Prier 15 jours avec saint Vincent de Paul - Jean-Pierre Renouard - E-Book

Prier 15 jours avec saint Vincent de Paul E-Book

Jean-Pierre Renouard

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Beschreibung

Depuis plus de trois siècles, il ne se passe pas une année sans qu'un ouvrage ne paraisse sur saint Vincent de Paul (1581-1660), sans qu'un article ne vienne apporter une insistance sur un passé connu, jeter quelque lumière nouvelle sur une vie débordante de vitalité et d'activités les plus diverses. Le secret de cette efflorescence est dans sa charité « inventive jusqu'à l'infini », comme l'amour de Dieu. Vincent, homme d'action, se présente plus pénétré de Dieu et plus préoccupé d'être que de paraître. Il est un homme brûlant de charité, pétri d'amour divin. Sa vie est un brasier secret et nous l'entendons nous avertir jusque dans notre sommeil : « Il faut la vie intérieure, il faut tendre là ; si on y manque, on manque à tout. »

Le présent livre veut mettre en lumière l'âme de sa spiritualité. Monsieur Vincent est un authentique mystique, un authentique priant. La contemplation est le moteur de sa vie et elle explique son action et sa compréhension des êtres.




À PROPOS DE L'AUTEUR

Jean-Pierre Renouard (1934-2023), prêtre lazariste, fut directeur du centre du Berceau de saint Vincent de Paul. Il a participé activement à la recherche sur la mission vincentienne et oeuvré à la transmission du message du saint landais.

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Prier 15 jours avec

SAINT VINCENT DE PAUL

COLLECTION PRIER 15 JOURS

• Des livres sources

– pour passer quinze jours en compagnie d’un maître spirituel à la manière de ces temps de retraite qui ouvrent une brèche dans notre univers quotidien.

• Des livres pratiques

– un rappel biographique en début de volume

– un itinéraire balisé en introduction

– une entrée dans la prière répartie sur les quinze chapitres de l’ouvrage

– pour aller plus loin, une bibliographie expliquée.

• Des livres accessibles

– un ressourcement qui va à l’essentiel pour des chrétiens actifs

– une information donnée de l’intérieur pour un public plus large.

Prier 15 jours avec

SAINT VINCENTDE PAUL

Jean-Pierre RENOUARD

nouvelle cité

Composition : Nouvelle CitéCouverture : Richard Garcia

Illustrations de couverture :p. 1, portrait de Vincent de Paulp.4, portrait de l’auteur, D.R.

Tous droits de traduction,d’adaptation et de reproductionreservés pour tous pays.

© 2024, Groupe ElidiaEditions Nouvelle Cité10 rue Mercoeur75011 PARIS

www.nouvellecite.fr

ISBN 978-2-37582-620-1ISSN 1150-3521

À ma sœurMarie-Cécile,sans qui les chosesn’auraient pu êtrece qu’elles furent…

Ce que Dieu dit est vie,non au sens figuré mais au sens propre :la parole de Jésus Christ n’est vieque parce que lui-même est vie.Dieu parle par toute vie…

(Patrice DE LA TOURDU PIN)

Nos remerciements vont au père André Grinneiser et à sœur Yvonne-Marie Dubory, lecteurs fraternels de ces pages. Et celles-ci doivent beaucoup aux nombreux séminaristes à qui nous avons eu la joie de transmettre la spiritualité vincentienne.

SIGLES

« Coste » : les références utilisées la plupart du temps donnent le tome et la page de Saint Vincent de Paul, correspondance, entretiens, documents, édition des œuvres du saint, publiée et annotée par Pierre Coste, prêtre de la Mission. Quatorze volumes parus chez Lecoffre, Gabalda, 1920-1925.

« Abelly » : renvoie à la première biographie de Vincent de Paul parue en un volume, en 1664. Les références indiquent le livre, le chapitre et la page.

« Collet » : signale la deuxième biographie, La Vie de saint Vincent de Paul, Nancy, 1748.

REGARDS FURTIFS SUR UNE VIE

Depuis plus de trois siècles, Monsieur Vincent reste toujours parmi nous ! Il ne se passe pas une année sans qu’un ouvrage ne paraisse, sans qu’un article ne vienne apporter une insistance sur un passé connu, jeter quelque lumière nouvelle sur une vie débordante de vitalité et d’activités les plus diverses. Le secret de cette efflorescence est dans sa charité « inventive jusqu’à l’infini », comme l’amour de Dieu. Jean-Paul II l’a dit : « Les saints ne passent pas… Quel est le nom de cette force qui résiste à la loi inexorable du “tout passe” ? Le nom de cette force est l’amour. »

Pourquoi ajouter à cette accumulation ?

Le présent livret veut mettre en lumière l’âme de sa spiritualité. Monsieur Vincent, ce géant de la charité est un authentique mystique, un authentique priant. La contemplation est le moteur de sa vie et elle explique son action et sa compréhension des êtres.

Il naît en avril 1581, dans une famille chrétienne. Aussi parfaitement que l’étaient celles de son village natal à Pouy, près de Dax. Il est le troisième enfant des Depaul, métayers du village, qui vivent dans la petite ferme de Ranquines, de la culture du millet et des légumes, du ramassage du bois dans la propriété communale et de l’élevage du petit bétail, s’occupant des bœufs de labours en passant par des moutons et des porcs légendaires. « J’ai été porcher », aimera redire Vincent. Baptisé au lendemain de sa naissance, il bénéficie d’une formation solide et de l’exemple tout de droiture, d’amour du travail, et de l’affection de ses parents, Jean Depaul et Bertrande Demoras. L’un de ses oncles est prieur d’une halte sur le chemin de Saint-Jacques, Poymartet, à quatre lieues et demie de sa petite maison. Grâce à lui, son instruction chrétienne est plus poussée et il bénéficie de cours de latin. Son intelligence s’éveille. En le voyant apte à la réflexion et tourné vers le religieux, on songe naturellement au sacerdoce et, de connivence avec lui, on l’envoie au collège des Cordeliers à la ville de Dax, distante à peine de six kilomètres. Il se révèle excellent étudiant jusqu’à devenir répétiteur des enfants de M. de Comet auquel sa mère est alliée. À quinze ans, il achève son cursus secondaire et il reçoit les ordres mineurs dans la collégiale de Bidache, des mains du nouvel évêque de Tarbes, ami de la famille Demoras. Grâce à son père qui consent à vendre une paire de bœufs pour lui payer des études supérieures, il les entame, à 15 ans et demi, à l’université de Toulouse. Il s’ingénie à les poursuivre en ouvrant une pension de famille à Buzet. Il passe peut-être quelques mois à l’université de Saragosse. Quoi qu’il en soit, il devient bachelier en théologie et obtient ainsi licence d’enseigner. Après les ordinations au sousdiaconat et au diaconat, à Tarbes, il reçoit, à 19 ans, le sacerdoce, des mains de Mgr François de Bourdeilles de Périgueux, le 23 septembre 1600. Laissons aux historiens le soin de dire pourquoi il court ainsi les évêques. Son tempérament aventureux y trouve sûrement son compte comme il le fera échapper « au contrôle rigoureux de l’histoire » de 1605 à 1608… par une captivité aussi hypothétique que plausible !

Quand nous le retrouvons à Paris à l’aube de 1608, il cherche un logement et un toit. Ses compatriotes gascons et ses premières relations chez les grands, nouées dès l’enfance, l’aident à rencontrer le père de Bérulle, un homme très influent, féru en spiritualité. Un premier choc avec la capitale le secoue. Par malchance, il est accusé injustement de vol. Une pareille épreuve le burine et lui fait partager l’injustice dont souffrent souvent les faibles. À cette première école s’ajoute bientôt l’épreuve de la foi. Alors qu’il est petit distributeur d’aumônes chez la reine Margot, il tente de secourir un ami théologien, pétri de doutes contre la foi. Il l’épaule, le conseille, l’assiste et, ultime recours, s’offre à Dieu comme victime de substitution. Le Seigneur le prend au mot et longtemps, le jeune prêtre vit une nuit de la foi. Il en sort face à l’évidence de sa vocation : « S’adonner toute sa vie, pour son amour, au service des pauvres. »

Désormais, il opte pour les pauvres. Comme il est à l’aise alors dans sa paroisse de Clichy où l’envoie Bérulle ! Il fait là ses classes pastorales et ne quitte ses paroissiens que pour entrer, en 1613, au service des Gondi, personnages influents s’il en est. Le Général est Grand Maître des galères de France ; Madame, scrupuleuse et sensible, gère ses propriétés au matériel et au spirituel ; Monsieur Vincent est ainsi nommé précepteur des enfants. Un emploi dont la Providence se sert pour l’amener au chevet d’un paysan mourant. Cet homme vit dans l’angoisse d’une faute non avouée alors qu’il est à l’article de la mort. Il peut se confesser in extremis à Monsieur Vincent et s’en féliciter auprès de Mme de Gondi. Cette situation leur fait découvrir à tous deux la détresse morale des pauvres. Le lendemain, à Folleville, il exhorte les paroissiens à la confession générale. Le prêtre trouve une nouvelle voie, l’impérieux devoir de la mission. Nous sommes en janvier 1617, année de toutes les découvertes. Six mois après, toujours sous l’influence de Bérulle, le voilà au service de la paroisse de Châtillon-les-Dombes. Son appel chaleureux entraîne ses paroissiens auprès d’une famille malade. Une sorte de déclic se produit. Un bel altruisme peut s’organiser et le voilà lançant la première « Charité », un groupe de principales dames de la paroisse, prêtes au bénévolat organisé. À 36 ans, l’homme est désormais en possession de deux clés d’apostolat : restaurer la dignité humaine autant que la foi du baptisé. En retournant chez les Gondi, il se fait missionnaire et fondateur de « charités ». Il lance les dames de condition sur les routes du service. Il découvre sa véritable vocation et se met à l’école des événements qui soudain jalonnent son itinéraire spirituel : fondation de la Congrégation de la Mission en 1625, celle des Filles de la Charité en 1633. Des personnalités de valeur traversent sa vie : saint François de Sales, André Duval, docteur de Sorbonne, son conseiller spirituel et surtout, Louise de Marillac, une jeune veuve à la foi aussi vive que sa sensibilité, qui va devenir son bras droit sinon son relais, dans tout ce qui va toucher au caritatif. D’institutions en institutions, le charisme vincentien s’affine. Le saint devient fondateur. Rien ne peut le détourner de sa logique de charité. Réveiller la foi des gens impose de bons pasteurs. Qu’à cela ne tienne, il prépare les prêtres aux ordres dès 1632 alors que la maison de Saint-Lazare devient son poste de commandement ; il inaugure « les Conférences des Mardis » en 1633, ouvre les premiers séminaires. Dans le droit fil de la charité, il met en place l’œuvre des Enfants trouvés, secourt la Lorraine puis la Picardie, la Champagne et l’Îlede-France en détresse, entreprend une démarche en faveur de la paix jusqu’à subir les foudres de Mazarin, est nommé aumônier général des galères du roi. Il devient l’homme de toutes les situations ! À la mort de Louis XIII qu’il assiste dans son agonie, le voici nommé au Conseil de conscience, instance royale chargée des affaires ecclésiastiques du royaume. Son influence s’accroît sur le plan ecclésial, doctrinal et politique. Il ose proposer et peser de tout son poids sur les nominations épiscopales. Les « Charités » de la campagne deviennent, à Paris, les « Dames de la Charité » ; 10 000 pauvres sont nourris à Saint-Lazare, 15 000 secourus dans la capitale ; les Filles de la Charité ouvrent les petites écoles et vont jusque sur les champs de bataille. De l’audace encore avec des missionnaires pour l’Italie, l’Irlande, la Pologne, la Barbarie et Madagascar. Son tempérament de feu le jette sur tous les fronts de la misère. De Saint-Lazare, il encourage, soutient, stimule, admoneste et exhorte les siens ; il écrira plus de 30 000 lettres et la postérité n’en conserve qu’un dixième. Deux fois par semaine, il encourage les missionnaires et les sœurs par des entretiens ou des conférences. Il laisse des consignes spirituelles à travers « les Règles communes » de sa congrégation. Et quand il s’endort le 27 septembre 1660, il lègue une œuvre immense dont l’onde de choc retentit encore. Dans l’inconscient collectif, il reste « le père des pauvres » et tous ses amis connaissent le mot de son premier panégyrique prononcé à Paris, le 23 novembre 1660, par Mgr Henri de Maupas du Tour, évêque du Puy : « Il a presque changé la face de l’Église ! »

Sa famille spirituelle est immense aujourd’hui encore : 4 000 lazaristes, 25 000 Filles de la Charité, 260 000 femmes des Équipes Saint-Vincent, héritières des Dames de la Charité ; à son école plus de 930 000 membres chez les descendants spirituels du bienheureux Frédéric Ozanam, les conférenciers de Saint-Vincentde-Paul ; 200 000 participants des Jeunesses Mariales. Et, quelque 268 institutions religieuses se réclament de lui. Une constellation de fondations ! Une preuve d’Amour !

ITINÉRAIRE

Paradoxe ! Les sources qui nous permettent de capter la pensée de saint Vincent de Paul sont réduites à la portion congrue. Et pourtant nous disposons de quatorze volumes d’écrits divers : lettres, entretiens, documents. Pierre Coste, prêtre de la Mission, a rassemblé pendant vingt-cinq ans cette mine d’écrits qui nous laisse pourtant encore sur notre faim. Nous disposons de huit volumes de correspondance, soit 3 000 lettres sur hélas ! 30 000, avons-nous dit, que notre saint aurait écrites. Or, c’est dans la vie et donc dans ses lettres, qu’il se propose tel qu’en lui-même : actif, gascon à l’extrême, habile, diplomate, sérieux, plein d’humour, profond, spirituel, adapté comme pas un à ses correspondants. À cela s’ajoutent les quatre volumes d’entretiens. Cet homme, on le sent, est habité. On voit bien qu’il exprime d’abord la vie, sa vie et surtout sa propre vie intérieure. Son itinéraire spirituel s’affirme avec force pour qui devient son familier, le lit et le médite avec assiduité.

Qui gloserait sur un Vincent jeune enfant, loin de Dieu, se tromperait. En ce temps-là, on ne fait rien à moitié. On vit sa foi à l’école des parents et le monde ambiant est porteur de Dieu. Le baptême est largement pris au sérieux, et cela tout au long de sa vie (premier jour). Puis le jeune homme s’alanguit un peu, tenté par un certain carriérisme. Dieu le rattrape au bon moment et le voilà au seuil de deux expériences intérieures fortes. Sa foi est remodelée (deuxième jour). Alors tout redevient lumineux. Il retrouve ses repères. Il sait que son enracinement est en Dieu (troisième jour). L’année 1617 est toujours considérée comme clé : à la faveur d’une prédication pour amener les paysans picards au sacrement de réconciliation, il se voit conforté dans une opinion qui ébranle son sacerdoce : « Le pauvre peuple se damne faute de savoir les choses nécessaires à salut et faute de se confesser » (I, 115). La mission est impérative. Au milieu de la même année, il découvre l’ampleur de la misère corporelle. À Châtillon-les-Dombes, il pose les fondements de la charité. Les pauvres n’ont d’avenir qu’en Dieu à condition qu’ils aient moins faim. Alors sa détermination se révèle sans faille. Il vit « tout donné à Dieu et aux pauvres » (quatrième jour).