Prier 15 jours avec Marie Pila - Véronique Grollier - E-Book

Prier 15 jours avec Marie Pila E-Book

Véronique Grollier

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« Demandez de l'amour sans vous lasser », encourageait Marie Pila au soir de son existence, en 1974, alors qu'elle s'apprêtait à fêter l'assomption de la Vierge Marie dans la famille spirituelle de Notre-Dame de Vie, institut carmélitain auquel elle a consacré sa vie, auprès du P. Marie-Eugène de l'Enfant-Jésus. Marie Pila se présentait alors les mains vides, pour demander encore de l'amour à celui qui l'a fait grandir dans la foi, afin de pouvoir le donner en retour. Donner, c'est vivre, c'est aimer ! C'est la joie de toute sa vie, ce qui la caractérise. Aimer en vérité, d'un amour gratuit, universel. C'est une disposition de fond qui appelle à la conversion constante du coeur et laisse toute sa place à la miséricorde.

Ce trésor d'amour infini, Marie Pila nous invite à le contempler à sa source pour en accueillir l'onction dans notre vie ordinaire, comme un serviteur inutile à qui tout est donné par grâce et qui ne réclame rien de lui-même.

Véronique Grollier, docteur ès lettres, a découvert la spiritualité du Carmel à travers les saints et deux grands témoins du xxe siècle : le P. Marie-Eugène de l'Enfant-Jésus et Marie Pila. Elle est l'auteure de deux autres livres dans cette collection.

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Prier 15 jours avec

MARIE PILA

COLLECTION PRIER 15 JOURS

•Des livres sources

–pour passer quinze jours en compagnie d’un maître spirituel à la manière de ces temps de retraite qui ouvrent une brèche dans notre univers quotidien.

•Des livres pratiques

–un rappel biographique en début de volume ;

–un itinéraire balisé en introduction ;

–une entrée dans la prière répartie sur les quinze chapitres de l’ouvrage ;

–pour aller plus loin, une bibliographie expliquée.

•Des livres accessibles

–un ressourcement qui va à l’essentiel pour des chrétiens actifs ;

–une information donnée de l’intérieur ;

–pour un public plus large.

DE LA MÊME AUTEURE

Prier 15 jours avec Julien Green, Nouvelle Cité, 2016.

Je vis d’amour. Lecture littéraire et théologique du poème de

Thérèse de Lisieux, avec François Girard, Parole et Silence, 2017.

Prier 15 jours avec Yvonne-Aimée de Malestroit, Nouvelle Cité, 2018.

Prier 15 jours avec

MARIE PILA

Cofondatrice de l’institut Notre-Dame de Vie

Véronique Grollier

Composition : Richard Garcia

Couverture : Richard Garcia

Illustrations de couverture :

p. 1, Portrait de Marie Pila, ©Association L’Olivier Venasque (Vaucluse), ©AGUILAR PATRICE / Alamy Banque D’Imagesp. 4, portrait de l’auteure, D.R.

Tous droits de traduction, ’adaptation et de reproduction réservés pour tous pays.

© 2023, Groupe ElidiaÉditions Nouvelle Cité 10 rue Mercœur75011 PARIS

www.nouvellecite.fr

EAN : 978-2-37582-557-0ISSN : 1150-3521EAN Epub : 9782375826003

ÉTAPES D’UNE VIE

Enfance et jeunesse (1896-1916)

Marie Pila naît en Provence, à Orange, dans le Vaucluse, le 27 octobre 1896, et est baptisée le 29 novembre de la même année. Après leur mariage, ses parents se sont installés dans cette ville où son père, Félix Pila, a trouvé un emploi de comptable aux Raffineries Saint-Louis.

La famille de sa mère, Joséphine de Méritens, issue de la région des Pyrénées, est établie à Marseille. Du côté paternel, le berceau familial a ses racines en Corse, où l’on aime retourner parfois pour les vacances. Mais c’est le plus souvent la destination des Pyrénées qui est choisie pour ce temps de repos. C’est là que la petite Marie aime parfois s’échapper de la compagnie joyeuse de son frère et de sa sœur pour contempler les montagnes et se plonger dans la lecture.

Le jeune couple aime profondément ses trois enfants. La maman, spontanée et pleine de tendresse, leur donne tout son amour, avec d’autant plus de joie qu’elle-même en avait manqué. Dans la famille, la foi est vécue dans le respect de la tradition catholique, sans véritable intérêt pour la vie spirituelle bien que les parents fassent le choix de l’enseignement privé pour leur fille aînée. Marie se prépare à la première communion, qu’elle reçoit avec ferveur le 3 mai 1908, suivie de la confirmation quelques jours plus tard, le 20 mai.

En 1910, afin d’éviter le pensionnat à leurs enfants, les parents déménagent à Marseille. Marie entre au collège Saint-Charles. Elle aime les études et se passionne pour la littérature, le théâtre et la musique, qu’elle avait découverts lors des programmations du théâtre d’Orange. Grande lectrice, vers l’âge de quinze ans, elle lit, dans la bibliothèque de son oncle le chanoine Pila, des écrits de Jean de la Croix et de Thérèse d’Avila, qui font déjà sur elle une impression profonde. Hésitant à rejoindre le conservatoire pour vivre sa passion – car elle a une belle voix, aime chanter et faire du théâtre – elle décide d’étudier la philosophie pour ensuite répondre à la proposition qui lui est faite de reprendre le Cours d’enseignement Sainte-Marthe à Marseille.

Juste avant ses dix-huit ans, en 1914, Marie Pila commence à Paris ses études supérieures de philosophie. Pendant deux ans, elle suit des cours à Sainte-Marie de Neuilly (1914-1916) puis au Collège d’Hulst (1916-1917). Dans le même temps, elle complète sa formation par des cours à la Sorbonne, où elle découvre avec enthousiasme la pensée de Bergson qui étudie les mystiques.

Dès son arrivée à Paris, elle participe à une nuit de prière organisée à Montmartre pour les soldats du front. Cet événement est capital, car elle ressent un appel mystérieux et décisif auquel elle fera seulement allusion par la suite. Le 2 février 1915, elle vit à nouveau un moment fort, lors d’une célébration à Notre-Dame-desVictoires, où elle prie longuement, et est comme saisie intérieurement par la pureté de l’être de la Vierge. L’année suivante, en 1916, elle découvre Thérèse de l’Enfant-Jésus par les récits des soldats revenant du front qui racontent comment ils se sont sentis protégés par elle. Quelque temps plus tard, la lecture du poème Une rose effeuillée sera l’occasion pour elle de découvrir la spiritualité de la petite sainte, comme elle l’appelait.

Le Cours Notre-Dame-de-France (1917-1929)

En 1917, après trois ans passés à Paris, Marie Pila regagne Marseille pour se présenter à la direction du Cours Sainte-Marthe. Mais le comité de direction décide qu’à vingt et un ans, elle est trop jeune ! On nomme une autre directrice pour un an, et on lui attribue un poste d’enseignante en classe de quatrième en attendant la rentrée suivante. On reconnaît très vite sa compétence professionnelle et ses valeurs pédagogiques. Toutefois, sa première année scolaire terminée, on nomme encore une autre personne au poste de direction. Il n’est pas question pour elle de renoncer pour autant à ce qui l’habite intérieurement ! Dans l’ardeur de sa jeunesse et l’audace de sa vocation d’éducatrice, elle décide de fonder un nouveau Cours privé d’éducation secondaire qui sera, à Marseille, le premier à préparer les jeunes filles au baccalauréat.

Marie Pila fonde le Cours Notre-Dame-deFrance en 1919, avec deux de ses amies, Jeanne Grousset, la littéraire, et Germaine Romieu, la scientifique. On les reconnaît toutes les trois comme directrices et, avec un brin d’espièglerie, on parle d’elles en les nommant « la Trinité », ce qui en dit long sur la force et l’esprit de leur amitié ! Avec elles, Marie Pila consacre toute son

énergie à sa tâche d’éducatrice infatigable. Elle répète souvent : ces enfants ont besoin d’être aimés. En cette période passionnante et éprouvante de fondation, Marie Pila porte en elle une soif spirituelle inassouvie, partagée aussi par ses amies, et continue de fréquenter la faculté d’Aix-enProvence, où elle est particulièrement intéressée par les cours de Maurice Blondel et de Jacques Paliard. En 1924 ou 1925, Marie Pila lit La Vive Flamme d’amour de saint Jean de la Croix, qui la bouleverse et lui fait réaliser son impératif désir de tout quitter pour Dieu.

Les trois amies rencontrent la prieure du carmel de Beaune, qui pense qu’elles ne sont pas faites pour la vie monastique. Un peu dépassée par ces

« cas », elle les adresse au Père Marie-Eugène de l’Enfant-Jésus, jeune prêtre carme qu’elle connaît.

Vivre du Carmel dans le monde (1929-1946)

Les jeunes femmes rencontrent donc ce prêtre à la Pentecôte 1929, au couvent du Petit-Castelet près de Tarascon. En les écoutant l’une après l’autre, il discerne leur vocation à vivre la spiritualité du Carmel, mais au milieu du monde. En août 1931, il leur demande de faire une retraite ensemble à Saint-Martin-Belle-Roche en Bourgogne, de respecter un silence absolu entre elles et d’être fidèles à quatre heures d’oraison par jour. Placées dans ces conditions d’humilité, elles pourront elles-mêmes discerner leur voie. À la fin de leur séjour, selon les directives du père Marie-Eugène, elles partagent leur expérience et arrivent à la même conclusion, leur idéal commun, leur unité sont renforcés : C’est le Carmel, il n’y a rien à faire, c’est le Carmel.

Dans la perspective de répondre à cet appel, le père Marie-Eugène invite les trois jeunes femmes à passer chacune un an dans la solitude d’une propriété vétuste située à Venasque, en Provence. Il s’agit d’un antique sanctuaire dédié à la Vierge Marie qu’on vient d’offrir au père Marie-Eugène pour une œuvre du Carmel. Marie Pila y passe toute l’année 1933-1934. Peu de temps après, l’évêque d’Avignon donne sa bénédiction pour la nouvelle fondation. En 1937, lorsque le père Marie-Eugène est appelé à Rome, la charge en est confiée à Marie Pila, élue supérieure par les autres membres engagés. Le groupe naissant s’agrandit de jeunes femmes arrivant une à une pour entrer dans cette voie à la fois contemplative et missionnaire.

Dans les tâtonnements et les tribulations du temps de la fondation, ce lieu deviendra la première « maison de solitude » de Notre-Dame de Vie, où les membres viennent prier et se ressourcer dans l’atmosphère familiale avant de repartir pour leur mission, là où ils sont envoyés dans le monde.

Fécondité pour l’Église (1947-1974)

En 1947, l’Église reconnaît officiellement les instituts séculiers comme une nouvelle forme de vie consacrée. Lorsque Notre-Dame de Vie devient l’un d’eux en 1948, Marie Pila est réélue comme responsable. Elle renonce alors à ses fonctions au Cours Notre-Dame-de-France, et s’y installe de manière permanente pour se consacrer à la formation et à l’accompagnement des membres de l’Institut.

Marie Pila veille sur la croissance de chacun et sur celle du groupe, soutenant assidûment ses membres – proches ou lointains – dans leur apostolat. Elle accompagne les nouvelles fondations, en entretenant une nombreuse correspondance et en entreprenant de longs voyages aux Philippines, au Vietnam, au Mexique, au Canada ou encore en Europe.

Donnée totalement à l’Église et vivant pleinement son charisme de Mère de l’Institut, elle est appelée à participer à différents événements plus officiels, comme le congrès international des Carmes déchaux en 1953, à Louvain, portant sur « l’apostolat actuel de l’ordre des Carmes déchaussés ». Elle y présente l’idéal de Notre-Dame de Vie. Elle prend encore la parole lors de rencontres internationales des instituts séculiers en juillet 1963, où elle s’exprime sur la formation des membres. Elle écrit également des articles pour la revue Carmel, dont une étude de Je veux voir Dieu, l’œuvre magistrale du père Marie-Eugène.

À partir de 1951, elle commence à accueillir des prêtres diocésains et des hommes laïcs, qui sont à leur tour attirés par le charisme de Notre-Dame de Vie : contemplation et action bien unies. Après la mort du fondateur en 1967, elle a tout particulièrement à cœur de soutenir les jeunes branches sacerdotale et masculine de l’Institut. Elle travaille à faire reconnaître par Rome l’institut Notre-Dame de Vie comme un seul institut séculier à trois branches autonomes, en un signe prophétique de la complémentarité des prêtres et laïcs hommes et femmes, unis dans une même grâce, au service d’une même mission. À l’annonce de la reconnaissance pontificale, la veille de la Toussaint 1973, elle s’exclame : Je ne suis que joie ! Et un peu plus tard : Je crois que je peux mourir après cela !

Pendant les derniers mois de sa vie, un cancer la fait terriblement souffrir. Elle offre sa douleur pour le monde et pour l’Église. Pour les membres de l’Institut, « ses enfants », elle demande inlassablement au Seigneur de leur donner en abondance son amour afin qu’ils deviennent de véritables témoins de sa Vie.

Elle meurt le 12 octobre 1974 à Venasque, et est enterrée le 15 octobre, en la fête de sainte Thérèse d’Avila, dans la chapelle de Notre-Dame de Vie, auprès du bienheureux père Marie-Eugène de l’Enfant-Jésus.

DEMANDEZ DE L’AMOUR SANS VOUS LASSER

En ce mois d’août 1974, Marie Pila, âgée de 78 ans, s’apprête à fêter une dernière fois l’Assomption de la Vierge Marie dans la famille spirituelle de Notre-Dame de Vie, institut carmélitain auquel elle a consacré sa vie. Demandez de l’amour sans vous lasser (C 08.01.74) exprime sa propre prière et résonne comme la dernière confidence ou l’ultime conseil d’une mère qui veut transmettre son bien le plus précieux, la lumière de l’amour divin qui, dans l’ordinaire des jours, l’a fait marcher en espérance. Cette simplicité dévoile l’humilité où le Seigneur l’a conduite dans le chemin de sa grâce. Au soir de son existence, elle se présente les mains vides, pour demander encore de l’amour à Celui qui l’a fait grandir dans la foi, afin de pouvoir le donner en retour. Donner, c’est vivre, c’est aimer ! C’est la joie de toute sa vie, ce qui la caractérise. Aimer en vérité, d’un amour gratuit, universel. C’est une disposition de fond qui l’appelle à la conversion constante du cœur et laisse toute sa place à la miséricorde.

Ce trésor d’amour infini, Marie Pila nous invite à le contempler à sa source pour en accueillir l’onction dans notre vie ordinaire, comme un serviteur inutile à qui tout est donné par grâce et qui ne réclame rien de lui-même. Celle qui fut très tôt passionnée par la vérité et la question de la liberté, y trouva le don absolu et gratuit qu’elle recherchait et qui allait l’entraîner à sa suite.

Sa parole de femme, intuitive et délicate, de mère spirituelle, attentive et ferme, convient à notre temps si discuteur, car elle appelle d’abord au silence intérieur, à écouter, à se recentrer, non sur soi, mais sur Dieu. Demander de l’amour sans se lasser, sans être blasé ou anéanti par les épreuves, aimer de tout son cœur, de toute sa force, selon l’Évangile, pour réaliser notre vocation d’homme ou de femme, n’est possible que si l’amour tend à Dieu. C’est une profonde respiration pour un chemin de sainteté qu’elle partageait aux côtés du bienheureux père Marie-Eugène, fondateur de l’institut Notre-Dame de Vie, dont elle fut en 1932, l’une des pierres de fondation avant d’en devenir la mère. La doctrine spirituelle que l’on

retrouve dans les pages qui suivent est essentiellement celle que le père a donnée, et qu’elle a reçue d’abord elle-même, bénéficiant de son enseignement et de son accompagnement paternel exigeant. Elle a été de plus en plus amenée à transmettre l’esprit de la nouvelle fondation, dans une fidélité attentive, avec son expression et sa tonalité propre, concrète, féminine et maternelle. Leur coopération dans l’obscur de la foi s’est révélée féconde dans leur docilité à l’Esprit Saint et leur confiance filiale en la Vierge Marie.