Erhalten Sie Zugang zu diesem und mehr als 300000 Büchern ab EUR 5,99 monatlich.
Nelle, une étudiante de 19 ans, solitaire et énigmatique, se retrouve plongée malgré elle dans un monde étrange et fascinant, où les mystères et les dangers se mêlent. S’accepter soi-même est déjà un défi, mais apprendre à comprendre des âmes dotées de dons exceptionnels est une épreuve bien plus périlleuse. Au fil de cette aventure, des liens inattendus se forment, et Nelle découvre que l’amour peut naître là où l’ombre et le mystère règnent.
À PROPOS DE L'AUTRICE
Samantha Diaz a découvert l’écriture comme un monde magique où chaque mot est une incantation et chaque histoire une aventure. Passionnée par l’idée d’incarner de nouveaux personnages et de vivre des émotions intenses à travers ses récits, elle trouve dans l’écriture un moyen d’explorer des univers insoupçonnés, de ressentir une myriade d’émotions et de se réinventer à chaque ligne.
Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:
Seitenzahl: 834
Veröffentlichungsjahr: 2025
Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:
Samantha Diaz
Nelle et l’attaque des guerriers
Tome I
Roman
© Lys Bleu Éditions – Samantha Diaz
ISBN : 979-10-422-8005-5
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Comme si ce n’était pas assez compliqué dans ma vie, il faut que je change d’université en cours d’année.
Mes parents pensent que c’est nécessaire pour moi, j’espère qu’ils ont raison.
Ce matin, mes parents m’accompagnent en voiture jusqu’au campus. Par chance, il n’y a aucun étudiant dehors. Notre dernier échange physique, avant plusieurs semaines, ne sera vu par personne.
Après un signe de la main et quelques larmes versées par ma mère, mes parents me redisent en chœur : « À dans deux mois, tout va bien se passer. »
J’avance dans l’immense allée bordée d’arbres et de pelouse fraîchement coupée. L’extérieur est vraiment impeccable, comme si les lieux étaient déserts. Le soleil est au rendez-vous, pour un mois d’octobre je suis chanceuse. Je m’approche de plus en plus d’un bâtiment avec ma valise à la main. Je ne suis évidemment pas ce genre de fille à avoir tout un tas d’habits, et pour une fois, ça m’arrange bien, cela m’évite de devoir peiner pour avancer, chargée comme une mule.
La porte d’entrée est imposante et elle se marie à merveille au reste du bâtiment. Son côté à la fois moderne et ancien se révèle mystérieux. Je remarque plusieurs statues un peu partout devant le bâtiment. Est-ce un loup ? Et celle-ci, une sorcière à califourchon sur un balai ? C’est de l’humour ?
Un nom, « Aurore », est inscrit sur l’énorme plaque en or au-dessus de la porte d’entrée.
J’aurais pu rester devant un bon moment si la porte ne s’était pas ouverte d’un coup.
Une fille blonde avec de magnifiques yeux bleus sort du bâtiment et manque de me percuter. Elle me regarde de la tête aux pieds !
Son regard méprisant m’informe rapidement que nous ne serons pas de grandes amies.
— Tu as dû te tromper d’endroit, il n’y a pas de place pour toi à l’intérieur, tu as l’air bien trop naze pour cette université, retourne chez toi !
Ça commence bien… Il fallait que je tombe directement sur madame Peste qui se croit supérieure à tout le monde.
Elle me pousse et s’éloigne en longeant le bâtiment pour rejoindre un groupe de mecs. L’un d’entre eux attire davantage mon attention, peut-être à cause de son regard tout aussi méprisant que celui de la blonde. Je le fixe quelques instants puis je me décide à franchir le seuil de la porte.
J’avance à reculons dans ces énormes couloirs blancs en espérant tomber sur quelqu’un d’un peu plus aimable qui pourrait m’aider. L’intérieur est aussi bien tenu que l’extérieur et de nombreux cadres sont accrochés ici et là. Par curiosité, j’en regarde un qui est nettement plus grand que les autres. La plaque mentionne une date vieille de plusieurs siècles. Il s’agit d’une peinture représentant des hommes debout, bien habillés dans ce qu’il semble être un uniforme. Un détail sur le personnage central retient mon attention. Je devine un insigne sur sa veste qui me paraît familier. On dirait le même que sur mon collier ! J’essaye d’en voir les détails, mais j’entends un murmure dans le couloir qui m’interpelle. Personne ! Un frisson me parcourt et je préfère reprendre mon chemin. Je finis par m’arrêter devant une salle dans laquelle deux filles discutent.
L’une d’entre elles est plutôt petite et rondouillarde, mais ses cheveux châtain clair, très longs et fins, mettent en valeur son visage ovale. Des petites fossettes apparaissent quand elle sourit. Elle a un regard très pétillant et une joie de vivre se ressent.
La seconde est bien plus grande et très fine avec des cheveux noirs et courts. Ses yeux bleus sont à moitié cachés par ses lunettes toutes rondes. Elle dégage une timidité dans laquelle je me reconnais très bien.
Elles se tournent toutes les deux vers moi et me regardent.
Elles se mettent à rire tout en hochant la tête.
Cécile me sourit et me fait signe de la suivre.
Nous ressortons du bâtiment. Mes yeux se dirigent de nouveau vers le groupe de trois. Leurs yeux se tournent également dans ma direction.
Pourquoi Lucie donne un coup de coude à Cécile ? J’ai fait quoi ?
Je ne dis mot et continue d’avancer. Je comprends à présent le geste de Lucie, elle n’a pas compris pourquoi je regardais les gars. Mais du coup, elles se moquent de moi sur le mot « diaboliques » ? S’ils sont aussi mauvais pourquoi ne sont-ils pas tout simplement exclus.
Nous contournons le bâtiment qui me semble interminable et nous tombons sur un deuxième qui a une taille et une forme différente. Il ressemble au dortoir standard que l’on peut voir d’habitude dans un lycée. Il est ancien et pour le coup, il lui faudrait un sérieux coup de peinture.
Après quelques minutes à pied, nous arrivons devant. Plus je m’en approche et plus j’ai une sensation étrange qui me parcourt de partout, je ressens une force, comme une présence.
Je m’arrête sans même me contrôler à une dizaine de mètres de la porte d’entrée où se tient un esprit. « Oh non pas ici. »
Cet être venu de nulle part me fixe avec une telle méchanceté que je commence à avoir peur qu’il s’approche pour m’attaquer.
Je suis comme pétrifiée, et ne peux plus du tout parler ou bouger, pourquoi mon corps réagit ainsi ? Les esprits ont toujours eu un impact fort sur moi sans que je puisse réagir pour me défendre. Celui-ci à l’air de bien s’amuser de la situation, il s’approche tout doucement, comme s’il prenait un plaisir fou de me faire souffrir et à augmenter mes angoisses.
Vu le son de la voix et l’intonation, Cécile est inquiète. Je ne peux même pas tourner la tête pour la rassurer et encore moins parler.
Pas ici, pas maintenant. Après quelques secondes qui me paraissent une éternité, je vois l’esprit tourner son regard dans une autre direction et s’y rendre. La porte est libre à présent. Je réussis enfin à me ressaisir, et je me retourne afin de voir où il est parti. Il s’avance en direction des gars qui ont commencé à se rapprocher de nous. Ils ne sont plus que trois. Ils ont laissé la blondasse où ?
L’un d’entre eux m’observe toujours avec un mélange de mépris et de curiosité.
Je sursaute et fais face aux filles. Cécile semble vraiment inquiète pour le coup. Et moi je dois passer pour une malade.
Je leur lance un sourire, mais je vois bien qu’elles se regardent et s’interrogent sur mon moment d’absence.
Cécile vient d’échanger un regard avec l’un des gars ou je suis toujours choquée et me fais des films ?
Quand je les regarde, j’aperçois l’esprit assis avec eux, comme si de rien n’était.
Je rêve ou quoi ?
Nous rentrons dans le dortoir et je sens une tension entre nous trois. La bonne humeur des filles à l’air de s’être envolée.
De la porte d’entrée, je vois un grand espace sur ma droite avec des billards, flipper et baby-foot. Plusieurs canapés ainsi qu’un coin qui, je suppose, est utilisé pour s’installer pour manger, tables et chaises. À gauche, il y a une double porte ouverte. Là, c’est le réfectoire.
Un couloir longe le bâtiment et mène à une porte tout au bout. Finalement, de l’intérieur, il est bien plus moderne que de l’extérieur.
Je leur donne le numéro de ma chambre, histoire de relancer la conversation et elles se figent…
Super…
Lucie propose de me faire visiter les lieux avant de monter dans ma chambre et pour le coup, je trouve que c’est une excellente idée, Cécile se joint à nous. Ça aura le mérite de faire revenir la bonne humeur des filles.
Elles m’emmènent voir les parties communes, réfectoire immense, ça présage énormément d’étudiants, salle de jeux que j’avais déjà repérée, salle d’informatique… je ne pensais pas que notre dortoir était aussi bien équipé. Mes parents ont bien choisi le lieu, ils voulaient sans doute que je ne manque de rien.
1 h qu’on se promène et qu’on visite et nous allons enfin pouvoir gagner la chambre.
CHAMBRE 114
Je pense que ma chambre ne pouvait pas être plus isolée et au fond d’un couloir. Mais le couloir est déjà plus joyeux que celui du bâtiment principal. Il y a des couleurs sur les murs et surtout des plantes qui donnent un peu de vie.
Je les regarde s’éloigner, et au moment où je m’apprête à entrer dans ma chambre, la porte derrière moi s’ouvre. Par curiosité, je me retourne et mon cœur s’arrête de battre.
L’esprit est là… ainsi que le blond avec son regard méprisant. Bien que son regard m’effraie grandement, il est incontestablement d’une beauté qui ne peut pas me laisser indifférente. Ses yeux verts ne peuvent susciter que de la jalousie. Il est plutôt élancé, contrairement à moi qui suis de taille moyenne. Il n’est pas forcément costaud, mais il est loin d’être maigre. Il est juste parfait. Nelle, c’est toi qui viens de penser ça ?
Je vois la main du gars faire un signe à l’esprit. Je rêve encore ou quoi ?
Je passe mon regard de l’un à l’autre, ce qui l’interpelle. Et mince ! L’esprit disparaît et mon cœur peut de nouveau battre normalement.
Ses sourcils se redressent et il essaye de m’examiner lorsque quelqu’un dans le couloir prononce un prénom :
Il tourne la tête en direction de la voix.
Je profite de ce court laps de temps pour rentrer rapidement dans ma chambre.
Tout juste entrée, je m’effondre au sol, dos à la porte et la tête dans mes bras. À peine arrivée, je dois affronter des esprits. Ce que je redoute et déteste le plus depuis toujours.
De longues minutes me sont nécessaires afin d’évacuer tout le stress et la peine que j’ai accumulés depuis quelques heures.
Je finis par me relever afin de faire un tour de mon nouveau chez-moi.
Cette chambre peinte en blanc n’est pas immense, mais j’ai la chance d’être seule à y dormir. Mon lit est presque collé au mur à gauche, il n’y a qu’une petite place pour passer. Heureusement, je ne suis pas bien épaisse et je pourrai me faufiler. La penderie est immense et tout de suite à droite en rentrant, je rigole en me disant qu’ils auraient dû donner cette chambre à l’autre pouffiasse blonde de tout à l’heure, je suis certaine qu’elle a suffisamment de vêtements pour habiller la moitié du campus. Allez, arrête, Nelle, ne soit pas méchante. Tu ne peux pas reprocher à quelqu’un d’avoir juste plus de goût que toi en mode. Ma fameuse penderie qui restera presque vide est attenante à une autre porte. Je l’ouvre et je suis surprise de voir que j’ai ma propre salle de bain. Excellente chose !
Ma fenêtre donne directement sur le parc, la vue est vraiment très jolie. Il n’est pas d’une taille extrême, mais il a le mérite d’être là où les étudiants peuvent venir s’installer sur des bancs. Il y a même des tables de ping-pong. Une magnifique fontaine est présente au milieu du parc. Ce campus est vraiment très impressionnant. Une forêt qui semble s’étendre à perdre de vue commence juste derrière le parc. Je ne vois pas l’entrée de cette dernière en revanche. Bon, tant pis, je la trouverai bien plus tard.
Je continue à explorer ce magnifique paysage afin de m’évader dans mes pensées lorsque mon regard croise celui de Dagon. Décidément, il est partout lui.
Je me surprends à avoir retenu son prénom aussi facilement.
Une fois de plus, il semble froid, je me sens comme détestée par ce gars alors qu’on ne se connaît pas. Pourquoi les filles ont dit « diabolique » ? Il a des cornes qui poussent sur sa tête à la tombée de la nuit ? Je me mets à sourire comme une idiote et il semble le voir. Ah non ! Mince, Nelle, tu es trop bête !
La blonde aussi est avec eux et je la vois faire un signe à Dagon ; ne bougeant pas, elle se retourne pour voir ce qu’il regarde.
Évidemment, elle me fusille du regard et je n’ai d’autre choix que de m’éloigner de là avant que ses yeux ne finissent par me tuer.
Allez, va plutôt ranger tes affaires, ma pauvre fille ! Ça ira vite.
C’est bientôt l’heure de manger, mais je suis terrifiée à l’idée de sortir d’ici. Entre l’esprit, Dagon et l’autre blondasse, je pense que mon intégration ne sera pas si simple que ça.
J’essaye de trouver des idées pour m’occuper plutôt que de devoir faire quelque chose à l’extérieur. Il faudra quand même que je sorte pour aller au rendez-vous avec le professeur Anderson.
Quelqu’un se met à frapper doucement à ma porte. J’hésite quelques secondes avant d’ouvrir, de peur que ce ne soit Dagon.
Ouf ! c’est Cécile.
Je l’invite à rentrer avec un large sourire. Elle examine rapidement la pièce avant de parler.
Elle explose de rire et me remercie de mon élan de générosité.
Après quelques secondes de réflexion, je décide d’accepter, ça me permettra de sortir prendre l’air. Et surtout faire un peu plus connaissance avec elles. Je suis bien contente de sa réaction. Elle propose la cafeteria du dortoir, visiblement, c’est moins bon que le réfectoire du bâtiment principal, mais ça reste tout de même correct. Le week-end, les étudiants préfèrent être ici plutôt que de l’autre côté et de devoir se mélanger aux professeurs. Ce que je comprends parfaitement.
Par chance, mes parents ont crédité ma carte étudiante suffisamment pour pouvoir aller manger pour les trois prochaines années.
Lucie nous attend devant l’ascenseur. Elle a l’air de très bonne humeur vu le grand sourire qu’elle fait.
Discrètement, j’essaye de voir si Dagon et ses amis sont toujours dans les parages. Il ne semble avoir aucune trace d’eux.
Après quelques minutes de marche, nous arrivons à la cafeteria. Une salle immense se dresse devant moi. Je ne l’avais pas vue aussi grande tout à l’heure. Déjà que je suis stressée par sa taille… Un léger vent de panique me saisit en voyant de nouveau des statues plus étranges les unes que les autres. Pourquoi une telle décoration ?
J’essaye de respirer calmement afin de faire redescendre la pression. Autant de monde dans un même endroit me stresse visiblement.
Je suis Cécile et Lucie de près, ce serait dommage de les perdre ici.
Je me sers au buffet puis, une fois payé, je vais les rejoindre à une table. Vu les grands signes que me fait Lucie, je ne risque pas de la louper. Elle n’est clairement pas timide, elle.
Cécile me regarde et je la vois hésiter à poser sa question. Enfin, je suppose qu’elle a envie de m’en poser une.
Elles se mettent à rire et moi pour le coup, je ne sais plus où me mettre. Des professeurs sexy ? Elles sont sérieuses ? Elles sont vraiment du genre à les mater ?
Au moins là, je rigole bien. C’est pitoyable, mais marrant.
Elle a dit un quoi ? J’ai dû rêver, un vampire ?
Cécile regarde Lucie d’un air pensif devant mon air estomaqué.
De nouveau, elles se regardent, puis Lucie me saisit la main gentiment.
Quand Cécile me confirme qu’elle ne plaisante pas le moins du monde, puis que Lucie justifie ses propos en sortant de son sac un livre sur lequel il est marqué : Magiethéorique, récit mythique, je me pose tout un tas de questions. J’ouvre au hasard une page et je tombe directement sur les loups-garous. Je le referme d’un coup, un peu violemment, et recule légèrement de ma chaise.
Les larmes me montent aux yeux à ce moment-là. Ne pleure pas ici par pitié ! Ce n’est pas du tout le moment.
Il me regarde et me sourit en disant ça.
Lucie s’occupe de lui donner mon prénom. Je fais un léger sourire, plongée dans mes pensées. Pourquoi mes parents m’envoient-ils ici ? Je suis complètement perdue.
Mes yeux finissent par se poser sur Dagon, situé au fond du réfectoire, pile entre Cécile et Mattieu. Il est une fois de plus en train de m’observer, cette fois son regard a changé, il a un sourire en coin. Il sait sourire, lui, finalement. Les paroles des filles me reviennent une fois de plus en tête, il y a des diables ici ou des démons ? Et lui en est un ? Il semble si normal pourtant.
Je ne souhaite pas en dire davantage, j’ai besoin de temps.
Je me dépêche de manger pour pouvoir me retrouver seule et comprendre ce qui se passe.
Je suis complètement perdue dans mes pensées que je n’entends pas tout de suite que Cécile m’appelle.
Cécile donne un coup de coude à Mattieu, puis ils explosent de rire tous les trois.
Ils continuent à discuter entre eux, voyant bien que je ne parle pas beaucoup.
Je finis par me lever, après m’être excusée. Je souhaite récupérer mon sac à dos dans ma chambre avant mon rendez-vous. Il va sûrement vouloir me demander de rattraper mon retard et me filer plusieurs bouquins, dont celui de Magie théorique, récit mythique. Rien que d’y penser, je sens des frissons dans mon dos.
Cécile, pour le coup, est vraiment un amour en me proposant de m’accompagner, mais là j’ai besoin d’être seule et surtout elle ne pourra pas toujours être là, à chacun de mes déplacements. Je refuse gentiment et m’éloigne d’eux avec mes affaires ; je me dirige vers le coin cuisine pour déposer mon plateau.
Je me retourne dans le doute ou quelqu’un s’adresse à moi.
Dagon…
Je commence à partir lorsqu’il m’attrape par le poignet et me tire contre lui. Il me colle contre le mur et finit par m’encercler. Ses yeux se plongent dans les miens et le seul réflexe que mon corps trouve et de baisser la tête. Rapidement, une étrange sensation à son contact m’envahit, un mélange de plaisir d’être à sa merci et une peur de ce qui pourrait se passer ensuite. Tous mes membres sont paralysés. Je sens son souffle sur mon visage, et cette odeur qui se dégage de lui, si enivrante.
Je n’ose pas plus parler que de bouger. Il souhaite vraiment une réponse ? Visiblement oui. Avec sa main, il soulève mon menton et nos regards ne mettent pas longtemps à se croiser. Ses yeux verts me transpercent complètement. Mon corps entier se met à trembler et violemment, j’enlève sa main de mon visage.
Je lui lance un regard froid et essaye de le pousser pour qu’il lâche prise sur moi. C’est quoi cette force ? Il n’a pas bougé du tout.
Je suis sous le choc, elles avaient donc raison, je suis bien dans une université de sorcellerie. Il se dégage une telle noirceur de lui. Mon corps ne semble pas vouloir cesser de trembler de peur.
Il pouffe de rire et décroche un très léger sourire.
Sa voix à elle, je la reconnais, c’est la blondasse, elle est tellement aiguë et nuisible pour les tympans.
Ils se mettent à rire tous les deux et j’en profite pour partir après lui avoir donné un coup dans le bras.
C’est quoi son problème à ce mec, sérieux ? Je sors de la cafeteria et me dépêche de rejoindre ma chambre avant que d’autres choses étranges ne m’arrivent. J’espère ne plus le recroiser ce mec ! Il est tellement énervant, arrogant, pourquoi se comporte-t-il comme ça avec moi alors qu’il ne me connaît pas ? Je le déteste d’être ainsi et me rendre si idiote quand je suis auprès de lui.
J’entre enfin dans ma chambre et vais m’allonger quelques instants sur mon lit. Mon esprit m’agace à ne pas vouloir supprimer ce qui vient de se passer. Les paroles des filles et du lieu où je suis me reviennent en plein visage. Il faut que j’appelle mes parents tout de suite. Je veux des explications. Mais évidemment, ils ne décrochent pas…
Je ne peux m’empêcher de repenser à Dagon, à son odeur, à son regard, à sa main chaude et douce touchant mon menton. Mon cœur s’emballe juste en repensant à cet échange.
Les filles avaient raison quand elles disaient qu’il était diabolique… il est profondément méchant… il m’a humiliée et ridiculisée devant la blonde. Et pourtant j’ai déjà envie de le revoir.
L’heure tourne et je dois foncer voir le professeur Anderson.
Lorsque j’arrive devant la salle de cours, le professeur est assis sur son bureau, en train de discuter avec la blonde et un mec.
Il a un large sourire. Les filles ont raison, c’est vrai qu’il est très séduisant. Il est grand, brun avec des cheveux mi-longs et de magnifiques yeux noisette, son haut épouse à merveille son corps sculpté, il ne peut pas être humain pour être aussi beau.
Je n’ai pas le temps de profiter davantage de ce merveilleux spectacle qu’il tourne sa tête dans ma direction et me fait signe de venir. Je m’avance timidement jusqu’à lui.
Amber, Étienne, vous pouvez nous laisser seuls, s’il vous plaît ?
Elle s’appelle donc Amber. J’entends la porte se fermer derrière moi. Je me retrouve seule avec lui. Respire, Nelle c’est un professeur.
Il me fixe d’un air curieux qui devient rapidement gênant. Il semble attendre que je parle la première, mais c’est très mal me connaître. J’ai la base de la politesse, mais je ne parle jamais pour ne rien dire. Le temps devient vite long.
Il est sérieux, là ?
Il se redresse et m’approche tout doucement.
Oh mon dieu !!
Il marque un point ce coup-ci.
Les larmes commencent à me monter aux yeux en pensant à ce qui m’arrive. Il remarque que mon visage se ferme littéralement.
Tout en prenant ma main, il plonge son regard dans le mien, me sourit et m’invite à venir le voir quand je le souhaite pour me confier à lui si ça peut me faire du bien.
Je ne dis mot et sors de la salle. Jamais je n’irais le voir, je ne suis pas du genre à aller voir les gens pour parler de mes problèmes et encore moins à un professeur qui pourrait me juger ensuite.
Je décide d’aller lire les documents dans le parc du campus pour profiter du soleil. Je m’installe contre un arbre et commence à lire les notes. Pendant plusieurs minutes, mon esprit est ailleurs. Je pensais qu’en venant ici, loin de mes derniers malheurs j’irais mieux. Mais pour l’instant, c’est tout l’inverse.
Je suis dans une université remplie d’individu avec des dons et je ne sais quoi. J’ai déjà des ennemis et je dois lire des documents sur les sorcières et les vampires… Je me sens terriblement seule, une vague de stress refait surface.
Lucie et Cécile ont l’air chouettes, mais elles sont peut-être trop joyeuses pour moi.
J’ai l’image de Léo qui me revient en tête. La seule personne qui me comprenait, qui m’acceptait comme j’étais. C’est trop dur, trop récent encore pour moi. Les larmes que je retenais depuis un petit moment sortent sans que je puisse les contrôler. Je mets ma tête entre mes jambes et laisse ma peine sortir de mon corps. Je me sens anéantie, seule. Plus rien ne sera comme avant. Je n’ai plus le goût à rien. Même mes parents ont peur de moi et m’ont éloignée d’eux.
Je relève la tête, j’ai dû rêver, ça ne peut pas être…
Il s’agenouille devant moi et je saute dans ses bras. Il me serre fort contre lui comme si de rien n’était.
Mes larmes continuent de couler de plus belle.
Je mets ma tête dans mes jambes et je sens Léo mettre ses bras autour de moi et m’enlacer comme il l’a toujours fait jusqu’ici quand je n’étais pas bien.
Je relève la tête et il a son regard et son sourire qui m’ont toujours remonté le moral et motivée à affronter les tempêtes.
Il m’embrasse sur la tête puis se retourne pour fixer quelqu’un et après quelques instants, il disparaît.
Lorsque je regarde ce que Léo fixait, j’aperçois Dagon et ses acolytes. Dagon regarde dans ma direction. Est-ce que lui aussi voit vraiment les esprits ?
Cette fois-ci, il n’insiste pas et détourne rapidement son regard.
Je sèche mes larmes et me plonge dans les cours.
« Chapitre 1 : Les sorciers.
Dotés de pouvoirs surnaturels et en particulier la faculté d’opérer des maléfices. Il y a, comme chez tout individu, des bons et des mauvais. Des êtres puissants et d’autres plus faibles. Leurs dons peuvent être divers et variés.
À ne pas confondre avec les médiums qui eux sont des personnes pouvant communiquer avec l’au-delà et qui n’ont pas d’impact direct avec le monde réel »
Je suis donc une médium. Mais il va falloir que je patiente pour en savoir davantage comme me l’a dit le professeur. Mais comment a-t-il su que j’étais une médium ? Je ne lui ai rien dit sur mon don.
Je continue de lire les cours concernant les sorcières et ensuite j’enchaîne sur la leçon qui parle des vampires. Je souris en me disant que je suis entourée de toutes sortes d’individus depuis toujours et que je me croyais seule au monde avec cette malédiction. Ça me remotive d’une certaine façon.
Je ne vois pas le temps passer et c’est le manque de lumière qui me rappelle à l’ordre. Je regarde mon téléphone et il est déjà 18 h 30. Je décide de ranger mes affaires et d’aller les mettre dans ma chambre. Si mes cours sont vraiment fondés, je ne devrais pas me promener seule la nuit tombée, mes pensées me font frissonner et je commence à entendre des bruits étranges.
Je me relève et je commence à avancer vers le dortoir.
Je sursaute sur place et manque de pousser un cri de terreur.
Il regarde autour de lui et finit par me refaire face.
Nous arrivons presque jusqu’au dortoir quand quelqu’un s’adresse à nous, et sa voix à lui je la reconnais à présent, aucun doute.
C’est sorti tout seul de ma bouche. Je m’étonne moi-même d’ailleurs.
Mattieu explose de rire, puis passe son bras sur mon épaule et m’incite à avancer. Une sensation de fraîcheur traverse ma veste. C’est lui qui dégage ça ?
Nous rentrons dans le dortoir et je remercie Mattieu avec un léger sourire et lui fais un signe de la main pour lui faire comprendre que je le laisse là. Je file jusqu’à ma chambre comme prévu et m’installe à mon bureau pour finir de lire les dernières pages des notes laissées par le professeur.
Mon téléphone qui sonne au mauvais moment me sort malgré moi de ma lecture, ce sont mes parents ! Je leur en veux tellement que je les bascule sur le répondeur puis coupe la sonnerie.
Voilà, c’est terminé pour ce soir. Ma montre m’affiche 20 h. Est-ce que les filles sont encore dans leurs chambres ? Allez, va t’excuser, tu les as quand même envoyées un peu sur les roses tout à l’heure et tu es partie comme une voleuse.
Je vais jusqu’à leur chambre et après une profonde inspiration, je toque à la porte.
Lucie ouvre la porte et me fait un grand sourire et m’invite à entrer.
La chambre est décorée avec goût, et on reconnaît tout de suite l’ambiance fille. Elles ont déjà bien personnalisé les lieux. Contrairement à ma chambre tout en blanc, la leur a des murs colorés, roses…
Cécile me coupe et me rassure tout de suite.
Elles me font un grand sourire et acquiescent.
Nous sortons de la chambre et allons nous poser au réfectoire du dortoir. Mattieu nous rejoint ainsi que deux autres mecs, est-ce que tous les gars avec des dons sont aussi séduisants ? On passe la soirée à discuter de tout et de rien, ça fait un bien fou. Je relâche totalement le stress et la tension.
Je sens mon sang se glacer et mon visage se fermer subitement.
Je regarde Mattieu qui vient de dire ça. Comment ça, il sait de quoi il parle ?
Ses paroles sont censées me rassurer ?
Lucie s’excuse, elle disait ça pour rire et n’avait pas pensé que pour moi tout ça c’est nouveau. Sauf que moi, juste à l’idée de me dire que je suis entourée de vampires, ça ne me rassure pas. Dans les films, ils vident les demoiselles de leurs sangs.
Elle essaye de rattraper la bourde de Lucie, mais c’est mal parti.
Ils se regardent tous puis Cécile est la première à prendre la parole.
Cécile hoche de la tête avec une moue désolée d’avoir abordé le sujet.
L’événement avec Dagon me revient en tête, c’était donc ça… Je me lève de ma chaise à mon tour et souhaite une bonne soirée aux derniers à table.
Mattieu me lance un signe de main et Cécile un sourire.
Nous arrivons devant ma chambre et Lucie me tend un bijou.
Je rentre dans ma chambre et ferme la porte à double tour, puis me dirige vers la fenêtre. En l’ouvrant, je me rends compte qu’ils avaient raison, il y a bel et bien du mouvement dehors, avec la pénombre je ne vois rien, mais le bruit est tellement fort que ça devient inquiétant. Je ferme le volet puis referme ma fenêtre.
Après une bonne douche bien chaude, je décide d’aller dormir.
Pendant plusieurs minutes, mon esprit fait un résumé de la journée puis je finis par m’endormir épuisée.
Mon réveil était programmé pour 8 h, ne commençant qu’à 9 h j’ai préféré me réveiller le plus tard possible pour me reposer un peu.
Après un choix de vêtements des plus évidents, je file rejoindre les filles, en espérant qu’elles sont encore dans leur chambre. Par chance, je les croise dans le couloir, elles venaient dans ma direction.
Je souris sans grande conviction pour le coup d’être aux anges.
Nous nous dirigeons au réfectoire et prenons un copieux petit déjeuner.
Elles se mettent à rire en chœur et Cécile commence à m’examiner. Elle imite bien la fille qui réfléchit.
Je les regarde avec peine.
Sauvés, merci, Mattieu !
Cécile est sympa et propose de m’attendre devant l’entrée, en revanche, elle m’incite fort à me dépêcher sinon nous allons être en retard.
Je vais aussi vite que possible pour aller récupérer les documents. Sauf que le sport n’a jamais été mon fort. Ce serait dommage que je tombe dès le deuxième jour.
En ressortant de ma chambre, je tombe nez à nez avec Dagon.
Mon cœur s’emballe, je tente à tout prix de ne pas lui montrer. Mais mon corps réagit à sa présence, m’empêchant de bouger.
Il s’approche tout près, son visage n’est plus qu’à quelques centimètres du mien. Je recule, mais la porte fermée me bloque, il est de nouveau très proche de moi. Il met ses mains de chaque côté de ma tête. Je sens son souffle sur ma peau et dans mon cou. Cette fois-ci, je refuse de détourner mes yeux.
Mon corps se met à trembler littéralement.
Il me sourit et ne répond rien.
Avec l’une de ses mains il commence à caresser ma joue. Il est si doux, et une fois encore sa main est bouillante. Ça contraste avec ma peau qui semble gelée.
Les larmes commencent à me monter. Pourquoi ai-je dit ça ?
Il s’écarte avec un sourire. J’en profite pour filer et rejoindre les filles. J’essuie les quelques larmes qui coulent et finis par arriver vers elles.
Dagon passe à ce moment-là à côté de nous et lance un regard froid à Cécile et Lucie.
Je vois les yeux de Mattieu changer de couleur après m’avoir posé la question. J’avoue avoir un mouvement de recul face à ce changement. Mattieu semble tellement en colère, il serre ses poings et regarde Dagon avec beaucoup de mépris.
Dagon me lance un regard surpris, visiblement il ne s’attendait pas à cette réponse de ma part.
Mattieu s’approche de Dagon et se place devant moi comme s’il voulait me protéger.
Par réflexe, je repasse devant lui et pose ma main sur son torse.
Mattieu me regarde et ses yeux reprennent leurs couleurs normales. Il me regarde et me fait un sourire et avec le revers de sa main me caresse le visage, je ressens une décharge électrique avec sa main si froide. Il le voit et l’enlève.
Dagon nous regarde d’une manière furieuse et finit par s’éloigner.
Cécile me remet en garde une fois de plus contre Dagon, qu’il va tout faire pour me mettre dans son lit rapidement. S’il avait vraiment voulu faire quelque chose tout à l’heure, il l’aurait fait. Quand je lui ai demandé gentiment de me laisser au final il l’a fait. Il va vite s’apercevoir que je ne suis pas ce genre de nénette qu’il pourra mettre dans son plumard et il me laissera tranquille.
Nous nous dirigeons vers l’amphithéâtre avec quelques minutes de retard, par chance, le prof n’est pas encore là. La salle est complètement remplie. Les filles ont leurs places attitrées, je n’ai plus qu’à me trouver un siège.
Je me sens conne debout en cherchant.
Le prof arrive à ce moment-là, la honte.
Aussitôt, je pense à Dagon, et ça ne loupe pas.
Je monte à reculons dans sa direction, et je vois sur son visage un petit sourire qui arrive. Je suis obligée de me coller à lui pour passer, il n’essaye même pas de me faciliter les choses en se poussant. Je finis par m’asseoir à côté de lui, contre le mur.
Je ne relève pas et essaye de m’intéresser au cours et durant les trente minutes qui suivent je fais en sorte de l’ignorer totalement. Bien que ce soit très compliqué étant donné qu’il est à quelques centimètres de moi et que je sens son odeur enivrante. Pourquoi suis-je aussi bien quand je suis près de lui, et pourtant je déteste ça ? Aucun homme ne m’a jamais attiré. Je les ai tous trouvés banals et sans intérêts. Ce changement me surprend et ne me rassure pas. Mes yeux s’attardent un peu sur le lieu où je suis installée. La salle est juste immense, je pense qu’il y a au moins deux cents personnes si ce n’est pas plus. Je ne suis jamais allée dans un aussi grand amphithéâtre. Le professeur est obligé de parler dans un micro pour se faire entendre correctement pendant les bavardages. Un grand écran est derrière lui et avec une tablette il écrit directement dessus.
Anderson nous demande alors de nous mettre par petit groupe et de discuter entre nous pour apprendre à nous connaître mieux. Il est sérieux la ? Je ne veux pas parler à Dagon et ses potes.
Je lui lance un regard noir. Je suis avec les trois individus qui m’ont fait mauvaise impression la veille, ça promet.
Les deux autres gars se mettent à rire.
Il me sourit et s’approche un peu trop près de moi.
Julien s’avance vers moi.
Quoi ? Pourquoi il répond ça, le blondinet ?
Il me lance un regard noir et ne répond rien.
Finalement, la deuxième demi-heure de cours passe plutôt rapidement même s’ils ne m’ont pas beaucoup adressé la parole et qu’ils m’ont bien rabaissé.
Tous les élèves se pressent de sortir dehors. Je n’ose pas bouger tant que Dagon ne se lève pas. Mais bouge, pourquoi tu restes là toi !! Il se lève en voyant Cécile et Lucie s’approcher.
Elle me fait un sourire et patiente près de moi.
Je déglutis avec peine. Cécile semble déjà bien le connaître, mais je ne me sens pas pour autant sereine.
Je souris contente d’entendre ça. Si je ne risque vraiment rien avec lui, ça me rassure.
Je cherche Mattieu du regard et décide d’aller le voir pour aller le remercier d’avoir voulu me défendre. Je m’excuse auprès des filles et quitte l’amphithéâtre.
Je sens très bien qu’elles me regardent. Je regarde autour de moi et aperçois Mattieu avec deux autres gars, sont-ils aussi des vampires ?
Je le regarde et m’aperçois ne jamais avoir vraiment fait attention à lui et son corps d’athlète. Il est grand, carré et musclé, je le vois sous sa chemise qui est entre ouverte. Ses yeux et cheveux sont très noirs, ce qui contraste avec sa peau bien blanche. Je suis tellement fascinée par ce spectacle que je ne me rends pas compte qu’il a tourné sa tête dans ma direction et qu’il me sourit. Je finis par reprendre mes esprits et m’approche de lui. En termes de discrétion Nelle, tu es la meilleure-là !
Je le vois s’adresser à ses potes et avance ensuite dans ma direction, les mains dans les poches et un regard rempli d’émotions.
Il ne me laisse pas le temps de finir de le remercier qu’il me sourit et avance sa main vers mon visage, et avec une douceur exceptionnelle il touche ma joue, comme si j’étais la plus fragile des créatures qu’il a rencontrées. J’essaye de ne pas grimacer face à la froideur de sa main et lui rendre son sourire. À quelques mètres de moi je remarque Dagon et Amber discuter tout en me regardant. Mattieu voit que j’ai tourné la tête et ne peux s’empêcher de tourner la sienne. Quand il comprend que Dagon m’observe, je sens une tension l’envahir.
Il ne réagit pas.
Toujours rien.
Bon, qu’est-ce que je fais ? J’ai bien une petite idée, mais je ne suis pas certaine du résultat. Au point où j’en suis. J’attrape sa main et glisse mes doigts chauds à l’intérieur. Ça fonctionne puisqu’il détourne son regard sur moi. Je vois bien que ses yeux avaient déjà commencé à changer.
Touché !
Je m’aperçois que ma main est toujours dans la sienne, je la retire avec douceur et me rapproche de la porte.
Je retourne m’asseoir tant que le passage est facilement accessible.
Dagon arrive quelques secondes après moi et m’ignore totalement. Le professeur reprend son micro puis reprend son cours.
J’entends Dagon pouffer et parler avec ses amis.
Un frisson m’accapare et ça me fait trembler entièrement. Dagon a dû s’en apercevoir, car il me regarde rapidement.
La deuxième heure passe rapidement, le professeur parle essentiellement de l’intégration des vampires dans notre monde. Je lance un coup d’œil dans la direction de Mattieu qui m’a l’air dans ses pensées.
Dagon ne semble pas vouloir bouger. Je tente de me lever et passer devant lui pour partir, cette fois-ci il se lève, mais esquive mon regard. Nos corps se frôlent tout de même ce qui provoque en moi une sensation de bonheur, un frisson plaisant.
Il ne répond rien du tout et se rassoit, je sors de l’amphithéâtre pour me rendre aux WC, bon ou est ce qu’ils sont encore. Par chance, Cécile y va aussi. Elle commence à beaucoup me plaire cette fille.
Quand je repense aux fois où nous nous sommes retrouvés tous les deux, il n’a eu aucun geste violent. Il aime juste me coller contre un mur, c’est violent ça ? Juste étrange. Mais je suis mal placée pour juger, non ? Mais du coup elle ne m’a pas répondu !
Je baisse les yeux au sol et arrête de parler. En même temps, ça ne m’étonne pas une seule seconde, il veut en mettre quatre dans son lit.
Cécile explose de rire et confirme mes dires.
Nous arrivons aux toilettes, ce qui m’arrange bien, ça me permettra de réfléchir quelques instants sur ce qui se passe dans ma tête. Ce que je ressens en présence de Dagon n’a pas l’air calculé.
Je ressors des WC et j’attends Cécile dans le couloir. Elle finit par sortir et nous retournons dans l’amphi.
En me voyant arriver, Dagon se relève et me laisse passer, cette fois-ci nos regards se rencontrent, nos corps pendant quelques secondes ne font plus qu’un, je n’arrive pas à comprendre ce gars qui me procure autant de pensées contradictoires, autant de désir, mais aussi autant de peur. Cécile a-t-elle raison, est-ce qu’il utilise ses dons sur moi pour m’avoir dans son lit ? Pour ensuite me jeter comme toutes les autres…
Je n’arrive plus à détourner mon regard de lui, il me fascine tellement.
Dagon se tourne vers moi.
Hey merde, je vois tout l’amphi me regarder, je sens mes joues devenir toute rouge.
Pouvez-vous me dire ce que vous avez retenu des deux chapitres que je vous ai demandé d’étudier.
Il est sérieux la de vouloir m’interroger devant tout le monde ? Mes joues deviennent encore plus rouges.
Il me sourit après avoir développé mes propos.
Les élèves quittent tous l’amphithéâtre et je sors à mon tour et me cale contre un mur en attendant les filles. Quand je vois Amber s’approcher de moi avec d’autres blondasses, je sens que je vais prendre cher.
Je ne réponds rien, car juste de voir sa tête sa m’agace.
Ses copines et elle se mettent à rire.
Sur ses mots, je me redresse et pars dans le sens opposé avant que les larmes ne coulent sur mon visage. Pourquoi tant de haine de sa part ? Je ne lui ai rien fait du tout. Cela dit, elle n’a pas tort, jamais aucun gars ne s’est intéressé à moi jusqu’ici.
Je me dépêche de rejoindre ma chambre, et laisse les larmes couler à flots.
Quelques minutes après, ça frappe à ma porte. Je ne bouge pas de mon lit, aucune envie de voir qui que ce soit. J’entends très bien la porte s’ouvrir, mais je reste la tête enfoncée dans mon oreiller. Du mouvement près de moi et une main chaude qui se pose dans mon dos me fait sursauter.
Je reconnais la douceur de la voix de Cécile.
Je me redresse.
Je puff et replonge ma tête dans l’oreiller.
La porte toc à nouveau, et je sens Cécile se lever pour aller l’ouvrir.
Ils se sont donné le mot à tous venir ? Pourquoi Mattieu vient, déjà que j’ai honte de pleurer devant Cécile.
Je sens d’un coup une main froide se poser sur moi, je frissonne, mais il ne l’enlève pas, il me tire vers lui avec une force et une douceur et me prend dans ses bras. Le regard de Cécile est indéchiffrable, elle semble partagée entre l’étonnement et la joie de voir Mattieu s’occuper de moi. Elle finit par sortir de ma chambre après nous avoir dit qu’elle nous attend dehors devant le dortoir avec Lucie.
Il se met à caresser ma tête et me chuchote des mots gentils.
Je lève les yeux vers lui et lui fais un léger sourire. Avec sa main, il essuie les larmes qui continuent de couler. Puis au bout de quelques secondes, je finis par me calmer un peu. Je suis si bien dans ses bras. Ça me rappelle les moments d’étreinte avec Léo.