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Du désir de mort au choix de vivre, tout un parcours de conscience qui aboutit à une guérison spontanée de cancer pour Nelly Quil. Le corps et l'esprit seraient-ils liés pour le pire, et surtout pour le meilleur ? Cet ouvrage et le chemin de l'humain à la découverte de ce quil est dans ses différentes facettes, ses richesses et ses limitations à transformer. Se trouvent ici des informations essentielles provenant de spécialistes, des témoignages de vie et surtout des pratiques simples et efficaces à expérimenter pour vous transformer dans tous les domaines. Oser Etre Soi et devenir qui vous êtes avec joie, est un chemin d'Eveil de Conscience de toute une vie.
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Seitenzahl: 253
Veröffentlichungsjahr: 2021
J’ai été touchée par Nelly, rencontrée lors de sa van’life, au gré du vent et des routes, son nouveau mode de vie pour aller à la rencontre du monde et des êtres.
C’est une personne lumineuse et créatrice de ce Nouveau Monde qui nous attend.
Après avoir vu son film « OSER GUERIR… Son corps, son cœur, ses pensées, ses émotions, sa planète »… j’ai de suite accepté de préfacer ce merveilleux livre.
Après des événements difficiles de sa vie et avoir eu envie de mourir, le mot cancer a été lâché dans tout sa brutalité alors qu’elle avait 37 ans.
Cette épreuve a manqué de faire chavirer sa vie de femme, de mère et d’épouse.
Mais, face à une mort programmée, un sursaut de vie va l’engager dans une aventure fantastique, vers son chemin d’intime vérité. Sa guérison va bien au-delà d’elle-même, elle est porteuse d’espoir pour tous !
Dans cet ouvrage elle révèle ses prises de consciences, les aboutissements de ses recherches personnelles et professionnelles, ses interrogations sur la vie, les apports d’autres professionnels du corps et de l’esprit, et surtout des exercices très concrets forts utiles pour faire face aux difficultés de la vie, ainsi que des parcours de patients qu’elle a accompagnés en tant que psychothérapeute pendant 20 ans à son cabinet Oser Etre Soi.
Après avoir guéri de cette maladie, elle n’a pu garder pour elle ce magnifique parcours. Elle s’est trouvée poussée à témoigner et à accompagner les autres sur leur chemin de vie. Son idéal est devenu : « Co-créer un monde d’humanité par la paix, l’amour, la joie et la conscience ».
Cet ouvrage ne s’adresse pas qu’aux malades, à leurs proches et au personnel d’accompagnement. C’est aussi un outil puissant et efficace pour quiconque souhaite trouver les moyens de faire face aux évènements que la vie sait nous apporter pour nous faire évoluer : situations créant manques de confiance en soi, burnouts, maladies, séparations, accidents, deuils, manipulations individuelles et collectives…
Ce livre arrive à un moment intéressant où notre société est en pleine mutation et il saura, j’en suis persuadé, accompagner ceux qui le souhaitent à cheminer avec plus de confiance et de joie vers leur transformation, qu’elle soit physique, émotionnelle, mentale et spirituelle, dans la conscience.
La croyance commune est que les guérisons « miraculeuses » ne sont accessibles qu’à quelques élus. Est-ce que cela resterait vrai si on reconnaissait nos possibilités de création ?
Nelly a su défricher et décrypter ce chemin particulier, faire le choix de la guérison pour elle et pour le Monde, et la guérison est un monde sans fin.
En posant des questions, elle a su trouver des possibilités nouvelles et des informations qu’elle a rendues disponibles pour tous.
Nous avons vraiment tous cette capacité de découvrir notre potentiel et d’embrasser les lois universelles de la vie.
J’exerce moi-même la profession de médecin depuis 52 ans et mon orientation progressive vers les médecines naturelles m’a permis d’être un « spécialiste de la guérison ». J’ai rencontré des milliers de malades qui ont choisi de sortir de leur rôle de victime de la maladie pour entreprendre le chemin de guérison en devenant artisans de leur santé.
La maladie n’est pas une fatalité inéluctable, un destin funeste orchestré par les Dieux. Chercher à comprendre pourquoi nous sommes malades, quel est le sens de ce qui arrive, cela permet de considérer la maladie comme une opportunité unique d’apprendre à élargir son horizon pour répondre aux grandes questions de l’humanité. Qui suis-je ? Quel est le sens de ma vie sur Terre, de la mort ? Ne suis-je qu’une machine qui s’use ou est-ce que je dispose de possibilités pour me guérir moi-même ?
Ne soigner que le physique ne permet pas d’obtenir une guérison complète et durable.
Le corps humain dispose d’une intelligence extraordinaire et la maladie est une étape de désintoxication, un appel au changement. Hélas la médecine scientifique moderne a oublié ce principe fondamental et considère toute maladie comme un ennemi à abattre. Est-ce que la disparition des symptômes d’une maladie est vraiment une guérison ?
Un malade n’est vraiment guéri que lorsqu’il a appris à gérer lui-même sa santé globale par la gestion harmonieuse de ses émotions, ses pensées et sa vie spirituelle. La santé concerne tous les plans de l’Etre, comme une Symphonie de la Vie.
Pour jouer cette musique, l’Etre de matière a besoin de retrouver son Essence de lumière. Dans cet espace il est conscient de ses potentiels infinis et éternels, par-delà la peur et le stress.
J’ai eu l’immense joie de rencontrer Nelly, toujours en recherche et évolution. Je suis ravi de voir qu’elle diffuse tout cela dans le monde et qu’elle accompagne les autres avec une conscience dynamique et joyeuse.
Son aventure personnelle de guérison de son corps et de sa vie invite tous les Êtres encore prisonniers des souffrances à se libérer de leurs chaînes.
Véritable caverne d’Ali Baba pleine de trésors, ce livre montre tous les outils que Nelly a expérimentés, pour elle et les nombreuses personnes qu’elle a accompagnées.
C’est l’opportunité alors d’être guidé à sortir de la maladie et des difficultés de vie pour pouvoir vivre pleinement la liberté intérieure et la joie qui découlent de la connexion à ce champ de conscience unifié, que certains appellent aussi « La Source » ou d’autres « Dieu ».
Docteur Christian Tal Schaller, Pionnier de la médecine holistique européenne, auteur de plus de 60 livres d’éducation de santé. Tal parcourt le monde avec son épouse Johanne Razanamahay-Schaller pour enseigner que « La santé, çà s’apprend ! ».
www.santéglobale.world
Introduction
Première partie
Lorsque le mal-être parait
Et si tout cela avait un sens
Lien Corps Esprit
Deuxième partie
12 Étapes pour l’auto-guérison
Oser poser des questions
Engagement, décision, choix, action
Se libérer des souffrances, pardonner
Je m’aime, donc je suis
J’aime… l’autre, la vie… donc je suis
Accueillir les bénéfices des difficultés
Maison de l’Etre physique, émotionnel, mental, spritiuel….
Développer sa créativité
Autres valeurs intérieures à développer pour Être
Nous avons le choix, nous sommes libres
Croire à la force du changement
Accepter, lâcher-prise et laisser être
Accueillir le silence de la solitude
Développer la confiance, l’espoir, la foi
Aimons nos fragilités
Vivre pleinement l’instant présent
Copier les autres, leur rendre ce qui leur appartient
S’ouvrir à une sexualité sacrée, consciente
Le retour à soi : visualisation, méditation, prière
Le lien intime à la nature
Apprivoiser la mort… pour mieux vivre
Conclusion : Oser Être Soi ,découvrir le Graal
Bibliographie
Aujourd’hui, j’ose aussi
Je remercie toutes celles et ceux qui m’ont accompagnée sur ce Chemin de Guérison, ma famille, mes amis, les professionnels de santé et d’Eveil de Conscience.
Ils ont ainsi contribué à une transformation de mon corps, de mon cœur et de mon esprit.
Grâce à cela, je n’ai eu de cesse de continuer à emprunter de nouveaux chemins de découvertes pour être ce que je suis aujourd’hui, et pour accompagner ceux qui le souhaitent à faire de même, encore 25 ans après.
« Le traitement d’une partie du corps ne devrait pas être entrepris sans un traitement du corps entier. Si le corps et l’esprit sont à traiter, vous devez commencer par l’esprit » Platon, philosophe grec -437 av. J.-C.
En automne 1993, le diagnostic d’un cancer hépatique à prolifération vasculaire est posé. C’est à la fois un électrochoc pour moi et en même temps une information qui répond à l’état d’épuisement et de mal-être, présent en moi depuis quelques années, sans pouvoir y mettre un sens.
Précédemment, après des années de stérilité qui chaque mois me plongent dans une connexion avec la mort, s’ensuit la naissance inespérée, très heureuse, mais rapprochée de mes deux enfants. Malgré cet immense plaisir, cela fatigue mon organisme déjà très éprouvé. Afin de m’occuper d’eux plus joyeusement et paisiblement, je formule à mon administration une demande de travail à mi-temps… elle m’est refusée. C’est une nouvelle forte contrariété pour moi. Tout cela sur fond de difficultés relationnelles familiales dans lesquelles je n’arrive pas à trouver la paix. Je vis alors souvent des sentiments d’impuissance, de colère, de culpabilité ou de tristesse, créant parfois des attitudes de sur-adaptation pour être aimée ainsi que des comportements de refoulement de ce qui peut être essentiel pour moi. Je sors très fatiguée physiquement et émotionnellement de cette vie insatisfaisante. Dans ce dédale de souffrances, de désorganisation, je perds parfois le goût de vivre, jusqu’à souhaiter presque inconsciemment d’arrêter cette vie trop lourde.
Dans un premier temps, après le diagnostic du cancer, ma vie bascule dans la peur de la mort. À mon grand étonnement, parallèlement, je perçois une certaine joie d’être malade, avec la pensée furtive… « Je vais vivre quelque chose de grand ». C’est comme si cette maladie allait donner un sens à ma vie.
Cette dualité me questionne et me pousse, dès ce moment-là, à engager un travail personnel pour m’éclairer sur ces pensées et émotions si paradoxales.
Fort heureusement, du plus loin que je me souvienne, je me suis toujours intéressée, voire passionnée pour l’humain, la vie sous toutes ses formes.
De l’infiniment petit à l’infiniment grand. Je me suis toujours demandé d’où nous venons, quel est le sens de notre vie, comment fonctionne notre merveilleux corps. Tout ce qui nous arrive est-il le fruit du hasard ? Pouvons-nous intervenir dans le cours de notre histoire ou n’avons-nous pas d’autre choix que de le subir ? Existe-t-il un lien entre le corps et l’esprit ? Pourquoi notre chemin de vie est-il jalonné d’autant de souffrances physiques, émotionnelles ou sociales ? Quel est le sens à tout cela ?
C’est ce que nous explorerons ici…
Lors de cet épisode de maladie, je questionne encore et encore et je cherche à comprendre… pour moi, pour mon devenir tout d’abord, puis pour les autres. Mieux comprendre le sens de ce que je vis, de ce que nous vivons, pour mieux vivre… et un jour mieux mourir.
Ces questionnements m’amènent aussi à éclairer l’impact des facettes des histoires personnelles et transgénérationnelles sur le corps et la vie.
Ainsi je découvre dans ma famille des épreuves telles que des déracinements dus aux guerres, des abandons et bien d’autres souffrances, notamment dans la lignée des femmes … Cet héritage a probablement influencé mon désir d’exercer un métier qui me permette d’accompagner les personnes en difficulté.
Et maintenant que je suis guérie spontanément, avec un éveil de conscience à la clé, je ne peux taire ce que j’ai découvert sur moi-même, sur la vie, sur la relation corps-esprit.
C’est trop puissant en moi et je suis emplie de gratitude,
Je veux témoigner de la richesse qu’est ce potentiel de guérison disponible en chacun de nous et que beaucoup ignorent. Cela ne m’appartient pas. C’est juste passé par moi pour que je puisse livrer, en toute simplicité, comme le témoin dans une course de relais, ce qui appartient à la richesse de notre humanité, pour faire don de ce que j’ai reçu, comme un remerciement à la vie. C’est ainsi que pendant presque 10 ans j’ai accompagné de nombreux malades à la Ligue nationale du Cancer en parallèle de ma pratique professionnelle privée de psychothérapeute à mon cabinet Oser Être Soi, créé maintenant il y a plus de 20 ans.
Je ne suis ni médecin ni scientifique, juste un être humain qui s’est trouvé en plein questionnement et qui a su trouver des réponses, même si je serai en recherche tout au long de ma vie. Ce besoin de partager avec d’autres mon expérience dans un livre est devenu peu à peu une évidence à la suite de plusieurs sollicitations d’amis, parents ou autres personnes qui connaissaient mon parcours et ont vu la transformation opérée en moi, mon énergie de vie émanant de mon être désormais.
Cet ouvrage est au confluent de multiples approches telles que la Psycho neuro Immunologie, les sciences humaines, les philosophies occidentales et orientales, les approches thérapeutiques comme les techniques cognitives et comportementales, l’hypnose, la gestalt, la PNL, la CNV, la sexualité sacrée appelée le tantra, le chamanisme, les connaissances quantiques… autant d’approches ayant croisé mes chemins qui ont permis la création d’un modèle thérapeutique personnel.
Le témoignage que je présente ici est bien sûr loin d’être LA solution aux problèmes de santé et de vie de chacun. Les réponses aux difficultés sont multiples, complémentaires selon les expériences et les croyances de chacun. D’ailleurs, nous savons que toute solution est toujours imparfaite, sujette à amélioration, jamais définitive, et il nous faut aussi accepter le fait que nous ne savons pas. Même s’il y a une petite parcelle de vérité dans chaque théorie, aucune ne détient toute la vérité, comme nous l’enseigne la sagesse soufie.
Vous retrouverez là des éléments que vous connaissez déjà et d’autres que vous découvrirez.
Soyez donc libre d’accueillir ce qui vous convient et de laisser ce qui ne résonne pas en vous… Laissez-vous porter par ce courant de la vie… et au bout du chemin c’est l’opportunité d’avoir poli une pierre terreuse et sombre pour découvrir un magnifique diamant… celui qui se trouve en chacun de nous. Ce noyau inaltérable, et unique en lien avec la beauté de la vie.
Alors, partons ensemble dans ce voyage au cœur de l’humain que nous sommes, pour sortir de la difficulté de vie, oser enfin être soi et vivre pleinement, joyeusement cette vie qui est la nôtre.
… Et si cela se racontait comme une histoire… l’histoire d’un être humain qui arrive sur terre et qui découvre peu à peu, tel un jeu de l’oie, les différentes « cases », agréables ou non de la vie. L’important n’est pas d’arriver au bout du chemin, mais de vivre moment après moment, avec le plus de conscience possible ce que chaque expérience nous apprend. Notre « voyage » sur terre serait-il une opportunité pour transformer notre plomb en or, nos blessures en actions conscientes, éclairées… et vivre finalement en paix, joie, amour ? De quels connaissances et moyens disposons-nous pour faire ce voyage agréablement ?
Autant de questions qui tel le vent dans les voiles de votre bateau, vous permettront d’avancer sur d’autres rives ; celles d’un Nouveau Monde, le vôtre.
Vous pouvez si vous souhaitez surfer sur les difficultés, vous transporter directement au chapitre « Et si tout cela avait un sens ? » ou plus loin encore, à la deuxième partie : les 12 étapes pour l’auto-guérison qui ouvrent aux multiples possibilités de transformations, avec des outils très concrets que vous pouvez utiliser dans votre vie personnelle.
Mal-être, la désorganisation de tout notre être, c’est bien l’état d’une personne qui se sent mal dans son corps, sa vie, la société.
Ce mal-être, d’où vient-il ? Comment se passe-t-il ? Qu’entraine-t-il ?
• Avant la naissance : dans le voyage de la vie, imaginons un instant que l’enfant qui va naitre n’est pas vraiment vierge de toute histoire. Est-il désiré ? Son papa et sa maman sont-ils heureux ensemble, épanouis dans leur propre vie ? Quelle est l’incidence de son passé généalogique dans ses cellules ?
En ce qui me concerne, je nais dans un contexte que je ressens rapidement comme peu épanouissant. Mon père, militaire de carrière, part à la guerre d’Algérie peu après avoir appris le début de grossesse de ma mère. Elle se trouve en grand désarroi de voir partir son mari, craint qu’il ne meure et que son enfant devienne orphelin. « J’aurais préféré que tu ne viennes pas au monde », me dira-t-elle un jour. Pas facile à entendre à ce moment-là. Le petit bébé que je suis est au cœur d’une désorganisation dès sa conception avec un fort sentiment de solitude et de culpabilité. Mes premières années se vivent chez mes grands-parents maternels avec ma mère, puis en Algérie et en Allemagne à Berlin avec mes parents. L’atmosphère familiale est peu équilibrante avec un père très engagé dans son travail, une mère en souffrance. Je me souviens d’un grand sentiment de solitude, de vide et d’étrangeté déjà vers mes 2/3 ans. Il me faudra un travail personnel pour accueillir, transformer et apaiser ces émotions et comprendre que les souffrances font partie du chemin d’apprentissage de l’être humain. Un défi à relever dans cette vie où « rien n’arrive par hasard ».
Nombre de réponses aux questions que nous nous posons trouvent leurs réponses dans l’inventaire d’une malle personnelle, plus ou moins légère, emplie de jolies plumes colorées pour danser la vie ou d’énormes pierres entravant la facilité du voyage. Sans compter l’héritage familial qui circule dans nos veines, notre cœur et notre cerveau.
Même si nous n’en sommes pas conscients, cela « est » tout naturellement, inexorablement. Et il nous revient pour vivre plus paisiblement d’aller regarder de ce côté-là pour faire le tri, pour « remettre » à chacun ce qui lui appartient en le transmutant. Les premiers éclairages sur l’impact généalogique ont été apportés par les études de Anne Ancelin Schützenberger. Dans « Aie mes aïeux », cette psychologue française souligne combien la vie de nos ancêtres influence inconsciemment nos vies. Chantal Rialliand, psychologue également parle de « cette famille qui vit en nous », rappelant que nous ne sommes pas seul dans notre histoire présente, mais relié à notre lignée de femmes et d’hommes. Ces révélations m’ont permis de mettre du sens sur mes épreuves. J’ai par ailleurs, observé régulièrement dans ma pratique professionnelle de psychothérapeute des situations en lien avec le transgénérationnel.
Je pense à cette enfant de 7 ans amenée par sa maman, à la suite de plusieurs interventions chirurgicales sur la thyroïde. La petite fille, très inquiète pour sa maman, est très agitée. Nous mettons en conscience sur l’arbre généalogique la présence d’un oncle maternel qui s’est suicidé d’un coup de fusil dans la gorge. Le lien entre sa pathologie et le fait familial est troublant. Serait-il la révélation de cette problématique familiale souffrante, vécue dans le secret et la honte ? La parole posée, la fillette s’est trouvée libérée de ce poids inconscient qui interférait dans sa vie quotidienne. Elle a pu revenir à sa vie d’enfant et cesser de vouloir protéger une maman profondément touchée par cet évènement traumatisant.
• La naissance et début de la vie :
Que se passe-t-il pour ce petit bout d’homme qui arrive sur terre ? Comment vit-il cette transition du milieu aquatique du placenta au milieu terrestre ? Se sent-il accueilli avec amour, protégé ? Ressent-il la paix, la joie ou un traumatisme précoce de séparation maternelle ? Sa sortie du ventre maternel lui fait-il vivre des émotions de peur, de violence ? Assimile-t-il à une première mort ce passage de la vie intra-utérine à la vie extra-utérine ? Fait-il réellement le deuil du passé, du sien et de celui de ses ancêtres ? Est-il né en bonne santé et dans un contexte familial et social paisible ? Autant de questions qui affluent autour de la naissance pour effectuer un pas de Sage.
Il fut une époque où les spécialistes pensaient que les bébés, voire les jeunes enfants, étaient dénués de ressentis, qu’ils soient physiques ou émotionnels. Lors d’un travail de recherche en psychologie pendant mes études, mon choix s’est porté sur « les effets des séparations précoces chez le jeune enfant, ou l’angoisse du 8° mois ». Cherchez pourquoi ?
Je me suis appuyée notamment sur les travaux de René Spitz, psychanalyste. D’après lui, s’il y a une rupture précoce dans la relation mère-enfant, l’hospitalisme entraine alors des troubles carentiels graves. C’est une dépression anaclitique qui s’installe avec un état d’inhibition, d’inertie, de solitude et de manque d’intérêt pour le monde extérieur pouvant aller jusqu’à un arrêt du développement. Selon que l’accueil d’un nouveau-né est doux et chaleureux ou plus rude et insécurisant, la personnalité se forge d’une manière différente. Aujourd’hui la conscience médicale et collective a évolué. Les sciences humaines ont beaucoup avancé ces dernières années. Ainsi l’exemple d’Hélène Guérin et Frédéric Laloux a créé une technique au confluent du test musculaire kinésiologique et de la communication non violente qu’ils appellent « communication connectée ou Coco. » Ils font part de vrais dialogues avec le bébé où les projections parentales n’ont plus place grâce à une communication directe par le biais de réponses « oui-non ». L’enfant est pris en considération dans tous ses besoins, notamment affectifs et ce, dès son plus jeune âge. Je m’interroge sur les ressentis du bébé que j’étais, arrivé à un moment peu opportun dans la vie de mes parents. Mon père me dit aujourd’hui que j’étais attendue. De fait bien sûr, mais sans doute pas dans la fluidité et encore moins en tant que fille. Pour son premier enfant, mon père aurait préféré un garçon. Pour ma naissance, il revient juste trois jours pendant lesquels je serai baptisée et le voilà reparti à la guerre. Ma mère qui a vécu un accouchement difficile ne peut être présente à la cérémonie, ce qui restera une frustration pour elle compte tenu de ses croyances religieuses. Pendant longtemps, j’ai été envahie de violentes émotions pour tout ce qui avait rapport aux nourrissons et aux jeunes enfants. Sans doute en lien avec mes propres débuts dans la vie. C’est aussi très probablement la raison pour laquelle j’ai toujours été attirée par le psychologique et qui m’a amené à ce métier d’assistante sociale, avant de devenir thérapeute.
Le voyage de Louis sur TerreEt si c’était mon histoire…
Il était beau ce petit Louis avec ses yeux ouverts sur la grande vie, ses cheveux blonds bouclés autour de son tendre visage. Il était comme un ange, étonné d’arriver sur cette terre. De là où il venait, l’amour était permanent. Chacun avait un cœur grand ouvert qui palpitait à tout moment, fluide comme un ruisseau chantant au printemps. Dans ce lieu tout était paisible, coloré, lumineux, la nature était grandement présente et chacun était en pleine communion avec elle. Dans cette conscience l’amour était la nourriture principale des lieux. Alors Louis écoute et attend que cela soit de même ici, dès sa naissance sur cette terre.
Mais là… c’est la chute, le choc… Dès l’accouchement, accrochement, accroche-ment, la violence est présente par la froideur des lieux, les lumières non pas lumineuses, mais aveuglantes, les voix fortes, les gestes efficaces, mécaniques et dénués d’amour. Quelle déception… des cris, des pleurs interminables sortent de son petit corps secoué par tant de souffrance. Intérieurement il se questionne : me serais-je trompé de destination pour mon voyage ? Je veux de l’amour moi, je veux de la douceur, de la joie comme j’en avais, là d’où je viens. C’est incompréhensible, j’ai peur, j’ai froid, je ne me sens pas chez moi, je me sens seul. Je me sens soudain limité, enfermé. Tout pleure en moi et autour de moi ; rien ne vient me consoler. Que faire pour subsister, survivre ici ? C’est le vide, le vide sidéral.
Son père, Paulo, est un homme de cœur pour cette terre. Certes il l’aime, mais à sa façon, comme on aime un enfant ici, à cette époque-là. Son travail, ce qui lui permet de « faire vivre sa famille » est très important. Alors il travaille, travaille, s’absente et s’absente encore. C’est ainsi que l’on vit ici. Cela pourrait être drôle si c’était un jeu. Mais c’est souffrant pour ce petit bout d’être qui vient d’un lieu où l’amour nourrit le corps, le cœur et l’esprit.
Sa mère, Anastasia, une toute jeune femme est elle aussi démunie par les lourdeurs de cette vie. La guerre enfant puis une autre guerre encore qui peut emporter son mari bien avant même que son bébé ne voie le jour. Violence pour elle, encore et encore de la violence. Comment peut-elle offrir l’amour, la douceur dont cet enfant a tant besoin pour se sentir en sécurité, aimé, aimant ? Malgré son désir, c’est au-delà de ses forces… et ce sont culpabilité, frustration et silence qui prennent la place dans la relation.
Le temps passe pour Louis… les jours, les mois, les années, avec cette même sensation d’être au milieu d’un pays hostile. Malgré le soleil qui se lève chaque matin, malgré la lune qui éclaire la nuit, il fait froid et sombre au-dedans comme au-dehors. Même en étant sage, très sage, il ne reçoit toujours pas la douceur et l’amour dont il a tant besoin pour vivre ni survivre d’ailleurs. Il perd sa joie, sa confiance. Il perd sa force, sa lumière et sa boussole intérieure. Mais comment faire pour continuer cette vie ici ? Il en arrive à s’oublier, à oublier qui il est… un être d’amour et de paix qui vient de ce monde-là bas. Il sombre aussi dans la tristesse, la culpabilité et la peur jusqu’à ce que la vie n’ait plus de sens pour lui et qu’il ait envie de repartir. « Je ne vois pas ce que je peux faire ici ; je peux mourir » se dit-il. Eh bien, voilà c’est fait, il est malade, d’une maladie grave qui peut le faire mourir, simplement, proprement. « Mais est-ce vraiment ce que je veux » s’interroge-t-il ?
Et curieusement c’est dans cet état extrême de désarroi qu’il « entend » son cœur lui susurrer « aie confiance, tu vas guérir, aime, amuse-toi, nous sommes là avec toi. » Mais qui lui parle ? « Ceux qui t’aiment, là-bas ». Que c’est étrange, mais que c’est doux et bon ! Soudain c’est du dynamisme, du baume au cœur et au corps à tel point que sa maladie s’envole pour laisser la place à la joie et à la santé. « Bien sûr que j’ai encore à faire sur cette terre. Bien sûr qu’avec ce lien d’amour qui va de mon cœur à ce lieu d’où je viens, je pourrai faire face à toutes les difficultés de ma vie ici. Je ne suis plus seul et je ne le serai plus jamais ». Il se remet à chanter, à aimer, à jouer et à créer… « Et tant pis si je ne suis pas compris par certains qui m’entourent » se dit-il. Eh oui, quand la morosité ambiante est de mise, il ne fait pas bon parler d’amour, montrer de l’amour, se relier à l’amour. C’est suspect, envahissant, violent même… mais je sais maintenant que si je veux rester plus longtemps sur cette terre je ne devrai plus renier cet amour qui est en moi, autour de moi, même s’il faut le chercher avant tout à l’intérieur…
Alors il donne… à qui veut bien recevoir… et il reçoit de qui veut bien entrer dans cette danse d’amour. Et soudain, sa vie devient lumineuse, légère et vaut… non pas la peine, mais le plaisir d’être vécue. Quel chemin, petit d’homme, pour oser rester sur cette terre.
Nelly Quil — 25.01.2013
• Tout au long de la vie, les surprises continuent :
Après l’étape de la vie intra-utérine, celle de la naissance, vient l’âge de l’enfance, de l’adolescence, de la vie adulte. Ce nouvel être humain a une carte du monde qui correspond à ce qu’il a vécu, vu, entendu et reçu et avec laquelle il se construit.
Comme par hasard, nous constatons souvent que les premiers vécus se répètent tout au long de notre vie, comme si notre inconscient nous ramenait constamment vers ce que nous connaissons. Même si ce sont des évènements douloureux. Inconsciemment, nous souhaiterions les oublier et trouver le bonheur, mais notre cerveau et notre émotionnel conservent plus aisément les moments qui nous ont fortement marqués. Il ne faut pas hésiter à les repérer et à les déprogrammer afin de stopper un cycle infernal où nous sommes l’acteur inconscient d’une pièce parfois dramatique.
L’exemple de Mathis, professeur, me vient à l’esprit. Cet homme se présente à mon cabinet après être passé par de multiples périodes de dépressions profondes. Ensemble nous revisitons son passé. Ses parents très occupés par leurs responsabilités professionnelles, hautement importantes pour eux, le confient à des « bonnes » successives qui s’occupent de lui. Il se revoit assis sur un tapis sous la table avec un grand sentiment de solitude alors que ses frères et sœurs s’affairent autour de lui. Lors d’un premier épisode de thérapie, il accueille son enfant intérieur et prend soin de lui pour mieux faire face à sa vie quotidienne. Toutefois, je perçois et respecte des non-dits dans son histoire, sachant que ce n’est pas le moment pour lui de les aborder. Je le revois deux ans plus tard, bien décidé à aller au-delà. « Si je veux aller bien, il faut que j’en parle ». Il s’agit d’abus sexuels qu’il subit en pleine adolescence alors qu’il est profondément habité par son sentiment de solitude. Un homme qui perçoit son mal-être abuse de lui, en lui offrant une apparente « gentillesse » qu’il n’a pas encore reçue jusque-là. L’agression est un choc violent et c’est dans l’humiliation, la culpabilité et le déni que Mathis la vit. En séance il est alors emporté par un torrent de larmes depuis trop longtemps retenues. Dans cet espace d’accueil de ses émotions, en confiance, il se sent délivré d’un grand poids. C’est alors qu’au cours de ce travail, il recontacte d’autres souvenirs marquants précurseurs de ces agressions sexuelles adolescentes. En effet, une des « bonnes », très gentille et jolie au demeurant, avait abusé de lui avec des attouchements répétés dans sa petite enfance. Ces actes, enfouis dans sa mémoire le propulsent bien malgré lui vers un autre agresseur. Comme si notre cerveau nous amenait à dupliquer ce que nous connaissons déjà. Il lui a fallu tout ce temps de mal-être, puis de psychothérapie pour se souvenir, pouvoir s’adresser symboliquement à ses agresseurs pour se libérer de cette situation limitante dans sa vie. Le pardon libérateur lui permet alors de retrouver confiance et de se sentir pleinement vivant.
Le cas de Mathis illustre combien nous pouvons être amené à répéter des situations limitatives et souffrantes, bien malgré nous. Nous pouvons passer une vie entière à être dépendant de notre passé (le nôtre ou celui des générations précédentes) oscillant entre blessures et réactions qui nous conduisent à ne pas vivre, à seulement survivre, comme des morts vivants. Un autre écueil parmi tant d’autres dans notre histoire, serait-il de nous laisser définir par l’autre, renonçant à qui nous sommes et à nos qualités intrinsèques ?
Ce conte hindou en est un exemple qui me touche particulièrement.