On paie pour leurs fautes - Jurelle Darley Bedjabagha - E-Book

On paie pour leurs fautes E-Book

Jurelle Darley Bedjabagha

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Beschreibung

Parfois, on fait face à des difficultés, on porte des traumatismes, des fardeaux qui restent inexpliqués. Il suffit parfois de regarder ou de s’intéresser à l’histoire familiale sur plusieurs générations pour découvrir la source et entrevoir des solutions. À travers le récit d’Olémi, cette œuvre explore l’impact des liens intergénérationnels, elle dévoile comment les histoires et les secrets du passé s’entrelacent pour façonner nos existences.

À PROPOS DE L'AUTRICE 

Jurelle Darley Bedjabagha, passionnée par les injustices sociales et les réalités humaines, a grandi dans un cadre imprégné des coutumes africaines, où les histoires racontées par sa grand-mère ont nourri son imagination. "On paie pour leurs fautes" découle de son désir d’explorer les liens intergénérationnels et l’impact que chaque action que l’on pose peut avoir sur nos descendants.

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Seitenzahl: 42

Veröffentlichungsjahr: 2025

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Couverture

Page de titre

Jurelle Darley Bedjabagha

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

On paie pour leurs fautes

Roman

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Copyright

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

© Lys Bleu Éditions – Jurelle Darley Bedjabagha

ISBN : 979-10-422-7019-3

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

À ces femmes de ma vie :

Elisabeth, Nelly Carole

et Constantine.

 

On paie pour leurs fautes

 

 

 

 

 

La saison des pluies touchait à sa fin dans ce village frontalier où les terres du Congo et du Gabon s’enlacent comme deux sœurs jumelles. L’air était encore chargé de cette humidité particulière qui fait perler les feuilles des bananiers et donne aux forêts équatoriales leur caractère mystique. C’était dans ce décor que le drame d’Olémi se jouait, sous un ciel gris perle qui semblait retenir son souffle.

Le village, niché entre la forêt dense et la rivière serpentine, vivait au rythme des tam-tams lointains et des chants d’oiseaux. Cette nuit-là, les femmes du clan Otsini s’étaient rassemblées dans la case de Dadjirakoula, leurs pagnes colorés formant un cercle protecteur autour de la future mère. Les sage-femmes traditionnelles avaient tout préparé : les décoctions d’écorces sacrées, les feuilles de bananier fraîches, les prières ancestrales. Mais quand l’enfant vint au monde, seul le silence répondit à leurs attentes, un corps sans vie.

Mpari, l’oncle maternel de Dadjirakoula, était un homme dont la silhouette imposante n’avait d’égal que sa connaissance des secrets ancestraux. Son visage buriné par les années portait les marques des initiations successives, et ses yeux, profonds comme des puits d’obsidienne, semblaient voir au-delà du monde visible. Quand une des femmes sortit de la case pour annoncer la nouvelle aux hommes qui étaient assis à l’extérieur, Mpari se leva aussitôt et s’exclama d’un ton colérique et triste à la fois :

Quoi ? Djiami Tara1, mwana omo mi kpa, levoura olila mwana okouma ?2Ça, je dis non et non, bo ma youra mê3. Il se précipita à l’intérieur, saisit le corps sans vie d’Olémi, ses pieds nus s’enfoncèrent dans la terre jaune, laissant des empreintes que la pluie effacerait bientôt.

La forêt qui l’accueillit n’était pas celle des touristes ou des forestiers. C’était la forêt des initiés, celle où les arbres centenaires gardent la mémoire des rituels, où chaque liane raconte une histoire, où les champignons luminescents éclairent les chemins invisibles que seuls les initiés connaissent. Pendant deux jours et deux nuits, la famille restée au village retint son souffle. Les femmes murmuraient des prières, les hommes gardaient un silence respectueux, et les enfants, inhabituellement calmes, sentaient que quelque chose d’extraordinaire se jouait dans les profondeurs vertes.

Quand Mpari revint, son pagne était maculé de terre et de sève, ses pieds portaient les écorchures des chemins secrets, mais, dans ses bras, Olémi respirait. Les anciens hochèrent la tête avec sagesse, comprenant sans mots ce qui s’était passé, car, dans la tradition Obamba, la frontière entre la vie et la mort n’est pas une ligne, mais apparemment un territoire que certains initiés savent parcourir.

Dadjirakoula, dont le nom signifie « celle qui apporte la joie », reçut sa fille avec des larmes silencieuses. Son corps encore marqué par l’accouchement se détendit enfin, comme si un fil invisible la reliait désormais à cette enfant revenue du royaume des ombres. Dans la case aux murs de terre séchée, où les fumées du foyer dansaient avec les rayons du soleil filtrant à travers le toit de raphia, une nouvelle histoire commençait.

Le lendemain, après le retour de Mpari et Olémi, les hommes allèrent à la chasse, les femmes du village à la pêche afin de célébrer la naissance de Olémi.

Les années passèrent, rythmées par les saisons et les rituels. Après Olémi, vinrent Ovê, Mpiê, Louba et Oyeri, comme les perles d’un collier précieux, chacun espacé d’une ou deux saisons de pluies. Mais Olémi gardait cette particularité des enfants touchés par le mystère : son regard semblait parfois se perdre dans des horizons que les autres ne pouvaient voir, et son rire portait l’écho des secrets de la forêt.

Dans cette société matriarcale, où le destin des filles aînées est tracé depuis des générations, Olémi