Prier 15 jours avec Louise de Marillac - Elisabeth Charpy - E-Book

Prier 15 jours avec Louise de Marillac E-Book

Elisabeth Charpy

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Beschreibung

Louise de Marillac (1591-1660), après la mort de son mari en 1625, se retrouve seule pour élever son fils de 12 ans. Elle s'inquiète beaucoup pour l'éducation de cet enfant. Mais elle a la chance de rencontrer Vincent de Paul, qui sait la conseiller. En 1633, elle fonde avec l'appui du futur saint la compagnie des Filles de la Charité. Cette communauté est d'un style radicalement nouveau pour le XVIIe siècle : refusant la clôture et délaissant le voile, les soeurs se consacrent aux pauvres et ne prononcent pas de voeux perpétuels.

Le mystère de l'Incarnation est au coeur de la spiritualité de Louise de Marillac, qui découvre la profondeur de l'humilité de Dieu et s'émerveille de l'Amour révélé dans l'eucharistie. En contemplant l'humanité du Fils de Dieu, elle apprend les attitudes nécessaires au service des humbles et des nécessiteux.




À PROPOS DE L'AUTRICE

Élisabeth Charpy, fille de la Charité de saint Vincent de Paul, est spécialiste de l'histoire de sa communauté, en particulier de la vie et de la spiritualité de sa fondatrice. Elle est également l'auteure de "Prier 15 jours avec Catherine Labouré" (Nouvelle Cité).

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Prier 15 jours avec

LOUISE DE MARILLAC

COLLECTION PRIER 15 JOURS

• Des livres sources pour

– passer quinze jours en compagnie d’un maître spirituel à la manière de ces temps de retraite qui ouvrent une brèche dans notre univers quotidien.

• Des livres pratiques

– un rappel biographique en début de volume

– un itinéraire balisé en introduction

– une entrée dans la prière répartie sur les quinze chapitres de l’ouvrage

– pour aller plus loin, une bibliographie expliquée.

• Des livres accessibles

– un ressourcement qui va à l’essentiel pour des chrétiens actifs

– une information donnée de l’intérieur pour un public plus large.

Prier 15 jours avec

LOUISEDE MARILLAC

Élisabeth Charpy

nouvelle cité

Composition : Jean-Marie Wallet

Couverture : Richard Garcia

Illustrations de couverture :p. 1, portrait de Louise de Marillac, tableauqui se trouve chez les Prêtres de la Mission à Saint-Lazarep.4, portrait de l’auteur, D.R.

Tous droits de traduction,d’adaptation et de reproductionreservés pour tous pays.

© 2024, Groupe ElidiaEditions Nouvelle Cité10 rue Mercoeur75011 PARIS

www.nouvellecite.fr

EAN : ISBN 978-2-37582-597-6ISSN 1150-3521

SIGLES

DA

Benoît XVI, encyclique Dieu est Amour, 2006

Doc

Élisabeth Charpy, La Compagnie des Filles de la charité aux origines, Documents, 1989

GO

Gobillon, La Vie de Mademoiselle Le Gras, Pralard, Paris 1676

LG

Concile Vatican II, Décret Lumen Gentium, le mystère de l’Église, 1964

LM

Louise de Marillac, Écrits Spirituels, Compagnie des Filles de la charité 1983

SV

Pierre Coste, Saint Vincent de Paul, correspondance, entretiens, documents, 14 volumes, Lecoffre, Gabalda 1920-1925

QUI EST CETTE FEMME ?

La famille de Marillac occupe une place importante dans le Royaume de France. Guillaume, le grandpère de Louise, fut surintendant des finances. Son oncle et tuteur, Michel, deviendra le Garde des Sceaux sous Richelieu. Il en sera destitué après la journée des Dupes, dont il est l’un des principaux instigateurs avec son demi-frère le maréchal de Marillac.

Louise naît le 12 août 1591. Le nom de sa mère est inconnu. Son père Louis est veuf. Il épousera trois ans plus tard Antoinette Le Camus, veuve et mère de trois jeunes enfants.

Dès son plus jeune âge, l’enfant est confiée au monastère royal de Poissy, proche de Paris, où les religieuses dominicaines élèvent quelques filles de la noblesse. Louise y recevra une éducation tout à la fois spirituelle et humaniste : elle apprend à lire et à écrire, à connaître Dieu et à prier.

Vers l’âge de 12 ans, elle est placée dans un foyer de jeunes filles à Paris, tenu par une « maîtresse habile et vertueuse » (GO 7). Il est difficile de savoir qui a décidé du changement : est-ce son père en prise avec de graves difficultés financières, est-ce son tuteur, peu après la mort du père survenue en 1604 ? Le mode de vie est bien différent : ce foyer vit difficilement. Louise y découvre la pauvreté et apprend ce qui est nécessaire à toute femme pour tenir son ménage.

En 1606, Louise de Marillac participe à la longue procession qui conduit les religieuses capucines dans leur nouveau monastère, rue Saint-Honoré à Paris. En elle, surgit le désir de se consacrer à Dieu dans cette vie de pauvreté et de travail manuel. Comme toute fille au XVIIe siècle, elle ne peut décider seule de son choix de vie : elle doit obtenir l’autorisation de son tuteur. Michel de Marillac l’envoie au Provincial des capucins, le père de Champigny. Celui-ci oppose un refus à sa demande, alléguant sa mauvaise santé. Il lui déclare : « Dieu a d’autres desseins sur vous » (GO 9). Le désarroi de la jeune fille est grand. Selon les coutumes du XVIIe siècle, son tuteur décide alors de la marier.

Le 5 février 1613, le mariage est célébré en l’église Saint-Gervais à Paris. Louise de Marillac devient l’épouse d’Antoine Le Gras, écuyer, secrétaire des commandements de la Reine. Son mari n’étant que simple bourgeois, Louise portera le nom de Mademoiselle Le Gras, car l’appellation Madame est réservée aux femmes de la noblesse.

Durant plusieurs années, le bonheur, l’aisance règnent au foyer des Le Gras. Leur fils Michel naît le 13 octobre 1613 : c’est une grande joie pour les deux époux. Mais, à partir de 1622, la situation change. La maladie modifie le caractère d’Antoine : il devient irritable, exigeant. Louise s’inquiète, se trouble. L’anxiété la gagne : n’est-elle pas responsable de cette maladie ? Ne doit-elle pas y reconnaître la main de Dieu qui la punit de son infidélité envers lui, puisqu’elle n’a pas respecté la promesse faite de devenir religieuse ? La nuit envahit son âme. Peu à peu, elle sombre dans un état dépressif, malgré le soutien et les encouragements de son directeur spirituel, le père Jean-Pierre Camus, prédicateur très apprécié et ami de François de Sales.

Le dimanche 4 juin 1623, elle vit une expérience toute particulière. La lumière de Dieu se manifeste à elle en ce jour de Pentecôte. « Tout en un instant, mon esprit fut éclairci de ses doutes » (LM 3). Aux doutes qui la tenaillaient depuis des mois, Dieu substitue des certitudes. Elle voulait quitter son mari malade : elle comprend qu’elle doit rester près de celui qui a plus que jamais besoin d’elle. Elle se culpabilisait de son infidélité, ayant promis à Dieu de se consacrer à lui dans le monastère des religieuses capucines : elle comprend qu’un jour il lui sera donné de se consacrer à Dieu en servant les pauvres et de vivre en une communauté d’un style nouveau. Elle commençait même à douter de l’existence de Dieu : cette lumière consolide sa foi.

Louise, avec amour et tendresse, accompagne son mari jusqu’à sa mort, survenue le 21 décembre 1625. Sa situation pécuniaire change, c’était son mari qui assurait la vie de la famille. Elle est obligée de quitter sa maison située près de l’église Saint-Nicolas-des-Champs et loue un logement rue Saint-Victor, non loin du Collège des Bons Enfants où réside alors Monsieur Vincent de Paul, son nouveau directeur spirituel.

L’engagement de Louise de Marillac dans les Confréries de la Charité, associations caritatives fondées en 1617 par Vincent de Paul, l’amène à se préoccuper des autres et à sortir d’elle-même. Monsieur Vincent, découvrant toute la richesse de sa personnalité, fait d’elle sa collaboratrice pour l’œuvre des Confréries. Lorsqu’en 1630, des paysannes viennent à Paris pour aider les Dames de la charité dans les tâches basses et humbles que nécessite l’état des malades, Vincent de Paul demande à Louise de Marillac de les accueillir, de les former, de les suivre.

Peu à peu s’impose à son esprit la nécessité de réunir, dans une Confrérie distincte de celle des Dames de la charité, ces paysannes qui désirent approfondir le sens de leur engagement. Le 29 novembre 1633, prend naissance la Compagnie des Filles de la charité. Ces Sœurs seront par la suite couramment appelées Sœurs de Saint-Vincent-de-Paul. Durant 27 ans, Louise de Marillac dirige cette nouvelle communauté, assurant la formation humaine et spirituelle des Sœurs. Le 25 mars 1642, avec quatre Sœurs, Louise de Marillac s’engage par vœux au service du Christ dans les pauvres.

Rapidement des appels arrivent des différentes Confréries de la Charité de Paris, puis de villages, demandant l’envoi de quelques Filles de la charité pour secourir les pauvres. La réponse ne sera positive que s’il s’agit de pauvres sans autre secours. Le service des Filles de la charité s’élargit : visite et soin des malades à domicile ou en hôpital, accueil et éducation des enfants trouvés, école aux petites filles pauvres des campagnes, soins aux Galériens malades, etc.

Les années 1644-1649 sont pour Louise, des années de rudes épreuves. La Compagnie des Filles de la charité traverse une période difficile : départ de nombreuses Sœurs, échec de plusieurs implantations de communauté. Louise de Marillac se sent lourdement responsable de tous ces malheurs. Son fils Michel qui, durant ses études, s’était préparé à devenir prêtre, disparaît sans laisser de traces : il est parti vivre avec des filles. Que de soucis pour cette mère éplorée ! Le mariage de Michel en janvier 1650 lui apporte la paix et la joie d’être grand-mère d’une petite Louise-Renée en octobre 1651.

La guerre civile de la Fronde de 1648 à 1652 engendre une multitude de pauvretés : massacres, viols, saccages des récoltes entraînant des difficultés d’approvisionnement. À Paris, des soupes populaires sont instaurées. De nombreux enfants orphelins errent dans les rues et les campagnes sans aucun soutien. Des lieux d’accueil sont ouverts pour les recevoir. En 1653, lors de la reprise de la guerre avec l’Espagne, la reine Anne d’Autriche demande l’envoi de Filles de la charité sur les champs de bataille pour soulager les soldats blessés et mourants.

La prière et la méditation de Louise de Marillac sont orientées vers Jésus-Christ, homme vivant au milieu des hommes. Par sa vie, sa mort et sa résurrection, Jésus a proclamé son Amour pour tout homme. Dans ses lettres, Louise de Marillac conduit les Sœurs vers un approfondissement de leur engagement et les aide à relire leur vie au regard de l’Évangile.

Pour éviter que cette nouvelle communauté vivant en plein monde ne soit un jour cloîtrée, Louise de Marillac a convaincu Vincent de Paul d’accepter la responsabilité de ce groupe, le soustrayant ainsi à la juridiction des Évêques. Elle se souvient que François de Sales a dû, sur l’injonction de l’Évêque de Lyon, imposer la clôture aux religieuses de la Visitation qui n’ont pu continuer à se rendre chez les malades et les pauvres.

Louise de Marillac meurt le 15 mars 1660, quelques mois avant Vincent de Paul. Son fils, sa belle-fille et sa petite fille âgée de 9 ans, quelques Dames de la charité et de nombreuses Sœurs l’ont assistée durant son agonie et ont prié avec elle. Son corps est enterré dans le cimetière autour de la paroisse Saint-Laurent à Paris. Ses restes seront par la suite transférés à la Maison Mère des Filles de la charité.

Le 11 mars 1934, Louise de Marillac est canonisée par Pie XI. En février 1960, Jean XXIII la déclare patronne de tous ceux qui s’adonnent aux œuvres sociales chrétiennes.

ITINÉRAIRE SPIRITUEL

La lecture des méditations, des prières de Louise de Marillac montre que sa spiritualité a des accents bien différents selon les périodes de sa vie.

Dans ses premiers écrits vers 1620, Louise s’adresse à un Dieu impersonnel, un Dieu toutpuissant. Regardant ses fautes, ses péchés, elle redoute la justice divine. Pour en détourner le courroux (selon l’expression des psaumes), elle multiplie prières et mortifications. Elle pense que la souffrance, tant celle qu’elle supporte que celle qu’elle s’impose, obtiendra de Dieu un regard de bienveillance.

Vers 1630, un changement important apparaît. Louise de Marillac, dans sa prière, s’adresse maintenant à Jésus-Christ, le Fils de Dieu fait homme. Pourquoi une telle modification ? Sur le conseil de son nouveau directeur spirituel, elle a accepté de participer à l’action caritative des Confréries de la Charité. Elle va vers les autres, elle sort de chez elle, ne se renferme pas sur ses propres difficultés. Les nombreux pauvres qu’elle visite lui révèlent l’humanité souffrante.

Louise, alors, contemple longuement « l’humanité sainte de Jésus-Christ ». Son premier regard va vers Marie, cette humble femme qui, répondant au choix de Dieu, donne une nature humaine au Fils de Dieu.

Au cours de ses oraisons, Louise aime découvrir Jésus durant sa vie publique. Elle regarde sa relation d’homme avec ses concitoyens. Elle contemple sa manière d’agir, de parler, y discerne les vertus humaines fondamentales : amour désintéressé, attention à l’autre, respect, tendresse. Cette contemplation de l’amour de Jésus vivant au milieu des hommes devient la source et le soutien du service des pauvres entrepris par Louise et les Filles de la charité. La phrase de l’Évangile retentit en elle : « Ce que vous avez fait au plus petit de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. » Jésus, en affirmant comme fait à lui-même ce qui est fait aux pauvres, reconnaît la dignité des plus petits, et proclame la grandeur du travail entrepris pour le soulagement des plus démunis.

En instituant l’eucharistie, Jésus a voulu prolonger sa présence parmi les hommes : humblement, il accepte d’être là sous les espèces du pain et du vin. Louise est en admiration devant cette nouvelle manifestation de l’amour divin, de ce désir d’union du Fils de Dieu avec l’homme.

Tout en s’arrêtant longuement sur l’humanité de Jésus, elle reconnaît et affirme sa divinité. Elle ne craint pas d’interroger les trois personnes divines sur ce désir de rejoindre tout homme. L’amour du Dieu Trinité pour l’humanité l’émerveille.

À partir de 1652, une nouvelle évolution se discerne en Louise de Marillac. La guerre civile de la Fronde (1648-1652) a provoqué de grandes souffrances dans tout le pays : famine, maladies, etc. En réfléchissant sur l’aide efficace qui, malgré la situation, a pu être apportée aux pauvres par les Dames de la charité et les Sœurs, Louise découvre la profonde miséricorde de Dieu envers tous. Une paix profonde l’envahit peu à peu. Cette paix n’est pas ignorance de ce qui se passe, refus de voir les problèmes qui se présentent, elle est l’expression de la profondeur de l’amour, le résultat de l’action du feu ardent de l’Esprit Saint en elle.