Pensées sur l'amour de Dieu - Sainte Thérèse D'Avila - E-Book

Pensées sur l'amour de Dieu E-Book

Sainte Thérèse d’Avila

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RÉSUMÉ : "Pensées sur l'amour de Dieu" est une oeuvre introspective où Sainte Thérèse d'Avila explore les profondeurs de l'amour divin à travers le prisme du Cantique des Cantiques. Ce texte mystique, souvent considéré comme l'un des plus poétiques de la Bible, devient sous la plume de Thérèse un guide spirituel, une invitation à pénétrer les mystères de l'union avec le divin. L'auteur y développe une réflexion sur la nature de l'amour divin, un amour pur et désintéressé, qui transcende les limites de l'entendement humain. À travers une lecture attentive et méditative, Thérèse d'Avila propose une interprétation personnelle et inspirée, reliant les versets anciens à ses propres expériences mystiques. L'ouvrage se veut un dialogue intérieur où la sainte partage ses visions et ses extases, tout en offrant au lecteur des clés pour approfondir sa relation avec Dieu. En commentant chaque passage, elle dévoile les subtilités de l'amour divin, un amour qui invite à la transformation intérieure et à la quête de la perfection spirituelle. Ce livre est autant une exégèse qu'un témoignage personnel, reflétant la profondeur et la sincérité de la foi de son auteur. Les lecteurs sont ainsi conviés à un voyage spirituel qui les pousse à contempler la beauté de l'amour divin, et à s'engager dans une quête de vérité et de lumière. L'AUTEUR : Sainte Thérèse d'Avila, née en 1515 à Gotarrendura en Espagne, est l'une des figures majeures de la mystique chrétienne. Entrée au couvent des Carmélites à l'âge de 20 ans, elle est connue pour ses réformes profondes de l'ordre carmélitain, visant à revenir à une vie de simplicité et de prière. Ses écrits, dont "Le Livre de la Vie" et "Le Château intérieur", sont des chefs-d'oeuvre de la littérature spirituelle, offrant un aperçu pénétrant de son expérience mystique et de sa relation intime avec Dieu. Thérèse d'Avila a été canonisée en 1622 et proclamée Docteur de l'Église en 1970, une reconnaissance de son influence théologique et spirituelle. Ses oeuvres, empreintes de passion et de dévotion, continuent d'inspirer des générations de croyants à travers le monde. Thérèse est également reconnue pour son approche pratique de la spiritualité, encourageant une vie de prière active et une constante recherche de la volonté divine. Sa vie et son oeuvre témoignent d'un engagement total envers Dieu, marqué par des expériences mystiques profondes et une quête incessante de la vérité spirituelle.

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Seitenzahl: 83

Veröffentlichungsjahr: 2020

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Sommaire

CHAPITRE PREMIER

CHAPITRE II

CHAPITRE III

CHAPITRE IV

CHAPITRE V

CHAPITRE VI

CHAPITRE VII

CHAPITRE PREMIER

Sur ces paroles de l’épouse dans le Cantique des cantiques : Que le Seigneur me baise d’un baiser de sa bouche.

Du respect que l’on doit avoir pour ce qui ne nous paraît pas intelligible dans l’Ecriture sainte. Ce qui a porté la Sainte à prendre, la liberté d’expliquer ces paroles du Cantique des cantiques. De quelle sorte se doivent entendre ces mots de baiser et de bouche.

DU RESPECT QUE L’ON DOIT AVOIR POUR CE QUI EST OBSCUR DANS L’ÉCRITURE SAINTE.

En lisant attentivement ces paroles, j’ai remarqué qu’il semble que lame, après avoir parlé en tierce personne, lorsqu’elle dit : Qu’il me baise d’un baiser de sa bouche, adresse la parole à une autre en ajoutant : Le lait qui coule de vos mamelles est plus délicieux que le vin. J’avoue n’en comprendre pas la raison, et j’en suis bien aise, parce que nous devons avoir beaucoup plus de respect pour les paroles qui surpassent notre intelligence, que pour celles que nos faibles esprits sont incapables de concevoir. C’est pourquoi, mes filles, lorsqu’en lisant on entendant des prédications, ou méditant les mystères de notre sainte foi, il y aura des choses qui vous paraîtront obscures, je vous recommande extrêmement de ne vous point gêner pour en chercher l’explication. Cela n’appartient pas à des femmes, ni même à la plupart des hommes.

Que s’il plaît à Notre-Seigneur de vous en donner l’intelligence, il le fera sans que vous ayez besoin de prendre pour ce sujet aucune peine ; ce que je ne dis que pour les femmes et pour les hommes qui ne sont pas obligés à soutenir la vérité par leur doctrine. Quant à ceux que Dieu y engage, ils doivent sans doute y travailler de tout leur pouvoir, et ce travail ne leur saurait être que fort utile. Mais pour ce qui est de nous, nous n’avons, sans nous mettre en peine du reste, qu’à recevoir avec simplicité ce qu’il plaît à Dieu de nous donner, et nous réjouir de ce que sa sagesse n’ayant point de bornes, une seule de ses paroles contient tant de mystères, qu’il n’est pas étrange que nous soyons incapables de les comprendre. Car, sans parler du latin, du grec et de l’hébreu, à quoi il n’y a pas sujet de s’étonner que nous n’entendions rien, combien se rencontre-t-il d’endroits dans les psaumes qui ne nous paraissent pas moins obscurs dans l’espagnol que dans le latin ? Gardez-vous donc bien, mes filles, je le répète encore, de vous en tourmenter inutilement. Ce qui ne va point au-delà de notre capacité, suffit pour des personnes de notre sexe. Dieu ne nous en demandera pas davantage, et il ne laissera pas de nous favoriser de ses grâces.

Ainsi lorsqu’il lui plaira de nous découvrir ces sens, nous n’y trouverons point de difficulté. Et s’il ne veut pas lever le voile qui nous les couvre, humilions-nous et réjouissons-nous, comme je l’ai dit, de ce que le maître que nous servons est si grand et si admirable, que ces paroles, quoique écrites en notre langue, ne nous sont pas intelligibles.

Notre faiblesse est telle qu’il vous semblera peut-être, mes sœurs, que les paroles de ce cantique auraient pu être plus claires ; et je ne m’en étonne pas, ayant même entendu dire à quelques personnes qu’elles appréhendaient de les lire. « Que notre misère, mon Dieu, est déplorable ! car n’est-ce pas ressembler à ces bêtes venimeuses qui convertissent en poison tout ce qu’elles mangent, que de juger selon notre peu d’amour pour vous, de ces faveurs dont vous nous obligez, pour nous apprendre, par l’avantage que nous tirons de vous aimer, qu’il n’y a rien que nous ne devions faire pour nous rendre dignes de jouir du bonheur de votre compagnie, et répondre, par l’ardeur de notre amour, à celui que vous nous portez ? Hélas ! Seigneur, que nous profitons peu de tant de bien que vous nous faites ? Il n’y a point de moyens que vous n’employiez pour témoigner votre amour, et nous le reconnaissons si mal, que nos pensées continuent toujours de se tourner vers la terre, au lieu de les portera admirer les grands mystères qu’enferme ce langage du Saint-Esprit. »

Car qui devrait être plus capable de nous enflammer de l’amour de Dieu, que de penser que ce n’est pas sans sujet qu’il nous parle de la sorte ? Mais l’aveuglement des hommes est si grand, que j’ai vu avec étonnement qu’un religieux ayant fait un sermon admirable sur le sujet des faveurs que Dieu fait à l’âme comme à son épouse, et qui n’était fondé que sur les paroles de ce cantique, il excita la risée de son auditoire, à cause qu’il y parlait d’amour, comme s’il eût pu n’en point parler.

Mais je connais, au contraire, des personnes qui ont tiré tant d’avantage de ces saints discours, qu’ils les ont délivrées de leurs craintes, et portées à rendre des actions infinies de grâces à Dieu d’avoir bien voulu, par un remède si salutaire aux âmes qui l’aiment avec ardeur, leur faire connaître qu’il s’humilie pour elles jusqu’à les considérer comme ses épouses, sans quoi elles ne pourraient cesser de craindre. Et j’en sais une entre autres qui, ayant passé plusieurs années dans ces appréhensions, ne se put rassurer que par certaines paroles de ce cantique, que Dieu permit qui lui furent dites, et qui lui firent connaître, qu’elle était en bon chemin. Ce que je comprends sur cela est, qu’après qu’une âme, par son amour pour son saint époux, a renoncé véritablement à toutes les choses du monde et s’est abandonnée à sa conduite, elle éprouve ces peines, ces défaillances, ces espèces de mort, et en même temps ces plaisirs, ces joies et ces consolations dont j’ai parlé en d’autres traités.

Ô mes filles, que vous êtes heureuses d’avoir pour Seigneur et pour époux un Dieu à la connaissance duquel rien ne peut se dérober, qui est si bon et si libéral, qu’il vous récompensera des moindres choses que vous ferez pour son service comme si elles étaient fort importantes, parce qu’il ne les considère pas en elles-mêmes, mais les mesure par l’amour que vous lui portez.

Je finis ceci en vous avertissant encore de ne vous point étonner quand vous rencontrerez dans l’Écriture et dans les mystères de notre foi, des endroits que vous n’entendrez pas, et des expressions si vives de l’amour de Notre-Seigneur pour les âmes. Celui qu’il nous a témoigné par des effets, qui allant si fort au-delà de toutes paroles, montrent qu’il n’y a point en ceci d’exagération, m’étonne beaucoup davantage, et me met comme hors de moi-même, lorsque je pense que nous ne sommes que de misérables créatures si indignes de recevoir tant de preuves de sa bonté. Je vous conjure, mes filles, de bien peser cet avis et de le repasser par votre esprit ; puisque plus vous considérez ce que l’amour de Notre-Seigneur lui a fait souffrir pour nous, plus vous connaîtrez que bien loin que ces paroles de tendresse, qui vous surprennent d’abord, aient des expressions trop fortes, elles n’approchent point de l’affection que ce divin Sauveur nous a témoignée par toutes les actions de sa vie, et par la mort qu’il a voulu endurer pour nous.

CE QUI A PORTÉ LA SAINTE À OSER EXPLIQUER CES PAROLES DU CANTIQUE.

Pour revenir à ce que j’avais commencé de dire, il faut que ces paroles du cantique que je vous ai proposées comprennent de grands mystères, puisque des personnes savantes, que j’ai priées de m’expliquer le véritable sens que le Saint-Esprit y a renfermé, m’ont répondu que tant de docteurs qui ont écrit sur ce sujet, n’ont pu encore y en trouver dont on soit demeuré satisfait. Ainsi vous auriez sujet de me croire bien présomptueuse si je prétendais d’y en donner un. Ce n’est pas aussi mon intention, et quoique je ne sois pas si humble que je devrais, ma vanité ne va pas jusqu’à me croire capable de réussir dans un tel dessein.

Je prétends seulement de vous dire des choses qui pourront peut-être vous consoler autant que je le suis, lorsqu’il plaît à Notre-Seigneur de me donner quelque petite intelligence de ce que l’on a dit sur ce sujet. Et quand même ce que j’en écrirai ne serait pas à propos, il ne pourra au moins vous nuire, puisqu’avant que vous le voyez, il sera examiné par des gens savants, et que pourvu que nous ne disions rien de contraire à la créance de l’Église et aux écrits des saints, je crois que Notre-Seigneur nous permet de proposer les pensées qu’il lui plait de nous donner, de même qu’en méditant attentivement sa passion, nous pouvons nous représenter beaucoup de choses des tourments qu’il y a soufferts, que les évangélistes n’ont point rapportées ; joint que n’agissant pas en cela avec curiosité, mais ne voulant que recevoir les lumières que Dieu nous donne, je ne saurais croire qu’il ait désagréable que nous cherchions de la consolation dans ses actions si admirables et ses paroles si saintes.

Comme un roi, au lieu de trouver mauvais qu’un jeune enfant qui lui plairait fût surpris de la beauté et de la richesse de ses habits, prendrait plaisir à voir l’étonnement qu’il en aurait, Notre-Seigneur n’a pas désagréable que nous autres femmes considérions avec admiration les trésors renfermés dans ses divines paroles, que nous nous flattions de la créance d’y comprendre quelque chose, et que nous fassions part aux autres de nos pensées après qu’elles auront été approuvées par des personnes savantes. Ainsi je ne prétends pas, mes filles, que vous me regardiez en ceci que comme ce prince regarderait cet enfant, ni vous proposer mes pensées qui pourront être mêlées de beaucoup d’impertinences, que comme une consolation que je me donne en les communicant à mes chères filles.

DE QUELLE SORTE SE DOIVENT ENTENDRE CES MOTS DE BAISER ET DE BOUCHE.