Parkinson, me voilà - Eric Hilt - E-Book

Parkinson, me voilà E-Book

Eric Hilt

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Beschreibung

Un homme : Eric Hilt. Une maladie : Parkinson. 

Parkinson, me voilà est un récit poignant et burlesque, le témoignage d’un destin commun et d’un immense amour pour la vie…


À PROPOS DE L'AUTEUR 

Atteint depuis plus de 20 ans de la maladie de Parkinson, Eric Hilt relate avec minutie et force détail l’enfer que lui fait vivre « Miss Parki ». Avec un sens de l’humour rare et une dérision peu commune, il nous restitue dans cet ouvrage son quotidien d’homme parkinsonien, sans artifice.

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Seitenzahl: 63

Veröffentlichungsjahr: 2023

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Eric Hilt

Parkinson, me voilà

© Le Lys Bleu Éditions – Eric Hilt

ISBN : 979-10-377-9371-3

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Du même auteur

Les cendres de parfum, Edilivre, 2021.

Introduction

Je ne pensais pas qu’un jour je serais confronté à la difficulté de commencer un livre. On chipote sur un mot, sur une phrase, car nous sommes persuadés que c’est cela qui donnera le ton du livre, et il suffit d’un mot, d’une phrase pour changer le sens de tout un ouvrage. Comme j’aimerais que cela soit aussi facile pour moi, personne handicapée je suis devenu avec ma maladie, un Parki, personne atteinte de la maladie de Parkinson ou de la « Miss Parki ». Durant l’écriture de cet essai, je vais avoir plus ou moins des hauts et des bas en fonction de mon moral et de mes pensées.

Pour les non-initiés, les hauts et les bas correspondent aux périodes on et off, ou plus simplement aux périodes de blocage, mais, quel que soit le mot employé quand vous êtes bloqués, vous êtes bloqués. Je vous rassure, je ne vais pas écrire un ouvrage de vulgarisation sur la maladie de Parkinson, il existe déjà des dizaines d’ouvrages et bien mieux informés, je vais simplement vous raconter ma vie, la vie de plus de 150 000 personnes en France, atteintes de cette pathologie, et qui chaque matin doivent recommencer à vivre. Je cohabite avec Miss Parki la bien nommée, d’autres diront cette P... de maladie, d’autres, cette saloperie. Enfin, chacun son petit nom. Personnellement, c’est selon mon humeur ! je la côtoie depuis près de 18 ans. Le temps passant, elle est devenue comme une seconde peau, un deuxième moi avec qui je suis obligé de composer. Aujourd’hui, je pense avoir assez de maturité et d’expérience pour vous parler de cette gangrène qui se délecte à chaque fois que l’on s’énerve, je ne peux dire la connaître à fond, car à chacun sa maladie, à chacun sa manière d’appréhender la nouvelle maladie, il y a une tonne de raisons pour que celle de mon voisin ne soit pas identique à la mienne. L’objectif de ce livre est, simplement, de nous faire oublier la maladie par de l’autodérision et un peu d’humour, le temps de sa lecture. Je pense que chacun de nous se reconnaîtra, s’identifiera, se positionnera aussi, je préfère les gens déterminés dans leur choix, même s’ils en changent, j’en suis le parfait exemple, plutôt que des gens indécis qui, eux, changent sans cesse d’avis. Je ne veux surtout pas culpabiliser les biens portants, les valides, mais leur faire comprendre que parfois derrière un homme bien portant se cache un homme atteint de la maladie de parkinson, l’habit ne fait pas le moine, a-t-on l’habitude de dire, c’est tellement vrai ! Et pour premier exemple, je vais vous raconter une petite anecdote : c’était aux fêtes de Nérac, on les appelle aussi « Fêtes de village », en règle générale, elles ont lieu de juin à octobre, vous avez des stands de dégustation des produits du terroir et divers produits régionaux. L’ambiance est très conviviale, bon enfant, avec un fond sonore, soit des bandas, nom de l’orchestre de rue d’ici, il y a 2/3 ans, j’étais seul, accoudé au comptoir de la buvette du coin, je sirotais une pêche, une bière avec du sirop de pêche, il faisait très beau, c’était au mois d’août, j’étais bien, trop bien, j’avais dépassé l’heure de mes médicaments d’une petite demi-heure. Je pris ma dose, fort heureusement j’en ai un peu de partout, des médicaments : dans la voiture, dans les poches et notamment la poche arrière de mon jean's…

Très pratique quand vous avez les membres supérieurs de bloqués, même avec le nombre des années, on se fait avoir ! Je suis assez tenace dans le style et j’y arrivais malgré tout ! Bloqué de chez bloqué, j’ai l’habitude de dire. Prendre des médicaments c’est bien, attendre c’est bien aussi, mais vous comptez vous débloquer comment si vous ne bougez plus, ou dans le meilleur des cas, si une personne vous donne une impulsion, là ça part tout seul ! Une demi-heure passe, toujours pas de déblocage, les premiers signes de déblocage sont le bâillement et le besoin d’étirement par la suite. Là, toujours rien, il faut que je me bouge, je sors le grand jeu, le coup de balancier que tout bon parki doit savoir faire.

Le coup du balancier est un mouvement relativement simple à exécuter, vous vous balancez d’avant en arrière, simple au départ, mais quand vous êtes bloqué, il faut savoir s’arrêter, car tout mouvement commencé doit pouvoir être stoppé, être maître de son corps en quelque sorte ou c’est la chute assurée…

Je dois dire que j’y arrive relativement bien, l’expérience, rien ne compte plus que l’expérience. Donc me voilà parti, un détail, j’avais pris une bouteille de vin pour le soir, quand vous sortez d’une période de blocage, vous êtes un peu hésitant. Et c’est vrai, vu de derrière, ça fait un peu chaloupe, alors avec une bouteille de vin, le tableau parfait de l’assoiffé, d’eau évidemment.

Je suis remonté sur le parking comme j’ai pu, croisant nombre de regards noirs et moqueries. Il y avait une dame d’un certain âge, ou d’un âge certain, qui me dévisageait d’un air réprobateur en me voyant m’engouffrer dans ma voiture. Il faut savoir que le déblocage se fait quasi instantané, après les bâillements et les étirements, et tout ça dans la minute, c’est assez étonnant ! Une fois bien étiré et bien débloqué, je mis le contact et passais triomphant devant la personne sans âge, médusée que je puisse conduire. Je vous rassure, je connais comme les autres parkis mes périodes off et j’ai une voiture à vitesse automatique.