Erhalten Sie Zugang zu diesem und mehr als 300000 Büchern ab EUR 5,99 monatlich.
"Perceptions" est une immersion au cœur de l’âme d’une femme qui, face au deuil, a trouvé dans l’écriture une raison de vivre, une voix pour exprimer un amour dépourvu d’autres moyens d’exister. Forte de son expertise en psychologie, l’auteure éclaire ses expériences uniques et saisissantes avec l’Au-delà, qui se sont révélées comme des certitudes bouleversant sa compréhension du monde et de la vie. Ce récit, à la croisée de l’intime et du spirituel, invite à une réflexion profonde sur l’invisible et le pouvoir des mots pour transcender les épreuves les plus sombres.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Diplômée en psychologie et en logopédie – orthophonie –,
Magali Rivière a trouvé dans l’écriture un refuge après la perte de l’homme qu’elle aimait. Ce chemin de résilience lui a permis d’explorer et d’analyser avec profondeur ses expériences uniques de contact avec l’Au-delà.
Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:
Seitenzahl: 228
Veröffentlichungsjahr: 2025
Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:
Magali Rivière
Perceptions
© Lys Bleu Éditions – Magali Rivière
ISBN : 979-10-422-5489-6
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122- 5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122- 4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335- 2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Cet écrit est ma seule voix.
Cet écrit dit ma seule voie.
Même si elle a un long chemin à parcourir, l’eau retourne toujours à l’Océan.
— Tu devrais écrire un livre.
— C’est toi que j’écris.1
5 mois, 26 jours
Ce qui fut désuni, mis en pièce et brisé ; deux redeviendront UN et UN sera entier.
The Dark Crystal, 1982
I would rather spend one lifetime with you than face all the ages of this world alone.
The Lord of the Rings. The Fellowship Of The Ring
J’ai vécu un lien très fort avec un homme, mon « jumeau ». Un lien que nous n’avons ni cherché ni voulu. Un lien qui a été parce que « C’est PLUS FORT ». Un lien d’âmes.
Ce lien a duré 22 mois en cette vie. Et seulement deux mois après ce que j’appellerai la « reconnaissance mutuelle du lien », le diagnostic est tombé : cancer d’un organe interne, de ceux pour lesquels les statistiques sont très défavorables.
Mon jumeau s’est battu 20 mois contre la maladie, avant que son corps ne cède. C’était un budoka, un samurai. Ce qu’il a affronté et traversé est au-delà des mots.
Et par sa mort, j’ai été arrachée à moi-même.
Jamais avant notre LIEN, et surtout jamais avant son départ, je ne me suis vraiment intéressée à la vie après la mort physique. Ma culture et ma foi protestantes me suffisaient, et je pensais que de ma vie, toujours, j’aurais le contrôle…
Je n’étais pas davantage intéressée par les perceptions dites médiumniques. C’était même quelque chose que je rejetais fermement.
Je n’ai découvert la question de l’après-vie, appris et mis des mots sur mes ressentis, que lorsque, à la suite du décès de mon jumeau, j’ai commencé à chercher des pistes de survie intérieure dans l’épreuve que je traverse.
Car nous avons caché l’ampleur et la force du LIEN. À présent, je cache et je tais l’ampleur du deuil.
Le Docteur Christophe Fauré dit que les meilleures conditions du deuil sont celles qui impliquent un entourage soutenant2. Cela ne m’est que peu accessible. Je fais le chemin très seule tant pour ce qui concerne le manque de la personne que pour les perceptions que je reçois.
Il y a beaucoup de deuils à l’intérieur du deuil…
Mais c’est aussi par cette solitude intérieure que je suis poussée vers un univers que j’ai ignoré jusque-là.
Lorsque mon jumeau était encore en vie ici, j’ai réalisé que j’avais des perceptions à travers lui, par lui. J’avais déjà eu des perceptions étant enfant (par exemple, voir les lettres et des mots en couleurs ; très pratique pour mémoriser la forme orthographique des mots…), mais je ne m’y suis jamais arrêtée. Avec mon jumeau, les ressentis se sont ouverts et expansés, comme si le lien me servait de catalyseur. Ces perceptions parlaient de lui, de NOUS. J’essayais de les mettre en mots pour lui, de lestraduire.
Elles étaient magnifiques et me rendaient heureuse3. Parfois aussi, elles me bouleversaient.
De mon jumeau, je ressentais la présence au monde, toutes les vibrations de son être. Et je voyais l’enfant intérieur en lui, un enfant que tous les printemps du monde ne sauraient égaler.
Je le regardais. Je regardais son corps physique, mais aussi, bien au-delà, quelque chose qui n’a pas de nom et qui émanait de lui. Ce quelque chose qui venait de l’intérieur et de l’extérieur de lui, et dans le présent, et dans le passé, se posait sur son visage, dans ses yeux. Mon jumeau pouvait être transfiguré sans en avoir conscience. Mais moi, je voyais sur son visage et dans ses yeux ce quelque chose d’une beauté incroyable et troublante.
Je trouvais qu’il portait un esprit de la Nature sur son visage. Il avait un visage d’elfe sylvestre et des yeux couleur de forêt. Je lui disais que regarder dans ses yeux, c’était pour moi comme être un oiseau en vol.
Il avait une gestuelle et une manière de se mouvoir dans l’espace qui me fascinaient, une gestuelle de félin. Jaguar sur le tatami. Guépard ou parfois chat, hors du tatami. Et les objets qu’il manipulait semblaient obéir à la volonté de ses mains.
De tout son être, il avait en lui la beauté du geste.
Oui, il avait, cachée en lui, la plus belle masculinité qu’il m’ait été alors donné de percevoir et de contempler ; un principe Yang abouti4. Et les mots « Tu ES beau » étaient comme un cri qui venait des profondeurs de mon être, comme une vérité sans âge et sans limites d’espace.
Une fois, j’ai vu la Vie en lui, la vie qui se battait, une vie qui est plus forte que tout. Je ne pouvais pas savoir que cette vie que j’ai contemplée allait au-delà de sa mort physique. Je suis incapable de dire pourquoi je sais que c’est la Vie que j’ai vue en lui, mais je le sais. Et encore maintenant, lorsque j’y repense, cette vision est là devant mes yeux et dans tout mon être. Et de la nature de cette vision, il n’y a pour moi aucun doute possible. Cela EST.
Mais je peux essayer de décrire comme j’ai essayé de lui décrire. J’ai dit : « Je vois la VIE en toi, l’essence même de la vie. C’est comme une colonne spiralée, aux multiples couleurs, des chaudes aux froides. Cette colonne ne cesse de s’enrouler vers le haut, elle bouge, elle est mouvement. Elle scintille comme le soleil sur l’eau, et elle ressemble à une aurore boréale. »
J’ai cherché des photos qui puissent montrer ce que j’avais vu. Mais chaque photo ne montrait qu’un aspect isolé. Il aurait fallu pouvoir les unir en une seule et même merveille.
Plusieurs semaines après avoir eu cette vision, alors que j’étais assise sur le bord de la baignoire après ma douche, j’ai ressenti en moi la même chose l’espace d’une à deux secondes. Et je me suis sentie merveilleusement bien, en paix et unifiée.
Plusieurs fois, j’ai dit à mon jumeau : « Il y a en moi pour toi quelque chose qui m’habite et me dépasse. C’est pour toi, et ça ne peut pas être pour quelqu’un d’autre. Tu dois trouver quoi en faire, sinon, ce sera perdu. »
« Je te regarde dehors et dedans, etje suis si heureuse. Tu es un ÊTRE MAGNIFIQUE. »5
Je disais que « NOUS » est un taiji6 d’eau et de feu.
Il disait que « NOUS » est 合 (« aï », harmonie, unité).
Lorsque NOUS était seul au monde, peu importe le lieu, peu importe la situation, NOUS a été « Un et unique ».
Jamais tant qu’il a été là, je ne me suis posé la question de la naturede ce que je recevais, de ce que je vivais. C’était là, merveilleux et puissant.
À présent, je mets des mots, des qualificatifs, sur ce que je ressens.
Je suppose que toute personne en deuil, qui plus est lorsqu’elle est grandement emmurée dans le silence, cherche à avoir des nouvelles de l’être cher décédé7.
Dans les jours qui ont suivi son départ, sous le choc, je me suis dit : « ça ne peut pas finir comme ça ! Avoir eu tant d’harmonie et puis, d’un seul coup, plus rien ! » Instinctivement, j’ai tapé « Vie après la mort » sur internet, et j’ai découvert le livre de Stéphane Allix, « Le Test »8, puis des vidéos-entretiens du Docteur Jean-Jacques Charbonier, d’Henri Vignaud et de Reynald Roussel9.
Mais très rapidement, j’ai également eu des signes de mon jumeau.
Comment ai-je compris que je recevais des messages de lui ? Comment fais-je pour différencier ce que mon mental produit de ce qui vient réellement de mon jumeau ? La réponse est : par contraste.J’ai l’intime conviction que ma psyché, mon mental, mon corps, ne peuvent produire ce que je reçois. Les transmissions se sont imposées et s’imposent à moi comme venant de l’extérieur de mon être.
Prenons l’exemple des rêves : il a fallu des années pour que ma psyché intériorise que je suis diplômée en logopédie et que je n’ai plus besoin de chercher la salle d’examen… ça peut prêter à sourire, mais c’est vrai.
À présent, je ne fais plus ce type de rêve. En revanche, je cours toujours après des trains qui parfois partent dans le mauvais sens, je cherche mon chemin dans des villes tentaculaires, j’arrive en retard et débraillée sur le tatami, etc.10
Et de mon jumeau, je ne rêve que de l’absence…
Mes rêves sont souvent stressants, parfois comiques, mais leur fond n’est généralement guère agréable. Ils ont une tonalité particulière propre à ce que je dois intégrer et/ou évacuer de ma vie éveillée.
Lorsque mon jumeau vient dans mes rêves, l’énergie est totalement différente, et l’environnement n’a que peu d’importance.
Comme pour toutes les autres transmissions, c’est donc par contraste que j’identifie ce que je reçois comme provenant de l’Au-delà. Je suis convaincue que mon cerveau ne peut pas produire cela11.L’énergie transmise – car au fil des mois, j’ai fini par comprendre que c’est de cela et de rien d’autre dont il s’agit – est magnifique.
Je reviendrai sur ce qui fait à mes yeux12 cette singularité des messages transmis par mon jumeau de là où il est maintenant.
Pour l’instant, je retourne à notre histoire, l’histoire de NOUS.
Quand, après des mois de combat, la maladie s’est aggravée d’un coup, mon jumeau a été hospitalisé. Au troisième jour d’hospitalisation, nous avons pu passer l’après-midi ensemble13, et nous avons pu échanger quelques mots profonds et pleins de sens.
Nous l’ignorions, mais ce furent nos derniers mots.
Incorporations
● Lorsque je suis repartie de l’hôpital, dans la voiture, j’ai soudain eu des sensations physiques très fortes et complètement inconnues, comme si un flux puissant et saisissant parcourait tout mon corps, en se répandant particulièrement dans ma colonne vertébrale, l’occiput et les membres supérieurs. J’ai soudain eu la sensation d’être deux dans le même corps, avec l’impression que la voiture conduisait toute seule. Je ne sentais presque plus mes bras, pourtant je me sentais en sécurité. Je me suis tout de même arrêtée sur l’aire la plus proche, complètement bouleversée par cette immense énergie.
Le lendemain, je suis retournée à l’hôpital, dans le même état d’esprit que la veille. Mais mon jumeau ne pouvait plus parler. Et il n’avait plus la liberté de ses mouvements. Il est décédé un jour plus tard, dans l’après-midi.
● Un mois après son départ, j’ai eu une formation professionnelle. La formation était dense, et j’étais si fatiguée. Je me sentais écrasée par la matière à retenir, et j’avais le sentiment d’être seule au monde avec le deuil.
En repartant chez moi après la première journée de stage, dans la voiture, j’ai soudain été prise par les mêmes ressentis que lors de mon départ de l’hôpital. Cette fois, j’ai vraiment eu la sensation que nous étions deux âmes dans un seul corps.
À nouveau, la voiture conduisait « toute seule ». J’ai préféré m’arrêter.
J’ai eu en ces instants la conviction de la présence de mon jumeau à l’intérieur de moi, et je me suis mise à pleurer et à lui parler à haute voix. Je lui disais que j’étais là et que je l’aimerais toujours.
Ma réaction a été de vouloir le rassurer sur le fait que je tenais debout intérieurement malgré le deuil (alors que je me sentais laminée de chagrin et vraiment épuisée physiquement…).
À la vérité, ce n’est pas lui qui avait besoin d’être rassuré et consolidé intérieurement, c’est moi ! Je ne voulais juste pas l’avouer.
J’estime que sa présence en moi a duré une dizaine de minutes.
Lorsqu’elle s’est estompée, je me suis rendu compte que je ne souffrais plus du tout psychiquement. Je me suis sentie ressourcée tant physiquement que moralement, et je suis retournée en formation le lendemain avec un état d’esprit volontaire.
Cette perception est survenue une troisième fois. Mais elle a été plus dure émotionnellement, car je sentais la présence de mon jumeau, avec l’impression que nous étions chacun derrière une porte et que nous n’arrivions pas à communiquer davantage. Cette fois-là, j’ai réalisé que lorsqu’il vient de là où il est jusqu’à moi, je ressens sa présence. Il est là.
En revanche, je n’ai pas la capacité de faire moi aussi une partie du chemin. Je ne sais pas faire. J’espère apprendre.
Une personne à qui j’ai essayé de parler de ce phénomène a utilisé le mot « possession » ; cela n’a aucun sens pour moi. À mes yeux, on ne peut être possédé que par ce qui nous est étranger, pas par ce qui nous est semblable.
Ce phénomène est arrivé une dernière fois (à ce jour) lors d’une séance chez une personne d’une extrême bienveillance et d’un immense secours, pratiquant le magnétisme.
Rêves
Dans la semaine qui a suivi le décès, j’ai vécu trois rêves qui m’ont marquée :
● Durant le premier, je suis à une table avec d’autres personnes de l’entourage de mon jumeau. Il arrive, il s’installe à côté de moi, et me prend doucement la main. Je réalise que seule moi peux le voir et l’entendre. Il me transmet : « Je suis heureux que tu sois là », et je réponds : « Je suis aussi heureuse que tu sois là », mais dans le même temps, je me dis : « Il ne sait pas qu’il est mort ». Et je me réveille.
● Dans un deuxième rêve, extrêmement court, je vois un plan d’eau et j’ai la vision de mon jumeau devant ce plan d’eau, mais j’ai du mal à le reconnaître physiquement. Il semble nettement plus jeune et a un air euphorique.
Cette image me gêne ; j’ai l’impression que ce n’est pas le même homme et pourtant, c’est lui. Je me réveille.
Dans les jours qui suivent, je reçois une clé USB avec des documents concernant l’art martial que mon jumeau enseignait. Il était mon Sensei14.
Il y a des photos. Je les regarde toutes, et je tombe sur une photo prise durant un stage ayant eu lieu il y a plusieurs années15, correspondant exactement à la vision du rêve !
● Dans le troisième rêve, il est à l’hôpital, en souffrance, et me demande de le « sortir de là ». Je l’enlace et je me réveille.
Les trois rêves m’ont rendue très malheureuse, car les trois me faisaient ressentir que mon jumeau ignorait qu’il était décédé. Et je me suis dit : « Je n’ai pas la force de le lui dire. »
Ces rêves et des ressentis transmis alors que j’étais éveillée m’ont poussée à chercher une personne capable d’informer mon jumeau de son décès.
Lorsque cela a été fait (même s’il y a eu dans la démarche effectuée par la tierce personne un caractère qu’a posteriori, j’ai jugé très intrusif16), les rêves ont changé. J’ai reçu ensuite des messages positifs, très souvent magnifiques.
● Voici le premier rêve qui m’a rendue heureuse, peu de temps après le décès de mon jumeau : je nous vois chez lui. Je vois mon jumeau de dos. Il est assis sur son canapé. Je lui propose de masser ses épaules pour le soulager. Et je dis quelque chose qui dans ma réalité éveillée n’a pas de sens. Je dis : « J’ai appris un massage qui enlève les douleurs. »17.
Et là, mon jumeau se retourne. Je vois son visage. Son visage est magnifique ; il n’est que lumière et sourire. Et il me « dit » : « Tu as enlevé beaucoup de poids et de douleurs, de mon corps et de mon âme. »
Et je me suis réveillée.
● Il y a eu quelques rêves difficiles émotionnellement, mais ils ont eu valeur de verbalisation pour des événements ou des émotions dont nous n’avons pas eu la possibilité de parler lorsque mon jumeau était là physiquement.
En fait, il y a eu deux rêves de ce type. Je relate ici le premier.
Je me vois dans l’appartement de mon jumeau (qui n’est pas son véritable appartement d’ailleurs). Nous sommes en train de vider ce logement. Il y a là une personne que mon jumeau a connue, et cette personne vide les lieux avec moi.
Elle me parle de lui, mais de façon froide et mécanique. Cela me terrifie, mais je ne dis rien.
Et soudain, entre deux pièces, mon jumeau est là, devant moi. Je lui dis : « Mais pourquoi vidons-nous ton appartement puisque tu es là ? »
Ses lèvres ne font aucun mouvement, mais il me répond : « Je suis là maintenant avec toi. Mais tu ne te rappelles pas ? Je suis mort/passé de l’autre côté. »
Puis, instantanément, nous nous retrouvons seuls dans une pièce adjacente. Là, mon jumeau s’adresse à nouveau à moi. Je vois d’abord des larmes sur son visage, et c’est si dur. Mais il me dit : « Je ne pouvais pas entendre tout ce que tu as reçu pour moi quand j’étais incarné. Mais maintenant, je sais que c’est vrai ».
Et à cet instant précis, je ressens une immense joie. Et je ressens qu’il ressent une immense joie. Et je ressens qu’il ressent que je ressens une immense joie. Il m’enlace et me serre très fort contre lui.
Je me réveille.
● Voici un autre des plus beaux rêves que j’ai reçus.
Outre la joie qu’il m’a apportée, il été marquant pour moi, car il représente le moment où j’ai vraiment compris que mon jumeau s’adressait à moi par télépathie18.
Je me vois dans un village, comme aux alentours d’un terrain de sport ou de pétanque. Ce qui est sûr, c’est que je me vois en plein air. L’endroit n’est pas très ensoleillé, mais il ne pleut pas. Il y a des gens à une centaine de mètres, mais je ne vois pas leur visage.
Soudain, je vois mon jumeau près de moi. Je comprends instantanément dans le rêve qu’il n’y a que moi qui puisse le voir. Il porte un jean et un pull léger, qu’il aimait bien. En une fraction de seconde, il est tout contre moi, et il me prend et me serre dans ses bras. L’instant est merveilleux. Je sens tout son amour, toute sa tendresse. Je sens la chaleur de son corps, les vibrations de son être retrouvant le mien. Il me serre très fort contre lui.
Et tout aussi soudainement, il me parle, il s’adresse à moi. Pourtant ses lèvres ne font aucun mouvement, et aucun son de sort de sa bouche.
Mais de tout son être, il me dit : « Nous nous retrouverons, et je te serrerai dans mes bras pour toujours ».
Et je me suis réveillée…
C’est vraiment un des plus beaux messages que j’ai reçus de mon jumeau depuis qu’il est parti, car il met une immense lumière sur le chemin qu’il me reste à faire dans ma vie incarnée, sans sa présence physique.
J’ai fait plusieurs autres rêves comme celui-ci, chaque fois à plusieurs semaines d’intervalle.
Chaque fois, ce sont des cadeaux magnifiques, inestimables. Ce sont des sources d’énergie.
Dans les rêves que ma psyché produit, je ne sais pas que je rêve, et très souvent, je subis le rêve.
Dans les rêves où mon jumeau vient (les « songes » pour reprendre un terme du médium Reynald Roussel).
— Je sais que mon jumeau est décédé et que je rêve.
— Je sais qu’il sait qu’il est décédé.
— Il sait que je sais qu’il est décédé.
Alors, réunis pour une étincelle de temps hors du temps, nous avons tous les deux la consciencede la beauté et de la fragilité de l’instant.
Ainsi, des mois et des mois après le décès, je n’écris plus le mot « rêve », dans mon journal de bord. J’utilise à présent le mot « songe ». En effet, je pense à présent qu’un rêve est produit par ma seule psyché, alors qu’un songe est un rêve partagé par deux consciences.
● 21 mois
Une nuit où je rêve beaucoup. Je me vois dans des endroits dont certains pourraient ressembler à des lieux que j’ai connus quand j’étais aux études, notamment une grande maison.
Je rêve en plusieurs fois, mais je me retrouve toujours dans cet endroit. À un moment donné, je vois à un étage, des gens que je ne connais pas, des adultes, comme des ouvriers qui sont là et qui font des réparations, des travaux, peut-être électriques. Je les regarde et en aucun temps, mon jumeau est là. Je le vois et je suis si heureuse de le voir. Cela fait si longtemps et il me manque si fort. Il est avec ces personnes et il les aide. Il est comme en vêtements de travail. Il me voit aussi et il me regarde.
Je m’approche fébrilement de lui ; je lui fais la bise. Je suis déjà heureuse de cela, car je suis tout près de lui. Mais il m’attire vers lui. Il m’entoure de ses bras et me serre contre lui. Je ne sens pas tous les contours de son corps, mais je sens la chaleur de son être. Il m’enveloppe de lui. Je le sens contre moi, je me sens contre lui. Nos deux visages sont tout proches, ils se touchent, et je suis si heureuse. Il me parle. Au départ, j’ai l’impression que les autres gens peuvent entendre. Mais je comprends rapidement qu’il n’y a que moi qui l’entende, car il me parle à l’intérieur de moi, par télépathie. Et pourtant, les mots, ses mots, me sont audibles avec une clarté parfaite.
En ces instants, je sais que mon jumeau n’est plus dans ma réalité éveillée, mais je ne sais plus depuis combien de temps. J’ai l’impression qu’il a dû partir quelque part pour se reposer. Je sais sans le savoir qu’il est décédé. Et il me parle en me serrant contre lui. Il me dit : « Je suis désolé, je sais que c’est dur pour toi de ne pas me voir. Je sais que c’est si dur. Mais je dois faire ça. Je sais que c’est dur pour toi parce que cela fait trois semaines qu’on ne s’est pas vus. Mais je dois faire ça. Je voudrais tellement que tu sois heureuse (…) ». Et il me nomme alors, avec tout son amour et toute sa tendresse, en reprenant les derniers mots écrits qu’il a eus pour moi dans sa vie incarnée. Il me serre encore fort contre lui, son visage tout proche du mien, son visage qui touche tendrement le mien.
Et je me réveille.
Je crois qu’il est à peu près 4 heures du matin. Je ne suis pas très bien réveillée et je dois me concentrer pour me resituer dans le temps et dans l’espace. Je me dis : « Trois semaines, ça fait combien de jours ? Trois semaines, cela fait 21 jours. » Et je réalise qu’en ce jour, cela fait 21 mois que mon jumeau est parti…
Cela fait des mois que je n’ai pas reçu un songe comme celui-là. C’est un cadeau magnifique. J’ai ressenti tout son amour pour moi et toute sa conscience de ce que je ressens. Et j’ai moi-même ressenti ce qu’il souhaiterait pour moi. J’ai ressenti aussi sa confiance dans le fait que nous nous retrouverons. Mais il sait que pour moi, c’est long et si dur, alors que lui ne le vit pas de la même manière, car il n’est plus incarné.
J’ai tout de même ressenti que pour lui, même s’il ne le dit pas, ce n’est pas facile, la situation n’est pas facile. Je sentais les vibrations de son être et ces vibrations ne mentaient pas.
Elles me disaient que la séparation est aussi difficile pour lui, également parce qu’il sait que j’en souffre.
Alors, je lui promets, par amour pour lui, de faire tout ce que je peux pour attraper au vol tous les bonheurs que je pourrai encore ressentir en cette vie.
● Presque trois ans après le décès. Je rêve19. Soudain, je me vois devant une maison où j’ai habité lorsque j’étais aux études. Je suis au pied de la maison qui fait plusieurs étages. Et tout aussi soudainement, je vois mon jumeau assis de dos sur le bord d’une des fenêtres du dernier étage avant les combles, une des fenêtres de la cuisine.
Je veux y aller, je veux le rejoindre, je ressens que l’occasion est inespérée. Je sais que je suis entre deux mondes. Je sais qu’il est entre deux mondes.
À ce moment-là, un homme s’interpose dans la cour. Il ressemble à quelqu’un que j’ai connu et que j’ai toujours beaucoup apprécié, mais je sais que ce n’est pas lui, que ce n’est pas sa conscience. C’est un « trompeur » comme de nombreuses entités du même type auxquelles j’ai été confrontée dans mes rêves. Mais je ne veux pas que ce rêve reste rêve, je veux que ce rêve devienne songe si ma conscience parvient à se libérer.
L’entité qui s’interpose me dit : « Tu ne peux pas le voir. De toute façon, il t’a oubliée et il ne pense plus à toi ! »
Je réponds : « Je ne vous crois pas et c’est bien ce qu’on va voir ! »
Et je me dégage. Et j’avance vers l’entrée de la maison.
La porte est ouverte. Fébrile, je m’apprête à gravir le plus rapidement possible les escaliers en colimaçon. Mais à peine ai-je passé l’entrée de la maison que je me retrouve devant mon jumeau. Il est là devant moi. Je n’ai même pas besoin de traverser la pièce. Je suis devant lui. Il est rayonnant et en santé. Plus jeune que lorsqu’il est parti et en même temps semblable. C’est LUI, intensément lui, c’est-à-dire, ce qu’il a été pour moi et ce qu’il est à présent. Il ne dit rien. Il me sourit. Je m’approche. Et là, j’ai un réflexe de petite fille qui s’est battue trop longtemps, qui a lutté trop longtemps. Je me mets au creux de ses bras qui se ferment tendrement sur moi, et je pose ma tête sur sa poitrine. Je ressens une immense énergie. Par l’énergie et par elle seulement, mon jumeau me parle. Je n’ai plus besoin d’autre chose. L’énergie est tout. L’énergie est tout LUI. Je relève la tête. Il me sourit encore intensément.
Et je me réveille.
Visions
● Lorsque mon jumeau était encore en vie ici, il aimait poser sa tête sur mes genoux, et je caressais ses cheveux. C’étaient des moments paisibles et merveilleux. Nous étions seuls au monde, dans l’instant présent.
Ces moments sont devenus d’autant plus précieux que les douleurs dues à la progression du cancer laissaient de moins en moins de répit à mon jumeau, malgré son impressionnante résistance physique et morale.