Erhalten Sie Zugang zu diesem und mehr als 300000 Büchern ab EUR 5,99 monatlich.
Dans TRAHISON, Caitlin Paine émerge d'un coma profond pour découvrir qu'elle a été transformée. Maintenant un véritable vampire, elle s'émerveille de ses nouveaux pouvoirs, incluant sa capacité à voler et sa force suprahumaine. Elle découvre que son véritable amour, Caleb, est toujours à ses côtés, attendant patiemment qu'elle se rétablisse. Elle a tout ce dont elle pourrait rêver. Jusqu'à ce que tout, soudainement, change pour le pire. Caitlin est horrifiée de découvrir Caleb avec son ex-femme, Sera et, avant que Caleb ait une chance de s'expliquer, Caitlin lui ordonne de partir. Le cœur brisé, confuse, Caitlin veut se blottir dans un coin et mourir. Sa seule consolation est son chiot loup, Rose. Caitlin trouve aussi une consolation dans son nouvel environnement. Elle découvre qu'elle se trouve sur une île secrète sur la rivière Hudson—Pollepel—parmi une bande élite de vampires adolescents, garçons et filles, 24 en tout, incluant Caitlin. Elle apprend que c'est un endroit pour les bannis, juste comme elle et elle rencontre sa nouvelle meilleure amie, Polly. Elle commence son entrainement dans le combat élite entre vampires. Elle réalise qu'elle a peut-être finalement découvert son foyer. Mais une guerre de vampires majeure est imminente et son frère Sam est toujours là-bas, kidnappé par Samantha.
Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:
Seitenzahl: 324
Veröffentlichungsjahr: 2014
Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:
trahison
(livre #3 mémoires d'un vampire)
morgan rice
Louanges pour MEMOIRES D'UN VAMPIRE
« Un livre qui rivalise avec la saga FASCINATION (TWILIGHT) et JOURNAL D’UN VAMPIRE (VAMPIRE DIARIES), et un livre qui vous donnera envie de continuer à lire jusqu’à la toute dernière page! Si vous adorez l‘aventure, l’amour et les vampires ce livre est pour vous! »
--Vampirebooksite.com {concernant Transformation}
“Morgan Rice a prouvé une fois de plus qu’elle est une écrivaine extrêmement talentueuse….Cette histoire va plaire à une large audience, incluant les jeunes fans du genre vampire/fantaisie. Elle s’est terminée de façon inattendue avec un cliffhanger qui vous laissera en état de choc.”
--The Romance Reviews {concernant Adoration}
« Une excellente intrigue et spécialement le type de livre que vous aurez de la difficulté à déposer le soir. La fin est un cliffhanger tellement spectaculaire que vous voudrez immédiatement acheter le prochain livre, juste pour voir ce qui arrive. »
--The Dallas Examiner {concernant Adoration}
« A retenu mon attention dès le début et ne l’a pas lâchée….Cette histoire est une aventure incroyable au rythme rapide et pleine d’action dès le début. Il n’y a absolument rien d’ennuyant. »
--Paranormal Romance Guild {concernant Transformation}
« Plein au ras bord d’action, de romance, d’aventure et de suspense. Obtenez-le et tombez en amour une fois de plus. »
--vampirebooksite.com {concernant Transformation}
Au sujet de Morgan Rice
Morgan Rice est l’auteure bestseller MEMOIRES D'UN VAMPIRE, une série pour jeunes adultes comprenant onze livres (jusqu’à maintenant), de la série bestseller TRILOGIE DES RESCAPÉS, un thriller post-apocalyptique comprenant deux livres (jusqu’à maintenant) et de la série bestseller fantaisie épique L’ANNEAU DU SORCIER, comprenant quinze livres (jusqu’à maintenant). Les livres de Morgan Rice sont disponibles en éditions audio et imprimée et ont été traduits en plus de 20 langues.
Morgan apprécie toujours vos commentaires, n’hésitez pas à visiter www.morganricebooks.com pour vous inscrire à la liste de distribution, recevoir un livre gratuit, recevoir un cadeau gratuit, télécharger l’application gratuite, obtenir les nouvelles exclusives les plus récentes, vous connecter sur Facebook et Twitter et rester en contact!
Books by Morgan Rice
MÉMOIRES D'UN VAMPIRE(THE VAMPIRE JOURNALS)TURNED (BOOK #1) -- TRANSFORMATION
LOVED (BOOK #2) -- ADORATION
BETRAYED (BOOK #3) -- TRAHISON
DESTINED (BOOK #4) -- PRÉDESTINATION
DESIRED (BOOK #5) -- DÉSIR
BETROTHED (BOOK #6) -- FIANÇAILLES
VOWED (BOOK #7) -- SERMENT
FOUND (BOOK #8) -- RETROUVAILLES
RESURRECTED (BOOK #9) -- RÉSURRECTION
CRAVED (BOOK #10) -- ENVIE
FATED (BOOK #11) -- DESTIN
TRILOGIE DES RESCAPÉS(THE SURVIVAL TRILOGY)
ARENA ONE: SLAVERSUNNERS (BOOK #1) -- ARÈNE UN – LA CHASSE AUX EXCLAVES
ARENA TWO (BOOK #2) -- DEUXIÈME ARÈNE
L’ANNEAU DU SORCIER (THE SORCERER’S RING)A QUEST OF HEROES (Book #1) -- LA QUÊTE DES HÉROSA MARCH OF KINGS (Book #2)
A FATE OF DRAGONS (Book #3)
A CRY OF HONOR (Book #4)
A VOW OF GLORY (Book #5)A CHARGE OF VALOR (Book #6)A RITE OF SWORDS (Book #7)
A GRANT OF ARMS (Book #8)A SKY OF SPELLS (Book #9)
A SEA OF SHIELDS (Book #10)A REIGN OF STEEL (Book #11)A LAND OF FIRE (Book #12)A RULE OF QUEENS (Book #13)AN OATH OF BROTHERS (Book #14)A DREAM OF MORTALS (Book #15)
Écoutez
Amazon
Audible
iTunes
Copyright © 2014 by Morgan Rice
All rights reserved. Except as permitted under the U.S. Copyright Act of 1976, no part of this publication may be reproduced, distributed or transmitted in any form or by any means, or stored in a database or retrieval system, without the prior permission of the author.
This ebook is licensed for your personal enjoyment only. This ebook may not be re-sold or given away to other people. If you would like to share this book with another person, please purchase an additional copy for each recipient. If you’re reading this book and did not purchase it, or it was not purchased for your use only, then please return it and purchase your own copy. Thank you for respecting the hard work of this author.
This is a work of fiction. Names, characters, businesses, organizations, places, events, and incidents either are the product of the author’s imagination or are used fictionally. Any resemblance to actual persons, living or dead, is entirely coincidental.
Jacket art ©iStock.com /© Jen Grantham
Titre original anglais: Betrayed, book 3 in the Vampire Journals Copyright © 2013 Éditions AdA Inc. pour la traduction française Cette publication est publiée en accord avec Lukeman Literary Management Ltd, Brooklyn, NY Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite sous quelque forme que ce soit sans la permission écrite de l’éditeur, sauf dans le cas d’une critique littéraire. Éditeur: François Doucet Traduction: Kurt Martin Révision linguistique: Daniel Picard Correction Mise en pages: Paulo Salgueiro ISBN papier 978-2-89667-838-9 ISBN PDF numérique 978-2-89683-891-2 ISBN ePub 978-2-89683-892-9 Première impression: 2013 Dépôt légal: 2013 Bibliothèque et Archives nationales du Québec Bibliothèque Nationale du Canada Éditions AdA Inc. 1385, boul. Lionel-Boulet Varennes, Québec, Canada, J3X 1P7 Participation de la SODEC. Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du Livre du Canada (FLC) pour nos activités d’édition. Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC.
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Les faits:
À 95 kilomètres au nord de Manhattan existe une petite î mystérieuse dans le fleuve Hudson, sur laquelle se trouv un château écossais en ruines. L’île se nomme Pollepel, e l’honneur d’une jeune fille, Polly, qui a été emportée il y quelques siècles par la glace sur l’Hudson et s’est échou sur ses rives. La légende veut qu’elle ait été secourue p son amoureux, qui l’a épousée sur l’île.
« Je me souviens bien de 70 années, et dans ce long espace de temps j’ai vu de terribles moments et d’étranges choses; mais tout ce que j’avais vu n’était rien auprès de cette cruelle nuit. »
— William Shakespeare, Macbeth
Île de Pollepel, fleuve Hudson, État de New York (Époque actuelle)
— Caitlin? murmura une voix douce. Caitlin?
Caitlin Paine entendit la voix et lutta pour soulever ses paupières. elles étaient si lourdes. Peu importe l’ef- fort qu’elle y mettait, elle parvenait à peine à les entrou- vrir. Elle réussit enfin à ouvrir les yeux, pendant un bref moment, pour voir d’où venait la voix.
Caleb.
Il était agenouillé près d’elle, tenant sa main dans les deux siennes, le visage inquiet.
— Caitlin? interrogea-t-il encore.
Elle essaya de se repérer, de percer la brume qui enveloppait sa conscience. Où était-elle? Elle put ouvrir les yeux suffisamment pour voir que la pièce était vide, faite de pierres. C’était la nuit, et une grande fenêtre laissait entrer les rayons de la pleine lune. Un sol en pierre, des murs en pierre, un plafond de pierre en forme de voûte. La pierre semblait lisse et ancienne. Était-elle dans un cloître médiéval?
Hormis le clair de lune, la pièce n’était éclairée que par une petite torche suspendue au mur du fond, et qui offrait peu de lumière. Il faisait trop sombre pour en distinguer davantage.
Elle essayait de se concentrer sur le visage de Caleb, si près, à une trentaine de centimètres à peine, qui l’ob- servait avec espoir. Ses yeux semblèrent s’illuminer, et il pressa sa main plus fortement. Les mains de Caleb semblaient chaudes. Les siennes semblaient si froides. Elle avait l’impression que la vie s’en était retirée.
Malgré ses efforts, Caitlin ne put garder les yeux ouverts plus longtemps. Ses paupières étaient trop lourdes. elle se sentait… malade n’était pas le mot. elle se sentait… pesante. Elle avait l’impression d’être à la dérive, comme si elle flottait dans les limbes, prise entre deux mondes. elle ne se sentait plus en posses- sion de son corps, n’avait plus l’impression de parti- ciper à l’existence terrestre. Elle n’avait pas l’impression d’être morte non plus. Elle avait l’impression d’essayer de se réveiller d’un sommeil très, très profond.
Elle essaya de rassembler ses souvenirs. Boston… la chapelle du roi… l’épée. Et puis… la lame qui s’enfon- çait dans son corps. Elle gisait, agonisante. Caleb à ses côtés. et puis… les crocs. Qui s’approchaient d’elle.
Caitlin sentit une douleur sourde et lancinante sur le côté de sa gorge. C’était probablement là qu’elle avait été mordue. C’est ce qu’elle avait demandé — elle avait supplié Caleb.
Mais compte tenu de son état actuel, elle n’était plus certaine que ce fût une bonne idée. Elle ne se sentait pas bien. Elle sentait un sang glacé couler dans sesveines. Elle avait l’impression d’être morte, mais sansêtre passée par l’étape suivante. Comme si on l’avait retenue.
Pire, elle avait mal. Une douleur sourde et lanci- nante en bas à droite de son corps, et dans son ventre. C’est probablement là qu’elle avait été frappée.
— Ce que tu ressens est normal, dit Caleb d’une voix rassurante. Ne t’inquiète pas. Nous traversons tous cela lorsque nous avons été transformés. Ça ira bientôt mieux. Je te le promets. La douleur va disparaître.
Elle voulait sourire, tendre la main et caresser son visage. Le son de sa voix remettait le monde à l’endroit. Ça donnait un sens à tout le reste. Elle serait mainte- nant avec lui pour toujours, et cela lui redonna espoir.
Mais elle était trop épuisée. son corps ne répondait plus à sa volonté. Elle ne pouvait convaincre ses lèvres de sourire, et n’avait pas la force de lever le bras. Elle sentit qu’elle sombrait à nouveau dans l’inconscience… Soudainement, une nouvelle pensée surgit dans son esprit, la réveillant en sursaut. L’Épée… elle était par terre, et puis… elle avait été volée. Qui l’avaitmain- tenant en sa possession?
Et puis, elle se rappela son frère, Sam. Inconscient. Enlevé ensuite par cette femme vampire. Que lui était- il arrivé? Était-il en sécurité?
Et Caleb? Pourquoi était-il ici? Il devrait être à la poursuite de l’Épée. Essayant de les arrêter. Était-il resté ici par égard pour elle? Sacrifiait-il tout le reste pour demeurer près d’elle?
Les questions se bousculaient dans sa tête.
Elle rassembla toutes ses forces, et entrouvrit à peine les lèvres.
L’Épée, réussit-elle à dire.
Elle avait la gorge si sèche que ça lui faisait mal de parler.
Tu dois partir…, continua-t-elle. Tu dois sauver…
Chut, dit Caleb. Repose-toi.
Elle voulait en dire plus. Beaucoup plus. Elle vou- lait lui dire à quel point elle l’aimait. Dans quelle mesure elle était reconnaissante. Combien elle espérait qu’il ne la quitte jamais.
Mais ça devrait attendre. Elle replongea dans un état vaporeux, et ses lèvres refusèrent de remuer. Malgré elle, elle se sentit sombrer, et sombrer encore, retombant dans la noirceur de son sommeil immortel.
Tandis que Kyle survolait le nord de Manhattan, il ne s’était jamais senti aussi euphorique. Derrière lui, volait Sergei, son dévoué soldat, et derrière celui-ci, des cen- taines de vampires qui s’étaient ralliés à eux en cours de route. Kyle portait maintenant la fabuleuse Épée dans son ceinturon, et il n’avait pas besoin d’en dire plus. La nouvelle s’était répandue comme une traînée de poudre dans les rangs des vampires malveillants de la côte Est et, pendant que Kyle les survolait, plusieurs cercles étaient impatients de se joindre à lui. Ils savaient que la guerre était déclenchée, et la réputation de Kyle l’avait précédé. Ces vampires mercenaires savaient que, peu importe où il se rendait, il préparait un mauvais coup. Et ils voulaient y prendre part.
Kyle était électrisé par l’armée qui grossissait der- rière lui, et se sentit emporté par un vent de confiance au-dessus de la ville. Sergei s’était bien débrouillé en saisissant l’Épée et en frappant cette fille, Caitlin. En fait, Kyle avait été surpris. Il ne pensait pas qu’il possé- dait une telle fougue. Il l’avait sous-estimé. En guise de récompense, il lui avait laissé la vie sauve, en considé- rant aussi qu’il ferait un bon acolyte. Il était particuliè- rement impressionné que Sergei lui ait loyalementtendu l’Épée aussitôt sorti de la chapelle du roi. Oui, Sergei connaissait son rang. S’il continuait de la sorte, Kyle pourrait le promouvoir, en lui octroyant peut-être même sa propre petite armée. Kyle détestait la plupart des choses chez la plupart des gens mais, s’il y avait une chose qu’il estimait, c’était bien la loyauté.
Surtout après ce que son peuple, le cercle de Blacktide, lui avait fait subir. Après des millénaires de loyauté, Rexius, leur chef suprême, avait banni Kyle comme s’il n’était qu’une quantité négligeable, comme si ces milliers d’années de loyaux services ne signi- fiaient plus rien. Tout cela pour une seule petite erreur. C’était inconcevable.
Le plan de Kyle s’était déroulé à la perfection. Maintenant qu’il brandissait l’Épée, plus rien — abso- lument rien — ne se mettrait en travers de son chemin. Il mènerait la guerre contre la race humaine, et contre les autres races de vampires.
Comme Kyle poursuivait sa route vers le centre- ville, survolant maintenant Harlem, il dirigea son regard vers le sol, utilisant sa vision vampirique pour faire un gros plan. son sourire s’élargit aussitôt.
Il avait bien réussi à répandre la peste bubonique. La ville était sens dessus dessous. Ces petits humains pathétiques se précipitaient en tous sens, conduisant leurs voitures à l’envers dans les voies à sens unique, se disputant entre eux, dévalisant les magasins. Il pouvait voir que la plupart des humains montraient les signes horribles de l’infection. Il pouvait également voir lescadavres qui s’entassaient déjà à tous les coins de rue.
C’était l’apocalypse. Rien n’aurait pu le rendre plus heureux.
Ce n’était plus qu’une question de jours avant que tous les humains de la ville ne soient atteints. À ce moment, Kyle et ses troupes élimineraient facilement ceux qui seraient encore debout. Et ils se nourriraient comme ils ne l’avaient jamais fait. Puis, ils réduiraient le reste de la race humaine en esclavage.
Il ne restait qu’un tout petit obstacle sur son chemin. Le cercle Blanc. Ces vampires pathétiques qui se nour- rissent uniquement d’animaux, et qui se pensent meilleurs que tous les autres. Oui, ils essaieraient de s’opposer. Mais ils ne pourraient se mesurer à l’Épée. Lorsqu’il en aurait fini avec les humains, Kyle les anni- hilerait à leur tour.
Mais tout d’abord, il allait prendre la place qui lui revenait dans son propre cercle. Et il le ferait brutale- ment. Rexius avait commis une grave erreur en le punis- sant, pensa Kyle, tout en levant la main et en touchant les cicatrices qui durcissaient tout le long d’un côté de son visage. C’était son horrible châtiment, sa punition pour avoir laissé Caitlin s’échapper. Rexius paierait pour chacune des cicatrices de Kyle. Rexius était puissant, mais maintenant qu’il avait l’Épée, Kyle était bien plus puissant. Kyle n’aurait pas de repos tant que Rexius ne succomberait pas de sa propre main, et tant qu’il ne deviendrait pas lui-même le nouveau chef suprême.
Cette pensée fit naître un grand sourire sur le visage de Kyle. Chef suprême. Après tous ces millé- naires. Il le méritait bien. C’était sa destinée.
Kyle et ses hom mes cont i nuèrent de voler, au- dessus de Central Park, au-dessus du Midtown, au- dessus d’Union Square, au-dessus de Greenwich Village… pour arriver enfin à l’Hôtel de ville de New York, le City Hall.
Kyle descendit avec grâce, atterrissant sur ses pieds, et la volée constituée maintenant de centaines de vampires se posa derrière lui. L’armée de Kyle avait g rossi de façon invraisemblable. Tout un retour, pensa-t-il.
Kyle s’apprêtait à foncer vers la grille du City Hall, à défoncer ses portes et à déclencher sa guerre, lorsqu’il remarqua quelque chose du coin de l’œil. Quelque chose qui l’agaçait.
Kyle utilisa sa vision pour faire un gros plan sur une zone située à plusieurs coins de rue de là. Il exa- mina de plus près le chaos qui régnait en face du pont de Brooklyn. Des centaines de voitures étaient prises dans un embouteillage, collées l’une sur l’autre, empi- lées en face du pont. attendant toutes pour sortir.
Mais l’accès leur était interdit. De nombreux chars d’assaut et camions militaires barraient la route, et on pouvait voir à leur sommet des dizaines de soldats qui pointaient leurs armes sur la foule. Manifestement, aucun humain n’avait le droit de quitter l’île de Manhattan. Les militaires ne voulaient vraisemblable- ment pas que la peste se propage. Ils avaient probable- ment bloqué tous les ponts et tunnels.
D’une certaine façon, c’était exactement ce que sou- haitait Kyle: ça lui faciliterait la tâche, puisque tous leshumains seraient emprisonnés à Manhattan, et ils pourraient les tuer plus facilement.
Mais d’un autre côté, maintenant qu’il voyait tout ça de ses propres yeux, ça l’écœurait. Il détestait l’auto- rité — en tout genre. et ça incluait les militaires. il sym- pathisait presque avec la masse des humains, qui réclamait à grands cris de sortir de l’île. Ils en étaient empêchés par des figures d’autorité. Kyle sentit le sang bouillir dans ses veines à cette pensée.
Au même moment, il eut une nouvelle idée. Pourquoi ne pas laisser un certain nombre d’humains s’échapper de l’île? En fait, cela ne pourrait que servir ses desseins. Ils répandraient davantage la peste. À Brooklyn pour commencer. Oui, ce serait très utile.
Kyle prit soudainement son envol, et vola jusqu’à la base du pont de Brooklyn. Immédiatement, les cen- taines de vampires qui le suivaient l’imitèrent.
Bien, pensa-t-il. Ils étaient loyaux et obéissants, et ils ne posaient pas de questions. Ce serait une armée très commode.
Kyle se posa à la base du pont de Brooklyn, atterris- sant sur le capot d’une voiture. Et les centaines de vam- pires se posèrent sur les voitures derrière lui, leur botte claquant sur le métal à l’atterrissage.
Les klaxons se mirent soudainement à rugir. C’était comme si les humains n’aimaient vraiment pas qu’on marche sur leurs voitures. Un nouvel élan de rage s’em- para de Kyle, tandis qu’il mesurait l’ingratitude de ces humains pathétiques, faisant retentir leurs klaxonsalors qu’il leur venait en aide.
Debout sur le capot d’un VUS Saab, qui klaxonnait à ses oreilles, il freina son élan. Il s’apprêtait à sauter pour aller régler leur compte aux militaires. Mais au lieu de cela, il se retourna lentement et regarda, à travers le pare-brise, la famille qui lui lançait des regards furieux.
C’était une famille typique de très bon goût. Sur les sièges avant se trouvaient le mari et la femme, dans la quarantaine, et derrière eux, leurs deux enfants. Le mari abaissa sa vitre et agita son poing en direction de Kyle.
— Dégage de mon capot! beugla l’homme.
Kyle posa un genou sur le capot, tira son bras vers l’arrière et propulsa son poing à travers le pare-brise. Il agrippa l’homme par le collet de son polo, et d’un seul mouvement le tira à lui, à travers le pare-brise. Des éclats de verre volèrent dans toutes les directions pen- dant que la femme et les enfants se mirent à pousser des cris d’horreur.
Kyle se tint sur le capot, un sourire estampé sur le visage, tandis qu’il soulevait l’homme au-dessus de sa tête.
L’homme gémissait et pleurait, la tête couverte de sang, coupée par les éclats de verre.
Kyle tendit le bras vers l’arrière et, avec un large sourire, propulsa l’homme dans les airs comme un avion de papier. L’homme vola sur une centaine de mètres pour atterrir, plus loin dans le bouchon, sur le capot d’une autre voiture. Mort, souhaita Kyle.
Kyle revint à son affaire. Il sauta de la voiture et marcha rapidement en direction des énormes chars d’assaut qui bloquaient le pont. Derrière lui, il perçut lemouvement de ses centaines de fidèles soldats qui le suivaient.
Tandis que Kyle approchait, tous les soldats humains se raidirent. Plusieurs pointèrent leur mitrailleuse vers lui.
Il y avait un périmètre d’une bonne trentaine de mètres devant les chars d’assaut, où il n’y avait per- sonne ni aucun véhicule, et que personne ne semblait avoir envie de franchir.
Mais Kyle traversa joyeusement la ligne, marchant dans la zone déserte, en direction des chars d’assaut.
Pas un geste! cria un soldat dans un méga- phone. Ne faites PLUs un pas! Nous TIRERONS à vue!
Le sourire de Kyle s’agrandit, tandis qu’il continuait d’avancer en direction des chars d’assaut.
J’ai dit PAS UN GESTE! cria à nouveau le soldat. C’est le DERNIER avertissement! Un couvre- feu est imposé! Nous avons l’ordre de tirer sur quiconque pen- dant la nuit!
Le sourire de Kyle s’élargit encore.
La nuit m’appartient, répondit-il.
Kyle continua d’avancer, et ils ouvrirent soudaine- ment le feu. Des dizaines et des dizaines de soldats tiraient avec leurs mitrailleuses sur Kyle et ses hommes.
Kyle sentit la douleur causée par les balles qui rico- chaient sur lui. Une après l’autre, elles rebondissaient de sa poitrine, de ses bras, de sa tête et de ses jambes. Elles donnaient la sensation de gouttes de pluie, tom- bant un peu plus dru. Il sourit en pensant à ces armes humaines minables.
Kyle remarqua l’expression horrifiée qui couvrait le visage des soldats, tandis qu’ils réalisaient qu’il n’était même pas ébranlé. Ils n’arrivaient manifestement pas à comprendre comment il faisait pour tenir encore debout, de même que tous ceux qui le suivaient.
Mais ils n’eurent pas le temps de réagir. Kyle marcha jusqu’au char d’assaut le plus proche, se plaça sous lui, posa ses mains sous les chenilles et, avec sa force surhumaine, le souleva au-dessus de sa tête. Il fit plusieurs pas, transportant le char au-dessus de sa tête, et arriva jusqu’au parapet du pont. Plusieurs soldats, hors d’équilibre, tombèrent du char d’assaut pendant qu’il marchait. Mais des dizaines d’autres s’accrochè- r e nt, s’ag r ippa nt dé s e sp é r éme nt au x piè ce s métalliques.
Grave erreur.
Kyle fit trois grandes enjambées, balança le char vers l’arrière, puis le projeta de toutes ses forces vers l’avant.
Il fila dans les airs par-dessus le pont de Brooklyn, plongeant plusieurs dizaines de mètres plus bas en direction du fleuve. Le char d’assaut tourna sur lui- même, et les soldats hurlaient en perdant prise et en piquant vers l’eau. Le char s’écrasa finalement sur l’eau en produisant une gigantesque éclaboussure.
Soudainement, le bouchon de circulation s’anima. Sans hésiter, les New-Yorkais inquiets appuyèrent sur l’accélérateur, et les voitures s’engouffrèrent à toute vitesse dans la brèche qui venait de s’ouvrir sur le pont.
Quelques secondes plus tard, des centaines de voituresprenaient la fuite de Manhattan. Kyle regarda leurs visages comme ils passaient à sa hauteur, et put constater que plusieurs étaient déjà infectés par la peste.
Il fit un grand sourire. Ça s’annonçait pour être une nuit fantastique.
Samantha observa la double porte massive s’ouvrir devant elle, grinçant pendant qu’ils passaient, et elle sentit un nœud se former dans son estomac. Elle entrait dans les quartiers de son chef suprême, accompagnée par de nombreux gardes vampires. Ils ne la retenaient pas — ils n’auraient jamais osé lui toucher
—, mais ils se tenaient très près d’elle, et le message était clair. Elle faisait toujours partie de leurs rangs, mais elle était assignée à résidence, du moins jusqu’à ce qu’elle ait cet entretien avec Rexius. Il l’avait convoquée en tant que soldat, mais la faisait aussi comparaître comme une prisonnière.
Les portes se refermèrent bruyamment derrière elle, et elle s’aperçut que l’immense pièce était comble. Elle n’avait pas vu ça depuis des années. Il y avait des cen- taines de ses semblables dans la salle. Manifestement, ils voulaient tous assister à l’audience, apprendre les der- nières nouvelles, savoir ce qu’il advenait de l’Épée. Comment elle lui avait glissé entre les doigts.
Plus que tout, ils semblaient vouloir savoir com- ment elle allait être punie. Ils savaient que Rexius était un chef inflexible et qu’il ne pardonnait même pas laplus minime erreur. Une faute de cette ampleur méri- tait un châtiment extraordinaire.
Samantha le savait aussi. Elle n’essayait pas d’échapper à son destin. Elle avait accepté une mission, et elle avait échoué. Elle avait trouvé l’Épée, oui, mais elle l’avait également perdue. Elle avait laissé Kyle et Sergei lui dérober sous le nez.
Tout s’annonçait pour être parfait. Elle se rappelait clairement l’Épée qui gisait là, sur le sol de la chapelle du roi, dans l’allée, à quelques pas d’elle. Elle n’était qu’à quelques secondes de mettre la main dessus, de compléter sa mission, de devenir l’héroïne de son cercle.
Puis Kyle et son affreux acolyte, Sergei, avaient fait irruption, la mettant K.-O., lui volant l’Épée. C’était injuste. Comment aurait-elle pu anticiper ça?
Et maintenant, qu’était-elle devenue? La vilaine. Celle qui avait laissé partir l’Épée. Celle qui avait fait échouer sa mission. Oh oui, ça allait barder! Elle en avait la certitude.
Tout ce qu’elle souhaitait maintenant, c’est que Sam reste en sécurité. Il avait été assommé, et elle l’avait transporté, elle l’avait amené jusqu’ici. Elle voulait qu’il soit près d’elle. Elle n’était pas prête à le laisser partir, et ne savait pas à quel autre endroit le conduire. Elle s’était faufilée puis l’avait mis à l’abri, très loin sous terre, dans une salle vide de son cercle. Personne ne l’avait vue faire, du moins, pour autant qu’elle le sache. Il serait en sécurité là, à l’abri des regards indiscrets de ces vampires. Elle se présenterait devant Rexius, subirait sonchâtiment, puis attendrait ensuite jusqu’au point du jour, lorsque tout le monde dormirait, pour s’enfuir avec Sam.
Elle ne pouvait bien sûr pas s’enfuir sur-le-champ. Elle devait se présenter d’abord, subir son châtiment. Sinon, son cercle lui aurait donné la chasse, et elle aurait fui pour le reste de ses jours. Une fois qu’elle aurait été punie, plus personne ne la poursuivrait. Ensuite, elle pourrait emmener Sam, et ils partiraient loin d’ici, s’ins- talleraient quelque part, seuls tous les deux.
Elle ne s’attendait pas à s’attacher autant à ce garçon, Sam. Lorsqu’elle essayait maintenant d’établir ses prio- rités, elle pensait d’abord à lui. Elle voulait être avec lui. Elle avait besoin de lui. Aussi fou que cela puisse paraître, même à ses propres yeux, elle ne pouvait plus envisager la vie sans lui. Elle était en colère contre elle- même. Elle ne comprenait pas comment elle avait pu en arriver à ce point. S’enticher d’un adolescent. Pire, un humain. Elle s’en voulait à mort. Mais voilà, c’est la vie. Elle ne pouvait changer ses sentiments.
Mais cette pensée lui donna aussi du courage, tandis qu’elle s’approchait lentement de Rexius, se pré- parant à entendre sa sentence. Elle subirait une souf- france indescriptible, elle le savait, mais le fait de penser à Sam lui donnerait la force de tout supporter. Elle avait une raison de vivre. Et Sam serait à l’abri de tout ça. Ça lui rendait les choses tolérables.
Mais l’aimerait-il encore, une fois qu’elle aurait subi son châtiment? Comme elle connaissait Rexius, il luiferait subir le supplice de l’acide iorique, qui marqueraitson visage à jamais. Elle risquait de perdre une bonne partie de ses charmes. sam l’aimerait-il toujours? elle espérait que oui.
Le silence s’installa dans la salle, tandis que les vampires se rapprochaient lentement, impatients de voir l’entretien. Samantha fit plusieurs pas en direction de Rexius, puis posa un genou au sol, en inclinant la tête.
Rexius n’était qu’à quelques pas, l’observant du haut de son trône, ses yeux bleus, froids et cruels, la trans- perçant. Il la scruta pendant un moment qui sembla durer des minutes, même si Samantha savait qu’il ne s’agissait probablement que de secondes. Elle garda la tête inclinée. Il valait mieux ne pas croiser son regard.
Alors, commença Rexius d’une voix râpeuse et tranchante, on vient payer pour les pots cassés?
Plusieurs minutes de silence suivirent, pendant les- quelles il étudia Samantha. Elle savait qu’il ne servait à rien d’essayer de se justifier. Elle continua de garder la tête inclinée.
Je vous ai confié une mission très simple, enchaîna-t-il. Après les échecs de Kyle, j’avais besoin d’une personne de confiance. Vous, mon meilleur soldat, ne m’aviez jamais déçu, pendant des milliers d’années.
Il la regardait fixement.
Mais vous avez réussi à échouer dans cette simple mission. Et à échouer lamentablement.
Samantha baissa encore la tête.
Alors, dites-moi ce qui se passe avec l’Épée. Où est-elle?
Mon maître, commença-t-elle d’une voix traî- nante, j’ai suivi la piste de la fille. Caitlin. Et celle de Caleb. Je les ai trouvés. Et j’ai trouvé l’Épée. J’ai même réussi à la lui faire lâcher. Elle était sur le sol, à quel- ques pas de moi. En quelques secondes à peine, elle aurait été en ma possession, afin que je puisse vous la rapporter.
samantha déglutit.
Mais je n’avais pu prévoir ce qui allait ensuite se passer. J’ai été attaquée par surprise. Par Kyle…
Un murmure d’étonnement se répandit dans la pièce remplie de vampires.
Avant que je ne puisse prendre l’Épée, pour- suivit-elle, Kyle l’avait déjà en sa possession. Il s’est enfui de l’église, et je ne pouvais rien faire pour l’empê- cher. J’ai essayé de le retracer, mais il est resté introu- vable. L’Épée est maintenant en sa possession.
Un murmure plus important traversa la pièce.
L’anxiété de la foule était palpable.
SILENCE! aboya une voix. Lentement, le murmure s’éteignit.
Ainsi, dit Rexius, après tout ça, vous avez laissé Kyle s’emparer de l’Épée. Vous la lui avez pratiquement tendue.
Samantha savait qu’elle devait se taire, mais elle ne put se retenir. elle devait dire quelque chose pour sa défense.
Mon maître, il n’y a rien que je pouvais faire…
Rexius l’interrompit en secouant simplement la tête. Ce geste était de mauvais augure.
À cause de vous, je vais maintenant devoir pré- parer deux guerres. Cette misérable guerre contre les humains, et maintenant une guerre contre Kyle.
Un lourd silence plana sur la salle, et Samantha sentit que son châtiment était imminent. Elle était prête à l’accepter. Elle évoqua mentalement l’image de Sam, sachant bien qu’ils ne pouvaient la tuer. Ils ne feraient jamais ça. Il y aurait une vie après, un certain genre de vie, dont Sam ferait partie.
Je vous ai réservé un châtiment très particulier, articula lentement Rexius en esquissant un sourire malicieux.
Samantha entendit la double porte s’ouvrir derrière elle, et elle se retourna pour voir qui arrivait.
Son cœur s’arrêta.
Là, tiré par deux vampires, enchaîné aux pieds et aux mains, se trouvait Sam.
Ils l’avaient découvert.
Il était bâillonné, et il avait beau se débattre et essayer de parler, il ne pouvait émettre un son. Ses yeux étaient écarquillés de terreur. Ils l’entraînèrent sur le côté de la salle, faisant cliqueter les chaînes au sol. Ils le tinrent fermement, le forçant à regarder.
— Il semblerait que tu aies non seulement perdu l’Épée, mais aussi développé une affection pour un humain, en dépit de toutes les règles de notre race, dit Rexius. Ton châtiment, Samantha, sera de regarder souffrir l’être qui t’est le plus cher. Je peux sentir que cequi t’est le plus cher, ce n’est pas toi-même. C’est ce garçon. Ce petit, pathétique, garçon humain.
Il se pencha, un sourire froid et mauvais estampé sur le visage.
— C’est ainsi que tu seras punie. Nous allons infliger à ce garçon des souffrances terribles.
Le cœur de Samantha se mit à battre plus vite. Ce n’était pas quelque chose qu’elle avait prévu, et elle ne pouvait laisser cela se produire. En aucun cas.
Elle passa à l’action, bondissant vers les gardiens de sam. elle atteignit le premier et lui donna un coup de pied brutal à la poitrine, le faisant voler dans la pièce.
Mais avant qu’elle ne puisse s’en prendre à l’autre, plusieurs vampires bondirent sur elle, la maîtrisant et la clouant au sol. Elle lutta de toutes ses forces, mais ils étaient tout simplement trop nombreux, et elle ne pou- vait lutter contre tous ces vampires à la fois.
Elle regarda, sans pouvoir réagir, plusieurs vam- pires entraîner sam au centre de la pièce. ils le placè- rent à l’endroit précis où l’on inflige le châtiment à l’acide iorique. Pour un vampire, ce châtiment est atro- cement douloureux. Il le défigure à vie.
Pour un humain, toutefois, la douleur serait infinie, et le châtiment entraînerait une mort horrible. Ils se préparaient à exécuter Sam. Et ils la forçaient à regarder.
Le sourire de Rexius s’agrandit, tandis que Sam était enchaîné au sol à l’endroit du supplice. Rexius fit un signe de tête, et l’un des gardiens déchira le ruban adhésif qui couvrait la bouche de Sam.
Celui-ci regarda aussitôt samantha. elle put lire la peur dans ses yeux.
— Samantha! cria-t-il. Je t’en prie! Sauve-moi!
Malgré elle, Samantha éclata en sanglots. Il n’y avait rien, absolument rien qu’elle puisse faire.
Six vampires firent rouler un immense chaudron en fonte, dont le contenu bouillonnait et crachait, monté au sommet d’une échelle. Ils le mirent en place, directe- ment au-dessus de la tête de Sam.
Sam leva le regard dans sa direction.
Et la dernière chose qu’il vit fut le liquide bouillon- nant et crépitant qui coulait du chaudron et se précipi- tait directement vers son visage.
Caitlin courait. Le champ de fleurs était à hauteur de sa taille et, en courant, elle s’y tailla un chemin. Le soleil était rouge sang. Il formait une boule énorme sur la ligne d’ horizon.
Dos au soleil, sur la ligne d’ horizon, se trouvait son père. Ou, du moins, sa silhouette. Elle ne pouvait distinguer ses traits, mais elle savait que c’était lui.
Tandis que Caitlin courait, et courait, anxieuse de le voir enfin, le soleil se coucha rapidement. Trop rapidement. Tout se passa trop vite et, en quelques secondes, le soleil avait dis- paru complètement.
Elle parcourait le champ au milieu de la nuit. Son père restait là à l’attendre. Elle sentait qu’il souhaitait qu’elle coure plus vite, qu’il voulait la serrer dans ses bras. Mais ses jambes se croisaient toujours au même rythme et, même si elle s’ef- forçait désespérément d’accélérer, il semblait seulement s’éloigner.
Pendant qu’elle courait, la lune pointa soudainement à l’ horizon — c’était une lune énorme, rouge sang, qui emplis- sait le ciel entier. Caitlin put distinguer tous les détails à sa surface, le relief, les cratères. Elle était claire comme le jour. La silhouette de son père s’y découpait et, pendant qu’elle essayait de courir plus vite, c’était comme si elle se précipitaitvers la lune elle-même.
Mais elle n’y arrivait pas. Soudainement, ses jambes et ses pieds refusèrent d’obéir; elle ne put avancer davantage. Elle regarda en bas, et vit que les fleurs s’enroulaient sur elles- mêmes, emprisonnant ses chevilles et ses jambes, et qu’elles se transformaient en plantes grimpantes. Elles étaient si épaisses et solides qu’elle fut bientôt incapable de faire un seul geste.
Pendant qu’elle observait ce spectacle, un énorme serpent se mit à ramper vers elle, traversant le champ. Elle essaya de se déprendre, de s’enfuir, mais elle était impuissante. Tout ce qu’elle put faire fut de le regarder s’approcher. Tandis qu’il s’approchait, il bondit dans les airs, visant directement sa gorge. Elle se retourna et cria, en sentant les longs crocs percer sa gorge. La douleur était atroce.
Caitlin s’éveilla en sursaut, se dressant dans le lit et cherchant son souffle. Elle porta la main à sa gorge et sentit les deux cicatrices qui durcissaient. Pendant unmoment, elle confondit le rêve et la réalité, et cherchadu regard un serpent dans la pièce. Il n’y en avait pas.
Elle se frotta la gorge. La blessure la faisait toujours souffrir, mais pas autant que dans le rêve. Elle respira profondément.
Elle était couverte de sueur froide, et son cœur bat- tait toujours la chamade. Elle essuya son visage et ses tempes, et pouvait sentir ses cheveux froids et mouillés qui collaient à la peau. Quand s’était-elle lavée la der- nière fois? Et ses cheveux? Elle ne pouvait s’en rap- peler. Depuis combien de temps était-elle étendue ici? Et où, exactement, se trouvait-elle?
Caitlin examina la pièce. C’était un endroit dont elle se souvenait, où elle s’était déjà trouvée — était-cedans un rêve où s’était-elle éveillée ici à un certain moment? La chambre était entièrement faite en pierre. Elle possédait une grande fenêtre en forme d’arc, qui lui permettait de voir le ciel étoilé et l’énorme pleine lune qui projetait ses rayons dans la pièce.
Elle s’assit sur le bord du lit et se frotta le front, essayant de se rappeler les événements. En s’assoyant, elle ressentit une douleur intense sur le côté. elle y porta sa main et sentit la croûte d’une blessure. Elle essaya de se rappeler d’où elle venait. Quelqu’un l’avait- il attaquée?
Caitlin fouilla dans ses souvenirs, et lentement, mais sûrement, les détails se précisèrent. Boston. Le chemin de la Liberté. La chapelle du roi. L’épée. Puis… l’attaque. Et…
Caleb. Il avait été là, penché sur elle. Elle avait senti que le monde se dérobait sous elle, et elle le lui avait demandé. Transforme-moi, l’avait-elle supplié…
Caitlin leva les mains et sentit deux marques sur le côté de sa gorge, et elle sut qu’il l’avait écouté.
Cela expliquait tout. Caitlin comprit soudainement. Elle avait été transformée. On l’avait amenée quelque part, possiblement pour qu’elle se remette, probable- ment sous la surveillance bienveillante de Caleb. Elle vérifia ses bras, ses jambes, elle fit bouger sa tête, testa son corps…
Elle se sentait différente, c’est sûr. Elle n’était plus la même. Elle se sentait habitée par une force illimitée. Qui la poussait à courir, à foncer, à défoncer les murs, àbondir dans les airs. Elle sentait aussi quelque chosed’autre: deux bosses dans son dos, sous les omoplates. Très légères, mais elle savait qu’elles étaient là. Des ailes. Elle savait, elle sentait que, si elle voulait voler, elles se déploieraient pour elle.
Caitlin se sentit électrisée par sa nouvelle force. Elle voulait absolument la mettre à l’épreuve. Elle se sentait à l’étroit — elle ne savait pas depuis combien de temps elle était ici — et elle voulait voir à quoi pouvait res- sembler cette nouvelle vie. Elle sentait aussi quelque chose de nouveau: une irrésistible audace. Le senti- ment qu’elle ne pouvait pas mourir. Qu’elle pouvait commettre des erreurs bêtes, qu’elle avait des vies infi- nies à sa disposition. Elle voulait faire reculer les frontières.
Caitlin se retourna et regarda le ciel étoilé par la fenêtre. Cette dernière avait la forme d’une grande arche, sans vitres, et s’ouvrait directement sur les élé- ments. Le genre de chose que l’on pourrait voir dans un vieux cloître médiéval.
