Quand passent les vautours - Philippe Laperrouse - E-Book

Quand passent les vautours E-Book

Philippe Laperrouse

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Beschreibung

Dans un futur proche, en France, l'extrême-droite possède le pouvoir et des Tribunaux du Peuple sont mis en place tandis que les médias libres changent de pays...

2032 : en France, un parti d’extrême-droite « le Matin Clair » accède au pouvoir. Une chape de plomb s’abat sur le pays. Des Tribunaux du Peuple sont institués. Les « mauvais » citoyens sont stigmatisés. Les médias libres s’expatrient. Une journaliste, réputée de gauche, Louise Martinot, décide de rester et d’enquêter en s’infiltrant dans les arcanes du nouveau pouvoir. Une investigation à haut risque, qui n’effraie pas la professionnelle, jusqu’à ce que les meurtres se multiplient autour d’elle. Entre manipulations et mensonges, Louise ne pourra se fier à personne pour sortir du piège dans lequel elle s’est engouffrée. Saura-t-elle profiter des conflits et contradictions internes au système en place ? Ou devra-t-elle échanger son intégrité contre sa liberté ?

Une journaliste décide de rester et d'enquêter, mais les meurtres, les manipulations et les mensonges ne tardent pas à l'entourer... Partez à la découverte d'une dystopie emplie de suspense dont vous ne pourrez plus détacher vos yeux !

EXTRAIT

–Louise Martinot, du Saphir !
–Bienvenue, vous êtes attendue !
L’hôtesse d’accueil est à l’image du bâtiment. Impeccable, soignée, avenante, en un mot très « pro ». Elle a déclenché la caméra qui permet aux responsables de constater mon arrivée et de mettre en marche toutes sortes de procédures d’accueil.
Je me remémore une dernière fois les raisons qui m’ont poussée à tout faire pour pénétrer dans cette souricière. La curiosité est un vilain défaut, mais elle reste la principale qualité d’un journaliste d’investigation. Et puis, j’ai encore l’orgueil de croire qu’entre la guerre et la civilisation, je peux aider les autres à choisir par ma seule plume.
Je connais la guerre. Mon problème, c’est que je ne la déteste pas. Je ne l’aime pas au point de la faire, mais elle me fascine. Tant que les hommes seront les hommes, la guerre sera la guerre. L’Europe occidentale a évacué ce fléau de son territoire depuis un siècle, le reléguant dans des contrées lointaines d’où personne n’espère le voir revenir. Présente depuis longtemps sur tous les lieux de conflits, je ne peux plus me passer de cette adrénaline qui me submerge chaque fois que je côtoie la violence humaine. Une vraie droguée. Je me demande même si ce n’est pas pathologique.

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Laperrouse Philippe

Quand passent les vautours

Préambule

Je m’appelle Louise Martinot, journaliste à Saphir qui reste le seul hebdomadaire d’information libre dans la France d’aujourd’hui.

Depuis les élections françaises de 2032, les loups sont sortis du bois. Après plusieurs tentatives infructueuses, l’extrême droite a enfin conquis le pouvoir. Le parti du Matin Clair a obtenu une courte majorité à l’Assemblée, trois mois après l’arrivée de son principal leader Ludovic Barrant à l’Elysée. La France d’en bas est figée, comme un enfant qui contemple les dégâts, en se mordant les lèvres après avoir commis une énorme bêtise.

Depuis vingt ans, de nombreux signaux avertisseurs avaient agité les urnes. À chaque élection, les commentateurs mettaient en avant la montée des partis extrémistes. Aujourd’hui, il est trop tard.

Le bien-vivre ensemble n’est plus d’actualité. Les nouveaux gouvernants mobilisent l’ardeur de leurs sympathisants sur un seul combat : l’anéantissement des ennemis supposés de la République.

Mais le pouvoir se trouve bientôt confronté à une sournoise contradiction.

Dans un curieux réflexe d’autodéfense, les Français ne pensent qu’à se reproduire au lieu de « se battre ». Peu d’autres peuples sont aussi féconds. Dans quelque temps, il faudra compter plus de soixante-dix millions de personnes dans l’Hexagone.

Bien secondés par des marchands de soupe et de bonheur, les entreprises et les chercheurs n’ont pas cessé de contribuer à élever le bien-être de la population. De la maison qui se nettoie toute seule de la cave au grenier, jusqu’à la voiture qui ne se conduit plus, les conditions de vie des ménages n’ont jamais été aussi confortables. Du coup, l’être humain occidental a sombré dans l’indolence et l’oisiveté, mères de tous les vices, en particulier celui de ne plus avoir envie de se dresser contre les injustices faites à ses contemporains.

Les Français ont pris d’autant plus goût à l’existence que les médecins se sont plu à l’allonger. La miniaturisation a révolutionné leurs pratiques. Des cellules minuscules intégrées ou ingérées par le corps permettent de soigner ou de prévenir les principales pathologies. On vit plus longtemps et plus longtemps en bonne santé. Personne n’a envie de revenir là-dessus.

Les hommes et des femmes ne veulent plus souffrir des caprices du climat. Les vêtements d’aujourd’hui sont bourrés de technologies. Des vestes tissées de fibres synthétiques nouvelles permettent d’avoir chaud en hiver sous des épaisseurs très minces. Des sous-vêtements régulent la température du corps ou bien favorisent la circulation sanguine, ou encore aident à lutter contre le stress.

Le progrès efface peu à peu les effets de l’imbécillité humaine. Dans les villes, la voiture est encore reine, mais les problèmes d’embouteillage, de parking sont contenus. L’automobile électrique triomphe enfin. Les petites bagnoles dominent le marché. On construit de plus en plus de véhicules pour deux personnes, voire pour une. La voiture sans chauffeur trouve sa place au fur et à mesure que les artères sont mises en réseau.

Les maisons et les appartements sont désormais construits de manière à minimiser les consommations d’énergie. Le bois connait un regain d’intérêt. La France, bien pourvue en forêts en tire un avantage économique. La domotique envahit les foyers. On trouve des écrans tactiles dans toutes les pièces. Les corvées ménagères sont réservées à des robots. Une unité centrale stocke toutes les informations nécessaires à assurer le bien-être des occupants qui peuvent surveiller d’un seul clic des choses aussi différentes que la température ambiante, le remplissage du frigo, la santé des enfants.

En dépit de toutes ces avancées, les chefs du Matin Clair le disent : la République est à la merci de ses ennemis. Les Français n’en sont pas forcément conscients, aussi faut-il leur ressasser le même message : des adversaires sont là, tapis dans l’ombre, farouches, déterminés, jaloux de leur niveau de vie et de leurs prérogatives. Il faut se mobiliser, se tenir prêts à en découdre. Il n’existe pas d’autre destin possible.

Par exemple, il serait bien que le Français n’aime pas son voisin, un être malfaisant par essence. Dissimulé derrière la haie de son jardin, dissimulé dans le fond de sa voiture, caché derrière son bureau, il est là, le lâche, jouissant sans retenue de ses avantages acquis : ses niches fiscales, ses jours de RTT, ses primes pour l’emploi ou les naissances, sans parler de ses tickets-restaurants…

Se haïr entre voisins, c’est bien, mais c’est insuffisant.

Problème : la population s’est endormie dans une douillette illusion de sécurité. Depuis cent ans, plus aucune armée ne s’aventure sur le territoire national ce qui n’arrange pas son besoin viscéral de se sentir agressée. Cultiver le sentiment belliqueux du peuple dans ces conditions devient un tour de force pour les élites. Découvrir un agresseur potentiel de la nation est un défi à relever pour les responsables.

Certes, la récente défaite de l’équipe tricolore, lors de la Coupe du Monde disputée en Chine a permis aux fans de se liguer contre la perversité de l’arbitre espagnol qui les a injustement privés de victoire et d’étendre cette rancœur à l’ensemble du peuple ibérique, mais l’affaire n’a duré que deux semaines.

Il a fallu compter, une fois de plus, sur les Américains qui, submergés par une nouvelle crise déclenchée par l’excès de crédit dans leur économie, ont cru bon de réfugier leur production derrière des barrières douanières inviolables, refusant toute concurrence avec les produits européens.

Il y a aussi les Bulgares qui profitent des règlements tarabiscotés de l’Union Européenne pour envahir le marché du travail. Il est bien loin le temps où les économistes s’alarmaient d’un taux de chômage à 10 %. Aujourd’hui, ne pas travailler lorsqu’on est en âge de le faire n’est plus une anomalie du système. Le gouvernement vient d’abolir la publication du taux de chômage.

Les nouveaux gouvernants ont compris le parti qu’ils peuvent tirer de cette phobie d’autrui. Ils ont allongé la liste des ennemis accrédités. Les immigrés, bien sûr, emportent la palme, ils sont accusés de tout. En seconde position, les délinquants sont bien placés. La prison, la prison et encore la prison, c’est la seule solution. Un peu plus loin, on trouve les bénéficiaires de prestations sociales, les poètes, les historiens, et les homosexuels comme toujours.

La détestation de son voisin s’accroît, l’individualisation de la société se répand et l’homme isolé s’affaiblit, devenant formaté et soumis à la volonté des élus.

Tout pourrait donc aller pour le mieux dans le monde extrémiste, sauf que les Français n’ont aucune envie de sacrifier leur confort matériel ou intellectuel. Tout se passe comme si ces individualistes franchouillards avaient élu des chefs qui veulent partir en guerre, sans avoir la moindre intention de s’enrôler sous leur bannière.

***

Dans cette situation, la première solution à laquelle j’ai pensé est de faire comme la majorité des Français : m’occuper de mes oignons. Au sens propre comme figuré, puisque ma mère cultive depuis longtemps ces bulbes dans le jardin de sa maison limousine. Après tout, les journalistes sont des êtres comme les autres.

De tout temps, les dictatures ont divisé pour régner en découpant les peuples en trois sous-ensembles : les collabos, les rebelles et ceux que j’appelle les malheureux, qui sont nulle part, trop orgueilleux pour collaborer, trop froussards pour se rebeller. Je ne déteste pas les malheureux, d’abord parce qu’ils sont les plus nombreux, ensuite parce qu’ils ne sont pas à l’aise dans leurs baskets et enfin parce qu’il ne s’en faudrait de pas grand-chose pour que j’en fasse partie.

La direction du Saphir s’est repliée au Canada, dès la prise du pouvoir par les apparatchiks du Matin Clair. Elle peut y continuer ses activités sur la Super-Toile. En tant que journaliste, j’avais le choix entre me réfugier à Montréal avec la rédaction pour tenir la rubrique culinaire ou sportive ou bien rester en France pour enquêter. À bientôt cinquante ans, après avoir parcouru le monde dans tous les sens et parler indéfiniment de guerres lointaines et ignorées, la première solution était la plus raisonnable. J’ai donc logiquement choisi la seconde : rester dans ce petit hexagone pour témoigner de ce qui se passe. Chez moi.

1.

L’interphone, le visiophone et tout le bazar informatique qui protègent l’entrée du domaine devant lequel je me présente, ont fonctionné. Je peux pousser la grille en fer forgé qui grince longuement. Elle est surmontée d’une tête de lion qui fut sans doute agrémentée d’une fine pellicule dorée dont il reste des traces noircies.

La maison est de style Empire. Du premier ou du second, je ne me souviens plus. En tout cas, il fut une époque où l’on savait construire autre chose que des blockhaus cubiques. Sous mes yeux, un seul corps de bâtiment en pierres meulières, recouvertes d’un enduit rosé. Les hautes baies s’alignent sur deux étages. La toiture, recouverte de zinc et d’ardoise, est percée de lucarnes bombées.

Au rez-de-chaussée, un large escalier, encadré de sculptures représentant des bêtes sauvages à la race indistincte, mène à une terrasse dallée sur laquelle ouvre une galerie de portes-fenêtres.

Le jardin majestueux déroule des allées gravillonnées entre des essences plus ou moins rares. Des cygnes et des canards barbotent dans deux larges bassins alimentés par des jets d’eau en perpétuelle action. Le tout délivre une impression de classe et de luxe. Le promeneur est à l’évidence invité aux rêveries romantiques. Pour un peu, il pourrait s’attendre à voir déboucher Joséphine de Beauharnais, jouant de son ombrelle au bras d’un galant, au détour d’un bosquet.

L’Histoire est présente au visiteur dans les moindres recoins de la résidence. Bref, nous ne sommes pas dans une caserne et encore moins dans un bureau de recrutement.

À l’intérieur du bâtiment, l’architecte a voulu donner l’impression d’espace et de luminosité. La hauteur des plafonds impressionne et laisse perplexe sur les possibilités de chauffage en plein hiver. Les dix chambres meublées avec goût, sont toutes nanties d’une salle de bains fonctionnelle. Des écrans tactiles fleurissent à chaque coin de couloir.

L’État Français m’offre un congé de longue durée dans un hôtel haut de gamme, situé quelque part en Picardie. Sauf que c’est un séjour qui n’a rien de touristique.

Depuis que les dirigeants du Matin Clair ont pris le pouvoir, ces structures, complètement réaménagées aux frais du contribuable, sont vouées « aux stages de réadaptation des citoyens ». La vérité conduirait à dire des « mauvais citoyens ». On n’en est plus à brûler les hérétiques, ni même à les torturer, il s’agit « simplement » de rééduquer des Français mal élevés qui se sont laissés aller à des paroles ou des pratiques contraires aux opinions admises par le pouvoir.

Au siècle dernier, on aurait parlé de camps de redressement. Aujourd’hui, les instructions du Bureau Politique du Parti sont sans équivoque : on fait « propre ». Les patrons du Matin Clair ont imposé une dictature, mais une dictature « clean ». La République ne se salit plus les mains dans le sang de ses ennemis supposés ; les gouvernants, fins psychologues, mènent des combats beaucoup plus hygiéniques.

Pour commencer, il n’est pas permis d’employer ce mot de « dictature » en public. Le régime politique mis en place ne doit rien à l’absolutisme et encore moins à la force armée. Certes, les modalités électorales ont été « réaménagées » pour conforter l’ordre établi, mais un Parlement, élu par le peuple, reste en fonction au Palais Bourbon et garantit les libertés publiques. Pour les autorités en place, il n’est pas question de rappeler les heures sombres des siècles précédents, lorsque quelques régimes pourris, après s’être emparés du pouvoir, se sont livrés à des cruelles exactions sur des ennemis épris de liberté et d’épanouissement individuel.

–Louise Martinot, du Saphir !

–Bienvenue, vous êtes attendue !

L’hôtesse d’accueil est à l’image du bâtiment. Impeccable, soignée, avenante, en un mot très « pro ». Elle a déclenché la caméra qui permet aux responsables de constater mon arrivée et de mettre en marche toutes sortes de procédures d’accueil.

Je me remémore une dernière fois les raisons qui m’ont poussée à tout faire pour pénétrer dans cette souricière. La curiosité est un vilain défaut, mais elle reste la principale qualité d’un journaliste d’investigation. Et puis, j’ai encore l’orgueil de croire qu’entre la guerre et la civilisation, je peux aider les autres à choisir par ma seule plume.

Je connais la guerre. Mon problème, c’est que je ne la déteste pas. Je ne l’aime pas au point de la faire, mais elle me fascine. Tant que les hommes seront les hommes, la guerre sera la guerre. L’Europe occidentale a évacué ce fléau de son territoire depuis un siècle, le reléguant dans des contrées lointaines d’où personne n’espère le voir revenir. Présente depuis longtemps sur tous les lieux de conflits, je ne peux plus me passer de cette adrénaline qui me submerge chaque fois que je côtoie la violence humaine. Une vraie droguée. Je me demande même si ce n’est pas pathologique.

Cette fois, c’est différent. Ce n’est pas vraiment le conflit armé, j’ai l’impression que c’est pire que ça. Ça se passe chez moi, et j’aurais probablement à affronter une violence nouvelle, douce, insidieuse, perverse. En accord avec mon patron Gérard Lewandowski, je suis restée en France avec mission d’enquêter sur les coulisses du pouvoir. C’est dangereux, et même très dangereux. Gérard a longuement insisté sur les risques que je vais encourir, ce qui a eu pour seule conséquence de renforcer ma décision.

Un reportage sur ces lieux de réadaptation des esprits égarés nous a semblé un bon angle d’attaque qui permettrait de mieux comprendre comment fonctionne la logique d’endoctrinement du Matin Clair.

Se faire admettre au Château de Monrency a été une longue lutte. Les mal-pensants qui mériteraient cette punition sont plus nombreux que je ne le pensais dans la France d’aujourd’hui. Dans chaque circonscription judiciaire, des Tribunaux du Peuple ont été constitués pour juger les délits d’opinions troublant l’ordre public. La justice a été vite engorgée, beaucoup de citoyens n’ont pas encore compris la clairvoyance des nouveaux dirigeants. Les Tribunaux du Peuple sont surbookés.

Le paradoxe, c’est qu’étant protégée par mon statut de journaliste d’une part, et mon appartenance au sexe féminin d’autre part, j’ai dû batailler ferme pour que mon impertinence soit remarquée et châtiée comme il se doit. Le gouvernement ne veut pas donner l’impression d’avoir peur de la presse et encore moins de s’acharner sur une femme, même si ses articles démontrent une conception totalement erronée du bien-vivre ensemble au sein d’une société apaisée et travailleuse.

Je me suis mise en tête de vivre et de connaître ces camps où se concentre l’apprentissage du savoir-être selon les normes du Matin Clair. L’usage de l’expression « camp de concentration » est passible de la sanction la plus sévère. J’ai donc multiplié volontairement les comportements citoyens déviants avec l’espoir de me faire « réadapter ». Ma réputation de gauchiste ne m’a pas aidée. Introduire une telle fouineuse dans un centre de réadaptation, c’était un risque pour l’institution. J’ai donc été pénible, très pénible à supporter pour le pouvoir afin qu’il se fâche contre moi.

J’ai commencé doucement en démontrant l’implication d’un ministre du Matin Clair dans un trafic de fausses factures, destiné à financer son domaine viticole du Languedoc. Rien que de très classique par les temps qui courent. J’espérais que cet article suffirait à m’assurer une place au Domaine des Rois, le mal nommé, pour apprendre enfin à penser correctement.

Les juges n’en ont pas décidé ainsi : ce n’était pas suffisant. Les instances judicaires du Matin Clair se veulent pleines de mansuétude et de pédagogie à l’égard des citoyens perdus. Toujours cette belle obsession de « faire propre », et en plus « tolérant ». J’ai eu droit aux remontrances paternelles du président du Tribunal du Peuple de mon quartier. Rien de plus.