Vérités éphémères - Tome 1 - Patrick Goupil - E-Book

Vérités éphémères - Tome 1 E-Book

Patrick Goupil

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Beschreibung

Si vous pensez que ce livre sur le bien-être et le développement personnel est comme les autres, vous vous trompez. "Vérités éphémères – Tome I – Révélations" est spécialement conçu pour ceux qui veulent plus que des généralités. Il partage des connaissances, des expériences, et des clés pour renforcer votre résilience. Ne le sous-estimez pas. C’est bien plus qu’un simple ouvrage. Il vous offre une voie vers l’amour et la transformation.


À PROPOS DE L'AUTEUR

Après avoir surmonté des défis personnels qui l’ont renforcé, Patrick Goupil se consacre désormais à soutenir les autres grâce à son écriture." Vérités éphémères – Tome I – Révélations" incarne cette volonté d’apporter aux lecteurs l’énergie et le réconfort dont ils ont besoin.

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Patrick Goupil

Vérités éphémères

Tome I

Révélations

Essai

© Lys Bleu Éditions – Patrick Goupil

ISBN : 979-10-422-0880-6

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Aux enfants qui m’ont été confiés ici-bas, Aurore, Yoann, Baptiste

et Marius, ainsi qu’à tous les enfants de la Terre et aux adultes qui les accompagnent, afin qu’ils apprennent, sèment, cultivent

et récoltent les fruits d’un épanouissement personnel et spirituel.

Les propos tenus dans cet ouvrage ne reflètent que la vision et le point de vue de son auteur, qui n’est pas médecin au sens conventionnel et occidental du terme, et en aucun cas celui de l’éditeur. Le lecteur demeure libre d’y adhérer ou pas, en son âme et conscience, et sous sa propre responsabilité. Les conseils donnés dans cet ouvrage ne peuvent en aucun cas remplacer une consultation auprès d’un professionnel de la santé autorisé.

Préambule

Durant les soixante-trois années de mon passage sur Terre, j’ai eu l’occasion et la chance de vivre plusieurs vies en une seule et de passer par de nombreuses expériences fascinantes et merveilleuses, mais aussi quelquefois destructrices et dévastatrices, façonnant au fil des jours la personne que je suis devenue. Depuis 2013, année du burn-out, dix années se sont écoulées. Une décennie pour apprendre, comprendre, assimiler et intégrer une nouvelle façon de concevoir la vie, pour ensuite devenir thérapeute en technique de bien-être et mettre au monde un livre à partager avec vous. Ces dernières années, je les ai passées à déménager, à lire, à écouter des conférences, à voyager, à développer mes capacités énergétiques, à me reconnecter à ma spiritualité, à créer une microentreprise, mais également à remettre en question une bonne partie de ce que l’on m’avait inculqué depuis l’enfance.

Dans cet ouvrage, je me livre à vous à cœur ouvert, en vous contant mon histoire personnelle. Mais également des histoires vécues par d’autres personnes, sous pseudonymes, pour que vous compreniez que, quelles que soient les difficultés rencontrées, il existe toujours une voie salvatrice permettant de sortir des ornières et du fond des abîmes. Ainsi, en lisant ce livre et en suivant le chemin qui est le vôtre, vous serez en mesure de prendre, ou reprendre, votre vie en main. Vous trouverez dans les Vérités éphémères, des clés ouvrant des portes par lesquelles vous pourrez accéder à une dimension plus large de vous-même, à une reconnexion et à une connaissance conduisant vers un nouveau paradigme, un autre mode de pensée. Le choix vous appartient de les utiliser, ou pas, en fonction de vos expériences, de vos ressentis et de vos convictions. Si ce n’est pas encore le bon moment, cela n’a pas d’importance. L’essentiel est que vous soyez heureux, dans la joie, épanoui et en quête de votre bonheur. Vivez l’instant sans vous préoccuper du reste. Ne vous mettez pas de pression, ne cherchez pas à brûler les étapes, tout vous sera donné en temps et en heure. En abordant la vie le plus naturellement possible, elle vous apporte tout ce dont vous avez besoin pour votre épanouissement.

Si vous pensez que les Vérités éphémères sont des livres sur le bien-être et le développement personnel, qui ne vous apporteront rien de plus que vous ne sachiez déjà, qu’ils ne vous feront pas changer d’avis, qu’ils ne vous aideront pas dans votre quotidien, qu’ils ne modifieront nullement vos schémas de pensées, ni votre conception des choses, alors n’hésitez pas une seconde, ces livres sont écrits pour vous. La vie est faite de rencontres et de surprises. Grâce à votre âme en quête de sens, vous tenez ce livre entre vos mains. Ce n’est pas l’œuvre du hasard, puisque nous savons pertinemment que le hasard n’existe pas. Lors de votre rencontre avec ce livre, il est probable qu’il se noue entre vous une relation intime, une nouvelle histoire d’amour et que se dénoue tout ce que vous preniez pour des principes inébranlables et indestructibles. À la lecture des premières pages, vous pourriez ressentir un sentiment de rejet, et ce serait tout à fait naturel, car les lois de l’univers sont régies par les lois d’attraction et de répulsion formant ainsi un équilibre parfait. Notre monde fonctionne grâce à ces deux principes fondamentaux et dualistes : l’attirance et le rejet.

Certains textes de ce livre m’ont été soufflés par ma petite voix intérieure. Elle se manifeste souvent la nuit ou dans mon demi-sommeil du matin, juste avant mon réveil. Dans les moments de calme et d’apaisement propices à une autre forme de communication, je reçois gracieusement les réponses à mes questions, les thèmes à partager et les informations à relayer nécessaires à tout un chacun pour lever le voile de l’ignorance. D’autres sont des récits réels ou inventés, des projections issues de ma pensée. Si votre envie de découvrir ce livre est plus forte que tout, peu importe la manière dont vous le lirez. Lisez-le comme bon vous semblera, d’un trait, par thèmes, à l’endroit ou à l’envers, de la fin vers le début, cela n’a aucune importance. Ne vous attachez, ni aux mots ni aux phrases, n’essayez pas d’intellectualiser ou d’en trouver le sens terre-à-terre, mais laissez-vous simplement imprégner de sa vibration positive. Dans tous les cas, il parlera à votre inconscient en des termes subtils d’amour inconditionnel et universel. Lorsque vous aurez parcouru son contenu, revenez de temps en temps le visiter et relire les passages qui vous auront marqué ou que vous aurez oubliés.

Par le biais de ce livre, votre âme cherche certainement à vous aider à entrer en communication avec vous-même, à vous faciliter la vie, à vous permettre de redécouvrir qui vous êtes, à dévoiler votre Être véritable, à libérer votre Esprit, à ouvrir davantage votre Cœur et à comprendre le sens de votre vie. Même si l’on nous fait croire que notre monde va mal, et je me garde bien de valider ce point de vue, sachez que nos pensées et nos comportements créent le monde dans lequel nous évoluons. Si tel est le cas, il est fort probable que, collectivement ou majoritairement, nous ayons souhaité qu’il en soit ainsi. Je vous livre ici quelques recettes pour aborder la vie sous un angle différent, pour votre plus grand bien et celui de tous. Si vous commencez à les mettre en pratique, votre monde intérieur et notre monde extérieur amorceront un nouveau virage. Il ne tient qu’à vous de prendre cette nouvelle direction et de garder le cap vers une « Nouvelle Terre ».

Ce que l’on a tendance à considérer comme la vérité n’est qu’une image filtrée par nos pensées et colorée par nos expériences vécues. Issue de notre propre point de vue, cette image sera toujours différente de celle des autres personnes. Il existe autant de vérités et de solutions à nos « problèmes » qu’il y a d’habitants sur notre planète. Regardons tous dans la même direction, observons la même chose et constatons que les points de vue personnels sont plus ou moins proches ou éloignés les uns des autres, mais tous différents. Personne ne détient le bon ou le meilleur point de vue, car la vérité change à chaque instant. En cela, le point de vue des Hommes est erroné et leurs vérités sont éphémères.

La Vérité avec un grand « V » est unique. S’il en existe plusieurs versions, la Vérité n’est plus. Par conséquent, ne subsistent que des suppositions, des interprétations, des extrapolations, des supputations, des hypothèses, des déductions erronées, de fausses croyances et de petites vérités. Dans Vérités éphémères, je ne prétends pas vous dévoiler La Vérité, car je ne la détiens pas, elle reste inaccessible. Mais, je souhaite simplement partager avec vous en toute modestie ce qui me paraît essentiel pour commencer à lever un coin du voile de l’inexplicable et des vérités éphémères. Car, ce qui nous semble vrai aujourd’hui, ce que nous prenons pour des vérités, sera probablement contesté, nié et détruit à l’avenir. La seule et unique vérité que je fais mienne, réside dans la véritable prise de conscience que nous avons tous la même origine quelles que soient nos différences, que nous sommes constitués de matière et de pure énergie, que l’Amour est le moteur de notre vie, que nous sommes tous unis par des liens invisibles et que nous avons besoin les uns des autres pour faire évoluer l’Humanité. Car nous sommes UN.

Face à l’inexplicable, le sage reste humble, car son esprit est ouvert au monde. Il n’a pas besoin de chercher ni d’analyser. Il contemple, il observe, il constate et réalise que malgré les tempêtes, notre monde fonctionne parfaitement grâce à la force de l’Amour et de l’intention positive. Nul besoin de l’intervention de l’ego, ni du pouvoir, ni de l’argent, ni de l’orgueil surdimensionné, ni de la maîtrise intellectuelle des savoirs pour que la Vie s’épanouisse en nous et autour de nous. Le savoir n’est pas la connaissance. Lentement mais sûrement, Le Grand Chef d’Orchestre écrit sa douce mélodie et tous les instruments s’accordent dans une parfaite harmonie que seules les oreilles stellaires se plaisent à écouter. En modifiant notre perception du monde, en nous faisant confiance, en ouvrant notre esprit et en gardant la foi, nous devenons les acteurs du changement de paradigme. Ainsi, les fausses croyances disparaissent et se dissolvent pour le bien des générations actuelles et futures. Nous sommes tous sur le chemin qui mène à La Vérité.

Ce livre empli de mon humilité est le fruit de mon expérience et de mon travail intérieur. Le but de cet ouvrage est de vous partager mon apprentissage, mes connaissances, mes convictions, mes ressentis, mes affirmations et mes questionnements. Je souhaite humblement, et du fond du cœur, que Vérités éphémères vous aide dans votre progression vers une vie personnelle épanouie et un développement spirituel. Le moment est venu de vous reconnecter à votre Être véritable, à votre Soi supérieur, à votre Âme. Ainsi, vous pourrez avancer sous des éclairages encore plus lumineux. Ce livre est mon héritage, un cadeau pour tous ceux qui en saisiront le sens véritable. Que le plus grand nombre d’entre vous reçoive l’émanation de l’Amour divin et universel. L’Amour est plus fort que tout.

Avec tout mon Amour.

La pierre précieuse ne peut être polie sans frottements, et l’homme ne s’accomplit pas sans subir d’épreuves.

Pensée bouddhiste

Ma prise de conscience

Burn-out

Fréjus, septembre 2013

La plage est peu fréquentée en cette heure matinale, les estivants ont repris le travail. Mon fils me propose de rejoindre à la nage les bouées jaunes de délimitation de la zone de baignade, situées à cinquante – soixante mètres environ de la plage, un simple aller et retour, une balade à la brasse. Je prends mon temps, nageant dans l’eau bleue miroitante et transparente. J’atteins les bouées et je récupère mon souffle. Mon fils est déjà sur le retour. Je reprends tranquillement ma nage en direction de la plage. Tout à coup, je n’ai plus de force. Mon cerveau me commande de nager, mais l’impulsion électrique n’atteint pas les muscles de mes membres. Absolument rien ne répond. Je vois mon fils sortir de l’eau pour se sécher. Il n’a rien vu, rien remarqué. Mon épouse, assise sur le sable, lit sereinement son livre à l’ombre d’un palmier. Je sens que je ne les reverrai plus. Cette dernière image restera à jamais gravée dans mon esprit. Je me sens seul, abandonné, invisible et aphone. Je ne verrai pas mes enfants grandir. Mon épouse sera veuve et nous ne vieillirons pas ensemble.

Une gorgée d’eau salée entre dans ma bouche. Je m’étrangle, je suffoque. Le liquide assassin s’engage dans la mauvaise direction. Je tousse. Mon cœur s’emballe. Comment me sortir de ce piège ? Je vois flou. Mon regard se perd dans le bleu de la méditerranée. Mon destin m’entraîne vers le fond. Panique dans ma tête, comment vais-je remonter à la surface ? Mes bras m’abandonnent. Mes jambes sont mortes, elles ne réagissent plus. Au bout de mes pieds, le froid des profondeurs marines remonte le long de mes mollets. Mon sang se glace. Mes bras sont inertes. Je vais mourir dans l’eau salée, cette mer sur laquelle j’ai tant navigué, celle qui m’a portée vers des destinations lointaines, des pays ultra-marins magnifiques, des paysages exotiques. Telle une baleine absorbant le minuscule plancton entre ses fanons, elle m’aspire et m’avale tout entier. Ma dernière heure est arrivée. Ma flamme de vie s’étouffe sous l’éteignoir de la mort. Les rais du soleil pénètrent dans l’eau en reflets argentés décorant les parois de ma tombe. Je coule. Au revoir, je vous aime !

Soudain, j’aperçois au loin une carriole tirée par deux chevaux. Elle se rapproche. Assis sur le siège, tenant les rênes, un vieil homme mène les chevaux. Il est bossu et longiligne, ses cheveux longs d’un blanc argenté volent au vent nocturne. Vêtu d’une longue veste noire et de braies, la tête couverte d’un feutre noir à larges bords masquant à moitié son visage émacié, il tient dans sa main gauche une faux. Il s’arrête à ma hauteur, puis relève la tête. Ses orbites sans yeux, où brillent deux chandelles étincelantes, me fixent d’un regard vide. Il me dit : « Patrick, ce n’est pas le moment de partir, il te reste encore des missions à accomplir sur cette Terre. La mort a changé d’avis, tu ne monteras pas dans ma charrette. Retourne d’où tu viens ! Je viendrais te chercher lorsque le moment sera venu. Continue à vivre comme tu l’as fait jusqu’à présent, donne ce que tu peux et préserve-toi. Que Dieu te garde ! » Et l’Ankou, le serviteur de la mort, passa son chemin, sa charrette chargée d’âmes. Le bruit des roues grinçantes comme une plainte se perdit dans la brume noire au clair de lune.

Dans un ultime effort, je sors la tête de l’eau. Je reprends une bouffée d’air. Je n’en peux plus, je manque d’oxygène, j’étouffe. Je respire très mal par saccades. Mon regard se porte au loin sur mon fils et mon épouse assis sur le sable. Trop épuisé, je ne peux pas crier. Si j’insiste, cette eau envahira à nouveau mes poumons, les gonflera, et mon corps coulera définitivement pour se perdre parmi les algues et les poissons.

Que faire dans cet état de détresse ? Comment vais-je m’en sortir ? Lentement, je tourne le dos à la plage, les yeux perdus vers l’horizon, puis je m’étire et m’allonge à la surface, la tête en arrière à fleur d’eau. Dans le ciel bleu, le soleil matinal m’éblouit. Je ferme les yeux. Mes inspirations se font plus calmes, j’expire doucement, ralentissant ainsi les battements de mon cœur. En maîtrisant ma respiration, je sens le stress diminuer. Par de petits mouvements, mes mains et mes bras brassent lentement, à reculons. Mon corps se dirige vers la plage. Je ne suis plus très loin. Par intermittence, je jette un coup d’œil en arrière pour évaluer la distance me séparant du bord. « Je crois que c’est bon, je devrais avoir pied ! » Mon corps fatigué se redresse, cherchant du bout des orteils le sol sablonneux. Pas de chance, je suis encore trop loin. « Mais ce n’est pas vrai, quelle poisse ! Il ne me reste plus que quelques mètres à parcourir ! ». La panique me reprend, je la sens monter. Pour ne pas me laisser envahir par la peur, je décide de lui couper toute progression. Reprenant ma position initiale, je brasse doucement à reculons avec mes mains et de légers mouvements de bras. « Là, c’est bon, j’ai pied ! » Mes pas lents s’enfoncent dans le sable sauveur. Encore un dernier effort pour sortir de l’eau qui me retient comme une maîtresse, amoureuse et jalouse, prête à m’occire par amour pour me garder près d’elle. Je m’extirpe de la mer assassine et la quitte sans regret.

Exténué, j’étale mon corps épuisé sur le sable. Le goût du sel mortel dans la bouche me donne la pépie. Reprenant calmement ma respiration, gonflant ma poitrine jusqu’à remplir mes alvéoles, je commence à récupérer. L’oxygène passe dans mon sang. Mes muscles reprennent de la vigueur. Je suis sauvé. Je rejoins mon épouse et lui demande si elle s’est aperçue de ma détresse lorsque j’étais dans l’eau. Sans émotion apparente, elle me répond qu’elle n’a rien vu et me demande si je veux consulter un médecin. Bien que choqué et fatigué par ce que je venais de vivre, je réponds : « Ce ne doit pas être très grave, je verrai cela lorsque nous serons rentrés chez nous. »

***

Les faits relatés ci-dessus sont le récit de ma propre expérience. En quelques secondes, ma vie a failli basculer. Ce matin-là, sur la plage de Fréjus, l’infâme et sournois burn-out m’avait tendu un piège. Il m’avait donné rendez-vous avec la mort, mais elle n’a pas voulu de moi. Son passeur d’âmes s’en est allé, mais il repassera assurément, le plus tard possible sera le mieux. Une nouvelle aube se lève devant moi, une renaissance à une seconde vie. Quelles leçons tirer de cette expérience ? Pourquoi la vie me met-elle aussi durement à l’épreuve ? La vie, vaut-elle la peine d’être vécue ? Que suis-je venu chercher ici-bas ? Quels sont les changements à apporter ? Comment vivre à partir d’aujourd’hui ? Quelles positions dois-je adopter, que ce soit dans le contexte familial, amical ou professionnel ? Ai-je suffisamment pris soin de moi ? Comment prendre soin de moi ? À la suite de cet évènement, beaucoup de questions se sont fait jour, il me fallut chercher, creuser pour trouver mes réponses.

Cette épreuve personnelle a révélé un diagnostic implacable, celui du burn-out. Durant les deux mois d’arrêt maladie, je me suis un peu reposé. J’ai commencé l’analyse et l’étude de mon cas en me repassant le film de ma vie dont certaines conclusions se sont révélées au jour. Ensuite, j’ai entamé un travail personnel d’introspection, de recherche et d’analyse sur les causes de mon état physique et psychologique du moment. Dans le même temps, je me suis lancé dans la peinture acrylique sur toile, l’écriture et la poésie. Moi qui n’avais jamais peint ni écrit une ligne. Avec l’aide d’un médecin généraliste avant-gardiste utilisant des pratiques énergétiques en soutien et concomitamment à l’aide médicamenteuse, je me suis sorti d’une impasse qui m’aurait inéluctablement conduit à l’auto-destruction. Son accompagnement thérapeutique et son écoute furent indispensables à mon rétablissement, ainsi que l’acupuncture, la phytothérapie, le reiki, les « médecines » douces, les séances énergétiques et le repos. Toutes ces aides furent des alliées fondamentales.

Par ailleurs, au niveau professionnel, l’aide apportée par mes responsables hiérarchiques fut également un facteur important dans le processus de rétablissement. Un aménagement de poste accompagné d’un allègement de mes charges de travail fut mis en place de manière à me sentir bien, ou tout du moins au mieux, dans mon environnement professionnel. Je leur dois à tous et toutes une reconnaissance infinie.

Au cours des mois qui suivirent l’incident du burn-out, je me mis à écrire tout ce que je n’avais jamais exprimé oralement ; mes souvenirs douloureux, mes expériences blessantes, mes sentiments dévastateurs, mes frustrations, mes colères, mes peurs, mes tristesses, mes reproches, mes regrets, mes remords, mes états d’âme et mes émotions dévastatrices. Tout ce que j’avais enfoui au plus profond de mon cœur depuis ma plus tendre enfance, je l’ai mis en lumière et dans la matière au travers de l’écriture. Aujourd’hui, après avoir effectué mon auto-analyse et grâce aux différentes périodes plus ou moins difficiles de ma vie, je me suis reconnecté au cœur de mon essentiel. Je suis sain et sauf, je sais qui je suis, je me respecte, je m’apprécie, je m’aime, je suis le meilleur ami de moi-même, je n’ai plus de masque ni d’armure, je suis, tout simplement. Je n’ai plus de colères ni de frustrations, plus de regrets ni de remords, plus de douleurs ni de tristesse. J’ai compris et accepté que chaque personne qui m’a accompagné sur mon chemin de vie a vécu sa vie comme elle le pouvait, avec ses forces et ses faiblesses, ses émotions, ses expériences personnelles, son histoire et tous les « outils » qu’elle détenait sur le moment pour affronter les circonstances difficiles. Je les remercie d’une profonde gratitude de m’avoir enseigné et servi de Maîtres, car sans ces personnes je ne serai rien d’autre qu’un ignorant.

À présent, je peux aider, soulager, partager et servir tous ceux et celles se trouvant dans des périodes difficiles, des difficultés, des impasses, en recherche d’un mieux-être, de solutions, de clés, de portes de sortie ou d’issues de secours. Je peux accompagner toutes les personnes en mesure d’entendre, de comprendre et d’accepter. Seules la volonté, la persévérance et la foi permettent à chacun de prendre une autre direction. La résilience est un choix indispensable à l’équilibre. Bien souvent, du chaos naît la lumière.

Enseigner la compréhension entre les humains est la condition et le garant de la solidarité intellectuelle et morale de l’humanité.

Les sept savoirs nécessaires à l’éducation du futur d’Edgar Morin

(Sociologue et philosophe français)

Rupture

Je tiens tout d’abord à remercier ma première épouse d’avoir été à l’initiative de notre divorce, car sans elle je ne serai pas l’homme que je suis devenu. Merci de m’avoir permis de vivre une fois de plus les blessures de l’âme et surtout celle de l’abandon. Merci de m’avoir poussé dans mes retranchements, de m’avoir permis de me libérer de mes schémas de pensées erronées, de mes croyances limitantes et de m’avoir affranchi des carcans familiaux.

Avec ma première épouse, nous nous sommes mariés en décembre 1984. Au cours de notre vie maritale, nous avons déménagé à plusieurs reprises du fait de ma profession. Mariée à vingt et un ans puis éloignée de sa famille, elle s’est toujours sentie seule, car mes obligations me prenaient beaucoup de temps. Un sentiment d’abandon la minait. Lorsque nos enfants furent en âge d’aller à l’école, je l’ai toujours encouragé à chercher et trouver un travail, d’avoir des relations sociales, d’acquérir une certaine indépendance. Dieu m’en soit témoin. Son épanouissement, son équilibre, sa liberté, son autonomie financière et son émancipation étaient mes principales préoccupations. Mais, malheureusement, elle ne fit pas ce choix. Une vie à la maison, confortablement installée, financièrement assurée, sans contraintes, sans trop d’efforts à fournir et beaucoup de temps libre lui convenaient parfaitement et furent les principaux éléments de sa démotivation. Mère au foyer pendant plus de vingt ans, elle préféra s’occuper des enfants et de la maison, ce qui en soi est compréhensible.

Pour ma part, je travaillais à plein temps, le nez dans le guidon, à faire des heures et des heures pour subvenir aux besoins de la famille, obtenir un certain confort, un cadre de vie agréable, une meilleure qualité de vie. Durant les quinze années de mon service militaire, les jours de garde et les heures de quart, de jour comme de nuit, revenaient très régulièrement. Ensuite, employé dans la grande distribution, je travaillais quelques fois jusqu’à soixante-dix heures par semaine, avec des réveils à quatre heures du matin pour rentrer le soir à vingt et une heures. Comme agent de surveillance et de gardiennage dans un dépôt puis dans une usine, les nuits sans dormir à veiller et effectuer des rondes de surveillance me fatiguaient beaucoup. À l’usine de montage de camions, je travaillais de jour sur un poste à la chaîne avec des horaires de bureau. Ensuite, je suis entré sur examen dans l’administration d’État. Puis, j’ai préparé des concours pour monter en grade afin d’améliorer mon salaire. De plus, le temps d’un mandat municipal de six ans, j’ai endossé la fonction d’élu en tant que Maire-adjoint en charge de l’urbanisme dans une commune de mille trois cents habitants, avec toutes les responsabilités et les contraintes occasionnées par la fonction, les rendez-vous avec la population, les réunions du soir, les commissions, les représentations, les conseils municipaux, les cérémonies, etc. Cette fonction était compensée par une petite indemnité et cela permettait d’ajouter du « beurre dans les épinards. »

Les maigres revenus de mon ex-épouse comme nourrice agréée permettaient d’améliorer l’ordinaire. C’était peu, mais ce fut déjà ça. Plus tard, une amie lui a trouvé un temps partiel et elle quitta son métier de nourrice.

Évidemment, mon absence de la maison se faisait grandement ressentir. Mais comment payer l’emprunt immobilier, finir les travaux de la maison et le jardin et faire bouillir la marmite avec une seule source de revenus ? Cependant, je faisais tout ce que je pouvais par amour des miens et pour leur bien-être. Je subvenais à quatre-vingts pour cent des revenus du foyer. J’avais le sentiment de bien faire et de me dépasser. Au détriment de ma santé, durant trente années, j’ai donné tout ce que je pouvais en amour, en disponibilité et matériellement. Mais, je n’ai certainement pas su donner tout ce que l’on attendait de moi. En fin de journée, je rentrais fatigué, aspirant au repos et à la tranquillité. Malgré ma fatigue accumulée et ma lassitude, les dimanches nous allions rendre visite à ma grand-mère et ma belle-famille. Nous déjeunions en famille et repartions le soir après avoir dîné. C’était le rituel. Le lundi matin, je repartais au travail encore plus affaibli. Je me sentais lassé, incompris et délaissé. Ce rythme dura quelques années.

Au fil des jours et des mois, notre relation battait de l’aile, plus de vision commune, ni de partage, ni d’écoute et trop peu d’échanges. Dès qu’un sujet de conversation ne plaisait pas ou la contrariait, elle se réfugiait dans la cuisine en lavant la vaisselle, la claquant contre l’évier pour couvrir mes paroles. Pas moyen de se mettre autour d’une table et de discuter, d’analyser, d’argumenter, d’échanger, de trouver un terrain d’entente et des solutions, surtout lorsque le sujet concernait le budget familial ou les enfants. Si je n’étais pas d’accord avec elle, elle considérait que j’étais contre elle. Lentement, n’ayant plus grand-chose à nous dire, nous nous sommes éloignés peu à peu l’un de l’autre. Nos rapports furent distants, de jour comme de nuit. Nous n’avions plus grand-chose en commun. Les dernières années de vie commune, elle suivit des formations et trouva un travail à temps complet. Malheureusement, nous allions chacun de notre côté dans nos vies professionnelles, une vie dénuée d’avenir commun.

En février 2013, j’ai rencontré Sophie. Nous avions eu un parcours de vie difficile et nous nous comprenions. Nos échanges ont créé des affinités et des accointances entre nous. Nous nous rapprochions, nous nous parlions à cœur ouvert, ainsi je retrouvais une nouvelle place en un cœur empli d’écoute et de compassion. Ne pouvant communiquer directement avec mon épouse sans que cela devienne dramatiquement compliqué, mon honnêteté me conduisit à lui révéler cette relation par lettre interposée pour éviter tout esclandre. Elle ne voulait pas parler, comment faire autrement ? Je n’ai jamais eu la volonté de détruire notre couple, j’ai toujours souhaité reconstruire nos rapports effilochés pour éviter tout déchirement. Je ne souhaitais pas tout briser par un divorce pouvant occasionner à chacun de nous, ainsi qu’aux enfants, des dommages difficilement réparables. J’aurais voulu tout arrêter. J’étais prêt à stopper cette relation et reprendre ma vie d’avant avec elle. Mais, à cause de son hermétisme, elle ne comprenait pas que je l’aimais, elle n’entendait pas ma souffrance intérieure.

Puis, vint l’épisode de mon burn-out en septembre 2013. En juillet 2014, à la suite de la lecture d’un deuxième courrier que je lui adressais, mon épouse m’annonça qu’elle demandait le divorce. Elle avait eu le temps de se préparer à cette éventualité. Durant tout un week-end, je tentais de lui expliquer notre situation, de lui faire comprendre nos responsabilités respectives, pourquoi nous en étions arrivés là et comment nous pourrions surmonter nos difficultés. À plusieurs reprises, je lui ai proposé d’arrêter cette relation extraconjugale, de demander l’aide d’un thérapeute, d’un praticien ou d’un médecin et de suivre une thérapie de couple. Seulement, enfermée par sa douleur dans sa bulle protectrice, elle fut sourde à mes propos. Sa souffrance émotionnelle la rendait aveugle. Son âme avait également besoin d’espace et de liberté. Elle avait besoin d’air. Je ne lui voulais aucun mal, car j’avais beaucoup d’amour, de tendresse et d’affection pour elle. Mais, elle choisit la fuite, nous arrivions au bout du chemin. Malgré mes propositions de tout recommencer à zéro, de muter professionnellement, de vendre la maison, de changer d’emploi et de région, elle n’accepta aucune de mes propositions. Elle désirait être auprès de ses amis-es et de sa famille. À ses yeux, je ne faisais pas, et n’ai jamais fait, partie de sa famille. Son choix était irrévocable. Sa fierté, son orgueil, sa rancune, sa colère, sa vengeance, et les « bons » conseils d’une partie des membres de sa famille furent les principales causes de sa décision de divorcer. Notre fille étant sur le point de se marier deux mois plus tard, je conseillais de ne pas parler de divorce pour ne pas gâcher le mariage. Elle ne m’écouta pas et révéla notre situation à toute sa famille. Deux mois plus tard, le mariage se passa tant bien que mal. J’ai accompagné ma fille à l’église, mais je n’ai pas eu la force de participer au repas du soir. J’étais trop déçu et dégoûté par son attitude égoïste. De plus, je me serai retrouvé isolé face à un clan adverse et je n’aurai pas eu la force de le supporter.