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Éclatement familial, amours contrariés, coups du sort, exils lointains et vie sans logis en Afrique de l'Ouest au milieu des années 70 composent pêle-mêle ce recueil. L'auteur y exprime ses chagrins, ses peines, sa solitude, puis la joie et le bonheur retrouvés grâce à un éveil spirituel. Imaginaire ou connexions réelles à d'autres plans ? Peu importe, cet ouvrage chante avec délicatesse le soleil et la pluie de cette formidable saison qu'est notre vie sur Terre.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Yannick Nieuwmunster alias
Yank peint depuis son plus jeune âge. En 2019, à l'âge de 64 ans, il reçoit le prix du public au concours RankArt devant des centaines d'œuvres. Considérant la poésie comme sœur jumelle de la peinture, c'est dans plus de 60 poèmes qu'il livre ici son univers, et en prose quelques souvenirs d'un destin peu ordinaire… Chaque poème est un tableau. Les mots éclatent en milliers de couleurs et la rythmique souligne les contrastes entre ombre et lumière. Chaque souvenir exprimé est à lui seul une aventure qui mériterait peut-être une plus longue narration. "Chère inconnue, cher inconnu, ce recueil est une bougie dont la flamme est la même que celle qui brille pour vous dans mon cœur."
Yank
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Seitenzahl: 80
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AKASHA
Ce qui est
(visible ou pas)
YanK
© YanK 2024
Soyaux (16)
ISBN : 9782385723163
Travail éditorial : agence éditoriale Empreinte
empreinte.click
Table des matières
Mentions légales
Confidence
Sukawaka watogla
À mes enfants
Travelling
Pinocchio
Artiste
Prêt en bulle
Décembre
GR 34
Frimas
Clip de vie
Hélios
Mélancamie
Mémoire grimoire
L'harmattan
Balade en Mère
Les finis infinis
À toi
Dupe
Bel oiseau
Dualité
Jumelle
Akasha
L'atelier
Le jardinet
Norvège
L'étang
Crépuscule d'une fée
Échos
Karma
Maintenant
Transmute
Hier
Impersonnelle
Shekinah
Vendanges
Sakura
La fille du masculin
Dimensions
Poudlard
Dosha
Le dispensaire
Sagesse
Vis ces vers, Ça
Or Ange
Tounsie
Givrante
À nous
Voltige
Sunrise
Bleuette
Fabrice
Tic et Tac
Âmes enlacées
Pastourelle
Clés
Ancrage
Miracle
Étoile
Providence
Hedera
Unité
Mes Sages errent
Morcelé
Sukawaka watogla
Épilogue
BONUS
Mon parcours
France
Troyes
31 décembre 1957
France
Troyes
Automne 1960
France
Troyes
Été 1962
France
Troyes
Hiver 1962
Dahomey (futur Bénin)
Cotonou
31 décembre 1974, 13 heures
Côte d'Ivoire
Aéroport d'Abidjan, Port-Bouët
31 décembre 1974, 20 heures
Côte d'Ivoire
Treichville
21 avril 1975
Côte d'Ivoire
Treichville
Un jour de 1975
Sais-tu que j'ai parfois, pour ne pas dire souvent,
le goût citron, ce sentiment d'être différent,
ni meilleur ni moins bon, simplement différent ?
En fait, c'est comme cela depuis mon plus jeune âge.
En famille, au travail, en passant par l'école
tout m'a semblé, me semble, si lointain, sans envol,
devinable, bien trop de souvenirs étranges
et les rencontres tant éphémères pour mon horloge.
Je capte intuitivement chez la plupart des gens
le halo des natures, les ombres et la lumière.
Naïf et seul, je n'en fis pas un avantage,
mais grâce à Achaiah, j'ai clos le gaspillage.
Il y a des causeries que je ne veux plus aider.
Rempli de lassitude, je ne souhaite plus y jouer.
Il est des échanges auxquels je me refuse
pour éviter que certaines énergies n'infusent.
Point de mépris, d'indifférence ou d'arrogance,
seulement l'observation en moi de la sincérité
pour un discernement du juste et du respect,
le mien pour l'autre, réciproquement en bienveillance.
Sans quoi, je consens à épouser le vent
pour qu'il m'embrasse, m'étreigne encore et tourbillonne
à étouffer ma face, brisant ma solitude.
J'adore lorsqu'il me souffle, de l'espérance, le chant.
Un jour, d'un geste auguste, un si merveilleux guide
a semé devant moi des fragments de lumière,
apaisant mon esprit et délivrant mon âme.
Il révéla en moi la magie des prières.
C'est ainsi que le ciel se propose en partage
au-dessus, tout là-haut, sculptant un cœur géant.
Il grave pour mémoire toutes nos initiales
sur l'Étoile aux cinq branches en lettres vif-argent.
(Première partie)
Soudain, m'apparut un vieil indien à la peau cuivrée.
L'ébène de ses cheveux huilés contrastait avec son visage émacié et ridé. Il se tenait là devant moi, immobile dans cet immense espace invisible entre l'œil et la matière.
Un pare-flèches constitué d'os recouvrait le devant de sa tunique en peau. Je ne voyais que sa tête et son buste. Ses petits yeux noirs enfoncés dans leur orbite brillaient en me fixant.
Je revenais à peine de ma surprise quand j'entendis :
"Sacré cœur, tu es revenu mon fils.
Nous t'avons perdu dans les montagnes pueblos.
Ta mère est morte de vieillesse.
Elle a souffert de ne plus te voir.
Elle t'a attendu jusqu'au bout.
Personne ne t'en veut, on connaît ta souffrance.
Tu es revenu parmi nous.
Ta mère est heureuse à présent.
Elle t'embrasse et pleure de joie.
Elle te caresse la joue.
Elle te dit qu'elle t'aime.
Acocha.
Elle attend que tu viennes l'embrasser quand tu quitteras ce monde.
Acocha.
Tes frères sont morts à la guerre. Tu leur a manqué aussi.
Je suis le sorcier du village, le guérisseur si tu préfères.
Tu es béni des dieux.
Tu es notre honneur.
Ton courage fait encore parler de toi.
Soraya, Aprana.
Je m'appelle Mayo, sois béni.
Nous t'aimons.
Tu es arrivé dans la cour dorée.
Cheval sauvage était ton nom.
Cherche en langue amérindienne, tu augmenteras les vibrations entre nous. Nous t'embrassons.
On est là. On ne te quittera plus.
Appelle-nous quand tu le désires. Par Akasha. "
Il s'en alla et je restai là un long moment, debout sans bouger, pleurant doucement, l'âme caressée par une douce énergie inconnue.
NB : pour tous les Amérindiens, le cheval est un pont entre les mondes.
Cheval sauvage se traduit en Lakota par Sukawaka watogla.
Acocha,
je te dédie ces poèmes.
Merci à tous les deux,
chevaliers rose et bleu,
je sais d'où vous venez
et pourquoi vous m'avez
si souvent étonné.
Quelle gracieuseté
que ce message reçu,
aussi inattendu
que la sortie du bois
du bon roi d'Agartha.
Les enfants cernent les couleurs de notre vie.
Tel ici sur la toile
le bel outremer soutenant un bleu bondi,
ou là,
un rose magenta accotant le rouge corail.
Ils émergent des glacis profonds nés des eaux de nos rêves passés
et réhaussent l'édifice qu'est notre frêle destinée.
Au loin,
plus tard,
ils attirent le regard…
…et font vibrer notre mémoire.
"Ciao papa, mio papa" chante Pinocchio
sous l'élégante baguette d'Alexandre Desplat.
Et instantanément,
voilà que je revois
les yeux noyés de ma maman
quand subitement j'ai pris mon sac.
À 19 ans, rejeté, quoi faire d'autre sans brio
quand la vague te surprend par son brutal ressac ?
En famille, s'il est chose prévisible,
c'est l'heure inéluctable de la fin des "encore".
Tu peux la souhaiter tard, la cliver ou alors
allumer des bougies pour créer l'impossible.
Aujourd'hui c'est mon tour, c'était mon devenir.
À chacun ses adieux, reçus ou bien donnés.
L'âme en écho échoue ainsi les souvenirs
te dessinant au loin les rives aux flancs dorés.
L'inénarrable histoire s'imprègne dans l'espace
au fur et à mesure que l'ardoise grise s'efface.
Quel voyage bellissime au pays du partage !
Je poursuis la balade parmi les coquelicots.
Seul près de la cime, voilà mon avantage.
— Ciao papa, mio papa.
— Vas Pinocchio.
Laisse-moi juste encore le refrain du piano.
Vas, Pinocchio, et ne te retourne pas.
Les peintres tachent ici et là,
jettent des ombres, posent les tonalités, des contrastes, maigres et gras.
De près naissent des désordres par le geste,
des ratures, une confusion générale parfois
et puis, lorsqu'ils émergent de leur travail en s'éloignant de lui,
tout cela s'accorde comme par enchantement
faisant naître un ensemble cohérent
d'esthétique et de questionnement.
L'artiste ?
Un morceau de conscience qui s'est permis un corps.
Un petit bout de sens égaré de la route.
Plus de huit cent mois
qu'on est là, toi et moi,
tous deux sur le chemin
d'infortunes en regains.
Ici je m'illumine,
par là je m'assombris.
Quelquefois je m'éteins.
Je pose mes petits mots,
des secrets inouïs
inscrits dans la rétine,
revêtus en quatrains.
Entendrez-vous l'écho ?
Combien de fois n'ai-je rêvé
de champs à l'horizon perdu ?
Comment pourrais-je ne pas aimer
cette grisaille sur grisaille,
ornée de ce silence fané,
ces fantômes par vent portés
vers les arbres aux bras tendus
pour célébrer leurs retrouvailles ?
À quand ces affectueux baisers
venus d'en haut, immaculés,
en tourbillons toujours agiles
nappant le sol pour effacer
toutes les chroniques de mon passé ?
J'aime les deux aiguilles figées
du carillon rendu muet
cédant fièrement sa place au temps,
celle tue du champ d'éternité
où dans les plans je peux glisser.
C'est dans l'immensité rendu
que je ne me sens plus perdu.
Dès lors cesse l'agitation,
le boucan des conversations.
L'heure a sonné l'occupation
du gosse à ses jeux retrouvés.
Comment ne pas priser ces jours
quand il suffit d'ouvrir ses sens
pour ressentir tous les velours
exquis de la divine présence.
Je terminerai mon chemin en écoutant les longues causeries d'amour
entre mer et vent, forêts et korrigans,
tantôt chuchotements et douceurs câlines,
tantôt terribles colères.
Je clopinerai des falaises sur leurs crêtes quand l'air taquine l'eau
et que les vagues aspirent à le choper,
déferlant pour mieux le mordre.
Je retrouverai la pluie fine matinale piquant mes joues,
le froid me défripant et le soleil tannant ma peau.
Je veux m'effeuiller face aux éléments,
débarrassé des lambeaux de la cité.
Marcher et marcher jusqu'à en être fourbu et sombrer au crépuscule,
rassasié d'iode, du parfum acide et miellé des genêts,
de l'odeur du temps exhalé des bruyères,
les yeux enfin dépliés par la myriade de petits carrés bleus,
de bulles grises et blanches striées de jaune et rose,
d'ovales turquoises enchâssées de marines profondes,
d'ocres et rouges plantés de verts…
ivre d'un jour d'existence absolue.
Puis rêver parmi les anges, ces compagnons étranges
grimés en nuages aux cieux des non-voyants.
Maintenant je vois ces bras tendus par un amour inouï.
Le court métrage de ma vie défile brusquement.
J'aimerais tant borner mon chemin dans de longues causeries d'amour