Une renaissance grâce à Dieu - Sémi Schlick - E-Book

Une renaissance grâce à Dieu E-Book

Sémi Schlick

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Beschreibung

La vie sur Terre est dure, car nous ne savons pas y vivre… Si elle était faite de plus d’Amour, nous réussirions à Vivre beaucoup plus dignement.
Sans vouloir remettre en question les travaux développés par des maîtres et des mouvements spirituels, l’auteur use, loin de toute prétention, de références pour donner au lecteur des outils afin qu’il trouve le chemin. Pour lui, d’une manière ou d’une autre, seule La Vérité Triomphera.


À PROPOS DE L'AUTEUR


Sémi Schlick a redécouvert La Vie à la suite d’épreuves liées à une maladie rare ou orpheline. Sa recherche de la guérison lui a permis de rencontrer Dieu à sa manière. Par Dieu, il entend l’Intelligence Suprême de La Vie qui l’a guidé chaque fois qu’il a su tendre l'oreille. Sémi est de ceux qui pensent qu’Il nous parle tout le temps, si tant est que nous sachions et fassions tous les efforts pour L’écouter.

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Seitenzahl: 439

Veröffentlichungsjahr: 2022

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Une renaissance grâce à Dieu

Ou comment j’ai guéri mystérieusement !

Sémi Schlick

Une renaissance grâce à Dieu

Ou comment j’ai guéri mystérieusement !

Essai

© Lys Bleu Éditions – Sémi Schlick

ISBN : 979-10-377-6668-7

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122- 5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122- 4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335- 2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Ce livre est à la fois un traité de spiritualité qui délivre un message, donne des indications, des références d’autres livres, auteurs ou mouvements spirituels et religieux, une autobiographie de mon parcours face à une maladie dite rare ou orpheline qui m’a appris énormément. Je raconte les traitements que j’ai pris et les outils que Dieu m’a donnés pour me forger « un nouveau corps ».

Il présente l’idée que l’on peut être différent de la norme, mais vivre comme on est, ou pour ce que l’on est, sans honte ni gêne et qu’il y aura toujours un chemin. Je donne également mon avis personnel et des observations sur certains sujets.

Je pense que Ce Livre regorge de trésors cachés pour Tout Chercheur de Vérité.

Il peut se lire dès le début par la partie II. La partie I regroupe les explications du début de mon parcours en détaillant les symptômes que je pouvais avoir. J’avais mis un terme à l’écriture à ce moment-là et je m’étais dit que je la reprendrai au moment où tout se serait arrangé.

J’ai procrastiné un certain temps, je suis passé par plusieurs phases où je me suis dit que cela n’intéresserait personne ou que je ne saurai trop comment aborder le sujet. Finalement au fur et à mesure des rencontres que j’ai faites il y a toujours eu des âmes qui raffolaient des petites histoires que je pouvais raconter face à mon parcours et ce que j’ai pu y apprendre. Ainsi, j’ai décidé de recommencer à écrire et de reprendre là où je m’étais arrêté.

Dans la première partie, j’ai écrit en détail mes ressentis et j’étais parti dans l’idée de continuer à tout raconter dans les détails. Le temps étant passé et cette période de ma Vie étant révolue par la Grâce de Dieu je ne m’attarderai plus sur les détails de mon parcours médical, mais plutôt sur là où cela m’a mené, qui Est Beaucoup plus Beau, Beaucoup plus Grand et Beaucoup plus Magnifique à raconter.

JE VOUS CONSEILLE DE TOUT LIRE

(Notamment pour Comprendre Tout le Dessein d’ensemble)

Laissez-vous transporter dans d’autres Univers à l’image de ma « maladie » de naissance qui de par son nom me porte dans plusieurs globes.

Est-ce un Hasard ?

Le Hasard existe-t-il ?

Je vous laisse le découvrir et vous faire votre propre avis.

Partie I

Introduction

Nous voilà en décembre 2015, je suis allongé dans un lit d’hôpital et je ne comprends pas ce qu’il m’arrive...

Non, reprenons depuis le début, c’est mieux ! J’ai 26 ans à l’heure où j’écris ces lignes et j’étais jusqu’à ce fameux mois de décembre 2015 quelqu’un d’à peu près ordinaire, si ce n’est que j’avais un taux de globules rouges toujours plus élevé que la moyenne, qu’aucun laboratoire n’arrivait à me prendre du sang, et que je me sentais différent de la normale, mais comme tout adolescent me dira-t-on, sauf que j’avais toujours ce sentiment d’avoir un corps différent de celui des autres.

Je menais une vie plus ou moins paisible, avec tout ce que cela implique (une famille qu’on ne comprend pas toujours, des moments de fêtes, des moments de joie, des moments de tristesse, beaucoup d’amour, parfois plus, parfois moins, enfin La Vie sous tous ces aspects !) et après avoir occupé plusieurs emplois dans ma vie (gardien d’immeuble, opérateur de production, etc.) je décidais de faire un BTS en alternance dont l’intitulé était : « Brevet de Technicien Supérieur Assistant Technique d’Ingénieur » puisque j’étais détenteur d’un baccalauréat scientifique. Pour ce faire, il me fallait une entreprise et je n’eus pas de mal à trouver puisque c’est l’entreprise elle-même qui me contacta pour me proposer un poste de technicien détection gaz. L’entreprise se trouvait à cinq minutes de chez moi en voiture et le poste qu’elle me proposait se situait à la même distance, sur une plate-forme pétrochimique spécialisée dans la production de polymères super absorbants, d’acrylates et du verre acrylique sous la direction des deux grandes entreprises connues du monde de la chimie.

Après avoir passé mon entretien, je fus rappelé et ils acceptèrent ma candidature. Ainsi, j’acceptais également leur proposition et cela devait être le début d’une longue et fructueuse relation entre l’entreprise et moi-même puisqu’un poste était à pourvoir à la fin de mon BTS.

Les premiers mois se passèrent comme de l’eau qui coule, autrement dit avec fluidité (pardonnez les expressions qu’il m’arrivera d’utiliser, mais je suis de ceux qui aiment laisser libre cours à l’expression pour plus de simplicité et d’authenticité et parfois même pour ajouter une petite touche d’humour ^^). J’étais premier de la classe et le travail qui ne me plaisait pas forcément, devenait une routine, mais je ne voyais que l’objectif final : l’obtention de mon BTS.

Le travail parlons-en ! Les opérations de ces deux entreprises génèrent des gaz qu’il faut mesurer, quantifier et contrôler pour assurer le moins de toxicité possible dans l’air environnant. Mon travail consistait à assurer la vérification et la maintenance des détecteurs de gaz présents sur toute la plate-forme (un peu plus de mille) et pour ce faire nous tournions en plusieurs équipes qui avaient chacune une zone définie dans laquelle il fallait vérifier tous les capteurs. Le principe était le suivant :

– À l’aide d’une bouteille de gaz étalon, contrôlée et certifiée en laboratoire (par exemple une bouteille de méthane CH4 qui contient 2,5 % de gaz), il me fallait envoyer le gaz de la bouteille étalon sur la cellule de mesure pour voir si celle-ci relevait bien la valeur indiquée dans la bouteille. Le principe est un peu plus complexe, mais je ne rentrerai pas dans les détails puisque ce n’est pas l’objectif de ce livre. Tout cela pour vous dire que je devais envoyer du gaz sur les détecteurs et en cas de mauvaise lecture de la cellule de détection, assurer les opérations de maintenance nécessaires. J’étais confronté à tout type de gaz (méthane CH4, hydrogène sulfuré H2S, monoxyde de carbone CO, etc.).

Voilà pour ce qui est de la petite histoire. Quant au travail...

Un jour, mon maître d’apprentissage m’interpella en me demandant si tout allait bien et en m’indiquant que j’avais perdu du poids, chose que je n’avais absolument pas remarquée (à ce moment-là, je m’étais même demandé pourquoi il me posait cette question). Plus le temps passait, plus je me sentais fatigué, moins j’avais d’appétit, plus j’avais de mal à dormir, mais franchement je ne me posais pas plus de questions que cela.

J’avais pour habitude de faire des footings dans une forêt proche de chez moi deux à trois fois par semaine. Avec le temps, des coups de jus dans les jambes m’arrêtaient nets dans ma course, je ne comprenais pas pourquoi, mais ayant l’Esprit guerrier, je reprenais ma course aussitôt.

Les jours passaient et à l’école j’avais de plus en plus de mal à me concentrer, je me sentais très étrange, très faible, mais en ma qualité de mâle, je ne voulais rien montrer et imprimé d’une volonté sans faille, je passais outre les signes de fatigue (qui restaient pour le moins vraiment très étranges et que je n’expliquais pas) pour rester concentré sur mon seul objectif : l’obtention de mon BTS.

Le problème, c’est que j’avais beau faire ce que je voulais, cette fatigue persistait et pas mal de nouveaux symptômes faisaient leur apparition dont un qui m’a particulièrement marqué : des engourdissements dans la langue lorsque je commençais à trop parler, comme si ce muscle que l’on utilise depuis la nuit des temps pouvait s’épuiser, se fatiguer et ne plus fonctionner indépendamment du reste du corps. Ayant la langue bien pendue depuis tout jeune, vous comprendrez que cela me causa pas mal de soucis pour m’exprimer, moi qui aimais tant à le faire. Mais là pareil, mon ego me disait : « Hé, t’es un guerrier, tu comprends pas ce qu’il t’arrive, mais c’est pas grave, tu as le contrôle sur ton corps et la pensée et la volonté dépassent tout ! »

Puis arrivèrent ces moments où les pics de symptômes étaient tellement forts (et étranges) qu’ils me poussaient à faire demi-tour sur le chemin de l’école, malgré la Force de l’Esprit et prendre le train de retour pour rentrer chez moi dans l’espérance de trouver quelques repos, quelques réponses et quelques solutions. C’est là que mon ego commença à me dire : « T’es un guerrier certes, mais tu devrais peut-être quand même penser à consulter. »

C’est ainsi que j’entamais ma première consultation chez le médecin traitant pour parler de ce qu’il m’arrivait. Résultat des courses : « C’est le stress, prenez du magnésium et un anxiolytique. » Je fus fort surpris, je lui expliquais que je ne me sentais pas stressé comme elle pouvait l’imaginer, mais le silence qui régna durant l’échange de nos regards me fit vite comprendre que je ne changerai rien à son verdict. Elle m’avait prescrit une prise de sang sur laquelle mes taux d’hémoglobine et d’hématocrite étaient supérieurs à la normale. Je le savais depuis longtemps, l’ayant déjà observé par le passé et dans ma volonté de chercher une explication rationnelle à ce qui m’arrivait je l’interrogeais à ce propos et elle me répondit : « ça peut arriver, c’est pas grave. » Bien que je ne compris pas pourquoi il était nécessaire de mettre des normes si lorsqu’on les dépasse, on ne s’interroge pas plus que cela, je m’immergeais dans le principe de confiance de la relation médecin/patient en me disant qu’elle savait ce qu’elle faisait et je continuais mon chemin en espérant que les choses s’arrangeraient d’elles-mêmes.

Je décidai de ne pas prendre ses anxiolytiques, car j’estimais n’en avoir nul besoin, mais j’acceptais la prise de magnésium en intraveineuse qu’elle m’avait prescrit.

Force était de constater que les choses ne s’amélioraient pas, j’étais de plus en plus absent à l’école comme dans La Vie en général. Je luttais pour aller au travail, lorsque j’étais dans la camionnette de service, je luttais également pour cacher les bruits de mon corps qui me gênaient et tentais de répondre au mieux lorsqu’une discussion se faisait. J’utilisais toute la force qui était en moi pour répondre à l’instant présent. Je luttais, luttais et luttais...

Je continuais également à consulter le médecin traitant pour lui lancer des messages d’alerte, mais elle restait totalement inerte face à ceux-ci.

Lorsque je rentrais chez moi, ma sœur me voyait de plus en plus pâle, de plus en plus mal, j’esquissais un sourire dans ce corps qui, intérieurement, ne me ressemblait plus et je lui répondais : « ça se voit à ce point ? Tu crois que ça craint ? (Comme si j’avais plus peur que cela se voit que de ce que je vivais) Bah quand je dis que ça va pas, ça va pas, mais bon... apparemment, c’est le stress Hahaha, C’est La Vie ! »

Jusqu’au jour où ! Ce fameux jour où !... Je revenais d’être allé courir en forêt, car oui, malgré tout je m’efforçais encore à faire de l’exercice (mon corps me faisait sentir intimement qu’il y avait quelque chose à éliminer, que j’avais besoin de transpirer, de me vider de quelque chose comme de me vider de ce mal sans nom). Ma sœur me fit à nouveau remarquer ma pâleur. Cette fois-ci, je lui répondis que c’était vrai, que je ne me sentais vraiment pas bien et comme pour combler quelques carences j’essayais de manger dans l’espoir de récupérer mes forces après cet effort et je pris une aspirine. Après m’être allongé pour reposer ce tertre qu’était mon corps, la descente aux enfers commença !

La crise

D’un coup d’un seul, je fus pris d’un grand frisson me traversant tout le corps, une froideur s’empara de moi et tous mes membres se mirent à trembler. Je voyais du coin de l’œil la poitrine qui sortait de mon corps comme si mon cœur allait s’en échapper. On eut cru à un cas de possession. Je voyais ce qu’il se passait, mais je n’y pouvais rien. Je tentais alors de fixer un point dans le vide comme pour y trouver un ancrage pour mon Esprit qui cherchait juste à s’évader le temps que tout ce vacarme s’éteigne. Peut-être que ce vieux réflexe de regarder dans le vide est un moyen de retourner un peu plus à son âme y trouver refuge ou y chercher des réponses ! Quoi qu’il en soit, j’évitais le regard de ma sœur et de mon père qui m’entouraient comme si j’étais gêné de ce qu’il se passait. Quand la crise commença à s’atténuer, je pouvais bouger les membres des extrémités, mais je ne pouvais toujours pas parler, je fis alors signe à ma sœur de me donner de quoi écrire, elle me donnait un papier et un stylo et j’écrivais : « appelle les pompiers ».

Des ambulanciers arrivèrent après un échange téléphonique où ma sœur devait peiner à expliquer ce qu’il se passait, ils m’examinèrent et il fut décidé de m’emmener aux urgences de ma ville.

Les urgences

Lorsqu’on rentre dans cet univers qu’on appelle les urgences, je dirai que la première urgence serait de vouloir quitter cet endroit où règnent froideur, tristesse, maladie, souffrance et délaissement. On nous appelle par notre nom de famille, mais un simple numéro aurait suffi. Entre le manque de places, le manque de personnel, les allées et venues des infirmières qui doivent pallier tout cela, on en oublierait presque qu’on est venu pour se faire soigner, et l’espace de quelques secondes, lorsqu’on est entre deux couloirs sur un lit d’hôpital, on se demande bien ce que l’on est venu faire ici. Beaucoup de médecins qui sont appelés à nous recevoir ont perdu l’empathie nécessaire à la réalisation de leur travail et dans leur regard on pourrait presque parfois croire qu’on les dérange lorsqu’on devient leur patient l’espace de quelques minutes durant l’interrogatoire symptomatique.

Parfois lorsqu’on leur explique ce qu’il nous arrive, un léger sourire vient se dessiner sur leur visage, et je vous le dis ça n’est pas pour vous donner « la banane », mais plutôt pour vous faire comprendre que vous êtes un hurluberlu, autrement dit une personne extravagante qui parle et agit d’une manière inconsidérée. Dans cet univers si glauque, on serait presque content d’apercevoir un sourire, mais lorsque celui-ci est narquois, la sincérité avec laquelle on vient chercher des réponses se retrouve prise de court et on a le sentiment d’être Tout, sauf respecté. Je me souviendrai toujours de ce médecin urgentiste qui en hochant la tête et s’exténuant d’un grand soupire me dit : « Écoutez, il est trois heures du matin, j’ai pas dormi de la nuit et vous voyez ce que vous me dîtes là, ça ne rentre pas dans des cases. » À ce moment-là, on est partagé entre une volonté de crier tout fort le sentiment éperdu qui nous habite et l’épuisement et le choque de ce qui vient de nous arriver qui nous empêchent de faire ou dire quoi que ce soit. Il faut dire qu’il se passe tellement de choses dans notre Esprit lorsqu’on est confronté à ce genre de scène ! On est pris dans un tourment d’incompréhension généralisée. Vous imaginez qu’un garagiste ne veuille pas réparer une voiture, car au premier abord elle ne reflète en rien l’expérience qu’il a de la mécanique ? Le but de toute science n’est-il pas d’évoluer avec son temps et les nouvelles expériences ? J’ai personnellement toujours été extrêmement intéressé par la science et j’ai toujours porté en moi cette volonté de comprendre tout ce qui m’entourait, ainsi quelque chose de nouveau qui se présente à moi et qui me laisse à réfléchir est pour moi une source de jouissance intellectuelle, une sorte de nouvel air qui me permet de ré-associer tout ce que j’ai pu apprendre ou croire et l’utiliser dans l’expérience de la vie qui se présente à moi. J’aurai pensé que vu la difficulté des études de médecine, la passion doit animer l’Esprit qui s’y adonne, ainsi un nouveau cas n’aurait de cesse que d’intéresser le médecin en herbe plutôt que de le pousser à se retrancher dans sa propre tranchée ou il ne voit plus le monde tel qu’il est, ou peut-être cherche-t-il à ne plus le voir, car plus rien ne concorde avec tout ce qu’il a appris, je ne sais pas. Mais je vous avoue qu’un simple : « Désolé monsieur, j’entends bien ce que vous me dites là, mais je ne comprends pas ce qui vous arrive, je vais y réfléchir ou vous envoyer vers un confrère » aurait suffi. Enfin ! Pris de court, je mobilisais mes forces et lui répondis : « Ça ne rentre pas dans des cases scolaires, certes, ça n’est pas un cas d’école, mais je n’invente rien ! » Ce que le monsieur ne comprenait pas, à ce moment-là, c’est que j’étais tout autant dérangé que lui d’être là et que je préférai nettement l’air chaud de ma maison plutôt que l’air âpre de cet établissement « conventionné » en tout point.

Enfin, cette scène prit fin, je fus renvoyé chez moi sans réponse, comme lorsque je sortais de chez mon médecin traitant.

Le temps ne pansa pas mes plaies comme je l’aurais espéré, les crises se répétèrent de manière aléatoire. Elles étaient d’une violence qui me faisait grande peur donc malgré mes expériences à chaque fois catastrophiques dans les hôpitaux, ma volonté de vivre continuait à croire que je serai à un moment ou à un autre pris en main, ainsi je continuais à fréquenter ces hauts lieux de mystères humains qu’on appelle hôpital. J’appelle cela ainsi, car ce qui dépasse ma raison est pour moi un mystère.

Pour vous raconter une petite anecdote, il fut une fois ou j’avais fait une crise très violente, j’en tremblais encore et il était difficile pour moi de me mouvoir, je descendis du lit et rampais jusqu’à la chambre de ma mère pour qu’elle appelle les pompiers, on lui passait le SAMU qui insista pour me parler. Je mobilisais alors toutes mes dernières forces, qui devaient peser le poids d’une plume tellement il ne me restait rien, d’une voix tremblotante je tentais de pallier la crispation de ma mâchoire qui ne voulait plus s’ouvrir tellement mon corps venait d’être choqué et je tentais d’expliquer ce qui m’était arrivé. Aussitôt, il me fut répondu : « Écoutez, buvez un jus bien frais et prenez de l’aspirine. » Il y a des conseils parfois comme cela, qu’on peut garder pour soi.

Ce soir-là, avant que ma mère n’appelât les pompiers je pensais vraiment avoir fait quelque chose comme un AVC, alors avant de lui demander d’appeler les secours, je lui dis de manière saccadée (à cause du choque) : « Je, je, je, je crois que j’ai fait un AVC », ma mère, que je venais tirer de son sommeil, et qui connaissait autant à la médecine qu’à un langage étranger, me répondit : « Mais nooooonnnn, t’as pas fait d’AVC ! » d’un air où ce qui venait de se passer, qui était pour moi un choc, était tellement amoindri, que je voulus gueuler de toutes mes forces pour la réveiller face à la situation, mais j’avais beau faire, je n’avais plus de force. Quand elle prit le téléphone, elle dit au médecin du SAMU : « Écoutez, mon fils il ne se sent pas bien je ne sais pas ce qu’il a. » (On comprend mieux pourquoi le médecin ne s’était pas inquiété, mais quand même, de mon côté j’avais fait l’effort nécessaire pour essayer de le lui expliquer, c’est pourquoi je ne comprenais pas son invitation à boire un jus.)

Après avoir essuyé la réaction de ma mère, la réponse inutile du médecin du SAMU, je tentais d’appeler ma sœur pour que son copain me ramène aux urgences, il avait bu il ne pouvait pas. Je tentais d’appeler d’autres personnes, mais personne ne répondit. Je peux vous dire que face à tout ce désarroi c’est la première fois de toute ma Vie que je me suis senti atrocement seul et impuissant.

Je compris même les paroles d’une chanson d’un rappeur que je n’avais jamais comprises auparavant : « Des nuits, y avait ta mère c’est vrai, mais au fond t’étais seul ». Je n’avais jamais compris pourquoi ce chanteur disait cela comme ça d’un coup dans la chanson, comme une pierre qui tombe du ciel et qui vient cogner la tête, mais sans doute avait-il vécu une telle situation où, la personne qui t’as vu grandir, te connaît normalement au mieux et au plus profond de ton être, ne comprend même pas les subtilités de ce qu’il t’arrive. C’est aussi un peu cela, l’expérience de La Vie. Il y a La Vie de tous les jours, et il y a le royaume intérieur des émotions, où il y a une seule barque, la tienne et il faut nager sur cet océan interne pour essayer d’en comprendre les rouages et apprendre à devenir le maître du navire, pour que des émotions se dessinent un sentiment plus maîtrisé.

Voilà pour la petite anecdote, c’est tout mon genre, d’une petite anecdote je fais un pavé. Il faut dire aussi qu’il y a des moments comme cela en dehors du temps où si l’on prend le temps d’observer ce qu’il se passe, d’une minute on pourrait faire toute une histoire. C’est un peu comme une araignée qui tisse sa toile. D’un fil directeur, elle tisse une toile qui peut prendre tout l’espace. C’est comme cela que dans La Vie, tout est relié, que l’effet papillon déploie ses ailes pour allier petites causes et grandes conséquences. Que l’individualité atteint le groupe. En cet instant de suspens dans la chambre de ma mère, je compris la limite qu’il peut y avoir entre les relations humaines, la barrière que peut mettre la maladie et l’incompréhension. Ce qui pour moi avait toujours été une base solide était devenu un tronc sur l’eau et cela allait changer ma vision des choses et aller m’aider à développer d’autant plus la compassion, ce sentiment qui pousse à essayer de comprendre l’autre.

Dans ma Vie, j’ai été heurté à pas mal d’incompréhensions, c’est ainsi que j’ai toujours voulu comprendre les autres, donc à la manière de la toile d’araignée, le fruit de mon expérience individuelle se propage à mon espace qui se retrouvera impacté par mes nouvelles habitudes et ma nouvelle façon de voir les choses. On est une unité, en ce que nos expériences personnelles influent toutes les unes sur les autres, ainsi les expériences des autres ne sont pas à négliger, on doit les traiter avec respect et compassion. Développer la forme d’Amour qui permet d’aider les autres à devenir le meilleur d’eux-mêmes pour que nous-mêmes nous puissions avancer sur notre barque, sur un océan moins terrible de déferlantes, beaucoup plus doux, ainsi nous apercevrons plus facilement les rivages, on se concentrera beaucoup plus facilement sur notre propre route que sur la barque du voisin qui tangue sur notre chemin et nous heurte parfois.

De manière un peu moins imagée, je dirai simplement que lorsque tout le monde autour de nous est sur son meilleur chemin de vie, la route est dégagée et il n’y a pas d’embouteillage, car on peut dire ce que l’on veut, à partir du moment où l’on vit en société, le comportement des autres influe sur notre vie de tous les jours ! Cessons donc l’individualité et laissons-nous habiter par La Force de cohésion dont le premier moteur est la Compassion suivie du Respect !

Voilà pour la minute philosophie, je vais m’arrêter là, car assurément je vous le dis, je pourrai en faire des caisses sur ce genre de sujet !

Il y en a qui trouveront peut-être aberrant le style que j’utilise pour m’exprimer, parfois j’utiliserai de grands mots, parfois je serai extrêmement familier, parfois un petit peu poétique, mais je suis aussi un peu là pour rompre avec les conventions et les grands schémas et je suis de ceux qui pensent qu’il faut éveiller toutes les mémoires. Ainsi les grands mots égailleront l’Esprit des grands lecteurs et éveilleront l’Esprit des plus petits lecteurs, et les mots familiers toucheront directement le cœur de tous ceux qui sont un peu plus familiers. Il y a des gens comme cela, qui n’utilisent pas de grands mots, mais qui sont tellement simples et authentiques sans détours, qu’ils incarnent la Force du cœur et nous rappellent le caractère authentique de la vie et touchent directement le centre sans passer par d’autres routes. On est tous un peu un mélange de tout cela, comme le brassage génétique et il ne faut pas négliger toutes les nuances de nos sociétés, car nous en sommes le reflet et les acteurs ! Je précise cela, car j’ai souvent été marqué par les conventions qui existent à l’école. Tu auras une mauvaise note si tu ne respectes pas les mises en pages et les conventions instaurées par les autorités, ainsi tu dois utiliser un ordre bien précis, thèse-antithèse-synthèse, auquel cas même si toute ton argumentation est parfaite tu n’iras jamais au-delà d’une certaine note. Vous voyez je me souviens qu’en philosophie on me demandait finalement de trancher en peu de temps sur des sujets tellement complexes que je souhaitais les apporter autrement, sous une autre forme et avec une conclusion encore bien différente, mais je trouve qu’on nous impose trop de choses qui nous limitent dans l’expression. On devrait simplement laisser chacun s’exprimer à sa façon, puis enseigner une méthode à chacun en fonction de ce qu’il a à travailler. Mais j’ai l’impression que parfois on met plus d’importance à la forme qu’au fond, ou en tout cas tout autant d’importance. Non pas qu’un cadre ne soit pas important, bien sûr il faut qu’on s’y retrouve, mais vous voyez, il y a des personnes qui souhaitent s’exprimer à leur façon, dénuée de tout code, mais on les empêche de le faire finalement depuis leur plus jeune âge et ainsi se retrouvant découragés face à toutes ces conventions, certains enfants ne souhaitent plus travailler ou s’exprimer. En somme, on veut faire de nous des machines en ayant oublié que nous avons tous notre propre empreinte.

Enfin, reprenons-en où nous en étions...

À force de crises je fus hospitalisé dans un hôpital quelques semaines pour des examens, à l’aide de l’insistance de mes parents qui pris d’inquiétude, avaient fait des mains et des pieds pour que l’on veuille bien m’hospitaliser quelques jours. C’était une manière pour eux de se rassurer en pensant que les mains des médecins lors d’une hospitalisation se voudraient plus rassurantes et aimantes et qu’ils auraient pu m’offrir quelques réponses à la suite d’examens.

L’hospitalisation

C’était quelque chose que cette première expérience d’hospitalisation longue durée. Je ne dis pas que je ne m’en serai pas bien passé ^^, mais quelque part, il faut bien oser entrer dans la pénombre pour trouver une autre sortie lorsqu’à la lumière du jour les chemins semblent bloqués.

Lorsque l’on arrive, il me semble que c’est un peu comme pour l’univers carcéral, on fait une sorte d’intégration, on récupère des affaires, on remplit des papiers et on nous attitre un numéro de chambre et un lit. Lorsque je fus arrivé, je rencontrais pour la première fois mon camarade de chambre, qui aurait pu être un ancien camarade de guerre si j’avais cinquante ans de plus. Il était âgé et portait sur lui l’expression de visage qu’ont beaucoup de personnes d’un âge plus avancé, ces sortes de rictus, ce regard et cette teinte de peau et de cheveux qui parle tout de suite en disant : « Ne t’inquiète pas, j’ai vécu et même si je ne t’en parle pas et que je ne le montre pas, cela se voit ! » Le paysage lui-même porte les marques du temps, notre corps, qui est un temple, est comparable à la roche et porte sur lui les vestiges de notre vie. C’est comme cela que j’ai su dès le premier abord que l’homme qui était en ma présence, s’il pouvait parler, m’aurait appris La Vie ou tout du moins la vision dont il en avait. Eh oui, là aussi il y a matière à réfléchir ; avec le temps je me suis rendu compte que nombre d’anciens dressent une image de La Vie qu’ils se sont construite à l’intérieur d’eux-mêmes, en fonction de leurs expériences teintées par l’angle de vision qu’ils ont en eu. C’est à l’image du verre à moitié plein et à moitié vide. Il est des doyens qui compteront La Vie sous tous ces plus beaux aspects et d’autres qui en dresseront un tableau noir. Il y a aussi ceux qui tentent d’apporter du réconfort dans leur vision, en transmutant quelque peu ce qu’ils ont vécu pour l’apporter d’une manière plus idéale, mais l’apparence les trompe parfois, car malgré leur sourire au coin des lèvres, quelques rictus et un regard parfois profond montrent qu’ils ont travaillé dur à garder une vision positive et c’est tout en leur honneur. N’est-ce pas cela La Vie ? Un travail de vision à l’intérieur de l’Esprit ? Quoi qu’il en soit, il faut écouter toute version, garder ce qu’il y a de meilleur comme lorsque l’on épluche un légume ou un fruit, pour nourrir sa propre graine.

Cet homme, comme je le disais, ne pouvait pas parler. Je ne sais pas véritablement pourquoi à l’heure actuelle, tout ce que je sais c’est qu’il respirait souvent dans un masque et qu’il avait la maladie de parkinson. Sa famille m’expliquait qu’ils étaient serbes, que du jour au lendemain ses mains se mirent à trembler un peu comme s’il faisait le mouvement d’exprimer l’argent avec ses mains (le même mouvement que lorsqu’on touche un billet avec la jonction entre le pouce, l’index et le majeur) et qu’au départ ils en riaient même en lui disant : « tu cherches l’argent ». Cependant, tous ces rires n’ont pas pu effacer ce mal qui s’est propagé à tout son corps, l’empêchant littéralement de vivre, dans la définition de la vie qui me tient à cœur : vivre c’est actualiser les potentialités de La Vie.

Empreint de compassion, j’écoutais grandement sa famille qui veillait auprès de lui tous les jours. Chaque matin, le monsieur, qui ne pouvait pas me parler, se tournait difficilement vers moi, haussait la main pour me dire bonjour, et se remettait droit pour regarder le mur en face de lui le restant de la journée. Quel brave Homme ! Et quel sentiment terrible que d’assister à cela. J’appris par la suite qu’il perdait du sang dans les urines et qu’il fallait le transfuser et là je vais vous dire, j’ai assisté à quelque chose que je ne saurais nommer. L’homme perdait chaque jour plus de sang, au point que le matin il tentait à nouveau de me faire un coucou de sa main, mais il la levait de moins en moins haut. La couleur de sa peau se rapprochait de celle du drap blanc du lit d’hôpital et chaque nuit j’entendais les infirmières dire qu’il fallait le transfuser d’urgence, mais les jours passaient et pour une raison que j’ignore, ils ont tardé à le transfuser, ce qui lui valut un déplacement en urgence dans un autre hôpital spécialisé dans l’urologie et une mort à la clé. Je ne dis pas qu’il aurait survécu si on l’avait transfusé plus vite, je n’en sais rien. Peut-être était-ce son heure ou peut-être l’hôpital n’avait simplement pas les poches de sang adéquates ! Je ne suis pas dans leur corps de métier et je pense qu’il doit être pénible pour le personnel de voir ça sans pouvoir faire quelque chose. Ils ont une telle force de continuer leur travail dans ces conditions. Il en faut de ces gens-là qui prennent leur responsabilité même si rien n’est parfait. La Vie et le système ne sont pas faciles dans nos conditions actuelles. Quoi qu’il en soit le vieil homme souffrait trop, il a rejoint des mondes meilleurs.

Lorsque j’appris son décès, j’étais peiné, mais je me dis qu’il n’aurait peut-être pas voulu vivre quelques jours de plus dans ces conditions terribles ! Paix à son âme. Lorsqu’il était en train de quitter notre chambre avant d’être transféré j’eus le temps de noter sur un papier quelque chose comme : « Au revoir, Que Dieu veille sur Toi » (ou quelque chose comme cela) en serbe, que j’avais pris le temps de traduire avec « google traduction » (merci google). Lorsque je lui ai montré le papier, il m’a refait un signe de la main, je ne les oublierai peut-être jamais, ces fameux signes de la main !

Puis vint un nouveau camarade de chambre qui avait fait une ou plusieurs attaques cérébrales et qui ne pouvait plus s’exprimer également. Il avait vu des âmes ou entités traverser le mur de chez lui et foncer sur lui m’avait on dit et pris de panique il aurait fait des attaques. Je peux vous dire que son regard était resté figé dans la peur et chaque fois que je tombais dedans, j’étais perdu entre la peur suspendu en son sein et la compassion de ce qu’il avait pu vivre ou voir. C’est ainsi que régnait le silence dans ma chambre puisque de mes deux compatriotes aucun n’avait pu s’exprimer. Cela me permettait d’entendre les bruits de mon âme, partagé entre ce que je voyais et la hâte égoïste que l’on s’occupe de moi, que l’on trouve enfin ce que j’ai et que je puisse rentrer !

Le problème est que quand bien même nous sommes hospitalisés en pensant que les examens se dérouleront de manière plus soutenue, intensive et avec des comptes-rendus à la clé, l’illusion de cette pensée vient vite s’éteindre avec l’attente interminable et les jours qui passent sans qu’aucun examen ne soit fait. On me répondait tout le temps : « on viendra te chercher ». De toute façon, depuis ce fameux mois de décembre 2015, je n’ai fait qu’attendre des réponses qui ne venaient pas ! On me fit faire des analyses et comme on ne trouvait rien on ne me prenait pas au sérieux. On me fit faire une IRM sans injection, et lors du compte-rendu papier, je m’aperçus par la suite qu’il y était inscrit que l’IRM s’était faite avec injection, encore un mensonge de plus, je ne citerai pas les autres. Je le fis remarquer et par la suite je fis de toute façon d’autres IRM cette fois-ci avec injection. On me fit faire une ponction lombaire dans laquelle les résultats laissaient penser à une sclérose en plaques. D’un coup, on me prit plus au sérieux l’espace d’un instant, mais je fis moi-même remarquer qu’il n’y avait rien de visible sur les IRM (de toute façon, je ne voulais pas croire à une sclérose en plaques, car je savais que leur traitement consistait en des immunosuppresseurs, et une petite voix à l’intérieur de moi, combinée aux recherches que j’avais pu faire sur mon téléphone dans tout mon temps libre à l’hôpital me laissaient penser que c’était une mauvaise idée de diminuer l’action de mon système immunitaire surtout si l’on se trompait sur le diagnostic). Le médecin me répondit aussitôt qu’il était impossible qu’il n’y ait rien sur les IRM (je remarquais là qu’il avait bien pris le temps de les observer puisque c’est normalement lui qui s’occupait de mon dossier et qu’il ne savait même pas s’il y avait quelque chose sur les résultats). Après consultation il revint vers moi en m’expliquant que j’avais raison, qu’il n’y avait rien, puis il me raconta une histoire avec un sac de pommes de terre qui traînait à la cave. Certainement que lui s’était compris, mais moi je n’y avais rien compris à son histoire de pommes de terre, je voulais juste des réponses et rentrer chez moi. Finalement, je fus renvoyé à la maison à attendre que le temps fasse son temps.

La Polyglobulie

Dans toute cette histoire, on en oublierait presque mon taux trop élevé d’hémoglobine ! Entre mes allées et retours aux urgences j’essayais d’exploiter toutes les pistes de mon côté puisque personne ne daignait le faire à ma place. Je changeai de médecin traitant et à ma plus grande surprise, celui-ci, après avoir consulté une prise de sang me dit quelque chose comme : « Mais ça va pas ! C’est quoi ces taux-là ! Vous vous dopez ? »

Je vous avoue être resté sur le quai. Je n’ai rien compris à ce qu’il se passait. Dans ma plus grande innocence je lui répondis que non. Il me fit ensuite comprendre qu’il posait la question de manière légitime, car en vérité, des taux de la sorte n’étaient pas normaux et que les personnes qui se dopent sportivement peuvent avoir des taux anormalement élevés et que dans d’autres cas une pathologie se cache derrière. Lorsqu’il me dit cela, je fus pris d’un soulagement sans nom, mes épaules en tombèrent, je crus que j’avais enfin trouvé une explication à tout ce mal être qui m’habitait. J’étais soulagé, exténué et en même temps heureux, car j’entrevoyais des jours meilleurs en pensant que maintenant on tenait le bon bout et que j’allais être pris entre de bonnes mains. Je fus envoyé chez un hématologue, qui me fit comprendre qu’effectivement c’était anormal d’avoir de tels taux, surtout chez un sujet de mon âge. Il me fit cependant remarquer que les symptômes que j’avais étaient d’ordre neurologique et qu’il fallait peut-être plutôt observer de ce côté-là en ce qui concerne mes crises, mais que derrière cette anomalie du sang il y avait de toute façon quelque chose à élucider. Comme je l’ai dit précédemment, les examens orientés neurologie lors de mon séjour d’hospitalisation n’avaient rien donné si ce n’est une histoire de pommes de terre à la cave et un aspect oligoclonal des immunoglobines du liquide céphalo-rachidien qui indiquaient bien une inflammation du système nerveux qu’on n’expliquait pas.

Je décidai alors de m’orienter avec l’hématologue uniquement sur l’anomalie sanguine pour voir ce que cela donnerait et voici ce qu’on m’expliqua :

Un taux anormalement élevé d’hémoglobine et d’hématocrite trouve deux grandes familles de causes :

– La première est appelée « cause primaire de polyglobulie » et consiste en un cancer de la moelle osseuse qui est déréglée et produit anarchiquement trop de globules rouges. Dans ce cas, l’hormone sécrétée par les reins et qui commande la production de globules rouges appelée érythropoïétine (EPO) est basse ou quasi-nulle, puisqu’elle n’a plus besoin d’être produite le corps ayant bien assez de globules produits anarchiquement.

– La deuxième famille est appelée « cause secondaire de polyglobulie » et comprend plusieurs causes secondaires qui peuvent être : des tumeurs des reins ou quelque part ailleurs, des problèmes cardiaques comme des shunts, des problèmes pulmonaires ou encore des anomalies des globules rouges. Enfin, tout ce qui a attrait de près ou de loin, à des hypoxies tissulaires, autrement dit à des manques d’oxygène quelque part dans le corps. Dans ce cas, l’hormone sécrétée par les reins est élevée puisqu’il faut commander plus de globules rouges à la moelle osseuse pour essayer de pallier le manque d’oxygène.

Le principe voudrait qu’en dosant cette hormone, on soit capable de dire s’il s’agit d’une cause primaire ou d’une cause secondaire de cet excès de globules rouges appelé en terme scientifique : polyglobulie.

Le médecin décida de me traiter par saignées (autrement dit des effusions de sang que l’on récolte dans un pot avec tout le matériel qu’il faut) en attendant les résultats du dosage de l’hormone EPO, puisque de toute façon, le sang était trop épais et que cela faisait encourir un risque plus élevé de caillots de sang, d’AVC ou de toute autre chose en rapport avec cette anomalie. Il me mit également sous aspirine pour fluidifier le sang.

Les symptômes neurologiques persistants, je décidai une nouvelle fois d’y trouver une origine puisque l’hématologue m’affirmait qu’ils n’avaient a priori pas de rapport avec la pathologie du sang et que selon lui et vu mon âge il ne pourrait que s’agir de la cause primaire de polyglobulie, autrement dit du cancer de la moelle osseuse, qu’on me traiterait sûrement avec un médicament appelé interféron qui irradie la moelle, le risque étant que d’ici une vingtaine ou trentaine d’années (vu mon jeune âge) la moelle soit trop irradiée et que l’effet inverse se passe et que de la polyglobulie je passe à une leucémie. Il précisa que dans de tels cas nous ne maîtrisons pas les effets, mais qu’en général cela se passe bien.

Il faut quand même que je vous dise que malgré tout ce qu’on m’annonçait, je n’avais aucune peur qui m’habitait, j’étais même limite content de pouvoir mettre un nom sur ce qu’il se passait. Je me disais même que je préférai vivre vingt ans à fond plutôt que toute une vie de galère. Il y avait aussi un sentiment intrinsèque à mon âme qui me disait que tout allait bien se passer et que La Divine Providence se chargerait de tout, autrement dit ce qui doit être EST et que si cela doit m’arriver, il y doit y avoir une bonne raison et que j’aurai de toute façon une fin heureuse. J’étais habité par la confiance, je désirai simplement faire taire ces symptômes neurologiques comme les fourmillements ou sensations de vertiges ou autre, je savais que j’y parviendrai et je ne m’inquiétai pas de la moelle ou de toute autre chose.

J’étais encore loin d’imaginer ce qui allait m’arriver par la suite.

Donc toujours dans cette volonté de me battre pour me soigner, je me rappelais ce qu’une infirmière m’avait dit : « Vous savez, entre nous, j’avais aussi des symptômes comme cela, on ne trouvait rien, on me disait que c’était dans ma tête, puis je suis allé à l’hôpital Haute-Pierre à Strasbourg où l’on m’a diagnostiqué une maladie de Lyme. J’ai pris un traitement et ça va mieux. » Je m’intéressai alors de plus près à cette maladie de Lyme transmise par les tiques. Je remarquai que tous les symptômes que j’avais rentraient dans les « cases » de cette maladie, étant un grand adepte de la forêt et m’étant déjà fait piquer par des tiques je me suis dit : Et finalement, si tout cela n’était pas la maladie de Lyme !

La maladie de Lyme, parlons-en !

On peut lire tout un tas de choses sur cette fameuse maladie de Lyme. Elle aurait été officiellement découverte en 1975 dans le village de Lyme aux États-Unis (Connecticut), où une épidémie de polyarthrite rhumatoïde chez de jeunes enfants la révéla au grand jour. Cependant, d’autres écrits attestent que la bactérie qui en est à l’origine (borrelia burgdorferi et ses cousines dérivées) aurait été trouvée dans les cellules de l’homme préhistorique Ötzi qui a été découvert dans les Alpes en 1991 ce qui sous-entend que cette bactérie à forme de spirochète était déjà présente il y a 5300 ans. D’autres disent même que cette bactérie n’était pas aussi pathogène à l’origine, mais qu’elle aurait été transformée dans le laboratoire biologique de guerre de Plum Island qui aurait été sous la direction d’un ex-collaborateur d’Hitler dans le but de constituer une arme biologique de guerre échappant à tout dépistage et capable d’échapper au système de défense naturelle de l’organisme humain.

Que l’on soit d’accord, je ne fais que relater ce que j’ai pu lire en substance.

Mais il est à noter que d’après la littérature médicale, borrelia burgdorferi et ses congénères sont capables d’emprunter différents mentaux pour se cacher du système immunitaire, sont marathoniennes et courent plus vite que nos cellules de défenses et se blottissent parfois chaudement entre elles pour former des kystes et rester à l’état de dormance le temps que le terrain soit à nouveau propice au parasitage de l’organisme.

Étant donné que tous les symptômes qui m’habitaient ressemblaient fortement à ceux d’un Lyme neurologique, j’exploitais cette piste et je fus confronté aux problèmes de dépistage français.

J’appris tout d’abord qu’il existait un test appelé ELISA, mais que celui-ci était très peu fiable. J’appris également qu’un autre test appelé WESTERN BLOT serait lui beaucoup plus fiable, mais qu’en général les laboratoires ne le faisaient que si le test ELISA était positif ce qui en soit ne semble pas parfaitement logique puisqu’il faudrait faire en premier lieu le test le plus fiable, qu’en pensez-vous ?

Je commençais alors par faire un test ELISA dans un laboratoire français, ce test revint négatif et je demandais alors à faire un test WESTERN BLOT, qu’on me refusa. Surpris de ce refus, j’eus une biologiste au téléphone qui me dit :

« Je suis désolé, nous n’avons pas le droit de faire un WESTERN BLOT si le ELISA est négatif, il faut réessayer dans quelques mois ».

Après avoir lu beaucoup d’informations sur le sujet, je trouvais cela juste et logique en aucun point puisque le test Elisa si mes souvenirs sont bons n’est dirigé que vers un type de protéine alors que le test Western Blot lui peut en cibler plusieurs. Les souches étant différentes en France et dans nos régions il est possible que le test Elisa n’identifie pas la souche que j’ai à l’intérieur de moi ainsi il n’est pas fiable et lorsqu’il s’agit d’un Lyme chronique le corps peut ne plus avoir d’anticorps face à ladite bactérie et le test est bel et bien dirigé contre des anticorps. En somme, tout ceci n’écartait pas la thèse d’un Lyme chronique.

Lorsqu’elle me dit cela, je me dis qu’elle était loin de s’imaginer ce que je vivais, que quelques mois seraient pour moi une éternité, mais je ne perdais pas espoir, car en vérité la foi en des jours meilleurs animait toujours mon sens de la recherche.

Aussitôt, je m’empressais d’en apprendre plus sur cette maladie de Lyme et j’appris qu’il existait des médecins qui s’étaient voués à une tâche difficile : se marginaliser pour lutter contre la maladie de Lyme, un pied dans le système, un autre en dehors. Ces médecins avaient remarqué que trop de gens étaient malades malgré les tests qui revenaient négatifs et par leur Esprit de constatation décidèrent de ne plus prendre en compte seulement le protocole de dépistage français, mais de s’inspirer de toutes les études faites sur le sujet, notamment aux États-Unis et en Allemagne où la maladie est plus largement reconnue et acceptée. Ces guérisseurs hors conventions s’inspirent d’une grille différentielle mise en place par le docteur HOROWITZ (un médecin interniste aux États-Unis spécialisé dans la maladie de Lyme) qui consiste en un tas de symptômes qu’il a répertorié tout au long de sa carrière, et pour lesquelles si un certain nombre est atteint, la maladie de Lyme peut en être la cause. Force est de constater que ce médecin a soigné bon nombre de patients atteints de maladies chroniques inexplicables (d’après son livre « Soigner Lyme et les maladies chroniques inexpliquées »). Il est donc tout à fait légitime que ces médecins français qui se battent hors des sentiers battus combinent leur savoir et celui du docteur HOROWITZ qui, riche de son expérience, a déjà soigné des centaines de patients.

J’appris également qu’il existait un test appelé « test de la goutte au microscope optique à fond noir » qui consiste à observer une goutte de sang au microscope. Cette méthode a été découverte accidentellement lorsqu’un laborantin oublia un jour une lamelle d’observation sur le microscope et revint ensuite pour voir sortir des globules rouges des bactéries en forme de spirochètes après que les globules rouges eurent été déshydratés. Cette méthode de dépistage fortuitement découverte est pratiquée en Allemagne et dans d’autres pays que je ne pourrai plus vous citer (ma mémoire me faisant défaut à ce sujet).

Après avoir découvert l’existence de ce test, je m’empressais de trouver un médecin qui pouvait me le prescrire, puis je rencontrai un médecin non loin de chez moi, qui milite depuis des années dans l’ombre de la maladie de Lyme, assailli par l’ordre des médecins qui tente désespérément de nuire à sa réputation tant il a l’air de gêner avec ses nouvelles pratiques et théories.

Chez le médecin Lyme

Ce médecin exerçait dans une vieille maison, recevait un nombre incalculable de patients par jour, tous désespérés par leur état de santé et leur qualité de vie. Il travaillait du matin au soir (après minuit même parfois), s’accordait parfois quelques jours de repos, mais quand même, quel Homme et quelles Convictions ! Après m’être entretenu avec lui, j’appris que sa famille et lui-même étaient malades de Lyme, mais qu’ils avaient réussi à maintenir leur état avec des protocoles particuliers. Ce cher monsieur me racontait qu’à ses débuts, il avait exercé en plein accord avec les protocoles français qu’il avait appris à l’école de médecine, mais qu’il ne comprenait jamais pourquoi ses patients revenaient toujours le voir, jamais totalement guéris. Lui qui avait par chance fait des stages de médecine en Allemagne durant son cursus scolaire, décidait alors d’y retourner pour s’inspirer de leur pratique afin de la cumuler à la sienne en espérant obtenir de meilleurs résultats. C’est ainsi qu’il se mit à pratiquer l’homéopathie, l’acupuncture, la médecine holistique en combinant son savoir-faire à la française. Il me montrait également un livre allemand gros comme deux encyclopédies regroupant toutes les récentes recherches allemandes sur la maladie de Lyme. Il me dit également que mes symptômes rentraient effectivement dans la case « Lyme neurologique », mais qu’on allait s’en assurer par le test de la goutte épaisse. Tout pour moi, commençait à rentrer dans l’ordre, enfin c’est ce que je croyais...

On reçut le résultat des tests, la bactérie en forme de spirochètes était effectivement présente dans mon sang, il s’agissait bel et bien à première vue d’une maladie de Lyme neurologique.

Un régime sans gluten, sans lait et sans sucre me fut prescrit (que je n’ai jamais réussi à tenir, attendez, moi, gourmand que j’étais, j’étais déjà privé de ma Vie, je ne vais pas gâcher le dernier plaisir qu’il me reste :p !)

Ce faisant, un traitement antibiotique en intraveineuse me fut prescrit, combiné à d’autres antibiotiques par voie orale, à des huiles essentielles et à de l’homéopathie. On me dit qu’il fallait tuer la bactérie, drainer le foie pour éliminer les toxines et adopter un mode de vie sain.

Tout cela était totalement nouveau pour moi, mais je voyais déjà la lueur du tunnel. Je me disais que d’ici quelques mois, j’allais être complètement remis et que tout cela serait derrière moi (sans compter la maladie du sang que j’acceptais à part entière dans mon corps en me disant que j’étais né avec, donc que je serai capable de vivre avec sans problème, il me fallait juste faire taire mes symptômes neurologiques beaucoup trop gênants).

Je ne parlerai pas de l’ambiance d’hôpital de guerre qui régnait dans la salle d’attente de ce médecin. L’image que je donne peut paraître un peu grossie, mais lorsque l’on voit des personnes venir de toute la France, certaines maigres comme des clous, d’autres qui n’arrivaient plus à marcher et d’autres qui n’arrivaient plus à parler, on a bien l’impression que l’on est en guerre face à cette bactérie. Ce qui me rassurait, c’est que derrière les visages tristes des nouveaux patients, se cachaient les visages plus animés des patients déjà traités, qui trouvaient un mieux-être en maintenant le protocole et le régime prescrit par le médecin.