Une perle de sable dans une larme d'océan - Maïté Puyalto-Lauray - E-Book

Une perle de sable dans une larme d'océan E-Book

Maïté Puyalto-Lauray

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Beschreibung

Le Coronavirus n'est pas un assassin et ne veut de mal à personne... Non, ce sont les médecins et les scientifiques qui veulent sa peau !

Maïté a publié en 2016, deux livres qui ont rencontré un vif intérêt et succès « Souvenirs de Maïté » et « Entre pignades et océan ».
Ce troisième livre vous fera ressentir son attachement à ses racines.

« L’océan… la Dune… les embruns » dans un contexte inhabituel lié à cette redoutable pandémie.

Un voyage fou à travers la Chine, l'Italie, en passant par les Etats-Unis et l'Espagne, une bourrasque de légèreté pour les périodes difficiles.

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Maïté Lauray Puyalto

Une Perle DeSableDans Une Larme d’Océan

Dans ton sable doux, ma dune tant aimée, mes pieds se sont ancrés.

Contemplative, je fixe l’océan jusqu’à l’infini, si infini il ya…

Non, je n’ai pas adopté la position du lotus, car vois-tu, les années ont passé, mes jambes ne veulent plus de prouesses, il me faut les ménager.

Aujourd’hui, mon bonheur est à son comble ; l’océan bat au rythme du déroulement de ses vagues.

Mes oreilles saisissent chacun de ses frémissements et grondements. Ma peau se couvre d’embruns.

Je ruisselle d’un vague à l’âme, un grand plongeon dans le passé.

Qu’il est bon de divaguer, de voir ressurgir son enfance tout le bonheur apporté loin des villes des hauts fourneaux, de la circulation, de la pollution, de l’effondrement de notre écosystème, de notre monde déréglé face à une horloge dont les aiguilles menacent de s’arrêter.

Tout en pensant, je fixe intensément les milliers de cristaux qui sautent dans les vagues, éblouissant spectacle de cet océan brassé par vents et marées, qui reste l’ami fidèle de la sublime côte d’Argent.

Le romantisme n’est pas d’actualité.

Lentement, je déploie mes vieilles jambes arthrosiques pour les diriger vers une substance nourrissante à souhait, évolutive au jour le jour, la TÉLÉVISION.

–Bonjour Fernand...

–Bonjour Petite, tu as su pour la « courte, » la Clémentine ?

Elle est morte à la maison de retraite, on parle d’une maladie bizarre qui va détruire le monde, qui viendrait de Chine ?! On disait que les Chinois allaient nous bouffer tout crus, eh bé ! Tu vois ici, ils ont bouffé la pauvre Clémentine, elle qui n’avait jamais fait de mal à personne.

En plus elle aimait les vases de Chine, elle en avait trois. Probablement ramenés de là-bas par des soldats, des soupirants, peut-être des amants. La Chine, elle en parlait comme si elle y avait vécu. C’était magnifique la muraille de Chine !

Les temples, les pagodes, les prières, et tous ces yeux bridés ces hommes à la peau jaune, si gentils, si gracieux.

–Eh bé ! Tu vois, ils ont eu sa peau !

–Oh ! N’exagère pas Fernand, il doit y avoir des réponses plus significatives !

Adichatz, m’enbat !

Je cours, je vole, je demande à la TV des informations. Une épidémie se propage dans le monde entier.

Les savants l’appellent Coronavirus - masculin - et d’autres encore plus savants, lui donnent le nom de Covid 19 - féminin- mais quésaco ?

–Allez, parle-moi, inconnu, tu n’es pas encore venu me rendre visite. Peux-tu me raconter ton périple, ton sens de l’aventure et du danger ?

–Que oui ! Je ne suis pas un assassin – je ne veux de mal à personne. Ce sont eux qui veulent metuer.

Au début, je voyageais incognito, un périple en Chine me fait faire connaissance avec une vieille rombière venue de France pour découvrir le monde des yeux bridés. Que veux-tu ? Au bout de cinq jours, après avoir franchi la muraille de Chine, la voilà essoufflée, prise de fièvre, et raide comme un manche à balai.

–Alerte ! Le diagnostic n’est pas engagé, mais retour à Paris illico presto !

Évidemment, je ne peux la laisser seule et décide de l’accompagner je suis au chaud, je voyage sans appréhension, dans la béatitude la plus complète.

–Madame, dit une hôtesse de l’air, nous allons vous surclasser pour votre confort, vous serez plus à l’aise en Première classe.

Pour moi, ça ne change rien, je passe toutes les frontières du corps humain sans me poser de questions. Ici il fait beau, ici il fait noir, ici j’ai chaud, ici je rencontre des copains, on fait la nouba, on se remplit la panse des restes de repas - on danse, les rencontres sont bienfaitrices, plus on est de fous plus on rit – dixit ma cousine chinoise- (Mao-Tsu)

Quelle farandole les soirs de gaîté, on se donne la main, on fraternise, on se multiplie dans les couloirs alvéolaires ; après une bonne cuite, on se met au chaud, on y reste.

–Indestructibles face aux blouses blanches qui s’acharnent sur notre sort. Pourquoi vouloir nous exterminer ?

Hitler n’est plus de ce monde, ce sont les grands pontes qui veulent à tout prix notre peau afin de pérorer dans le monde entier !

C’est moi qui l’ai eu « le petit chinois » qui avait pris place dans un avion où il n’avait pas sa place…

Mais attendez, je n’ai pas dit mon dernier mot. Je conteste les dires scientifiques, susurre Covid à l’oreille de Coronavirus, ettoi ?

–Moi j’ai bâti ce que Vauban appelait les fortifications, une similitude de la ligne Maginot ; personne ne peut attaquer ! Les casemates sont indestructibles, leurs pavés solides comme des rocs. En fait nous sommes des esclaves entravés dans des ferrailles, Impossible de nous désunir, il faut se défendre face à l’Ennemi

–Écoute ! Tu entends ce doux chant venant de la plaine ?

–Ah que oui, je l’entends, c’est le bruit des tracteurs supprimant les herbes indésirables, fauchant les blés trop mûrs, ceux qui sont foutus, qui ne servent plus à rien, qui vont pourrir la terre après que les âmes aient pris un envol lent, épuisant, faute de force vers le paradis bleu. Ils sont forts nos rivaux.

–Tu crois qu’on peut nous virer du champ que nous avons squatté ? Pas impossible, d’après les infos, il faut du cran pour rejeter tous les migrants, mais c’est la nécessité absolue !

–Imagine le plongeon s’il faut se barrer ! Où aller ? Je te le dis Coro, nous sommes en danger – ils nous nomment « PANDEMIE », comme si nous étions des pantins ?

–Moi, je préférerai « clowns » rouge, vert, bleu pour plus de gaîté pour être appréciés, un peu comme les Troubadours dans leurs farces, leurs rigolades, leurs récits épiques avec les applaudissements de la cour et les félicitations duroi.

–Ouais ! Mais où est donc notreroi ?

Oh, moi je le pense enchaîné dans une galère, les fers aux pieds. Pourtant il se débat. Franchement, je n’ai pour lui que de bonnes pensées d’espoir et de réussite.

–Ouais ! mais peut-être a-t-il de bons collègues pour le sortir de ce pétrin ?

–Ah çà ! Le temps nous le dira ! Si la farine est de qualité, avec de la chance, les bataillons, munis de fusils incubateurs, de machines cardio, trop bruyantes perturbatrices pour les méninges, verront la fin de leur règne ! Pétole de pétole ! Si cela devait être, qu’allons-nous devenir ? Si Napoléon voyait l’ardeur avec laquelle nous menons notre combat, nous aurions des places au Panthéon, serties de marbre de Carrare et de Porphyre égyptien.

–Nos élucubrations ne sont pas dignes de guerriers

–Allons, passons à l‘attaque ! Aux armes citoyens !

Mme X, grâce à son énergie, refait le plein d’ondes positives.

Les angoisses lui laissent un goût amer dans la bouche, mais ne sont pas, pour l’heure insurmontables. Seul, ce film d’épopée sanitaire la dérange, lui fait peur la diabolise, se trouve ancré dans sa mémoire à jamais ! Malgré tout, l’ennemi a été évincé et Madame X réitère son voyage en Chine sans appréhension.

- Plus tard-

Généreusement, elle a fait don aux archéologues d’une minuscule pierre taillée, probablement issue de fer blanc, trouvée dans la caverne de ses poumons. Là encore plane un mystère ; Qui a osé fouiller les endroits secrets de ses entrailles ?

Les archéologues définiront l’Âge de Pierre, le Néolithique, le Paléolithique ?

Madame X serait-elle la riche héritière de cet objet issu d’une Race guerrière, enfoui dans les Oubliettes depuis des millénaires. Ou bien est-ce le reste d’un bistouri qui a cédé au triturage des entrailles de Madame X sans lui demander sonavis.

–Au cours de cette période trouble et troublante, j’apprends que Madame X a récupéré sa forme olympique ! Ouf ! Ce ouf de soulagement après sa liberté retrouvée dans ses mouvements physiques et ses élucubrations !

–Mais, diable, qu’est devenu mon copain chinois ? demande-t-elle à l’ordre médical.

–Oh Madame, vous posez une question confidentielle à laquelle nous ne pouvons pas apporter de réponse ! Ah ! ça y est la mémoire me revient ; Oui, il fait un voyage en Italie pour retrouver ses cousins germains.