Réfractaire - Pirlouit Jambon - E-Book

Réfractaire E-Book

Pirlouit Jambon

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Beschreibung

Depuis son enfance, Pirlouit Jambon rêvait de liberté et de normalité, des aspirations impossibles pour quelqu’un grandissant dans une secte, où toute forme d’autonomie est sacrifiée. Sa rébellion ne fit qu’amplifier le rejet et l’isolement, le laissant désemparé face à un monde inconnu. À quarante ans, après avoir tout perdu et hanté par des pensées suicidaires, il se lance dans la rédaction de "Réfractaire", refusant de disparaître sans léguer une trace de sa souffrance et de son histoire. Pendant neuf mois, cloîtré chez lui, il écrit sans relâche, laissant couler ses larmes sur les pages de son récit. Au terme de cette épreuve, deux voies s’ouvrent à lui : abandonner son manuscrit aux pieds de son corps sans vie ou le partager avec quelques amis sur les réseaux sociaux. Le choix de la deuxième option changera son destin. Aujourd’hui, Pirlouit Jambon incarne la résilience. Plongez dans ce récit bouleversant et découvrez comment, face au désespoir, un homme a su trouver le chemin de la rédemption.

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Seitenzahl: 121

Veröffentlichungsjahr: 2024

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Pirlouit Jambon

Réfractaire

© Lys Bleu Éditions – Pirlouit Jambon

ISBN : 979-10-422-5157-4

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122- 5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122- 4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335- 2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Cet ouvrage présente des réflexions et des opinions personnelles de l’auteur. Les idées et les points de vue exprimés ici n’engagent que l’auteur. La responsabilité de l’auteur ne saurait être engagée en cas de conséquences découlant de l’interprétation ou de l’application des informations contenues dans cet ouvrage.

Préfaces

On connaît la phrase attribuée à Jean-François Kahn (ou à Ernest Renan, c’est selon) : « toute religion est une secte qui a réussi ». Difficile de ne pas y penser en lisant les premières pages du texte de Pirlouit Jambon : embrigadé chez les Témoins de Jéhovah dès sa naissance, il se pose, avec le recul, la question de savoir s’il s’agit d’une église ou d’une secte (bon, il faut être honnête, il ne se pose guère la question, il est convaincu de connaître la réponse). Et si la réponse était que ce qui est une religion quand on en fait partie devient un mouvement sectaire dès qu’on réussit à s’en extraire ?

C’est que, secte ou religion, toute organisation convaincue de détenir la Vérité Éternelle (celle qui lui a été révélée par un Être forcément Supérieur) aura tendance, au nom dudit Être, à vouloir régir la vie de ses membres, à leur dire ce qu’ils peuvent manger (et ce qu’ils doivent refuser), les musiques qu’ils peuvent écouter (et celles qui leur sont interdites), ce à quoi ils doivent croire, les gestes à faire et les paroles à dire (et celles qu’il faut taire). Elle se glissera même dans leur chambre à coucher, leur précisant comment faire l’amour, quand et avec qui, sous peine de damnation éternelle, tout en préférant nettement qu’ils s’abstiennent, sauf, bien entendu, si c’est pour fabriquer des nouveaux adeptes.

Soyons de bon compte : toutes les religions ne sont pas aussi contraignantes les unes que les autres. Et, il faut bien le reconnaître, Pirlouit Jambon n’est pas tombé sur la plus rigolote. Parce que, quand, le dimanche matin, après un samedi soir consacré à faire tout ce que les Témoins de Jéhovah réprouvent, lesdits Témoins viennent sonner à votre porte pour semer la bonne parole, vous pouvez vous contenter de leur sortir quelques morceaux choisis du dictionnaire des insultes du capitaine Haddock et aller vous recoucher. Les Témoins noteront dans leur petit carnet que vous êtes un mécréant, que vous irez en enfer et que ce n’est plus la peine de sonner chez vous. Pour vous, l’affaire est close et vos grasses matinées du dimanche sont sauvées. Mais pensez à ce gamin, obligé d’accompagner ses parents dans ce porte-à-porte endimanché. Il est en première ligne face à toutes ces portes claquées. Et difficile de ne pas imaginer la gêne quand il tombe sur ses copains de classe. Difficile aussi de ne pas le plaindre même si, je l’avoue, je n’y avais jamais songé jusqu’à ce que Pirlouit Jambon raconte ce calvaire de son enfance dans ce texte. Il y ajoute les réunions interminables, les interdits omniprésents, la peur de l’Apocalypse imminente… Bref, si vous devez choisir une religion, évitez les Témoins de Jéhovah. À moins que vous n’ayez une tendance prononcée au masochisme.

On le comprendra vite : Réfractaire est, pour Pirlouit Jambon, une manière de régler ses comptes. Avec les potes à Jéhovah, on l’aura compris. Mais aussi avec à peu près l’humanité entière : son père, sa mère, sa sœur. Ses ex-petites amies. Ses ex-associés. Parfois, ça ressemble plus à une thérapie qu’à un livre. On se retrouve même un peu gêné, comme quand on écoute une conversation intime qui ne nous est pas destinée. Mais si ça fait du bien à son auteur, ce n’est déjà pas si mal.

Marc Oschinsky

« Être témoin de Jéhovah c’est un peu comme être mort »…

Pirlouit Jambon décide de mettre fin à ses jours par pendaison, mais son désir est de laisser un message à l’humanité.

Son message c’est sa biographie, un amorçage de terre-happy, un avertissement pour les parents en recherche de communauté spirituelle, une confirmation pour ceux qui doutent, un témoignage pour ceux qui ne savent pas encore…

Une histoire « classique » dans ce milieu, oui encore une de plus malheureusement et pourtant au combien passionnante qui nous amène à découvrir l’hypersensibilité de l’auteur et d’en comprendre la raison.

Cette histoire fera l’unanimité des personnes ayant vécu dans la secte des Témoins de Jéhovah où dans des systèmes similaires qui attirent toujours malgré tous ces témoignages, grâce à leur technique de lovebombing.

Le lecteur pourra juger des cohérences des affirmations de Pirlouit Jambon ainsi que de sa propre réflexion sur les causes de ses malheurs cycliques et de ses impossibilités à se faire confiance.

Il démontre aussi comment la programmation mentale bien rodée de cette secte franc-maçonnique conduit à douter de soi et à ne pas arriver à construire son système immunitaire psychologique, qui permet de trouver son chemin de vie.

La cause de cette difficulté est liée en partie à cette bombe d’autodestruction intérieure bien implantée pour empêcher aux personnes de s’épanouir.

Une bombe, ça se désamorce…

Comme Pirlouit Jambon le dit lui-même, « L’expression de la mort est bien plus vivante que celle de la vie » quand on grandit dans cette communauté apocalyptique.

À ceux qui nous répondent que nous avons choisi… Je vous répondrai :

Plongez-vous dans l’histoire déchirante de Pirlouit Jambon, lisez avec le cœur et la compassion et ne restez plus des complices implicites volontaires, en décodant autour de vous les similitudes dans son histoire, dans la vôtre et dans celles des adultes qui ont subi l’horreur de voir leurs enfances sacrifiées !

Pirlouit Jambon nomme avec exactitude les moyens de manipulations utilisés par les Témoins de Jéhovah pour mettre sous emprise dont celle qui se cache derrière toute :

« L’interdiction de la jouissance même de la vie et des plaisirs ».

Pirlouit Jambon a tout compris quand il dit : « Ça c’est ce que j’aurais aimé dire ou écrire, mais j’étais trop sincère par rapport aux autres, le seul couillon à avoir écouté les discours… »

Oui, il ne fait pas bon d’être sincère dans ces milieux.

« Il y a des avantages pour certaines personnes non scrupuleuses de faire partie d’une secte », nous dira Pirlouit Jambon oui, mais pas pour les gens comme nous les « Handicapés sociaux qui n’ont pas les codes… »

Céline Rouge

Bonjour

Je m’appelle Pirlouit Jambon et je crois que je suis un mort-vivant. Je ne parle pas d’un zombie sanguinolent qui titube dans un décor postapocalyptique à la Walking Dead. Non, je suis un VRAI mort-vivant, vivant à l’extérieur, mais complètement mort à l’intérieur. Non, ceci n’est pas un récit de science-fiction, mais si vous aimez les histoires hallucinantes, vous allez adorer ce qui suit…

Je suis né le 11 juillet à Uccle à la fin des années 70, d’un père italien et d’une mère belge. Un de mes premiers souvenirs d’enfant date de l’école maternelle. Je devais avoir 4 ou 5 ans. Je ne comprenais pas trop ce qui se passait, mais la tension était palpable entre ma mère et la directrice de l’école. La directrice a finalement demandé à ma mère de bien vouloir me retirer momentanément de l’école. La raison ? Je n’arrêtais pas d’expliquer aux autres enfants que le père Noël n’existe pas et j’ai bien sûr déclenché une crise de pleurs inconsolables dans toute ma classe.

Cela peut faire sourire de prime abord, mais pour que la directrice intervienne, vous vous doutez bien que ce n’était pas drôle du tout. Moi, je ne comprenais pas ce qui se passait. Je répétais simplement ce qu’on me disait à la maison. Rien de plus…

Ah oui, j’vous ai pas dit ? Je suis né dans une putain de secte. Pas une secte qui sacrifie des enfants, mais une de celles qui sacrifient des enfances comme on brise les ailes d’une colombe pour réaliser un tour de magie. Vous verrez que c’est en effet assez magique…

Ouep… je suis né dans une de famille de témoins de Jéhovah.

Il y a des choses qu’on ne choisit pas… mais celle-là, je vous promets que même sous la menace, je ne l’aurais jamais choisie.

Je crois que c’est la première fois que j’étais triste de ne pas être comme tout le monde, mais je ne savais pas qu’il valait mieux que je m’habitue à ce sentiment…

Pour ceux qui ne connaissent pas bien les témoins de Jéhovah, voici un petit résumé de tout ce qui est imposé et interdit par cette soi-disant religion chrétienne. À mon humble avis, les témoins de Jéhovah sont une secte qui se fait passer pour une religion. Mais je vous laisse juge…

Obligations

– Se conformer aux interprétations que les témoins de Jéhovah font de leur propre version de la Bible. Rien n’est plus subjectif qu’une interprétation, mais pour eux, c’est très objectif… L’interprétation stricte qu’ils font de leur Bible est souvent exagérée, voire ridicule. C’est un peu comme prendre les fables de Lafontaine pour un récit historique ou une revue scientifique…
– Assister à de nombreuses et interminables réunions ponctuées par des cantiques et des prières (3 réunions par semaine soit 5 heures par semaine minimum).
– Assister aux assemblées qui réunissent des milliers de témoins de Jéhovah. Celles-ci ne durent pas plusieurs heures, ce sont des journées entières de discours incessants et de bourrage de crâne.
– Faire du porte-à-porte pour convertir un maximum de gens. Les heures de prédication, les quartiers à faire, les réactions des gens… tout est scrupuleusement noté et consigné dans des registres.
– Le manichéisme et la dichotomie sont de rigueur. Toute nuance est interdite, tout est soit bien, soit mal… théocratique ou pas théocratique, comme ils disent. Si vous voulez lancer une secte, c’est très important de ne rien nuancer. Le bien versus le mal, les gentils versus les méchants, et bien sûr… le peuple élu contre le reste du monde. Très important si vous vous sentez une âme de gourou.
– Condamner ce « monde immoral » et s’en tenir le plus loin possible. Pourquoi aimer un monde qui court à sa perte et sera détruit par Dieu lors de l’Apocalypse tant attendue et qui ne saurait tarder ? Une fois n’est pas coutume chez les témoins de Jéhovah, c’est assez logique. En revanche, c’est une véritable catastrophe pour les enfants qui doivent se construire dans de telles conditions…

Interdictions

– Fêter Noël et toutes les fêtes considérées comme païennes par les témoins de Jéhovah. Cela inclut les anniversaires, Saint-Nicolas, Pâques, le Nouvel An, Carnaval… bref toutes les fêtes sans exceptions. Et ce, au point de ne même pas pouvoir prononcer un « Joyeux Noël », un « Bon anniversaire » ou une « Bonne année ». Et ne croyez pas vous en sortir avec un « pareillement » si l’on vous souhaite un Joyeux Noël. Vous pouvez juste répondre « merci » point. Ça peut paraître anodin et pourtant c’est au cœur de la stratégie des témoins de Jéhovah, car cela leur permet de bien ostraciser leurs adeptes du reste du monde.
– Fréquenter des « gens du monde ». Oui, c’est comme ça qu’ils appellent les non-témoins de Jéhovah. Les témoins de Jéhovah sont « dans la vérité » comme ils disent, et les autres « dans le monde ». C’est bien binaire et facile à comprendre. Cette interdiction inclut sa propre famille, dont il faut se tenir à distance si elle ne partage par les convictions religieuses des témoins de Jéhovah.
– Les transfusions sanguines. Le sang est sacré pour les témoins de Jéhovah. Et comme leur Bible interdit de boire de sang, ils étendent cette interdiction aux transfusions sanguines. Il vaut donc mieux crever ou laisser crever son enfant que d’avoir recours à des transfusions sanguines.
– Verser le sang et porter les armes. Bon là, a priori, on pourrait tous être d’accord, tuer ce n’est pas bien. ^^ Mais, comme le service militaire était obligatoire en Belgique à cette époque, tous les jeunes témoins de Jéhovah sont obligés de faire un an de prison en tant qu’objecteur de conscience. Eh ouais, c’était le prix à payer en Belgique pour avoir refusé de faire son service militaire obligatoire.
– Avoir des relations sexuelles en dehors des « liens sacrés du mariage ».
– Mais cela s’étend à tout ce qui est immoral aux yeux de Jéhovah comme l’adultère ou la fornication. Et je ne parle pas des pratiques considérées comme « déviantes » comme l’homosexualité.
– Écouter de la musique païenne. Cela concerne à peu près toute la musique en dehors de celle produite par la société des témoins de Jéhovah à savoir, la WatchTower Society. Pour faire simple, que ce soit la musique ou autre chose, tout ce qui est condamné par les témoins de Jéhovah est considéré comme païen ou « non théocratique ».
– Les sports de compétition et toutes les activités impliquant de fréquenter des gens du monde. Je n’ai pas trouvé d’autres raisons à cette interdiction que l’ostracisation des adeptes. Même si les témoins de Jéhovah prétendront toujours que c’est pour pouvoir se consacrer entièrement à Dieu.
– Fumer, boire, sortir. Mais il ne faut pas croire que les témoins de Jéhovah ne savent pas s’amuser hein. ^^ Parfois, après les réunions, on allait au bowling ou au cinéma. Voir un film théocratique bien sûr… un Walt Disney quoi. Et encore, certains dessins animés sont aussi déconseillés comme par exemple ceux dans lesquels apparaissent des sorcières ou des magiciens. La sorcellerie et la magie, c’est le diable… INTERDIT !
– Divorcer, mentir, tromper et voler. Ces interdictions ont parfois des conséquences inattendues. Par exemple, je connais des entreprises qui n’engagent que des témoins de Jéhovah afin d’éviter les vols…
– Avoir des tatouages ou des cheveux longs pour les garçons.
– Des jupes courtes ou un décolleté plongeant pour les filles, etc.
– Oui, les témoins de Jéhovah sont un peu les hommes-sandwiches de Jéhovah. Alors ils doivent être irréprochables. Et ce, avec toujours les mêmes objectifs : prosélytisme et ostracisation. Les piliers de toute bonne secte qui se respecte…