Ne dites pas « bon appétit », dites... - Philippe Lichtfus - E-Book

Ne dites pas « bon appétit », dites... E-Book

Philippe Lichtfus

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Beschreibung

Frôler la crise d’angoisse à l’idée de recevoir sa belle-mère à dîner ; hésiter un peu trop longuement entre la bise et la poignée de main ; réécrire une dizaine de fois un courriel professionnel, soucieux d’employer les bonnes formules... Qui ne s’est pas déjà retrouvé dans une de ces délicates situations ? Ce livre est à la fois un guide pratique et une réflexion sur ce que l’auteur appelle la communication sociale intelligente. Il constitue un outil incontournable pour celles et ceux qui souhaitent évoluer avec aisance dans tous les milieux. Observateur expérimenté, Philippe Lichtfus redéfinit le savoir-vivre et propose une étiquette contemporaine dépoussiérée en accord avec les nouvelles réalités liées à l’évolution de notre société.

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Seitenzahl: 164

Veröffentlichungsjahr: 2018

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Philippe    Lichtfus

NE DITES PAS «BON APPÉTIT», DITES...

Manuel du savoir-vivre

contemporain

Avenue du Château Jaco, 1 - 1410 Waterloo

www.renaissancedulivre.be

Renaissance du Livre

@editionsrl

Ne dites pas «Bon appétit», dites...

Philippe Lichtfus

Couverture : [nor] production

Mise en page : Josiane Dostie

Imprimerie : V.D. (Temse, Belgique)

ISBN : 978-2-50705-582-0

© Renaissance du Livre, 2017

Tous droits réservés. Aucun élément de cette publication ne peut être repro­duit, introduit dans une banque de données ni publié sous quelque forme que ce soit, soit électronique, soit mécanique ou de toute autre manière, sans l’accord écrit et préalable de l’éditeur.

À mon fils Thaddée

et à mes étudiants à Paris

En mémoire de mon père

et du professeur Overloop

Avant-propos

Souvent, lorsque certaines personnes parlent de moi à travers mon métier, ils disent que je suis « professeur de bonnes manières »... Vous n’imaginez pas à quel point cette définition a le don de m’irriter. En effet, chères lectrices et chers lecteurs, je ne suis ni Nadine de Rothschild, ni la baronne Staffe, pour les nommer par leur nom d’auteure, ni les innombrables autres qui se sont consacrés à écrire sur ce sujet trop souvent, à mon goût, destiné « à l’usage des gens du monde », ce qui me fait quelque peu sourire aujourd’hui. Je respecte ces auteurs pour leur travail et parce que, parmi eux, il y a des références certaines pour leur époque respective, mais nous avons évolué vers un monde bien différent.

Si vous êtes un intégriste de l’étiquette traditionnelle, je préfère vous prévenir : je ne vais sans doute pas répondre à vos attentes. Je me positionne comme réformateur suite à de nombreuses observations dans des milieux sociaux très différents les uns des autres. Mon expérience est de les avoir réellement fréquentés dans leur intimité et dans leur vie publique. J’assiste – et reçois beaucoup également – à des déjeuners, cocktails et dîners, dans certaines familles royales, chez des membres élus au pouvoir à tous les niveaux, des aristocrates, des diplomates, des intellectuels de tendances multiples, des nouveaux riches, des paysans, des artisans, des bourgeois et bien d’autres encore appartenant à plusieurs strates de la population et dont l’énumération complète n’a pas vraiment d’intérêt pour ce livre.

J’ai été bercé d’illusions, comme la plupart d’entre nous, pour finalement me rendre compte que la réalité est très souvent bien plus subtile que l’image donnée ou que nous nous faisons des autres.

Je ne suis pas en train de jeter un pavé dans la mare, mais simplement d’essayer de vous amener à une vision des réalités du « vaste monde1 » et non plus du seul milieu auquel s’adressaient ces livres destinés « au monde », ce qui signifie en clair la « bonne société ». Définie par elle-même de la sorte, cela veut dire « haute société » en langage plus populaire, ce qui au XXIe siècle est fortement à revoir. En effet, nous vivons une époque pleine de renouveau et à la fois très déstabilisante. Quasi tout est possible. L’infâme peut se retrouver aux plus hautes fonctions, l’ouvrier peut se raffiner et le descendant de haute lignée sombrer au pays des « pignoufs ». (Vous verrez par la suite, c’est un mot que j’affectionne particulièrement.) Je vous rassure, il reste des grands seigneurs et des grandes dames dont le raffinement est sans faille, mais ils se font plutôt rares...

L’image ne renvoie plus à des réalités établies comme autrefois. L’éducation n’est plus typique de certains milieux. Nous éprouvons de plus en plus de difficultés à étiqueter ceux que nous rencontrons. Faut-il encore les étiqueter d’ailleurs ? Les différents milieux ne se définissent plus comme du temps de nos parents et encore moins de celui de nos grands-parents. Ils se confondent de plus en plus, du haut vers le bas et du bas vers le haut. Je ne décris ici que leur évolution sociale, mais ils bougent également de droite à gauche et de gauche à droite, empreints d’un multiculturalisme de plus en plus présent.

Les bonnes manières en vigueur il y a cinquante ans peuvent ressembler étonnamment à des mauvaises manières pour certaines jeunes générations.

Savez-vous que la plupart de ces codes, qui sont encore enseignés aujourd’hui, nous viennent du XIXe siècle ? Moment de l’histoire que je n’affectionne pas particulièrement, surtout pour le sujet qui nous occupe. Quasi rien n’a été revu pour toutes ces femmes qui travaillent désormais ; on a l’impression qu’elles attendent toujours leur mari à la maison... et on continue à donner des cours sur ce qu’on appelle archaïquement l’« étiquette2 » comme si elles ne travaillaient toujours pas. Ne pensez-vous pas que cela change les rôles dans de nombreux cas ?

Elles sont aujourd’hui actives, responsables et autonomes, ce qui leur confère une position sociale très différente. Je ne revendique aucun mouvement sexiste ni dans un sens ni dans l’autre ; je m’efforce simplement d’observer et d’équilibrer les choses, en tout cas dans mon domaine de compétence.

Je souhaite à travers ces quelques pages vous montrer à quel point nous véhiculons toujours la poussière de la non mise à jour du comportement bienséant. On ne peut plus vraiment considérer une bienséance établie et référentielle, mais de nombreuses bienséances en fonction de l’âge, du sexe, du lieu, du pays et du milieu, etc. J’ai lu beaucoup d’écrits traitant de l’étiquette, des bonnes manières et du savoir-vivre, mais ils m’amènent à considérer, en comparaison à tout ce que l’évolution m’offre d’analyser, qu’ils ne sont plus vraiment d’actualité.

La connaissance des règles encore utiles est importante, mais il est encore plus important à mes yeux de savoir intelligemment s’en éloigner quand c’est nécessaire. Celui qui ne les maîtrise pas fait n’importe quoi et cela se remarque vite. Cependant, celui qui les maîtrise est approprié partout et en toutes circonstances. Gentleman dans les milieux raffinés, il est également à l’aise avec tous les autres, qui représentent l’immense majorité des habitants de nos pays.

Pour cette immense majorité et également d’autres, je pense notamment à ceux qui restent persuadés d’appartenir à l’élite de notre société, la plupart du temps en contemplant le passé de leur famille et en oubliant de se réaliser eux-mêmes, j’ai décidé de vous proposer un manuel de l’étiquette contemporaine, ce qui, je pense, devrait faciliter et éclaircir le comportement en société, mettre à l’aise, et faire appel à votre propre sens de l’observation et à votre bon sens, votre application des règles avec mesure et élégance, dans le respect de vous-même avant tout et des autres que vous rencontrez.

Nous vivons une époque dans laquelle la communication est plus présente et plus importante qu’il y a vingt ans, même si ce terme, je le concède volontiers, est très galvaudé et parfois, trop sans doute, hypocritement utilisé.

Communiquer en société aujourd’hui, ce n’est pas montrer qui nous sommes ou ne sommes pas, c’est partager. Le partage dont il est question ici, c’est faire appel à votre connaissance de vous-même et de l’autre afin d’utiliser intelligemment les codes adéquats, tant verbaux qu’écrits, gestuels, vestimentaires et d’image au sens large.

Le raffinement actuel, ce n’est plus être tiré à quatre épingles, comme on dit, en permanence et incarner une éducation bourgeoise, voire aristocratique, parfaite, c’est bien au contraire être vous-même et adapté aux circonstances. Ce n’est plus être polissé, comme on nous l’a enseigné si longtemps, c’est savoir dire « non » clairement et avec fermeté. Répondre « non » par un sourire et un signe de la tête acquiesçant l’affirmation qui ne vous plaît pas est malsain, sauf si des circonstances supérieures le réclament.

Ce que nous ne disons pas dérange beaucoup plus que ce que nous disons. Notre intuition semble plus éveillée au XXIe siècle. Même si elle est encore trop peu maîtrisée, nous ne pouvons continuer à évoluer comme si elle n’existait pas.

Dans les pages qui suivent, je reprends en grande partie les conventions habituelles, tout en me permettant d’en actualiser, voire d’en supprimer, un certain nombre. Je ne nivelle en aucun cas les règles du savoir-vivre vers le bas. Bien au contraire, à travers un langage que j’espère et souhaite simple pour tous, j’essaye de leur rendre leur noblesse dans les circonstances où elles ont leur place.

Je me base sur le savoir-vivre culturel occidental principalement francophone, en étant bien conscient que les frontières de sa pratique sont beaucoup plus larges aujourd’hui. J’essaye, tout en me nourrissant de nos racines européennes, d’y apporter une dimension plus universelle.

Je m’occupe essentiellement de notre époque contemporaine. D’autres ont admirablement écrit sur la politesse, l’étiquette et la bienséance dans l’histoire et la philosophie. Je n’ai absolument pas la prétention de pouvoir faire mieux.

Je propose ici simplement un livre clair, en langage direct et franc, qui décrit les choses telles qu’elles sont dans la réalité pratique et non dans la théorie quasi jamais remise à jour, même dans les dernières éditions de certains guides protocolaires et les services de protocole officiels de différentes institutions.

Je me refuse à décrire les milieux sociaux par leurs différentes caractéristiques établies autrefois ; cela ne répond plus à leur évolution actuelle. Tout change ! Je me garde également bien de commenter ces changements, cela ne m’appartient pas. Je constate des milieux raffinés et instruits, d’autres moins et encore d’autres pas du tout. Je me contente du rôle d’observateur et propose de mettre une expérience réelle au service de celles et ceux qui souhaitent s’élever vers une forme naturelle et intelligente d’humanisme de la communication sociale dans le premier quart du XXIe siècle.

À travers la recette connaissance, observation, analyse, intelligence, action mesurée et juste, élégance et respect, je suis convaincu que nous pouvons trouver un bel équilibre pour communiquer.

Les salutations et les présentations

Quelques règles régissent la manière de saluer

La première règle dit que c’est d’abord à l’homme de saluer la femme. C’est à la femme ensuite de tendre la main à l’homme ou non.

La deuxième prend le dessus sur la première : c’est celle de l’âge. En effet, quel que soit le sexe, c’est la personne la plus jeune qui salue la plus âgée. Seule la plus âgée tend la main ou non.

Il existe encore une troisième règle qui supplante les deux premières : celle de la hiérarchie.

Donc, en principe, une dame plus âgée salue en premier un jeune député de quarante ans, par exemple. À son tour, celui-ci décide de lui proposer une poignée de main ou non.

Cette trilogie est toujours en vigueur pour l’art des salutations. Toutefois, dans la réalité, les choses se passent très souvent différemment. Les gens n’y pensent pas nécessairement, et cela se déroule de manière beaucoup plus naturelle et spontanée.

Tant mieux, devrais-je dire, mais attention, il existe des circonstances dans lesquelles il est préférable de connaître ces principes afin de ne pas créer d’impair ou vous faire passer pour un pignouf.

Je le répète plusieurs fois dans ce livre : lorsqu’on connaît les règles, on peut décider de les appliquer ou pas, avec mesure et discernement. Lorsqu’on ne connaît pas ces mêmes règles, on est souvent livré à de l’improvisation plutôt malheureuse.

Qu’en est-il des présentations ?

Celle ou celui qui présente deux personnes entre elles présente l’homme à la femme, ou encore la personne la moins âgée à la plus âgée, ou encore la moins importante à la plus importante. On suit les règles de salutations.

Vous rencontrez certainement des circonstances particulières dans lesquelles vous avez des difficultés à appliquer ces codes à la lettre, alors faites appel à votre bon sens, agissez avec mesure et naturel. Dans d’autres cas, éloignez-vous et évitez d’intervenir...

Il peut également vous arriver de vouloir présenter deux personnes et d’oublier leur nom au dernier moment, ce qui peut provoquer un malaise, de la gêne ou encore de la vexation. Si c’est le cas, il y a des moyens pour échapper au pire. Par exemple, il est trop tard et vous ne pouvez plus reculer, alors allez-y au culot : « Mais suis-je distrait, vous vous connaissez déjà ! », « Mon cher ami, je te laisse te présenter tout seul ! », « Je vous laisse vous présenter, on m’appelle ! », etc.

À l’oral

On dit « Bonjour Monsieur » ou « Bonjour Madame ». On ne dit pas « Bonjour Monsieur Trucmuch ». Ceci est acceptable uniquement envers votre « patron(ne) », selon les règles de politesse, et est toléré pour la courtoisie commerciale (grands hôtels, grandes enseignes du luxe, etc.). C’est une manière de reconnaître, réconforter et fidéliser le client. C’est un choix qui réclame de la vigilance malgré tout, surtout si votre client ne vient pas toujours accompagné de la même personne, par exemple.

Je dois avouer que je trouve que cette restriction devient quelque peu désuète et commence à prendre sérieusement la poussière... Cette manière d’appeler, il faut tout de même le reconnaître, est intelligente et remplit bien son rôle.

La France a légiféré sur le terme de « mademoiselle » en 2012 et l’a supprimé administrativement. Dès lors, à vous de sentir si vos interlocutrices l’ont abandonné elles aussi ou si elles y tiennent. En tout cas, « mademoiselle » fait toujours partie de la langue française et plaît à de nombreuses jeunes femmes qui ne souhaitent pas se faire appeler « madame »...

On peut également dire « Bonjour » ou « Bonsoir ». Il faut juste savoir à qui vous le dites. Certain(e)s le préfèrent, d’autres le rejettent. Ce sont des formules qui deviennent de plus en plus génériques. Elles sont moins formelles et plus détendues.

« Bonjour » ne veut plus dire « Bonne journée », mais « Je vous salue ». C’est devenu du second degré. Il en va de même pour « Comment allez-vous ? », comme quoi les mœurs changent. En réalité, il y a quelques siècles, on s’informait de votre état de santé quotidien et cette question renvoyait directement à la consistance, l’odeur et autres qualificatifs de la déjection de l’interlocuteur.

Cela vous semble complètement trivial à notre époque, mais cela ne l’était pas autrefois. Nous pouvons donc parler de second degré dans son utilisation actuelle. J’ose espérer que vous ne serez pas traumatisé la prochaine fois qu’on vous posera la question...

Les formules de politesse

On entend très souvent deux personnes se dire « Enchanté ». Sachez que cela ne se dit pas. C’est bien du français, mais la politesse n’aime pas les raccourcis. On dit : « Je suis ravi de vous rencontrer », « Je suis heureux de faire votre connaissance » ou encore « C’est une joie d’enfin pouvoir faire votre connaissance ».

Mais…

Imaginez un seul instant arriver dans un groupe dans lequel toutes les personnes présentes vous disent « Enchanté », allez-vous vous démarquer en utilisant une formule de politesse juste ?

Je ne le conseille pas. Dites : « Enchanté » également ou « Moi de même » ou « Tout le plaisir est pour moi », communiquez sans heurt. L’inverse reviendrait, d’une certaine manière, à vous différencier consciemment ou inconsciemment de ces personnes.

Vous pourriez également, de la même manière, les mettre mal à l’aise en leur faisant remarquer de la sorte qu’elles ne sont pas polies ou que vous êtes mieux qu’elles, ce qui ne me semble pas non plus être la solution.

Dès lors, sachez utiliser les formules adéquates lorsque l’usage le réclame et surtout si vous êtes le premier à vous lancer (pas toujours non plus en fonction des circonstances...).

La plupart du temps, vous devrez user de la communication sociale intelligente, celle qui fait de quelqu’un qu’il communique intelligemment. N’est-ce pas là l’essentiel finalement ?

Ceci exprimé, je constate que « Enchanté » se répand de plus en plus, même chez les seniors appartenant aux milieux raffinés. À vous de voir... Il faut dire que ce terme devient générique et sort tout doucement du cadre de la non-politesse.

Être opportun

On salue quelqu’un lorsque la situation le permet. On n’abrège pas la conversation des autres pour saluer un des interlocuteurs. On n’interrompt pas son patron avant de partir pour lui souhaiter une « Bonne fin de soirée » (par exemple, s’il parle avec une personne importante), même s’il est l’hôte de la soirée. Écrivez-lui dans ce cas un e-mail pour le remercier et lui expliquer brièvement que vous ne pouviez le faire en quittant la soirée. La règle est de surtout ne pas être inopportun.

Il y a également des personnes qu’on ne peut saluer de son propre chef, sauf si vous êtes très connu, occupez une fonction importante ou avez une forte personnalité. Parfois, il faut savoir se faire présenter ou user de subterfuges (toujours élégants bien entendu).

Les détails qui tuent

Lorsque vous vous présentez, n’oubliez jamais d’énoncer d’abord votre prénom,puis votre nom.

Il en va de même lorsque vous présentez quelqu’un d’autre. C’est vraiment important ! Le nom de famille précédant le prénom est réservé à l’administration.

Il y a trois erreurs à ne jamais commettre et qui vous enverront directement au règne des pignoufs :

Bonjour, je suis Trucmuch Marcel

NON

Bonjour, je suis Monsieur/Madame Trucmuch

NON

Bonjour, je suis Monsieur/Madame Marcel Trucmuch

NON

Bonjour Monsieur, Marcel Trucmuch, je…

OUI

C’est valable en société, en privé, au téléphone, par écrit et partout.

Les seuls titres ou grades acceptés devant vos prénom et nom, énoncés par vous-même, sont ceux qui répondent à des réalités tangibles aujourd’hui, donc assortis d’une fonction réelle.

Je suis Marcel Trucmuch

OUI

Je suis Monsieur Trucmuch

NON

Je suis Monsieur Marcel Trucmuch

NON

Je suis le docteur P.

OUI

Je suis Maître P.

OUI

Je suis le général L.

OUI

Je suis le doyen L.

OUI

Je suis le professeur L.

OUI*

îJe suis le baron de L.

NON

îJe suis l’ambassadeur de B.

OUI

*Uniquement universités et certaines grandes écoles.

Cette liste n’est pas exhaustive, mais vous donne un premier aperçu.

Les mains

Une poignée de main doit être franche, ferme et mesurée. Elle doit aller jusqu’à la garde. Cela veut dire que le creux entre le pouce et la main chez chacune des personnes doit se toucher. Ensuite, il faut serrer avec fermeté sans pour autant écraser la main de celle ou celui que vous saluez. Ce n’est, en principe, pas un ennemi...

Refusez de serrer la main de ceux qui vous tendent un ou deux doigts. Cela arrive bizarrement de la part de personnes appartenant à des niveaux professionnels plus élevés que la moyenne, mais c’est d’une grossièreté sans nom. Dans ce cas, soyez poli avec vous-même et refusez d’attraper le ou les bouts de doigts, faites semblant de rien ou tournez cela éventuellement en dérision. Nous n’avons pas à accepter de qui que ce soit ce genre de mépris...

Un homme m’a raconté que lorsqu’il était jeune, un notable de province lui avait tendu son doigt pour le saluer. Il avait attrapé ce doigt, l’avait observé intensément, puis lui avait demandé tout en le conservant prisonnier : « Mais que voulez-vous donc que j’en fasse ? »

Je trouve cette réaction très drôle, mais je ne puis vous conseiller de la reproduire lors d’un cocktail dans une ambassade, par exemple...

Si on tend la main, il faut être en face de la personne, en posture droite et au moins croiser son regard. C’est essentiel, le regard. Vous transmettez beaucoup plus d’informations par lui qu’en racontant tout ce que vous voulez.