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L'association Dialoguer en poésie, département autonome de l'association culturelle Le 122 à Lectoure, publie son recueil 2021 de poésies.
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Seitenzahl: 111
Veröffentlichungsjahr: 2021
Préface, par Gérard Pinson
Agnès Doligez
Alexandra Chaize
Alexis Balloy
Alicia Galli
André Fornelli
Mialy Andriantsimahavandy
Arnaud Petit
Bernard Lhuillier
Catherine Le Bris Lebrica
Cécile Bossu
Claire Prevoteau
Cristiana Rospigliosi
Daniel Ayala
Daniel Sue
Dègbégnon Cébastien Arissoun
Didier Colpin
Monique Hiron
Dominique Lanvier
Émeric Gilbertas
Emmanuel Travier
Fabrice Lacroix
Francis L
François Pontoizeau
Frann Bokertoff
Gilles Larroque « Gil de Ger »
Graddy de Christine
Guy Zajac
Hanen Marouani
Zyablik
Ioan Bessières
Isabelle Cazaux
Isabelle Giraudot
Jacqueline Bazalgues
Jacques Grieu
Jany Bonnard
Jean Dominique Mazzoni
Jean-Charles Paillet
Jean-Claude Boisnier
Jean-François Drut
Jean-Louis Bessières
J.-Pierre Batsère
Jérémy Guérard
Joël Allain
Joris Dugros
Julien Olivier Abolo Mvondo
Laurence Médicis
Linda Bastide
Loïs Arwidson
Maria Torrelli-Lionné
Marie Derley
Marie Recurt
Marie-José Bernard
Marielle Lapoujale
Martyne Dubau
Meb Rock
Medjo Essam Astrid Dylane
Michel Bessières
Michel Orban
Michèle Lagrois Aubrée
Michelle Brousson
Mohamed Mleiel
Monique Fondard
Natacha Dann
Nathalie Villalba
Nicolas Bodereau
Nicole Durand
Johanne Hauber-Bieth
Olivier Cabrera
Olivier-Gabriel Humbert
Philippe Pauthonier
Raymonde de Lacvivier
Renée Faget
Riel Ouessen
Samy Hargas
Sandrine Davin
Serge Lapisse
Sophie Levieux Butterfly
Sophie Tornier
Stéphane Lavenère
Stéphane Werth
Sylvie Touam
Thibault Jacquot-Paratte
Thierry Jamin
Alcare
Yeongseo Jee
Ilhem Khemiri-Rossignol
Jean-Marc Percier
Muriel Odoyer
T. B.
Claudine Candat
Jean-Claude Ettori
Évelyne Charasse
Pierre Léoutre
« La Poésie, pour peu qu'on veuille descendre en soi-même, interroger son âme, rappeler ses souvenirs d'enthousiasme, n'a pas d'autre but qu'Elle-même ; elle ne peut pas en avoir d'autre, et aucun poème ne sera si grand, si noble, si véritablement digne du nom de poème, que celui qui aurait été écrit pour le plaisir d'écrire un poème »
« Ainsi le principe de la poésie est, strictement et simplement, l’aspiration humaine vers une Beauté supérieure »
Charles Baudelaire
L'Association « Dialoguer en poésie », présidée par Pierre Léoutre, a lancé ce concours pour permettre à des inconnus qui écrivent des poèmes de figurer éventuellement un jour dans un recueil de poésie et d'être lus par une multitude.
Vous avez été très nombreux à proposer des poèmes de qualité et souvent d'une grande originalité. Nous en avons reçu environ deux cent cinquante, de toutes les régions de France et même de l'étranger, notamment de Belgique, d'Allemagne et d'Afrique.
Le jury composé de quatre personnes, lecteurs et écrivains de poésie, a fait ses choix en se basant sur plusieurs critères, dont, entre autres, le respect du règlement et de la langue française d'abord, mais également et surtout la préférence du cœur. Ce dernier paramètre, à la fois certes subjectif mais également incontournable, permet au jury de rester souverain sans avoir à donner d'explication quant à la sélection des textes présentés ici. Il était exclu de faire un recueil de plus de trois cents pages, style fourre-tout, il fallait donc faire des choix ! Pardon aux laissés-pour-compte que nous remercions vivement de leur participation !
Lectoure, ville culturelle renommée dans le Gers et bien au-delà, s'enorgueillit de faire participer tout un chacun aux multiples facettes de l'art. Et ce, par ses différentes manifestations nourries par le théâtre, l'été photographique, les festivals littéraires et autres événements nombreux.
Cependant, la poésie donne parfois l'impression d'être la parente pauvre de la littérature. Peu lue, peu comprise, ses ventes sont dérisoires à côté de celles du roman. Pourtant notre monde moderne, coincé par des contraintes de plus en plus sévères, a besoin plus que jamais de la folie et de la liberté de la poésie. Alors j'ai envie de vous dire ceci :
De la poésie, bon sang !
Notre vieux monde souffre, étouffé sous le joug
Du despotisme imbu de pensées oppressives,
Les démons orchestrés nous veulent à genoux,
Le chaos se dessine, il faut trouver l'esquive.
La poésie nous manque à la table du monde
Pour remettre l'humain tout nu dans la nature
Et convier les fantasmes à entrer dans la ronde,
Afin de proposer de nouvelles lectures.
Il faut creuser l'ailleurs sans image héritée,
Oser la transgression, renverser les symboles,
Retailler un demain pas encore inventé
À l'aide d'un scalpel animé d'idées folles.
Le vivre en poésie se veut aventureux,
Il invente la vie alors qu'il la découvre,
Il cherche le regard, le geste généreux,
Pousse du pied la porte avant qu'elle ne s'ouvre.
Questionnons l'incroyable et même l'impossible,
Le ressenti des corps et celui de nos âmes
Pour accrocher nos flèches à de nouvelles cibles,
Violer l'ordre fermé d'un insolent sésame.
Conjurons l'anxiété, qui au loin se profile
En jonchant de couleurs le chemin de nos pas.
L'avenir du vivant ne tient plus qu'à un fil,
Il sera poétique ou il ne sera pas !
Gérard Pinson
Que toutes les naissances, que l’or des têtes blondes,
Que la première danse, que la Perle du Monde,
Que le bonheur de mai, qu’un cerisier en fleurs,
Qu’un accord trop parfait, que l’ultime lueur,
Que le bleu de la Terre, que la voûte perlée,
Qu’une aurore polaire, qu’un rêve apprivoisé,
Que l’exploit du héros, que la pluie des déserts,
Que cent mille bravos, que la fin d’une guerre,
Ton retour, mon enfant, c’est ma vie qui commence !
Ne plus perdre de temps, rattraper ton absence,
L’écorce enfin brisée par le flot de tendresse,
Mon vieux cœur réparé explose de jeunesse.
Le vase recollé sait comme il est fragile,
Son passé fissuré, sa force aux pieds d’argile.
L’amour rafistolé, plus vrai que l’amour lisse,
Par l’attente creusé, reçoit tous les délices !
Agnès Doligez
Folles différences,
Intenses, intenses,
Nous les danserons.
Tendres différences,
Romance, romance,
Nous nous marierons.
Grandes différences,
Patience, patience,
Nous les dompterons.
Belles différences,
Confiance, confiance
Nous nous accordons.
Mais ces différences,
Silence, silence,
Nous nous observons.
Tant de différences,
Distance, distance,
Nous nous éloignons.
Trop de différences,
Souffrance, souffrance,
Nous nous séparons.
Chères différences,
Absence, absence,
Nous nous retrouvons !
Agnès Doligez
Depuis ma fenêtre,
Je cherche des yeux la lumière,
Celle qui saura m’éclairer
Et me rendre de la gaité.
Les jours surannés,
Ne sont pas oubliés.
Ils abîment nos souvenirs
Mais sont nécessaires.
Une époque révolue,
Qui nous rend nostalgiques
Et des règles strictes,
Qui rythment nos journées.
Tout est insipide et morne,
Les rues sont vidées.
Seuls les bruits dérangeants
Des fantômes persistent.
Les heures passent,
Les minutes défilent,
Les secondes perdurent
Et le temps s’éternise.
Mon esprit est lassé,
La mélancolie lutte
pour ne pas me pénétrer
Et obscurcir mes pensées.
La solitude me dispose
Mais je ferme les yeux
Je m’attache au temps
Qui s’en va précipitamment.
Tout me revient doucement
Je garde une cicatrice
Des moments esseulés
Qui sont à tout jamais gravés.
Alexandra Chaize
Souvent je viens le long de ces rives
Aux galets familiers
Je me plais au jeu des ricochets
Les faire voler de plus en plus loin
Comme eux, je tente d’effleurer l’intangible
Troubler un instant
Par la pierre de mes mots
La surface des choses
Élancés dans un vol éphémère
Avec envie je compte leurs rebonds
Luttant pour vivre leur rêve
Instant de pierre fugitive
Quand leur course folle prend fin
Seule reste une onde fugace
Vagabonde née de leurs sursauts
Qui s’écoule insouciante
Elle part lentement vers d’autres rivages
Emportant ses reflets
Ses mille petites ondes lumineuses
Se perdent avec mes pensées
C’est là sur les rives de l’Enfance
Que j’en trouve le plus
Là où pousse la fleur de mes mots
Entre leurs formes douces et rondes
Je n’ai qu’à tendre la main
Et je me lance…
Soudain le hublot se ferme
Leur claquement sourd
Martèle le départ
Qu’on attendait
Sans jamais connaître
L’instant exact
Où l’immobile vaisseau sursaute
Glisse en douce sans jamais retomber
La voilà balbutiante
La descente
Par-delà la vitre close défile sans fin
Le voyage immobile
Le lent lit des lieux-dits
La galerie des curiosités qui passent
Hermétiques au regard
La buée trouble lentement la vue
Me reste le renfermé
Et l’humide qui m’imprègne
De son goût de fer froid
Et de fièvre inanimée
Coulant de fatigue
Dans la pente du soir
À la longue traversée du pays de Patience
Je m’approche et t’ouvre doucement mes bras
Ton alcool de miel coule et m’enivre
Telle une absinthe évapore mes pensées
Continue. J’en veux encore.
Tes bourdonnements me donnent la fièvre,
Ta ruche d’ouvrières aux atours dorés
Me susurre à l’envi ses mille petites morts
Aux pointes dressées
Quand j’attaque ton repaire en silence
Ta taille s’abandonne, ultime
À la chaleur aiguë de mon corps
Continue. Encore.
J’approche de ton cœur alvéolé
Où mon plaisir s’agglutine
Tu piques et tu t’enfuis,
C’est fini.
Doucement je reste
Récolter ce que je peux de toi
Âme ivre à me piquer de vivre,
Ta ciguë brûle en moi
Continue.
Comme l’insecte attiré par la lumière
Je viens m’écraser sur ta chaleur noircie
Prise au piège des guêpières
Mon âme crépite à ses désirs perdus
Encore
Alexis Balloy
J’ai déjà été ici.
Goûté ce délicieux riz.
Vu ces hommes aux cheveux noirs,
Prier près des encensoirs.
J’ai déjà senti cette brise,
Faire sur ma joue une bise ;
Apporter dans son sillage,
L’odeur safranée des sages.
Mes pas ont déjà foulé,
Cette terre rouge crevassée.
La chaleur sèche de ce lieu,
Tanne la peau des êtres pieux.
Et au pied de la colline,
Y résonne la même comptine.
Vestige de ce qui s’oublie,
D’où mon âme s’est évanouie.
Alicia Galli
Mon cœur est sec comme la terre en été ;
Aride, tari par l’astre incandescent.
Dame, jamais plus je ne saurai aimer,
Mon cœur est mort par ce dernier amant.
Mon corps lui appartenait tout entier,
Il se faisait lascif pour l’accueillir ;
Si brûlant de désir pour ma moitié,
Mon corps vibrait, chancelait de plaisir.
Mes sens émoustillés par ses caresses,
Douce volupté éphémère et secrète.
Et là, assaillit d’émotions diverses,
Mes sens cédaient à cette jouissance muette.
Ma vie, épave rattachée à ses berges,
N’a de valeur que lové dans ses bras.
Par un funeste présage dans le ciel vierge,
Ma vie perdit raison et s’altéra.
Mon âme, qu’il ravit sans ma permission,
Puisqu’il s’amusait de mes sentiments ;
Tout lui était factice dans cette union.
Mon âme, d’elle ne resta qu’un trou béant.
Alicia Galli
D'une façon ou d'une autre
il faudra bien aller vers l'Autre
Qu'il soit bandit ou bien apôtre
Qu'il dise jurons ou patenôtres
Aller vers l'autre
Abolir les frontières, leur dire, je ne suis pas des vôtres
Vous ne m'arrêterez pas, j'ai un sentier autre
Je dois rejoindre l'Autre
Si vous pouviez le temps d'une respiration
Le mot Fraternité en faire belle affection
Trouver un couloir
Qui vous guidera vers le mot espoir
Ouvrir la porte au verbe pouvoir
Pouvoir à la même source boire
Pouvoir à toutes les guerres surseoir
Dessiner avec une même encre
L'ancre qui vous reliera à la Terre
Et vous fera devenir Frère
Avec les Hommes
Tous les Hommes
Enfin, vous rencontrerez l’Autre
Le bout de ses doigts vous caressera
Vous ensemencera
Vos blessures calmera
Votre peur partagera
Entre vous la confiance naîtra
Les murs ne seront plus si sûrs
De pouvoir s'opposer à vos murmures
Murmures de tendresse
Désir d’habiter à la même adresse
Tous les soirs
Mon voisin me susurre une poésie
« Tu comprends, me dit-il
En moi se baladent des bulles
C’est comme une musique
Elles tintinnabulent
Puis éclatent
Libérant chacune un mot
Ces mots dansent virevoltent
Puis forment une poésie
Cette poésie s’insinue au plus profond
De mon corps, de mon cœur, de mon âme
Je suis dès lors obnubilé par
Sa douceur, son parfum
Ses caresses
C’est comme une invitation au voyage
Comme un appel du grand large
Mon corps et mon esprit bouillonnent
Ils sont parcourus d’ondes chaudes, de tremblements
Est-ce dangereux
Mais c’est si doux
Surtout
L’appel du grand large
Quitter la marge
Revenir en pleine page »
Avec mon voisin
J’apprends une poésie
Je largue les amarres
Tous les soirs
André Fornelli
Dans la favela
Il n’y a jamais de haut
Il n'y a que des bas
des bas-fonds
des bas de gamme
des ciels bas
Dans un quotidien de violence
Difficile d’avoir la moindre espérance
Sur le sol aucun pas de danse
Seule la mort d’un pied sur l’autre se balance
Apprendre à vivre avec sa solitude
Sauver sa peau devient une habitude
L’éclat des étoiles pour ultime féerie
Croire encore en leur magie
Espérer changer de vie
Nul besoin de bagages
Ouvrir en grand la porte du voyage
Dans la favela
Il n’y a jamais de haut
Il n’y a que des bas
Des bas-fonds
des bas de gamme
des ciels bas
et déchirant l’espace en fracas
des balles provocant le trépas
André Fornelli
Ma mère m'a mise au monde
Elle, la pudibonde !
Mon père recolle les morceaux
Ne se fait pas de vieux os
Lorsque les premiers copains
Me courant après au fond du jardin