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Cet ouvrage propose aux fans de Michael Jackson une série inédite d’illustrations réalisées par l’artiste peintre Onésimo Colavidas qui s’est ici consacré à rendre un hommage fort à la carrière du King of Pop, du petit prodige que fut Michael enfant à la méga star planétaire qu’il est devenu après le succès de Thriller. Ces œuvres — dont certaines sont exclusivement réservées à l'Édition IPAD — sont par ailleurs introduites par un texte de Franck Vidiella qui porte un regard singulier sur le talent de la Star. Analysant le parcours de Michael Jackson, Franck pose ici la question délicate de la définition du mot « Génie ». On y apprend ainsi que tous les grands génies possèdent des qualités en communs. Ils sont dans leur grande majorité à la fois créatifs, fulgurants, acharnés et multiples. Dans son texte, Franck reprend chacun de ces points et les analyse au regard de la carrière du King of Pop, de manière à répondre à la question suivante : Michael Jackson est-il un artiste exceptionnel ou un Génie absolu ? La réponse, vous le verrez, permet à la fois d’ouvrir un débat passionnant et de percevoir le talent de Michael avec un regard différent.
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Copyright
Introduction
Le Génie possède une dimension sociale
Des caractéristiques communes
La Créativité du King of Pop
Transfigurer l’univers
Inspirations et influence
Une icône fulgurante
Une jeune prodige
L’obsession de l’enfance
Perfectionnisme et Religion du travail
Une vie sacrifiée
Un combat, une folie
Un artiste multiple
La révolution des vidéos clips
Un artiste visionnaire
Le Génie et son environnement
Le Génie est un produit de l’histoire
Un tissu d’imbrications sociales
L’icône d’un monde surmoderne
Conclusion
Un Monstre à la croisée de deux idéaux-types du Génie
Un artiste singulier, une œuvre universelle
La remise en cause d’une conception élitiste du Génie
NOTES
BIBLIOGRAPHIE
Copyright © 2011 par FV Éditions
Illustrations © Onésimo Colavidas
Design Colavidas Studio
Tous droits réservés
ISBN 978-2-36668-019-5
Définir le génie n’est pas chose aisée. De nombreuses définitions existent d’ailleurs. L’une de celles que nous pourrions retenir à l’égard de Michael Jackson se réfère à l’aptitude naturelle faisant qu’une personne est capable de créer des choses extraordinaires et nouvelles. Le génie serait ainsi un don, un don de la nature qui ne pourrait souffrir la moindre tentative d’explication et relèverait de l’ineffable. La célèbre ballerine Margot Fonteyn disait à ce sujet: «le génie est une forme de magie, et le propre de la magie, c’est qu’on ne peut l’expliquer». Le génie ne saurait donc être théorisé.
Dans une perspective différente, des auteurs comme Claude Thélot1 soulignent que la seule référence au don pour définir le génie s’avère limitée. Ce sociologue, en sélectionnant une liste composée de 350 grands génies occidentaux sur une période allant de la Renaissance aux années 2000, arrive en effet à produire une sociologie quantitative du génie occidental2 et en conclut que le génie ne s’est pas distribué historiquement de manière complètement aléatoire. L’apparition du Génie ne serait donc pas uniquement le fruit du hasard, des constantes pouvant être observées d’un point de vue statistique. On y apprend ainsi que seulement 2% de ces génies sont des femmes, que la moitié des génies sont issus d’un milieu supérieur ou bien encore que le génie est urbain et très rarement paysan. Or, si le don devait à lui seul autoriser une définition universelle du génie, étant par essence inné, celui-ci devrait permettre au génie de se manifester un peu partout, sans qu’il soit possible de le mesurer statistiquement. Il devrait également permettre aux femmes, par exemple, d’être mieux représentées dans le corpus avancé par l’auteur, ou aux enfants d’ouvriers d’être plus fréquemment touchés par le génie. Partant de ces observations, le génie ne peut donc être uniquement défini par la question du don. Par ailleurs, s’il apparaît ici comme quantifiable, c’est aussi, comme l’explique Thélot, parce que son apparition, au-delà du don, est également soumise à des variables sociales et culturelles. S’il arrive que certains génies se «fassent tout seul», dans la majorité des cas, le génie n’aurait pas éclos sans son environnement, sans un contexte social et culturel qui permette son essor.
L’approche qui vient d’être évoquée possède un double intérêt quant au sujet qui nous intéresse dans la mesure où elle permet au sociologue de dégager d’une part les conditions sociales qui favorisent l’apparition du génie, et d’autre part, en observant les points communs entre les génies listés par Claude Thélot, de définir objectivement — si tant est que cela soit possible — le génie. Étudiant le parcours des plus grands génies dans onze domaines différents qui vont de la littérature à la science en passant par le cinéma3, il résulte de son analyse que la combinaison de 4 caractéristiques leur octroie dans la majorité des cas la qualité de génie: la créativité, la fulgurance, l’acharnement et la multiplicité. L’auteur proposant aux lecteurs qui le souhaitent de modifier la liste des illustres personnages sur laquelle il fonde sa réflexion en la complétant avec des noms de leur choix de manière à vérifier si une telle analyse leur est applicable, il semblait opportun de soumettre l’œuvre de Michael Jackson à cette grille de lecture4. Le King of Pop peut-il en effet être qualifié de génie? La réponse, qui paraîtra évidente à une majorité des fans de la star, n’est pourtant pas simple à fournir. Si l’œuvre de Jackson paraît en effet géniale sous certains aspects, elle n’en demeure pas moins discutable sur d’autres, l’artiste étant par ailleurs dans certains cas surpassé par des modèles auxquels il ne peut que difficilement être comparé. Génie absolu ou artiste extrêmement talentueux, Michael Jackson ne se prête pas à des catégorisations simplistes.
Sur les quatre caractéristiques du génie mentionnées dans l’introduction, la créativité est la seule qui apparaisse comme une condition indispensable à la définition du génie. Il est en effet possible pour un grand génie de ne pas être acharné ou multiple — Alfred de Musset par exemple, de réputation, n’avait pas un goût prononcé pour le travail, et Einstein, génie de la physique, ne s’est illustré que dans cet unique domaine —, mais il est inconcevable qu’il ne soit pas créatif. Cent pour cent des grands génies étudiés par Claude Thélot possèdent cette qualité.