Plus jamais ça ! - Evrald Pantelique Ndetiri - E-Book

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Evrald Pantelique Ndetiri

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Beschreibung

Le 18 décembre 1998 restera à jamais gravé dans la mémoire des Congolais. C’est en effet ce jour qu’une nouvelle guerre civile a éclaté dans le sud de Brazzaville, causant des déplacements massifs de la population et endeuillant de nombreuses familles. Depuis cet épisode sanglant, le pays ainsi que les citoyens sont en proie à un traumatisme profond. Ce livre est une invite à agir pour bâtir un avenir meilleur.


À PROPOS DE L'AUTEUR


Membre actif du mouvement citoyen Ras-le-bol et de certaines associations qui dénoncent la violation des droits de l’Homme, Evrald Pantelique Ndetiri se sert de sa passion pour l’écriture afin de partager les expériences difficiles qu’il a vécues en matière de conflit armé. Par ce même canal, il dénonce la barbarie et laisse un héritage à la génération future pour une meilleure prise de conscience.

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Seitenzahl: 91

Veröffentlichungsjahr: 2023

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Evrald Pantelique Ndetiri

Plus jamais ça !

© Lys Bleu Éditions – Evrald Pantelique Ndetiri

ISBN : 979-10-377-9211-2

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

À ma très chère épouse Nanette Ndetiri

Nos enfants Esther, Lucas et Joyce Ndetiri

Nos frères et sœurs

Nos mamans Béatrice Malanda et Victoire Boueno

Toutes les personnes

ayant contribué à l’écriture de ce livre.

Sans oublier toutes les victimes des guerres civiles du Congo en particulier Ducidrel Erdery Ndetiri et partout dans le monde ainsi que leurs familles.

Préface

Pays de l’Afrique centrale, notre beau pays le Congo, pays de Marien Ngouabi comme on l’appelle, Brazza la verte, Ponton la belle, Dol city…

Pays riche en ressources naturelles, et qui offre de nombreuses opportunités d’investissement productif. Il accueille également des sommets nationaux et internationaux, réunissant des personnalités importantes pour prendre des décisions majeures à tous les niveaux.

En outre, le Congo est une destination touristique prisée, en raison de l’hospitalité chaleureuse qu’il réserve à ses visiteurs venant de partout dans le monde et de sa diversité culturelle.

Il est important de rappeler que notre beau pays le Congo a connu de nombreux défis et événements tragiques au cours de son histoire. Il a traversé trois guerres civiles au cours de ses trente dernières années et a été témoin de nombreuses violences qui ont malheureusement causé la perte de nombreuses vies humaines. Les familles ont été dévastées, les parents ont été séparés de leurs enfants et ces derniers ont parfois été livrés à eux-mêmes sans aucune assistance, à l’image des poussins qui sont abandonnés par leur mère poule peu de temps après leur naissance. Cependant, malgré ces difficultés, le peuple congolais a montré une grande résilience et une détermination à surmonter ces défis pour construire un avenir meilleur pour eux-mêmes et pour leur pays.

Parmi ces guerres civiles, on parle de celle de 1993, qui a opposé les ethnies du Pool et de la Bouenza, souvent appelées les Tchèques et les Nibolaiks.

Malheureusement, cette guerre a été alimentée par le tribalisme, conduisant à la perte de vies et de biens pour de nombreux Congolais. Des quartiers de Brazzaville tels que Diata et Moutabala (les Nibolaiks s’attaquaient aux Tchèques) ont été le théâtre d’affrontements violents entre les deux groupes ethniques, tout comme Moukoudzigouaka et Bacongo (les Tchèques s’attaquaient aux Nibolaiks).

Les témoignages de cette période sombre de notre histoire font état d’atrocités inimaginables, comme l’élimination de nouveau-nés à l’aide de mortiers et de pilons, témoignant d’une haine insensée entre les deux groupes. Il est triste de constater que de telles atrocités ont été commises simplement parce que certains se sont considérés comme supérieurs aux autres en raison de leur origine ethnique.

Il est également important de mentionner la guerre civile du jeudi 5 juin 1997, qui a opposé l’ancien président Pascal Lissouba et l’actuel président Denis Sassou Nguesso. Les milices des deux présidents, les « Cocoyes » pour monsieur Pascal Lissouba et les « Cobras » pour monsieur Dénis Sassou Nguesso, se sont affrontées, conduisant finalement à la victoire du président Denis Sassou Nguesso et à son retour au pouvoir avec l’aide de l’Angola, qui a fourni des armes et des munitions.

Il convient de souligner aussi, la guerre civile du vendredi 18 décembre 1998, qui a vu s’opposer cette fois-ci le président Denis Sassou Nguesso et la milice de l’ancien maire de Brazzaville et Premier ministre de l’époque de la guerre du 5 juin, Bernard Bakana Kolélas, également connu sous le nom de « Ya Bekol », sous la supervision du révérend pasteur Frederic Binsamou, également connu sous le nom de « Pasteur Ntumi » ou « Ta Ntumi ». Nous nous attarderons davantage sur la guerre civile de 1998.

Il sied de noter qu’au début, beaucoup d’entre nous croyaient que le révérend était un allié direct de Ya Bekol et qu’il avait sous sa charge les Ninjas de Ya Bekol, chose fausse puisque ces Ninjas n’étaient nul autre que les Ntsilulus, adeptes directs du révérend pasteur. La majorité était bien sûr des ex-Ninjas, mais on y retrouvait aussi des personnes qui auparavant souffraient de troubles mentaux et ont été guéries par lui.

Avant-propos

Le vendredi 18 décembre 1998 est une date historique. Elle est marquée dans le répertoire de la patrie comme l’une des dates inoubliables. Cette guerre civile a été la plus terrible de toutes celles que le Congo-Brazzaville a connues jusqu’à ce jour.

Elle est entrée dans l’histoire du pays car bien qu’étant terminée, on continuait d’observer quelques séquelles chez les ex-combattants ainsi que chez la force de l’ordre, qui causait toutes sortes de préjudices à la population de manière volontaire et répétitive.

Après la fin de la fameuse guerre civile du vendredi 18 décembre 1998, d’un côté, il y avait quelques ex-combattants qui étaient rentrés à Brazzaville pour se réinsérer dans la société tout en s’adonnant à diverses activités d’apprentissage. De l’autre côté, d’autres continuaient de se faire remarquer de façon négative, si bien qu’ils ont été expulsés de force de leur quartier général situé vers l’Imprimerie Nationale à Brazzaville par la force publique.

Signalons qu’en occupant cette zone, les habitants ont été obligés de libérer leurs logements et même les écoles privées qui faisaient la fierté du quartier depuis longtemps ont été délocalisées, car tout le monde craignait de cohabiter avec les Ntsilulus. D’ailleurs, il était difficile pour les gens de s’y rendre après 18 heures.

Encore une fois, il n’a pas été facile de déloger les Ntsilulus de leur position, car il a fallu utiliser des armes lourdes en raison de leur résistance, ce qui a malheureusement causé des dégâts. Comme d’habitude, certains délinquants, qui n’étaient ni Ntsilulus ni membres de la force publique, ont profité de la situation pour semer la terreur en commettant des actes de vol et de pillage.

Pendant qu’ils libéraient les lieux, les Ntsilulus agressaient les familles sur leur passage, même si la plupart d’entre elles étaient enfermées dans leurs maisons. Ils ont effectué des visites de porte-à-porte dans certains quartiers, où les éléments de la force publique ne pouvaient pas arriver immédiatement (Météo, Massina, etc.).

En plus de ce qui a été mentionné précédemment, il y a eu d’autres événements qui ont semé la panique dans certains quartiers de la zone sud. L’un des incidents les plus connus a été la tentative de déménagement du défunt député national Anicet Wilfrid Pandou, plus connu sous le nom de Willy Matsanga. Il avait représenté son district à la chambre basse de la République pendant deux mandats et était connu comme un homme fort pendant le règne du défunt Bernard Bakana Kolélas. Willy Matsanga avait été l’un des hommes les plus aimés dans le cercle des Ninjas et avait rejoint le pouvoir en place pendant les conflits de 1997 et 1998. À l’époque, il résidait au quartier Château d’Eau et n’était pas encore au parlement.

Cependant, à la suite de la tentative de délogement forcé, Willy Matsanga s’était réfugié en République Démocratique du Congo (RDC) avant de rentrer au pays et de bénéficier de la grâce présidentielle. Il convient également de noter qu’il était un ancien Seigneur de guerre formé en Afrique du Sud en combat de ville.

Entre 1999 et 2009, la République du Congo a connu quelques événements marquants malgré la relative tranquillité de certaines communes. Le procès des disparus du Beach est l’un de ces événements, qui a eu un impact national et international important. Ce procès s’est tenu en 2005, était retransmis en direct à la télévision nationale et suivi à travers le monde, avec grand impact sur le territoire national et à l’étranger.

Ce procès a confronté plusieurs personnalités militaires ayant occupé des postes stratégiques lors de la guerre de 1998, notamment le général Norbert Dabira, le général Jean François Ndengue, le général Garcia, le défunt général Adoua, les colonels Alakoua et feu Tsourou ainsi que certains civils tels que Gabriel Ondonda. Les grands avocats congolais tels que feu maître Hervé Malonga, feu maître Gilles Pena Pitra, maître Nkouka, feu maître Philippe Esseau, ont également pris part à ce procès.

On peut encore se rappeler toutes ces émotions qui envahissaient la salle lors du procès et aussi, quelques phrases comme « … Pendant la saison sèche, il faut éviter de se promener avec une boîte d’allumettes dans la forêt ! » phrase dite par l’un des accusés connus sous le nom de Vital qui était aussi un ancien guerrier.

Après le procès, les familles concernées avaient été dédommagées tandis que les accusés ont été tous acquittés après le verdict donné par le président de la cour en la personne de monsieur Charles Émile Apesse.

Il sied de noter aussi que même si des fonds ont été versés aux ayants droit à hauteur de dix millions (10 000 000) de FCFA par membre disparu, de nombreuses personnes, notamment les familles touchées, n’ont pas été satisfaites du verdict. En effet, on ne peut pas mettre un prix sur la perte d’un être cher, et être dédommagé ne peut en aucun cas compenser cette douleur insurmontable.

Pire encore, l’argent a créé des divisions au sein de certaines familles, chacun souhaitant recevoir la plus grande part de l’indemnisation. Pour certaines familles, recevoir une somme d’argent aussi importante n’arrive pas souvent, même dans des jeux de hasard tels que la loterie. On parlait parfois de chance dans certaines familles !

Il était triste de constater que dans certaines familles, le drame des guerres civiles a été accueilli de manière différenciée. Tandis que certains membres de la famille ressentaient de la compassion et de la tristesse devant les pertes en vies humaines, d’autres se réjouissaient d’être parmi les ayants droit et certains allaient même jusqu’à regretter de n’avoir perdu qu’un ou deux membres. Cette diversité de réactions est en grande partie due à la pauvreté et à la différence de classe sociale qui existent dans notre pays, ainsi qu’à l’égoïsme personnel.