Renée (Livre 9 dans les Mémoires d'un vampire) - Morgan Rice - E-Book

Renée (Livre 9 dans les Mémoires d'un vampire) E-Book

Morgan Rice

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Beschreibung

Dans RENEE (Livre 9 dans les Mémoires d'un Vampire), Scarlet Paine, 16 ans, se met à se transformer de façon mystérieuse. Elle devient sensible à la lumière, elle est capable de lire dans les pensées des gens et elle est plus rapide et plus forte qu'elle ne l'a jamais été. Elle ne comprend pas ce qui lui arrive, essaye de ne pas en tenir compte mais ne pourra pas le faire éternellement. Caitlin Paine, sa maman, ne sait que trop bien ce qui arrive à sa fille. Elle a subi la même transformation en vampire il y a des siècles mais, maintenant, au jour actuel, en tant que simple humaine, elle n'en a aucun souvenir. Tout ce qui lui reste, c'est le journal intime qu'elle a trouvé au grenier (son mystérieux journal intime de vampire), qui lui raconte ses exploits à une autre époque et en un autre lieu ainsi que l'éradication de la race des vampires. Cependant, y avait-il une exception à la règle ? Se pourrait-il que Scarlet, sa fille, soit la dernière vampire qui reste sur terre ? Quand Scarlet essaye de lutter contre ce qu'elle devient, elle essaye aussi de lutter contre les sentiments profonds qu'elle a pour Blake, un garçon de sa classe dont elle est amoureuse. Cela dit, elle ne sait pas s'il l'aime lui aussi et, avec le grand bal d'Halloween qui aura lieu dans quelques jours, Scarlet est sous pression. Elle ferait n'importe quoi pour que Blake l'invite au bal. Cependant, Vivian, la plus méchante des filles populaires, est elle aussi attirée par Blake et elle fera tout ce qu'elle pourra pour conquérir Blake et pour faire vivre l'enfer à Scarlet. Heureusement, Scarlet a sa propre bande d'amis pour la soutenir, y compris Maria et Jasmin, ses meilleures amies. Elles aussi, elles ont des problèmes avec les garçons mais ce n'est que lorsque Sage, le mystérieux nouvel élève, fait son apparition que les amis de Scarlet en font une obsession.

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Seitenzahl: 223

Veröffentlichungsjahr: 2015

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renée

(Livre 9 dans les Mémoires d’un Vampire)

Acclamations pour SOUVENIRS D'UNE VAMPIRE

“Rice nous attire fort habilement dans son histoire dès le commencement grâce à une description de grande qualité qui transcende la simple représentation du décor …. Un ouvrage bellement écrit et qui se lit très vite.”

--Black Lagoon Reviews (à propos de Transformée)

“Une histoire idéale pour les jeunes lecteurs. Morgan Rice a bien réussi à apporter un développement intéressant à son histoire … Dépaysant et unique, ce livre a les éléments classiques que l'on trouve dans de nombreuses histoires paranormales pour Jeune Adulte. La série se concentre sur une seule fille … une fille extraordinaire !... Facile à lire, file à cent à l'heure .... Recommandé pour tous ceux qui aiment lire des romans d'amour paranormaux soft. Classé PG (accord parental souhaitable).”

--La Romance Reviews (à propos de Transformée)

“Ce livre a retenu mon attention dès le début et ne l'a pas laissée retomber …. Cette histoire est une aventure surprenante qui file à cent à l'heure et déborde d'action dès les premières pages. On ne s'y ennuie pas un seul moment .”

--Paranormal Romance Guild {à propos de Transformée}

“Bourré d'action, d'amour, d'aventure et de suspense. Emparez-vous de ce livre et retombez amoureuse.”

--vampirebooksite.com (à propos de Transformée)

“Excellente intrigue. C'est le type de livre que vous aurez du mal à arrêter de lire le soir. La fin est un moment de suspense si spectaculaire qu'il vous donnera immédiatement envie d'acheter le tome suivant, rien que pour voir ce qui s'y passe.”

--Le Dallas Examiner {à propos d'Aimée}

“Un livre suffisamment bon pour faire de l'ombre à TWILIGHT et à JOURNAL D'UN VAMPIRE et qui vous donnera envie de lire jusqu'à la toute dernière page ! Si vous aimez l'aventure, l'amour et les vampires, ce livre est celui qu'il vous faut !”

--Vampirebooksite.com {à propos de Transformée}

“Morgan Rice prouve une fois de plus qu'elle est une conteuse extrêmement talentueuse …. ce livre devrait plaire à une gamme étendue de publics, dont les fans les plus jeunes du genre vampire / fantasy. Il se termine par un moment de suspense inattendu qui vous laisse en état de choc.”

--La Romance Reviews {à propos d'Aimée}

A propos de Morgan Rice

Morgan Rice est l'auteur à succès de SOUVENIRS D'UNE VAMPIRE, une série pour jeune adulte qui contient onze tomes (pour l'instant), de la série à succès LA TRILOGIE DES RESCAPES, un thriller post-apocalyptique qui contient deux tomes (pour l'instant) et de la série à succès d'heroic fantasy L'ANNEAU DU SORCIER, qui contient quinze tomes (pour l'instant).

Les livres de Morgan sont disponibles en format audio et papier, et des traductions des livres sont disponibles en allemand, en français, en italien, en espagnol, en portugais, en japonais, en chinois, en suédois, en néerlandais, en turc, en hongrois, en tchèque et en slovaque (d'autres langues seront bientôt disponibles).

TRANSFORMATION(Livre #1 Mémoires d'un Vampire), ARÈNE UN (Livre #1 de la Trilogie des Rescapés) et  LA QUÊTE DES HÉROS (Livre #1 de L’Anneau du Sorcier) sont tous disponibles pour téléchargement sur Google Play!

Morgan adore recevoir de vos nouvelles, donc, n'hésitez pas à visiter www.morganricebooks.com pour vous inscrire sur la liste de distribution, recevoir un livre gratuit, recevoir des cadeaux gratuits, télécharger l'appli gratuite, lire les dernières nouvelles exclusives, vous connecter à Facebook et à Twitter, et rester en contact !

Livres par Morgan Rice

L'ANNEAU DU SORCIERLA QUÊTE DES HEROS (Tome n°1)LA MARCHE DES ROIS (Tome n°2)

LE DESTIN DES DRAGONS (Tome n°3)

UN CRI D'HONNEUR (Tome n°4)

UNE PROMESSE DE GLOIRE (Tome n°5)UNE VALEUREUSE CHARGE (Tome n°6)UN RITE D'EPEES (Tome n°7)

UNE CONCESSION D'ARMES (Tome n°8)UN CIEL DE CHARMES (Tome n°9)

UNE MER DE BOUCLIERS (Tome n°10)LE REGNE DE L'ACIER (Tome n°11)UNE TERRE DE FEU (Tome n°12)LE REGNE DES REINES (Tome n°13)LE SERMENT DES FRERES (Tome n°14)UN REVE DE MORTELS (Tome n°15)

LA TRILOGIE DES RESCAPESARENE UN: SLAVERSUNNERS (Tome n°1)ARENE DEUX (Tome n°2)

SOUVENIRS D'UNE VAMPIRE

TRANSFORMEE (Tome n°1)

AIMEE (Tome n°2)TRAHIE (Tome n°3)

PREDESTINEE (Tome n°4)

DESIREE (Tome n°5)FIANCEE (Tome n°6)

VOUEE (Tome n°7)

TROUVEE (Tome n°8)

RENEE (Tome n°9)ARDEMMENT DESIREE (Tome n°10)

Écoutez la série des SOUVENIRS D'UNE VAMPIRE en format livre audio !

Copyright © 2012 par Morgan Rice

Tous droits réservés. Sauf dérogations autorisées parla Loi états-unienne sur le droit d'auteur de 1976, aucune partie de cette publication ne peut être reproduite, distribuée ou transmise sous quelque forme que ce soit ou par quelque moyen que ce soit, ou stockée dans une base de données ou système de récupération, sans l'autorisation préalable de l'auteur.

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Il s'agit d'une œuvre de fiction. Les noms, les personnages, les entreprises, les organisations, les lieux, les événements et les incidents sont le fruit de l'imagination de l'auteur ou sont utilisés dans un but fictionnel. Toute ressemblance avec des personnes réelles, vivantes ou mortes, n'est que pure coïncidence.

Image de couverture : Copyright Veronika Galkina, utilisée en vertu d'une licence accordée par Shutterstock.com.

“Qui a aimé sans avoir aimé à la première vue?”

—William Shakespeare

TABLE DES MATIERES

CHAPITRE PREMIER

CHAPITRE DEUX

CHAPITRE TROIS

CHAPITRE QUATRE

CHAPITRE CINQ

CHAPITRE SIX

CHAPITRE SEPT

CHAPITRE HUIT

CHAPITRE NEUF

CHAPITRE DIX

CHAPITRE ONZE

CHAPITRE DOUZE

CHAPITRE TREIZE

CHAPITRE PREMIER

Rhinebeck, New York (vallée de l'Hudson)

Époque actuelle

Caitlin Paine était assise dans son salon, les yeux rouges à force de pleurer, épuisée. Elle regardait fixement le coucher de soleil rouge sang et écoutait à peine les agents de police qui remplissaient la pièce. Elle était dans un état second. Elle regarda lentement autour d'elle et vit que la pièce était remplie de gens, de trop de gens.

Des agents de police, des policiers du coin, s'affairaient dans son salon. Certains étaient assis, d'autres debout; plusieurs d'entre eux tenaient des tasses de café. Ils étaient assis là en face d'elle, le visage sombre, alignés sur les sofas, sur les chaises et ils posaient d'innombrables questions. Ça faisait des heures qu'ils étaient là. Dans cette petite ville, tout le monde connaissait tout le monde et c'étaient des gens dont elle avait fait peu à peu connaissance, qu'elle avait rencontrés au supermarché, auxquels elle avait dit bonjour dans les magasins locaux. Elle avait peine à croire qu'ils étaient ici. Dans sa maison. Ça ressemblait à une histoire tirée d'un cauchemar.

C'était surnaturel. Tout était arrivé si vite, sa vie avait été bouleversée si facilement qu'elle avait peine à le réaliser. Elle essayait de se raccrocher à quelque chose de normal, à n'importe quelle routine qui, autrefois, l'aurait réconfortée, mais tout semblait lui filer entre les doigts. Plus rien n'était normal.

Caitlin sentit une main rassurante serrer la sienne, leva les yeux et vit Caleb assis à côté d'elle, pâle d'inquiétude. Sur les chaises rembourrées à côté d'eux, Sam et Polly étaient assis et la préoccupation se lisait aussi sur leurs visages. Ce salon était bondé, bien trop bondé au goût de Caitlin. Elle voulait tout simplement que tous ses occupants disparaissent, que tout redevienne comme c'était la veille. Les seize ans de Scarlet, toute la famille et ses amis assis autour de la table, en train de manger du gâteau, de rire, de sentir que tout allait bien dans le monde, que rien ne changerait jamais.

Caitlin repensa à la nuit d'avant, à ses pensées de minuit, au souhait qu'elle avait eu que son monde et sa vie soient juste un peu plus que normaux. Maintenant, elle le regrettait. Elle donnerait tout pour que sa vie redevienne normale.

Depuis qu'elle était rentrée de son affreuse entrevue avec Aiden, un ouragan avait dévasté sa vie. Après que Scarlet ait brusquement quitté la maison, Caitlin l'avait poursuivie dans les petites rues. Caleb s'était remis de son coup, l'avait rattrapée et ils avaient traversé leur petit village comme des fous en essayant de rattraper leur fille.

Sans succès, hélas. Ils s'étaient vite essoufflés et Scarlet avait complètement disparu. Elle avait couru si vite, avait franchi une haie de deux mètres quarante en un seul bond, sans même ralentir. Caleb avait été étonné mais pas Caitlin : elle savait ce qu'était Scarlet. Elle savait, alors même qu'elle courait, que c'était sans espoir, que Scarlet pouvait courir à la vitesse de l'éclair, bondir par dessus n'importe quoi, et que, dans quelques moments, elle serait complètement perdue, hors de vue.

C'est ce qui était arrivé. Ils étaient rentrés à la maison au pas de course, avaient bondi dans leur voiture, foncé dans les rues et l'avaient frénétiquement recherchée. Cependant, alors même que Caleb brûlait les stops et coupait les tournants, Caitlin savait qu'ils n'avaient pas la moindre chance. Ils ne l'attraperaient pas. Elle savait que Scarlet était partie depuis longtemps.

Après plusieurs heures, finalement, Caitlin en avait eu assez, avait insisté pour qu'ils rentrent à la maison et appellent la police.

Maintenant, ils étaient à la maison, plusieurs heures plus tard, et il était presque minuit. Scarlet n'était pas revenue et la police n'avait pas réussi à la retrouver. Heureusement, c'était une petite ville où rien d'autre ne se passait. Ils avaient immédiatement envoyé des voitures à sa recherche et ils cherchaient encore. Le reste de la force, les trois agents de police assis en face d'eux et les trois agents de police qui se tenaient debout autour, étaient restés et leur posaient question après question.

“Caitlin ?”

Caitlin reprit brusquement conscience. Elle se retourna et vit le visage de l'agent de police qui était assis sur le sofa en face d'elle. Ed Hardy. C'était un homme bon. Il avait une fille de l'âge de Scarlet, dans sa classe. Il la regardait avec gentillesse et préoccupation. Elle savait qu'il ressentait sa douleur en tant que parent et qu'il ferait de son mieux.

“Je sais que c'est dur”, dit-il, “mais nous n'avons plus que quelques questions à poser. Nous avons vraiment besoin de tout savoir pour retrouver Scarlet.”

Caitlin approuva d'un hochement de tête. Elle essaya de se concentrer.

“Je suis désolée”, dit-elle. “Qu'avez-vous besoin de savoir d'autre ?”

L'agent Hardy se racla la gorge, regarda Caitlin, puis Caleb, puis à nouveau Caitlin. On aurait dit qu'il n'avait pas envie de poser la question suivante.

“Je regrette de vous demander ça mais y a-t-il eu des disputes entre vous et votre fille ces derniers jours ?”

Caitlin le fixa, perplexe.

“Des disputes ?” demanda-t-elle.

“Des désaccords ? Des querelles ? Y a-t-il une raison qui aurait pu lui donner envie de partir ?”

A ce moment, Caitlin comprit : il lui demandait si Scarlet s'était enfuie. Il n'avait pas encore compris.

Elle secoua la tête avec véhémence.

“Elle n'a aucune raison de vouloir partir. Nous ne nous sommes jamais disputés. Jamais. Nous aimons Scarlet et Scarlet nous aime. Elle n'est pas de type à se disputer. Elle n'est pas rebelle. Elle ne s'enfuirait jamais. Vous ne comprenez pas ? Ce n'est pas du tout ça le problème. Vous n'avez pas entendu ce qu'on vous a dit ? Elle est malade ! Elle a besoin d'aide !”

L'agent Hardy regarda ses collègues, qui le regardèrent à leur tour, d'un air sceptique.

“Je suis désolé de vous poser cette question”, poursuivit-il, “mais il faut que vous compreniez que nous recevons tout le temps des appels de ce style. Des adolescents s'enfuient. C'est banal. Ils sont furieux contre leurs parents. Et dans 99 % des cas, ils reviennent. Habituellement, quelques heures plus tard. Parfois, un jour ou deux après. Ils dorment chez un ami. Tout ce qu'ils veulent, c'est s'éloigner de leurs parents. Et d'habitude, ça commence par une dispute.”

“Il n'y a pas eu de dispute”, intervint Caleb avec force. “Scarlet était aussi heureuse que possible. Nous avons fêté son seizième anniversaire hier soir. Comme a dit Caitlin, Scarlet n'est pas ce genre de fille.”

“J'ai l'impression que vous n'écoutez toujours pas un seul mot de ce que nous disons”, ajouta Caitlin. “Nous vous avons dit que Scarlet était malade. L'école l'a renvoyée à la maison en avance. Elle avait … je ne sais pas quoi. Des convulsions … peut-être des attaques. Elle a bondi de son lit et s'est enfuie de la maison. Ce n'est pas une histoire de fugue. C'est une enfant qui est malade. Qui a besoin de soins médicaux.”

Une fois de plus, l'agent Hardy regarda ses collègues, qui continuèrent à avoir l'air sceptique.

“Je suis désolée, mais ce que vous nous dîtes n'a aucun sens. Si elle était malade, comment a-t-elle pu s'enfuir de la maison ?”

“Vous avez dit que vous l'avez poursuivie”, intervint un autre agent, moins calme. “Comment aurait-elle pu vous semer tous les deux ? Surtout si elle était malade ?”

Caleb secoua la tête, lui-même perplexe.

“Je ne sais pas”, dit-il. “Mais c'est ce qui s'est passé.”

“C'est vrai. Chaque mot de ce que nous disons est vrai”, dit Caitlin à voix basse, avec remords.

Avec un serrement au cœur, Caitlin pensa que ces hommes ne comprendraient pas, mais elle savait pourquoi Scarlet était capable de les semer; elle savait pourquoi elle était capable de courir quand elle était malade. Elle connaissait la réponse, celle qui expliquerait tout, mais c'était la seule réponse qu'elle ne pouvait pas donner, celle que ces hommes ne croiraient jamais. Ce n'étaient pas des convulsions, c'étaient des fringales. Scarlet ne s'enfuyait pas, elle chassait. Et c'était parce que sa fille était une vampire.

Caitlin tressaillit. Elle mourait d'envie de tout leur dire mais elle savait que c'était une réponse que ces hommes ne pourraient pas entendre. Donc, au lieu de ça, elle regarda gravement par la fenêtre en espérant, en priant que Scarlet revienne. Qu'elle aille mieux. Qu'elle ne se soit pas nourrie. En espérant que ces hommes partiraient, la laisseraient tranquille. Elle savait que, de toute façon, ils ne pourraient rien faire. Elle n'aurait jamais dû les appeler.

“Je regrette de le dire”, ajouta le troisième agent, “mais ce que vous décrivez, votre fille qui rentre de l'école, a des attaques, a une poussée d'adrénaline, sort brusquement par la porte …. Je regrette de le dire, mais ça fait penser à de la drogue. Peut-être de la cocaïne. Ou de la meth. On dirait qu'elle s'était droguée avec quelque chose. Comme si elle avait eu un bad trip. Et ça lui un donné une poussée d'adrénaline.”

“Vous ne savez pas de quoi vous parlez”, riposta Caleb. “Scarlet n'est pas ce type de fille. Elle n'a jamais pris de drogues de toute sa vie.”

Les trois agents de police se regardèrent, sceptiques.

“Je sais que c'est dur à entendre” , dit l'agent Hardy doucement, “que c'est dur pour la plupart des parents à entendre, mais nos gosses mènent des vies dont nous ne savons jamais rien. Vous ne savez pas ce qu'elle fait quand vous n'êtes pas là, avec ses amis.”

“Vous a-t-elle présenté des nouveaux amis ces derniers temps ?” demanda un autre agent.

Soudain, les traits de Caleb se durcirent.

“Hier soir, en fait”, dit-il alors que la colère s'élevait dans sa voix. “Elle a emmené un nouveau petit copain. Blake. Ils sont allés au cinéma ensemble.”

Le trois policiers se regardèrent d'un air entendu.

“Vous pensez que c'est ça ?” demanda Caleb. “Pensez-vous que ce gosse la pousse à se droguer ?” Quand Caleb le demanda, il se mit à avoir l'air plus sûr de lui-même, plus optimiste, comme s'il avait trouvé une réponse habile qui expliquerait tout.

Caitlin était assise là en silence. Elle voulait seulement en finir. Elle mourait d'envie de tous leur dire la vraie raison mais elle savait que ça n'arrangerait rien.

“Quel est son nom de famille ?” demanda un des agents de police.

“Je n'en ai aucune idée.” Caleb se retourna et regarda Caitlin. “Et toi ?”

Caitlin secoua la tête et se retourna vers Sam et Polly. “Et vous, les gars ?”

Ils secouèrent la tête.

“Je peux peut-être trouver”, dit Polly. “S'ils étaient amis sur Facebook …”, commença-t-elle avant de sortir son téléphone portable et de se mettre à taper. “Je suis amie avec Scarlet sur Facebook. Je ne sais pas quels sont ses paramètres mais je peux peut-être voir ses autres amis. Et si elle est amie avec lui….”

Polly tapa le nécessaire et ses yeux s'éclairèrent.

“Là ! Blake Robertson. Oui, c'est lui !”

Les policiers se penchèrent, Polly tendit le bras et leur montra son téléphone portable. Ils le prirent, se le passèrent l'un à l'autre, regardèrent son visage de près et notèrent son nom de famille.

“Nous lui parlerons”, dit l'agent Hardy en rendant son téléphone à Polly. “Il sait peut-être quelque chose.”

“Et les autres amis de Scarlet ?” demanda un autre agent. “Les avez-vous contactés ?”

Caitlin regarda Caleb les yeux vides, se rendant compte qu'ils avaient été trop sonnés pour le faire.

“Je n'y ai pas pensé”, dit Caitlin. “Je n'en ai pas eu l'idée. Elle n'allait pas chez une amie. Elle était malade. Ce n'était pas comme si elle avait eu une destination.”

“Faites-le”, dit un agent. “Contactez-les tous. C'est le meilleur point de départ.”

“D'après tout ce que j'ai entendu, je dois dire ”, conclut l'agent Hardy, prêt à terminer, “que ça ressemble à une histoire de drogues. Je crois que Bob a raison. On dirait un bad trip. Pour l'instant, nous allons continuer à patrouiller dans les rues. La meilleure chose que vous deux puissiez faire est de ne pas bouger. Attendez-la ici. Elle reviendra.”

Le agents de police se regardèrent, puis se levèrent tous en même temps. Caitlin voyait qu'ils étaient impatients de partir.

Caleb, Sam et Polly se levèrent et, lentement, Caitlin se leva elle aussi, les genoux tremblants. Alors qu'elle leur serrait les mains et qu'ils se préparaient tous à partir, soudain, quelque chose prit possession d'elle. Elle ne pouvait plus se taire. Elle ne pouvait plus contenir son désir brûlant de dire à ces gens ce qu'elle savait. De leur dire qu'ils n'envisageaient pas la situation du bon point de vue.

“Et si c'était quelque chose d'autre ?” demanda soudain Caitlin au moment où les policiers allaient partir.

Ils s'arrêtèrent tous de mettre leur manteau et, lentement, se retournèrent vers elle.

“Que voulez-vous dire ?” demanda l'agent Hardy.

Caitlin, le cœur battant la chamade dans sa poitrine, s'éclaircit la gorge. Elle savait qu'elle ne devrait pas le leur dire; elle passerait simplement pour une folle. Cependant, elle ne pouvait plus se retenir.

“Et si ma fille était possédée ?” demanda-t-elle.

Ils restèrent tous là et la regardèrent tous comme si elle était absolument folle.

“Possédée ?” demanda l'un d'eux.

“Et si elle n'était plus elle-même ?” demanda Caitlin. “Et si elle se transformait ? En quelque chose d'autre ?”

Un silence épais et lourd remplit la pièce et Caitlin sentit que tout le monde, y compris Caleb, Sam et Polly, se retournait et la regardait fixement. L'embarras la fit rougir, mais elle ne pouvait pas s'arrêter. Pas maintenant. Il fallait qu'elle se lance, et elle savait, alors même qu'elle le faisait, que ce serait le tournant, le moment où la ville entière cesserait de la considérer comme une personne normale, où sa vie locale changerait pour toujours.

“Et si ma fille était en train de devenir une vampire ?”

CHAPITRE DEUX

Quand Caleb eut fait sortir les policiers, il ferma la porte et revint dans le salon en regardant Caitlin d'un air renfrogné. Elle ne l'avait jamais vu la regarder avec une telle colère, et elle se sentit désemparée. Elle sentit que toute sa vie se décomposait devant ses yeux.

“Tu ne peux pas parler comme ça en public !” dit-il d'un ton sec. “Tu as l'air d'une folle ! Ils vont penser que nous sommes tous fous. Ils ne vont pas nous prendre au sérieux.”

“Je ne suis PAS folle !” répliqua Caitlin tout aussi sèchement. “Et c'est moi que tu devrais soutenir, pas eux, et tu devrais arrêter de faire comme si tout était normal. Tu étais dans cette chambre avec moi. Tu sais ce que tu as vu. Scarlet t'a jeté au travers de la chambre. Est-ce qu’une attaque provoquerait ce genre de choses ? Ou une maladie ?”

“Alors, qu'est-ce que tu dis ?” répliqua Caleb, parlant de plus en plus fort. “Cela signifie qu'elle est un monstre ? Une vampire? C'est ridicule. On dirait que tu perds le sens des réalités.”

Caitlin lui répondit en élevant la voix elle aussi. “Alors, comment l'expliques-tu ?”

“Il y a beaucoup d'explications”, dit-il.

“Comme ?”

“Peut-être que ça a quelque chose à voir avec sa maladie. Ou peut-être, comme ils ont dit, prenait-elle une sorte de drogue. Peut-être que ce gosse, Blake —”

“C'est ridicule,” cracha Caitlin. “Blake est un bon gamin. Il n'est pas du style à fournir de la drogue. Et de plus, tu as vu comment elle nous a semés. Nous n'avions pas la moindre chance. Ce n'était pas normal. Ne prétends pas que tu n'as pas vu ce que tu as vu.”

“Je ne vais plus écouter ce genre de choses”, dit Caleb.

Il se retourna et traversa le salon, arracha son manteau militaire de la patère, le mit et le ferma rapidement.

“Où vas-tu ?” demanda Caitlin.

“Je vais la trouver. Je ne peux pas rester assis ici, à rien faire. Ça me rend fou. Il faut que je cherche.”

“Les policiers ont dit qu'il valait mieux rester ici. Et si elle rentre pendant que tu es sorti ?” demanda Caitlin.

“Dans ce cas, tu peux rester ici et m'appeler”, dit Caleb d'un ton sec. “Je sors.”

Sur ces mots, il traversa le vestibule, ouvrit la porte et la claqua derrière lui. Caitlin écouta le son de ses bottes sur les marches du porche, qu'il descendit rapidement, le son du gravier qu'il traversa, puis l'entendit monter dans leur voiture et partir.

Caitlin avait envie de pleurer. Elle ne voulait pas se disputer avec Caleb, surtout maintenant, mais elle ne pouvait pas lui permettre de la convaincre qu'elle perdait contact avec la réalité. Elle savait ce qu'elle avait vu, et elle savait que c'était vrai. Elle n'allait pas laisser les autres la convaincre qu'elle perdait la tête.

Caitlin se retourna vers Sam et Polly, qui se tenaient là, très calmes, les yeux écarquillés de surprise. Ils n'avaient jamais vu Caitlin et Caleb se disputer. Caitlin elle-même ne s'était jamais disputée avec Caleb : jusqu'à maintenant, leur relation avait seulement été harmonieuse. Sam et Polly avaient tous deux l'air sidéré. Ils craignaient d'intervenir. Ils la regardaient aussi comme si elle était un peu folle, pas dans son état normal. Elle se demanda s'ils étaient du côté de Caleb.

“J'ai l'impression que je devrais peut-être sortir et la rechercher, moi aussi”, dit Sam avec circonspection. “Deux voitures qui patrouillent dans les rues, c'est mieux qu'une seule. De plus, je ne sers à rien ici. Est-ce que ça te va ?” demanda-t-il à Caitlin.

Caitlin approuva d'un hochement de tête, craignant de pleurer si elle ouvrait la bouche. Sam avait raison; il ne servirait pas à grand chose dans la maison. Et elle avait Polly. Sam se rapprocha, la serra rapidement dans ses bras puis se retourna et partit.

“Je serai joignable sur mon téléphone portable”, dit-il en partant. “Appelle-moi si tu as des nouvelles.”

Sam ferma la porte derrière lui. Polly alla vers Caitlin et la prit longuement dans ses bras. Caitlin la serra à son tour. C'était si bon d'avoir sa meilleure amie sur place, à ses côtés. Elle ne savait pas ce qu'elle ferait sans elle.

Elles s'assirent toutes les deux l'une à côté de l'autre sur le sofa et Caitlin essuya une larme qui se formait au coin de ses yeux. Après toutes ces heures passées à pleurer, elle avait déjà les yeux rouges et à vif. Maintenant, elle se sentait seulement vidée.

“Je suis vraiment, vraiment désolée”, dit Polly. “C'est un cauchemar. C'est affreux. Il n'y a pas de mots pour décrire ça. Je ne comprends pas ce qui s'est passé. Ça n'a aucun sens. Je sais que Scarlet ne s'est pas droguée. Elle ne ferait jamais ça. Et tu as raison : Blake a l'air d'être un bon gamin.”

Assise là, Caitlin regardait par la fenêtre la nuit qui tombait. Elle hocha la tête d'un air absent. Elle voulait parler mais se sentait si chancelante qu'elle avait peur de fondre encore en larmes si elle essayait.

“Que penses-tu de ce que la police a dit ?” demanda Polly. “Sur l'idée de contacter ses amis ? Penses-tu que c'est une bonne idée ?”

Au moment où Polly le dit, Caitlin s'en souvint soudain et comprit que c'était une excellente chose à faire. Elle se creusa la cervelle, se demandant comment entrer en contact avec les amis de Scarlet.

Puis ça la frappa : le téléphone de Scarlet. Elle s'était enfuie sans même s'arrêter pour l'emporter. Son téléphone devait être quelque part dans la maison. Peut-être dans son sac. Probablement dans sa chambre.

Caitlin se leva du sofa d'un bond.

“Tu as raison”, dit-elle. “Son téléphone. Il doit être dans sa chambre.”

Caitlin traversa le salon au pas de course puis monta l'escalier quatre à quatre, suivie par Polly et Ruth.

Elle se rua dans la chambre de Scarlet, vit les draps et les coussins retournés, vit la brèche dans le plâtre où Caleb avait été jeté, le point d'impact de sa propre tête, et se souvint. Ça lui rappela tous les événements et elle se sentit mal à l'aise en les revivant. On aurait dit une scène de catastrophe.

Caitlin sentit une poussée de détermination en passant la chambre au peigne fin. Elle fouilla le désordre sur son bureau, sur son dressoir, puis trouva son sac suspendu à une chaise. Elle fouilla dedans, se sentant un peu coupable, et chercha son téléphone. Elle le sortit, victorieuse.

“Tu l'as trouvé !” cria Polly en se précipitant vers elle.

Caitlin vit que le téléphone avait encore un peu de batterie. Elle l'ouvrit. Espionner les messages de sa fille la mettait mal à l'aise mais elle savait qu'elle en avait besoin. Elle ne connaissait pas les numéros des amis de Scarlet et elle n'avait aucun autre moyen d'entrer en contact avec eux.

Elle tapota sur les contacts de Scarlet, puis alla dans ses Favoris. Elle les parcourut et vit des dizaines de noms. Elle en reconnut certains et d'autres pas.

“Nous devrions les appeler tous”, dit Polly. “Un par un. Peut-être l'un d'entre eux sait-il quelque chose.”

Caitlin resta là, dans un état second, se sentant soudain bouleversée. Quand elle composa le premier numéro, elle remarqua que ses mains tremblaient.

Polly le remarqua elle aussi; elle tendit le bras, plaça une main rassurante sur le poing de Caitlin et Caitlin leva les yeux.