Vihakou, oser la confiance en soi - Patrice Naudy - E-Book

Vihakou, oser la confiance en soi E-Book

Patrice Naudy

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Beschreibung

Vihakou est un lieu secret... Il est interdit de s'y aventurer avant d'y avoir été invité, et d'en parler à s'eux qui ne s'y sont pas encore rendus... Que va donc y découvrir Youndé?

C’est la tradition dans cette tribu de bonobos. À un certain moment de votre vie, il vous est proposé de rejoindre Vihakou, l’école de la confiance en soi. Une école pas tout à fait comme les autres. Pour Youndé, un bonobo plein de certitudes, cette expérience sera riche d’enseignements, de surprises, d’émotions et de rebondissements. Petits ou grands, cette fable touche chacun de nous. Et surtout, elle nous donne envie de nous engager sur ce chemin.

Un conte poétique et ludique pour réfléchir sur ce qui construit la confiance en soi et comment la cultiver.


À PROPOS DE L'AUTEUR

Patrice Naudy est un amoureux de la vie. Coach et consultant de dirigeants d’entreprises, il travaille sur le thème de la confiance depuis de très nombreuses années. Sa pratique de l’aïkido et du kite-surf ne sont pas étrangers à sa vision de la confiance en soi. Avec méthode, enthousiasme et humour, il nous entraîne au cœur de la forêt tropicale découvrir une école de la confiance en soi.

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Vihakou

Osatis

119 bis rue de Paris

F-92100 Boulogne-Billancourt

[email protected]

Publication septembre 2021

Illustrations : Solène Michel

Vihakou

Oser la confiance en soi

Patrice Naudy

- 4 -

Vihakou - Oser la confiance en soi

« Croyez en vos rêves, ils se réaliseront peut-être. Croyez en vous et ils se réaliseront sûrement. »

Martin Luther King

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Avant-propos

Depuis plus de 25 ans j’accompagne des managers et des dirigeants au sein de leurs entreprises. Depuis 25 ans j’accompagne des jeunes, mes enfants d’abord, puis d’autres jeunes de différents horizons, dans leurs parcours de vie.

Tous ces parcours si différents.

Et pourtant, immuablement, une petite musique s’invite irrésistiblement dans tous ces parcours. Musique universelle, intemporelle, tellement humaine.

Cette musique, c’est la confiance en soi. Elle apparait comme une clé magique pour chacun de ces parcours.

Or la confiance en soi – sujet si « classique » a priori – est tellement peu éclairée, enseignée, développée, travaillée, surtout chez nous, en France.

Avant-propos

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Vihakou - Oser la confiance en soi

Fort de ces expériences j’ai bâti des convictions, une approche et surtout une envie : créer une école de la Confiance en Soi.

Je ne prétends pas détenir LA méthode universelle et unique à ce sujet aussi vieux que l’humanité. Seulement l’envie de partager une approche qui semble avoir fait ses preuves.

C’est ainsi, en fermant les yeux, que des petits singes me sont apparus…

Je serais alors ravi de recueillir vos remarques, vos propositions, vos critiques… Le sujet est universel, les expériences aussi.

Dans l’attente du plaisir d’échanger avec vous, cher lecteur, je vous souhaite un bon voyage…

Patrice Naudy

[email protected]

- 9 -

1

Flop, flop

Flop, flop, flop, flop…

J’adore le petit bruit de cette écorce de baobab lorsqu’elle pénètre dans le fleuve.

Flop, flop, flop, flop…

Un peu magique le spectacle de nos douze petites embarcations remontant le courant aux premières lueurs de la journée. Proche de moi Vouga, calme, fascinée elle aussi par ce soleil levant vers lequel nous remontons. Devant moi le costaud Boumi, la tête haute, a pris le commandement de l’armada et apprécie manifestement cet état de fait. Quant à Hoop un peu derrière, un miracle semble lui permettre de rétablir son équilibre à chaque mouvement d’écorce dans l’eau. Régulièrement il pousse un petit cri qui nous fait tous tourner la tête et nous le découvrons dans une position à chaque fois plus originale d’équilibre instable. Mais jusqu’à présent, il n’est pas

Flop, flop

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Vihakou - Oser la confiance en soi

tombé à l’eau. Pas certain qu’il profite du spectacle au réveil de la forêt.

Flop, flop, flop, flop…

Une brume de chaleur s’élève du fleuve avec les premiers rayons du soleil qui parviennent jusqu’à nous. Je la connais bien cette forêt, mais aujourd’hui elle m’apparaît encore plus intrigante que d’habitude.

Flop, flop, flop, flop…

Chacun de nous sur son tronc d’arbre, chacun de nous avec son écorce dans les pattes en guise de rame, nous remontons le fleuve encore bien paisible. Les seules créatures que nous craignons un peu dans ce coin sont les crocodiles. Ils ne sont pas bien dangereux habituellement pour nous, mais en équilibre sur un tronc au milieu du fleuve nous pourrions leur fournir quelque prétexte à sortir de leur fainéantise matinale. Pour l’instant pas de queue écaillée à l’horizon. Mais, comme on me l’a bien indiqué avant de partir, je jette quand même un petit coup d’œil à gauche et à droite sur les bords du fleuve pour vérifier. Ce serait bien dommage d’achever le voyage avant de l’avoir commencé.

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Flop, flop, flop, flop...

Aucun de nous ne s’était jusqu’alors avancé aussi loin en amont du fleuve. Non que la végétation soit vraiment différente de celle près de chez nous mais tout de même, ici, c’est l’inconnu. Et l’inconnu me fait frissonner. Mélange de plaisir, d’excitation et de crainte. Surtout d’excitation ce matin.

Je m’appelle Youndé. Je suis né depuis pas mal de saisons déjà. Je suis un jeune adulte. J’adore les papayes à grains rosés. Mais quand je dis j’adore, je suis dingue des papayes à grains rosés. Quel que soit le moment de la journée ou l’occupation en cours, lorsque je tombe nez à nez avec un massif de papayes à grains rosés, j’arrête tout pour dévorer le massif. J’aime aussi beaucoup lancer des noix de coco dans le fleuve avec mon copain Ric.

Je suis un bonobo. Un petit chimpanzé. On nous appelle souvent les chimpanzés nains. Ce que je n’aime pas du tout. C’est dévalorisant je trouve, même si la plupart des bonobos de la tribu ne sont pas gênés par ce terme, moi si. J’ai deux membres inférieurs puissants. Bon j’exagère déjà, puissants certes mais pas tellement plus que les autres.

Flop, flop

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Vihakou - Oser la confiance en soi

Je suis un mâle. C’est plutôt les femelles qui organisent la vie entre nous. Moi ça me va bien, je préfère jouer, chasser et découvrir de nouveaux terrains de jeu.

Il y a environ une lune de cela, j’ai fait une bêtise. Une assez grosse bêtise pour un bonobo. Je jouais avec Ric. Nous jouions à sauter dans l’eau depuis un gros rocher. Ric est super rigolo et bien plus téméraire que moi. Quant à moi je fais mine d’avoir confiance en moi, mais au fond, j’ai souvent peur. C’était mon idée. J’ai fait découvrir à Ric le coin de la roche noire, au fond de la savane du nord, juste derrière les trois gros baobabs. On a bien rigolé avec Ric pendant un long moment. Et puis il a essayé le salto arrière. Il a réussi le salto. Assez joli le salto. Mais il n’est pas retombé dans l’eau. C’est ça qui a posé problème. Il s’est cassé la patte gauche. Et pour nous les bonobos, se casser une patte c’est un truc grave, voire très grave. Je l’ai porté sur mon dos jusqu’à la tribu. C’est à l’instant même où nous sommes revenus à la tribu que j’ai senti que nous avions fait une bêtise. Une grosse bêtise, à voir la tête de mes congénères.

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Je suis parti le reste de la journée dans un grand baobab, un peu à l’écart, manger des papayes à grains rosés tout le reste de la journée. Je n’avais envie de voir personne. D’ailleurs personne n’est venu me voir. Je savais que le lendemain j’aurais droit à une engueulade et une punition. Chez les bonobos, toute bêtise reçoit une punition. On s’habitue, mais souvent elles ne sont pas sympathiques les punitions. Je n’étais donc pas pressé de le voir, le soleil suivant.

Comme prévu, juste après le lever du soleil suivant, tous les bonobos de la tribu s’étaient réunis autour du gros baobab, celui qui ressemble à un éléphant. C’est là que les décisions de la communauté se prennent. Mais cette fois-ci je n’étais pas convoqué. Ça n’annonçait vraiment rien de bon. Je savais que Ric ou d’autres me raconteraient après, mais pour l’instant je ne savais rien.

Puis Biana est venue me chercher. Biana est notre cheffe de tribu depuis cinq lunes. Elle avait un air sérieux. Je me suis retrouvé au milieu de tous. Je faisais mine d’être décontracté. Un peu rigolard, quelques clins d’œil aux copains. Je voulais jouer le bonobo décontracté, du genre je sais que je vais

Flop, flop

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Vihakou - Oser la confiance en soi

être puni et même pas mal. C’est Biana qui a parlé. Et à ma grande surprise, elle n’a aucunement évoqué l’accident de la veille. Elle m’a juste annoncé que, selon la tribu, le moment était venu pour moi d’aller à Vihakou. Après un silence, elle a ajouté, désormais avec un grand sourire… si je le souhaitais.

J’étais sidéré. Je m’attendais à aller à Vihakou un jour bien sûr, mais pas avant huit ou neuf saisons de pluies. Autant dire une éternité pour moi. Alors maintenant, particulièrement après l’accident de Ric, ce fut une énorme surprise.

Vihakou est un mythe chez nous. Un lieu où l’on ne va qu’une fois dans une vie de bonobo. Un lieu où l’on demeure loin de sa tribu. Un lieu secret en amont du fleuve où il est absolument interdit de s’aventurer hors du voyage à Vihakou. Un lieu dont il est interdit de parler à ceux qui ne s’y sont pas encore rendus. Un lieu dont on sait juste que l’on y apprend, nous dit-on, la chose la plus importante dans la vie des bonobos : la fuega. La fuega est un truc hyper important pour nous les bonobos, on pourrait traduire ça par confiance en soi.

Pour aller à Vihakou deux conditions sont

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indispensables : que la cheffe de la tribu le propose et que le prétendant le désire. On ne force jamais personne à aller à Vihakou. Des bonobos de tous âges vont à Vihakou. Souvent des jeunes adultes mais parfois des moins jeunes, voire des vraiment moins jeunes. Quand le moment est venu.

Chacun sait quand le moment est venu.

Et pour moi c’est aujourd’hui. Mais encore faut-il que j’accepte. Et comme je me préparais à bouder je suis d’autant plus surpris.

Biana se tient debout devant moi. Souriante et en attente de ma réponse. Son sourire est serein et accueillant. Malgré les moues que je fais, elle semble anticiper ma réponse, elle semble la connaître mieux que moi. Son sourire est une invitation. Un peu piteux et mal à l’aise au début, je ne parviens plus à bouder. Je ne parviens plus à ne pas répondre à son sourire. Je dis oui. Une clameur de joie s’élève de la tribu.

« Prépare tes affaires, tu pars demain matin avant le lever du soleil », m’informa Biana toujours avec le même sourire.

Flop, flop

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Vihakou - Oser la confiance en soi

Whaou ! Demain matin ! Tout va trop vite dans ma tête. Il y a un instant j’étais en train de bougonner en attendant une punition de la tribu, et me voilà sur le départ pour Vihakou ! Mais mes amis ? Ça va trop vite.

« Que dois-je préparer et emporter pour Vihakou ? »

« Rien » me répondit Biana, avec un sourire encore plus grand. À mon tour de sourire à l’écoute de sa réponse. « Nous te donnerons un tronc d’arbre et une écorce et tu remonteras le fleuve avec quelques autres qui te rejoindront d’autres tribus. »

Et me voilà ce matin, sur mon tronc, avec mon écorce de baobab dans les pattes, baigné dans les premières lueurs du jour qui réveillent la forêt, à remonter le fleuve vers Vihakou, excité par cette aventure devant moi, en surveillant parfois du coin de l’œil les crocos…

Flop, flop, flop, flop…

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Flop, flop

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Vihakou - Oser la confiance en soi

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2

Vihakou, l’école de la fuega

Pas une pause. Pas un arrêt depuis ce matin. Pas une seule banane ou papaye à se mettre sous la dent. Nous étions prévenus, le trajet était long et nous devions arriver avant la tombée de la nuit, alors les consignes étaient claires. Ne pas traîner en route. Parfois nous attendions Hoop qui décrochait au début de la journée mais qui avait trouvé son rythme désormais grâce à une position bien à lui : alors que nous étions tous une patte devant l’autre sur notre tronc, Hoop avait trouvé son équilibre les deux pattes serrées et parallèles. Très surprenant mais apparemment cela fonctionnait mieux ainsi pour lui.

Lorsque le fleuve se sépare en deux, vous serez arrivés sur l’île de Vihakou, au beau milieu du fleuve, vous ne pourrez la manquer,nous avait confié Biana.

Nous n’avons pas ménagé nos efforts car Vihakou se dresse devant nous alors que le soleil est loin

Vihakou, l’école de la fuega

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Vihakou - Oser la confiance en soi

encore de se cacher derrière la forêt. Instinctivement nous ralentissons tous le rythme de nos écorces pour mieux observer les rivages de l’île. La première surprise est la petite montagne qui se dresse en son centre. Chez nous les montagnes sont rares, et cette jolie petite bosse attire l’œil immédiatement. Beaucoup de forêt à l’ouest de l’île et de longues plages sur son flanc oriental. Nous devons encore contourner l’île. Vous serez attendus à l’extrémité opposéenous avait précisé Biana. Nous hésitons un peu sur le côté à choisir. Boumi s’engage par le côté plage. Il m’énerve car il a choisi sans nous demander notre avis et, de fait, nous nous sentons tous obligés de le suivre. Cela dit ce versant est bien tranquille. Vihakou est un peu plus longue que la première vue le laissait envisager. Point de crocodiles sur les rives, ce qui me détend bien. Quelques écureuils bondissent entre des troncs d’arbres sur le sable. Nous avançons doucement. Nous nous sommes instinctivement rapprochés les uns des autres, découvrant la beauté du lieu sur lequel nous allons passer plusieurs lunes tous ensemble. À la pointe de l’île apparait un bonobo qui manifestement nous attend. Il est rigolo, majestueux avec son bâton dans

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la patte qu’il tient tel un sceptre.

Alors que nous accostons en silence les uns après les autres, il ne bouge pas, ne parle pas, nous observe avec calme, son sceptre immobile. Nous nous tenons devant lui, alignés bêtement comme pour une revue militaire sans qu’il ne nous ait encore adressé le moindre mot. Malgré la ridicule solennité de la situation, son regard est accueillant. Il nous dévisage un par un désormais. Il doit avoir l’expérience de l’arrivée de nouvelles promotions. Ce n’est pas tout ça mais j’ai vraiment faim moi. Je suis à deux doigts de demander à quelle heure est servi le dîner lorsqu’il fait un pas vers nous.

« Bonjour et soyez les bienvenus à Vihakou. Je suis Bantou. Quelle chance vous avez de découvrir Vihakou pour la première fois ! Je vous envie un peu. Cette école est une aventure. Vivez-là pleinement. Soyez curieux. Vous allez avoir plusieurs professeurs. Profitez de chacun d’eux. »

Après un temps de silence et un grand sourire bienveillant, il reprend :

« La fuega ne peut s’apprendre directement. Elle est

Vihakou, l’école de la fuega

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Vihakou - Oser la confiance en soi

la résultante de plusieurs éléments. Vous allez les découvrir un à un. »

Boumi, avec une pointe de provocation, interpelle Bantou ce qui nous surprend tous : « Après notre séjour à Vihakou, garantissez-vous que nous aurons tous la fuega ? »

C’est un sourire qui lui répond :

« Sache avant tout que la fuega n’est pas un état, c’est un verbe d’action. Vous allez apprendre ici non pas à avoirla fuega en vous mais à vous fairefuega.Pour le reste vous commencez demain au lever du soleil. D’ici là des papayes et des mangues bien mûres vous attendent au pied de ce petit massif de bambous. Profitez des lieux. Pour la nuit, un baobab vous a été attribué à chacun autour de cette plage. J’allais oublier, vous trouverez également un petit paquet pour chacun de vous au pied de votre baobab. Prenez-en le plus grand soin, il vous accompagnera tout au long