Une enfance dans le Haut-Doubs - Alexandra Schroll - E-Book

Une enfance dans le Haut-Doubs E-Book

Alexandra Schroll

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Beschreibung

André Schroll, né en 1945 à Vaux-et-Chantegrue, dans le Haut-Doubs, au sein d’une modeste famille de cheminots, a toujours été habité par une passion ardente pour la lecture et l’écriture. Quelques mois avant son décès en 2010, il dicte à son épouse Claude des fragments précieux de son enfance : des souvenirs intimes, des anecdotes émouvantes, des instants de vie simples mais porteurs d’une profonde vérité. Ce témoignage, empreint d’authenticité et de sensibilité, transcende les époques. Il invite les générations actuelles comme les anciennes à plonger dans un passé vibrant de vie, un miroir délicat d’une époque disparue mais universelle dans son humanité.

À PROPOS DE L'AUTRICE  

Alexandra Schroll a vu son existence basculer à la suite d’un drame familial, un événement qui l’a menée à la découverte d’un document lié à l’enfance de son père. Émue, elle a pris la décision de le partager avec le monde. À travers cette publication, elle aspire non seulement à raviver les souvenirs d’une génération marquée par une époque révolue mais aussi à transmettre un témoignage vibrant de ce passé chargé d’enseignements et d’émotions.

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Seitenzahl: 69

Veröffentlichungsjahr: 2025

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Alexandra Schroll

Une enfance

dans le Haut-Doubs

(1940-1950)

Témoignage

© Lys Bleu Éditions – Alexandra Schroll

ISBN : 979-10-422-5705-7

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L. 122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L. 122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivante du Code de la propriété intellectuelle.

Préface

J’ai eu la douleur de perdre mon père en 2010, d’une maladie neurologique, puis ma mère en 2022, d’une leucémie. Mon père, homme taciturne, réservé mais aimant, nous a toujours inculqués, à mon frère et moi, son amour de la culture et des arts en général, notamment le cinéma, la musique et la littérature, mes trois passions. Mes parents n’avaient pas fait de longues études mais possédaient un nombre impressionnant de livres de tous genres : classiques de la littérature, romans plus récents, biographies, beaux livres sur la Franche-Comté, bandes dessinées… que de temps passé à parcourir ces merveilles lorsque j’étais enfant ! Les livres me permettaient de m’évader, de vivre des aventures incroyables et de laisser gambader mon imagination débordante, moi-même maladivement timide et réservée à l’école primaire !

En 2023, je fis face à une nouvelle épreuve et je dus déménager. En triant mes affaires, quelle ne fut pas ma surprise de retrouver le recueil écrit par mon père peu avant son décès : atteint d’une ataxie cérébelleuse (dégénérescence du cervelet), affliction provoquant une perte de l’équilibre et des tremblements, il pouvait difficilement tenir un stylo, par conséquent ses souvenirs et ses anecdotes furent dictés à son épouse, ma mère, Claude, qui, elle aussi dotée d’une plume remarquable, fit danser les mots de mon père autour de phrases et de jolies tournures. L’ensemble est écrit sans prétention et ne peut sans doute rivaliser avec le style de grands auteurs, les anecdotes ne relèvent pas de grands blockbusters américains, mais quel bonheur d’être face à ce petit texte inestimable, quintessence d’une époque.

Je relus donc ces lignes avec émotion, et me dis que ce « testament » pourrait sans doute faire écho à certains souvenirs de personnes ayant vécu, à peu de choses près, la même enfance, dans notre belle région… C’est pourquoi il me semble légitime de dévoiler ce témoignage. Mais je voudrais aussi saluer la mémoire de mes parents, qui, malgré peu de moyens et une éducation « à l’ancienne », nous ont construits avec des bases et des valeurs inestimables. Je ne les remercierai jamais assez de nous avoir donné le goût de la lecture, de la musique, de la culture, de l’art et de bien d’autres choses.

Mon père est parti avec quelques regrets : il n’a jamais pu être instituteur, mais je sais que son rêve ultime était d’être écrivain, lui, ancien collégien modeste mais tellement doué pour les rédactions et les travaux d’imagination.

Mes parents n’assisteront pas à la sortie de ce livre, mais je suis extrêmement fière d’avoir pu leur rendre cet hommage.

Je vous remercie pour votre intérêt.

Alexandra Schroll

Souvenirs souvenirs

Ce petit recueil de souvenirs, tirés de mon enfance, a été écrit en guise de témoignage, sur les instances de Claude, mon épouse, pour mes enfants Fabien et Alexandra, pour mes petits-enfants Matteo, Lou, Simon et aussi ceux à venir…

J’ai souvent narré, de vive voix à Claude et à mes enfants, toutes les anecdotes qui ont émaillé mon enfance, en vrac, au fur et à mesure de mes souvenirs.

Bien que je n’aie pas envie d’écrire, ma moitié d’orange a fini par me persuader, après m’avoir longuement taraudé, de mettre ce vécu noir sur blanc « pour que ça reste » à mes enfants, bien sûr, et à mes petits-enfants qui, plus tard, je l’espère, seront intéressés par l’enfance de leur Papy.

Je le fais également en hommage à mes parents à qui je n’ai jamais demandé comment ils avaient vécu, ce qu’ils avaient vécu, ce qu’ils conservaient comme images, comme ressenti de leur enfance et de leur jeunesse.

Maintenant qu’ils sont partis tous les deux, je me pose toutes les questions auxquelles je n’aurai jamais de réponse. Je regrette bien souvent de ne pas m’être intéressé davantage à leur passé mais lorsqu’on est jeune, on croit qu’on a tout le temps devant soi. On ne voit pas les années s’écouler et soudain, il est trop tard. Ils ne sont, hélas, plus là pour témoigner !

J’aimerais tellement, à présent, savoir ce qu’a pu vivre mon Papa avec ses parents et ses nombreux frères et sœurs, ceux qu’on appelle les gens du voyage, voire « Romanos » ou « camps volants », mais il ne s’est jamais livré à nous. Son enfance a dû être dure, rude, sauvage aussi. Fort heureusement, une cousine a conservé des photos de nos grands-parents et de certains oncles et tantes de la branche SCHROLL et mon imagination très fertile peut ainsi, vagabonder.

Alors, pour que mes enfants ne se retrouvent pas dans la même situation, je me suis mis à écrire ces quelques pages pour eux, bien que mon enfance n’ait rien de très pittoresque mais tout est réel, rien n’est le fruit de mon imagination.

Je ne peux donner une date exacte aux anecdotes racontées mais je vais tenter d’établir les faits en espérant ne pas en oublier.

Ayant toujours apprécié à l’école primaire ou au Collège les rédactions ou les dissertations, j’ai l’impression de revenir 55 ans en arrière, quand, à la rentrée de septembre, l’instituteur, Monsieur Raguin, nous demandait de mettre noir sur blanc nos grandes vacances passées (qui s’étalaient à l’époque du 14 juillet au 15 septembre) en guise de devoir de narration pour débuter l’année scolaire.

Je retrace tout d’abord la composition de ma famille.

Papa

 : Alfred, né en 1912 et décédé en 1985 ;

Maman

 : Geneviève, née en 1918 et décédée en 2000 ;

Mes frères et sœurs :

Michel né en 1937 ;

Janine née en 1939 ;

Moi-même André né en 1945 ;

Jacques né en 1946 ;

Yvette née en 1947 ;

Daniel, né en 1949 et décédé en 2005.

Pour la petite histoire, fait véridique et relaté par ma propre mère qui savait de quoi elle parlait : je fus conçu le jour du D. Day, c’est-à-dire le 6 juin 1944, jour du Débarquement des Alliés sur la Normandie ! C’est dire la très grande importance de ce jour !

Vont suivre quelques petites anecdotes qui m’ont été relatées par mes parents, étant trop petit pour m’en souvenir :

Chagrin d’enfant

En 1947, j’avais alors deux ans. Nous habitions en gare de Labergement Sainte Marie. Papa, employé SNCF, se rendait fréquemment en Côte d’Or à Blaisy Bas (pour être précis) afin de poursuivre une formation, ceci à intervalles réguliers.

Or, la première fois que j’ai assisté à son départ en train, maman m’a raconté que je courais derrière les wagons en hurlant éperdument et que j’étais inconsolable pendant de longues minutes. Tant et si bien, que par la suite, elle fut obligée de me cacher ces fameux « départs en formation » de Papa afin d’éviter les pleurs et ce gros chagrin d’enfant.

Gourmandise

Nous avions une voisine, dans cette même gare qui était très gentille et serviable, à qui nous rendions visite fréquemment. Elle avait toujours des petites douceurs à nous donner et souvent du pain d’épice.

Ma sœur Janine se souvient, j’avais trois ans environ. Après que cette dame m’eut proposé son rituel pain d’épices, je lui demandai : « t’as pas plutôt du choc » ? Je n’ai jamais su si elle me l’avait donné mon carré de chocolat…

Soixante ans plus tard, l’amour du chocolat ne m’a pas quitté et j’en mangerai encore et encore. Gourmandise quand tu nous tiens !

Petit-frère

Jacky, mon cadet d’un an jour pour jour, m’a sorti un jour d’un sale pétrin.

En effet, je devais avoir quatre ans, lui trois et nous habitions à l’époque aux Granges Sainte-Marie où maman « tenait » une garde-barrière à l’orée du bois, à proximité de la scierie Girard où d’énormes billes de bois (des plots) étaient entreposées à côté de leur maison.