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Il est un phénomène social discret, à la limite du tabou et qui pourtant ravage notre société dans toutes les tranches d'âge de la population. Le suicide est et demeure depuis des lustres la chose, l'évènement, qui provoque sur le champ un malaise pour toute personne qui l'évoque. En parler est difficile, notre société semble cacher sous le manteau ces actes définitifs qui suppriment à tout jamais une vie. La religion observe la même attitude au point que les suicidés ne pouvaient pas passer par l'église avant de rejoindre leur dernière demeure, privés ainsi des derniers sacrements... Le suicide c'est également ceux qui restent, ceux qui devront vivre ensuite avec ce poids , cette culpabilité, tout ce non-dit qui leur rendra l'avenir invivable tant ils se poseront la question simple et qui tient en un seul mot : Pourquoi ?
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Seitenzahl: 107
Veröffentlichungsjahr: 2023
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Auteur régional limousin, Christian Male a écrit de nombreux romans dans lesquels il fait revivre avec passion et grande émotion la vie paysanne d’autrefois, sur ce territoire de Basse Marche et du Bas Poitou très proche, là où il est né, a grandi, et est revenu pour y vivre sa retraite et… écrire !
Les photos et illustrations de cet ouvrage sont issues soit de la collection personnelle de l’auteur soit d’une source extérieure.
Ainsi :
Page → site Pinterest jardinage.
Page → site jardinage.eu/internet
Page → site Pixers/internet.
Il est dans mes habitudes d’écrire des romans qui vous parlent de la vie paysanne en Limousin, notamment de la Basse Marche et du Poitou voisin. Parfois même, de cette Charente Limousine si proche de nous et si belle.
Cette fois, je déroge un peu à ma ligne de conduite pour vous offrir ce livre, fruit d’une réflexion personnelle profonde teintée à certains moments de sa rédaction, d’hésitations répétées, de doutes et d’interrogations diverses. En effet, le thème de cet ouvrage est principalement autobiographique tout en demeurant un fait que des milliers de personnes et de toute condition sociale confondue, vivent au quotidien, c’est celui du suicide en général, celui d’un proche en particulier.
Dans notre société, le sujet est encore ressenti aujourd’hui par beaucoup de personnes comme un tabou, « la » chose dont on parle peu, qui n’est pas évoquée dans les discours ou les discussions publiques, quelles qu’elles soient. Un sujet qui gêne à tout point de vue et pas seulement au plan sociétal, mais également religieux, moral, intellectuel et social. Un phénomène pourtant bien réel qui frappe chaque année des milliers de familles françaises. Tous les pays sont en fait concernés et les chiffres connus sur le sujet sont impressionnants. Ils sont d’ailleurs développés plus loin dans l’ouvrage.
Alors oui ! il m’est venu l’envie et sans doute le besoin d’évoquer le sujet, de partager avec vous une foule de sentiments souvent désordonnés tant ils arrivent de toutes les directions. Frappé un jour par ce fléau, j’ai compris sur le champ que la vie venait de me faire basculer dans un autre monde. Un monde dans lequel n’existe plus aucun repère, où tout s’effondre et la douleur dépasse l’échelle du supportable pour atteindre les tréfonds de la résistance physique et morale de l’être humain.
La science et la médecine parlent à juste titre, je crois, du suicide comme étant le résultat d’une conjonction possible de divers facteurs dont les principaux seraient probablement et sans ordre préétabli, le sexe, l’âge, le milieu professionnel, l’environnement économique et social, l’état psychologique de la personne, de son entourage, et bien d’autres…
Je crois personnellement et depuis longtemps que l’environnement socioéconomique et d’une façon plus générale de l’état et la manière dont a évolué notre société depuis les années soixante a été dans une large mesure la cause du suicide qui a frappé notre famille. Quant aux dégâts collatéraux à un tel acte, ils sont catastrophiques et se vivent au quotidien sans possibilité de deuil, quel qu’il soit (pour ce qui me concerne en tous cas). En la matière il me semble que le deuil n’est qu’une pure vue de l’esprit. Ce n’est là qu’un ressenti que je mets en exergue et qui n’appartient qu’à moi ! bien sûr… J’aurais probablement dû consulter un médecin spécialisé, un psychologue, un psychiatre, cela m’aurait certainement apporté un soulagement confortable. Je ne l’ai pas fait ! je ne sais pourquoi.
Alors je commencerai cet ouvrage par une sorte d’avertissement pour bien situer le phénomène tel qu’il s’est présenté et est vécu depuis dans mon esprit et ma vie au quotidien On a le droit de ne pas être d’accord, de ne pas partager mon analyse, c’est tout à fait normal ! C’est ma position, fruit d’une expérience destructrice et dont je sais que la société actuelle y est pour beaucoup.
Préambule
Chapitre I – politiquement correct !
Chapitre II – tes yeux s’ouvrent au monde
Chapitre III – adolescence très compliquée
Chapitre IV – Une vie nouvelle
Chapitre V – Parfois de vieux démons Sont de retour
Chapitre VI – L’irréparable !
Chapitre VII – Il y a ceux qui restent !
Épilogue
ADDENDUM
Ce serait enfoncer des portes grandes ouvertes que d’affirmer avec éloquence : « la vie d’un être humain est pavée d’évènements, parfois joyeux, d’autre fois tristes, ou même dramatiques ».
Et pourtant, lorsque certains de ces évènements vous arrivent, ils n’ont pas du tout le caractère de la banalité d’une vie ordinaire. Non, ils peuvent, pour un temps au moins, vous anéantir, vous faire mordre la poussière et vous laisseront une cicatrice qui jamais ne se refermera. Il en est ainsi bien entendu de la perte d’êtres chers qui, par l’effet de rouleau compresseur du temps qui passe, disparaissent, usés par l’âge, la vie rude des temps passés, la maladie aussi. C’est absolument triste et pour nous rassurer un brin ou parfois nous donner une contenance face à l’évènement, nous disons d’un air résolu que c’est la vie ! Mais oui, bien sûr que c’est la vie et qu’y pouvons-nous ? Rien, absolument rien.
Cependant, quelquefois, la vie est à ce point mal faite qu’elle nous désarçonne tellement elle est illogique, mauvaise, cruelle. Les vraies questions se posent alors, elles nous viennent instinctivement à l’esprit : pourquoi les hôpitaux sont-ils pleins d’enfants malades qui, au lieu d’être en ces lieux de soins, devraient courir et jouer, crier, chanter avec leurs camarades d’école, dehors, au grand air ?
Pourquoi hommes et femmes en pleine force de l’âge meurent-ils dans des accidents stupides et que ce soit au travail, sur les routes ou ailleurs ?
Devrais-je poursuivre mon énumération ?
C’est inutile, je crois, chacun aura compris !
Il est pourtant d’autres enfants, d’autres personnes qui meurent chaque année dans notre pays et dont on ne parle presque pas. Le suicide est en effet une chose très peu évoquée dans notre société. Je suppose que cela provient d’une part de l’éducation chrétienne reçue par bon nombre de nos concitoyens et donc de cette religion qui condamnait fermement l’acte en lui-même et le condamne encore au-jourd’hui. Il est vrai que le domaine de la vie et de la mort relevait de la seule volonté de Dieu et que décider d’aller à contresens était un péché des plus gravissimes. Cette forme de mort dérange également la société par le fait qu’elle est le résultat d’une action volontaire et délibérée d’une personne qui, au lieu d’accepter telle ou telle situation parfois terriblement compliquée, refuse de courber le dos et met un terme à son existence. Ce fait de société, car il s’agit bien de cela, nous fait-il peur au point d’éluder la question ? Peut-être par crainte d’en connaitre les causes, de se sentir responsable ? Je ne sais pas.
Et cela n’arrive pas qu’aux autres !
Un jour, le suicide est venu frapper sournoisement à notre porte, chez nous, par un soir d’hiver, froid, gris, triste. Pour nous, la vie s’est écroulée brutalement. Nous avons connu dès lors un grand nombre de sentiments, qui tous, nous ont traversé le corps et l’esprit comme des flèches empoisonnées : incompréhension, stupeur, découragement, douleur fulgurante puis chronique, colère, et d’autres encore, le tout rendant la vie insupportable au point d’avoir souvent cette envie incontrôlée de rejoindre l’être cher qui vous a quitté.
Écrire sur ce sujet, me direz-vous ?
Oui, il me semble que cela est une sorte de thérapie, mais surtout une expérience (Oh ! bien triste), mais qui pourrait aider d’autres personnes dans le même cas ou pour le moins partager cette peine immense d’un proche qui vient de commettre l’irréparable.
Avoir le courage et l’envie d’en parler ! Ce n’est ni facile ni évident. Je me suis armé de courage et j’ai pris la plume pour venir vers vous, chers lectrices et lecteurs, vous dont certains malheureusement ont connu un jour cette situation qui vous anéantit bien souvent pour très longtemps lorsque ce n’est pas pour toujours.
Et ce fut notre cas !
Politiquement correct. Vous connaissez cette expression ?
Mais… permettez-moi de vous dire quelques mots à ce sujet et vous aider peut-être à mieux comprendre dans quel état d’esprit je me trouve en écrivant ce livre…
Ah ! Oui, politiquement correct est en principe une notion à laquelle il est bon de se référer lorsque l’écrivain entreprend la rédaction d’un ouvrage, ou encore dans maintes activités notamment intellectuelles, philosophiques, d’autres encore…
Pour ma part, la traduction de l’expression anglaise politically correct me donne de l’urticaire. Je n’ai jamais, de ma vie, utilisé la langue de bois. Le mot politique, défini dans le dictionnaire comme étant : l’ensemble des affaires qui intéressent l’état et… manière de les conduire », m’a toujours incité à la plus grande méfiance puis, au fil des ans et de l’avancée de ma vie, a développé en moi une aversion irrépressible envers ce qui porte ce nom-là, qu’il s’agisse des hommes, de leurs projets, de leurs luttes ou de leurs discours. Je ne supporte pas cette odeur !
Alors vous pensez ! Lorsque le mot correct y est associé, c’est pour moi du délire, de la bouffonnerie, bref, une pantalonnade digne des plus belles farces de la comédie italienne.
Vous allez vous demander pourquoi je m’en prends brutalement à la politique en général, aux hommes qui l’animent en particulier. C’est à la fois parce que je les déteste suffisamment pour en parler de la sorte et parce qu’ils ont contribué au fil des décennies, à fabriquer dans notre beau pays de France, un monde devenu une jungle inextricable au sein de laquelle les plus riches sont de plus en plus fortunés et les pauvres toujours plus pauvres, se transformant lentement pour redevenir les homo sapiens dépouillés de tout ou presque, dormant dehors, sous les ponts, dans la nature, partout où les recoins souvent nauséabonds de la société leur laissent une petite place et pour quelques heures seulement …
Notre société défigurée est une bien triste image pour un enfant sensible, un enfant pur, né dans les années 1970, à qui les parents et les enseignants vont inculquer les meilleures bases de l’éducation, de la morale, du savoir et lui permettre ainsi d’user de son libre arbitre au fur et à mesure de son développement personnel.
Sauf que … l’utopie était au coin du bois, et frapperait durement un peu plus tard !
L’enfant puis l’adulte ensuite, vivent, évoluent, se développent dans ce milieu social, socio-économique devrais-je dire. Bref, une société devenue de plus en plus brutale, dangereuse au fil des décennies et notamment depuis les années soixante-dix.
Un enfant est intelligent, réceptif à tout ce qu’il entend et surtout à tout ce qui constitue son univers immédiat ou même plus éloigné d’ailleurs ! Il fera très vite la comparaison entre la théorie et la pratique, entre ce qu’il a appris de ses parents ou de l’école et la réalité de la société dans laquelle il vit. Il va devenir peu à peu un acteur de celle-ci, bref, entre le vrai et ce qui ne l’est pas forcément ou même pas du tout, il aura tôt fait de se forger une idée.
Le temps passera et chaque jour deviendra une morsure, puis une plaie dans le corps et l’esprit de l’adolescente dont je vais vous parler, jusqu’à sa destruction finale.
Vous comprendrez alors aisément pourquoi je ne peux parler ici, que de vérité, de réalité quotidienne dans la vie des personnages de ce livre, avec honnêteté, morale, justesse et droiture. Bien sûr, ma position habituelle de franc-tireur de l’expression m’a valu parfois d’être mis à l’index… Peu m’importe, c’est sans doute dans ces moments-là que je réfléchis le plus profondément. Je préfère être perçu comme anticonformiste, politiquement incorrect, franchement, cela ne me gêne pas un brin. L’idée de passer pour un « politiquement grossier » me convient assez… La langue de bois… je n’ai jamais su faire !