Terrible aveu - Ghislaine Chatenet - E-Book

Terrible aveu E-Book

Ghislaine Chatenet

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Beschreibung

Louise vit avec son frère cadet au sein d’une famille modeste, ouvrière. Son père, un homme rustre, coléreux, règne en maître. Les scènes de ménage sont de plus en plus fréquentes.

L’année de ses 14 ans, sa mère disparaît du jour au lendemain.

« Elle est partie » leur avait dit leur père.

Comment était-ce possible ?

Elle qui leur disait chaque jour qu’ils étaient « ses joyaux, la prunelle de ses yeux » !

Comment avait-elle pu les abandonner ?

Cette question restera dans l’esprit de Louise et son frère un peu plus de deux années jusqu’au jour où une inimaginable et terrifiante révélation arriva. Les deux enfants sidérés, extrêmement choqués et empreints de haine eurent des jours et des nuits tourmentés. Puis, au fil du temps et malgré ce nouveau traumatisme, ils retrouvèrent un semblant d’équilibre.

Pourtant, l’avenir leur réservera bien d’autres surprises !

À PROPOS DE L'AUTRICE

Elle s’appelle Ghislaine Chatenet et est née en 1963 à Bordeaux. Septième d’une fratrie de neuf enfants, son parcours scolaire a été très bref puisqu’elle a dû quitter l’école à l’âge de 16 ans pour aller gagner sa vie. À la maison, il n’y avait pas de place pour les études. Sans formation, elle a enchaîné les petits boulots jusqu’en 2014, année où elle a commencé à exercer le métier d’assistante auprès d’élèves en situation de handicap. Passionnée depuis toujours par la lecture et les mots, elle s’est lancée à 61 ans le défi d’écrire son premier roman.











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Seitenzahl: 155

Veröffentlichungsjahr: 2025

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Couverture

Titre

Terrible aveu

de Ghislaine Chatenet

Le temps d’un roman

Editeur

Collection « Roman »

1

Louise Mercier était née en 1964. Elle était l’aînée d’une fratrie de deux enfants. Pierre, son frère avait trois ans de moins. La famille était très modeste. Roger, son père, était électricien tandis-que sa mère Adèle couturière. Elle travaillait pour les boutiques du quartier qui lui confiaient leurs retouches. Ils habitaient à Eysines en banlieue bordelaise, dans une petite maison chichement meublée. Il n’y avait que quatre pièces. La cuisine rectangulaire, comprenait une cuisinière à gaz, un vieux et bruyant réfrigérateur, un vieil évier en pierre, un buffet, une table et quatre chaises, le tout en formica que Roger avait déniché lors d’une foire à l’occasion organisée tous les ans sur les quais de Bordeaux. Suite à cette pièce, un couloir prenait naissance et desservait le reste de la maison. Sur la droite, il y avait une petite salle d’eau comportant une baignoire sabot, un lavabo et un bidet suivi juste à côté d’un vieux toilette. L’ensemble avait un aspect vieilli et la robinetterie entartrée laissait échapper un goutte-à-goutte régulier. Sur la gauche du couloir, se trouvait les deux chambres. La première, celle des parents, avait au centre du mur du fond, un lit aux barreaux métalliques noirs entouré de deux chevets. A l’opposé, était disposé une vieille armoire cussonée. La porte qui suivait, donnait sur la chambre des enfants. Louise et Pierre devait se la partager. Aussi, pour offrir un peu plus d’intimité à ses gamins, Adèle avait séparé la pièce avec un rideau. Dans cette maison, les murs portaient les stigmates du temps et des nombreuses scènes de ménage : tapisseries jaunies, sales, déchirées, des éclats de plâtre, des marques de coups sur les murs…

Roger et Adèle se querellaient souvent sous le regard passif, impuissant et apeuré de leurs enfants. Lorsqu’une engueulade était sur le point d’arriver, les gosses ainsi que leur mère le sentaient. Adèle se tenait debout devant l’évier tandis-que les enfants restaient assis sur une chaise, les yeux baissés en priant pour que rien ne se passe. L’attitude de leur père, son regard, l’intonation de sa voix ou même son mutisme total étaient des signes avant - coureur. Adèle restait sur la défensive, à l’affût. Puis, tout à coup, sans raison particulière, l’orage éclatait, Roger explosait. Alors, pleuvait les insultes, l’humiliation, le rabaissement vis-à-vis de sa femme. La haine verbale était suivie d’une envolée de vaisselle jetée à la figure et qui se fracassait sur les murs et le sol. Louise et Pierre se réfugiaient sous la table pour se protéger et aussi de peur de s’en prendre une. Après la tempête, Roger sortait en claquant la porte laissant sa femme et ses enfants ramassaient les dégâts, l’âme en peine. Et comme à chaque fois, Adèle répétait à ses gosses qu’il allait falloir racheter de la vaisselle. Cette maisonnée vivait sous la terreur des humeurs de son maitre.

Durant des années, l’ambiance de la famille fut ainsi. Alternance de climat tempêtueux et accalmie. Pourtant, au début de leur union, tout allait bien entre eux. Roger était un homme aimant, attentionné et amoureux. Adèle et Roger s’étaient connus à l’école primaire. Ils habitaient le même village et avaient tous les deux grandis en famille d’accueil. Mais, Roger avait eu moins de chance qu’Adèle. Les gens qui l’avaient accueilli étaient des êtres rustres, brutaux, incapable de donner la moindre affection, le moindre amour. Alors qu’ils n’avaient pas pu avoir d’enfant à eux, il considérait malgré tout Roger comme leur boy à tout faire. Mais à l’époque, quand on était placé, on ne se plaignait pas et les services sociaux n’effectuaient pratiquement aucun contrôle. Adèle, de son côté, avait eu plus de chance. Elle avait été prise en charge par une famille certes très modeste mais aussi très aimante. Ils vivaient chichement mais dans un climat chaleureux et équilibré. Maintenant, Roger semblait être rattrapé par son passé et le faisait payer à sa femme et ses enfants. Mais pourquoi ? Lui-même l’ignorait, c’était plus fort que lui. Il ne contrôlait pas ses pulsions. Peut-être le manque d’argent, la routine de son travail et de sa vie personnelle l’avait rendu aigri et avait fait resurgir ce satané passé ? Personne ne pouvait expliquer son comportement.

Aussi, alors que pour la énième fois Roger se mettait en colère, il eut un geste terrifiant. Muni d’un grand ciseau de couture, il menaça sa femme. Le bras levé au-dessus d’elle, il était sur le point de lui lacérer le visage. Instinctivement, Adèle attrapa la photo de leurs enfants qui était sur le bahut de la cuisine et dit à son mari :

« Arrête je t’en supplie, penses à eux ! »

Après quelques secondes interminables, Roger jeta l’arme au sol et sortit en claquant la porte. Adèle se retrouva seule, les enfants étant à l’école. Son esprit fonctionnait à toute vitesse.

Que vais-je faire ? Il avait été trop loin, elle ne pouvait plus supporter cette vie ! pensait-elle. Elle avait des envies de meurtre mais ne voulait en aucun cas devoir en arriver là pour être libérée. Alors, une seule et unique solution s’imposa à elle. Je dois partir, je dois fuir en laissant tout derrière moi comme une criminelle. Elle avait conscience que cet abandon la priverait de ses gosses qu’elle chérissait plus que tout et qui lui avait donné la force de supporter ces années de calvaire. Sa décision fut donc prise, elle allait partir !

Elle avait réussi à faire à l’insu de son mari, quelques économies en prévision de son départ. Ses bagages furent très vite fait. Elle n’avait que quelques robes qu’elle avait conçu de ses mains, deux gilets et un manteau déniché au marché aux puces. Elle était chaussée de sa seule et unique paire de mocassins. La main sur la poignée de la porte, elle promena un dernier regard sur cette demeure qui abritait tant de violence et dans laquelle elle laissait une partie de sa vie, dure vie et surtout avec un déchirement atroce « SES ENFANTS ».

2

Il était 16h30 et les enfants allaient rentrer de l’école très bientôt.

« Que vais-je pouvoir leur dire quand ils verront que leur mère n’est pas là » dit Roger à voix haute.

Une certaine panique s’empara de lui. Louise n’avait que 14 ans et Pierre 11. Comme d’habitude, les gosses passèrent le pas de la porte heureux de rentrer à la maison et de retrouver leur maman. Mais leur visage se figea quand ils virent leur père assit dans la cuisine, seul, l’air grave.

« Où est maman » ? demanda Pierre.

« Asseyez-vous les enfants, j’ai à vous parler » dit Roger.

Et sans la moindre entrée en matière, sans le moindre ménagement, il leur déclara de but-en-blanc.

« Votre mère nous a quitté, elle est partie, elle nous a abandonné !

Louise et Pierre se regardèrent les yeux hagards, abasourdis, sous le choc. Ils ne voulaient pas le croire, ce n’était pas possible ! Chaque jour, elle leur disait qu’elle les aimait, qu’ils étaient la prunelle de ses yeux, le plus beau des cadeaux… Elle allait revenir forcément !

Un profond désespoir les envahit et Pierre se mit à pleurer et réclama sa maman. Son père ne trouva ni les mots ni les gestes pour le consoler. Ce fut sa sœur qui le prit dans ses bras et le câlina. Dés que le calme fut revenu, Roger s’adressa à sa fille et lui déclara :

« Ce soir Louise, tu prépareras le repas. Il va falloir que tu remplaces ta mère et t’occuper de la maison ainsi que de ton petit frère. Louise ne comprenait pas les paroles de son père comme s’il s’était exprimé dans une autre langue. Il lui demandait de remplacer sa maman, mais c’était impossible, Une maman est irremplaçable !

Pourtant, le soir venu, elle s’affaira derrière les fourneaux naturellement, instinctivement. Deux années s’écoulèrent ainsi. L’atmosphère de la maisonnée restait froide même au plus chaud de l’été. Les enfants avaient à vivre sans leur mère et Roger, l’homme de la maison, le père de famille restait cet être rustre, froid et solitaire. Même ses gosses ne se souvenaient pas d’avoir vu ne serait-ce qu’une ébauche d’un sourire et encore moins d’un éclat de rire. Le nom d’Adèle ne devait jamais être prononcé. C’était interdit. Elle était partie et ne méritait pas que l’on pense à elle, même pas une seconde. Louise, résignait, accomplissait au mieux la charge de la maison et surtout veillait à l’équilibre, au bien-être de son petit frère.

3

Deux ans après, par une belle journée de printemps, Roger lors d’une réunion organisée par la mairie concernant l’aménagement de voirie, fit la connaissance d’une femme. Elle s’appelait Gisèle Bardin, habitait un quartier proche de celui de Roger. Elle avait perdu son mari d’une crise cardiaque. Elle était donc veuve avec deux enfants. Une attirance réciproque et immédiate s’enclencha. Il fallait reconnaitre que Roger âgé de 40 ans, n’avait rien perdu de son charme, son charisme. Gisèle, tant qu’à elle, était plus ordinaire mais elle avait malgré tout beaucoup de classe. Elle portait des vêtements de qualité aux accessoires assortis. Rien n’a voir avec Adèle qui elle était une femme de la campagne, sans coquetterie. Mais comment en aurait-il pu être autrement avec un tel mari !

A la fin de la réunion, Roger proposa à Gisèle d’aller prendre un verre au bistrot du coin. Il sourit intérieurement de son audace. Celle-ci accepta. Ils s’installèrent à une table en terrasse pour être plus tranquille. Le serveur s’approcha d’eux pour prendre leur commande.

« Que désirez-vous boire Gisèle » ? demanda Roger

« Une limonade s’il-vous-plaît

« Parfais, alors va pour deux limonades ! ajouta Roger

Ils entamèrent la conversation par des banalités, puis tout naturellement, ils dévièrent la discussion sur leur vie. Pour Roger, la présentation fut rapide. Il lui confia qu’il était électricien, qu’il avait une fille et un garçon et que sa femme l’avait quitté, était partie.

« Vraiment ! dit Gisèle et vous savez où elle est ?

« Non répondit-il, elle nous a abandonné sans un mot.

« C’est terrible ! vos enfants ont réagi comment ?

Roger ne répondit pas, il se contenta d’hausser les épaules. Gisèle n’insista pas.

« Et vous alors, racontez-moi continua Roger afin de détourner la conversation.

« Et bien, comme vous le savez déjà, j’ai perdu mon mari il y a deux ans maintenant. Il était à la tête de l’industrie Ford Aquitaine à Blanquefort. J’ai deux fils, Paul âgé de 12 ans et Jean de 10.

« Et vous habitez dans quel secteur si je peux me permettre ?

« Rue des Magnolias, vous connaissez ?

« Oui très bien. J’y passe parfois devant pour m’aérer au bois qui est juste à côté.

« Ah oui, j’y vais aussi. Cette forêt est très agréable.

« Absolument, d’ailleurs que diriez-vous que nous allions nous y balader samedi ou dimanche ?

« Ce serait avec plaisir Roger. Disons samedi ?

« C’est parfait. Alors je passerai vous chercher chez vous si cela ne vous ennuie pas ?

« Non, cela ira très bien. Je suis au numéro 4.

Ils discutèrent encore un moment en finissant leur verre, puis se séparèrent avec l’impatience de se revoir samedi.

Le soir, Louise et Pierre trouvèrent leur père différent, plus détendu mais malgré tout, il se montrait toujours aussi froid, autoritaire et distant avec sa fille. Cependant, il ne criait pas, c’était déjà un soulagement.

Puis, le moment tant attendu pour Gisèle et Roger arriva. Le samedi, à 14 heures, Roger se rendit chez Mme Bardin dont les enfants étaient invités chez un copain d’école pour fêter son anniversaire. Il fut impressionné par la prestance de la maison. Une belle girondine, spacieuse, avec une façade en pierres apparentes, des volets en bois blancs, une porte d’entrée de forme arrondie. Il agita la cloche fixée sous le perron et Gisèle vint lui ouvrir le sourire aux lèvres. Elle était vêtue d’un ensemble décontracté bleu marine qui était assorti à la couleur de ses yeux.

« Bonjour Roger, comment allez-vous ?

« Très bien Gisèle et vous ?

« Très bien aussi, merci

« Vous pouvez laisser votre voiture devant la maison Roger, elle ne gênera pas.

« Très bien Gisèle, alors allons y. Il lui tendit le bras en souriant et lui dit :

« Si madame veut bien se donner la peine. Gisèle rit et s’accrocha à son bras. Ils partirent en direction du bois.

La journée était douce, ensoleillée. La flore bourgeonnait, des arbres arboraient un feuillage verdoyant. Les parfums de toute espèce végétale embaumaient. Un vrai paradis !

Le couple se balada tranquillement, parlèrent un peu de leurs enfants et de la vie en général. Roger avoua le premier que la solitude lui pesait et qu’il espérait pouvoir refaire sa vie un jour ou l’autre. Après cette confidence, Gisèle se sentit un peu moins embarrassée de reconnaitre que pour elle aussi la solitude était pesante et qu’elle pensait souvent à la rompre. Au moins, ils aspiraient aux mêmes désirs, aux mêmes objectifs pour leur future vie ! C’est dans cet esprit de plénitude et de légèreté qu’ils terminèrent leur promenade et regagnèrent la maison. Sur le pas de la porte, Gisèle proposa à Roger un rafraichissement qu’il accepta volontiers. Il fut séduit par cette maison aux notes bourgeoises.

« Voici mon humble antre ! dit Gisèle en riant. Voulez-vous que je vous serve de guide pour une visite ?

« Avec plaisir ! » répondit Roger.

4

L’intérieur était cossu, meublé avec goût. Un vaste hall d’entrée offrait un accueil chaleureux. Il abritait un grand placard ainsi qu’une console ornée d’un superbe vase de chine au teinte camaïeu de bleu. Au-dessus, un grand miroir au contour doré agrandissait encore plus la perception de cet espace. Au centre du salon, dominait une magnifique cheminée en marbre gris. Les ouvertures de la pièce étaient agrémentées de tentures couleur moutarde, ce qui relevaient la blancheur des murs. Sur ceux-ci, étaient accrochés de splendides tableaux. La spacieuse salle de bains offrait une grande baignoire aux pieds ciselés et dorés, deux vasques couleur rosées encastraient dans un grand meuble gris pâle et un bidet assorti. Au sol, un grand tapis écru et bouclé accueillait les pieds de ses usagers avec douceur. La maison comprenait cinq chambres, une cuisine prolongeait par un grand cellier ainsi qu’un immense garage. Une atmosphère douillette, sereine, pleine de fraicheur émanait de cette demeure.

« Votre maison est magnifique Gisèle !

« Merci Roger. Mon défunt mari avait une excellente situation ce qui nous vaut tout ce standing. Mais, puis-je vous offrir une citronnade maintenant ?

« Avec plaisir, je meurs de soif !

La rencontre se termina sur cette boisson bien désaltérante. Durant la semaine, ils ne se voyaient pas. Roger travaillait et chacun avait la charge de ses enfants. Leur seul contact était plusieurs coups de téléphone quand les enfants étaient couchés. Par contre, chaque week-end, ils se retrouvaient pour passer de grands moments ensemble. A cette occasion, Roger avait fait la connaissance de Paul et de Jean, deux charmants garçons pleins de vie. Durant des mois, ils se donnèrent rendez-vous. Leurs liens se construisaient, se tissaient, leur attachement se renforçait rendant la solitude de plus en plus insupportable. C’était un dimanche, alors qu’ils se voyaient pour la énième fois, Roger aborda le sujet qui l’obsédait depuis quelques temps.

« Gisèle, je dois t’avouer mes sentiments sincères. Je suis amoureux de toi et aimerai refaire ma vie avec toi !

Elle aussi le souhaitait. Aussi la révélation de Roger lui emplit le cœur de joie et lui avoua qu’elle l’aimait aussi et désirait également refaire sa vie avec lui. Roger espérait entendre ses mots et les ouïr lui fit l’effet d’un feu d’artifice. Instinctivement, il la serra dans ses bras et l’embrassa tendrement. Il se sentait bien avec cette femme, comme apaisée. Ils décidèrent donc que ce projet se concrétiserait aux prochaines vacances d’été. Maintenant, il était temps pour Roger de présenter sa future compagne à ses enfants.

5

Nous étions vendredi, un bon jour pour annoncer la nouvelle pensa- t-il. Aussi, quand Louise et Pierre rentrèrent de l’école et sans leur laisser le temps de se poser, il leur demanda de venir s’assoir dans la cuisine. Les enfants étaient inquiets. La dernière fois qu’ils s’étaient trouvés dans ce genre de situation, c’était quand leur père avait annoncé le départ de leur mère. Roger sentit leur inquiétude et les rassura aussitôt.

« Il n’y a rien de grave les enfants, détendez-vous ».

Et c’est avec une certaine maladresse et gêne qu’il leur annonça.

« Les enfants, vous avez remarqué que depuis plusieurs mois, je m’absentais souvent le week-end ?

Ils opinèrent, impatient d’entendre la suite.

« La raison, est que j’ai rencontré quelqu’un. Elle s’appelle Gisèle et a deux garçons Paul et Jean âgés de 12 et 10 ans. Je les ai rencontrés et ils sont très gentils. Maintenant, je voudrais vous les présenter. Aussi, nous avons décidé d’organiser un pique-nique afin que nous fassions tous connaissance. Louise et Pierre ne furent pas vraiment surpris. Ils avaient bien remarqué les absences répétées de leur père mais surtout, à chacun de ses retours, son humeur joyeuse, légère avec une tendance à la rêverie leur avait mis la puce à l’oreille. Ce soir-là, ils se couchèrent en essayant d’imaginer à quoi pouvait ressembler cette famille. Tant de questions auxquelles ils n’avaient pas de réponse pour le moment et qui suscitaient une certaine appréhension, une crainte. Ils s’étaient tellement habitués à leur vie actuelle !