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René Bouzinac de La Bastide E-Book

René Bouzinac de La Bastide

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Beschreibung

17 verbes pour guérir est un témoignage intime et inspirant sur la lutte contre le cancer. À travers 17 verbes d’action, l’auteur partage les clés qui lui ont permis d’affronter la maladie avec résilience, espoir et détermination. Il raconte son parcours, ses épreuves, mais surtout la force intérieure qui l’a aidé à traverser cette épreuve. Ce récit, à la fois introspectif et motivant, est un guide précieux pour ceux qui cherchent à surmonter l’adversité et à retrouver le goût de la vie.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Docteur en pharmacie, diplômé de la faculté de Montpellier, René Bouzinac de La Bastide a consacré sa carrière à l’industrie pharmaceutique dans la région lyonnaise. Mais c’est face à l’épreuve du cancer qu’il a ressenti l’impérieux besoin d’écrire. Cinq ans après ce diagnostic bouleversant, il livre un témoignage empreint de résilience, exprimant son désir de vivre, sa gratitude envers ceux qui l’ont soutenu et son souhait de transmettre un message d’espoir à tous ceux qui, comme lui, affrontent la maladie.

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Seitenzahl: 172

Veröffentlichungsjahr: 2025

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René Bouzinac de La Bastide

17 verbes pour guérir

© Lys Bleu Éditions – René Bouzinac de La Bastide

ISBN : 979-10-422-6501-4

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Épigraphe

Accepte ce qui est, laisse aller ce qui était, et aie confiance en ce qui sera.

Bouddha

Introduction

Depuis plusieurs années, j’avais une vie très heureuse de retraité, et je profitais de bien des plaisirs que la vie nous propose. Une belle histoire d’amour, des amis sincères et vrais, plein de magnifiques voyages, beaucoup d’activités…, tout était réuni pour dérouler une vie tranquille pleine de bonheur. Mais, au tout début de l’année 2020, j’ai été amené à investiguer les causes d’une toux tenace qui ne cessait de s’amplifier et qui devenait insupportable. Dans les premiers jours du mois de mars, après maintes analyses, le diagnostic tomba comme un couperet. J’étais atteint d’un cancer, un adénocarcinome broncho-pulmonaire non à petites cellules, avec des métastases à la tête et aux os. En dehors de l’effet surprise qu’un tel diagnostic génère, c’était comme un tsunami qui m’avait atteint de plein fouet. J’étais abasourdi, KO debout, totalement anéanti, et je voyais arriver la mort très vite ! Tout s’écroulait !

Très rapidement, j’ai démarré un traitement très éprouvant par chimiothérapie qui a duré dix-huit mois, suivi d’un traitement par immunothérapie uniquement. Plus de cinq ans après l’annonce de ce grave et terrifiant diagnostic, je suis toujours en traitement immunothérapeutique, avec une perfusion toutes les trois semaines à la clinique, mais surtout, je suis toujours en vie ! Et ces années de survie m’ont permis de beaucoup réfléchir, de réaliser plein de belles choses, et d’écrire mes pensées, mes ressentis, ainsi que mes joies.

En effet, au tout début de ma maladie, durant le traitement par chimiothérapie, j’ai traversé une période très difficile de ma vie. Assurément, les profondes et sombres ténèbres que j’ai traversées ont réellement marqué ma vie, tellement j’ai eu peur de ne plus jamais voir le jour. Mais un après-midi, j’ai vu une petite lumière au fond de ce corridor tout noir dans lequel je me trouvais, et depuis, cette petite lueur n’a cessé de grandir. J’ai appris à vivre pleinement chaque jour, à apprécier chaque instant sans limite, et ainsi, cette petite lumière m’a en quelque sorte guidé pour continuer à avancer. J’ai réalisé le bonheur que je vivais de me réveiller quotidiennement, de constater que j’étais toujours en vie et de réaliser que la vie était magnifiquement belle. Les valeurs qui étaient les miennes précédemment demeurent les mêmes, mais elles sont considérablement renforcées.

Et tout ceci m’a amené, d’une part, à écrire tout ce que je vivais, et d’autre part, à décrire les valeurs que je mettais en pratique pour faire surface, et pour combattre cette éprouvante maladie. Mon combat a consisté à me transformer en guerrier, et à me battre, en faisant tout mon possible pour donner le meilleur de moi-même, afin de mettre toutes les chances de mon côté et de guérir. Mon combat m’a amené à ne rien lâcher, à faire preuve de résilience, à persévérer, et surtout à vouloir m’en sortir. Mon combat a également résidé dans le positif et dans la volonté très forte de me rétablir. J’ai traversé des stress énormes, mais mon combat m’a permis de les dépasser, de demeurer en vie, de mieux percevoir le bonheur, et surtout de l’apprécier encore plus.

Bien évidemment, je suis extrêmement heureux d’être là où j’en suis aujourd’hui, et c’est pour cette raison que je ressens le besoin de dépeindre les actions essentielles que j’ai mises en pratique au cours de ces dernières années pour compléter l’efficacité du traitement médical et du traitement du mental. C’est tellement bon et merveilleux d’avoir retrouvé la plénitude de mes moyens physiques, de profiter à fond de la vie et de vivre un bonheur bien plus intense encore que précédemment. Naturellement, mon humilité demeure très présente, surtout quand je vois d’autres malades atteints de pathologies bien plus graves que la mienne, et je réalise pleinement la chance que j’ai eue. Ce combat m’a amené à percevoir la vie d’une tout autre façon, et j’en ai vraiment une conception bien plus riche.

Comme beaucoup de malades atteints de pathologies sévères, mon envie de guérir est très forte, et c’est clairement un objectif déclaré et sans ambiguïté. Je connais parfaitement les raisons qui me motivent à vouloir continuer à vivre, et ma volonté de me battre pour guérir est indéniable et inébranlable. Alors, aujourd’hui, mon ressenti me donne l’envie d’écrire ce que j’ai vécu, et j’ai donc pris la plume pour rédiger une sorte de deuxième acte. Les réflexions que j’ai menées plus ou moins consciemment au cours de ces cinq dernières années sont pour moi d’une grande richesse humaine, et logiquement, je me suis mis à rassembler mes idées et à les consigner.

Je les ai décrites à l’aide de verbes, essentiellement des verbes d’action, car ils sont purement et simplement l’expression de la pensée, orale ou écrite. En pratique, c’est la magie du verbe, qui n’est qu’un mot de notre langage, exprimant une action, un état, une modification ou un devenir. Le verbe a un pouvoir antique qui lui permet d’évoquer la vision des choses, mais aussi, la réalité des sentiments. Le verbe est le noyau de la phrase, et bien souvent, c’est lui qui indique l’action principale. Et durant ces dernières années, mes actions ont effectivement été guidées par des verbes, avec comme objectif principal de guérir et de vaincre ce cancer. Le sens du verbe vaincre ne se réduit pas à remporter une victoire, mais il peut aussi et surtout se rapporter à l’idée de surmonter une épreuve et de guérir d’une maladie.

En effet, il s’agit avant tout pour moi de sortir du choc du cancer, et de prendre mes distances avec la maladie en retournant vers la normalité. Car, en fait, guérir, c’est être vivant ! Et c’est bien ce que j’ai vécu et voulu en affrontant ce cancer, ce qui m’a permis de développer les dix-sept verbes qui constituent l’expression de mon combat pour guérir. Chacun de ces verbes que j’ai sélectionnés m’a aidé et guidé sur ce long parcours de combattant sur lequel je me trouve encore. Rien n’est jamais définitivement acquis, et je persiste à appliquer ces verbes dans ma vie chaque fois que je le peux.

Chapitre 1

Agir

Lorsque le médecin m’a informé que j’étais atteint d’un cancer, je suis passé par différentes phases : l’incompréhension, la tristesse, la peur, la colère, le découragement… puis l’envie de me battre, l’espoir… Mais accepter d’être malade, s’adapter à ce statut de cancéreux, faire face à l’incertitude, préserver sa vie familiale, amicale… demandent du temps. Ainsi quand on prend un tsunami de plein fouet avec l’annonce de cette maladie, il est évident que l’on est abasourdi, mais il est aussi certain qu’il faut réagir rapidement, et cela a été une de mes premières préoccupations. Incontestablement, il est indispensable d’agir sur différents fronts dans le combat contre la maladie qui nous attend. La médecine, le mental, le physique ont constitué pour moi les principaux leviers indispensables pour traverser l’obstacle et le vaincre. C’est avant tout mon intérêt personnel qui m’a poussé à agir et à me battre contre ma maladie, car je n’avais pas du tout envie de perdre la vie et je voulais continuer à vivre. C’était ma motivation principale, et c’est ce qui m’a poussé à agir et à lutter effectivement de toutes mes forces, car je n’ai toujours pas fini de faire tout ce que j’ai à faire sur cette terre et dans cette vie.

Ma motivation a en effet été l’élément fondamental qui m’a poussé à agir, et à réagir face à cet affreux diagnostic. Elle a en effet joué un rôle clé dans ce combat quotidien que j’ai dû mener sans y être préparé. Après avoir pris conscience de la gravité de ma maladie, je me devais d’agir de façon objective afin de mettre en œuvre un plan de guerrier, et d’initier des actions intentionnelles, délibérées et proactives. Mais j’étais également amené à réagir, de façon subjective certes, du fait de l’émotion que ce diagnostic me gênerait. Bien que distincts, ces deux concepts, agir et réagir, étaient concrètement liés, et de ce fait interconnectés dans mon comportement vis-à-vis de ce cancer. J’ai d’abord réagi par de la colère qui, en réalité, m’a motivé et stimulé à me battre énergiquement, puis j’ai agi en organisant mon combat avec encore plus de vigueur. Même s’il est souvent préférable d’agir plutôt que de réagir, je suis convaincu que les deux ont été parfaitement complémentaires face à ce combat que j’ai dû mener.

Agir, c’est décider d’aller concrétiser quelque chose qui est du domaine de la pensée, que ce soit un projet ou une intention. En l’occurrence, c’est décider de se mettre en mode guerrier pour combattre la maladie. C’est dépasser ses peurs et se mettre en mouvement. Agir, c’est donc passer à l’action, et pour cela, il y a trois étapes essentielles :

• L’intention, c’est d’abord définir le but de mon action, et dans le cas présent, guérir de cette terrible maladie et continuer à vivre ma vie.
• La préparation, c’est élaborer une méthodologie, c’est à dire, bien définir ce dont j’ai besoin, et bien réfléchir sur ce en quoi ces actions répondent à mes impératifs.
• La concrétisation, c’est de s’y mettre et de passer à l’action pratiquement.

Ainsi, lorsqu’un individu a décidé d’agir, il choisit et se fixe un objectif, puis il s’efforce de l’atteindre. Et c’est exactement ce que j’ai fait, lorsque je me suis retrouvé face à ce terrible diagnostic. J’ai clairement décidé de vouloir guérir, et j’ai tout fait pour y parvenir.

Se donner une raison d’agir, c’est réaliser que l’on a envie de continuer à vivre, et par conséquent, de ne pas se laisser abattre par la maladie. C’est mettre en chantier des actions pour concrétiser le désir que nous avons de voir un certain état de choses se réaliser, et donc, concrètement, le désir de vaincre la maladie. Ce sont mes propres ressources qui me permettront de me battre et d’être un bon guerrier. La capacité d’agir d’un individu est en effet une compétence par laquelle l’individu a la volonté et se sent capable de mobiliser les ressources dont il pense disposer dans différents domaines. Cette compétence est composée de deux éléments principaux qui sont, d’une part, le sentiment d’efficacité personnelle, et d’autre part, l’agentivité, qui n’est autre que la faculté d’action d’un individu et sa capacité à agir sur la maladie.

Se donner une raison d’agir, c’est également dire pour quelle raison on agit ainsi. Et dire pourquoi, c’est expliquer le désir que nous avons de voir quelque chose se concrétiser. Personnellement, mes raisons de vouloir continuer à vivre étaient très limpides dans mon esprit, et c’est ce qui m’a fortement encouragé à agir afin de guérir et de poursuivre ma vie. Il y a donc un lien conceptuel de nécessité entre le désir et la raison d’agir, ce qui va dans le sens de l’internalisation des raisons. Croire en sa guérison représente ce qui est possible, et le désir de guérir représente ce qui est souhaitable. Ainsi, l’intention d’agir va prendre cette croyance et ce désir comme prémisses.

Agir, c’est entreprendre une action dans un but précis pour obtenir quelque chose. C’est se mettre à l’œuvre pour lutter contre la maladie, et donc, se démener pour trouver le bon médecin qui prescrira le meilleur traitement. C’est exécuter un entraînement physique régulier afin de maintenir son corps en bonne forme. C’est maintenir son mental dans de bonnes conditions et surtout dans le positif. C’est aussi veiller à une diététique saine et suffisante… C’est passer à l’acte, en ne restant pas les deux pieds dans le même sabot ! C’est manifester sa volonté malgré la détresse, en accomplissant des actes qui vont combattre ce mal. Quand on est atteint d’une pathologie aussi grave, on réalise que la maladie nous a atteints, et c’est elle qui nous pousse à l’action.

D’un point de vue philosophique, agir, ce n’est pas uniquement faire quelque chose. C’est surtout s’engager concrètement et mentalement dans la lutte, et changer ce qu’il faut dans son quotidien, afin de générer les effets nécessaires. Ainsi, nos actions entraîneront des conséquences sur nous, contre la maladie, et ne pourront être que bénéfiques. « Exister, c’est agir », écrit Anatole France, mais il faut évidemment savoir dans quel sens agir et en quelle circonstance. Ainsi, un individu doit agir le plus tôt possible pour lutter contre sa maladie, car il doit concrètement exister le plus vite possible pour faire front, et donc agir afin de ne pas se laisser anéantir. Par conséquent, l’existence est essentiellement action.

Jean‐Paul Sartre disait : « parler, c’est agir. Toute chose qu’on nomme n’est déjà plus tout à fait la même. Elle a perdu son innocence ». De ce fait, parler de sa maladie n’est certainement pas très facile, particulièrement au début, mais par contre, cela permet d’extérioriser son ressenti et de lutter contre la détresse. Cela aide à résister et ne pas se laisser entraîner dans la spirale négative de la mort. Le fait de parler de sa maladie la démystifie en quelque sorte, et génère un langage positif. Ni la maladie ni les souffrances n’ont de justification morale ! Et ainsi, parler devient synonyme d’agir !

Agir, et lutter contre la maladie, c’est rompre l’isolement et surtout ne pas se replier sur soi-même, c’est poursuivre ou reprendre une activité adaptée pendant ou après les traitements, c’est aussi s’entraider entre personnes malades… C’est être actif, et donc, être un vrai acteur dans le combat. On est tout seul en première ligne, et on doit avant tout compter sur soi-même. Tout est important lorsqu’on affronte une pathologie aussi grave qu’un cancer, et il ne faut donc rien négliger. Toutes les idées, toutes les pensées sont bonnes, mais il est indispensable de les structurer !

Selon le philosophe Henri Bergson, « il faut agir en homme de pensée, et penser en homme d’action ». En effet, lorsque l’annonce du cancer vous tombe dessus brutalement, il faut certes réagir au plus vite, mais il faut aussi et surtout réfléchir préalablement aux actions à mener afin d’être au plus efficace dans ce combat que vous allez devoir mener. En d’autres termes, il ne faut pas être fataliste, car l’avenir n’est pas ce qui va arriver, mais au contraire, ce que nous allons faire. Agir et penser ne sont pas dissociables ! Un autre philosophe stoïcien, Sénèque, a écrit : « Nous ne pouvons attendre pour agir que nous ayons la compréhension absolument certaine de toute la situation. » En fait, nous agissons souvent rapidement, car nous allons en effet vers là où de bonnes raisons nous entraînent. Et lutter contre la maladie nous amène à réagir rapidement. Mais, cela n’exclut pas une réflexion à différentes vitesses, de manière à initier toutes les actions potentielles dans les meilleures conditions, et dans les meilleurs délais.

Agir, c’est croire. En effet, lorsque le diagnostic tombe et que l’on est littéralement enseveli entre la détresse et la panique, le fait de croire est un vrai stimulant, et par conséquent, une véritable action. L’annonce du terrible diagnostic fait que la peur de mourir nous envahit. Le compte à rebours commence, le temps file trop vite, tout s’écroule ! En fait, l’idée et l’image de la mort imminente poussent à agir, car on se met à penser, à espérer, et par conséquent, à croire en demain. Agir, c’est conquérir sa peur et la vaincre. Croire en son médecin et au protocole thérapeutique qui va être appliqué, c’est déjà agir contre la maladie et se mettre en mode guerrier pour la combattre. Je crois que la lutte contre la mort, la volonté de ne pas perdre la vie et le désir d’exister et de vivre constituent la vraie impulsion qui fait vivre et agir chaque individu.

Enfin, agir, c’est vivre l’instant présent, en profiter à fond et rebondir. C’est le moment le plus important, car, on peut effectivement agir sur le présent, mais, si on ne s’en préoccupe pas, on manquera inévitablement le futur. Au lieu de se mettre en mode « je suis perdu, je suis foutu », c’est au contraire se dire « je vais essayer, je vais me battre ». C’est se poser les bonnes questions et rechercher les actions potentielles à mettre en œuvre afin de les concrétiser, et donc, d’agir. C’est bien là, à l’instant présent, que le combat commence, et que la lutte s’organise à travers les actions identifiées, et leur mise en pratique.

Chapitre 2

Écouter

Écouter, c’est avant tout prêter attention à quelqu’un pour l’entendre, et surtout pour le comprendre. C’est accepter d’entendre ce que quelqu’un a à dire et lui prêter audience. C’est tenir compte volontairement de ce que quelqu’un dit. C’est aussi attacher une importance objective aux maux et aux signaux transmis par notre corps. C’est encore écouter sa raison, son cœur, ses passions et agir en fonction de ses ressentis. Napoléon disait : « Sachez écouter, et soyez sûr que le silence produit souvent le même effet que la science. » Écouter est un art, et tout le monde ne sait pas forcément le faire, ou n’est pas capable de le pratiquer.

Nous écoutons tous les jours notre conjoint, nos amis, la famille…, et nous pourrions donc penser qu’il n’y a rien de plus facile et de plus naturel que d’écouter. Mais parfois, l’écoute devient un accompagnement, lorsque nous nous retrouvons confrontés à la souffrance ou à la maladie, et ce n’est plus la même chose. Ainsi, ma femme Isabelle, la famille et plusieurs de nos amis m’ont accompagné pour traverser cet horrible tunnel tout noir dans lequel je me suis retrouvé au début de ma maladie. Je les ai écoutés avec une grande attention, car j’étais perdu, et j’avais besoin de leur soutien. Je suis convaincu que cet accompagnement s’est avéré riche et bénéfique, et m’a apporté une aide considérable du fait de mon écoute active, respectueuse et libératrice. C’était comme un signe d’amour, à la fois reçu et donné.

Écouter, c’est un élément essentiel pour une communication saine et efficace. C’est un outil fondamental pour établir un climat de confiance et une bonne relation. C’est faire une démarche volontaire qui n’a rien de passif. Lorsque j’étais en pleine détresse, nos amis nous téléphonaient quotidiennement, et dès que le téléphone sonnait, étant incapable de parler, je tendais mes deux oreilles pour mieux écouter encore leur encouragement et leur soutien. Mes amis savaient que j’avais besoin d’eux, et que je les écoutais de façon active et très attentive. Ils étaient aussi à mon écoute, présents, compréhensifs et bienveillants.

Écouter c’est traiter l’information que nous entendons, c’est lui donner un sens, et fournir un effort pour essayer de comprendre, à la place de l’autre, ce qu’il partage avec nous. L’écoute ouvre une porte vers l’intérieur de l’autre. Elle nous donne des pistes, sur ce dont a besoin l’autre, et cela s’atteint lorsque nous centrons réellement notre attention non seulement sur le récit que l’autre nous fait, mais aussi et surtout sur son comportement. Écouter nous permet de connaître ce que nous ne savons pas, de voir d’autres réalités et d’explorer des émotions que nous n’avons jamais expérimentées par le biais de différentes situations. Ainsi, écouter est un vrai art, car il rapproche de l’inconnu.