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Dans TRANSFORMATION (Livre #1 Mémoires d'un Vampire), Caitlin Paine, 18 ans, se retrouve soudain hors de sa banlieue confortable et est forcée d'aller à une école secondaire dangereuse dans la ville de New York lorsque sa mère déménage une fois de plus. Le seul rayon de soleil de son nouvel environnement est Jonah, un nouveau camarade de classe qui l'apprécie immédiatement. Mais avant que leur romance puisse s'épanouir, Caitlin commence soudainement une transformation. Elle est envahie par une force suprahumaine, une sensibilité à la lumière, un désir de se nourrir—par des sentiments et sensations qu'elle ne comprend pas. Elle essaie de comprendre ce qui lui arrive et ses désirs insatiables la mènent au mauvais endroit, au mauvais moment. Ses yeux s'ouvrent à un monde caché, juste sous les souterrains de New York. Elle se retrouve prise entre deux bandes dangereuses, en plein dans le milieu d'une guerre de vampires. C'est à ce moment que Caitlin rencontre Caleb, un vampire mystérieux et puissant qui la sauve des forces du mal. Il a besoin d'elle pour le mener à un objet ancien légendaire et perdu. Et elle a besoin de lui pour trouver les réponses qu'elle cherche et pour sa protection. Ensemble, ils doivent répondre à une question cruciale: Qui est le vrai père de Caitlin? Caitlin se retrouve déchirées entre deux hommes comme quelque chose d'autre se développe entre eux : un amour défendu.
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Seitenzahl: 199
Veröffentlichungsjahr: 2014
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transformation
(livre #1 mémoires d'un vampire)
morgan rice
Louanges pour MEMOIRES D'UN VAMPIRE
« Un livre qui rivalise avec la saga FASCINATION (TWILIGHT) et JOURNAL D’UN VAMPIRE (VAMPIRE DIARIES), et un livre qui vous donnera envie de continuer à lire jusqu’à la toute dernière page! Si vous adorez l‘aventure, l’amour et les vampires ce livre est pour vous! »
--Vampirebooksite.com {concernant Transformation}
“Morgan Rice a prouvé une fois de plus qu’elle est une écrivaine extrêmement talentueuse….Cette histoire va plaire à une large audience, incluant les jeunes fans du genre vampire/fantaisie. Elle s’est terminée de façon inattendue avec un cliffhanger qui vous laissera en état de choc.”
--The Romance Reviews {concernant Adoration}
« Une excellente intrigue et spécialement le type de livre que vous aurez de la difficulté à déposer le soir. La fin est un cliffhanger tellement spectaculaire que vous voudrez immédiatement acheter le prochain livre, juste pour voir ce qui arrive. »
--The Dallas Examiner {concernant Adoration}
« A retenu mon attention dès le début et ne l’a pas lâchée….Cette histoire est une aventure incroyable au rythme rapide et pleine d’action dès le début. Il n’y a absolument rien d’ennuyant. »
--Paranormal Romance Guild {concernant Transformation}
« Plein au ras bord d’action, de romance, d’aventure et de suspense. Obtenez-le et tombez en amour une fois de plus. »
--vampirebooksite.com {concernant Transformation}
Au sujet de Morgan Rice
Morgan Rice est l’auteure bestseller MEMOIRES D'UN VAMPIRE, une série pour jeunes adultes comprenant onze livres (jusqu’à maintenant), de la série bestseller TRILOGIE DES RESCAPÉS, un thriller post-apocalyptique comprenant deux livres (jusqu’à maintenant) et de la série bestseller fantaisie épique L’ANNEAU DU SORCIER, comprenant quinze livres (jusqu’à maintenant). Les livres de Morgan Rice sont disponibles en éditions audio et imprimée et ont été traduits en plus de 20 langues.
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Books by Morgan Rice
MÉMOIRES D'UN VAMPIRE(THE VAMPIRE JOURNALS)TURNED (BOOK #1) -- TRANSFORMATION
LOVED (BOOK #2) -- ADORATION
BETRAYED (BOOK #3) -- TRAHISON
DESTINED (BOOK #4) -- PRÉDESTINATION
DESIRED (BOOK #5) -- DÉSIR
BETROTHED (BOOK #6) -- FIANÇAILLES
VOWED (BOOK #7) -- SERMENT
FOUND (BOOK #8) -- RETROUVAILLES
RESURRECTED (BOOK #9) -- RÉSURRECTION
CRAVED (BOOK #10) -- ENVIE
FATED (BOOK #11) -- DESTIN
TRILOGIE DES RESCAPÉS(THE SURVIVAL TRILOGY)
ARENA ONE: SLAVERSUNNERS (BOOK #1) -- ARÈNE UN – LA CHASSE AUX EXCLAVES
ARENA TWO (BOOK #2) -- DEUXIÈME ARÈNE
L’ANNEAU DU SORCIER (THE SORCERER’S RING)A QUEST OF HEROES (Book #1) -- LA QUÊTE DES HÉROSA MARCH OF KINGS (Book #2)
A FATE OF DRAGONS (Book #3)
A CRY OF HONOR (Book #4)
A VOW OF GLORY (Book #5)A CHARGE OF VALOR (Book #6)A RITE OF SWORDS (Book #7)
A GRANT OF ARMS (Book #8)A SKY OF SPELLS (Book #9)
A SEA OF SHIELDS (Book #10)A REIGN OF STEEL (Book #11)A LAND OF FIRE (Book #12)A RULE OF QUEENS (Book #13)AN OATH OF BROTHERS (Book #14)A DREAM OF MORTALS (Book #15)
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Copyright © 2014 by Morgan Rice
All rights reserved. Except as permitted under the U.S. Copyright Act of 1976, no part of this publication may be reproduced, distributed or transmitted in any form or by any means, or stored in a database or retrieval system, without the prior permission of the author.
This ebook is licensed for your personal enjoyment only. This ebook may not be re-sold or given away to other people. If you would like to share this book with another person, please purchase an additional copy for each recipient. If you’re reading this book and did not purchase it, or it was not purchased for your use only, then please return it and purchase your own copy. Thank you for respecting the hard work of this author.
This is a work of fiction. Names, characters, businesses, organizations, places, events, and incidents either are the product of the author’s imagination or are used fictionally. Any resemblance to actual persons, living or dead, is entirely coincidental.
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Titre original anglais: Turned Book 1 in the Vampire Journals Copyright © 2012 Éditions AdA Inc. pour la traduction française Cette publication est publiée en accord avec Lukeman Literary Management Ltd, Brooklyn, NY Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite sous quelque forme que ce soit sans la permission écrite de l’éditeur, sauf dans le cas d’une critique littéraire. Éditeur: François Doucet Traduction: Kurt Martin Révision linguistique: Daniel Picard Correction d’épreuves: Nancy Coulombe, Éliane Boucher Conception de la couverture: Mathieu Caron Dandurand Photo de la couverture: © Thinkstock Mise en pages: Sébastien Michaud ISBN papier 978-2-89667-724-5 ISBN PDF numérique 978-2-89683-720-5 ISBN ePub 978-2-89683-721-2 Première impression: 2012 Dépôt légal: 2012 Bibliothèque et Archives nationales du Québec Bibliothèque Nationale du Canada Éditions AdA Inc. 1385, boul. Lionel-Boulet Varennes, Québec, Canada, J3X 1P7 Téléphone: 450-929-0296 Diffus ion Canada: Éditions AdA Inc. France: D.G. Diffusion Z.I. des Bogues 31750 Escalquens — France Téléphone: 05.61.00.09.99 Suisse: Transat — 23.42.77.40 Belgique: D.G. Diffusion — 05.61.00.09.99 Imprimé au Canada Participation de la SODEC. Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) pour nos activités d’édition. Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC. Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada Rice, Morgan Transformée (Souvenirs d’une vampire; 1) Traduction de: Turned. ISBN 978-2-89667-724-5 I. Martin, Kurt, 1970- . II. Titre. PS3618.I232T8714 2012 813’.6 C2012-941754-8
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
« Est-ce donc un régime salutaire que de se promener à demi vêtu, et de respirer les humides exhalaisons du matin? Quoi! Brutus est malade, et il se dérobe au repos bienfaisant de son lit pour affronterles malignes influences de la nuit! »
— William Shakespeare, Jules César
Caitlin Paine appréhendait toujours sa première journée dans une nouvelle école. Il y avait les choses importantes, comme se faire de nouveaux amis, rencontrer les nouveaux professeurs, découvrir de nouveaux corridors. Et il y avait les choses moins importantes, comme un nouveau casier, les odeurs du nouvel endroit, les sons qu’il produit. Plus que tout, elle appréhendait les regards. Lorsqu’elle arrive dans un nouvel endroit, elle sent que tous les regards se bra- quent sur elle. Tout ce qu’elle souhaite, pourtant, c’est de rester anonyme. Mais il semble que ça ne devait jamais lui arriver.
Caitlin ne comprenait pas ce qui pouvait la rendre si voyante. À 1 m 65, elle n’était pas particulièrement grande. Et avec ses cheveux bruns, ses yeux bruns (et son poids santé), elle pensait bien faire partie de la moyenne. Elle n’était pas particulièrement jolie, comme certaines des autres filles. Ayant 18 ans, elle était un peu plus vieille, mais pas assez pour se faire remarquer.
Il y avait autre chose. Il y avait quelque chose en elle qui amenait les gens à l’observer. Elle savait, au plus profond d’elle-même, qu’elle était différente. Mais elle ne savait pas exactement comment.
S’il existe quelque chose de pire qu’une première journée, c’est de commencer à la mi-session, lorsque tous les autres ont déjà tissé des liens. Aujourd’hui, cette première journée, à la mi-mars, serait l’une des pires. Elle pouvait déjà le sentir.
Mais même dans ses pires scénarios, elle n’aurait jamais imaginé que ce soit à ce point mauvais. Rien de ce qu’elle avait vécu — et elle avait vécu beaucoup de choses — ne l’avait préparée à ça.
Dans cette froide matinée de mars, Caitlin se tenait devant sa nouvelle école, une grande école publique de New York, et se demandait pourquoi moi? Elle n’était manifestement pas assez habillée, avec seulement un chandail et un legging, et n’aurait jamais anticipé, ne fût-ce que vaguement, le chaos qui allait l’accueillir. Il y avait des centaines de jeunes, qui faisaient du vacarme, hurlaient et se bousculaient mutuellement. On aurait dit la cour d’une prison.
C’était beaucoup trop bruyant. Ces jeunes riaient trop fort, juraient trop et se bousculaient trop dure- ment. S’il n’y avait eu quelques sourires et des rica- nements, elle aurait cru qu’il s’agissait d’une mêlée générale. Ils avaient seulement de l’énergie à revendre, et elle ne pouvait le comprendre, étant elle-même épuisée, gelée et en manque de sommeil. Elle ferma les yeux et souhaita que tout ça disparaisse.
Elle fouilla dans ses poches et sentit quelque chose: son iPod. Oui. Elle enfila ses écouteurs-boutons et le mit en marche. Il fallait qu’elle couvre ce vacarme.
Mais: aucun son. Elle regarda vers le bas, la pile était vide. Parfait.
Elle regarda son téléphone, cherchant quelque chose pour se distraire, n’importe quoi. Aucun nouveau message.
Elle leva les yeux, examinant cette marée de nou- veaux visages. Elle se sentit seule. Mais non pas parce qu’elle était la seule blanche — en fait, elle préférait ça. Et certains de ses meilleurs amis, dans les anciennes écoles, étaient noirs, hispaniques, asiatiques, amérin- diens — et certains de ses rivaux les plus bornés étaient des blancs. Non, ce n’était pas à cause de ça. Elle se sentait seule en raison du décor urbain. Elle se tenait sur du béton. Une sonnerie stridente avait retenti pour la faire entrer dans cette « zone récréative », et elle avait dû traverser une grande barrière métal- lique. Elle était maintenant enfermée — entourée d’énormes barrières métalliques couvertes de barbelés. Elle avait l’impression d’être en prison.
Et de regarder l’école massive, avec ses barreaux et son grillage à toutes les fenêtres, ne l’aida pas à se sentir mieux. Elle s’était toujours adaptée facilement aux nouvelles écoles, grandes ou petites — mais elles se trouvaient toutes en banlieue. On y voyait de l’herbe, des arbres, le ciel. Ici, il n’y avait rien d’autre que la ville. Elle avait l’impression d’étouffer. Cela la terrifiait.
Une autre sonnerie stridente retentit, et elle se déplaça lentement, avec des centaines de jeunes, versl’entrée. Une fille à la forte taille la bouscula sans ménagement, et Caitlin laissa tomber son journal intime. Elle le ramassa (en défaisant sa coiffure), et se releva pour voir si la fille allait s’excuser. Mais cette dernière était hors de vue, elle s’était fondue dans la foule. Caitlin entendit quelqu’un rire, mais ne savait pas si ça lui était destiné.
Elle agrippa son journal, la seule chose qui la ras- surait. Il l’avait accompagnée partout. Elle prenait des notes et faisait des croquis à chaque endroit où elle allait. C’était une carte de son enfance.
Elle arriva finalement à l’entrée, et dut se faire toute petite pour pouvoir passer. C’était comme prendre le métro à l’heure de pointe. Elle aurait souhaité que ce soit plus chaud une fois à l’intérieur, mais les portes qui restaient ouvertes derrière elle laissaient passer une brise mordante qui lui léchait le dos, ce qui ren- dait le froid encore plus intense.
Deux gardes costauds se tenaient à l’entrée, flan- qués de deux policiers de la ville de New York, portant l’uniforme et exhibant l’arme qu’ils portaient à la taille.
-- AvAncEz! commanda l’un d’eux.
Elle ne pouvait imaginer pourquoi deux policiers devaient garder l’entrée d’une école secondaire. Cela fit croître son anxiété. cette dernière empira encore lorsque Caitlin leva la tête et s’aperçut qu’elle devait franchir un détecteur de métaux semblable à ceux des aéroports.
Il y avait quatre autres policiers armés qui se tenaient de chaque côté du détecteur, ainsi que deux agents de sécurité supplémentaires.
-- viDEz vos pochEs! lança hargneusement un garde.
Caitlin remarqua que les autres jeunes remplis- saient de petits contenants de plastique avec le contenu de leurs poches. Elle s’empressa de les imiter, déposant son iPod, son portefeuille et ses clés.
Elle passa sous le détecteur, et l’alarme produisit un son perçant.
-- TOI! dit un garde d’un ton cassant. Sur le côté!
Évidemment.
Tous les jeunes l’observaient tandis qu’elle levait les bras, et le garde passa le détecteur à main de haut en bas de son corps.
-- Tu portes des bijoux?
Elle sentit ses poignets, puis son cou, et se rappela soudainement. Sa croix.
-- Enlève-la, ordonna sèchement le garde.
C’était le collier que sa grand-mère lui avait donné avant de mourir, une petite croix en argent, avec une inscription en latin qu’elle n’avait jamais pris la peine de traduire. Sa grand-mère lui avait raconté qu’elle lui avait été léguée par sa propre grand-mère. Caitlin n’était pas croyante, et ne savait pas vraiment tout ce que ça représentait, mais elle savait qu’il avait plu- sieurs centaines d’années et que c’était la chose la plus précieuse qu’elle possédait.
Caitlin la souleva de sa chemise, la tenant en l’air, mais ne l’enleva pas.
-- Je préfère la garder, dit-elle.
Le garde la regarda fixement, l’air aussi glacial qu’une banquise.
Soudainement, une dispute éclata. Il y eut des cris tandis qu’un policier agrippait un jeune, grand et mince, et le poussait contre un mur, retirant un petit couteau de sa poche.
Le garde se précipita pour apporter son aide, et Caitlin saisit l’occasion pour se glisser dans le groupe qui avançait dans le couloir.
Bienvenue dans une école publique new-yorkaise, pensa Caitlin. C’est super.
Elle comptait déjà le nombre de jours qui la sépa- rait de la remise des diplômes.
*
Les corridors étaient les plus grands qu’elle ait jamais vus. Elle n’arrivait pas à imaginer qu’on puisse les remplir, et pourtant, ils étaient bondés de jeunes qui se déplaçaient au coude à coude. Il devait y avoir des milliers de jeunes dans ces halls, un océan de visages s’étendant à l’infini. Le bruit était encore pire, se réper- cutant sur les murs, amplifié. Elle aurait voulu se cou- vrir les oreilles, mais elle n’avait pas assez d’espace pour soulever les bras. Elle commença à se sentir claustrophobe.
La cloche sonna, et le niveau d’énergie se décupla.
Déjà en retard.
Elle examina son plan d’établissement et repéra finalement la salle au loin. Elle essaya de se frayer un chemin dans l’océan de corps, mais n’avança nulle part. Finalement, après plusieurs tentatives, elle com- prit qu’elle devrait se montrer plus agressive. Elle commença à jouer des coudes et à bousculer les autres en retour. Un corps à la fois, elle passa à travers les jeunes, à travers le grand hall, et poussa la lourde porte de sa salle de classe
Elle se prépara mentalement à affronter les regards qui se porteraient sur la nouvelle qui arrive en retard. Elle s’imagina le professeur qui la gronderait parce qu’elle faisait irruption dans une salle silencieuse. Mais elle fut très surprise de voir que ce n’était absolu- ment pas le cas. La salle, conçue pour accueillir 30 élèves, était pleine à craquer avec ses 50 jeunes. Certains étaient assis sur des chaises, d’autres mar- chaient entre les rangées, criant et s’interpellant mutuellement. C’était la pagaille.
La cloche avait sonné un bon cinq minutes plus tôt, mais le professeur, ébouriffé et portant un complet froissé, n’avait même pas commencé le cours. Il était assis les pieds sur le bureau, lisant un quotidien, igno- rant délibérément tout le monde.
Caitlin s’avança vers lui et déposa sa nouvelle carte d’identité sur le bureau. Elle resta debout là, attendant qu’il daigne lever le regard. Mais il ne fit rien.
Elle se racla finalement la gorge.
-- Pardon.
Il baissa son journal à contrecœur.
-- Je suis Caitlin Paine. Je suis nouvelle. Je pense que je dois vous montrer ceci.
-- Je suis seulement un remplaçant, répondit-il en relevant le journal pour faire écran.
Elle resta plantée là, confuse.
-- Alors…, demanda-t-elle, vous ne prenez pas les présences?
-- Le professeur sera là lundi, répondit-il sèche- ment. Il s’arrangera avec ça.
Réalisant que la conversation était terminée, Caitlin reprit sa carte d’identité.
Elle se retourna pour faire face à la classe. Le remue-ménage n’avait pas cessé. S’il y avait quelque chose de positif à tout cela, c’est qu’elle passait au moins inaperçue. Personne ne semblait se soucier d’elle, ni même remarquer sa présence.
D’un autre côté, parcourir la salle du regard était stressant: il ne semblait rester aucune place pour s’asseoir.
Elle s’arma de courage, serrant son journal, et avança timidement dans une des allées, tressaillant à quelques reprises en passant entre des jeunes indisci- plinés qui se criaient l’un à l’autre. Une fois rendue à l’arrière, elle put voir la classe en entier.
Pas une seule place de libre.
Elle resta plantée là, se sentant idiote, et sentit que les autres jeunes commençaient à la remarquer. Elle ne savait plus quoi faire. Elle ne resterait sûrement pas debout à cette place pendant tout le cours, et leprofesseur remplaçant ne semblait pas s’en préoccuper du tout. Elle parcourut à nouveau la salle du regard, d’un air impuissant.
Elle entendit ricaner quelques rangées plus loin, et était certaine d’être visée. Elle n’était pas habillée comme les autres jeunes, elle ne leur ressemblait pas. Ses joues rougirent, et elle commença à se sentir très voyante.
Elle s’apprêtait à rebrousser chemin et à sortir de la classe, et probablement de l’école, lorsqu’elle entendit une voix.
Par ici.
Elle se retourna.
Dans la dernière rangée, près de la fenêtre, un grand garçon se leva de son bureau.
-- Assieds-toi, dit-il. s’il te plaît.
La classe devint un peu plus calme, tandis que les autres attendaient de voir comment elle allait réagir.
Elle s’approcha de lui. Elle essaya de ne pas le regarder dans les yeux — de grands yeux verts scin- tillants —, mais elle en était incapable.
il était magnifique. il avait une peau lisse, couleur olive — elle ne pouvait dire s’il était noir, hispanique, blanc ou métissé —, mais elle n’avait jamais vu une peau aussi douce et lisse, recouvrant un menton ciselé. Ses cheveux étaient courts et bruns, et il était mince. Il y avait quelque chose en lui, quelque chose qui sem- blait si déplacé ici. Il semblait vulnérable. Un artiste peut-être.
Ce n’était pas le genre de Caitlin de craquer pour un garçon. Elle avait vu des amies s’enticher de quelqu’un, mais elle n’avait jamais vraiment compris. Jusqu’à maintenant.
-- Mais, toi, où vas-tu t’asseoir? demanda-t-elle. Elle essayait de maîtriser sa voix, mais elle ne son-
nait pas de manière convaincante. Elle souhaitait qu’il ne s’aperçoive pas à quel point elle était nerveuse.
Ses lèvres s’ouvrirent sur un grand sourire, dévoi- lant des dents parfaites.
-- Juste là, dit-il.
Il alla s’asseoir sur le large rebord de fenêtre qui se trouvait à peine à quelques mètres.
Elle le fixa, et il lui rendit son regard, comme s’ils ne pouvaient se détacher l’un de l’autre. Elle se dit qu’il fallait qu’elle regarde ailleurs, mais elle en était incapable
-- Merci, dit-elle en se trouvant aussitôt idiote.
Merci? C’est tout ce que tu trouves à dire? Merci!?
-- C’est bien, Barack! cria quelqu’un. Donne ta chaise à la belle petite blanche!
Des rires fusèrent, puis le brouhaha reprit soudai- nement de plus belle dans la salle, chacun retournant à ses occupations.
Caitlin remarqua qu’il penchait la tête, embarrassé.
-- Barack? demanda-t-elle. C’est ton nom?
-- Non, répondit-il en rougissant. C’est juste le nom qu’ils me donnent. Comme dans Obama. Ils trou- vent que je lui ressemble.
Elle le regarda plus attentivement et remarqua qu’il lui ressemblait vraiment.
-- C’est parce que je suis à moitié noir, en partie blanc et en partie portoricain.
-- Eh bien, je pense que c’est un compliment, dit-elle.
-- De la façon dont ils le disent, non, répondit-il.
Elle l’observa tandis qu’il s’installait sur le rebord de la fenêtre, toute son assurance s’étant évanouie, et elle était certaine qu’il était sensible. vulnérable. il ne faisait pas partie de ces jeunes. C’est fou, mais elle nourrissait presque des sentiments protecteurs à son égard.
-- Je m’appelle Caitlin, dit-elle en tendant la main et en le regardant dans les yeux.
Il leva le regard, surpris, et retrouva son sourire.
-- Jonah, répondit-il.
Sa poignée de main était franche. Caitlin ressentit un picotement lui parcourir le bras tandis que la peau douce de Jonah enveloppait sa main. Elle eut l’impres- sion de se fondre en lui. Il lui tint la main un moment de trop, et elle ne put s’empêcher de lui rendre son sourire.
*
Le reste de la matinée passa en un clin d’œil, et Caitlin était affamée lorsqu’elle arriva à la cafétéria. Elle ouvrit les doubles portes et fut saisie par la grandeur de lapièce et l’incroyable bruit que produisait ce qui sem- blait être un millier de jeunes, criant tous en chœur. C’était comme d’entrer dans un gymnase. Sauf qu’à tous les six mètres, dans les allées, se trouvait un agent de sécurité qui surveillait tout ce beau monde.
Comme d’habitude, elle ne savait pas où aller. Elle parcourut l’immense pièce du regard, et repéra enfin une pile de cabarets. Elle en prit un et s’installa dans ce qu’elle pensait être la file.
-- Passe pas devant moi, salope!
caitlin se retourna et vit une large fille, avec un surplus de poids, qui mesurait 15 centimètres de plus qu’elle et avait une mine renfrognée.
-- Désolée, je ne savais pas…
-- Le début de la file est là-bas! dit sèchement une autre fille en le pointant du pouce.
Caitlin regarda et vit que la file comptait au moins une centaine de jeunes. vingt minutes d’attente.
Tandis qu’elle se dirigeait vers le début de la file, un jeune en poussa un autre, qui alla atterrir à ses pieds, frappant durement le sol.
Le premier jeune sauta sur l’autre et commença à le frapper du poing au visage.
La cafétéria s’emplit d’un rugissement de satisfac- tion, tandis que des dizaines de jeunes s’agglutinaient autour des deux.
— Un coMbAT! Un coMbAT!
Caitlin recula, regardant avec horreur la scène de violence qui se déroulait devant elle.
Quatre agents de sécurité s’approchèrent finale- ment, brisèrent le cercle et séparèrent les deux jeunes couverts de sang, avant de les traîner de force. ils ne semblaient pas pressés du tout.
Lorsque caitlin eut enfin son repas, elle parcourut la salle du regard, espérant trouver un signe de Jonah. Mais elle ne l’aperçut nulle part.
Elle marcha dans une allée, passant une table après l’autre. Elles étaient toutes remplies de jeunes. Il y avait bien quelques places libres, mais elles ne semblaient pas particulièrement invitantes, à côté de grandes bandes de jeunes.
Finalement, elle put s’asseoir à une table libre au fond. Il y avait juste un jeune à l’autre bout de la table, un garçon chinois, petit et fragile, portant un appareil dentaire et des vêtements de facture modeste. Il gar- dait la tête baissée et se concentrait sur sa nourriture.
Elle se sentit seule. Elle se pencha sur son télé- phone. Il y avait quelques messages Facebook de ses amies de la dernière ville où elle avait habité. Elles voulaient savoir si elle aimait son nouvel endroit. Caitlin n’avait pas vraiment envie de répondre. Elles semblaient si loin maintenant.
Caitlin mangea à peine, ressentant toujours vague- ment la nausée du premier jour. Elle essaya de se changer les idées. Elle ferma les yeux. Elle pensa à son nouvel appartement. Il se trouvait au cinquième étage d’un immeuble crasseux et sans ascenseur sur la 132erue. Sa nausée empira. Elle respira profondément,essayant de se concentrer sur quelque chose, n’importe quoi de positif dans sa vie.
