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"Psychiatrie et spiritualité" explore le poids des troubles psychiatriques à travers l’histoire personnelle d’une psychiatre chrétienne, offrant ainsi un éclairage unique sur la résilience face à la souffrance mentale. Il aborde également les dimensions spirituelles pour les chrétiens en quête de compréhension face à des troubles dont les causes peuvent rester floues. Plus qu’une réflexion sur la souffrance, cet ouvrage se veut un message d’espoir, une source d’encouragement pour ceux qui, confrontés à leurs démons intérieurs, doutent de voir leurs désirs et aspirations se réaliser un jour. Un témoignage puissant de foi, de guérison et de persévérance.
À PROPOS DE L'AUTRICE
Jeune psychiatre nantaise, Rebecca Jardel s’inspire de son expérience personnelle, ponctuée de traumas, pour écrire ce premier ouvrage tout en s’intéressant aux facteurs susceptibles de favoriser la résilience. Chrétienne, elle se penche également sur la question des aspects spirituels qui interrogent beaucoup de croyants aux prises avec des troubles mentaux.
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Seitenzahl: 135
Veröffentlichungsjahr: 2025
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Rebecca Jardel
Psychiatrie et spiritualité :
manuel d’une psychiatre chrétienne
Essai
Lys Bleu Éditions – Rebecca Jardel
ISBN : 979-10-422-7741-3
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Rebecca Jardel est une jeune psychiatre nantaise de 29 ans.
Ayant grandi dans une famille monoparentale, abandonnée dès le plus jeune âge par son père, elle a expérimenté les tourments de l’instabilité maternelle et subi les abus d’un grand-père tyrannique.
Ce chaos familial ainsi que cette maltraitance ont constitué le lit de troubles psychiatriques qui ont ponctué son enfance, son adolescence, mais également le début de sa vie de jeune adulte. C’est sa foi d’enfant qui la maintient en vie lorsque la détresse est insoutenable, mais c’est véritablement à l’âge adulte qu’elle vit une expérience personnelle avec Dieu et voit naître en elle une foi nouvelle, animée par la volonté de faire de Dieu son sauveur et le Seigneur de sa vie.
C’est probablement la volonté de comprendre les motivations qui animent les auteurs de violences et d’abus, mais également le désir de trouver un chemin vers la compréhension des traumatismes et des mécanismes de résilience qui ont fait naître en elle ce désir de se tourner vers la psychiatrie. Au-delà d’un cheminement thérapeutique personnel, elle a à cœur d’apporter son expérience à la fois personnelle et professionnelle, mais également ses valeurs et sa vision chrétienne afin d’apporter aide, soutien et éventuelles réponses aux personnes qui, comme elle, ont été ou sont confrontées au fléau de la souffrance s’exprimant par des troubles psychiatriques.
« Avec le temps, la détresse m’est devenue familière, comme inhérente à mon être. Depuis des années elle me poursuit, elle me bouscule, elle m’envahit, me fait plonger, par périodes, dans des épisodes de détresse intenses. Dans ces moments-là, c’est comme si le monde continuait à tourner, que la vie à l’extérieur continuait à se poursuivre, pleine de charme, de réjouissances, de petits plaisirs du quotidien qui ne me sont plus accessibles. Je suis dans le brouillard, la détresse la plus intense, j’attends et je supplie que la mort vienne me chercher. »
Tel est le fardeau de certains troubles psychiatriques.
Cet ouvrage évoque le joug des troubles psychiatriques à travers l’histoire autobiographique d’une psychiatre chrétienne.
Abordant l’histoire de la psychiatrie, les classifications des troubles mentaux, la genèse de certains troubles psychiatriques ainsi que des pistes de résilience et de résolution, ce livre traite également des aspects spirituels pour les chrétiens en recherche de compréhension face à des troubles dont l’étiologie n’est parfois pas si claire entre maladie mentale et implication spirituelle.
À travers plusieurs exemples bibliques, il s’agit d’observer quelle peut être l’intrication entre de véritables pathologies mentales et des manifestations spirituelles, et de noter de quelle manière la nature de notre relation avec Dieu est susceptible de changer les choses.
Cet ouvrage a également pour but de faire émerger des solutions concernant les prises en charge des pathologies psychiatriques en soulignant l’importance, quelle qu’en soit l’étiologie, de prendre en charge et de traiter ces troubles avec les moyens dont nous disposons humainement.
Enfin, cet écrit se veut être une source d’encouragement pour tous ceux qui, aux prises avec des troubles mentaux, désespèrent de voir un jour s’accomplir leurs désirs et leurs aspirations les plus chères. Ce témoignage d’une patiente devenue psychiatre atteste qu’au plus profond de la détresse, il existe des ressources et des solutions pour distinguer la lumière et réaliser des projets.
Âme, corps, esprit
Du latin « anima » qui signifie « vent », « air », « souffle », l’âme est souvent décrite comme le principe vital analogue au souffle, à la respiration, essentielle à la vie. Ce principe, immanent pour certains, transcendant pour d’autres, a également une connotation spirituelle dans le sens où il désigne ce qui est intangible, considéré comme distinct de la matière.
Le dictionnaire Larousse définit l’âme comme le « principe de vie, de mouvement et de pensée de l’homme, différent de l’esprit, conçu comme activité intellectuelle et fréquemment opposé au corps, du moins dans la tradition judéo-chrétienne. », ou encore dans une définition plus littéraire comme le « siège de l’activité psychique et des états de conscience de quelqu’un, ensemble des dispositions intellectuelles, morales, affectives qui forment son individualité, son moi profond ; esprit, intellect, cœur, conscience ». Selon les définitions, l’âme est donc soit associée à l’esprit soit distinguée de ce dernier. On peut toutefois globalement résumer que l’âme est le siège de l’activité psychique.
Pour savoir si âme et esprit s’opposent ou sont au contraire analogues, il convient de définir également ce qu’est l’esprit. Toujours selon le Larousse l’esprit est désigné comme la « partie incorporelle de l’être humain, par opposition au corps, à la matière » ou encore comme le « principe de la vie psychique, intellectuelle ; capacités intellectuelles, intelligence ». En ces définitions, on constate donc qu’âme et esprit ont tendance à se rejoindre, représentant tous deux la partie immatérielle de l’homme, sièges de la vie psychique, l’âme représentant plus globalement à la fois le siège de l’activité psychique, mais également des émotions qui lui sont associées, le principe vital de tout individu, englobant la part morale, sentimentale, ce qu’il y a de conscient et de personnel alors que l’esprit semble être associé à l’activité principalement intellectuelle souvent inconsciente et essentiellement impersonnelle. D’ailleurs, il convient de noter que l’anthropologie binaire authentifie en l’homme, sans pour autant les opposer nécessairement, deux dimensions ontologiques : physique et psychique, soit le corps et l’âme sans dissocier fondamentalement âme et esprit.
Toutefois, il convient, notamment pour les croyants, de distinguer l’esprit résumé à cette activité intellectuelle, et l’esprit dans sa dimension spirituelle décrite par la Bible, fort différente de la définition donnée par le dictionnaire. 1 Thessaloniciens 5. 23 déclare : « Que tout votre être, l’esprit, l’âme et le corps, soit conservé irrépréhensible lors de l’avènement de notre Seigneur Jésus-Christ. » D’autres parties des écritures distinguent ces notions, notamment le verset Hébreux 4.12 : « La parole de Dieu est vivante et efficace, plus tranchante qu’une épée à deux tranchants, pénétrante jusqu’à partager âme et esprit, jointures et moelles, elle juge les sentiments et les pensées du cœur. » Nous distinguons ici ce qu’il y a de spirituel, de psychique et de physique. Lors de la création, Dieu a placé l’esprit de vie de l’homme dans son corps, dont l’amalgame a produit l’âme, mais c’est bien l’esprit qui a produit la vie. On peut comprendre que par son corps l’homme entre en contact avec le monde matériel, par son âme, siège des émotions et de l’intelligence il révèle son moi, sa personnalité et prend conscience de lui-même, et par son esprit il est en relation avec le monde spirituel, avec l’Esprit de Dieu, apte à communier et prendre conscience de Dieu. Reliée au monde spirituel par l’esprit et au monde matériel par le corps, l’âme apparaît alors comme un intermédiaire permettant à l’esprit d’assujettir le corps. L’esprit, support de la conscience de Dieu et de la communion, serait alors le principe de vie qui viendrait conférer à l’âme une vie spirituelle s’inscrivant après régénération dans une dimension d’immortalité. L’anthropologie ternaire, tripartite, ou spirituelle – certains disent encore « holistique » – affirme qu’il n’y a d’homme accompli que tissé, non plus de deux, mais de trois modalités : le corps, l’âme et l’esprit selon un processus de métamorphose grâce à laquelle l’homme naîtrait à lui-même, passant de sa condition « Corps et Âme », de sa condition naturelle, à sa condition spirituelle « Corps, Âme, Esprit ». Une régénération apparaît donc nécessaire pour que la vie de Dieu et du Saint-Esprit habite notre esprit. Mais avant cette régénération, la vie de l’homme semble se résumer à la vie de son âme.
Quelle que soit la vision dualiste ou tripartite que nous décidons d’adopter, nous pouvons unanimement reconnaître que l’homme possède une âme, siège de sa vie psychique, de ses sentiments, ses émotions, sa volonté, ses conceptions, de ce qu’il a de conscient et de personnel et de ce qui peut le faire souffrir. L’âme peut être malade, en souffrance, en détresse, elle constitue alors l’un des champs d’action de la psychiatrie.
Pour les chrétiens, prendre conscience de la distinction entre la vie spirituelle de l’esprit et la vie psychique de l’âme peut également favoriser le discernement lorsque des troubles d’apparence initialement psychiatrique surgissent.
Les chiffres intercalés dans le texte et inscrits en exposants renvoient aux références bibliographiques.
La psychiatrie est définie par le référentiel de Psychiatrie1 comme « une discipline médicale nécessitant d’intégrer des approches biologiques, psychologiques et sociales de la santé et du fonctionnement humain. » La sémiologie psychiatrique se base sur l’observation de signes cliniques, définis comme des manifestations cliniques objectives (ex. : ralentissement du débit de parole, ralentissement psychomoteur…), et de symptômes définis comme des expériences subjectives voire comme des plaintes exprimées par le patient lui-même (ex. : humeur triste). Le regroupement de certains signes et symptômes forme parfois des syndromes définis comme un ensemble de signes et symptômes cliniques reconnaissables.
Le recueil d’informations contextuelles telles que l’âge, le sexe, les facteurs de stress et événements de vie, les éventuels antécédents ainsi que la situation sociale, familiale et professionnelle sont évidemment nécessaires afin de contextualiser les éléments sémiologiques cités plus hauts et orienter les professionnels vers certaines hypothèses diagnostiques.
Le trouble mental est défini par la présence d’un certain nombre de signes et/ou de symptômes cliniques souvent organisés en syndromes, permettant, lorsqu’ils sont présents, d’identifier des entités qui, en l’absence de prise en charge spécifique, présentent un mauvais pronostic en termes d’évolution. Les critères d’évolution temporelle (durée d’évolution des symptômes, rupture avec l’état antérieur) et la répercussion sur le fonctionnement du sujet (social, familial ou professionnel) avec identification d’une souffrance sont nécessaires pour poser tout diagnostic de trouble mental.
Enfin, il convient de souligner que tout diagnostic psychiatrique constitue, par définition, un diagnostic d’élimination. Ainsi le diagnostic de trouble mental ne peut être posé qu’après avoir éliminé les diagnostics différentiels (pathologie organique, toxique, autre trouble mental).
Cela pourra en surprendre certains, mais la psychiatrie constitue une spécialité médicale apparue relativement récemment, entre le XVIIIe et le XIXe siècle.
Le trouble mental n’est en effet désigné comme une maladie qu’à partir du XIXe siècle avec les premiers médecins aliénistes. Antérieurement, bien que les troubles psychiques aient pu être décrits relativement tôt dans l’histoire de l’humanité, ils étaient, dans l’Antiquité, assimilés généralement à des punitions divines liées à des fautes morales ou à un déséquilibre (des humeurs) lié à une mauvaise gestion de soi. La connotation surnaturelle de la maladie mentale persiste longtemps, celle-ci étant considérée tantôt comme une manifestation divine tantôt comme une possession démoniaque ; sans que ceci n’empêche la coexistence d’une certaine conception médicale du trouble mental depuis l’Antiquité et durant le moyen âge, principalement dans le monde grec et romain, mais également dans le monde arabe. Mais c’est essentiellement à l’époque de la Renaissance que la maladie mentale devient une maladie naturelle. Il y a ainsi passage de la notion « d’Esprit du Mal à celle de Maladies de l’esprit », selon la formule d’Henri Ey.
Les réponses à ces troubles, initialement quasi inexistantes, vont se développer principalement au cours du XIXe siècle avec la création des premiers asiles puis au XXe siècle avec l’apparition des premiers médicaments et le développement de différents types de cures ; la psychiatrie s’est ensuite développée avec l’apparition des premières classifications mentales, la transformation des asiles en véritables hôpitaux et l’abandon de certaines cures violentes pour des techniques utilisant principalement pour substrat la parole comme la psychanalyse puis les différents courants de psychothérapie.
Voici pour les éléments historiques. La Bible, d’une certaine manière, traite la question de la folie. En tant que notre Créateur, le Seigneur est le mieux placé pour aborder la question de la déraison, des maux de l’âme. Tout au long de sa Parole, nous avons des exemples d’hommes et de femmes ayant perdu la raison, de souffrance et détresses intenses, de symptômes et de manifestations incontrôlées pouvant s’apparenter à certaines maladies aujourd’hui définies dans les classifications actuelles.
Que pouvons-nous comprendre de ces exemples ? Quelles réponses pouvons-nous trouver dans la Parole de Dieu ?
Cet ouvrage décrira une histoire personnelle de troubles psychiques, les facteurs favorisant leur apparition, les facteurs aggravants, mais également les facteurs propices à la résilience à travers la double vision d’une psychiatre ayant elle aussi été patiente avec une analyse empreinte à la fois de rationalité scientifique, mais également de spiritualité chrétienne. À partir d’une histoire concrète, nous ferons le parallèle avec les troubles psychiatriques que peuvent rencontrer de nombreux chrétiens malgré leur foi, et cela nous amènera à nous pencher sur les exemples présentés dans la Bible, livre de référence pour la communauté chrétienne. Nous en analyserons certains, sans avoir aucunement la prétention de refaire l’histoire ou de répondre à des questions restées sans réponse, mais tout simplement dans le but de trouver en ces exemples une réassurance en ayant la possibilité de s’identifier à des hommes qui, comme nous, ont pu connaître l’intensité de la détresse liée aux troubles psychiques tout en ayant, pour certains, Dieu dans leur vie.
Il s’agira, dans ce chapitre, d’expliquer de manière relativement concise, à titre indicatif, comment sont classifiés les troubles psychiatriques à l’heure actuelle. Il est important de garder en tête que ces classifications sont des classifications intellectuelles établies par les hommes et susceptibles de varier au fil du temps et des évolutions sociétales.
Il existe plusieurs classifications permettant de recenser les divers troubles psychiatriques définis actuellement. Parmi celles-ci, deux systèmes nosographiques psychiatriques sont traditionnellement employés à l’échelle internationale. Il s’agit de la CIM 10 (Classification Internationale des maladies, 10e édition) qui classe l’ensemble des pathologies recensées, dont les troubles psychiatriques ; et le DSM V (Diagnostic and Stastiscal Manual 5e révision) qui est rédigé par l’Association Américaine de Psychiatrie et classe uniquement les troubles psychiatriques. Bien que la CIM 10 constitue le système nosographique de référence dans les hôpitaux pour coter les diagnostics, c’est bien le DSM V qui est considéré comme référence en recherche psychiatrique. De même, en pratique clinique, l’aspect organisé du DSM en fait un système nosographique de choix dans la démarche diagnostique.
De grandes similitudes existent entre ces deux systèmes nosographiques, les différences et les subtilités entre ces derniers relevant essentiellement des spécialistes.
Il est à préciser que seule la CIM 10 conserve encore le terme de névrose.
On y retrouve globalement 4 catégories de troubles mentaux : les troubles mentaux organiques, les psychoses, les troubles névrotiques et autres troubles non psychotiques, et les retards mentaux. La névrose y est définie comme un groupement de symptômes entravant la vie courante et exprimant l’angoisse sous différentes formes : hystérie, phobie, obsessions…
Parmi les psychoses, on trouve notamment la schizophrénie, la paranoïa…