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Recueil d'anecdotes, citations, faits divers ou surprenants, naïvetés, bouffonneries, calembours, réparties, plaisanteries et autres bons mots, recueillis dans des almanachs parus entre 1849 et 1853, pour passer d'agréables moments. Cet ouvrage se situe dans la suite des recueils d'anecdotes dont Nasr Eddin Hodja est le héros, mais aussi du Pogge, d'Arlotto, de Bonaventure des Périers, du Sieur d'Ouville, de Philippe d'Alcrippe, de Louis Garon, de Louis Loire et Louis Thomas ( voir liste des ouvrages parus, pages 5 et 6 du livre).
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Seitenzahl: 464
Veröffentlichungsjahr: 2022
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Nasr Eddin Hodja/Djeha :
Les Très-mirifiques et Très-édifiantes Aventures du Hodja (Tome 1)
Nasr Eddin Hodja rencontre Diogène (Tome 2)
Nasr Eddin sur la Mare Nostrum (Tome 3 disponible chez l’auteur uniquement)
Le Sottisier de Nasr Eddin (Tome 4) disponible également chez l’auteur en format A4 - grands caractères)
Nasr Eddin en Anglophonie (Tome 5)
Avant Nasr Eddin – le Philogelos (Tome 6)
Les Plaisanteries – Decourdemanche (Tome 7)
Candeur, malice et sagesse (Tome 8)
Les nouvelles Fourberies de Djeha (Tome 9)
Humour :
Le Pogge : Facéties – les Bains de Bade – Un vieillard doit-il se marier
Contes et Facéties d’Arlotto
Fabliaux Rigolos (anonymes du XII° et XIII° s. en français moderne)
Nouvelles Récréations et Joyeux Devis – Bonaventure des Périers
La Folle Enchère – Mme Ulrich/Dancourt
Les Contes aux Heures Perdues du sieur d’Ouville
La Nouvelle Fabrique – Philippe d’Alcrippe
Le Chasse-Ennui – Louis Garon
Anecdotes de la Vie littéraire – Louis Loire
L’esprit de M. de Talleyrand – Louis Thomas
Fabliaux - Nouvelles :
Fabliaux Coquins (anonymes du XII° et XIII° s. en français moderne)
Lais & Fables de Marie, dite de France (en français moderne)
Les Nouvelles de Bandello (1 à 21)
L’Oiseau Griffon - M.Bandello et F.Molza
Le Point Rouge – Christophe Voliotis
Philosophie :
Les Mémorables – Xénophon
La Cyropédie ou Education de Cyrus – Xénophon (à paraître)
Fontenelle – La République des Philosophes
Romans/Divers :
L’École des Filles (chez TheBookEdition)
Sue Ann (chez TheBookEdition)
Rien n’est jamais acquis à l’homme
Nota : tous ces ouvrages sont disponibles en format papier ET e-book
Au format e-book exclusivement :
Nathalie et Jean-Jacques – recueil de nouvelles
Jacques Merdeuil – nouvelle - version française (chez Smashwords/Google)
Le Point Rouge –nouvelle - version française (chez Smashwords/Google)
Les Fabulistes :
Les Ysopets – 1 – Avianus
Les Ysopets – 2 – Phèdre – version complète latin-français
Les Ysopets – 2 – Phèdre – version Découverte en français
Les Ysopets – 3 – Babrios – version Découverte en français
Les Ysopets – 4 – Esope – version Découverte en français
Les Ysopets – 5 – Aphtonios – version en français
Les Fabulistes Classiques – 1 – Bensérade
Les Fabulistes Classiques – 2 – Abstémius - Hecatomythia I et II
Les Fabulistes Classiques – 3 – Florian
Les Fabulistes Classiques – 4 – Iriarte – Fables Littéraires
Les Fabulistes Classiques – 5 – Perret – 25 Fables illustrées
Philosophie/Politique :
De la Servitude volontaire – ou Contr’Un – La Boétie
La Désobéissance civile - Thoreau
Humour :
Histoire et avantures de Milord Pet
Eloge du Pet
Discours sur la Musique Zéphyrienne
Également disponibles
INTRODUCTION
Une naïveté d’enfant
Le coup de tonnerre
L’avaleur d’hommes
Fléchier
Brunetiana
La tante du général
L'apprenti herboriste
Respect aux règles
La demande et la réponse
La loi de l’hospitalité chez les Arabes
Les Puritains de l’an II
Le désespéré
La fille aguerrie
Les simples
L’Égoïste
L’érudition précoce
La question
Le bas coupé
Les étymologies
Une bonne leçon
Le Grenadier français à Rosbach
Le petit escalier
Les brochets et les habits
L’étoile
L’heure du spectacle
Une plaisanterie en 1793
Les apparences
La caution
Les liaisons de Tumbridge
Le postillon
Le frère de Fontenelle
Une épingle et M. de Bièvre
Le fils de Ninon Lenclos
Le bain
Un proverbe bien appliqué
L'Hernhuter
L’avenir d’une grande famille
Manie de parler
La question singulière
Le hussard archéologue
La propagation des lumières
Le petit flacon
L’hypocrite
Le mari et l’amant
Les ricochets
La partie de piquet
Le maréchal de Richelieu
La rue d’Enfer
Les procès de M. de Langeay
L’aveu du marchand de vin
La distinction
Le paysan étymologiste
L’horoscope
Le choix enfantin
L’enseigne de Montmorency
Mademoiselle Déjazet
L’équivoque
Une séance du conseil des ministres
La fille avisée
BIEVRIANA - Calembours choisis du marquis de Bièvre
ODRYANA - Calembours et facéties du comédien Odry
Un compliment très adroit
Le menteur
La reconnaissance d’un Gascon
Le voleur plus généreux qu’il ne voulait
Présence d’esprit d’un Arabe
Le bossu par-devant
Le chapeau du meunier
Une aventure de Bobèche
Bon mot d’Arlequin
Un seigneur russe
L’âge d’un âne
Les naissances précoces
Bon mot de Panard
Trait d’esprit d’Anne d’Autriche
Réponse d’un Suisse
Bon mot de M. de Harlay
L’artisan et sa femme
Bonne réplique d’un Breton
L’amiral Byng et le vaisseau amiral
Saillie de Chapelle
L’acteur et son visage
Le paysan et l’oculiste
Samuel Bernard et le curé de Saint-Sulpice
À quoi on s’expose
Bon mot d’Arlequin
Bons mots du médecin Bouvart
Belle réponse de Louis XIV
Moyen pour guérir un cheval de la peur
Invocation à sainte Geneviève
Bon mot de Fouché
L’aumône forcée
L’audience
Le Rans des vaches
Le mouton volé
Heureuse répartie
La fille de Pennsylvanie
Inventaire d’un curé de campagne
Moyen ingénieux de présenter une supplique
Le comité d’aliénation
Raison plausible
Bonne raison
La préface du religieux
Belles paroles
Conseil qui n’est pas suivi
La santé altérée
Explication d’un songe
Réponse digne de la demande
Les malheurs de Bobèche
Une folie de religieux
Perspicacité d’un artisan
Pensée de peu de valeur
Les ânes du roi de Perse
Saint Augustin
Un mari à confesse
La fille et le diamant
Prédiction d’un mousquetaire
L’Anguille de Melun
Naïveté d’un capitaine suisse
Les savants, les seigneurs et les juifs
Équivoque
Samson
Un grand seigneur bien déguisé
L’orateur à la potence
Un vrai Normand
La théière
Le Bon Dieu tout neuf
La gourmandise punie
Une réponse énergique
La longévité
Dernières paroles de Rameau
Le libelliste mortifié
Un mauvais payeur
Les Abeilles
Singularité de la vieille duchesse de Nemours
Voltaire en promenade
Manière de payer ses dettes
Les deux marchands de balais
Répartie d’un Irlandais
Mandement d’un archevêque de Paris
Bonne réponse d’un meunier
Le comte de Cobentzell
Brunetiana
Moyen de s’assurer des propriétés dans le ciel
Quand il y a pour six il y a pour huit
Le pique-assiette
L’Arlequin
Gros-Jean et son curé
Le souhait accompli
Le petit cochon
Deux janotismes
Le remède héroïque
Le comédien normand
Un apologue du XIII° siècle
L’invitation à déjeuner
Menu d’un grand dîner du quinzième siècle
Les expédients
La santé cautionnée
Les variantes républicaines
L’argument irlandais
Les pommes au sucre
Le lapin blanc
Le médecin de bonne foi
Le doigt de Dieu et celui des hommes
Le malade
Les trois verres de limonade
Un billet de faire-part
La dinde et le chapon
Le billet de mariage
Les jambons de Bayonne
L’éclipse
L’embarras d’un corps savant
Le pestiféré
L’épreuve du fer rouge
Le conscrit
Le procureur et le lièvre
Le Gascon et le Beaunois
L’inscription irlandaise
Le choix d’une femme
L’ennemi du mariage
L’homme de précaution
Le feu purifie tout
Opinion de Frédéric sur les soldats français de son temps
Les deux carafes
Trois généraux français
La modestie de Saint Ignace
I.a destinée
La montre volée et restituée
La promesse de mariage
Chamfortiana
L’heureux solliciteur
L’heureuse méprise
Les deux poires
Frédéric II et Coccéi
Charles II, roi d’Angleterre, et Killigrew
Le banquier empaillé
L’original et la copie
Le secret
Le travail de la bière
Deux formules singulières
Le choix
Une guérison imposée
La mode
Le maire docile
La messe longue
L’entorse bien soignée
Les chaises percées
L’emprunteuse de diamants
L’homme à projets
La bague du roi de Prusse
Le mariage impromptu
L’érudit
À bon chat bon rat
Un médecin du temps de l’empire
Le médecin du roi de Pologne
Les limites de la puissance royale
Le bon soldat
Le domino jaune
J’aimerais mieux l’autre
L’homme incorruptible
Le costume du Diable
Les avantages d’une épidémie
Les signalements
Le marchand d’allumettes
Les saluts
La dinde aux truffes
La ficelle oratoire
Le froid de l’Enfer
William Hottmann
Le Portrait du Diable
L’Éloge de Louis XVI par Fouquier-Tinville
La juive
Les jambes des reines d’Espagne
L’Écho
L’Égalité impossible
Les courtisans et le comte de Grammont
Une envie de femme grosse
Anecdotes hygiéniques sur quelques hommes célèbres
Le manteau de l’évêque de Worms
L’impolitesse justifiée
L’amour et la pluie
L’absolution marchandée
Les Grenadiers du maréchal de Villars
Le chasseur embarrassé
Le conseil suivi
Les mariages par bulletins secrets
La convention
La marchandise prohibée
Le fils attentif
Le Gascon affamé
La rente viagère
Le nouveau maire
La perfection impossible
Un avis paternel
Louis XIV et le maréchal de Villars
Prodigieuse mémoire de Napoléon
Laconisme du maréchal de Saxe
L’argument irrésistible
À tout seigneur tout honneur
Singulier exemple de prodigalité
Le barbier du roi
M. Prudhomme le mal nommé
Une comparaison singulière
L’excuse d’intention
La réplique du prédicateur
L’apologue du solliciteur
Une prescription municipale
Le saint difficile à faire
L’explication
La pierre philosophale de Rubens
La restitution impossible
La fortune
Madame d’Amblerieu
La discrétion d’un avocat
Le scrupule du déserteur
Les deux services
Un jeune homme de grande espérance
Le blanc-seing
La lecture de la Bible
La leçon paternelle
Le garçon de café
La douceur
Henri IV et le père Coton
Le danseur
La bonne femme
Le panégyrique de saint Nicolas
Les compliments au soleil
L’habile médecin
L’histoire
La cruche
Le chat et la poupée
Les rêveurs et Charles-Quint
Le P. Malebranche, poète
L’évêque et le paysan
M. de Fontrailles
La lecture
La pêche de Beaune
Une distraction épiscopale
L’homme de bon appétit
L’à-propos
Le beau parleur
Voltaire et les visiteurs
M de Brissac
Les clefs d’Amsterdam
La visite de madame Geoffrin
Les honnêtes gens d’une maison de jeu
La bravoure espagnole
M. de Tressan et madame de Boufflers
La justice rigoureuse
Le pendu difficile
Le mari métamorphosé en chat
La réélection
N’ayez pas trop d’esprit
Le docteur arabe
Le brave Daguerre
Le mari prudent
Le négociant
La seringue
Une représentation du Cid
D’Alembert et mademoiselle Dumesnil
Le collier
La querelle apaisée
Les buveurs Suisses
Les dames estimées
Beaumarchais
Le diable et les gens de robe
L’homme discret
L’empereur Joseph II
La précaution
Les années
La perruque de M. de Prie
Les diamants
Histoire d’un officier de fortune
La complaisance du capucin
Les dettes payées et à payer
Chacun son tour
Le député
La plaisanterie royale mal accueillie
Le jury anglais
L’excuse valable
Le sermon de Swift
La leçon de géographie
Le club du silence
L’homme difficile
L’obligeant mari
L’heureuse étoile
Les yeux doux
Les mésaventures d’un homme poli
Le calcul
La langue basque
L’obéissance
L’enfant avisé
La transaction
La comédie sifflée
La traduction fidèle
La méprise orthographique
L’enfer d’un auteur
Les deux sœurs
Une courte harangue
Le duel grammatical
L’Angélus
La lecture de Don Quichotte
La théorie et la pratique
La méprise
Un peu d’aide fait grand bien
Le dix-sept brumaire
L’héritier
L’orateur pharmacien
La bataille de Kollin
La canaille et les honnêtes gens
Le bossu de belle humeur
Une dédicace singulière
L’avertissement
La seconde femme
La véritable charité
Un calembour d’ivrogne
L’impatient
L’incertitude
Un calembour de madame de Sévigné
L’exemple
Le traité inconnu
Le gigot
La tête de l’ambassadeur
Un calembour théâtral
L’évanouissement
L’ivrogne
L’homme d’ordre
Le passeport pour Quimper-Corentin
La veuve consolée
Fontenelle et Piron
Le courtisan malheureux
Le cordelier bien avisé
L’explication
Les trois enfants
La belle mémoire
La précaution du curé
L’inscription nécessaire
La déclaration réciproque
L’enfant malheureux
Les porcs et la cuillère
La charité bien faite
Les grosses femmes
L’homme impassible
Un homme plus que naïf
Les mains de la reine d’Angleterre
Une preuve d’amour
L’abbé de Feuquières
Un janotisme officiel
Un calembour de Beauzée
La pendule de l’opéra
L’homme bien élevé
Une nouvelle expression poétique
Le cardinal Mazarin et son secrétaire
Les boules
La puissance de la musique
La réparation impossible
Louis XV et Doyen
L’à-propos du duc de Vendôme
Le sermon de M. de Harlay
L’amour trop clairvoyant
L’abbé Morellet et le faisan
Les chevaux à Paris
L’erreur du cardinal Farnèse
Les sots et les femmes
Un calembour de Martainville
La menace oratoire
Les conclusions
Les Anglais et les Espagnols
Le philosophe
Le médecin de la goutte
Un conseil d’ami
Le peintre accommodant
L’homme à tout faire
La précaution singulière
La saignée
Une annonce précise
Ordonnance contre les chiens
Le cheval volé
Le nouvel apôtre
La loterie
Le malin bossu
L’homme aux habitudes
L’âge d’un malade
Traits singuliers de quelques prédicateurs
Les emprunteurs de livres
La raison
La confiance
Le bon et le mauvais livre
La barbe rousse
L’éclipse remise
Turenne et M. de Choiseul
L’habile vendeur
L’homme généreux
Insolite encyclopédie
L’explication
Le droit du cocher
Les sots
Le faux bruit
Le savant et l’homme d’esprit
Le laconisme paternel
Deux mots charmants
L’émir au grand nez
Le sermon et la chemise
Le beau sermon
L’étonnement bien fondé
Le prédicateur vigoureux
L’excuse galante
M. de Matignon
La présence d’esprit
Le peintre Nanteuil
L’homme à raser
Les compliments réciproques
La force de l’expression
Le cocher logicien
La famille Colin
Le prédicateur et le roi d’Angleterre
Le grenadier intrépide
Un nouveau remède contre les vapeurs
Le résumé
Le soleil trop pressé
Le regret d’une veuve
La double leçon
Le mari dévoué
L’homme de précaution
La faute réparée
J’y vais quelquefois
Le vol au tableau
Le dentiste
L’homme puissant
Petits prodiges d’industrie et de patience
Les deux tombeaux
La fourniture de bois
Les nouvelles
Le prône très abrégé
La mémoire du chien
L’acte mortuaire anticipé
Notre manteau
La pluie et le beau temps
L’esprit de contradiction
Les cent écus
La mauvaise foi punie
Les trois états du médecin
L’oraison pour la brûlure
L’éléphant avisé
La rupture
L’avertissement mal compris
Le double dépôt
Dancourt et mademoiselle Duclos
Les sabots et les souliers
Le créancier exigeant
Les antipathies
Le confrère
Quentin Metsys
Iphigénie
N’anticipons pas
La puissance de l’amour
Le Brun et Mignard
L’apothicaire
La question imprévue
Un tour de carnaval
La ressemblance
Les applaudissements de bon aloi
L’archevêque d’Auch et le tableau
La pomme cuite
Dire et faire
Jean Bart
Une cure ingénieuse
Le feu et l’eau
Le peureux par excellence
L’avocat
Le secret de l’état
Turenne et les soldats
La précaution paternelle
La vanité corrigée
L’avis intéressé
Les canards
L’homme exact au rendez-vous
La grande porte
L’homme discret
Le mensonge et la vérité
Un éloge qui en vaut bien d’autres
L’homme bienfaisant
La vraie modestie
Mettez du rouge
L’épreuve des remèdes
La distinction du joueur
Aide-toi, le ciel t’aidera
La bonne âme
La mémoire prodigieuse
Le Comédien applaudi
Treize à table
La calotte de l’abbé
Le jeune homme modeste
La marchandise défectueuse
Les gages d’un maître d’hôtel
Frédéric II, et son valet de chambre
L’officier gascon et le ministre de la guerre
Une aventure de Piron
La femme du Procureur et la clé de l’armoire
L’ivrogne et le cul-de-sac
Louis XIV et le filou
L’avocat Langlois
Le mari d’une dame de grande naissance
Le poids sur l’estomac
Vouloir n’est pas pouvoir
Le paysan au spectacle
Catherine Beausergent
L’éventail
Le prince Charles de Ligne
Les deux philosophes platoniciens
Le lord Stairs et son bisaïeul
L’épitaphe de saint Fiacre
Le coffre-fort du financier
Les dettes à payer
L’éloge de Sully
Le Gascon puni
Le paradis de Mahomet
Les Turcs et le soldat allemand
La femme empoisonnée
Dugazon et Desessarts
Les mouches et la cruche de lait
L’éléphant et le cornac
Duel entre un apothicaire et un officier
Le trot à l’anglaise
Le paysan et la nouvelle lune
La soupe au caillou
Le voyageur avisé
L’éclipse de soleil
La bourse d’argent et la bourse de plomb
L’habit du duc de Fronsac
Le chat et les deux livres de beurre
Le Normand et le maquignon
Le jabot
La bataille de la Hogue
Le vol d’un diamant
La troisième saignée
Philippe le Bon et l’ivrogne
Le lord et le nègre
Triomphe d’un mari
Le maréchal Lefebvre et les Espagnols
Le chevalier Paul
Le paysan et le procureur
Pourquoi il n’y a pas d’eau dans le Sahara
Le Suisse et l’ordonnance du médecin
Henri IV égaré dans une forêt
L’inondation
L’anglaise aux sept maris
Le soldat américain et les six Anglais
Le bibliophile distingué
Le maire et les comédiens ambulants
L’ermitage
Le mousquetaire et le cocher de fiacre
La probité récompensée
L’obligation payable à volonté
Le sourd
Le soleil et le jardinier
Le quaker en berline
La profession la plus nombreuse est celle de médecin
Les Arcadiens et la lune
Le lieu de mort des ancêtres
L’homme veuf et le cocher
La femme laide
La jeune Bernoise condamnée à mort
Le passage de la mer Rouge
Le chien de la communauté
Le cardinal et le peintre italien
Le bandit Guicciardini
Le missionnaire endormeur
Les Gascons et les gasconismes
La jeune empoisonneuse
Le curé mangeant des mûres
Frédéric II et le page
Le pont Saint-Martin
Les trois grands médecins
Le vizir du roi de Perse
La maison qui croule
Le punch de sir Russel
L’officier et les quatre voleurs
La dédicace de Scaron
Le statuaire et le prince
Le ministre protestant et l’âne de Balaam
La place de capitaine de vaisseau
La veuve anglaise
La belle parleuse mystifiée
Le maréchal de Catinat
Le curé Arlotto
Les questions d’un gouverneur
L’intérieur de l’Obélisque
Ordonnance du médecin
Les cinquante coups de bâton
Le retour du matelot
La femme priant pour son mari
Jocrissiana et Arlequiniana
BIBLIOGRAPHIE
Petit retour aux sources. Après une série de Nasr Eddin Hodja, suivie de son avatar maghrébin Djeha ; ainsi que des ouvrages plus classiques tels que les Facéties du Pogge ou du curé Arlotto, Les Nouvelles Récréations & Joyeux Devis de Bonaventure des Périers, les Contes aux Heures Perdues du Sieur d’Ouville, La Nouvelle Fabrique de Philippe le Picard, Le Chasse-Ennui de Louis Garon, ou les Nouvelles de Bandello, cet ouvrage s’inscrit dans le droit fil de ces publications1 destinées à vous divertir tout en vous instruisant.
Les éléments qui vont suivre sont extraits des Almanachs Facétieux pour les années de 1849 à 1853 inclus. Il s’agit de recueils annuels d’anecdotes (historiques, pour la plupart), de faits divers ou surprenants, de naïvetés, bouffonneries, calembours, réparties, plaisanteries et autres bons mots.
Les énigmes, charades, logogriphes, rébus, ainsi que tous les éléments relatifs à l’astronomie, la météorologie et l’agriculture, ont été éliminés pour des raisons pratiques. De même, les contes, pouvant s’étaler sur jusqu’à une douzaine de pages, ont également été éludés.
J’ai, en revanche, conservé les proverbes de différents pays, considérant qu’ils constituaient un intermède frais dans une longue litanie d’historiettes, rompant utilement la monotonie.
Enfin, à relever ces particularités du XIX° siècle, où l’on faisait des panégyriques à certaines personnes, en rajoutant le suffixe -iana : Brunetiana, Bièvriana, Odryana, Chamfortiana, etc2.
En ce qui concerne l’auteur initial, Hilaire le Gai ; sous ce pseudonyme se cache un monsieur très respectable dans le beau monde, Pierre-Alexandre Gratet-Duplessis. Professeur successivement dans plusieurs collèges, puis proviseur, inspecteur et enfin recteur des Académies de Caen et de Douai, cet écrivain et traducteur par ailleurs naquit en 1792 à Janville, dans l’Eure-et-Loir, et rendit son âme à Dieu en 1853 à Paris.
Outre des ouvrages très sérieux, tels qu’une Bibliographie parémiologique, une édition annotée de La Rochefoucauld, nous lui devons également des livres plus légers : Un million de plaisanteries, Un million de bêtises3, Un million d’énigmes, Un million de calembours, un Petit Trésor de Poésie récréative, un Almanach des Jeux, ainsi qu’un Almanach des enfants, etc.
Quelques textes sont repris de nos classiques, dont j’ai cité un bon nombre ; mais on n’a pas affaire à un plagiat d’ampleur comme aux XVII et XVIII° siècles, comme avec par exemple la Gibecière de Mome, un ouvrage conçu et présenté avec tellement peu de soin par ailleurs, que la numérotation y est fantaisiste, avant de s’arrêter tout à fait !
Mes lecteurs habituels trouveront donc quelques histoires qui leur éveilleront des souvenirs ; certaines pouvant être enfin reprises dans le répertoire Nasredinien.
Je vous souhaite autant de plaisir à lire cet ouvrage, que j’en ai pris à le bâtir.
Christophe Noël
1 Tous les titres cités sont disponibles chez BOD édition, y compris ceux rédigés par Decourdemanche ou Mallouf.
2 J’ai même trouvé un Merdiana !
3 Introuvable.
Un jeune enfant était en visite avec sa mère ; ils furent reçus dans un salon où se trouvait un perroquet très familier, que le maître de la maison tenait sur son doigt pour le caresser. L’enfant plein d’ardeur et de vivacité s’approche avec empressement pour caresser aussi l’oiseau. « Prends garde, Paul, lui dit le maître de la maison, il te mordra. – Mais il ne vous mord pas, vous ? – C’est qu’il me connaît. – Eh bien ! dites-lui que je m’appelle Paul. »
Madame du Barry disait un jour au peintre Doyen : « Il y a un an qu’étant au bain comme j’y suis maintenant, j’entendis un coup de tonnerre épouvantable. J’en fus si effrayée que sans penser à ma nudité, je traversai rapidement tout mon appartement pour aller me cacher dans une pièce du fond. » Doyen, pour toute réponse, courut regarder à la fenêtre. « Que faites-vous donc là ? lui dit madame du Barry. – Madame, je regarde si le temps n’est pas à l’orage ; car cela ferait vraiment un beau coup d’œil pour un peintre. »
Le vieux comte de Kœnigsmark, général au service du roi de Suède, avait plus d’une fois donné des preuves éclatantes de sa valeur et de son intrépidité ; il ne se supposait pas lui-même susceptible de crainte, et pourtant, une fois en sa vie, il eut peur, et, semblable à un véritable enfant, une menace ridicule le pénétra d’effroi. Les Suédois venaient de s’emparer de la ville de Prague lorsqu’après le souper de Charles X, on lui présenta un homme qui passait pour le plus vorace des mangeurs du Nord, et qui, pour amuser le monarque, offrit d’engloutir en sa présence un porc tout en vie, pesât-il quatre cents livres. À cette proposition extravagante, Kœnigsmark fit un signe de croix et conseilla très sérieusement au Roi de faire arrêter cet homme, qui assurément était sorcier. Le mangeur effréné regardait de travers le donneur d’avis : « Sire, dit-il, si Votre Majesté veut ordonner à cet Officier de quitter son épée et ses éperons, je vais, pour le convaincre, l’avaler à l’instant même. » Cette menace folle et l’air résolu du mangeur qui, en finissant de parler, ouvrit une bouche énorme, jetèrent le trouble et l’effroi dans l’âme du vieux guerrier. Il sortit au plus vite de l’appartement ; descendit l’escalier en toute hâte, traversa, avec la célérité d’un cerf, une partie de la ville de Prague, et courut se renfermer dans sa chambre. Trois jours après l’aventure, il n’était pas encore bien remis de l’impression qu’avait faite sur lui la menace du prétendu anthropophage.
Le célèbre orateur Fléchier, évêque de Nîmes, était le fils d’un fabricant de chandelles. Un prélat de cour, tout fier de sa naissance, fit sentir un jour à l’évêque de Nîmes qu’il était fort surpris qu’on l’eût tiré de la boutique de ses parents pour le placer sur le siège épiscopal. Fléchier, sortant à regret de sa simplicité et de sa modestie ordinaire, répondit à son noble confrère : « Avec cette manière de penser, Monsieur, il est probable que si vous étiez né dans la même condition que moi, vous seriez encore fabricant de chandelles. »
Brunet prétendait que le cygne le plus commun en Allemagne était le cygne allemand (Signalement).
Il disait que les Juifs devaient bien aimer la Révolution de 1789, car elle leur avait donné un Messie d’or (messidor).
Il déclarait qu’il ne mettrait plus les pieds aux Tuileries, parce que les arbres étaient en allés (en allée).
Il disait encore que la plaine la plus haute du monde, était la pleine lune.
En 1793, un membre du comité révolutionnaire monte à la tribune pour faire part à ses collègues et à l’auditoire d’un fâcheux revers que venait d’éprouver une division de l’armée française. « L’ennemi, s’écrie-t-il, a pénétré dans le camp français ; il a tout renversé devant lui, et après avoir pillé de tous côtés, il a violé jusqu’à la tente du général. – Que diable ! aussi, répliqua un des assistants, pourquoi mène-t-on les vieilles femmes à l’armée ? »
Jocrisse disait qu’étant resté six mois chez un herboriste, il avait été tout ce temps sur la même plante. Quelle plante, lui dit-on ? – La plante des pieds.
Il arriva un jour, dans un couvent des environs de Paris, une aventure qui fit quelque scandale. Le Parlement, qui s’attribuait dans ce temps-là une certaine autorité en matière de surveillance sur les mœurs, en fut informé et nomma quatre commissaires pour éclaircir le fait et faire ensuite un rapport à la compagnie. Le plus ancien des commissaires délégués se présente à la porte du couvent et demande la prieure. Celle-ci qui avait pris quelques minutes pour faire un peu de toilette, arrive au parloir. « Madame, lui dit le magistrat, nous sommes députés par notre compagnie pour vérifier un fait qui lui a été dénoncé, et constater par nous-mêmes l’état où se trouve la Mère du Saint-Sacrement. — Monsieur, je suis fâchée d’être obligée de vous dire que je n’ai pas le pouvoir de vous laisser entrer dans l’intérieur de la communauté. – Madame, oserais-je vous demander quelles peuvent être les raisons de votre refus ? – Monsieur, nous sommes de fondation royale. — Madame, le Parlement a ses droits. – Monsieur, nous avons nos règles. – Cela étant, madame, nous reviendrons dans trois ou quatre jours.
Un mauvais plaisant, fit un jour à une dame, en société, la question suivante dont la solution, comme on le verra, était passablement impertinente : « Quelle différence y a-t-il entre une femme et une glace ? » La dame chercha quelque temps et finit par avouer qu’elle ne pouvait trouver la réponse. « C’est, répliqua l’agresseur, qu’une femme parle sans réfléchir et qu’une glace réfléchit sans parler. – À mon tour, dit la dame sur-le-champ : sauriez-vous me dire, monsieur, quelle différence il y a entre une glace et un homme ? – Madame, je ne devine pas. – Eh bien ! c’est qu’une glace est polie et qu’un homme ne l’est pas. »
Il n’est personne ou du moins presque personne qui n’ait entendu parler de l’influence qu’exerce et des obligations sérieuses qu’impose, chez les Arabes, le fait d’avoir mangé le pain et le sel, ou même seulement du sel avec ou chez une autre personne. L’anecdote suivante en fournit un exemple remarquable qui offre le double intérêt de l’extraordinaire et de la nouveauté.
Un homme de bonne famille, nommé Yakoub, fils d’El-Lys Es-Suffar, avait été conduit, par les désordres de sa jeunesse, à adopter la profession de voleur de grand chemin, et il était parvenu, une certaine nuit, à s’introduire, au moyen d’une excavation souterraine, dans le palais de Dirhem, gouverneur de Sirtan. Il avait déjà réuni et mis en un paquet l’or, l’argent, les joyaux et les étoffes les plus précieuses qu’il avait trouvés dans cette somptueuse habitation, et il se disposait à partir avec son précieux fardeau lorsqu’il marcha dans l’obscurité, sur un corps assez dur qui se broya sous son pied avec un peu de bruit. Le voleur, imaginant que ce pouvait être quelque objet précieux, un diamant peut-être, se baissa pour le ramasser et porta sur sa langue les fragments qu’il avait recueillis.
Son désappointement fut grand et sa mortification plus grande encore en reconnaissant que ce qu’il avait pris pour un joyau précieux n’était autre chose qu’un morceau de sel minéral. Yakoub prit toutefois son parti sur-le-champ ; il avait mangé du sel chez celui qu’il voulait dépouiller ; sa cupidité fléchit devant la loi de l’hospitalité et abandonnant sans hésiter les ballots qu’il venait de terminer, il partit sans rien emporter.
L’Intendant du gouverneur étant venu, le lendemain matin, faire sa tournée ordinaire, fut à la fois très surpris et fort effrayé de voir qu’une partie du trésor et des précieux joyaux de son maître avaient disparu ; mais en visitant les ballots abandonnés dans une des salles du palais, il reconnut bientôt, et avec une grande satisfaction, que rien ne manquait de tout ce qu’il croyait perdu.
La singularité du fait le détermina à en donner sur-le-champ connaissance à Dirhem. Celui-ci fit publier dans toute la ville, que non seulement il pardonnait complètement cette tentative de vol, mais que de plus il récompenserait généreusement l’auteur, si celui-ci comptait assez sur la parole du gouverneur pour se faire connaître. Yakoub se présenta sans hésiter et n’eut point à se repentir de sa confiance. Dirhem l’attacha à lui, le combla de bienfaits, et avec le temps, l’ancien chef de voleurs acquit une telle puissance qu’il put, quelques années plus tard, devenir le fondateur d’une dynastie.
En l’an II de la première république française, une troupe de comédiens ambulants ayant fait afficher dans un petit bourg une comédie en vers libres, l’autorité municipale envoya défense de la jouer.
Un homme à qui rien n’avait jamais réussi, disait un jour pour exprimer la constance de son infortune ; « Je suis tellement peu chanceux que si je me faisais chapelier, vous verriez que les hommes cesseraient d’avoir des têtes. »
Une jeune fille, étant à confesse, dit au prêtre, en commentant sa confession, qu’elle avait oublié, la dernière fois qu’elle était venue, de s’accuser d’avoir cédé plusieurs fois dans un même jour aux désirs empressés de plusieurs galants. « Ah ! ma fille, lui dit ce confesseur, ce n’est point un oubli de votre part ; avouez plutôt qu’au tribunal de la pénitence, la honte vous a fermé la bouche. – Non, mon père, reprit la pénitente ; je puis vous certifier que c’est un pur oubli. »
Un charlatan, qui s’annonçait comme un amateur passionné de la botanique, disait avec un grand aplomb aux paysans qui l’écoulaient : « Mon baume est composé de simples, et tant qu’il se trouvera des simples ici, je n’en partirai pas. »
Un homme reprochait à un de ses amis d’être fort égoïste. « Tu ne t’occupes absolument que de toi, lui disait-il. – Ah çà, dit l’autre, tu me prends donc pour un couvreur ? »
Un bonhomme de père, enchanté des progrès que son fils faisait dans le latin qu’il apprenait depuis cinq ans, lui dit un jour qu’il voulait, pour le récompenser, l’emmener promener avec lui.
En passant devant la porte Saint-Martin, il remarqua l’inscription Ludovico magno. « Dis-moi, Fanfan ; que signifient ces deux mots latins ? – Cela veut dire porte Saint-Martin, papa, répondit l’enfant sans hésiter. – Très bien. Et qui est-ce qui t’en a tant appris ? – C’est mon précepteur, papa. – Viens, cher enfant, que je t’embrasse. »
Un jeune officier entrait pour la première fois dans une maison où il avait une visite à faire, et ne voyant aucun domestique pour lui indiquer la personne qu’il demande, il trouve une porte ouverte et s’introduit lui-même. Après avoir traversé deux ou trois pièces désertes, il aperçoit une jolie femme endormie sur un sofa.
Il prend sur-le-champ un grand parti, et sans autre déclaration de guerre, il donne l’assaut et s’empare de la place. La dame s’éveille en sursaut : « Qui vous a rendu si hardi, Monsieur ? lui dit-elle avec quelque chaleur. — Madame, répondit l’officier un peu ému ; je n’ai pas vu de garnison, j’ai profité de l’occasion pour surprendre l’ennemi ; surpris à mon tour, je suis votre prisonnier, mais, je vous en prie, accordez-moi la vie et je me retire sur-le-champ. – Il ne s’agit nullement de cela, lui répondit-on d’un accent assez peu irrité ; je voulais seulement savoir qui vous avait donné tant d’audace. »
Un amateur de jardinage, qui s’occupait lui-même de la taille de ses arbres, se fit, à la jambe, en coupant une branche, une assez forte blessure d’où le sang coula abondamment. Son jardinier, témoin de l’accident, s’écria en levant les yeux au ciel et avec l’accent d’un véritable intérêt : « Ah ! Monsieur, quel dommage d’avoir gâté un si joli bas ! »
Dans un déjeuner de savants, la conversation tomba sur les étymologies, et chacun de proposer celles qu’il croyait les plus curieuses et les plus probables. Un des assistants, qui n’avait pris qu’une faible part à la discussion, prit enfin la parole et indiqua les suivantes qui obtinrent l’assentiment général :
« On appelle bâtards les enfants naturels, parce que les femmes s’en accusent bas et tard.
« Chaudron, espèce de vase que l’on met au feu, parce qu’il est chaud et rond.
« Fenêtre, une croisée, parce que c’est elle qui fait naître le jour dans une chambre.
« La jeunesse, parce qu’à cet âge les jeux naissent.
« Le pantalon parce qu’il pend jusqu’au talon. »
Il y a des étymologies beaucoup plus savantes qui ne sont certainement pas aussi vraies que celles-ci.
L’anecdote suivante, extraite du journal d’un voyageur, a été insérée dans un ouvrage périodique qui paraissait à Londres en 1829 (The Olio), et nous la donnons dans les expressions mêmes du narrateur.
Je ne restai que très peu de temps à Francfort et je ne pus consacrer que quelques instants à visiter les diverses curiosités dont cette ville abonde. J’y fus témoin toutefois, dans une des matinées de mon séjour, d’un fait assez remarquable pour trouver place dans mon journal. J’étais entré dans un café, pour prendre quelques rafraîchissements, et m’étant placé devant une table, mon premier soin fut de chercher à connaître par un coup d’œil rapide, et le local, et la société qui s’y trouvait rassemblée. C’était, à ce qu’il me sembla, une réunion de négociants et de petits marchands, à l’exception d’un ou deux voyageurs étrangers, qui comme moi étaient venus essayer de lire et de comprendre, en prenant leur café, le journal du lieu connu sous le nom de Gazette Universelle. À peine étais-je complètement installé que je vis entrer dans la salle un homme de grande taille et de forme vigoureuse, en négligé militaire ; son extérieur n’avait rien de prévenant. À peine entré, il détacha son ceinturon, déposa son sabre sur une chaise, et s’assit en promenant sur tous ceux qui l’entouraient un regard hautain et dédaigneux. Quelques instants après, nous vîmes arriver un nouveau venu qui nous sembla étranger. Son extérieur formait un contraste parfait avec celui du géant qui l’avait précédé. Son costume était simple : une redingote grise, boutonnée jusqu’au menton et une casquette de drap en faisaient à peu près l’ensemble. Il chercha de l’œil une place, et se dirigeant vers la chaise occupée par le sabre de l’officier, il déplaça l’arme qu’il établit soigneusement le long de la muraille et prit le siège qui alors se trouvait libre, sans penser probablement qu’il eût pu, dans la circonstance, offenser qui que ce fût. Il se trompait ; le matamore se montra fort courroucé qu’on eût osé déplacer son sabre, et demanda d’un air assez insolent à l’étranger, pourquoi il s’était permis d’y toucher. Celui-ci lui répondit avec calme et d’un ton plein de convenance, et cette modération même irrita le querelleur, qui, sur-le-champ, lui demanda raison de cette insulte, en ajoutant que s’il voulait sortir quelques instants avec lui, l’affaire pourrait être vidée sur-le-champ.
« Il ne me paraît nullement nécessaire de sortir pour cela, répondit tranquillement l’étranger à la redingote grise ; le maître de la maison pourra, je pense, nous procurer deux épées et la querelle se videra ici. »
Le propriétaire du café ne se souciait que médiocrement de voir sa maison devenir le théâtre d’un duel ; il fit quelques difficultés et essaya de déterminer les deux adversaires à s’éloigner ; mais l’étranger ayant insisté et lui ayant donné sa parole qu’il n’y aurait point de sang versé, il se rendit. Les deux épées furent apportées et choisies, après la formalité d’usage. On se met en garde : le militaire dont la redingote était garnie d’un double rang de boutons de métal, attaque vivement son ennemi qui, ferme sur son terrain, se contentait de parer avec autant de vivacité que d’adresse et n’essaya jamais de prendre l’offensive.
« Avez-vous donc peur de me toucher ? dit le brutal d’un ton moqueur et insolent. »
Il n’avait pas encore complètement achevé sa grossière bravade, que l’étranger sans paraître se donner la moindre peine, détacha de la pointe de son épée et fit voler au milieu de la salle deux des larges boutons qui décoraient la poitrine du guerrier, et avant même que les spectateurs de cette scène eussent eu le temps de montrer leur surprise et leur satisfaction, un troisième bouton avait suivi les deux premiers. Furieux d’un incident qui commençait à le rendre ridicule, l’officier sent redoubler sa rage et se précipite avec une nouvelle ardeur contre son ennemi, mais sans le moindre succès.
Bientôt un nouveau bouton part, à celui-ci en succède un second, puis un autre, jusqu’à ce qu’enfin, et dans l’espace de quelques minutes, tous eussent pris le même chemin ou quelques-uns seulement restassent suspendus à un fil. Cela fait, l’étranger fait vivement sauter à vingt pas l’épée de son adversaire, et caressant du plat de la sienne les épaules de l’insolent soldat aussi longtemps qu’il lui sembla utile de le faire, il lui appliqua enfin avec sa botte une dernière correction aussi humiliante qu’énergique. L’officier rugissant de honte et de fureur sortit en toute hâte du café, et l’étranger lui-même, après avoir salué poliment l’assistance, se retira tranquillement et quitta la ville au bout de quelques jours, sans doute pour prévenir les suites de cette affaire.
Après la bataille de Rosbach, les hussards noirs du Roi de Prusse, connus sous le nom de têtes de mort, poursuivaient les troupes françaises qui venaient d’être battues. Un des généraux prussiens apercevant un lieu écarté où l’on combattait encore, s’approche, et voit un grenadier français aux prises avec six de ces hussards.
Le grenadier était retranché derrière une pièce de canon, et jurait, en combattant toujours, de mourir plutôt que de se rendre. Le général, admirant sa valeur, ordonne aux hussards de suspendre leurs coups, et dit au Français : « Rends-toi, brave soldat ; le nombre t’accable, la résistance est inutile. – Du tout, du tout, répondit l’intrépide grenadier, je lasserai ces gens-ci et je rejoindrai mon drapeau, ou bien ils me tueront et je n’aurai pas la honte d’avoir été fait prisonnier. – Ton armée est en pleine déroute. – Je ne le sais que trop. Mais, morbleu, si nous avions eu un général comme le Roi de Prusse ou comme le Prince Ferdinand, je fumerais aujourd’hui ma pipe dans l’arsenal de Berlin. – Je donne la liberté à ce Français, dit le général prussien ; hussards, suivez-moi ; et toi, mon brave grenadier, prends cette bourse et va rejoindre ton corps. Si le roi mon maître avait cinquante mille soldats comme toi, l’Europe entière n’aurait que deux souverains, Frédéric et Louis. – Je le dirai à mon capitaine ; mais gardez votre argent. En temps de guerre, je ne mange de bon appétit que celui de l’ennemi. Vous, vous êtes digne d’être Français. »
Je vais descendre par le petit escalier, disait quelqu’un au marquis de Bièvre. – Vous ne pourrez pas, lui répondit celui-ci, car il est en marches.
Jocrisse disait que les brochets diffèrent beaucoup des habits, en ce que les brochets se mangent au bleu et les habits aux vers.
Un grand seigneur, très amoureux d’une charmante fille qui profitait parfaitement de ses avantages, entendant un jour sa maîtresse vanter la beauté d’une étoile : « Ne me la demande pas, lui dit-il, car je ne pourrais te la donner. »
« Pourquoi rentrez-vous donc tous les soirs si tard, Monsieur, disait une mère à son fils ; à dix heures passées, cela n’a pas le sens commun ; et ne savez-vous pas que cela suffit pour éveiller votre père et l’empêcher de rien faire ni le jour, ni la nuit ? – Mais, ma mère, je reviens du spectacle. – Du spectacle ! on y va le matin. Monsieur. »
Un plaisant avait fait tout haut, sous le régime de la terreur, la remarque qu’il était assez étrange qu’on eût choisi le peuple lié (peuplier) pour emblème de la liberté.
Ce calembour fut mal accueilli, et celui qui l’avait fait fut conduit en prison et n’en sortit que pour aller à l’échafaud. Les révolutions prennent, comme on voit, assez mal la plaisanterie.
Une dame, qui avait été jeune et jolie, se montra un jour dans une promenade, et sa toilette était si parfaite et si artistement disposée, qu’elle semblait offrir de tous côtés les formes les plus gracieuses et les mieux arrondies. « Cette dame a beaucoup d’appas, dit assez naïvement un promeneur novice. – Des appas ! répondit son voisin. Oui, des apparences. »
Chez les Anglais, rien ne donne à un homme plus de crédit, plus d’autorité que sa fortune, et ce genre de mérite éclipse, assure-ton, tous les autres. Un homme contait un jour une anecdote qui semblait assez peu vraisemblable, et quelqu’un de la compagnie prit la liberté de laisser voir quelques doutes, « Messieurs, répondit le conteur qui était Anglais, je tiens le fait d’un excellent gentilhomme du comté de Kent, qui jouit de quatre mille livres sterling de revenu (environ cent mille francs4). » Rien ne lui paraissait plus concluant que cet argument auquel tout le monde se rendit ou sembla se rendre.
4 En 1850. Soit près de 270 000 de nos euros actuels.
Un étranger qui avait vécu à Tumbridge, en Angleterre, dans une très grande familiarité avec la femme d’un lord, alla ensuite la voir à Londres, pensant bien être toujours avec elle sur le même pied. Il fut reçu exactement comme un homme parfaitement inconnu.
« Cela vous étonne, dit-elle à son visiteur ; vous ne savez donc pas, Monsieur, que nos connaissances de Tumbridge ressemblent aux eaux que nous y prenons ; nous les avalons le matin, elles passent le soir. »
« Sais-tu mener en postillon ? disait une dame à un garçon de sa ferme. – Oh ! que oui, Madame, répondit le rustre en ricanant ; la preuve, c’est que c’est moi qui ai eu l’honneur de verser madame l’an dernier sur la grand-route. »
Fontenelle avait un frère prêtre. On lui demandait un jour : « Que fait M. votre frère ? – Mon frère, dit-il, il est prêtre. – A-t-il des bénéfices ? – Non. – À quoi s’occupe-t-il ? – Le matin, il dit la messe. – Et le soir ? — Le soir, il ne sait ce qu’il dit. »
Le marquis de Bièvre était un inépuisable faiseur de calembours. Un jour qu’il avait fait preuve de sa fécondité en ce genre, dans une nombreuse société, un des amateurs qui l’écoutaient proposa la question suivante : Quelle est la différence qui existe entre M. de Bièvre et une épingle ?
Personne ne devinait : « C’est, dit alors l’amateur, qu’une épingle a une tête et une pointe, tandis que M. de Bièvre a beaucoup de pointes et fort peu de tête. »
Ninon Lenclos avait un fils naturel qu’elle mit en pension aux Jésuites. Étant allée un jour voir cet enfant, elle dit au père principal, chargé à la fois de la surveillance des mœurs et des études : « Je vous prie surtout, mon révérend père, de lui inspirer de la religion, car mon fils n’est pas assez riche pour s’en passer. »
Un médecin demanda à un malade comment il avait trouvé le bain qu’il lui avait ordonné. « Un peu humide » répondit le malade.
Louis XIV, pour témoigner à MM. les maîtres des requêtes sa satisfaction de l’accueil qu’ils avaient fait à la reine et les récompenser en quelque sorte des grandes dépenses qu’ils avaient faites à l’occasion de son entrée, les avait autorisés à porter un cordon d’or et la ceinture de même. Peu de temps après cette faveur du roi, quelqu’un qui se trouvait au palais avec un membre du parlement, M. de Coulange, vit entrer un maître des requêtes décoré de ses nouveaux insignes. « Il me semble, dit-il à M. de Coulange, que ces dorures siéraient aussi bien à vous autres Messieurs du Parlement qu’à MM. les maîtres des Requêtes. – Monsieur, répondit celui-ci, Bonne renommée vaut mieux que ceinture dorée. »
Dans la guerre de Sept ans, en Allemagne, un capitaine de cavalerie fut commandé pour aller au fourrage. Il part à la tête de sa compagnie, et se rend dans le quartier qui lui a été assigné ; c’était un vallon solitaire où l’on ne voyait guère que des bois. Il aperçoit une pauvre cabane, il y frappe ; il en sort un vieil hernhuter à la barbe blanche : « Mon père, lui dit l’officier, voudriez-vous bien me montrer un champ où je puisse faire fourrager mes cavaliers. – Tout à l’heure, répondit le vieillard » et sur-le-champ, il se met en tête de la troupe et remonte avec elle le vallon. Après un quart d’heure de marche, on trouve un beau champ d’orge.
« Voilà ce qu’il nous faut, dit le capitaine. – Attendez encore un moment, s’il vous plaît, lui dit son conducteur ; vous serez content. » On continue de marcher, et l’on arrive, un quart de lieue plus loin, à un autre champ d’orge. La troupe aussitôt met pied à terre, fauche le grain, le met en trousse et remonte à cheval. Le capitaine dit alors à son guide : « Mon père, vous nous avez fait aller trop loin sans nécessité ; le premier champ valait mieux que celuici. – Cela est vrai, Monsieur, reprit le bon vieillard, mais il n’était pas à moi. »
Une princesse, sur le point d’épouser un grand prince étranger, alla prendre congé de son oncle qui était un prélat. Comme cet oncle n’ignorait pas que cette alliance ne serait réellement profitable à la famille qu’autant que sa nièce, serait féconde, il lui dit en la reconduisant : « Surtout, ma nièce, donnez des enfants à votre mari, à quelque prix que ce soit. »
Les jeunes gens disent ce qu’ils font ; les vieillards ce qu’ils ont fait, et les sots ce qu’ils ont envie de faire.
Une femme qui avait eu beaucoup d’aventures, et chacune par conséquent de peu de durée, demandait un jour à l’un de ses amis, si un homme qui avait été autrefois son amant, avait beaucoup d’esprit. L’ami la regarda en riant. « Ne serait-ce pas à moi plutôt, madame, de vous faire cette question ? – Que voulez-vous, répliqua-t-elle, a-t-on le temps de se connaître ? »
Un hussard ayant trouvé une inscription en lettres de bronze sur un monument antique, détacha toutes les lettres l’une après l’autre, et les mit toutes ensemble dans un panier qu’il envoya à un antiquaire de ses amis, en le priant de lui faire connaître ce que cette inscription signifiait.
Dans un repas que donnait un parvenu à ses amis, l’un d’eux ayant porté un toast à la propagation des lumières, les gens qui servaient à table s’empressèrent de moucher les chandelles.
Un plaisant se trouvant un jour à la table d’un Lord, le maître de la maison fit servir, à la fin du repas, un très petit flacon d’un vin précieux dont il ne cessait de vanter les qualités et surtout l’âge. « Eh bien ! comment trouvez-vous mon petit flacon, lui dit le Lord ? — Ma foi, Milord, répondit l’autre, je le trouve bien petit pour son âge. »
Balzac a dit dans une de ses lettres : « Les hypocrites ne servent pas Dieu ; mais ils se servent de Dieu pour tromper les hommes. »
On demandait à une dame comment elle avait pu se décider à épouser un homme aussi laid que l’était son mari : « Les amants, répondit-elle, doivent toujours être de beaux hommes ; mais les maris, ils sont ce qu’il plaît à Dieu. »
Le comte de G…, officier général de la marine, revenant d’une croisière, n’avait pas le projet de se rendre aux vœux de sa femme, qui n’était pas du tout appétissante. Mais elle, après un long veuvage, s’attendait à quelques caresses. Le souper était fini et déjà même toute la maison était couchée, lorsque le comte embrasse sa femme, lui souhaite une bonne nuit et se dispose à se retirer dans son appartement. Madame lui dit que, dans la persuasion où elle était qu’ils coucheraient ensemble, elle n’avait fait faire qu’un lit. Le comte se rejette sur une fatigue extrême et refuse net la partie. Madame fort mécontente est contraire à faire préparer un second lit ; elle va pour éveiller sa femme de chambre, et la trouve couchée avec un laquais. Elle court à la chambre de la femme de charge et la surprend dans les bras du cocher. Elle vole chez sa dame de compagnie, un officier ami de son mari l’occupe en ce moment. Outrée de colère, elle entre brusquement dans l’appartement de madame de C., son amie, qui certes ne l’attendait pas, et se propose de lui conter son infortune et tout ce qu’elle vient de voir. Mais représentez-vous s’il est possible, sa rage, lorsque la seconde personne qu’elle aperçoit est monsieur de G. lui-même, qui était venu se délasser dans les bras de madame de C. Il fallut que la malheureuse épouse fît sentinelle toute la nuit, tandis que tout ce qui respirait chez elle était occupé à faire l’amour.
Une femme riche et avare tomba malade à sa maison de campagne. Pour se distraire, elle envoya dire au curé qu’il lui ferait plaisir, s’il voulait faire une partie de piquet avec elle. Le curé se rendit à l’invitation, joua et perdit. La dame lui dit alors qu’elle lui donnerait volontiers sa revanche, à la condition de jouer contre lui les frais d’enterrement en cas qu’elle mourût, ou la valeur dans le cas contraire. Le curé y consentit, et perdant encore, fit à cette dame une reconnaissance pour argent prêté, de la somme qui avait été taxée pour les frais funéraires. Au bout de quelques jours la malade mourut. Le curé l’enterra suivant les conditions, et retira sa reconnaissance comme quelqu’un qui vient d’acquitter un effet.
Une prude, assez laide et déjà sur le retour, entendait avec impatience, un jour, dans un salon du grand monde, vanter les exploits galants et les bonnes fortunes du célèbre maréchal de Richelieu, et déclara hautement, dans sa colère, qu’un pareil homme n’eût jamais obtenu d’elle la plus légère complaisance. Le propos arriva aux oreilles du maréchal qui résolut de s’en venger. Il mit donc adroitement tout en œuvre pour arriver jusqu’à cette redoutable ennemie, et la conduire, sans trop de peine et trop de temps, jusqu’au dénouement de ces sortes d’affaires. Au plus fort même de l’action, et dans l’excès d’un plaisir qu’elle ne dissimulait pas ; la dame de s’écrier : « Ah ! monsieur le duc ! faut-il que je vous aime ! puisque je me damne pour vous. – Et moi, je me sauve », répliqua le duc, en interrompant tout à coup l’opération commencée, et en laissant la dame dans une situation plus désagréable encore que facile à décrire décemment.
Les Chartreux de Paris habitèrent d’abord une maison située dans le village de Gentilly, qui leur avait été donnée par Saint-Louis. Ne s’y trouvant pas assez grandement logés, ils jetèrent les yeux sur un palais situé tout près de Paris et qu’on appelait le Palais de Vauvert. Le roi Robert l’avait fait bâtir ; mais il n’avait pas été du goût de ses successeurs qui l’avaient totalement négligé. Ce palais délaissé tente les Chartreux qui désiraient fort d’en faire un monastère : heureusement pour eux que les diables de l’enfer avaient eu la fantaisie de venir séjourner dans ce château. Le vacarme que faisaient de pareils hôtes répandait l’alarme dans le voisinage ; il n’était pas sûr de passer la nuit devant ce château ; on courait risque de tomber sous la griffe de quelqu’un des diables qui le hantaient. Saint-Louis, informé de l’état des choses, songeait aux moyens de délivrer son château d’une si mauvaise compagnie, lorsque les Chartreux le lui demandèrent. Le bon roi ne douta pas que la sainteté de ces religieux ne fut capable de faire fuir tout l’enfer, et il ne se trompa pas. À peine les Chartreux furent-ils possesseurs du palais que les diables en délogèrent à la hâte, et dès lors on n’y entendit plus le moindre bruit.
On croit que c’est à cause du séjour des diables et de leur vacarme dans le Palais de Vauvert, que la rue où se fixèrent alors les chartreux a été appelée la rue d’Enfer5.
Le marquis de Langeay avait, en 1658, un double procès à soutenir devant deux juridictions. Il plaidait à la fois, au parlement de Paris, contre sa femme qui demandait la séparation pour cause d’impuissance, et, au parlement de Rennes, contre une fille qui l’accusait de lui avoir fait trois enfants. Il fut condamné des deux côtés.