Vices et vertus - Vianney Roche-Bruyn - E-Book

Vices et vertus E-Book

Vianney Roche-Bruyn

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Beschreibung

Voici un recueil de poèmes qui ne laissera pas son lecteur indifférent. Entre vices cachés et vertus véritables, vous laisserez-vous guider par Celui à la gloire Duquel ce livre est écrit, Jésus ?

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Seitenzahl: 62

Veröffentlichungsjahr: 2023

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« Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime ! » (Lc 2,14)

Sommaire

Prélude

Exorde

Chant I Vices

Orgueil I

Orgueil II

Orgueil III

Luxure

Gourmandise

Colère

Avarice

Envie

Acédie

Discours sur les vices

Intermède I

Témoignage

Chant II Combat

Orgueil

vs.

Humilité

Avarice

vs.

Pauvreté

Luxure

vs.

Chasteté

Orgueil

vs.

Obéissance

Intermède II

Ce qu’est la sainteté

Chant III Gens de vertu

Sur les portraits qui parcourent ce troisième chant

La Justice de Saint Louis, roi de France

La Tempérance de Bienheureux Charles, empereur d’Autriche et roi de Hongrie

La Force de sainte Jehanne

La Prudence de la Sainte Famille

La Foi de sainte Rita

L’Espérance de saint Jean-Paul II, Pape

La Charité de saint François, fondateur de l’ordre des Frères mineurs

Postlude

Exhortation

Prélude

Exorde

Discourir, cher ami, par la beauté des vers,

D’un écrit minuté faire vivre la langue,

D’une parole juste éclairer nos travers,

Écouter la douceur d’une folle harangue,

Se jouer hardiment des temps et de l’oubli,

Inventer l’avenir du parler de Molière,

Voilà pour le poète et son être ennobli

Par le mot qui s’agrippe et tient comme le lierre,

Voilà de l’écrivain le désir mal caché !

Vous lirez ces discours, cher ami, comme d’autres

Lisent de la cuisine avec l’air détaché ;

Ou bien, très cher lecteur, vous saurez faire vôtres

Les vers de ce recueil pour vous en inspirer ;

Ou même, cher poète, aurez-vous cette force

À dire de mes mots que je veux admirer :

« Ils ne valent pas mieux que l’œuvre que

[j’amorce ! »

Voyez nos grands auteurs depuis le vieux Villon :

Ils ont produit des vers à inspirer les anges,

Ont tenu mieux qu’autrui l’immense pavillon

De notre beau langage et de ses doux échanges !

Mais le poème ira, et rien n’aura changé.

Ce néant de nos mots qui paraît de génie

N’a pas éteint la guerre, encor moins dérangé ;

Aujourd’hui, on prétend ce que jadis dénie,

Car l’écrivain n’est rien face au doigt du pouvoir,

L’écriture n’est pas face au jeu des intrigues !

Alors, reste aux auteurs le vœu de faire voir

La douceur de ce vent, la beauté des garrigues,

Les passions de l’homme ou l’ardeur du guerrier !

Nous avons, cher lecteur, résumé de ces lignes

Ce que nous croyons voir et nous approprier

De notre histoire humaine et ses aigreurs

[malignes.

Mais voyons désormais où je veux vous mener.

Dans notre étrange époque où tout fut réaliste

Jusqu’à ce qu’un virus vînt à tout gangrener,

Tant avaient préféré les mots du journaliste

Aux folâtres atours du poète discret,

Qu’ils avaient oublié les vertus et les vices,

Que le faux ni le vrai leur devenait secret,

Qu’ils ne connaissaient plus ni bien ni les

[malices !

Au lieu de la vertu trop parlaient de valeur,

Plutôt que dire vrai on semblait authentique,

Avant de faire bien tous voulaient la chaleur

De quelque sentiment à l’atour romantique.

Je veux donner le Beau qui de l’âme est reflet,

Montrer que vivre mal, quoiqu’en dise la mode,

Vous fait souvent agir avec un désir laid ;

L’œuvre d’un homme meurt ; le Bien, rien ne

[l’érode.

Je réponds donc d’avance au moralinateur :

Peu me chalent1 les mots qui hurleront de haine,

Qui jugeront l’idée avant d’être lecteur

Et vomiront le Dieu qui prit sur lui leur peine !

Ma joie est de chanter la gloire de Son Nom,

Mon bonheur, de sentir la Croix sur mon épaule,

Mon oui sera un oui, mon non sera un non,

Je servirai Jésus même dans une geôle !

1. Du verbe chaloir, qui signifie importer.

Chant I

Vices

Orgueil I

Je conte mes exploits de mon regard moqueur

Et ris des sentiments de la verve chrétienne,

Ce flou de la vertu qui bêle quelque antienne,

Ânonnant des tréfonds des vacuités d’un chœur

Une hymne sans pitié pour mes pauvres ouïes ;

J’en pleure encor de rire autant que de douleur !

Et, montrant que ma voix sonnait mieux que la

[leur,

À ces niais chanteurs aux âmes éblouies,

Je provoquais en drôle et malheureux duel

Ces brebis qui bêlaient toujours désaccordées,

D’un foutraque unisson de leurs voix sabordées.

Je me mets à chanter d’un air spirituel,

Afin de leur montrer leurs airs tout ridicules,

Un chant paillard et drôle avec grand sérieux !

Dans une église, armé d’un chant, l’air curieux,

Je prie un doux Jésus d’emplir leurs testicules !

Je chante les bienfaits de la dévotion

Envers la plus charmante et galante compagne :

La femme dénudée au délicat champagne.

Heureux du fol effet de cette potion,

Libertaire, lyrique, admirable et grivoise,

Je laisse ces chrétiens d’un regard déconfit

Profiter de ces airs que seul l’intellect fit.

Mais je n’ai point parlé de la vieille bourgeoise,

À la voix chevrotante, aux airs tout imprécis,

Qui s’offusque bientôt de ma belle musique,

Et prétend défier les lois de la physique

En voulant porter loin ses airs bien indécis :

Quand, assuré, vaillant, je chante, elle

[chantonne.

Croyant que son niais vaincra sa nullité ;

Mélodie imprécise aura facilité

Divin gloubi-boulga qui se perd et ronronne.

Quittant bientôt l’église et ses chantres affreux,

Je pars en reprenant quelque chant d’opérette ;

J’aime plus ces airs-là que la voix trop distraite

De leur triste prière et leur regard vitreux.

Orgueil II

Ne croyez pas rêver ; vous ne le faites point ;

Ceci n’est qu’un affect de votre corps-machine,

Une chimie exacte et non d’encre de Chine :

Votre être est un néant fait de vide disjoint.

Matière est le beau nom qui recouvre le monde :

Tout est calcul, algèbre, en votre corporel

Et parfaite physique est l’être temporel,

Depuis l’in-utéro jusqu’à la mort féconde ;

La source de la vie a l’atour de déchet,

De faim, de détritus errant sur cette terre.

Ne rêvez pas de croire en cet être éphémère

Qu’on appelle Jésus de ce lyrique archet :

Cette religion violonne et musique ;

Cette folie humaine abhorre le Progrès.

Il semble trop souvent que ce vieillot congrès –

Les fous illuminés de l’être apostolique –,

Repousse la Science et ses bienfaits… Priez

Pour votre Église morte et non pour ma personne,

Je ne crois pas ce Dieu, ni sa cymbale aphone,

Ni son Eucharistie et ses airs avariés.

Un sage disait bien, de son esprit vivace,

Que Dieu mourut, vraiment, que l’homme l’a tué ;

Je n’entends pas les mots dont est habitué

Ce niais de croyant qui prie et qui rêvasse.

Les mots que je prononce ont l’atour noir et cru,

Dites-vous, cher Monsieur, d’une âme

[effarouchée ;

Vous pensez qu’ils sont faux ; que la Bible tachée

Du sang de vos martyrs et du semis bourru

De l’infâme prêtraille à l’ombre pédophile,

Que cette Bible, donc, est l’œuvre du Seigneur ;

Vous croyez en Jésus mort dans le déshonneur ;

Vous parlez de Marie avec l’air imbécile…

Peu me chaut mon destin puisque je n’en ai pas !

Je mourrai, voilà tout, mais ni vie éternelle,

Ni jugement divin – point de la ritournelle ! – !

Les vers vous mangeront comme dernier repas.

Orgueil III

Je ne suis pas bien grand à me penser petit,

Dites-vous comme un air de subtil oxymore ;

Vous m’en descendriez que de mon sycomore

Je verrais la hauteur avec tant d’appétit.

Croyez-vous que je sois la grandeur incarnée ?