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Écrire, c'est répéter ce qu'on s'est dit. C'est dire sans révéler à tue-tête, les révoltes, les peurs, les doutes, toutes les beautés aussi. C'est confesser au monde ce qu'on éprouve dans le silence ; les émotions, les sensibilités. Écrire est un travail sur soi, comme une thérapie, ou une poésie à partager, éternellement faite de passages. Autodidacte et éducateur depuis longtemps, les mots ont souvent tourbillonné en moi sans oser s'écrire, et aujourd'hui les voilà un peu plus audacieux.
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Seitenzahl: 59
Veröffentlichungsjahr: 2018
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A Dany, pour son soutien.
Je relis les mots, les phrases, les strophes,
et je me dis qu’ils ne sont pas de moi.
Impossible. Quelqu’un a dû passer en moi.
Passer. Que de passages entre nos deux tempêtes,
et les voir passer nous fait parfois tourner la tête.
Le temps passe; le vent, les nuages, les saisons,
des êtres connus et tellement de choses encore.
Dans les pages qui suivent, ce sont quelques uns
de ces passages qui sont photographiés.
Ils sont divisés en trois parties, l’une de sensibilités
passagères, la deuxième d’un espace d’une pratique
de quelques décennies, et la troisième de réalités
plus intimes. Simplement des passages en poésie.
LÉGÈRETÉ
LE SILENCE DES LIVRES
ESPOIR
LA FEUILLE DU PEUPLIER
SI BELLE
PETIT NUAGE
BRINS DE SILENCE
ABSENCE
RECUEILLEMENT
CRÉPUSCULE
LE MÉDAILLON
L’ENCRE DE LA PLUME
DES CRIS DANS LE CIEL
GARDONS DES LARMES
PRINTEMPS
L’ÂTRE
FORÊT
PALIMPSESTE
LE VENT
FEU.
UN RÊVE
AU SOLEIL COUCHANT
L’ŒIL DE CASSIOPÉE
NOS ÉRINYES
L’ORATOIRE
RITUEL
LE PETIT PRINCE
FLEUR
DANS L’ESCALIER
MES PERLES NOIRES
LES FÊTES À VERLAINE
NATURE MORTE
AQUARELLES
À JAMAIS
AVEC ORION
REFLET DE PARADIS
FONTAINE
INTERNAT.
LE CAHIER DE CÉSARÉ
UN ORAGE AU BOUT DES DOIGTS
FELICE
LE POSTE DÉCOLORÉ
L’ISSUE
OÙ ES-TU ?
DES MAINS VERTUEUSES
FRATERNITÉ
ÉCOLE D’AUTREFOIS
C’EST LA VIE
À LA TABLÉE
LES PAS DE MA MÈRE
À LA FÊTE DES MÈRES
DES ROSES ET DES MARGUERITES
NOISETTES AUX BRANCHES
UN PEU DE LUI
UN BONHEUR D’ENFANCE
PÈRE NOËL
TROIS SŒURS
UN MURMURE D’ANGE
J’AVAIS SIX ANS
SOUS LES COUVERTURES
TON IMAGE VAINE
DES MOTS ET DES VIRGULES
MON ÉCOLE BUISSONNIÈRE
DANS MES SAISONS
SURPRISES
UN CARRÉ DE LUMIÈRE
MA FEMME, MON INSOMNIE
ORAGE
LE FEU DE CAMP
UN PEU DE CHEZ TOI
L’OIE APPRIVOISÉE
MON PETIT
DIX ANS
ELIA
LES OSSELETS
ISIS
LE CHALET
LA MAISON DÉSHABITÉE
UN QUAI DE GARE
AU MONTE CAVALLO
DÉSORMAIS
POUSSIÈRES D’ÂME
Un air doux s’est couché dans les allées
Du jardin, entre les bordures de pierre
Où s’accrochent des feuilles de fougères,
Un air doux de mai dans les azalées.
Des papillons rassemblés en corolles
Sur de longues tiges mauves comme des fleurs,
Se mêlent où un rayon de soleil meurt,
Aux abeilles qui parfois s’envolent.
La lavande se plie sous toutes ces ailes
Et fredonne un froissement incessant
D’épis, comme un air connu de printemps
Dans les bordures, en son de chanterelle.
Sur le talus, les rosiers en bourgeons,
En grappes, tout en pétales serrées
Que les insectes ne font que survoler,
Forment dans le treillis comme une cloison.
Et tu passes dans l’air clair du mois de mai,
Dans les allées aux feuilles de fougères,
En rêvant à quelques rimes de Baudelaire,
Entre la lavande et les azalées.
Il aimait le silence des livres,
Il le lisait du bout du doigt,
C'était sa façon de le suivre,
Assis dans son fauteuil en bois.
Il le lisait de page en page,
À peine froissé d'un sourire,
Quand les futiles bavardages
Commençaient à ne rien dire.
Je revois encore son visage
Cerné d'une barbe blanche,
Dans sa tenue d'homme sage
Qu'il portait jusqu'aux dimanches.
Les mots qui couraient dans ses yeux
L'emmenaient dans des voyages,
Vers d'autres pays, d'autres cieux,
Et sans aucun autre bagage.
Il s'en allait en étant là,
Tout heureux en apparence,
Avec un livre au fond des bras,
Ce traducteur de silence.
Un croissant de lune s’est pendu,
Un croissant pâle dans les sapins,
Par quelques branches retenu,
Je voudrais lui tendre la main.
En contrebas un chien gémit
Sans ne plus pouvoir aboyer,
Et il remplit toute la nuit
De sa plainte de prisonnier.
Dans les antennes des maisons
Des fils de nuages passent,
Se regroupant en fine toison
Au-dessus du plateau d’en face.
Vers les cimes, des ailes se froissent
Dans le grand désordre des feuilles,
C’est l’arrivée d’un beau rapace
Reposant son habit d’orgueil.
Dans cette nuit de décembre
Et mon espoir d’un lendemain,
Sous la lumière de sa chambre,
Je voudrais lui tendre la main.
Qu’elle est joyeuse aux belles saisons
Dans sa ramille, en murmurant
Le doux refrain de sa chanson,
Quand le soleil devient brûlant.
Dans tout l’éclat de sa parure
Et jusqu’au faîte du peuplier,
Elle s’enivre de tant de verdure
Aux balancements du houppier.
Quand le jour se dérobe, s’endort,
S’apaise aux clartés vespérales,
Elle se réjouit de tout son corps
À la naissance des étoiles.
Et jusqu’au temps des grands frimas,
Dans ses robes d’ocre froissées,
Tendrement elle écoutera
Les belles trilles du chardonneret.
Mais qu’elle est triste maintenant,
Effrayée, tremblante et blanche,
À tourbillonner lentement,
Tellement loin de sa branche.
Tu étais si belle dans le chaud soleil de mai,
Sous ton ombrelle, à tourner les mots de Verlaine
Entre tes doigts, assise sur un coussin de laine,
Si belle entre les fleurs et les genévriers.
Un souffle caressait les pages comme une musique,
Si légère, comme une effluve de rimes galantes,
Dansantes dans des rais de lumière oblique
Et jusqu'aux dentelles de ta tenue charmante.
Tu lisais, si frêle derrière ta mèche rebelle
Qui lâchait son ombre sur les mots de Verlaine,
Si frêle, au beau pays d'Erato l'éternelle
Où l'amour était toujours plus fort que la haine.
Tu soupirais, triste, et nous ne nous verrons plus
Dans le soleil de mai et les genévriers,
Mais je serai tout proche de toi à ton insu,
Et invisible sous l'ombrelle à tes côtés.
Où sont les mots pour dire ta blancheur
Petit nuage aux plis éphémères ?
Tu pars seul sans regard en arrière
Dans les grands vents comme un voyageur.
L'été a épuisé ses couleurs,
Et les jaunes, les bruns se mélangent
Comme un tapis que rien ne dérange,
Ton ombre le frôle avec douceur.
Le vide est ton chemin, et sans heurt
Au-dessus des grandes villes étrangères,
Tu avances paisible et solitaire,
Loin du bruit des orages tapageurs.
D'ici, au petit coteau, au cœur
D'un recoin qui encore verdure,
Je vole, et à ton oreille murmure
Ce bel automne dans un restant de fleurs.
J’ai croisé le silence dans ce coin de nature
Où s’étalait la terre des labours fumant,
Où les chemins tournaient entre les clôtures
Dans des taches de soleil qui rampaient dans les champs.
Je l'ai rencontré tout au sommet du vallon,
Récitant ses anciens refrains de brise légère
Dans des odeurs de foin et de dernières moissons,
Au pied de vieilles pierres et d'un arbre solitaire.