mais très vite, le colonel décida de faire de même avec d’autres enfants. Nous fûmes donc un petit groupe d’adolescents à vivre parmi les machines de guerre, à suivre des entraînements de titans. En grandissant, le colonel nous expliqua que nous étions des êtres exceptionnels, que nous avions été choisis pour une tâche spéciale et que si nous nous entraînions assez, l’un de nous pourrait rentrer dans l’Histoire. Ni moi ni aucun membre des « Death’s Guardians » ne cherchions à en savoir plus sur ce que nous affirmait le colonel, nous l’écoutions simplement.

Durant ces douze années passées dans ce camp militaire, je n’avais pas réussi à me faire un seul ami. Chaque élève de ma classe était en concurrence avec les autres. De plus, tous se méfiaient de moi à cause de mon passé inconnu. Les seuls amis qui m’accompagnaient dans cette caserne étaient les ennuis. J’en étais le roi en tout genre.

Pendant les manœuvres, les sergents instructeurs me forçaient toujours à m’entraîner plus dur et plus longtemps que les autres sans me donner de raison valable. Cela ne me dérangeait pas car j’en devenais plus fort chaque fois. Je trouvais pourtant cela étrange, tout comme le surnom « Pyro » qui m’avait été donné à la caserne, sans que je ne sache pourquoi. Sans doute que le colonel, ne connaissant pas mon véritable prénom, m’avait surnommé ainsi.

Un soir, après avoir fini mon apprentissage de tir, je voulus retourner dans ma chambrée, mais en passant devant le bureau du sergent, sans le vouloir, j’entendis les gradés ainsi que le coach discuter à propos d’un dossier secret concernant mes origines et mon passé mystérieux. La conversation fut de courte durée, se terminant par un désaccord entre les militaires et le coach qui quitta la pièce, furieux.

Le lendemain soir, je décidai de pénétrer dans la salle des archives pour chercher ce fameux dossier. Grâce à mes pratiques d’espionnage et d’infiltration, je n’eus aucun problème pour y entrer. Je cherchai durant toute la nuit ce fichu dossier, en vain. À l’aurore, j’en conclus que mon dossier se trouvait sûrement ailleurs. Le sergent, l’adjudant et le colonel, ayant discuté de moi avec le coach, mon dossier se trouvait peut-être dans l’un de leurs bureaux. Le matin pointant le bout de son nez, je retournai dans les dortoirs pour ne pas éveiller les soupçons.

À l’heure du déjeuner, je forçai la serrure du bureau de l’adjudant, trouvai et volai mon registre :

Du premier coup ! pensai-je.

Je filai le cacher dans le recoin d’une douche où les carreaux pouvaient se décoller et se recoller. Je me débrouillai pour que ma cachette provisoire ne puisse pas être découverte en fermant la porte de l’intérieur et en y inscrivant « H.S. ». Je retournai ensuite très vite dans ma chambre, comme si de rien n’était.

L’adjudant s’aperçut avec stupéfaction que son bureau avait été forcé. La première chose qu’il vérifia était la présence de mon dossier. Il constata que la pochette qui détenait de précieuses informations sur moi avait disparu. Il fit aussitôt fouiller toutes les chambres, la mienne en particulier, mais il ne trouva rien ! Quand il voulut inspecter les douches, il s’aperçut que deux d’entre elles étaient fermées de l’intérieur avec le même mot « H.S. » sur la porte. Il contacta le concierge et lui demanda s’il était normal que certaines douches soient condamnées le temps de leurs réparations. Le concierge confirma. Ma planque était sauve !

Après la fouille générale et les soupçons un peu écartés de moi, je me rendis vite dans les douches pour enfin pouvoir lire les documents me concernant. J’y découvris des éléments ordinaires pour tout le monde mais précieux pour moi, comme ma date et mon lieu de naissance ainsi que ma nationalité. Je trouvai à la fin de ces informations ce que je n’avais pas pu apprendre de la bouche du colonel qui m’avait recueilli :

- Mère tuée par balle ;
- Père porté disparu ;
- Sujet compatible pour le Projet Arès !

Quel était ce mystérieux projet « Arès » qui me concernait et devait rester sous silence ? J’étais décidé à le découvrir.

Soudain, je ressentis une vive douleur qui me fit tomber sur le sol carrelé et froid des douches. D’un seul coup, des images m’apparurent comme une sorte de vision. Dans le premier flash, je voyais une femme en train de jouer avec un petit garçon dans un salon confortable. Dans le second, cette femme était agenouillée, et face à elle, un homme armé d’un revolver. Un coup de feu retentit dans ma tête et tout devint noir. Il me fallut quelques instants pour revenir à moi :

Encore mes crises de paralysie. Et voilà que j’ai des visions maintenant ! pensai-je à mon réveil avant de repartir péniblement dans ma chambre, en état de choc.

Le lendemain matin, alors que nous devions faire une randonnée de plusieurs kilomètres, j’informais le colonel que j’avais subi une nouvelle crise de paralysie, sans bien sûr lui mentionner que c’était en lisant mon dossier. M’ayant toujours connu avec ces crises, le colonel avait l’habitude de m’accorder du repos dans ces rares occasions. Je fus donc dispensé de cette marche. Je partis dans la salle informatique et lançai sur internet mes recherches au sujet d’un certain projet « Arès ». J’appris qu’Arès était le nom du Dieu de la guerre dans la mythologie grecque et que, tous les dix ans, une personne en recevait le titre en remportant un championnat de combats d’arts martiaux. Quel genre de tournoi était-ce ? Et quel but avait-il ? Je devais en savoir davantage depuis que j’avais appris que j’étais compatible pour ce projet.

Deux jours plus tard, après avoir mémorisé mon dossier, je le rendis à l’adjudant en avouant que c’était bien moi qui l’avais volé. Et bien que le colonel soit devenu mon seul tuteur légal en l’absence de mon père officiellement porté disparu, l’adjudant me bannit du camp pour six mois. Il me confia cependant la clé d’un petit appartement inhabité appartenant à mon père. Je fus étonné de savoir que mon père possédait encore un appartement à son nom alors qu’il était porté disparu.

Je n’avais pas d’autre choix que de me rendre à cette adresse. Le coach m’y emmena en me faisant la morale sur le respect des supérieurs, mais je ne l’écoutai que d’une oreille. La maison se trouvait à vingt minutes en voiture du camp, dans le village d’à côté. Il n’y avait qu’une seule rue pour y accéder, elle se terminait en cul-de-sac par une petite place ronde. Les voitures ne s’y garaient pas pour que les enfants du quartier puissent jouer sur celle-ci. Tout autour étaient bâtis de petits appartements de plain-pied, collés les uns aux autres. Mon chauffeur me déposa juste devant la maison qui m’était destinée. En entrant, je fus à nouveau pris d’une brutale crise de paralysie. Elle fut accompagnée par la même vision que la fois précédente, mais les flashs durèrent plus longtemps : cette fois, j’eus le temps de voir le petit garçon qui jouait avec sa mère courir jusqu’à un placard pour s’y cacher, puis la femme se faire assassiner. Une autre image apparut : celle de l’homme au revolver, à terre, la gorge tranchée. La dernière hallucination me laissa entrevoir l’ombre de l’homme ayant éliminé l’assassin de cette femme. Il tenait un sabre de Yakuza. Puis, plus aucune image, le noir total. Après quelques instants, je revins à moi. J’étais plus que préoccupé. Je voulais savoir ce que signifiait ce que je voyais.

Le logis était un F4. Lorsqu’on ouvrait la porte d’entrée, il y avait un long couloir. Tout de suite, sur la gauche, se trouvait une première chambre d’amis de taille moyenne avec un lit. Bien sûr, il ne servit jamais. En suivant le couloir, un peu plus loin sur la droite, se trouvait la cuisine avec le frigo, l’évier où la vaisselle s’empilait, le four, la machine à laver et le micro-ondes. Face à elle, il y avait la salle à manger où était installée une jolie table en bois où je prenais mes repas, un canapé, deux fauteuils et une télé avec ma console. En entrant dans cette pièce, sur la droite, une cheminée ne fonctionnant plus servant uniquement à décorer la salle avait été construite. Au fond de cette salle à manger se trouvait une porte qui donnait sur une deuxième chambre me servant de penderie et de lieu pour nettoyer et stocker mes armes. C’est également là où étaient entassées toutes mes affaires. Au bout du couloir se trouvait la troisième chambre, la plus grande, où je me reposais et effectuais mes entraînements quotidiens. Le couloir faisait un virage à droite donnant sur les toilettes et la salle de bain comportant une petite pharmacie, un lavabo et une douche.

Je m’étais installé tant bien que mal dans cet appartement depuis quinze jours, quand l’envie de m’entraîner me reprit comme une obsession. Je décidais qu’il était temps pour moi de reprendre un entraînement intensif. Je repris des repas équilibrés, cessai de traîner au lit et me remis à faire des activités sportives à la hauteur de mes espérances. À force d’aller au parc pour courir, je rencontrai même une belle jeune femme nommée Lily. Elle prit l’habitude de venir courir avec moi. Nous étions de simples amis même s’il me semblait qu’elle voulait que je sois plus que ça. Malheureusement, je ne pouvais me permettre d’avoir une relation plus qu’amicale. Prêter trop d’importance à quelqu’un signifiait avoir un point faible, et ça, il en était hors de question ! Et puis, secrètement, mon cœur appartenait à une jeune femme, Amandine, elle aussi engagée dans l’armée. Elle venait au camp par habitude pour effectuer des entraînements en extra avec d’autres femmes de sa caserne. Nous grandîmes ensemble sans pour autant parler d’amitié. Et encore moins d’amour ! Nos conversations étaient strictement professionnelles. Bien sûr, elle ne savait pas ce que j’éprouvais pour elle. Mais quelle beauté ! Quelle femme formidable, douce et attentionnée ! Je ne pouvais cependant pas lui faire part de mes sentiments sous peine qu’elle me rejette et d’être banni par les « Death's Guardians » qui n’avaient pas le droit d’éprouver le moindre sentiment amoureux.

Un jour, en rentrant du parc où j’étais parti courir avec Lily, je découvris une enveloppe blanche glissée sous ma porte. Je la pris et la retournai, il y était écrit : « Secret Défense ». Curieux, je l’ouvris et la lus. Il s’agissait d’un message me donnant rendez-vous au camp militaire malgré mon exclusion. Il était question d’un incident à propos du projet « Arès » qui nécessitait mon retour d’urgence.

Le lendemain, je repartis donc au camp militaire, inquiet. Tous me regardaient, surpris de me voir là. Mes ennemis pensaient évidemment que mon exclusion avait été levée sur ordre du colonel dont j’étais le petit protégé, mais je n’en fis rien, je progressais dans les couloirs, les ignorant tous. En arrivant près de la porte du bureau du colonel, trois personnes me barrèrent le chemin. Il s’agissait de Pete Dixon et de deux de ses larbins. Pete était l’un de mes pires ennemis, l’un de ceux qui ne supportaient pas mes résultats sportifs exemplaires durant les entraînements. Il me jalousait également car il avait demandé à plusieurs reprises de suivre le programme des « Death's Guardians » mais n’avait jamais réussi les épreuves physiques, bien qu’il soit plus imposant que moi. Il me colla brutalement contre le mur et me dit :

— Qu’est-ce tu fous ici ? Tu as été banni ! Le colonel a encore joué les tendres avec toi, s’il ne veut pas se débarrasser de toi, nous le ferons avec plaisir !

— Ce n’est pas ma faute si tu n’es pas capable de faire les préliminaires du programme, quand on a un si petit engin et une aussi grande gueule c’est normal qu’on reste sur le banc de touche.

— Petit con ! Tu as de la chance d’être convoqué ! Je t’attendrais à la sortie, on verra qui a un petit engin, le champion !

Je souris et le repoussai, encore un nouvel épisode qui prouvait bien que j’étais le roi des problèmes dans cette caserne. J’entrai enfin dans le bureau du colonel où était aussi présent le maréchal. Je n’en croyais pas mes yeux, le maréchal se déplaçait uniquement pour des affaires de la plus haute importance ! J’en conclus que ce projet « Arès » devait vraiment être important pour qu’il ait été appelé.

Dès qu’il me vit entrer, le colonel prit la parole sans plus attendre :

— Entre, Pyro, assieds-toi ! Devant l’urgence de la situation, le maréchal et moi devons te parler du projet « Arès » te concernant. Celui que tu essaies de découvrir depuis quelque temps. Ce n’est pas un hasard si tu nous as entendus parler de toi dans le bureau de l’adjudant l’autre soir, mon garçon !

— Quoi ? Vous avez tout calculé depuis le début ? Vous avez fait en sorte que je vous entende pour que je vole mon dossier. C’est à cause de vos conneries si j’ai été expulsé pour six mois ! dis-je en haussant le ton bien qu’il s’agisse de mes supérieurs.

Le colonel qui aimait tant le courage dont je faisais preuve, et ce, malgré n’importe quelle situation me répondit avec un léger sourire :

« Nous t’avons mis sur la voie pour ton dossier, en aucun cas nous t’avons demandé de le voler. Tu ne croyais tout de même pas que la dispense que nous t’avons accordée concernait uniquement ta crise de paralysie ? Nous savions que tu allais te renseigner. »

Le maréchal, qui était resté un peu en retrait, prit la parole à son tour :

« Pyro, “Arès” n’est pas seulement un projet, c’est aussi une expérience. Les sujets sont de véritables combattants. Il ne s’agit pas de vulgaires cobayes, sur ce point-là, tu peux être tranquille. Nous voulons nous servir de tes capacités d’homme de guerre. »

— Exact, reprit le colonel ! Et c’est ton père qui a voulu que tu deviennes « Arès » grâce au championnat « God of war ».

— Mon père ! Vous avez connu mon père ? demandai-je, étonné.

Le colonel reprit ensuite :

« Oui, nous l’avons connu, c’était un espion. Mon meilleur élément d’ailleurs, juste avant sa brutale disparition… »

Le colonel ne voulut pas m’en dire plus sur lui. Il m’apprit que pour devenir « Arès », il fallait gagner le championnat mondial de combat appelé « God of war » pour lequel chaque pays sélectionne un à deux guerriers. J’appris avec stupéfaction que j’avais les qualités et les compétences requises pour être participant cette année.

Le colonel rajouta que le vainqueur de ce championnat remportait un talisman. Surpris, je lui dis :

— Jusque-là, j’ai à peu près compris, mais même si je participe à ce championnat et que je le remporte, je ne vois pas ce qu’un talisman m’apporterait. Je n’ai pas soif de gloire et je suis bien avec ma petite vie tranquille.

— Je comprends ta réaction ! Mais ce talisman a des pouvoirs surnaturels. Il rend son propriétaire quasiment invincible pour une durée de dix ans, jusqu’au prochain championnat où il est remis en jeu ! Seul celui qui le possède sait comment se servir de ses pouvoirs. Tous ceux qui croiseront ton chemin si tu gagnes le championnat ne survivront pas face aux dons exceptionnels qu’il t’apportera, annonça le colonel.

Le maréchal intervint à son tour :

— Cette année, le talisman est justement remis en jeu, mais j’ai bien peur que la situation ne dégénère. Durant les championnats précédents, les inscriptions ne se faisaient qu’entre chefs militaires pour mener à bien des missions purement gouvernementales, mais cette fois-ci, les inscriptions sont libres. N’importe quel abruti peut participer.

— Et je suppose que l’inscription d’un connard en particulier vous gêne ? demandai-je, avachi sur ma chaise.

Le maréchal lança un dossier devant moi, je le pris et l’ouvris en écoutant les explications du militaire :

— William Cameron, un idéaliste dérangé a, depuis un petit moment, rassemblé des groupes de personnes qui partagent ses convictions. Ils se font appeler « Black Hawks » ce qui signifie « Faucons noirs ». Les membres viennent de tous les pays du monde et ils pourraient devenir très rapidement incontrôlables. William a entraîné un de ses meilleurs guerriers pour essayer de remporter le championnat. S’ils gagnent le talisman, ils pourraient provoquer la Troisième Guerre Mondiale. Ils sont bien assez nombreux et assez fous pour ça ! Ils pourraient dévaster la Terre au nom de leurs idéaux meurtriers et nous ne pourrions malheureusement rien tenter avant les dix prochaines années. Et encore faudrait-il remporter ce championnat la fois suivante…

— Si je comprends bien, je n’ai pas vraiment le choix !

— Non, me répondit le maréchal. Mais si tu gagnes, on pourra compter sur le talisman pour les anéantir même s’ils sont bien plus nombreux et performants qu’ils ne nous le laissent croire. Nous sommes persuadés que des millions de membres n’attendent qu’un signal pour rejoindre les rangs de William et répandre le chaos.

— Nous sommes prêts à répondre à une telle menace ? demandai-je avec un peu plus de sérieux.

Le colonel affirma :

— Nos troupes se préparent actuellement !

— L’adjudant ne peut malheureusement pas revenir sur son avis d’expulsion, mais nous viendrons te chercher le jour du championnat. Il a lieu à quatorze heures dans deux semaines tout juste. Entraîne-toi au moins deux heures et demie par jour, mais sois en forme pour le grand jour. N’oublie pas l’importance que tu as dans cette mission ! répliqua le maréchal d’un ton des plus sérieux.

— J’ai été entraîné pour sauver le monde, c’est ça ? Trop cool !

Le colonel n’apprécia pas ma note d’humour et répliqua sur un ton désapprobateur :

« Cette affaire est sérieuse, Pyro, nous te faisons confiance, alors ne nous déçois pas ! »

Je me relevai et me dirigeai vers la sortie quand le maréchal me souhaita bonne chance avec une grande satisfaction. Curieux, je lui demandai alors :

— De quoi parlez-vous ?

— Nous savons que Dixon t’attend pour se battre !

Je ne répondis à cette phrase que par un léger sourire. Une fois sorti, le colonel se retourna vers le maréchal et lui dit avec conviction :

« Il a déjà gagné… »

J’étais pensif et heureux à l’idée de devenir « Arès » quand soudain, je reçus un vif coup de poing sur la joue gauche. Pete Dixon avait engagé le combat. Je repris mon équilibre et me mis en garde malgré cette attaque furtive. Je saignais de la lèvre. Même si le combat avait mal commencé, je restais plutôt confiant. J’allais enfin savoir si le colonel ne s’était pas trompé sur moi. Cette bagarre serait vite réglée si je méritais de représenter le pays au championnat. Dixon, qui avait plutôt une grosse carrure, courut vers moi pour m’aplatir contre le mur. J’eus juste le temps de l’enjamber, il se prit le mur de plein fouet. Les gars de la caserne qui regardaient notre combat se mirent à rire. Je fis de même, mais cessai subitement lorsque je constatai que cela l’avait fâché. Il se releva avec un regard noir et s’avança vers moi. Je fis de même, mais soudainement, je me sentis faible, tellement faible que j’en tombai à terre ; une nouvelle crise de paralysie :

Non, pas maintenant, pensai-je, angoissé.

Pete en profita pour me frapper à terre. J’étais blessé à l’arcade et au nez, du sang coulait de ma bouche, j’étais vraiment mal en point. Puis, tout à coup, plus rien. Ma vitalité revint, encore plus forte ! Je ne sentais même plus les coups donnés par mon adversaire. Quand il vit que ses coups ne me faisaient plus aucun effet, il s’éloigna et je me relevai. Il courut de nouveau vers moi. Je devinai qu’il préparait le coup de « la corde à linge » car généralement il finissait ses victimes par cette prise durant les entraînements de self-défense. Ce coup consistait à couper la respiration d’un coup de bras dans la trachée. C’était un coup dangereux mais très efficace. Au dernier moment, je me baissai, passai sous son bras et lui mis un coup de pied retourné dans le cou, juste au-dessus de la clavicule. Il s’arrêta net. Je ne savais pas ce qu’il avait. Les autres prirent peur et reculèrent de quelques pas. Peu après, du sang se mit à couler le long de sa bouche, puis il tomba à terre. Tous me regardèrent avec frayeur. Je n’avais pas retenu ma force, je me fis peur à moi-même.

L’adjudant demanda aux deux larbins de Pete de l’aider à l’emmener à l’infirmerie. Je sus quelques jours plus tard par le biais d’Amandine qu’il avait dû l’emmener à l’hôpital car son état était grave. Le maréchal dit au colonel avec fierté :

« Un coup de pied retourné avec cette force et cette rapidité… on l’a bien entraîné ! »

Je rentrai chez moi puis me mis à m’entraîner. Cela dura deux semaines, ne m’arrêtant que pour dormir et me nourrir pour ensuite reprendre les entraînements de plus belle. Finalement, je m’entraînais plus que ce que m’avait conseillé le colonel.

Deux semaines plus tard, alors que je m’étais perdu dans les jours à force de ne faire que m’exercer, mon alarme de téléphone sonna. Je fus surpris de voir que le « Jour-J » était arrivé. Épuisé par mes nuits d’entraînement, j’entrai dans le bus en bâillant. Il m’emmena dans le secteur du camp destiné à l’école militaire. Là, le chauffeur me demanda de descendre, ce que je fis sans discuter.

À mon arrivée, je vis le directeur, le directeur adjoint, de nombreux professeurs et surveillants qui me regardaient. Ils se trouvaient tous à l’entrée de l’école, suivis par une multitude d’élèves. Il y avait également une foule de militaires se mêlant aux élèves. Personne ne bougeait ni ne faisait de commentaire. Ils étaient tous en rang, debout, à attendre mon arrivée.

« Quelqu’un désire te parler avant que nous partions ! » me dit le directeur d’une voix naturellement autoritaire.

Il ne me précisa pas de qui il s’agissait mais m’apprit que cette personne m’attendait dans son bureau. En m’y rendant, je fus surpris de voir tout ce monde, en rang fixe, attendant de partir, me regardaient avec admiration. Moi qui avais tant d’ennemis par le passé ! Certains élèves m’applaudirent en riant. Je me dis que j’étais en train de perdre la raison ! Peut-être avaient-ils été avertis que je vivais désormais pour ranimer l’espoir de la paix dans le monde.

En entrant dans le bureau, je découvris le colonel et le maréchal. Étonné de les voir ici, je m’empressai de leur demander le but de ce rendez-vous. Ils me répondirent qu’ils tenaient à m’encourager et à me souhaiter bonne chance ! J’étais ravi de savoir qu’ils avaient pu se libérer pour me voir combattre. Cependant, quelque chose aiguisait ma curiosité, je leur demandai pourquoi il y avait autant de personnes venues me soutenir. Ils m’apprirent que beaucoup d’élèves y assisteraient en tant que spectateurs. Et que, malgré ma réputation dans le camp, ils connaissaient l’importance de ma place dans cette histoire. Ils me lancèrent alors :

« C’est aujourd’hui que tu vas savoir si tu as l’étoffe d’un champion, mon garçon ! »

J’étais vraiment content de servir une cause juste, mais en même temps, une inquiétude me gagnait. Et si je ne m’étais pas assez entraîné ? Et si je perdais, qu’arriverait-il ? D’un seul coup, je cessai de me ronger l’esprit et arrêtai de réfléchir, je repris confiance en moi et leur répondis avec conviction :

« Allons-y ! »

Chapitre 2

Le championnat

Il y avait un monde fou dans les bus qui me suivaient. Quant à moi, un car sans siège m’était réservé pour pouvoir me changer et m’échauffer. D’ailleurs, s’échauffer dans un véhicule en mouvement n’était pas ce qu’il y avait de plus pratique. En arrivant sur le parking du stade, je vis des centaines de véhicules garés. Je me demandai comment toutes ces personnes arrivaient à tenir dans un lieu comme celui-ci. On ne voyait qu’une petite façade du bâtiment et il semblait être minuscule. Le fait que l’édifice soit neuf et rénové faisait ressortir un côté accueillant.

Je descendis de l’autobus et m’apprêtai à entrer par les portes destinées aux combattants lorsque Lily me retint. C’était une femme superbe, habillée d’un jean taille basse bleu et blanc et d’un chemisier noir. Ne la connaissant que lorsque j’allais courir au parc, je l’avais toujours connue en survêtement. Elle était encore plus belle habillée ainsi. Apparemment, elle avait été informée de la date du championnat, et était certainement venue pour m’encourager. Elle me dit avec tendresse :

« Pyro ! Je voulais que tu saches que même si tu perds, je ne t’en voudrais pas. Donne le meilleur de toi même ! »

Par réflexe, je haussai les sourcils mais elle le prit bien. Cette fille ne devait certainement pas être au courant de la gravité de la situation si je perdais. Elle hésita un instant, reprit la parole mais laissa sa phrase en suspens :

« Sois prudent, et…

— C’est promis Lily ! Tu as autre chose à me dire ? »

Elle secoua la tête, me tira vers elle et m’embrassa. Au même moment, les soldats de ma caserne arrivèrent à l’entrée quelques pas plus loin. Amandine se trouvait parmi eux et me vit embrasser Lily, ce qui ne la laissa pas indifférente. Cependant, elle se dit que nous n’étions que de bons amis et que j’étais libre de mes choix. Elle continua alors d’avancer pour rentrer dans le bâtiment, déçue par ce qu’elle avait vu. En apercevant la réaction d’Amandine pendant que je rendais le baiser de Lily, le maréchal choisit ce moment pour m’interrompre :

« Pyro ! Tu vas être en retard ! »

Lily courut alors sans se retourner vers l’entrée destinée au public. J’avais une fan avant même d’avoir commencé mon épopée. Ce geste allait-il faire de moi un héros plus sûr de lui ? Je souris et partis dans les vestiaires.

C’étaient de grandes pièces carrelées munies de bancs à porte-manteaux et de casiers en métal. Je commençais à mettre mes affaires dans un coin quand le colonel arriva. Il me chercha parmi la foule de combattants et lorsqu’il me trouva il vint me voir et me dit :

« Pyro, suis-moi ! »

Nous sortîmes de la salle et prîmes un couloir qui donnait sur des sortes de petits box individuels aménagés. Il ouvrit l’un d’eux et devant mon incompréhension il me précisa :

« Le maréchal t’a payé une loge. Tu pourras t’y entraîner, t’y reposer et y manger. Il devrait y avoir tout ce dont tu as besoin ! »

La chambre était composée d’une seule pièce avec un sofa, une table pour deux personnes, un frigo et, séparée par une petite cloison, une douche. Le reste de l’espace était occupé par des appareils de musculation réservés à l’échauffement intensif.

Après m’être installé, je partis rejoindre le gymnase où avait lieu le championnat et lorsque j’entrai, je fus stupéfait. C’était une immense salle d’une centaine de mètres de long contenant une vingtaine de terrains, ceux où nous allions nous battre quelques minutes plus tard. Ils étaient surélevés d’un mètre et mesuraient environ trois mètres de côté. Ils avaient installé des cordes comme pour un ring de boxe.

L’un d’eux attira mon attention car de nombreux guerriers attendaient autour. En effet, le speaker, armé de son micro, présentait l’événement :

« Bienvenue jeunes guerriers au 128e championnat “God of war”. Vous êtes aujourd’hui cent quarante inscrits, répartis en sept terrains. Les trois premiers de chaque poule seront sélectionnés pour combattre sur quatre rings de plus grandes dimensions. Les vingt et un combattants restants s’affronteront à nouveau. Seulement huit se qualifieront pour les quarts de finale qui se dérouleront sur une arène encore plus grande. Bonne chance à tous et que le meilleur gagne ! »

Après ce court briefing, les vingt arbitres nous appelèrent chacun à notre tour et nous attribuèrent un numéro. Par chance, j’obtins mon préféré : le trois ! Je devais me rendre sur le cinquième terrain. Le guerrier de William Cameron, Maximus, portait le nombre cent trente-huit et l’ancien champion, Antonio, le cent trente-trois. Si je voulais avoir une chance d’éliminer Maximus en me battant contre lui, je devais être sélectionné pour la finale. Il fallait à tout prix que je gagne mes combats !

Les combats commencèrent peu à peu à s’organiser sur les terrains. En attendant notre tour, nous étions autorisés à regarder les autres combattre. Beaucoup se regroupaient pour assister aux combats de l’ancien détenteur du titre.

Tant mieux ! pensai-je.

J’allais pouvoir me battre sans pression supplémentaire. S’il y avait eu trop de monde autour de mon ring, le trac m’aurait envahi. Quand vint mon tour, je montai sur le terrain dans une forme incroyable. Un sentiment étrange me prit en montant sur le ring, comme celui d’être le dieu du stade. Je me mis en garde et « Ding ! » la cloche retentit, le combat commença. Je m’avançai tel un prédateur sur sa proie. Mon premier adversaire ne m’impressionnait pas. Sa corpulence était moyenne de même que sa taille. Il voulut frapper en premier mais je vis arriver son coup, je l’esquivai, glissai sur son dos et lui tordis le bras jusqu’à le lui rompre totalement. Lorsque son os perfora sa peau, du sang gicla sur mon visage et mon adversaire tomba par terre, se tenant le bras et criant de douleur. Je fus réellement surpris par ma force et l’efficacité de ma prise. L’arbitre mit fin au combat et les infirmiers emmenèrent mon adversaire. Je me rendis compte que, pour la première fois, j’avais réussi à terrasser un homme entraîné en seulement quelques secondes. Les quelques personnes qui assistaient à mon combat applaudirent ma prouesse avec respect. Je me sentis flatté mais en même temps gêné de devenir, au travers de cette barbarie, important à leurs yeux. Ce public m’aimait pour le sang que j’avais fait couler !

Le maréchal qui avait assisté à toute la scène vint à moi et me dit :

« Bravo, soldat ! Tu t’en sors bien ! Continue mais ne t’épuise pas trop, évite de piétiner et repose-toi après chaque match ! L’entraînement du colonel pour les “Death’s Guardians” t’a bien servi !

— Il faut croire », dis-je avec satisfaction.

Les matchs étaient tous plus sanglants les uns que les autres. Les infirmiers ne cessaient de courir dans tous les sens et les ambulances n’arrêtaient jamais de faire des allers-retours à l’hôpital. Mais ils avaient l’habitude de ce championnat et cette année il n’y avait eu aucun décès ! Durant mes affrontements, je me fis peur d’être devenu aussi violent. Plus je combattais, plus le public se bousculait autour du terrain pour me voir vaincre mes adversaires.

Je réussis à gagner tous mes autres combats et finis premier de ma poule avec fierté. Mais un drame qui allait se produire très prochainement allait mettre fin à mon bonheur.

Alors que je sortais de la douche, un autre guerrier m’invita à assister avec lui au combat d’Antonio, l’ancien champion, et de Maximus. Bien qu’il représentait les « Black Hawks », il avait, comme moi, fait fureur durant ses matchs et avait gagné le cœur du public qui se fichait totalement des intentions des combattants, de leurs origines ou de leurs religions. Seuls le sang versé et le résultat des affrontements les intéressaient. Je m’habillai en vitesse et me dirigeai vers le terrain. À mon arrivée, le gong retentit. Un silence de mort régnait malgré la foule présente. Le suspense était à son comble.

L’ancien champion porta le premier coup et en envoya plusieurs à son adversaire tout en esquivant avec habileté. Il mit rapidement Maximus à terre mais celui-ci se releva immédiatement. Alors qu’il s’apprêtait à revenir dans le match et frapper à son tour, la cloche sonna la fin du premier round.

Antonio était épuisé mais pas blessé, quant à Maximus, il était amoché au visage, mais bien décidé à essayer de frapper. Le début du deuxième round sonna, Antonio s’avança furtivement vers Maximus mais fut stoppé brusquement par une droite qu’il n’avait pas vu venir. Ce coup de poing l’arrêta dans son élan, l’envoya dans les cordes, puis vers Maximus qui effectua une magnifique technique de la corde à linge en plein dans le cou. Antonio tomba net et le public se mit à crier, fou de joie ! Il y avait enfin un vainqueur. Leur nouvelle vedette avait gagné. Je constatai qu’il y avait un problème, montai sur le terrain et courus vers Antonio qui ne se relevait pas. J’avais bien observé la façon dont Maximus avait porté sa corde à linge, un tel coup coupait la respiration pour de bon ! Antonio suffoquait, essayant de s’oxygéner, en vain.

« Infirmiers ! » criai-je, mais le temps que les secours arrivent, je savais qu’il allait mourir. Avant de s’éteindre, l’ancien détenteur du titre sortit un morceau de papier qu’il avait dans une des poches de son short, attrapa péniblement ma main et me le confia. Le temps que je regarde ce qu’il m’avait donné, la main d’Antonio tomba sur le sol, inerte. Je touchai le cou du blessé pour sentir son pouls : Antonio, l’ancien champion, venait de rendre l’âme. Pour moi, c’était la première fois que je voyais quelqu’un mourir devant mes yeux. J’étais rempli de haine et un désir de vengeance m’envahit aussitôt. Je lançai un regard noir à William et Maximus. Les deux hommes me regardèrent, fiers de cet acte abominable.

C’est un meurtre en public parmi tant d’autres commis par les « Black Hawks ». Ils ne s’arrêteront pas tant que le chaos ne sera pas mondialement répandu. Je dois arrêter cette folie, pensai-je en croisant leurs regards.

Les infirmiers et l’arbitre firent évacuer le corps de l’ancien champion et après quelques minutes passées à l’infirmerie à tenter de le réanimer, ils annoncèrent la mort officielle d’Antonio. Le Speaker monta sur l’un des rings, fit stopper la compétition et fit part de la nouvelle. Il demanda une minute de silence en sa mémoire. Mais les accidents de ce genre arrivant souvent lors de ce tournoi, les affrontements reprirent.

Je retournai à mon ring où le début d’un combat venait de sonner. Il s’agissait du second guerrier appartenant à la même école militaire que moi, choisi lui aussi pour représenter la France. Il se trouvait contre un catcheur. Le début du match était aisément mené par Damien, mon partenaire. Quand soudain il loupa sa prise, le catcheur réussit à le soulever, le porta à bout de bras au-dessus de lui et le fit retomber sur son genou comme un bout de bois que l’on souhaite briser en deux. Il lui cassa trois côtes et l’arbitre déclara Raymond, le catcheur, vainqueur par KO. Le colonel était fou de rage et se dirigea vers la loge. Je partis le retrouver. Le voyant ramasser les affaires de Damien je lui demandai :

« Colonel, j’ai vu que Damien a perdu… »

Il m’interrompit furieux :

« Toi, tu dégages ! Va donc t’échauffer ! »