Uchronies du songe - Gratien Midonet - E-Book

Uchronies du songe E-Book

Gratien Midonet

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Beschreibung

« Quelle ne fut alors ma stupéfaction Cette énième fois, Lorsque, Passant la porte boréale Sous un lourd chagrin de nuages, Je tombai nez à nez en plein vol, Sur une horde d’hommes-volants Toutes ethnies connues confondues, Dont j’ignorais jusque-là qu’ils eussent Élargi leur potentiel à ce règne, Voyageant sur une espèce de tapis albédo, Champ d’antigravitation, pensais-je, Dont les reflets irisés me ravissaient… »

À PROPOS DE L'AUTEUR

Gratien Midonet compte à son palmarès plusieurs distinctions, notamment le prix de la Sacem et le Maracas d’Or. Dans "Uchronies du songe - Suivi de Poltergeist", il transcrit son monde en vers, rimes, musique.

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Seitenzahl: 34

Veröffentlichungsjahr: 2025

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Couverture

Titre

Gratien Midonet

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Uchronies du songe

Suivi de Poltergeist

Recueil

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Copyright

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

© Lys Bleu Éditions – Gratien Midonet

ISBN : 979-10-422-5459-9

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

 

 

 

 

 

 

Uchronies du songe

 

 

 

Être un oiseau me disais-je…

Être un oiseau,

Ne fût-ce qu’une fois…

Le temps

Si court croit-on

D’un battement de paupières,

Et vous voilà happé

Dans les spirales ascendantes

D’un vent frais,

Trop inattendu,

Trop vertigineux pour pouvoir lutter,

Entraînant à leur insu,

Dans un contagieux bruissement d’ailes,

Toutes celles et tous ceux

Qui se haussent au même instant

Au-dessus des contingences trompeuses,

Dans l’espoir d’échapper

À la pesanteur des pierres…

 

 

 

Je m’étonnai (en m’ébrouant)

Que je parvinsse à réfléchir

Et que ma toilette consistât

À me gargariser de sons joyeux.

Mille pensées contraintes

Semblaient par ailleurs

Livrer bataille en moi.

 

À part vocaliser,

Je n’avais à ma connaissance

Rien à faire aujourd’hui

Ni semer ni moissonner,

Ni même picorer ou nicher,

Rien qui m’imposât

Quelque empressement,

Quelque inquiétude…

 

Je frissonnais seulement à l’idée

De pouvoir retrouver,

Comme toujours

Ma route céleste,

Afin d’effectuer mon habituelle

Salutation matinale au soleil.

 

 

 

 

 

 

 

Je portais ce jour-là

Un surprenant habit vert :

Non que j’appartinsse à quelque assemblée,

À je ne sais quelle royale tribu ancienne

Sous l’Arbre à palabres,

Devant laquelle j’eusse à chanter,

À faire l’éloge du vent

Ou simplement à demander ma route,

Mais parce que sans doute,

Je désirais rompre avec un isolement forcé,

Quitte à me maquiller

À me torturer un peu plus les ailes,

Je voulais vraisemblablement

Être vu et remarqué

Par une douce inconnue

Qui me reconnaîtrait,

De préférence insoumise mais douce,

Quelque endémique rossignol

Au timbre juste et joli,

En être ému,

En être définitivement remué,

Quitte à me couvrir de ridicule

Car je ne me souvenais pas avoir choisi

En toute connaissance de cause,

Cette extravagante couleur-là…

 

 

 

 

 

Poussé par cette intime

Impulsion native,

Je décidai de me rendre au Vieux Banian,

Escalade de hautes dreadlocks végétales,

Qu’une « foule sentimentale » criarde

Kiffait à s’offrir,

Se donnant le mot de passe

Sur je ne sais quel arachnéen réseau d’âmes,

Afin de profiter

Des largesses hospitalières

Et guérisseuses de l’Arbre…

 

J’optai pour l’impressionnant Eagle-bus :

J’y trouvai facilement une place à l’aise,

Avec en face de moi un couple de hiboux

Sous l’emprise encore

Des bras nocturnes de Morphée,

N’arrêtant pas pour autant de se bécoter,

Se donnant à qui mieux mieux

Une interminable becquée…

 

Je m’entendis glousser de rire,

Me récitant de mémoire :

« Genoux… hiboux… cailloux… »,

Que « lui au moins était heureux,

Parce que sa femme est chouette »,

Mais l’instant d’après,

Je trouvai toutes ces pensées,

Ces jeux de mots,

Si dérisoires,

Si décalés,

Si accablants,

Eu égard à l’étendue du firmament,

Que déployant sans y penser mes ailes

Qui commençaient à me brûler,

Incommodant nombre de passagers

Étrangement silencieux jusque-là,

Sans trouver ni prendre à regret

Le temps de m’en excuser,

Piétinant çà et là

Quelques pigeons urbains fort désuets,

Me faisant traiter

De tous les « noms d’oiseaux »,

Au milieu d’une cacophonie

De quolibets et de hululements,

Je m’envolai honteux et fier,

Pointant le bec vers les cieux…

 

Au long des autoroutes du vent