Tirons la langue - Davy Borde - E-Book

Tirons la langue E-Book

Davy Borde

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Beschreibung

En quoi la langue française est-elle sexiste ?

La langue n’est pas neutre. Les mots, les symboles, les règles qui régissent son usage marquent nos esprits et rejaillissent sur nos actes, sur nos manières d’être au monde et de le penser. Ce livre a pour but de faire connaitre l’histoire de la construction et les pratiques actuelles d’une langue qui, par sa structure patriarcale et par le (bien nommé) genre grammatical, se révèle bel et bien sexiste. Il propose d’aller plus loin que les timides réformes récentes et d’exprimer ce que voudrait dire le féminisme par les mots et la grammaire.
Si l’on aborde cette question sous un angle féministe, on peut dire que notre langage est triplement problématique et ce pour une seule raison : il est genré. C’est-à-dire qu’il est imprégné d’une vision dichotomique, naturalisée et hiérarchisée du monde vivant et plus particulièrement du genre humain. Ce faisant, notre langage invisibilise le féminin au profit du masculin et ne permet pas de (se) parler, de (se) penser aisément hors de la dichotomie du genre, de la féminité et de la masculinité, puisqu’il nous impose (du moins en français académique) de rappeler de manière quasi permanente à laquelle des deux « classes » de sexe appartient un être humain.
S’il est plus que temps de poursuivre l’assaut engagé contre les plus évidents archaïsmes de la langue française, il convient tout autant de lutter contre des pratiques depuis trop longtemps en opposition avec la vision égalitariste et émancipatrice que porte le mouvement féministe. Cela entraîne une critique de la grammaire actuelle et plus particulièrement du genre grammatical.

Dans cet ouvrage riche de propositions et d'exemples, l'auteur nous montre comment contourner les défauts du français pour en faire une langue moderne.

CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE

J'ai adoré lire Tirons la langue: j'ai aimé l'humilité de l'auteur qui peut tout à fait, dans une démarche citoyenne, donner son avis sans être linguiste. Au contraire, c'est même ce qui lui permet de livrer un raisonnement clair et accessible en 120 pages ! - Blog Bibliolingus

À PROPOS DE L'AUTEUR

Davy Borde est épicier, décroissant, (pro)féministe mais n’est ni linguiste, ni académicien. S’il aime cultiver son potager et plus largement se réapproprier des savoirs et savoir-faire avant qu’ils ne se perdent, comme (re)découvrir la richesse de la nature sauvage, il s’est aussi penché sur la question du sexisme de la langue française. Il propose ici le fruit de ses recherches et réflexions ainsi qu’un chemin à suivre pour améliorer cet indispensable outil commun.

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« L’anatomie c’est le destin »

Sigmund Freud

« La langue est un système symbolique engagé dans desrapports sociaux ; aussi faut-il rejeter l’idée d’une langue“neutre” et souligner les rapports conflictuels »

Marina Yaguello

« Les limites du langage sont les limites de notre monde »

Ludwig Wittgenstein

« Le féminisme est l’idée radicale que les femmes sont des personnes »

Marie Shear

Petit lexique

Dans ce texte, plusieurs concepts sont mentionnés. Il est donc bon de les définir clairement.

Genre (grammatical) : c’est un système de classification de mots. En français, il y a deux genres grammaticaux, le masculin et le féminin.

Genre (social) : il existe deux acceptions pour l’emploi de ce mot lorsqu’on parle de sociologie. En terme de rapport social, le genre est « un système de bicatégorisation hiérarchisée entre les sexes (hommes/femmes) et entre les valeurs et représentations qui leur sont associées (masculin/féminin) »1.

En terme d’identité, le genre d’une personne est le sentiment d’appartenance à l’une à l’autre, aux deux ou à aucune des classes sociales de sexe (homme/femme). Ainsi, une personne cisgenre est une personne qui se sent appartenir à la classe sociale de sexe dans laquelle elle a été classée à la naissance ; une personne transgenre est quant à elle une personne dont le genre ne correspond pas à la classe sociale de sexe à laquelle elle a été assignée (elle peut-être en opposition, ambivalente, neutre…).

… et puisque « le genre précède le sexe »2…

Sexe social : c’est la catégorie sociale à laquelle on a été (ré)assigné·e à la naissance en fonction de ce que le corps médical a vu (ou cru voir) entre nos jambes : fille/femme/femelle ou garçon/homme/mâle. On est, selon cette conception, soit l’une, soit l’autre. There is (socialement) no alternative… pour l’instant.

Sexe biologique : il s’agit de notre sexe naturel, indépendamment donc des catégorisations sociales de genre. Ses composantes sont d’ordre génétique, hormonal, gonadique3 et anatomique. La sexuation humaine (mais cela s’applique à l’ensemble du vivant dit sexué) est loin d’être dichotomique. Bien que celle-ci soit fortement polarisée4, il y a toutefois entre 0,1 % et 1,7 %5 des êtres humains (donc des millions de personnes) qui se situent entre le pôle femelle et le pôle mâle, on parle alors d’intersexuation. Bien que le diagnostic vital ne soit souvent pas engagé, ces personnes sont tout de même « soignées », parfois même opérées, afin de pouvoir correspondre à l’une des deux seules catégories sociales de sexe reconnues.

Ceci étant précisé, il nous faut avertir les lecteur·rices que dans ce texte, comme vous l’avez peut-être remarqué, nous avons décidé de ne pas faire usage du masculin générique et d’y préférer le double marquage du genre via l’emploi de formes liées universalistes (ex. : les utopien·nes sont venu·es). Les raisons à cela sont le sujet de ce livre.

1. Selon la définition des auteur·rices de l’Introduction aux études de genre, cité·es par Anne-Charlotte Husson dans son article Parlons de genre sur son blog : cafaitgenre.org/2014/02/02/parlons-de-genre/.

2. Lire L’ennemi principal de Christine Delphy. Rappelons aux néophytes, aux « critiques » pressé·es mais aussi aux malhonnêtes que cette phrase ne remet pas en cause la primauté de la corporéité des individu·es sur leur construction sociale, mais bien la lecture de ladite corporéité au travers du prisme de l’idéologie en place.

3. Les gonades sont les glandes sexuelles, certaines produisent des spermatozoïdes (testicules), d’autres des ovules (ovaires), d’autres ont à la fois les caractéristiques de l’ovaire et du testicule (ovotestis). Certaines personnes peuvent avoir des gonades de différents types.

4. Il faut comprendre la polarisation comme le fait d’avoir une concordance complète de divers caractères (apparence, gonades, chromosomes, hormones) et cela n’est pas (du tout) systématique.

5. Selon les sources et les critères retenus.

Introduction

« La langue est […], dans une large mesure (par sa structure, par le jeu des connotations ou de la métaphore), un miroir culturel, qui fixe les représentations symboliques, et se fait l’écho des préjugés et des stéréotypes, en même temps qu’il alimente et entretient ceux-ci. »

Voilà ce que Marina Yaguello écrivait en 1978 dans Les mots et les femmes. Ceci va évidemment à l’encontre de l’idée que la langue, que les langues seraient des outils neutres, tant il nous apparait1 évident que les mots, les symboles, les règles qui régissent leur usage marquent nos esprits et rejaillissent sur nos actes, sur nos manières d’être au monde (aussi sûrement que nos actes influent sur notre manière de parler, de penser le monde, de nous penser).

Ainsi, si l’on aborde cette question sous un (certain) angle féministe, ce qui est l’objet de ce texte, on peut dire que notre langage est triplement problématique et ce pour une seule raison : il est genré. C’est à dire qu’il est imprégné d’une vision dichotomique, naturalisée et hiérarchisée du monde vivant et plus particulièrement du genre (!) humain.

Il est triplement problématique parce que, d’une part, il invisibilise le féminin ; d’autre part, parce qu’il ne permet pas de (se) parler, de (se) penser aisément hors de la dichotomie du genre, hors du « féminin » et du « masculin », de Laféminité et de Lamasculinité, deux ensembles de valeurs, de « qualités » et de manières d’être au monde idéologiquement liées à des anatomies particulières (dichotomisées elles aussi) ; et enfin parce qu’il nous impose (du moins en français académique) de rappeler de manière quasi permanente à laquelle des deux classes de sexe (social) appartient un être humain (indépendamment de la pertinence de cette précision).

S’il ne faut évidemment pas se cantonner à ce terrain de lutte symbolique (au sens de liée aux symboles véhiculés par le langage), l’abandonner reviendrait à couronner celles et ceux qui ne trouvent pas problématique cet outil de tous les jours qu’est notre langue. Cela équivaudrait à les laisser incruster dans les mots, dans la symbolique et donc dans les esprits leur vision du monde, du fait que notre langue sert actuellement de relais à l’idéologie du genre, qu’elle est « le lieu où la structure patriarcale est ratifiée et inscrite2 ». Ainsi, il est plus que temps de poursuivre l’assaut entrepris depuis des siècles contre les archaïsmes politiquement problématiques de la langue française, mais aussi contre des pratiques plus fondamentales depuis trop longtemps en opposition avec la vision égalitariste et émancipatrice que porte le mouvement féministe. Notre critique se concentrera donc ici prioritairement sur la grammaire et plus particulièrement sur le (bien nommé) genre grammatical.

Avant d’entrer dans le cœur du sujet, apportons une précision. Nous ne sommes pas « spécialiste » de la langue, et c’est en tant que « simple » usager·re de celle-ci, en tant que « simple » membre d’une société que nous revendiquons notre droit à porter un regard politique sur cette question particulière qu’est le langage. Nous mettons ainsi en application un principe (que les ennemi·es de la démocratie (réelle) oublient/ rejettent) qui veut que les expert·tes n’ont pas plus de légitimité à participer au débat politique, à la prise de décisions politiques que les autres citoyen·nes, dans quelque domaine que ce soit ; leur rôle en tant qu’expert·tes étant soit d’informer les décisionnaires, à savoir le peuple (dont ils et elles font partie), soit de mettre en application les décisions prises par ce dernier.

Notre langue et notre société nous appartiennent à tous·tes ; réapproprions-les-nous.

1. Comme nous n’allons pas être tendre avec nos « ami·es » de l’Académie française, je préfère rappeler, et montrer, que l’ensemble de leur travail n’est pas complètement dénué d’intérêt, de pertinence. C’est pourquoi, nous inspirant de leurs « rectifications orthographiques » de 1990 et notamment des propositions de limitation de l’usage de l’accent circonflexe, nous ne l’emploierons qu’avec parcimonie, et nous en passerons donc notamment sur les verbes en -aitre (au grand dam des amoureux·ses d’une langue française complexe et fossilisée, que l’on a pu voir s’indigner dès qu’i·elles ont su que les simplifications proposées il y a 26 ans devraient être enseignées à l’école à la rentrée 2016. On a les indignations que l’on peut).

2. Patrizia Violi, Les origines du genre grammatical, in Langages, 21e année, n° 85, 1987, p. 32.

— I —LE SYMBOLIQUE C’EST L’ESSENTIEL

Commençons par le commencement et demandons-nous ce qu’est le genre grammatical. Il s’agit d’un système de classification qui, en français, concerne les noms, les pronoms, les articles, les adjectifs, les participes passés. C’est un marqueur grammatical qui permet de faire passer une information. Ainsi, en français, le genre grammatical peut soit changer le sens d’un mot (un solde / une solde, un cartouche / une cartouche, un mode / une mode, etc.), soit informer sur le sexe/genre d’une personne (un linguiste / une linguiste). Le genre grammatical se traduit par des phénomènes d’accord (un linguiste diplômé est venu / une linguiste diplômée est venue).

Si certain·nes linguistes pensent que le genre est fonctionnellement inutile, la question qui nous intéresse ici est : l’est-il symboliquement parlant ? Plus particulièrement, le genre grammatical en français influe-t-il sur les esprits des personnes qui le parlent, le lisent, le pensent ? Serait-ce une des raisons pour lesquelles il y a si peu d’hommes exerçant le métier de sage-femme ? Serait-ce une des raisons pour lesquelles la Déclaration universelle des Droits de l’Homme de 1789 ne concernait pas les femmes ? Serait-ce une des raisons pour lesquelles il y a encore quelques décennies bien des féminins de noms de métiers n’existaient pas (voire n’existaient plus) ? Serait-ce une des raisons pour lesquelles on peut encore se faire appeler Madame le Président alors que l’on souhaite se faire appeler Madame la Présidente ? Le langage influe-t-il ou est-il influencé par la société ? L’œuf ou la poule ? À n’en pas douter, les mots, la langue influent sur nos actes, tout comme nos actes, nos pratiques influent sur notre pensée et donc sur notre langue ; Julie Abbou parle de « co-construction permanente et dynamique »1.

Il semble évident que les questions soulevées par le genre grammatical ne sont pas LE problème dont la résolution permettra d’en finir avec le patriarcat. Toutefois, sa non-neutralité symbolique, que nous allons à notre tour tenter de rendre évidente, mérite d’être critiquée et, plus important encore, combattue. Ne serait-ce que pour enrayer un tant soit peu la « coconstruction » indéniablement patriarcale de notre société et de nos esprits.

1. P. 67 de la sublime thèse de Julie Abbou L’antisexisme linguistique dans les brochures libertaires : Pratiques d’écriture et métadiscours, métadiscours (2011), Thèse pour obtenir le grade de Docteur de l’Université en Sciences du Langage d’Aix-Marseille.

1. Suprématie du masculin/ invisibilisation du féminin 1

« – Merde comment tu veux qu’on s’y retrouve avec ces mots qui veulent dire sans arrêt le contraire !

– En examinant quelle classe les utilise : à qui profite le crime, au niveau du langage. »

Christiane Rochefort, Printemps au Parking

Le masculin l’emporte

Grammaticalement parlant, une des choses qui entraine l’invisibilisation du féminin est (et ce quoi qu’en disent les Immortel·es) la règle académicienne qui veut que « le genre non marqué prévaut sur le genre marqué ». La formulation de cette règle n’a pour seule conséquence (pour seul but ?) que d’escamoter la réalité symbolique sexiste véhiculée par la langue française, réalité symbolique qui (du fait d’une plus grande clairvoyance ou d’une moindre hypocrisie) n’échappe pas aux maitre·sses d’école qui l’énoncent simplement : « le masculin l’emporte sur le féminin ».

Ainsi, on se devra d’écrire, pour peu que l’on souhaite satisfaire aux « recommandations » de l’Académie, « 1 000 hommes et une femme se sont réunis » et « 1 000 femmes et un homme se sont réunis »… et ce même si l’iniquité, l’injustice symbolique à l’égard des femmes saute aux yeux.

Lorsqu’on fait cette remarque, on nous enjoint alors, en s’ajustant les œillères, de ne surtout pas confondre le genre grammatical (intralinguistique) et le sexe (extralinguistique), argüant que le premier ne renvoie pas systématiquement au second. Comme si le fait que cela ne soit pas systématique ne créait pas d’associations d’idées, n’influait pas sur nos représentations du monde, sur les symboles. Misère de l’approche unidimensionnelle des problèmes, misère de la spécialisation.

Car, à partir du moment où le genre grammatical dit « non marqué » s’applique (aussi) aux individus mâles (supposés ou pas), comment dénier qu’il entre ainsi dans une symbolique sexuée, qu’il se masculinise, qu’il se sexualise, qu’il devient, si ce n’est le masculin, du moins du masculin ? Idem, pour le genre dit « marqué » qui, par sa relation avec les êtres sexués (supposément ou pas) femelles, se féminise et devient du féminin. Pour peu que l’on soit engagé·e dans un rapport de correspondance avec les catégories genrées de sexes (et ô combien y sommes-nous contraint·tes…), pas besoin de s’identifier à une chaise ou à un fauteuil, pour que la symbolique inique nous concerne dans la phrase « 1 000 chaises et un fauteuil furent disposés » : du masculinisé l’emporte sur du féminisé ; ce qui appartient à la même catégorie grammaticale (et donc, symbolique) que les femmes/ femelles se voit toujours perdant, se voit toujours invisibilisé face à ce qui appartient à la même catégorie grammaticale que les hommes/mâles2.

Un autre exemple, qui montre à quel point c’est (se) leurrer que de nier les liens existant entre genre grammatical et social : qui n’a pas rencontré une personne (le plus souvent jeune) croyant que « le rat est le mâle de la souris » ? Que « la grenouille est la femelle du crapaud » ? Que « le hibou est le mâle de la chouette » ? Lorsqu’il s’agit d’êtres vivants (sexués), le genre grammatical renvoie à un caractère concret : le sexe.

Ce lien est également révélé par les artistes avec les personnifications de divinités, de concepts ou d’animaux anthropomorphisés. Par exemple, dans les pays de langue romane, on représente le soleil sous la forme d’un homme et la lune d’une femme, mais le genre grammatical et (donc) la mythologie sont inversé·es en russe et en allemand. De même, la mort (de genre féminin en français) est de genre masculin en allemand et les représentations sexuées, graphiques ou littéraires, s’en trouvent affectées. De la même manière, fabulistes et conteur·ses attribuent un sexe et des attributs genrés (socialement parlant) aux animaux selon leur genre grammatical.

Au vu de tout cela, il faudrait donc être furieusement borné·e pour ne pas reconnaitre ce recouvrement du genre grammatical et du sexe social.

Un peu d’histoire

Mais au fait, d’où vient cette problématique règle grammaticale ? Elle est tout simplement un des fruits d’un courant de pensée qui a su imposer sa vision du monde et la transposer dans la langue. Ce courant s’est développé aux XVIe et XVIIe siècles3 et a eu pour conséquence une masculinisation de la langue. Avant cette période, le français était négligé par les « savants » au profit du latin et il n’y avait donc pas eu d’interventions délibérées pour encadrer cette langue populaire dont les locuteur·rices faisaient bien ce qu’ils et elles voulaient, dans la mesure où cela leur permettait d’être compris·ses.

Au milieu du XVIe siècle apparaissent ainsi des traités de poétique française où l’on parle de « rimes masculines » et de « rimes féminines ». Rien à voir avec le genre grammatical, mais « seulement » avec des connotations… On commence juste à faire des ponts entre la langue et les classes genrées de sexe (si tant est que ce ne soit pas inhérent aux langues à genres grammaticaux sexués/genrés…).

Les normalisateurs débattent donc. En 1635 est créée l’Académie française dont le but est d’encadrer la langue française. En 1647, le grammairien Claude Favre de Vaugelas écrit : « […] Le genre masculin étant le plus noble doit prédominer chaque fois que le masculin et le féminin se trouvent ensemble ». En 1651, Scipion Dupleix écrit à son tour : « Parce que le genre masculin est le plus noble, il prévaut seul contre deux ou plusieurs féminins ». En 1675, l’abbé Dominique Bouhours écrit que «