Prier 15 jours avec Pier Giorgio Frassati - Charles Desjobert - E-Book

Prier 15 jours avec Pier Giorgio Frassati E-Book

Charles Desjobert

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Beschreibung

Pier Giorgio Frassati (1901-1925) est de ces âmes de feu, passionnées, qui vont droit au but. Né dans une famille de grand renom, il a tout pour s'installer dans une vie confortable et mondaine. Pourtant il choisit une autre voie, celle du service des plus pauvres, dans les faubourgs de Turin.

Alpiniste de haut niveau, il parcourt les montagnes, où il découvre la joie du dépassement de soi. Investi dans les mouvements étudiants, Pier Giorgio s'engage contre le fascisme naissant. La lecture de ses lettres nous révèle son amour profond pour ceux qui sont délaissés, mais aussi les luttes qu'il doit mener pour persévérer dans son désir de servir ses frères. Sa vie est le rappel qu'on ne naît pas saint mais qu'on le devient par grâce et par persévérance.

À l'âge de 24 ans, Pier Giorgio, sur le point de terminer ses études d'ingénieur, contracte la poliomyélite et meurt soudainement le 4 juillet 1925.Béatifié en 1990, il est le saint patron des sportifs.




À PROPOS DE L'AUTEUR

Charles Desjobert, frère dominicain et architecte du patrimoine, vit au couvent de La Tourette, près de Lyon, et enseigne à l'École de Chaillot. Il a publié l'intégralité des lettres de Pier Giorgio en français (Cerf).

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Prier 15 jours avec

PIER GIORGIO FRASSATI

COLLECTION PRIER 15 JOURS

Des livres sources

– pour passer quinze jours en compagnie d’un maître spirituel à la manière de ces temps de retraite qui ouvrent une brèche dans notre univers quotidien.

Des livres pratiques

– un rappel biographique en début de volume

– un itinéraire balisé en introduction

– une entrée dans la prière répartie sur les quinze chapitres de l’ouvrage

– pour aller plus loin, une bibliographie expliquée.

Des livres accessibles

– un ressourcement qui va à l’essentiel pour des chrétiens actifs

– une information donnée de l’intérieur pour un public plus large.

Prier 15 jours avec

PIER GIORGIO FRASSATI

par frère Charles Desjobert, o.p.

nouvelle cité

Composition : Pauline Wallet

Couverture : Richard Garcia

p. 4, portrait de l’auteur, D.R.

© 2024, Groupe Elidia

Éditions Nouvelle Cité

10 rue Mercœur

75011 PARIS

www.nouvellecite.fr

EAN: 978-2-37582-613-3

ISSN 1150-3521

QUI EST PIER GIORGIO?

Pier Giorgio naît le 6 avril 1901 dans une famille aisée de Turin. Son père, Alfredo Frassati, est le fondateur et le propriétaire de La Stampa, grand quotidien italien. Adélaïde, sa mère, est artiste peintre. Son unique sœur, Luciana, naît un an plus tard. La vie en famille n est pas simple : autoritaires et stricts, ses parents montrent peu d’amour. Enfant, Giorgio se révèle un garçon joyeux mais têtu, se murant parfois dans un silence complet. Il est impétueux, voire indomptable, et les bagarres avec sa sœur ne manquent pas.

Pier Giorgio partage son temps entre Turin et la villa familiale de Pollone, soixante kilomètres plus au nord, au pied des Alpes et du sanctuaire marial d’Oropa. Tout jeune, il découvre la montagne. Son amour pour les sommets enneigés ne cessera de grandir. Marcher, escalader, ouvrir de nouvelles voies le long de parois encore inaccessibles, voilà qui le fait rêver. Là-haut, il chante à tue-tête, toujours un peu faux, mais qu’importe!

Le Turin que connaît Giorgio est en pleine effervescence : ville riche et développée, les faubourgs misérables s’y étendent pourtant à perte de vue. Si Turin brille dans toute l’Europe en accueillant, en 1911, l’Exposition universelle, c’est la pauvreté de ses ouvriers qui frappe Pier Giorgio. Un matin, ouvrant la porte à un enfant pieds nus qui demande une aumône, il offre ses chaussures, qu’il délace aussitôt. Il multipliera pendant son adolescence les gestes de bienveillance à l’égard de ceux qui souffrent.

Giorgio suit ses premières années d’école à la maison. Les examens se déroulent chez les Salé-siens. Puis il poursuit avec sa sœur dans une école publique. Ça ne marche pas fort : dissipé, sur le point d’être renvoyé deux fois, ses parents l’envoient, à l’automne 1913, à Vlstituto sociale, chez les Jésuites, afin d’éviter son redoublement. Alfredo est déçu par son fils qu’il prend pour un incapable.

Avec la guerre, Pier Giorgio, fils de sénateur, est pris dans les débats entre neutralistes et interventionnistes - jusqu’à se voir interdire certains cours à cause des positions de son père. Il est bouleversé par la guerre qui détruit tout. Monte alors en lui un grand désir de paix. Cette paix ne peut se construire avec la seule justice des hommes. Elle est plus exigeante et plus belle encore : répondre au mal par le bien. Ainsi, lorsqu’on lui vole sa bicyclette, il s’exclame simplement : C’est peut-être quelqu’un qui en avait plus besoin que moilXLn 1923, l’occupation de la Ruhr par les Français et le poids exorbitant des réparations allemandes le révoltent : une telle injustice ne peut conduire qu’à la guerre.

Il ne trouve à la maison que peu de soutien dans sa foi : si sa grand-mère est très croyante, son père est agnostique et sa mère pratique surtout par convention. Pourtant, Pier Giorgio approfondit sa prière personnelle, notamment celle du rosaire. Il communie tous les jours, malgré les inquiétudes de ses parents qui craignent qu’il ne devienne un bigoto. il se pose la question de la vocation sacerdotale - comme missionnaire ? - mais il sent que devenir prêtre, dans l’Italie de l’époque, risque de le couper des plus pauvres et de la société civile. Il donnera sa vie autrement.

Début 1921, son père est nommé ambassadeur à Berlin et part s’y installer, avec sa femme et Luciana. Pier Giorgio, resté seul à Turin, fait de nombreux séjours dans cette Allemagne qu’il aime tant. Mais la vie mondaine ne lui plaît vraiment pas. Alors que sa sœur apprécie les réceptions à l’ambassade, il s’éclipse, gardant son temps pour les déshérités. Son père en est affecté. Lui qui espérait que Giorgio reprendrait le journal familial, qu’il ferait partie des grands de l’Italie d’après-guerre ! Il constate amèrement que son fils suit une autre voie. Laquelle? Il est incapable de le savoir. Pier Giorgio fait alors la connaissance du père Cari Sonnenschein (1876-1929), surnommé « le saint François de Berlin ». Ce prêtre anticonformiste, fondateur d’un mouvement d’étudiants catholiques, vit l’Evangile avec une exigence étonnante et une forte implication sociale : les longues « maraudes » effectuées avec lui marquent durablement le jeune homme.

Ses séjours allemands font grandir son désir de devenir ingénieur des mines. Si depuis 1918 Pier Giorgio fréquente l’Ecole polytechnique de Turin, il choisit de se lancer, au début des années 1920, dans une licence en génie civil. Les études sont décidément une vraie corvée. Il lui faut faire un effort énorme de volonté pour rester à son bureau. Et pour cause : Pier Giorgio en fait un peu trop. Il est de toutes les associations : membre de la Fédération universitaire catholique italienne (FUCI) dans le cercle Cesare Balbo, il fait aussi partie du Club alpin italien (CAI). Il participe à plusieurs groupes de jeunes, congrès eucharistiques, veillées de prière, etc.

Sa vie d’étudiant pourrait être celle de n’importe quel autre. Banale donc? Et pourtant... Depuis ses dix-sept ans, il est inscrit aux conférences Saint-Vincent-de-Paul et visite régulièrement les exclus. Le rendez-vous est fixé à 18 heures au pied du campanile de l’église de la Consolata. De là, il descend la Via Sancta Chiara, soigne les malades du Cottolengo et soutient les vieillards des hospices voisins.

Aussi, dès cette époque, impressionne-t-il par sa gaieté, sa pureté, son humilité, sa simplicité et sa foi. Il est cité en exemple et provoque l’étonnement et l’admiration de beaucoup. Son attitude, déterminée et courageuse, authentique et généreuse, frappe. Pourtant, Pier Giorgio ne dit mot de ce qu’il fait. Humblement, il sert, à l’aise avec chacun, quelle que soit sa condition. Et son humilité ne rend pas sa vie étriquée : elle devient largement contagieuse.

Son désir de suivre le Christ s’épanouit dans un engagement plus complet. Le 28 mai 1922, à vingt et un ans, Pier Giorgio devient laïc dominicain dans l’église Saint-Dominique de Turin. Il prend le nom de frère Jérôme en hommage à Savonarole dont la fougue et la détermination le séduisent. Il approfondit aussi sa foi par les lectures qu’il affectionne particulièrement : saint Paul, saint Augustin, saint Thomas d’Aquin, et bien sûr Dante, dont il déclame des vers entiers. Ses lettres, dès lors, se chargent de références à ces auteurs. Le Dialogue de sainte Catherine de Sienne, qu’il aime particulièrement, animera les années de sa vie d’adulte.

Son action ne se limite pas aux bonnes œuvres mais se poursuit dans son engagement politique. Pier Giorgio prend part aux réunions des syndicats catholiques, rencontre les ouvriers et il n est pas rare de le voir à l’entrée des usines pendant les grèves, défendant les employés contre la pression des ligues communistes. Il s’inscrit au Parti populaire italien malgré la désapprobation de son père. Avec le fascisme qui s’installe en octobre 1922, Pier Giorgio persévère dans ses prises de position de catholique militant. Bien que la participation aux processions religieuses lui vaille beaucoup de moqueries, il n’hésite pas à se mêler aux cortèges ; ce qui lui vaudra quelques heures de garde à vue. Il comprend le danger du fascisme et, lorsque des membres du Parti populaire entrent au gouvernement de Mussolini, il en est profondément affecté. L’opposition culmine quand la maison des Frassati est attaquée par des fascistes, en juin 1924. La bravoure de Giorgio à ce moment-là est unanimement louée, jusque dans le Times de Londres : rare moment de reconnaissance familiale.

Pier Giorgio s’appuie dans sa vie spirituelle sur la valeur inestimable de l’amitié. Avec Marco Beltramo, son ami le plus cher, et six autres garçons et filles, il fonde la « compagnie des types louches », lors d’une mémorable sortie en montagne, le 18 mai 1924. Un groupe mixte — inhabituel pour l’époque - qui se retrouve autour du sport, de la prière et de la joie partagée. Ils ne se prennent pas trop au sérieux. Pier Giorgio hérite, pour rire, du surnom de Robespierre, et leur correspondance se colore de coups de canon fictifs qui sont autant de cris de joie.

Pier Giorgio tombe amoureux de Laura Hidalgo qui fait partie de la compagnie. Il tente de présenter à sa famille cette jeune fille, orpheline et de milieu plus modeste. Mais il réalise douloureusement qu’il ne pourrait l’épouser : ses parents n’y consentiront jamais. S’ouvre alors pour lui une période très sombre dont témoignent ses lettres : comment vivre ce renoncement ?

L’année 1925 débute avec l’ouverture des portes jubilaires par le pape Pie XI à Rome. Cette année sainte, la dernière de Pier Giorgio sur terre, est décisive. Le mariage de sa sœur avec un diplomate polonais, le 24 janvier, qui signifie son éloignement, est un moment d’arrachement difficile pour l’un et pour l’autre. Pier Giorgio reste seul dans une famille qui s’écroule : les crises à répétition du couple se sont transformées peu à peu en une lutte silencieuse. Les parents sont au bord de la séparation. Avec tout cela, se profilent la fin des études et les difficiles choix de vie. C’est à cette période qu’il écrit ses plus belles lettres, celles où la joie renaît après la tempête. Malgré les vents contraires, une certitude l’habite : c’est Dieu qu’il veut servir dans ses frères. C’est plein de cette assurance que Pier Giorgio meurt subitement, le samedi 4 juillet 1925, à vingt-quatre ans, emporté par une poliomyélite foudroyante. Personne ne s’aperçoit de rien. On pense à un peu de fièvre, tout simplement. Au même moment se meurt sa grand-mère et tous ont les yeux rivés sur elle. Comme il a vécu, Pier Giorgio s’en va inconnu des siens. Pourtant jusque dans ses derniers instants sa charité est active. A son enterrement, des centaines de personnes se présentent, de tous les milieux et surtout les plus pauvres. Alors se révèle l’amour immense de Pier Giorgio, modèle d’Evangile pour chacun.

AVANT-PROPOS

Pier Giorgio est de ces âmes de feu qui vont droit au but. Persuadé qu’il ne peut pas vivoter mais qu’il doit vivre à plein, il s’élance sur la route exigeante de l’Evangile. Sa vie se réalise magnifiquement dans le service des plus faibles et dans l’humilité. Ce don de soi, simple et vrai, animé d’une joie profonde, il l’accomplit en vingt-quatre ans à peine.

Pier Giorgio n’a pas tenu de journal spirituel. L’essentiel de ses écrits, ce sont des lettres envoyées à ses amis ou à sa sœur. C’est en les parcourant, en nous laissant conter la beauté de son amour pour tous, que nous découvrons qui fut ce jeune étudiant de Turin. À ses écrits s’ajoutent des centaines de petites anecdotes, comme les fioretti de saint François, qui témoignent de sa charité à l’œuvre. Pour découvrir la foi qui anime Giorgio, nous cheminerons aussi avec les saints qu’il affectionnait particulièrement : Paul et Augustin, Thomas d’Aquin et Catherine de Sienne, mais aussi Dante et sa Divine Comédie. Les psaumes, que nous chantons soir et matin à l’office sont autant de courtes prières qui porteront notre méditation au long de ces pages.

Je dois bien reconnaître qu’écrire ce livre sur et avec Pier Giorgio ne fut pas une mince affaire. D’abord parce que je ne suis pas écrivain, peut-être aussi parce que Giorgio ne l’est pas non plus! Pas de long traité de théologie, pas de splendides considérations spirituelles : il n’a pas prêché par écrit et c’est plutôt par toute sa vie qu’il nous évangélise.

Celle-ci, profondément intérieure, est sans cesse interpellée par les besoins du prochain. Comme frère dominicain, j’ai été particulièrement touché par ce jeune garçon qui part à la rencontre de tous et qui voit en chacun, quelles que soient ses pauvretés, un enfant aimé de Dieu. Pier Giorgio agit toujours avec une grande humilité et j’espère traduire dans ces pages sa simplicité, son enthousiasme, sa chaleur aussi. Sa vie est le rappel qu’on ne naît pas saint mais qu’on le devient par grâce et par persévérance : « Certes, je n’ai pas encore atteint la perfection, mais je poursuis ma course pour tâcher de saisir, puisque j’ai moi-même été saisi par le Christ Jésus. Frères, quant à moi, je ne pense pas avoir déjà saisi cela. Une seule chose compte : oubliant ce qui est en arrière, et lancé vers l’avant, je cours vers le but » (Ph 3,12-14).

Au début de cet ouvrage, je tiens à remercier Wanda Gawronska, nièce de Pier Giorgio, pour ses multiples précisions et son accueil si simple à Pollone. Merci à mes frères du couvent de Lille qui m’ont soutenu (et supporté!) durant le travail d’écriture, particulièrement les frères Franck, Maurice et Grégoire. Merci à mes nombreux relecteurs, à Domitille et aussi à mon éditrice, Bénédicte Draillard, pour sa patience et sa confiance.

Merci enfin, Pier Giorgio, toi qui pries pour nous et m’as aidé à avancer cette année. Je te confie l’appel à la sainteté de mes trois neveux, Manon, Quentin et Louise, et de chacun de nous.

SIGLES UTILISÉS

Tous les passages en italique sont des paroles ou des écrits de Pier Giorgio. Lorsqu’il s’agit d’extraits de lettres, la date indiquée est la date de rédaction. Pour les autres citations et fioretti de Pier Giorgio, un sigle, suivi du numéro de la page, renvoie aux ouvrages ci-dessous.

CS

Cristina S

iccardi

,

Pier Giorgio Frassati,

Artège, Perpignan 2010.

LFC

Luciana F

rassati

,

La Charité de Pier Giorgio. Mon frère,

Conquistador, Paris 1953.

LFJV

Luciana F

rassati

,