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Plagiocéphalie, que veut dire ce nom? Il désigne une déformation crânienne (un méplat) de plus en plus fréquente chez l'enfant apparaissant dès la naissance ou dans les premiers mois qui la suivent. Et en quoi l'ostéopathie peut-elle quelque chose pour traiter ce problème ? On accuse aujourd'hui le couchage des enfants sur le dos (afin d'éviter le risque de mort subite du nourrisson), mais depuis des milliers d'années, les nourrissons sont couchés sur le dos et la plagiocéphalie n'a pas été remarquée comme étant un problème fréquent au cours des siècles. Dans cet ouvrage, Agnès Pierson nous présente de manière claire et directe sa vision ostéopathique en rapport avec la plagiocéphalie et, plus concrètement, à l'une des origines de cette dernière. Ce qu'elle exprime repose sur une expérience clinique d'une vingtaine d'années et des données d'anatomie et de physiologie connues. Dans le fond, ces informations sont encore quasiment inconnues du public aujourd'hui. Le regard porté sur la plagiocéphalie crânio-sacrée qu'elle transmet est le reflet et le témoignage de son expérience, ses connaissances et surtout de sa sensibilité et de sa passion envers les plus petits. Sous la forme d'une annexe, elle a également esquissé un bon aperçu de cette science et cet art de la vie et du vivant qui est l'ostéopathie. Elle souhaite que ses propos puissent servir à orienter les parents des enfants qui traversent cette situation, mais aussi aux thérapeutes qui peuvent être au contact de ces enfants, afin de rejeter des a priori et de regarder les choses autrement.
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Seitenzahl: 108
Veröffentlichungsjahr: 2020
À Claire et Héloïse, pour éclairer mon chemin de vos sourires. À Hervé, mon mari qui œuvre dans l’ombre, pour ta présence et ta qualité d’Être.
Merci Laurence pour le temps consacré à la lecture et pour tes questions pertinentes.
À mon amie Caroline, pour la justesse de tes remarques et pour ton soutien de longue date.
À toi, Miguel, pour ta présence, ton amitié depuis tant d’années. Parce que le regard suffit à se comprendre.
À toi, Virginie pour avoir su transcrire au plus juste, mes idées à travers tes dessins. Pour ton talent, nos échanges précieux, je te suis reconnaissante.
À Camille et Valérie pour la réalisation infographique des illustrations et pour votre patience. Un grand merci.
À toi Pierre pour ta confiance depuis 20 ans, pour ton aide technique et informatique à la réalisation de cet ouvrage. Mais avant tout pour m’avoir ouvert le chemin d’une pratique répondant aux principes de la Vie, subtile et combien cohérente.
À tous mes petits patients, mes « petits bouts », à leurs parents pour leur confiance.
Remerciements
Avant-propos
Introduction
L’ostéopathie
Pourquoi ce livre ?
Début d’un constat
À qui s’adresse cet ouvrage ?
Démarche à suivre
La plagiocéphalie
Définition
Fréquence
Classification
Étiologie
Origine crânio-sacrée
Autres origines
Notions simples d’anatomie
Le crâne osseux
L’origine
La croissance
Le tissu conjonctif
La dure-mère
Rôle mécanique
Rôle immunologique
Les organes
Les muscles
Les ligaments
Les tendons
Les fascias
Le système liquidien corporel
Le liquide céphalo-rachidien
Le système cardio-vasculaire
Le système lymphatique
Le crâne, une partie d’un tout
Un des mécanismes de la plagiocéphalie
Le constat
Les conditions de survenue côté bébé
« Géologie » comparative
Pourquoi vers 3 à 4 mois ?
Les conditions de survenues environnementales
Conclusion
Prise en charge ostéopathique
Anamnèse
Circonstances et antécédents
Les troubles associés
Stades de développement moteur
Examen clinique ostéopathique
Le schéma spontané du corps
La forme du crâne
Les photos
Principes de traitement
Premier temps
Second temps
Troisième temps
Le traitement proprement dit
Libérer
Le rythme des séances
L’enjeu de la croissance
L’interaction* thérapeute/ nourrisson
La mémoire du toucher
Le contact tactile
Une expression
Conseils aux parents
Le positionnement de l’enfant
Le portage
Le couchage
Les stimulations lors des phases d’éveil
Les accessoires
Autres thérapies
La kinésithérapie
Le traitement orthopédique
Les parents
Quand consulter ?
La plagiocéphalie ne constitue pas le motif de consultation
La plagiocéphalie constitue le motif de consultation
Attentes parentales
Les questions sont nombreuses
La nature des attentes
La durée du traitement
L’esthétique
La fonction
Contribution parentale
Définition
Fréquence
Étiologie
Tableau clinique
Cas du torticolis sans plagiocéphalie
Cas du torticolis avec plagiocéphalie associée
Conclusion
Annexe 1 Histoire de l’ostéopathie
Les pionniers
Andrew Taylor Still (1828-1917)
Contexte historique
Contexte environnemental
Un visionnaire
La transmission
William Sutherland (1873-1954)
Une rencontre
Des hypothèses
Rollin E.Becker (1910-1996)
Annexe 2 L’ostéopathie
Méthode naturelle et manuelle
L’homme est récepteur
L’homme est émetteur
Annexe 3 Le tissu conjonctif
Quel est ce tissu conjonctif ?
Rôles du tissu conjonctif
Siège des tensions
Tissu conjonctif et schéma ostéopathique
Annexe 4 De la santé au symptôme
Le symptôme
La cause
Cas clinique
Conclusion
Glossaire
Bibliographie
Lectures conseillées
Plagiocéphalie ou « tête plate » ce drôle de nom désigne une déformation du crâne du nourrisson lui conférant une forme asymétrique. Une partie du crâne, généralement la partie postérieure, est souvent de manière non symétrique, plus plate que la normale.
Le système médical la décrit comme une anomalie bénigne qui se résorbe avant l’âge de deux ans et résulte de la position couchée sur le dos du bébé.
Pour une affirmation juste, deux affirmations sont tout à fait contestables.
Ce qui est juste, c’est que la plagiocéphalie est la plupart du temps bénigne, c’est-à-dire qu’en dehors de l’aspect esthétique elle n’a pas de conséquence sur le développement psychomoteur de l’enfant. Voilà qui est rassurant, mais qui conduit bien souvent à la négliger parce qu’elle n’induit pas de risque majeur.
En revanche deux affirmations sont à discuter.
La première dit que la plagiocéphalie se résorbe spontanément avant l’âge de deux ans. Cela est vrai lorsqu’elle est peu importante, mais c’est très loin d’être toujours le cas. Nous autres ostéopathes qui nous intéressons à la forme et aux mouvements profonds du crâne (oui, nous faisons partie de ces originaux qui pensent qu’un crâne bouge…), sentons bien qu’elle ne se résorbe pas toujours et que même lorsque cela semble le cas en apparence, le contact intime avec les tissus du crâne indique que reste bien souvent une limitation dans les mouvements très profonds des structures impliquées qui auront des conséquences à long terme sur la statique de tout le corps de l’individu.
La seconde dit que la plagiocéphalie résulte de la position couchée sur le dos du bébé. Voilà qui est totalement faux. Un peu de bon sens, s’il vous plaît ! Depuis des millénaires, on fait dormir les enfants sur le dos et la plagiocéphalie n’a jamais été aussi fréquente qu’aujourd’hui. De plus, cette explication ne dit pas pourquoi la plagiocéphalie est très souvent non symétrique, c’est-à-dire que le plat est situé d’un côté et non au centre.
D’autres explications sont donc à chercher.
Sur Internet, le site « Passeport Santé »1 écrit à propos de l’origine de la plagiocéphalie : « La plagiocéphalie positionnelle est de très loin la cause la plus fréquente de plagiocéphalie. Sa fréquence d’apparition a explosé aux États-Unis et en Europe depuis les années 90, à tel point que la presse, comme les médecins, parlent d’une « épidémie de crânes plats ». Il est aujourd’hui avéré que l’origine de cette épidémie est la campagne « Back to Sleep » lancée au début des années 90 par l’American Academy of Pediatrics pour lutter contre la mort subite du nourrisson, qui conseillait aux parents de coucher leur nourrisson sur le dos exclusivement au cours de la première année de vie. »
Alors, comme nous le disions, que l’on fait dormir les bébés sur le dos depuis des millénaires et que la plagiocéphalie n’a pas été notée comme un syndrome particulièrement fréquent (toutes les personnes dont on voit des représentations au cours des siècles n’ont pas la tête plate…), pourquoi y a-t-il une recrudescence si importante à partir des années 1990 ? N’y aurait-il pas quelques facteurs importants qui, dans cette période de l’histoire, auraient changé, permettant de comprendre le pourquoi de la recrudescence de cette pathologie ?
Grâce à William Garner Sutherland, qui a formalisé l’approche crânienne de l’ostéopathie les ostéopathes peuvent aujourd’hui proposer des réponses qui, même si elles ne sont pas acceptées par le système médical (qui ne reconnaît pas l’approche crânienne comme valide) nous fournit quelques réponses pertinentes.
Un premier élément peut venir de la grossesse elle-même. Les conditions de vie de la femme enceinte se sont profondément modifiées dans la seconde partie du XXe siècle : femmes au travail, soumises au stress, abreuvées avant leurs grossesses de produits hormonaux destinées à éviter les grossesses non désirées. Dans son livre Grossesse hormones et ostéopathie – Le syndrome du rez-de-chaussée notre confrère Bruno Conjeaud propose une explication intéressante dans laquelle l’utérus ne peut s’épanouir suffisamment facilement pour offrir au fœtus en développement tout l’espace dont il a besoin. Cette condition augmente les compressions des structures de l’enfant au-delà de la normale et peut ainsi, si la position de l’enfant le permet, induire des restrictions dans ses tissus profonds avant même qu’il ne naisse.
Un second élément vient du développement de l’interventionnisme médical lors du processus de fin de grossesse et surtout de l’accouchement, notamment, la généralisation de la péridurale et l’utilisation d’ocytociques, hormones qui ont la propriété d’augmenter les contractions de l’utérus. Hélas, les contractions ainsi provoquées sont souvent violentes et augmentent les contraintes mécaniques sur la base du crâne de l’enfant de manière parfois trop importante.
Ce phénomène est peut-être bien également une des raisons des morts subites, notamment lorsque l’on fait dormir le bébé sur le ventre : la rotation obligatoire de la tête peut induire, en cas de restriction de la base du crâne, des compressions de structures vulnérables (notamment le Xe nerf crânien), déclenchant un syndrome vagal aigu aboutissant à la mort subite.
Il est tout à fait exact que le fait de ne plus coucher le bébé sur le ventre a entraîné une diminution spectaculaire du nombre de morts subites. Mais cela n’a rien changé aux problèmes de compression de la base du crâne et donc les facteurs privilégiant la plagiocéphalie sont demeurés inchangés.
Ce n’est donc pas le fait de coucher les enfants sur le dos qui est la cause de la plagiocéphalie. Mais lorsqu’elle existe, cela peut effectivement être un facteur aggravant, parce qu’alors la tête s’en vient systématiquement s’appuyer sur la partie plate. Donc facteur aggravant, d’accord, facteur déclenchant, certainement pas.
Ce que nous présente notre consœur Agnès Pierson, c’est le point de vue de l’ostéopathe sur le problème de la plagiocéphalie positionnelle. Ce qu’elle écrit repose sur une expérience anatomique, physiologique et clinique d’une vingtaine d’années. Elle a donc tout le recul nécessaire pour oser affirmer ce qu’elle affirme. Elle nous explique ce qui, du point de vue de l’ostéopathe, peut expliquer la création et l’apparition de la plagiocéphalie. Elle a aussi découvert que si le problème se manifeste au niveau du crâne, son origine n’est pas forcément crânienne et elle nous dit pourquoi. Voilà tout l’intérêt de cet ouvrage, écrit simplement et destiné aux personnes du grand public. Il leur apporte des réponses que le système médical n’apporte pas et du même coup des solutions simples, sans danger et bien souvent très efficaces.
Ce livre est à faire lire à toute personne qui a un enfant présentant une plagiocéphalie et à toute connaissance qui est dans ce cas. Cette information est à diffuser le plus largement possible.
Pierre Tricot, ostéopathe.
1 Sur Internet : https://www.passeportsante.net/fr/Maux/Problemes/Fiche.aspx?doc=plagiocephalie
Andrew Taylor Still (1828-1917) père de l’ostéopathie a œuvré toute sa vie à la compréhension du fonctionnement du corps humain. Il est à l’origine d’une médecine naturelle et manuelle.
Sans un contexte environnemental favorable, cette nouvelle vision de l’homme et de la santé*2 n’aurait pas pu voir le jour.
Pour situer le contexte, c’est l’époque retracée dans le film « la petite maison dans la prairie ».
En pleine conquête de l’Ouest, dans le Midwest américain, les conditions de vie des pionniers étaient extrêmes. La médecine était rudimentaire et pauvre : calomel3, drogues, alcool constituaient les remèdes de base.
Confronté à une telle impuissance face aux maladies, Still s’est posé des questions existentielles sur la nature humaine, la vie*, la maladie et la santé.
Inspiré par des rencontres salutaires, il a cherché les solutions inhérentes au corps lui-même et non plus des solutions venues et imposées de l’extérieur.
Cette quête a puisé ses racines dans l’observation du corps (anatomie, dissection), le fonctionnement du corps (physiologie), l’observation de l’environnement et de la nature.
Cette médecine manuelle vise à équilibrer le système corporel physique, émotionnel et spirituel dans le but de rester en bonne santé.
D’autres ostéopathes de renom ont contribué, à la suite de Still, au développement de l’ostéopathie : William Garner Sutherland (1873-1954), Rollin Becker (1910-1996) pour ne citer qu’eux.
Une annexe est consacrée à l’histoire et la compréhension de l’ostéopathie à la fin de cet ouvrage (page 79).
Il m’est apparu nécessaire d’apporter un regard différent sur la plagiocéphalie de plus en plus fréquente. En effet, le couchage du nourrisson sur le dos est tenu pour responsable de cette asymétrie crânienne. Depuis les années 1990 le nombre de plagiocéphalies est en augmentation et cette période coïncide avec les recommandations du couchage sur le dos dans la prévention de la mort subite du nourrisson. Application des recommandations de l’American Academy of Pediatrics (AAP) lancée en 1992. Il n’a fallu qu’un pas pour y prédire une relation directe de cause à effet*.
Néanmoins la plagiocéphalie n’est pas la conséquence directe d’un couchage sur le dos, même si ce dernier peut aggraver cette déformation.
Le constat lors de mes pratiques faisait justement apparaître une incohérence entre la cause évoquée (couchage sur le dos) et la déformation crânienne. Les tensions* ressenties dans mes mains ne se situaient pas toujours au crâne, loin de là même.
Entre le symptôme* et la réalité palpatoire doit exister une cohérence.
Les tensions ressenties dans mes mains se situent sur un axe entre le sacrum et le crâne. Elles sont souvent plus fréquentes au sacrum qu’au crâne.