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"Transformer le négatif en positif" vous propose de suivre le parcours bouleversant de
Ludwine Adèle Tiphanie, une femme qui, face à la maltraitance, au harcèlement scolaire et à la violence conjugale, a su transcender ses épreuves pour puiser dans une résilience exceptionnelle. À travers ce récit, elle vous entraîne au-delà des ténèbres, révélant des découvertes inattendues, des voyages transformateurs, et des rêves qui n’ont jamais cessé de briller. Serez-vous prêt à explorer ce témoignage où chaque page résonne comme une invitation à réinventer votre propre regard sur la vie ?
À PROPOS DE L'AUTRICE
Ludwine Adèle Tiphanie a trouvé dans la littérature un refuge face aux difficultés de son enfance. Inspirée par Guillaume Apollinaire et l’univers de Harry Potter, elle a très tôt commencé à écrire pour échapper à une réalité sombre. Dans Transformer le négatif en positif, elle partage son parcours de résilience.
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Seitenzahl: 146
Veröffentlichungsjahr: 2025
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Ludwine Adèle Tiphanie
Transformer le négatif en positif
© Lys Bleu Éditions – Ludwine Adèle Tiphanie
ISBN : 979-10-422-4912-0
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Depuis petite, je suis livrée à moi-même. Ma mère s’est occupé un minimum de nous, mais pas comme elle aurait dû. Avec le recul, je comprends pourquoi elle n’a pas pu. Mais quand vous êtes enfant, vous ne voyez pas le danger et la négligence. Adulte, on comprend tout et on essaie de se relever. J’ai un petit frère et une petite sœur. Mon frère a trois ans de moins que moi. Avec ma sœur, nous avons neuf ans d’écart. Actuellement, j’ai vingt-neuf ans, je suis célibataire et j’ai repris mes études en licence de lettres modernes. Pas facile avec un baccalauréat professionnel, mais j’ai validé mon premier semestre. Sans trop travailler, j’ai eu environ onze de moyenne. La vie m’a appris que malgré les coups durs, on se doit de continuer. Voici mon histoire que je souhaite vous partager, afin de vous montrer que l’on peut toujours remonter à la surface quoi qu’il advienne.
Je suis née en Charente le 21 février 1994. L’accouchement a été déclenché, car j’avais le cordon ombilical autour du cou. Je devais m’appeler Lidwyne. Une erreur survient à la mairie et mon prénom change. Mon père ne m’a pas reconnue, mais je l’ai déjà vu. Il m’a offert une petite poupée. Quand j’étais petite, je me suis mise à la serrer très fortement en me demandant pourquoi ? Pourquoi je n’avais pas de papa ? Pourquoi s’occupait-il de ses autres enfants et pas de moi ? À partir de là, le sentiment d’abandon et d’injustice s’est installé en moi. Le sentiment d’abandon est une souffrance psychologique. Il réapparaît lors des séparations ou des périodes de solitude, et à mon sens, il peut créer la dépendance affective et l’insécurité une fois adulte. Le sentiment d’injustice est très puissant. Aujourd’hui, je ne supporte plus l’injustice dans aucun domaine. Mais parfois, on n’a pas d’autre choix que de l’accepter.
Ensuite, mon petit frère est né le 20 janvier 1997, l’amour de ma vie. Nous avons traversé ensemble les moments les plus sombres. Il est en quelque sorte mon jumeau, mon sauveur.
En 1999, une tempête a touché la France, plus particulièrement le Sud-Ouest. À cette époque, nous vivions en Charente, dans un petit village près d’Angoulême. Je me souviens juste du bruit dehors, le vent soufflait très fort. On entendait un bruit métallique, comme des casseroles qui dansaient sans cesse.
Le 11 septembre 2001, je me souviens d’être rentrée de l’école. J’ai balancé mon cartable, pris un goûter et je me suis installée sur le canapé. J’avais l’habitude de regarder France 3 pour les dessins animés. Mais à la place, il y avait la diffusion des attentats du 11 septembre 2001. Cela m’a profondément marquée et touchée comme le monde entier, à l’âge de 7 ans. J’étais en CP. Cette même année, Harry Potter à l’école des sorciers est sorti, et cela m’a énormément aidée dans les moments les plus sombres.
En 2002, ma mère est tombée enceinte. Avant d’accoucher, dans la nuit du 16 février 2003, ma mère et moi avons entendu un gros boum. Je me réveille en sursaut, j’ouvre le volet de ma chambre et j’aperçois de grandes flammes qui brûlaient les maisons voisines. Je suis restée sous le choc quelques secondes, puis j’ai couru réveiller mon frère, qui dormait profondément. Il y avait quatre maisons collées côte à côte, numérotées de 1 à 4. Le voisin de la première maison cria : « fermer les bouteilles de gaz, cela va exploser ».
Les maisons une et deux ont été ravagées par les flammes. La numéro trois commençait à brûler quand les pompiers sont arrivés. Tout le monde était sain et sauf, sauf le voisin de la maison numéro deux. Je me suis mise à l’écart et je pleurais à chaudes larmes. Cette nuit-là, les voisins ont sonné pour nous avertir, mais nous dormions profondément. Heureusement, l’explosion nous a réveillés. Nous avons failli mourir. À l’époque, nous avions trois chats : Chanel, Pala et Harry Potter, ainsi qu’un poisson. Je pleurais de ne pas les trouver. Quelques jours après, nous sommes retournés à la maison avec cette peur bleue que le feu reprenne.
Le 12 mars 2003, ma petite sœur est née. Un événement joyeux après le drame. Je l’ai tout de suite aimée, choyée. Mon frère, ma sœur et moi n’avons pas le même père, mais nous sommes très fusionnels, donc je le considère comme mon frère. Ma sœur, c’est plus compliqué.
Le père de mon petit frère ne l’a pas reconnu non plus. Ma mère n’a pas eu de chance, elle n’est tombée que sur des connards. Le père de mon petit frère avait une femme et des enfants à l’époque. Ma mère nous élevait seule et travaillait dans une maison de retraite. Elle gérait tout toute seule, mais nous ne l’écoutions pas spécialement. Nous jouions dehors devant la maison sans surveillance. Parfois, pour éviter de faire mes devoirs, j’oubliais exprès mes cahiers. Je faisais courir ma mère pour éviter la poésie. Je faisais exprès de ne pas noter mes devoirs sur mon cahier de texte… Parfois, nous n’avions pas grand-chose à manger ou bien nous mangions toujours la même chose comme des omelettes ou des pâtes… Le dimanche midi, c’était poulet accompagné de frites, de la glace, et la série Walker, Texas Ranger.
Le père de ma sœur n’est pas resté longtemps. Ma mère a nourri une jalousie entre lui et sa sœur. La relation s’est dégradée dans la violence. Une fois, j’ai assisté à une scène où une bouteille de whisky a traversé la table en plastique. Apparemment, il frappait ma mère alors qu’elle était enceinte. Puis il est parti, laissant ma mère seule avec trois enfants. C’est alors que j’ai commencé à l’aider à m’occuper de ma petite sœur. Je suis devenue adulte avant l’heure. Je n’avais pas pris conscience de la responsabilité que je prenais, ni de la place que j’occupais. Je donnais le bain, je l’habillais, je lui donnais le biberon, je changeais ses couches… J’avais le sentiment de devoir protéger ma petite sœur, à 10 ans, car mon cousin m’a violée.
Aujourd’hui, on appelle cela la parentification. La parentification, c’est le fait que l’enfant devient le parent de son parent. Plus précisément, c’est le fait de placer un enfant dans un rôle d’adulte. On peut aussi dire que mon frère et moi étions des enfants libres, mais pas des enfants rois, car nous avons connu les marques des fessées et des punitions sévères comme le martinet.
Un jour, mon petit frère a coupé les « poils » du martinet. Nous avons alors connu le bois de celui-ci. Une idée géniale, mais qui s’est avérée bien pire. Notre mère a finalement jugé bon d’arrêter le martinet. D’une certaine manière, nous étions négligés, certes, mais libres. Nous partions nous promener seuls à vélo. Nous faisions des tremplins. Nous dévalions des escaliers à vélo. Nous étions totalement inconscients du danger, nous vivions notre vie sans règle. Une fois, j’ai pris mon vélo, je l’ai calé contre un mur, je suis montée sur la selle, debout en train de cueillir des cerises. Après cela, j’ai couru comme une folle et je suis tombée sur le goudron, m’ouvrant la jambe gauche. Une autre fois, un voisin de 5 ans, pareil, seul et sans surveillance, m’a lancé une grosse pierre entre les deux omoplates.
Ce qui m’a brisé le cœur dans mon enfance, c’était mon amie Audrey. Elle n’avait que dix ans quand elle est morte. Morte d’un cancer. Tout comme ma demi-sœur Marina, morte à sept ans d’un cancer du poumon. Trop jeune pour partir. Mais la mort se moque entièrement de l’âge, de la personnalité. La vie à ses côtés, elle est blanche ou noire comme le Yin et le Yang. Parfois, elle est semée de nuances de gris. Voici une petite citation que j’ai créée et qui m’aide à avancer :
La naissance est l’incipit du roman, la mort en est la fin. Mais l’histoire est le récit principal de ta vie. Chaque chapitre ne sera pas simple, car tu auras de bonnes péripéties et des mauvaises.
Ludwine
Audrey avait des cheveux blonds comme du blé ou de l’orge dorée. Elle avait des yeux bleu océan. Son sourire restera gravé dans ma mémoire. Je me souviens que nous avions regardé toutes les deux le film « Sauver Willy ». Nous devions avoir une dizaine d’années. Le cancer l’a emportée quand j’étais en famille d’accueil. Je n’ai pas dit à ma famille d’accueil qu’il y avait l’enterrement. Je n’aime pas les enterrements. Je préfère garder un souvenir de l’être vivant, me dire qu’il est parti dans un monde meilleur et que quand ce sera mon tour, j’irai les rejoindre. Cela apaise ma douleur. Concernant ma demi-sœur, je ne la connaissais pas, je n’en ai pas eu l’occasion. La mort, le temps l’a attrapée. Elle n’avait que sept ans. Cancer du poumon. Pas besoin de fumer pour l’attraper finalement.
La vie est une tartine de merde, il faut que tu en manges chaque jour une bouchée.
La vie peut te donner beaucoup, mais elle peut te prendre beaucoup. Les plus gentils et innocents partent en premier. Les plus méchants demeurent longtemps. Une injustice que la vie donne. Quel est véritablement le sens de la vie dans cette mesure ?
On peut prendre l’exemple de Sartre avec l’existentialisme. L’existentialisme est un courant philosophique qui s’interroge sur l’existence individuelle, selon la définition. Dans l’existentialisme, on retrouve l’encroûtement, la mauvaise foi, la subjectivité, le déterminisme, la liberté…
L’encroûtement, c’est le fait d’être dans une situation, de choisir d’y rester, alors qu’on peut être libre. Et Sartre, comme je l’ai appris en cours, pour lui, on est tous lâches ou méchants. Ensuite, on a les actes, on est encroûté dans une logique nocive, toxique parce que l’on n’ose pas et cela réduit nos chances d’explorer de nouveaux chemins. Avoir une passion permet d’échapper à la question de la mort. J’ai pris la décision d’investir dans un crédit voiture par exemple, afin de pouvoir réaliser mes rêves, d’aller au travail et d’aider les gens. Aider les personnes permet de me sentir utile. C’est pour cela que j’écris mon livre. Si mon livre peut donner de l’espoir, je mettrai cet argent à contribution en créant des associations pour les animaux, les enfants… et bien évidemment, je penserai un petit peu à moi. Le voyage, c’est ma thérapie. Je pourrai aider à mon niveau. Je possède les clés de ma propre prison, de mon propre labyrinthe, pour me donner les moyens d’en sortir.
Ensuite, chaque individu est responsable des choix qu’il fait, ce que Sartre appelle l’existence précède l’essence, c’est-à-dire que l’expérience de l’individu permet de le construire. Chaque décision est un choix. Et chaque choix que l’on fait ou le choix de ne pas faire de choix ont des incidences sur autrui. On est responsable de ces choix, même si on n’en fait pas. Mais il existe tout de même des « accidents ». On ne choisit pas de naître, on ne choisit pas d’être victime de la violence… Sartre met en lumière la conscience, la question du choix et de la responsabilité de ce choix, qui parfois est lourde à porter. Je le vis actuellement. On dépend tous du regard d’autrui. La phrase de Sartre : l’enfer, c’est les autres de Huis clos ne signifie pas par exemple qu’autrui a grillé une priorité à droite, c’est un connard… mais plutôt qu’on a tous besoin du regard d’autrui pour exister. La phrase : tous ces regards qui me mangent de Garcin dans Huis clos, je la comprends.
On a également Camus qui nous dit que dans la vie, nous avons trois choix : l’acceptation, la religion et le suicide. Son courant philosophique est le Nihilisme qui est le sentiment de l’Absurde. On parle de suicide, pas dans le sens où l’on est malheureux, mais dans le sens révolté. Voilà une petite parenthèse philosophique. Retournons à mes souvenirs.
Ma mère, Valérie et Pascal venaient tous les vendredis soir jouer aux cartes. Ils jouaient au tarot. Puis un jour, Pascal voulait faire le toit de sa maison. Il est passé à travers la toiture, il est mort sur le coup. Ce fut un choc, mon frère et moi, nous étions trop petits pour assister à l’enterrement. Les séances du vendredi soir se sont arrêtées. Cela faisait un vide. Parfois, la vie ne tient qu’à un fil.
J’ai également perdu le mari de l’ancienne famille d’accueil de ma petite sœur, une ancienne professeure de SVT au collège et une connaissance morte à vingt-six ans d’un AVC.
Il suffit d’une petite étincelle dans le noir pour voir les braises se transformer en feu.
Le chapitre suivant est mon plus sombre souvenir. Et pour tous ceux qui me critiqueront, je ne suis pas une princesse, mais une guerrière.
Avec le recul, j’ai pris conscience des choses. La conscience, par définition, vient du latin cum qui signifie « avec » et scientia signifie « savoir ». Donc c’est le savoir que l’on a de soi-même, de ses propres pensées, de ses sentiments et actes, ainsi que du monde autour de soi. Elle permet de se mettre à distance du monde et de soi-même. Sans conscience, nous ne sommes pas libres.
La contrainte est ce que l’on fait sans avoir le choix de ne pas le faire. La contrainte d’ordre physique relève de la nécessité : on ne peut lui échapper.
Sombre est la nuit, sombre est le cauchemar. Je vais vous raconter mon sombre secret. La partie qui a brisé mon enfance. Cette partie ne reviendra plus jamais. Mais j’ai réussi à l’accepter, à me pardonner, à pardonner ma mère qui ne m’a pas protégée. J’ai réussi à combattre ma peur des hommes, ainsi que les symptômes du stress post-traumatique. Du moins la plupart, car cela est compliqué d’être soi-même, lorsqu’on vous a volé une partie de vous-même. Le viol est un acte criminel, soi-disant empoisonnant. Il existe des preuves psychologiques, surtout chez les enfants. Le viol, selon la loi, est un acte sexuel avec pénétration commis sans le consentement de la victime. Mon cousin m’a violée, c’est de l’inceste. L’inceste est un rapport sexuel entre deux personnes où un lien de parenté existe et dont le mariage est interdit. Mon cousin a eu recours à la force. Je n’ai eu aucun pardon, aucune excuse. C’est comme si tout cela n’était rien pour lui, comme si les événements n’avaient pas eu lieu. Malheureusement, cela s’est produit, et plusieurs fois. Mais ce n’est pas le seul, deux autres personnes. Et le pire a été ma cousine. Elle a des circonstances atténuantes certes, mais cela ne fait pas tout. Car les souvenirs resteront gravés dans ma mémoire à vie. Certes, avec le temps, les flash-back disparaissent ou s’atténuent. Mais les souvenirs restent.
Une fois à Rochefort, j’avais enfilé une robe violette, mon cousin était dans la salle de bain. Il m’a appelée, je suis venue. Il m’a demandé de lui donner une serviette. J’ai obéi, je lui ai donné cette fichue serviette. Il m’a attrapée et a mis son sexe dans ma bouche. Je pleurais, j’avais envie de vomir, mais il était plus fort que moi. Et puis il a dit : « Je vais le dire à ta mère si tu parles. Je lui dirai que c’est toi qui as voulu cela. » J’avais à peine huit ans, je pense, ce souvenir est flou, mais certaines images sont bien nettes et elles le resteront. Ses paroles m’ont transformée en automate. Ma cousine était partie acheter du chocolat à Champion. Ma tante, je lui en veux, car elle savait que mon cousin avait déjà tenté de violer une jeune fille dans les toilettes. Elle n’a pas su protéger sa nièce, son neveu et sa propre fille.
Une autre fois, je pense que j’étais plus petite, on jouait à cache-cache, mon frère devait avoir 3 ans. Il avait un pyjama rouge et vert. Il était parti se cacher. Mon cousin comptait, et pendant ce temps, à la hauteur de mes 6 ans, je taillais une pipe à ce gros porc. C’était atroce, l’aspect du sexe horrible, le goût, j’avais envie de vomir, je pleurais en même temps, mais je n’avais pas le choix. Personne ne m’a secourue à ce moment-là.
Une fois, j’ai pu me défendre et je remercie grandement mon petit frère. Car quand j’étais avec lui, mon cousin ne me faisait rien.