Quelques Mots de choix - Vianney Roche-Bruyn - E-Book

Quelques Mots de choix E-Book

Vianney Roche-Bruyn

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Beschreibung

Parfois, l'écriture se mêle de ce qui ne la regarde pas... Ou si peu. Toujours, pourtant, elle éveille l'âme à plus de richesse, et la langue en devient savoureuse.

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Seitenzahl: 43

Veröffentlichungsjahr: 2022

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Sommaire

Chant I – Histoire d’un gourmet

Harcelé

Écrire

Être poète

Harmonie(s)

Mort d’un oublié

Chant II – Douces entrées

Les cerfs

Fête d’anniversaire

Abandon

Attente

Don total

Pas avant le mariage

Sacrement du mariage

Sceau conjugal

Amoureuse complicité

À l’aube de l’offrande

Chant III – Le principal

Sur l’Horeb

Manifestation

Combat quotidien

Combat spirituel

Contemplation

Examen de conscience

Miséricorde

Jusqu’au bout

Adoration

Repos

Chant en langue

Veille

Déclaration de foi

Divin !

Exhortation

Incendie

Le signe du Pic Carlit

Radicalisation

Onction

Saint Sacrifice

Chant IV – Malbouffe

Boisson

Gloutonnerie

La foi des incroyants

Avertissement

Grande violence internée

Euthanazisme

Épître à un franc-maçon

Égarement

Foi de frère

Le pont des sans-Dieu

Te non laudano

Chant I – Histoire d’un gourmet

Harcelé

Souvent, le mot bouscule, et parfois vous détruit.

Comme un poing sur la gueule il vient sur le visage,

Et marque la victime avec ce fer d’où luit

Le rouge ensanglanté d’une indicible rage.

Gratuits, les coups m’ont fait comme un tombeau blessé ;

Ils m’enterraient toujours un peu plus… Dans mon âme,

L’injustice subie avait cadenassé

La grâce que l’on nomme « amour » et tu sa flamme.

« Pourquoi ? » me suis-je dit, souvent, à la récré,

Quand les mots répandaient leur venin de misère.

De l’enfant qui voit cet autre massacré –

Ce gamin humilié qu’on dit plus bas que terre –

L’injustice est flagrante et le silence froid.

Pleuvent, pleuvent les mots sur celui qu’on moleste :

Le fourbe fait bientôt croire qu’il a le droit,

Car celui dont on rit pleure ce qui lui reste.

Écrire

J’écris à m’inspirer ce souffle intérieur,

Ce cri de l’encre noire et d’une plume vaine ;

Je laisse fuir un mot sur mon cahier rieur,

Pour les yeux qui verront tout le pur de ma peine.

Là-haut, dans l’horizon du tranquille lointain,

Je parle et sanctifie un peu de l’existence,

Les vers sortent du cœur en ce tendre matin.

Le juge littéraire admire sa sentence,

Quand je polis les sons, médite mon phrasé.

Je ne refuse point la douce rêverie,

Même si le critique au visage embrasé

Semble ausculter ma rime avec flagornerie :

Je ne suis pas de ceux que l’injure a détruits.

Préférant découvrir le tendre d’un poème,

J’écris, j’écris encore et n’entends plus les bruits

Qui me dirent sans fin que je fus un blasphème.

Être poète1

Je ne sais que décrire alors j’écris ces mots,

Sans raison, c’est possible, et pourtant je soulage

Mon cœur trop plein de verve avec un grand courage :

Au-delà de mes vers je vois mes airs jeunots,

Je sens cette douleur de mon âme brisée

Par le rire d’autrui dans cette cour, hier.

Oui, peut-être ai-je tort d’éloigner ce vieux fer

D’une rouge blessure à l’ardeur maîtrisée.

Sûrement suis-je bête à produire ces vers,

Ne sont-ils point ces morts qui vivent dans l’histoire,

Pour qui l’auteur prétend connaître cette gloire

Qu’il perçoit du tombeau d’une nuit de revers,

Et ne voient le succès qu’à son trépas ? La force

Que le poète donne à son puissant crayon –

Cet esprit qui jamais n’aimera le bâillon –

N’a rien de celle-là qui contemple son torse ;

Le pouvoir du poète est bien plus que ces airs :

Il préfère puiser dans toute l’écriture

Le fol épanchement d’une fioriture,

Et propose un génie aux éloquents éclairs.

Harmonie(s)

Dans le silence heureux de la tendre nature,

La main du temps recueille un parfum velouté,

Tandis que j’aperçois le généreux flouté

D’un regard délicat devant cette peinture.

Impression de temps d’un silence parfait,

Tableau mélodieux que contemple un artiste ;

Quelque part, je reçois cette touche élitiste

Qui surgit dans l’hiver d’un douloureux effet.

Je peins ce beau poème et j’écris cette toile,

Mais cela ne vaut rien sans le cri du désert,

Le désespoir soudain de l’enfant peu disert

Que l’on frappe de mots sous le pleur d’une étoile.

Au centre de ma vie, une Croix… Passion

D’un homme tout divin portant chaque blessure ;

Autour, quelque poème à la plume peu sûre,

Beauté d’un écrivain à l’humble vision.

Mort d’un oublié

La grandeur de ma vie aigrit mon amertume ;

Car jamais je ne vis le brillant du métal,

Je reste ce charmeur au vers sentimental,

Dont la rime devint quelque noble coutume ;

Ma défaite a grandi cet orgueilleux costume.

Du hideux bruit mondain qui surgit du cristal,

Je n’oublierai jamais le silence brutal,

Et reste ce lyrique à l’ouvrage posthume.

La fille poésie use son charme tors :

Comme saisi d’un doute à cause du remords,

Je caresse sans fin telle étoile filante.

Tandis que cette enfant m’offre son à côté,

N’existe que le vœu d’une ombre nonchalante –

Je tombe dans la nuit contemplant sa beauté.

1. « Être poète » a reçu une recension par le prix Maintenon.

https://www.prix-maintenon.com/poesie/etre-poete-vianney-roche-bruyn/

Chant II – Douces entrées

Les cerfs

Ce paysage heureux de la longue bramée,

Le voilà qui s’endort et s’éteint, par pudeur,

Dans un silence heureux qui rappelle l’ardeur

Du mâle et de sa douce à l’offrande clamée.