Quand la vie devient un chemin - Bernard Desgroppes - E-Book

Quand la vie devient un chemin E-Book

Bernard Desgroppes

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Beschreibung

Et si le vrai changement venait d'un retour à l'essentiel ?

À travers ce livre, l'auteur nous invite à un voyage intérieur, fait de conscience, de présence et de transformation. Chaque page est une passerelle entre développement personnel et spiritualité vivante, une exploration douce mais profonde de ce qui nous empêche d'être pleinement nous-mêmes.

Pensées, émotions, croyances, blessures du passé, intuition, amour, mort... autant de thématiques abordées avec clarté, bienveillance et profondeur. Ce livre ne vous donne pas des recettes, il vous tend un miroir. Il vous guide, pas à pas, vers un espace plus vaste en vous, là où règnent la paix, la vérité et la liberté d'Être.

Accessible à toutes celles et ceux qui cherchent du sens, un mieux-être ou un éclairage sur leur chemin de vie, Développement personnel par la spiritualité est une invitation à ralentir, à ressentir, à se rencontrer.

Car la plus belle des transformations ne se voit pas : elle se vit.

À PROPOS DE L'AUTEUR



Bernard Desgroppes est médium, magnétiseur et accompagnant spirituel. La lecture est entrée dans sa vie assez tardivement, comme un prolongement naturel de son chemin d’évolution intérieure. Depuis plus de vingt ans, il s’inspire des enseignements de Krishnamurti, Jean Klein, Ranjit Maharaj, Claudia Rainville ou Allan Kardec. Ces lectures, enrichies de nombreuses expériences, lui ont permis de se libérer peu à peu des conditionnements mentaux et d’approfondir sa présence à lui-même.

 Il a surtout découvert sa capacité à accompagner les autres dans leur propre transformation.

 S’il n’est pas écrivain de métier, il aime transmettre par l’écriture sa passion pour la connaissance de soi, le discernement et la conscience du cœur.





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Seitenzahl: 210

Veröffentlichungsjahr: 2025

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Couverture

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© Photo Gilles Barthez, studio CLIC16

ISBN : 978-2-38713-073-0

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit, est illicite et constitue une contrefaçon, aux termes des articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Page de Titre

Bernard Desgroppes

Quand la vie devient un chemin

Un voyage intérieur pour habiter sa vie autrement

Table des matières

Préface
Introduction
Le commencement d’un retour à l’essentiel
1. Accueillir les fondements du chemin spirituel
L’instant présent : entre vérité et illusion
L’art de se nourrir du moment
La force vivante de l’instant
Le silence, espace de reconnexion
Être attentif, c’est aimer la réalité
La respiration en pleine présence
Une méditation simple : observer sans juger
Le bon chemin commence en soi
2. Comprendre le mental et ses mécanismes
Le mental : architecture, origines et passage vers la paix
Se libérer des pensées, émotions, croyances
Faire déjouer les pensées obsédantes
Cultiver un esprit apaisé : au-delà des dualités mentales
Croyances et liberté : un voyage vers soi
Le moi, ce passager sans bagages
Témoin intérieur : le pouvoir de l’observation bienveillante
Méditation du témoin intérieur
3. Guérir les blessures du passé
Lâcher prise : s’affranchir du poids du passé
Guérir de la culpabilité émotionnelle par la compréhension
Deuil et émotions : l’art de l’accueil
Confiance en soi : cesser de se croire incapable
4. S’aimer et se transformer en profondeur
L’amour de soi, une lumière à rallumer
Prendre soin de soi : une pratique de présence consciente
Détachement : la voie vers la paix intérieure
De la peur à la liberté : un chemin de transformation
La paix du cœur au-delà de la tristesse
5. Élargir sa conscience : Intuition, synchronicités, coïncidences
Écouter la voix intérieure : l’art de l’intuition
Synchronicités : une guidance fondamentale
Les coïncidences : des signes à décoder
6. Agir avec clarté et intention
Résolution ou intention : choisir la voie de la sagesse
L’art de l’empathie : un chemin vers la bienveillance
Les valeurs humaines : un miroir de la conscience
La Vérité
L’Action juste
La Paix
L’Amour
La Non-violence
L’amour authentique : un espace de liberté
7. Se libérer des conditionnements invisibles
Karma et mental : une mécanique à déjouer
Formes-pensées : miroir de notre humanité
Les constellations familiales : de la mémoire à la libération
8. Explorer les dimensions de la conscience
L’hypnose : un outil de conscience au service de l’Être
L’hypnose thérapeutique : écouter les messages de l’inconscient
L’hypnose spirituelle : explorer les dimensions profondes de l’Être
Hypnose et spiritualité : une même direction
Revenir à l’essentiel, par l’écoute profonde
L’accompagnement holistique : se retrouver, se libérer, s’accomplir
L’étiomédecine : une voie vers le lâcher-prise intérieur
9. Intégrer la mort dans le chemin d’éveil
La mort : passage vers la lumière intérieure
La mort, miroir du lâcher-prise
La paix intérieure révélée par la mort
Conclusion

À mes filles Amélie et Eva, qui par leur présence active m'ont permis d'ouvrir les portes menant au chemin de la sagesse et de l'authenticité, parfois même à leur insu.

Préface

Nous vivons une époque où beaucoup cherchent un sens à leur vie, une lumière intérieure capable d’éclairer les zones d’ombre que la société moderne ne sait plus embrasser. Derrière les apparences, au-delà des masques et des rôles sociaux, il existe en chacun un appel silencieux, une aspiration à plus de paix, de cohérence et de vérité. Ce livre s’adresse à celles et ceux qui entendent cet appel.

Il ne prétend pas détenir des réponses absolues, encore moins imposer une vision. Il propose un chemin, humble et accessible, pour celles et ceux qui souhaitent avancer en conscience. Il se fonde sur une expérience de terrain, sur des observations humaines et spirituelles vécues, sur une pratique quotidienne nourrie de sincérité, d’écoute et de service.

Introduction

Le commencement d’un retour à l’essentiel

Ce livre est né d’un long chemin. Un chemin de trente années, tissé de joies et de secousses, de pertes et d’émerveillements, de rencontres inattendues et d’appels silencieux. Il est le fruit d’un retour progressif vers l’essentiel, vers ce lieu intérieur que tant d’entre nous cherchent parfois sans le savoir, là où se mêlent conscience, expérience et présence.

Tout a véritablement commencé en 1993, à la mort de mon père. Ce départ, d’une manière que je n’aurais su prévoir, a ouvert une brèche. Dans cette faille, quelque chose de neuf s’est glissé : un regard nouveau sur la vie, une écoute plus fine, une disponibilité à l’invisible. Peu à peu, au gré de synchronicités, de coïncidences troublantes, de rencontres décisives, de formations et d’épreuves, une transformation intérieure s’est amorcée. J’ai commencé à me libérer du ­carcan d’une vie vécue sous pilotage automatique.

C’est à travers mon père que ma médiumnité s’est affirmée, que ma conscience s’est ouverte à une réalité plus vaste. J’ai alors croisé les enseignements de Krishnamurti, puis ceux de Ranjit Maharaj. Ces paroles simples et profondes ont résonné en moi comme des rappels : la paix est là, dans le cœur, quand on cesse de la chercher ailleurs.

Après le départ de mon père, l’élément déclencheur fut une séparation, à la fois douloureuse et salutaire. Ce passage m’a invité à la solitude, non comme un isolement, mais comme un recentrage. J’avais besoin de me retrouver. À cette époque, ma vie se partageait entre l’éducation de mes enfants et un métier dans la vente, rythmé par les exigences du quotidien. Je me rappelle encore la surprise d’un de mes supérieurs, me demandant comment je faisais pour tenir. Ma réponse fut simple, presque inconsciente : « Je ne me pose pas la question. Je fais ce que j’ai à faire. »

D’autre part, quelque chose, en parallèle, s’éveillait. Une sensibilité nouvelle, des ressentis plus subtils, des messages fugaces captés à travers le silence. Mon regard sur le monde changeait. Mes priorités se redessinaient. Mon être profond, lui, s’approchait. C’est dans ce contexte que la médiumnité s’est révélée. D’abord discrète, presque timide, elle s’est imposée comme une évidence – non pas une fonction à endosser, mais une qualité d’être, une disponibilité à l’invisible. J’ai alors compris que nos attachements sont souvent les racines de nos souffrances. Et que le lâcher-prise, loin d’être une fuite, est un retour à la vérité nue de l’instant.

Longtemps, je me suis interrogé : que faire de ce don ? Et plutôt que de chercher une réponse mentale, j’ai laissé la vie me guider. J’ai suivi ce mouvement, avec confiance. Enfant, je rêvais de devenir prêtre, non pour la fonction, mais pour ce que cette image évoquait : celle d’un homme qui sait, qui aide, qui éclaire. Plus tard, j’ai été éducateur auprès d’enfants atteints d’autisme sévère, puis commerçant – deux expériences qui, chacune à leur manière, m’ont appris l’écoute, l’attention, l’ouverture à l’autre.

Peu à peu, les deux piliers de mon chemin se sont dessinés clairement : la médiumnité et la spiritualité. Deux voies qui, loin de s’opposer, se complètent et se nourrissent. L’une capte l’invisible, l’autre l’incarne. C’est ainsi qu’est née ma vocation : accompagner, transmettre, éveiller. Aider chacun à retrouver cette lumière intime, souvent voilée par le tumulte du mental ou le poids du passé.

Ce livre est donc l’expression de cette traversée. Il s’intitule Quand la vie devient un chemin, car c’est dans la vie même – et non en dehors d’elle – que le chemin spirituel se déploie. Ce ne sont pas les grands discours qui nous transforment, mais la manière dont nous traversons nos expériences, nos relations, nos silences. Chaque moment, chaque rencontre, chaque difficulté peut devenir passage. Une porte vers soi.

La spiritualité, telle que je la vis et la transmets, n’est pas un luxe réservé à quelques initiés. Elle est une qualité inhérente à tout être humain. Elle naît de nos questions les plus fondamentales : Qui suis-je ? Pourquoi suis-je ici ? Comment vivre en paix ? Quel est mon chemin ?

Ces questions, loin d’être abstraites, dessinent un pont entre notre vie quotidienne et notre essence profonde. Trop souvent, nous cherchons des réponses à l’extérieur, sans voir que le vrai changement s’enracine dans notre regard intérieur. Les outils existent, bien sûr. Mais ils ne prennent sens que lorsqu’ils sont vivifiés par une conscience élargie, reliée, vivante.

C’est ce fil conducteur que vous trouverez dans les pages qui suivent. Chaque chapitre aborde un thème concret – les pensées, les émotions, la confiance, l’intuition, le deuil, le lâcher-prise, l’amour, la mort – avec une approche à la fois spirituelle, simple et incarnée. Vous pourrez lire ces textes comme des étapes d’un cheminement, ou simplement comme des invitations à la réflexion, à l’introspection, à l’expérience vivante.

Ce livre n’a pas pour ambition de vous enseigner une vérité. Il vous propose un espace. Un espace pour ralentir, ressentir, questionner, explorer. Un espace où, peut-être, votre propre vérité pourra se révéler.

1.Accueillir les fondements du chemin spirituel

L’instant présent : entre vérité et illusion

L’instant présent est souvent évoqué comme une porte vers la paix intérieure. Nous pouvons en parler comme d’un refuge, un havre de silence, un espace de vérité. Et c’est vrai. Rien n’est plus vivant, plus réel, plus accessible que l’ici et maintenant. Cependant, il est bon de ­comprendre que : l’instant présent ne se fabrique pas, ne se fuit pas, ne se rêve pas. Il se vit, pleinement, tel qu’il est – même s’il est inconfortable, même s’il est ordinaire, même s’il dérange.

Il ne suffit pas de dire : « Je vis dans le présent » pour y être. Vous pouvez parler de l’instant tout en étant ailleurs. Vous pouvez vous imaginer centré, paisible, éveillé… tout en vous coupant de ce qui est là, dans votre esprit. C’est le piège subtil d’une certaine forme de spiritualité : vouloir absolument être dans l’instant, mais à condition qu’il soit agréable, lumineux, inspirant. Et rejeter le présent lorsqu’il est banal, flou, douloureux ou vide.

Vivre l’instant présent, ce n’est pas rechercher une sensation particulière. Ce n’est pas suspendre la réalité ni la couvrir de belles images. C’est habiter ce qui est, sans masque, sans attente. C’est être vrai, là où vous êtes. Si ce moment vous semble plat, soyez avec cette platitude. S’il vous semble lourd, soyez avec cette lourdeur. Il n’y a rien à fuir. Il y a simplement à se permettre d’être présent à soi, au monde, à ce qui se vit… tel que cela se vit.

L’illusion la plus répandue, c’est de croire que vivre dans le présent, c’est ressentir uniquement de la paix. Mais la paix véritable ne réside pas dans l’absence de tensions. Elle se trouve dans la capacité d’accueillir ces tensions sans jugement, dans la conscience claire de ce qui est. L’instant n’a pas pour mission de vous réconforter. Il a pour mission de vous ramener à la vie réelle.

Et parfois, cette vie réelle demande à être ressentie avec honnêteté avant d’être transfigurée.

Tant que vous cherchez à modifier l’instant au lieu de l’habiter, vous n’y êtes pas encore. Vous êtes dans l’attente d’un moment futur, dans le fantasme d’un état idéal. Et cette projection vous éloigne de vous-même. Le retour à l’instant exige du courage. Car il peut mettre en lumière ce que vous préfériez éviter : une fatigue que vous niez, une tristesse que vous étouffez, une tension que vous contournez. Mais ce contact direct avec ce qui est, aussi inconfortable soit-il, est la seule voie d’authenticité.

Il ne s’agit pas de s’imposer une posture spirituelle rigide. Il s’agit d’être vivant, simplement. Et dans la simplicité de ce vivant, tout ce que vous avez tenté de contrôler peut commencer à se détendre. Lorsque vous êtes là, vraiment là, les pensées passent sans vous happer. Les émotions peuvent se dire sans vous déborder. Les besoins profonds peuvent émerger sans avoir besoin de cris ou de fuites. Car votre présence, alors, devient contenante, ouverte, lucide.

Vivre l’instant présent, c’est aussi retrouver une forme de lenteur. Pas la lenteur comme résistance, mais comme qualité d’être. Dans un monde qui accélère tout, celui ou celle qui ralentit retrouve le contact avec la vie subtile. Prenez conscience de votre souffle, du contact de votre corps avec le sol ou le siège sur lequel vous êtes assis. Écoutez les sons autour de vous. Goûtez la lumière, même grise, même diffuse. Observez vos gestes sans vous juger. Et demandez-­vous : suis-je là, ou déjà ailleurs ? 

L’instant est toujours là. Ce qui est absent, c’est souvent notre attention. Elle est happée par le passé, aimantée par l’avenir, et parfois absorbée par l’imaginaire – y compris celui plus subtil de certaines constructions spirituelles. Mais la vie ne se vit pas dans l’imaginaire. Elle se vit dans la respiration, dans le corps, dans la sensation présente. Ce retour est simple…, mais pas facile. Car il demande de renoncer à contrôler ce que vous allez vivre, et d’accepter de rencontrer ce que vous vivez réellement.

Il y a dans le présent une exigence de vérité. Il ne s’agit pas de réciter des phrases inspirantes ou de maintenir un état paisible artificiel. Il s’agit d’être là, nu de tout rôle, de toute image, de toute attente. De vous voir tel que vous êtes, avec tendresse, sans embellir ni diminuer. C’est dans cette nudité que naît la véritable lumière. Une lumière qui ne dépend pas de l’état d’âme, mais de la qualité de votre présence.

Et parfois, cette présence vous montrera quelque chose de difficile. Un inconfort ancien, une peur profonde, un besoin longtemps étouffé. Le mental pourra vouloir refermer vite cette porte. Mais si vous restez là, si vous respirez, si vous regardez avec douceur, alors quelque chose se libère. L’illusion tombe, et une vérité plus simple vous apparaît. Non pas une vérité à expliquer, mais une vérité à ressentir. Vous êtes vivant. Et cela suffit.

Vivre l’instant présent sans se bercer d’illusions, c’est aussi renoncer à l’idée que chaque instant doit être extraordinaire. Il ne l’est pas. Mais il est vrai. Et c’est cela qui le rend sacré. La spiritualité ne consiste pas à échapper à la vie ordinaire. Elle consiste à y entrer pleinement, à la vivre avec conscience, à la traverser avec présence. Ce qui fait la beauté d’un moment, ce n’est pas ce qu’il contient, mais la qualité de votre regard posé sur lui.

Vous pouvez boire un verre d’eau en étant totalement absent… ou en ressentant pleinement la fraîcheur, la gratitude, le lien avec la vie. Vous pouvez marcher en songeant à mille choses… ou en sentant chaque pas comme une prière. Le quotidien est un temple pour qui sait voir. Mais il faut être là. Et pour être là, il faut consentir à ne pas embellir, ne pas s’échapper, ne pas simuler.

Et si, malgré vos efforts, vous vous rendez compte que vous êtes encore distrait, encore perdu dans les pensées, alors souriez. Ce n’est pas un échec. C’est une invitation. Chaque instant est une porte ouverte pour revenir. Il n’est jamais trop tard. Il suffit d’un souffle conscient, d’un regard sur ce qui vous entoure, d’un geste fait en silence… pour être à nouveau là. L’instant ne vous juge pas. Il vous attend.

Il est donc possible de vivre dans l’instant tout en restant lucide, sans fuir ce qui dérange, sans maquiller la réalité intérieure. Ce n’est pas un exercice de perfection. C’est un art d’être. Et cet art demande de la sincérité, de la patience, de la présence. Il n’y a rien à atteindre. Il y a simplement à se rappeler que ce que vous cherchez est déjà là, sous vos pieds, dans vos mains, dans ce que vous ressentez maintenant.

Le vrai présent n’est pas un état à réussir. C’est un espace à habiter, même quand il est ordinaire. C’est un seuil à traverser, même quand il est inconfortable. Et c’est un appel à la simplicité, à la vérité, à l’humilité d’être là, simplement là… sans illusions, mais avec le cœur ouvert.

L’art de se nourrir du moment

Il est fréquent de vivre en pensant à ce qui vient après. Dès le matin, les pensées s’activent : ce qu’il faut faire, ce qui aurait dû être fait, ce qui n’a pas été terminé. Le mental vous occupe, le cœur est ailleurs. Pourtant, il y a une chose que nous oublions souvent : la vie ne se déroule pas ailleurs que dans l’instant.

L’instant présent est notre seule réalité. Le passé n’est plus, le futur n’est pas encore. Et pourtant, nous passons une grande partie de notre existence à vivre dans l’un ou dans l’autre. Nous ressassons les souvenirs, les regrets, les blessures. Ou bien nous anticipons, nous planifions, nous nous inquiétons de demain. Pendant ce temps, l’instant s’efface. Et avec lui, la possibilité de goûter pleinement à la vie.

Lorsque vous prenez une tasse de thé, vous vous promenez en forêt ou parlez avec un ami, êtes-vous vraiment là ? Ou bien une partie de vous est-elle déjà passée à autre chose, happée par une pensée, une inquiétude, une distraction intérieure ? Être dans l’instant, ce n’est pas seulement ralentir le rythme : c’est habiter pleinement ce que vous vivez, avec votre corps, votre esprit, votre cœur réunis.

L’instant présent est simple. Il ne demande rien. Il ne pose aucune condition. Il est toujours là, à portée de regard, de souffle, d’attention. C’est nous qui le fuyons sans cesse, sans même nous en rendre compte. Nous cherchons des expériences extraordinaires, des moments d’exception, alors que la vie se déroule dans les choses les plus ordinaires : un rayon de soleil sur la peau, une parole douce, un silence partagé.

Mais pourquoi est-ce si difficile de rester dans l’instant présent ? Parce que notre mental est conditionné à l’anticipation. Il veut prévoir, comprendre, maîtriser. Il cherche à sécuriser, ce qui est à éviter ce qui pourrait faire mal, à imaginer ce qui serait mieux. Il nous dit : « Tu seras heureux quand… », « Ce sera bien quand tu auras… », « Attention, cela pourrait mal tourner… ». Et nous le croyons.

Revenir à l’instant requiert un certain courage : celui d’abandonner les projections, les attentes, les peurs. Cela demande aussi de faire confiance. Confiance en la vie, en ce qu’elle nous offre ici et maintenant, même si ce n’est pas parfait, même si ce n’est pas exactement ce que nous espérions. C’est un lâcher-prise intérieur.

Savourer l’instant présent, ce n’est pas abandonner la ­réalité ni oublier ses responsabilités. C’est au contraire s’engager pleinement dans ce que nous faisons, dans ce que nous vivons, en y mettant toute notre présence. Quand je balaie le sol, je balaie. Quand j’écoute quelqu’un, je l’écoute vraiment. Quand je mange, je goûte chaque bouchée. C’est cela, méditer dans l’action. C’est cela, honorer la vie.

Par cette attention, quelque chose change. Ce qui semblait banal devient précieux. Ce qui paraissait répétitif prend une saveur nouvelle. Nous ne cherchons plus à vivre autre chose. Nous vivons ce qui est là. Et dans cette simplicité, une joie naît. Pas une euphorie bruyante, mais une joie tranquille, profonde, douce.

L’instant est le seul lieu où l’on peut vraiment se rencontrer. C’est ici, maintenant, que nous pouvons ressentir la paix, l’amour, la gratitude. Pas demain, pas quand tout ira mieux, pas quand nous aurons « réglé nos problèmes ». La paix ne dépend pas des circonstances extérieures. Elle résulte de notre capacité à être présent.

Cela ne veut pas dire que les pensées vont disparaître. Elles sont là, c’est leur nature. Mais en étant présent, nous cessons de les croire. Nous devenons l’observateur. Les pensées passent, comme les nuages dans le ciel, mais elles ne nous emportent plus. Le souffle devient une ancre. Le corps devient un point de repère. Le cœur devient un guide.

Savourer l’instant présent, c’est aussi accepter ce qui est là, même si c’est inconfortable. Parfois, l’instant contient une émotion difficile, une douleur, une fatigue. Être ­présent, c’est ne pas éviter. C’est accueillir, avec douceur, ce qui se présente, sans vouloir le changer immédiatement. Ce n’est pas de la résignation, c’est une forme d’amour : être avec soi, tel que l’on est.

Dans cette présence, la vie se simplifie. Nous cessons de courir après ce que nous n’avons pas. Nous arrêtons de nous débattre avec ce que nous ne pouvons changer. Nous entrons dans une forme d’harmonie. Et même si l’extérieur est agité, même si des défis sont là, un espace de tranquillité s’installe en nous. Un espace qui ne dépend plus des conditions extérieures.

Cet art de vivre dans l’instant s’apprend peu à peu. Il ne s’agit pas d’un exploit, mais d’un entraînement. Chaque moment est une occasion. Chaque respiration est un ­rappel. C’est un chemin de retour à soi, à la vie, à la source.

Nous ne savons pas combien de temps il nous reste à vivre. Mais chaque instant vécu en conscience est un instant de vie véritable. Et c’est cela qui compte. Non la quantité, mais la qualité de présence.

Alors aujourd’hui, maintenant, offrez-vous cela : un instant pleinement vécu. Respirez. Sentez. Écoutez. Accueillez. Goûtez. Et laissez la vie vous traverser.

La force vivante de l’instant

La petite graine que l’on sème au début du printemps ne se soucie pas de ce qu’elle va devenir, elle vit le moment ­présent. À l’intérieur de la terre, elle est même invisible : vous voyez ainsi son peu d’importance ! Pourtant, les jours passant, elle va devenir une plante qui donnera fleurs et fruits en abondance.

À l’instar de cette graine, vous pourriez vivre votre vie sans vous soucier de ce qui peut arriver, en vivant uniquement le moment présent. Ainsi, au crépuscule de votre vie, vous pourriez récolter tous les bons fruits qu’elle a su faire mûrir en vous. Mais bien souvent, vous êtes assaillis de pensées, de contraintes physiques, psychologiques, et cela au travail, à la maison, dans vos relations ou même dans vos loisirs. Ces obstacles nuisent à l’épanouissement de votre être profond.

Il existe pourtant des moyens de se libérer de ces entraves. Ce n’est pas toujours facile, et cela demande un travail personnel sincère. Mais cela vaut la peine d’essayer. Car retrouver l’énergie du moment présent, c’est retrouver un espace d’abondance, de calme et de créativité.

Une des premières étapes est de reconnaître que les pensées sont à l’origine de ces empêchements. Observez ce qui « tourne en rond » dans votre tête. Il s’agit souvent d’un problème d’ordre physique, intellectuel, affectif. Derrière cette agitation mentale se trouve une pensée centrale, un point d’ancrage ancien. Et si vous l’observez bien, vous verrez que cette pensée est liée à un événement du passé. Elle est la réactivation d’un vieux schéma, d’une peur ou d’une croyance déjà connue.

Une fois que ce lien est identifié, vous pouvez constater que la pensée elle-même ne résout jamais le problème. Elle l’agite, elle l’explore, elle l’analyse…, mais elle n’ouvre aucune porte. Elle vous enferme dans une boucle. La pensée vous occupe, mais ne vous libère pas. La porte reste close, et le présent vous échappe.

Alors, que faire ? Laisser faire. Oui, laisser les pensées aller et venir, comme des nuages dans le ciel. Ne plus chercher à les retenir ni à les repousser. Simplement les observer, sans se confondre avec elles. Ce détachement ne se fait pas par la volonté, mais par une attitude intérieure d’accueil. Vous cessez d’investir les pensées, vous cessez d’y croire comme à des vérités. Elles passent, et vous restez.

En laissant les pensées affluer librement, vous déplacez votre attention. Celle-ci revient naturellement vers l’instant présent. Et c’est là que tout change. L’énergie de l’instant peut à nouveau circuler. Vous êtes comme la petite graine : vous ne cherchez plus à devenir, vous êtes simplement en train d’être. Et dans cette simple présence, les fruits de la vie mûrissent sans effort.

Retrouver l’énergie du moment présent, ce n’est pas éluder ses responsabilités ou ignorer ses blessures. C’est revenir à ce qui est vivant ici et maintenant. C’est cesser de gaspiller son énergie dans des scénarios mentaux sans fin. C’est apprendre à s’enraciner dans ce qui est là, et à faire confiance à l’élan naturel de la vie.

Un exercice simple peut vous aider : asseyez-vous quelques minutes, sans attente. Observez votre respiration, le contact de votre corps avec le sol ou la chaise, les sons autour de vous. Ne cherchez rien à atteindre. Soyez simplement là. Les pensées viendront. Accueillez-les, et ramenez doucement votre attention à votre souffle. Ce retour répété à l’instant est une pratique puissante.

Plus vous entrez en relation avec l’instant présent, plus vous découvrez sa richesse. Vous goûtez le silence, la lumière, la sensation de vos mains, le parfum de l’air. Vous êtes là. Et cela suffit. Vous n’avez pas besoin d’ajouter quoi que ce soit. Vous pouvez même sentir que la vie agit à travers vous, sans effort, sans contrôle.

Cette présence paisible ne se décrète pas, elle se découvre. Elle se révèle dans la simplicité, dans l’abandon des attentes, dans le relâchement des tensions. Et à mesure que vous ­l’explorez, vous réalisez que c’est depuis cet espace que jaillit l’énergie vraie : une énergie douce, stable, lumineuse. Elle ne vient pas de vous, mais elle passe à travers vous. Elle vous guide, vous nourrit, vous éclaire.

Comme la graine, vous n’avez pas besoin de tout savoir à l’avance. Vous n’avez pas besoin de maîtriser l’avenir. Vous avez seulement à faire confiance à ce qui grandit en vous, lorsque vous vous reliez à la terre de l’instant.