Almanacadabrantesque - Christophe Noël - E-Book

Almanacadabrantesque E-Book

Christophe Noel

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Beschreibung

Recueil d'anecdotes, citations, faits divers ou surprenants, naïvetés, bouffonneries, calembours, réparties, plaisanteries et autres bons mots, recueillis dans des almanachs parus entre 1849 et 1853, pour passer d'agréables moments. Cet ouvrage se situe dans la suite des recueils d'anecdotes dont Nasr Eddin Hodja est le héros, mais aussi du Pogge, d'Arlotto, de Bonaventure des Périers, du Sieur d'Ouville, de Philippe d'Alcrippe, de Louis Garon, de Louis Loire et Louis Thomas ( voir liste des ouvrages parus, pages 5 et 6 du livre).

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Seitenzahl: 464

Veröffentlichungsjahr: 2022

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Également disponibles :

Nasr Eddin Hodja/Djeha :

Les Très-mirifiques et Très-édifiantes Aventures du Hodja (Tome 1)

Nasr Eddin Hodja rencontre Diogène (Tome 2)

Nasr Eddin sur la Mare Nostrum (Tome 3 disponible chez l’auteur uniquement)

Le Sottisier de Nasr Eddin (Tome 4) disponible également chez l’auteur en format A4 - grands caractères)

Nasr Eddin en Anglophonie (Tome 5)

Avant Nasr Eddin – le Philogelos (Tome 6)

Les Plaisanteries – Decourdemanche (Tome 7)

Candeur, malice et sagesse (Tome 8)

Les nouvelles Fourberies de Djeha (Tome 9)

Humour :

Le Pogge : Facéties – les Bains de Bade – Un vieillard doit-il se marier

Contes et Facéties d’Arlotto

Fabliaux Rigolos (anonymes du XII° et XIII° s. en français moderne)

Nouvelles Récréations et Joyeux Devis – Bonaventure des Périers

La Folle Enchère – Mme Ulrich/Dancourt

Les Contes aux Heures Perdues du sieur d’Ouville

La Nouvelle Fabrique – Philippe d’Alcrippe

Le Chasse-Ennui – Louis Garon

Anecdotes de la Vie littéraire – Louis Loire

L’esprit de M. de Talleyrand – Louis Thomas

Fabliaux - Nouvelles :

Fabliaux Coquins (anonymes du XII° et XIII° s. en français moderne)

Lais & Fables de Marie, dite de France (en français moderne)

Les Nouvelles de Bandello (1 à 21)

L’Oiseau Griffon - M.Bandello et F.Molza

Le Point Rouge – Christophe Voliotis

Philosophie :

Les Mémorables – Xénophon

La Cyropédie ou Education de Cyrus – Xénophon (à paraître)

Fontenelle – La République des Philosophes

Romans/Divers :

L’École des Filles (chez TheBookEdition)

Sue Ann (chez TheBookEdition)

Rien n’est jamais acquis à l’homme

Nota : tous ces ouvrages sont disponibles en format papier ET e-book

Au format e-book exclusivement :

Nathalie et Jean-Jacques – recueil de nouvelles

Jacques Merdeuil – nouvelle - version française (chez Smashwords/Google)

Le Point Rouge –nouvelle - version française (chez Smashwords/Google)

Les Fabulistes :

Les Ysopets – 1 – Avianus

Les Ysopets – 2 – Phèdre – version complète latin-français

Les Ysopets – 2 – Phèdre – version Découverte en français

Les Ysopets – 3 – Babrios – version Découverte en français

Les Ysopets – 4 – Esope – version Découverte en français

Les Ysopets – 5 – Aphtonios – version en français

Les Fabulistes Classiques – 1 – Bensérade

Les Fabulistes Classiques – 2 – Abstémius - Hecatomythia I et II

Les Fabulistes Classiques – 3 – Florian

Les Fabulistes Classiques – 4 – Iriarte – Fables Littéraires

Les Fabulistes Classiques – 5 – Perret – 25 Fables illustrées

Philosophie/Politique :

De la Servitude volontaire – ou Contr’Un – La Boétie

La Désobéissance civile - Thoreau

Humour :

Histoire et avantures de Milord Pet

Eloge du Pet

Discours sur la Musique Zéphyrienne

Sommaire

Également disponibles

INTRODUCTION

Une naïveté d’enfant

Le coup de tonnerre

L’avaleur d’hommes

Fléchier

Brunetiana

La tante du général

L'apprenti herboriste

Respect aux règles

La demande et la réponse

La loi de l’hospitalité chez les Arabes

Les Puritains de l’an II

Le désespéré

La fille aguerrie

Les simples

L’Égoïste

L’érudition précoce

La question

Le bas coupé

Les étymologies

Une bonne leçon

Le Grenadier français à Rosbach

Le petit escalier

Les brochets et les habits

L’étoile

L’heure du spectacle

Une plaisanterie en 1793

Les apparences

La caution

Les liaisons de Tumbridge

Le postillon

Le frère de Fontenelle

Une épingle et M. de Bièvre

Le fils de Ninon Lenclos

Le bain

Un proverbe bien appliqué

L'Hernhuter

L’avenir d’une grande famille

Manie de parler

La question singulière

Le hussard archéologue

La propagation des lumières

Le petit flacon

L’hypocrite

Le mari et l’amant

Les ricochets

La partie de piquet

Le maréchal de Richelieu

La rue d’Enfer

Les procès de M. de Langeay

L’aveu du marchand de vin

La distinction

Le paysan étymologiste

L’horoscope

Le choix enfantin

L’enseigne de Montmorency

Mademoiselle Déjazet

L’équivoque

Une séance du conseil des ministres

La fille avisée

BIEVRIANA - Calembours choisis du marquis de Bièvre

ODRYANA - Calembours et facéties du comédien Odry

Un compliment très adroit

Le menteur

La reconnaissance d’un Gascon

Le voleur plus généreux qu’il ne voulait

Présence d’esprit d’un Arabe

Le bossu par-devant

Le chapeau du meunier

Une aventure de Bobèche

Bon mot d’Arlequin

Un seigneur russe

L’âge d’un âne

Les naissances précoces

Bon mot de Panard

Trait d’esprit d’Anne d’Autriche

Réponse d’un Suisse

Bon mot de M. de Harlay

L’artisan et sa femme

Bonne réplique d’un Breton

L’amiral Byng et le vaisseau amiral

Saillie de Chapelle

L’acteur et son visage

Le paysan et l’oculiste

Samuel Bernard et le curé de Saint-Sulpice

À quoi on s’expose

Bon mot d’Arlequin

Bons mots du médecin Bouvart

Belle réponse de Louis XIV

Moyen pour guérir un cheval de la peur

Invocation à sainte Geneviève

Bon mot de Fouché

L’aumône forcée

L’audience

Le Rans des vaches

Le mouton volé

Heureuse répartie

La fille de Pennsylvanie

Inventaire d’un curé de campagne

Moyen ingénieux de présenter une supplique

Le comité d’aliénation

Raison plausible

Bonne raison

La préface du religieux

Belles paroles

Conseil qui n’est pas suivi

La santé altérée

Explication d’un songe

Réponse digne de la demande

Les malheurs de Bobèche

Une folie de religieux

Perspicacité d’un artisan

Pensée de peu de valeur

Les ânes du roi de Perse

Saint Augustin

Un mari à confesse

La fille et le diamant

Prédiction d’un mousquetaire

L’Anguille de Melun

Naïveté d’un capitaine suisse

Les savants, les seigneurs et les juifs

Équivoque

Samson

Un grand seigneur bien déguisé

L’orateur à la potence

Un vrai Normand

La théière

Le Bon Dieu tout neuf

La gourmandise punie

Une réponse énergique

La longévité

Dernières paroles de Rameau

Le libelliste mortifié

Un mauvais payeur

Les Abeilles

Singularité de la vieille duchesse de Nemours

Voltaire en promenade

Manière de payer ses dettes

Les deux marchands de balais

Répartie d’un Irlandais

Mandement d’un archevêque de Paris

Bonne réponse d’un meunier

Le comte de Cobentzell

Brunetiana

Moyen de s’assurer des propriétés dans le ciel

Quand il y a pour six il y a pour huit

Le pique-assiette

L’Arlequin

Gros-Jean et son curé

Le souhait accompli

Le petit cochon

Deux janotismes

Le remède héroïque

Le comédien normand

Un apologue du XIII° siècle

L’invitation à déjeuner

Menu d’un grand dîner du quinzième siècle

Les expédients

La santé cautionnée

Les variantes républicaines

L’argument irlandais

Les pommes au sucre

Le lapin blanc

Le médecin de bonne foi

Le doigt de Dieu et celui des hommes

Le malade

Les trois verres de limonade

Un billet de faire-part

La dinde et le chapon

Le billet de mariage

Les jambons de Bayonne

L’éclipse

L’embarras d’un corps savant

Le pestiféré

L’épreuve du fer rouge

Le conscrit

Le procureur et le lièvre

Le Gascon et le Beaunois

L’inscription irlandaise

Le choix d’une femme

L’ennemi du mariage

L’homme de précaution

Le feu purifie tout

Opinion de Frédéric sur les soldats français de son temps

Les deux carafes

Trois généraux français

La modestie de Saint Ignace

I.a destinée

La montre volée et restituée

La promesse de mariage

Chamfortiana

L’heureux solliciteur

L’heureuse méprise

Les deux poires

Frédéric II et Coccéi

Charles II, roi d’Angleterre, et Killigrew

Le banquier empaillé

L’original et la copie

Le secret

Le travail de la bière

Deux formules singulières

Le choix

Une guérison imposée

La mode

Le maire docile

La messe longue

L’entorse bien soignée

Les chaises percées

L’emprunteuse de diamants

L’homme à projets

La bague du roi de Prusse

Le mariage impromptu

L’érudit

À bon chat bon rat

Un médecin du temps de l’empire

Le médecin du roi de Pologne

Les limites de la puissance royale

Le bon soldat

Le domino jaune

J’aimerais mieux l’autre

L’homme incorruptible

Le costume du Diable

Les avantages d’une épidémie

Les signalements

Le marchand d’allumettes

Les saluts

La dinde aux truffes

La ficelle oratoire

Le froid de l’Enfer

William Hottmann

Le Portrait du Diable

L’Éloge de Louis XVI par Fouquier-Tinville

La juive

Les jambes des reines d’Espagne

L’Écho

L’Égalité impossible

Les courtisans et le comte de Grammont

Une envie de femme grosse

Anecdotes hygiéniques sur quelques hommes célèbres

Le manteau de l’évêque de Worms

L’impolitesse justifiée

L’amour et la pluie

L’absolution marchandée

Les Grenadiers du maréchal de Villars

Le chasseur embarrassé

Le conseil suivi

Les mariages par bulletins secrets

La convention

La marchandise prohibée

Le fils attentif

Le Gascon affamé

La rente viagère

Le nouveau maire

La perfection impossible

Un avis paternel

Louis XIV et le maréchal de Villars

Prodigieuse mémoire de Napoléon

Laconisme du maréchal de Saxe

L’argument irrésistible

À tout seigneur tout honneur

Singulier exemple de prodigalité

Le barbier du roi

M. Prudhomme le mal nommé

Une comparaison singulière

L’excuse d’intention

La réplique du prédicateur

L’apologue du solliciteur

Une prescription municipale

Le saint difficile à faire

L’explication

La pierre philosophale de Rubens

La restitution impossible

La fortune

Madame d’Amblerieu

La discrétion d’un avocat

Le scrupule du déserteur

Les deux services

Un jeune homme de grande espérance

Le blanc-seing

La lecture de la Bible

La leçon paternelle

Le garçon de café

La douceur

Henri IV et le père Coton

Le danseur

La bonne femme

Le panégyrique de saint Nicolas

Les compliments au soleil

L’habile médecin

L’histoire

La cruche

Le chat et la poupée

Les rêveurs et Charles-Quint

Le P. Malebranche, poète

L’évêque et le paysan

M. de Fontrailles

La lecture

La pêche de Beaune

Une distraction épiscopale

L’homme de bon appétit

L’à-propos

Le beau parleur

Voltaire et les visiteurs

M de Brissac

Les clefs d’Amsterdam

La visite de madame Geoffrin

Les honnêtes gens d’une maison de jeu

La bravoure espagnole

M. de Tressan et madame de Boufflers

La justice rigoureuse

Le pendu difficile

Le mari métamorphosé en chat

La réélection

N’ayez pas trop d’esprit

Le docteur arabe

Le brave Daguerre

Le mari prudent

Le négociant

La seringue

Une représentation du Cid

D’Alembert et mademoiselle Dumesnil

Le collier

La querelle apaisée

Les buveurs Suisses

Les dames estimées

Beaumarchais

Le diable et les gens de robe

L’homme discret

L’empereur Joseph II

La précaution

Les années

La perruque de M. de Prie

Les diamants

Histoire d’un officier de fortune

La complaisance du capucin

Les dettes payées et à payer

Chacun son tour

Le député

La plaisanterie royale mal accueillie

Le jury anglais

L’excuse valable

Le sermon de Swift

La leçon de géographie

Le club du silence

L’homme difficile

L’obligeant mari

L’heureuse étoile

Les yeux doux

Les mésaventures d’un homme poli

Le calcul

La langue basque

L’obéissance

L’enfant avisé

La transaction

La comédie sifflée

La traduction fidèle

La méprise orthographique

L’enfer d’un auteur

Les deux sœurs

Une courte harangue

Le duel grammatical

L’Angélus

La lecture de Don Quichotte

La théorie et la pratique

La méprise

Un peu d’aide fait grand bien

Le dix-sept brumaire

L’héritier

L’orateur pharmacien

La bataille de Kollin

La canaille et les honnêtes gens

Le bossu de belle humeur

Une dédicace singulière

L’avertissement

La seconde femme

La véritable charité

Un calembour d’ivrogne

L’impatient

L’incertitude

Un calembour de madame de Sévigné

L’exemple

Le traité inconnu

Le gigot

La tête de l’ambassadeur

Un calembour théâtral

L’évanouissement

L’ivrogne

L’homme d’ordre

Le passeport pour Quimper-Corentin

La veuve consolée

Fontenelle et Piron

Le courtisan malheureux

Le cordelier bien avisé

L’explication

Les trois enfants

La belle mémoire

La précaution du curé

L’inscription nécessaire

La déclaration réciproque

L’enfant malheureux

Les porcs et la cuillère

La charité bien faite

Les grosses femmes

L’homme impassible

Un homme plus que naïf

Les mains de la reine d’Angleterre

Une preuve d’amour

L’abbé de Feuquières

Un janotisme officiel

Un calembour de Beauzée

La pendule de l’opéra

L’homme bien élevé

Une nouvelle expression poétique

Le cardinal Mazarin et son secrétaire

Les boules

La puissance de la musique

La réparation impossible

Louis XV et Doyen

L’à-propos du duc de Vendôme

Le sermon de M. de Harlay

L’amour trop clairvoyant

L’abbé Morellet et le faisan

Les chevaux à Paris

L’erreur du cardinal Farnèse

Les sots et les femmes

Un calembour de Martainville

La menace oratoire

Les conclusions

Les Anglais et les Espagnols

Le philosophe

Le médecin de la goutte

Un conseil d’ami

Le peintre accommodant

L’homme à tout faire

La précaution singulière

La saignée

Une annonce précise

Ordonnance contre les chiens

Le cheval volé

Le nouvel apôtre

La loterie

Le malin bossu

L’homme aux habitudes

L’âge d’un malade

Traits singuliers de quelques prédicateurs

Les emprunteurs de livres

La raison

La confiance

Le bon et le mauvais livre

La barbe rousse

L’éclipse remise

Turenne et M. de Choiseul

L’habile vendeur

L’homme généreux

Insolite encyclopédie

L’explication

Le droit du cocher

Les sots

Le faux bruit

Le savant et l’homme d’esprit

Le laconisme paternel

Deux mots charmants

L’émir au grand nez

Le sermon et la chemise

Le beau sermon

L’étonnement bien fondé

Le prédicateur vigoureux

L’excuse galante

M. de Matignon

La présence d’esprit

Le peintre Nanteuil

L’homme à raser

Les compliments réciproques

La force de l’expression

Le cocher logicien

La famille Colin

Le prédicateur et le roi d’Angleterre

Le grenadier intrépide

Un nouveau remède contre les vapeurs

Le résumé

Le soleil trop pressé

Le regret d’une veuve

La double leçon

Le mari dévoué

L’homme de précaution

La faute réparée

J’y vais quelquefois

Le vol au tableau

Le dentiste

L’homme puissant

Petits prodiges d’industrie et de patience

Les deux tombeaux

La fourniture de bois

Les nouvelles

Le prône très abrégé

La mémoire du chien

L’acte mortuaire anticipé

Notre manteau

La pluie et le beau temps

L’esprit de contradiction

Les cent écus

La mauvaise foi punie

Les trois états du médecin

L’oraison pour la brûlure

L’éléphant avisé

La rupture

L’avertissement mal compris

Le double dépôt

Dancourt et mademoiselle Duclos

Les sabots et les souliers

Le créancier exigeant

Les antipathies

Le confrère

Quentin Metsys

Iphigénie

N’anticipons pas

La puissance de l’amour

Le Brun et Mignard

L’apothicaire

La question imprévue

Un tour de carnaval

La ressemblance

Les applaudissements de bon aloi

L’archevêque d’Auch et le tableau

La pomme cuite

Dire et faire

Jean Bart

Une cure ingénieuse

Le feu et l’eau

Le peureux par excellence

L’avocat

Le secret de l’état

Turenne et les soldats

La précaution paternelle

La vanité corrigée

L’avis intéressé

Les canards

L’homme exact au rendez-vous

La grande porte

L’homme discret

Le mensonge et la vérité

Un éloge qui en vaut bien d’autres

L’homme bienfaisant

La vraie modestie

Mettez du rouge

L’épreuve des remèdes

La distinction du joueur

Aide-toi, le ciel t’aidera

La bonne âme

La mémoire prodigieuse

Le Comédien applaudi

Treize à table

La calotte de l’abbé

Le jeune homme modeste

La marchandise défectueuse

Les gages d’un maître d’hôtel

Frédéric II, et son valet de chambre

L’officier gascon et le ministre de la guerre

Une aventure de Piron

La femme du Procureur et la clé de l’armoire

L’ivrogne et le cul-de-sac

Louis XIV et le filou

L’avocat Langlois

Le mari d’une dame de grande naissance

Le poids sur l’estomac

Vouloir n’est pas pouvoir

Le paysan au spectacle

Catherine Beausergent

L’éventail

Le prince Charles de Ligne

Les deux philosophes platoniciens

Le lord Stairs et son bisaïeul

L’épitaphe de saint Fiacre

Le coffre-fort du financier

Les dettes à payer

L’éloge de Sully

Le Gascon puni

Le paradis de Mahomet

Les Turcs et le soldat allemand

La femme empoisonnée

Dugazon et Desessarts

Les mouches et la cruche de lait

L’éléphant et le cornac

Duel entre un apothicaire et un officier

Le trot à l’anglaise

Le paysan et la nouvelle lune

La soupe au caillou

Le voyageur avisé

L’éclipse de soleil

La bourse d’argent et la bourse de plomb

L’habit du duc de Fronsac

Le chat et les deux livres de beurre

Le Normand et le maquignon

Le jabot

La bataille de la Hogue

Le vol d’un diamant

La troisième saignée

Philippe le Bon et l’ivrogne

Le lord et le nègre

Triomphe d’un mari

Le maréchal Lefebvre et les Espagnols

Le chevalier Paul

Le paysan et le procureur

Pourquoi il n’y a pas d’eau dans le Sahara

Le Suisse et l’ordonnance du médecin

Henri IV égaré dans une forêt

L’inondation

L’anglaise aux sept maris

Le soldat américain et les six Anglais

Le bibliophile distingué

Le maire et les comédiens ambulants

L’ermitage

Le mousquetaire et le cocher de fiacre

La probité récompensée

L’obligation payable à volonté

Le sourd

Le soleil et le jardinier

Le quaker en berline

La profession la plus nombreuse est celle de médecin

Les Arcadiens et la lune

Le lieu de mort des ancêtres

L’homme veuf et le cocher

La femme laide

La jeune Bernoise condamnée à mort

Le passage de la mer Rouge

Le chien de la communauté

Le cardinal et le peintre italien

Le bandit Guicciardini

Le missionnaire endormeur

Les Gascons et les gasconismes

La jeune empoisonneuse

Le curé mangeant des mûres

Frédéric II et le page

Le pont Saint-Martin

Les trois grands médecins

Le vizir du roi de Perse

La maison qui croule

Le punch de sir Russel

L’officier et les quatre voleurs

La dédicace de Scaron

Le statuaire et le prince

Le ministre protestant et l’âne de Balaam

La place de capitaine de vaisseau

La veuve anglaise

La belle parleuse mystifiée

Le maréchal de Catinat

Le curé Arlotto

Les questions d’un gouverneur

L’intérieur de l’Obélisque

Ordonnance du médecin

Les cinquante coups de bâton

Le retour du matelot

La femme priant pour son mari

Jocrissiana et Arlequiniana

BIBLIOGRAPHIE

INTRODUCTION

Petit retour aux sources. Après une série de Nasr Eddin Hodja, suivie de son avatar maghrébin Djeha ; ainsi que des ouvrages plus classiques tels que les Facéties du Pogge ou du curé Arlotto, Les Nouvelles Récréations & Joyeux Devis de Bonaventure des Périers, les Contes aux Heures Perdues du Sieur d’Ouville, La Nouvelle Fabrique de Philippe le Picard, Le Chasse-Ennui de Louis Garon, ou les Nouvelles de Bandello, cet ouvrage s’inscrit dans le droit fil de ces publications1 destinées à vous divertir tout en vous instruisant.

Les éléments qui vont suivre sont extraits des Almanachs Facétieux pour les années de 1849 à 1853 inclus. Il s’agit de recueils annuels d’anecdotes (historiques, pour la plupart), de faits divers ou surprenants, de naïvetés, bouffonneries, calembours, réparties, plaisanteries et autres bons mots.

Les énigmes, charades, logogriphes, rébus, ainsi que tous les éléments relatifs à l’astronomie, la météorologie et l’agriculture, ont été éliminés pour des raisons pratiques. De même, les contes, pouvant s’étaler sur jusqu’à une douzaine de pages, ont également été éludés.

J’ai, en revanche, conservé les proverbes de différents pays, considérant qu’ils constituaient un intermède frais dans une longue litanie d’historiettes, rompant utilement la monotonie.

Enfin, à relever ces particularités du XIX° siècle, où l’on faisait des panégyriques à certaines personnes, en rajoutant le suffixe -iana : Brunetiana, Bièvriana, Odryana, Chamfortiana, etc2.

En ce qui concerne l’auteur initial, Hilaire le Gai ; sous ce pseudonyme se cache un monsieur très respectable dans le beau monde, Pierre-Alexandre Gratet-Duplessis. Professeur successivement dans plusieurs collèges, puis proviseur, inspecteur et enfin recteur des Académies de Caen et de Douai, cet écrivain et traducteur par ailleurs naquit en 1792 à Janville, dans l’Eure-et-Loir, et rendit son âme à Dieu en 1853 à Paris.

Outre des ouvrages très sérieux, tels qu’une Bibliographie parémiologique, une édition annotée de La Rochefoucauld, nous lui devons également des livres plus légers : Un million de plaisanteries, Un million de bêtises3, Un million d’énigmes, Un million de calembours, un Petit Trésor de Poésie récréative, un Almanach des Jeux, ainsi qu’un Almanach des enfants, etc.

Quelques textes sont repris de nos classiques, dont j’ai cité un bon nombre ; mais on n’a pas affaire à un plagiat d’ampleur comme aux XVII et XVIII° siècles, comme avec par exemple la Gibecière de Mome, un ouvrage conçu et présenté avec tellement peu de soin par ailleurs, que la numérotation y est fantaisiste, avant de s’arrêter tout à fait !

Mes lecteurs habituels trouveront donc quelques histoires qui leur éveilleront des souvenirs ; certaines pouvant être enfin reprises dans le répertoire Nasredinien.

Je vous souhaite autant de plaisir à lire cet ouvrage, que j’en ai pris à le bâtir.

Christophe Noël

1 Tous les titres cités sont disponibles chez BOD édition, y compris ceux rédigés par Decourdemanche ou Mallouf.

2 J’ai même trouvé un Merdiana !

3 Introuvable.

Une naïveté d’enfant

Un jeune enfant était en visite avec sa mère ; ils furent reçus dans un salon où se trouvait un perroquet très familier, que le maître de la maison tenait sur son doigt pour le caresser. L’enfant plein d’ardeur et de vivacité s’approche avec empressement pour caresser aussi l’oiseau. « Prends garde, Paul, lui dit le maître de la maison, il te mordra. – Mais il ne vous mord pas, vous ? – C’est qu’il me connaît. – Eh bien ! dites-lui que je m’appelle Paul. »

Le coup de tonnerre

Madame du Barry disait un jour au peintre Doyen : « Il y a un an qu’étant au bain comme j’y suis maintenant, j’entendis un coup de tonnerre épouvantable. J’en fus si effrayée que sans penser à ma nudité, je traversai rapidement tout mon appartement pour aller me cacher dans une pièce du fond. » Doyen, pour toute réponse, courut regarder à la fenêtre. « Que faites-vous donc là ? lui dit madame du Barry. – Madame, je regarde si le temps n’est pas à l’orage ; car cela ferait vraiment un beau coup d’œil pour un peintre. »

L’avaleur d’hommes

Le vieux comte de Kœnigsmark, général au service du roi de Suède, avait plus d’une fois donné des preuves éclatantes de sa valeur et de son intrépidité ; il ne se supposait pas lui-même susceptible de crainte, et pourtant, une fois en sa vie, il eut peur, et, semblable à un véritable enfant, une menace ridicule le pénétra d’effroi. Les Suédois venaient de s’emparer de la ville de Prague lorsqu’après le souper de Charles X, on lui présenta un homme qui passait pour le plus vorace des mangeurs du Nord, et qui, pour amuser le monarque, offrit d’engloutir en sa présence un porc tout en vie, pesât-il quatre cents livres. À cette proposition extravagante, Kœnigsmark fit un signe de croix et conseilla très sérieusement au Roi de faire arrêter cet homme, qui assurément était sorcier. Le mangeur effréné regardait de travers le donneur d’avis : « Sire, dit-il, si Votre Majesté veut ordonner à cet Officier de quitter son épée et ses éperons, je vais, pour le convaincre, l’avaler à l’instant même. » Cette menace folle et l’air résolu du mangeur qui, en finissant de parler, ouvrit une bouche énorme, jetèrent le trouble et l’effroi dans l’âme du vieux guerrier. Il sortit au plus vite de l’appartement ; descendit l’escalier en toute hâte, traversa, avec la célérité d’un cerf, une partie de la ville de Prague, et courut se renfermer dans sa chambre. Trois jours après l’aventure, il n’était pas encore bien remis de l’impression qu’avait faite sur lui la menace du prétendu anthropophage.

Fléchier

Le célèbre orateur Fléchier, évêque de Nîmes, était le fils d’un fabricant de chandelles. Un prélat de cour, tout fier de sa naissance, fit sentir un jour à l’évêque de Nîmes qu’il était fort surpris qu’on l’eût tiré de la boutique de ses parents pour le placer sur le siège épiscopal. Fléchier, sortant à regret de sa simplicité et de sa modestie ordinaire, répondit à son noble confrère : « Avec cette manière de penser, Monsieur, il est probable que si vous étiez né dans la même condition que moi, vous seriez encore fabricant de chandelles. »

Brunetiana

Brunet prétendait que le cygne le plus commun en Allemagne était le cygne allemand (Signalement).

Il disait que les Juifs devaient bien aimer la Révolution de 1789, car elle leur avait donné un Messie d’or (messidor).

Il déclarait qu’il ne mettrait plus les pieds aux Tuileries, parce que les arbres étaient en allés (en allée).

Il disait encore que la plaine la plus haute du monde, était la pleine lune.

La tante du général

En 1793, un membre du comité révolutionnaire monte à la tribune pour faire part à ses collègues et à l’auditoire d’un fâcheux revers que venait d’éprouver une division de l’armée française. « L’ennemi, s’écrie-t-il, a pénétré dans le camp français ; il a tout renversé devant lui, et après avoir pillé de tous côtés, il a violé jusqu’à la tente du général. – Que diable ! aussi, répliqua un des assistants, pourquoi mène-t-on les vieilles femmes à l’armée ? »

L'apprenti herboriste

Jocrisse disait qu’étant resté six mois chez un herboriste, il avait été tout ce temps sur la même plante. Quelle plante, lui dit-on ? – La plante des pieds.

Respect aux règles

Il arriva un jour, dans un couvent des environs de Paris, une aventure qui fit quelque scandale. Le Parlement, qui s’attribuait dans ce temps-là une certaine autorité en matière de surveillance sur les mœurs, en fut informé et nomma quatre commissaires pour éclaircir le fait et faire ensuite un rapport à la compagnie. Le plus ancien des commissaires délégués se présente à la porte du couvent et demande la prieure. Celle-ci qui avait pris quelques minutes pour faire un peu de toilette, arrive au parloir. « Madame, lui dit le magistrat, nous sommes députés par notre compagnie pour vérifier un fait qui lui a été dénoncé, et constater par nous-mêmes l’état où se trouve la Mère du Saint-Sacrement. — Monsieur, je suis fâchée d’être obligée de vous dire que je n’ai pas le pouvoir de vous laisser entrer dans l’intérieur de la communauté. – Madame, oserais-je vous demander quelles peuvent être les raisons de votre refus ? – Monsieur, nous sommes de fondation royale. — Madame, le Parlement a ses droits. – Monsieur, nous avons nos règles. – Cela étant, madame, nous reviendrons dans trois ou quatre jours.

La demande et la réponse

Un mauvais plaisant, fit un jour à une dame, en société, la question suivante dont la solution, comme on le verra, était passablement impertinente : « Quelle différence y a-t-il entre une femme et une glace ? » La dame chercha quelque temps et finit par avouer qu’elle ne pouvait trouver la réponse. « C’est, répliqua l’agresseur, qu’une femme parle sans réfléchir et qu’une glace réfléchit sans parler. – À mon tour, dit la dame sur-le-champ : sauriez-vous me dire, monsieur, quelle différence il y a entre une glace et un homme ? – Madame, je ne devine pas. – Eh bien ! c’est qu’une glace est polie et qu’un homme ne l’est pas. »

La loi de l’hospitalité chez les Arabes

Il n’est personne ou du moins presque personne qui n’ait entendu parler de l’influence qu’exerce et des obligations sérieuses qu’impose, chez les Arabes, le fait d’avoir mangé le pain et le sel, ou même seulement du sel avec ou chez une autre personne. L’anecdote suivante en fournit un exemple remarquable qui offre le double intérêt de l’extraordinaire et de la nouveauté.

Un homme de bonne famille, nommé Yakoub, fils d’El-Lys Es-Suffar, avait été conduit, par les désordres de sa jeunesse, à adopter la profession de voleur de grand chemin, et il était parvenu, une certaine nuit, à s’introduire, au moyen d’une excavation souterraine, dans le palais de Dirhem, gouverneur de Sirtan. Il avait déjà réuni et mis en un paquet l’or, l’argent, les joyaux et les étoffes les plus précieuses qu’il avait trouvés dans cette somptueuse habitation, et il se disposait à partir avec son précieux fardeau lorsqu’il marcha dans l’obscurité, sur un corps assez dur qui se broya sous son pied avec un peu de bruit. Le voleur, imaginant que ce pouvait être quelque objet précieux, un diamant peut-être, se baissa pour le ramasser et porta sur sa langue les fragments qu’il avait recueillis.

Son désappointement fut grand et sa mortification plus grande encore en reconnaissant que ce qu’il avait pris pour un joyau précieux n’était autre chose qu’un morceau de sel minéral. Yakoub prit toutefois son parti sur-le-champ ; il avait mangé du sel chez celui qu’il voulait dépouiller ; sa cupidité fléchit devant la loi de l’hospitalité et abandonnant sans hésiter les ballots qu’il venait de terminer, il partit sans rien emporter.

L’Intendant du gouverneur étant venu, le lendemain matin, faire sa tournée ordinaire, fut à la fois très surpris et fort effrayé de voir qu’une partie du trésor et des précieux joyaux de son maître avaient disparu ; mais en visitant les ballots abandonnés dans une des salles du palais, il reconnut bientôt, et avec une grande satisfaction, que rien ne manquait de tout ce qu’il croyait perdu.

La singularité du fait le détermina à en donner sur-le-champ connaissance à Dirhem. Celui-ci fit publier dans toute la ville, que non seulement il pardonnait complètement cette tentative de vol, mais que de plus il récompenserait généreusement l’auteur, si celui-ci comptait assez sur la parole du gouverneur pour se faire connaître. Yakoub se présenta sans hésiter et n’eut point à se repentir de sa confiance. Dirhem l’attacha à lui, le combla de bienfaits, et avec le temps, l’ancien chef de voleurs acquit une telle puissance qu’il put, quelques années plus tard, devenir le fondateur d’une dynastie.

Les Puritains de l’an II

En l’an II de la première république française, une troupe de comédiens ambulants ayant fait afficher dans un petit bourg une comédie en vers libres, l’autorité municipale envoya défense de la jouer.

Le désespéré

Un homme à qui rien n’avait jamais réussi, disait un jour pour exprimer la constance de son infortune ; « Je suis tellement peu chanceux que si je me faisais chapelier, vous verriez que les hommes cesseraient d’avoir des têtes. »

La fille aguerrie

Une jeune fille, étant à confesse, dit au prêtre, en commentant sa confession, qu’elle avait oublié, la dernière fois qu’elle était venue, de s’accuser d’avoir cédé plusieurs fois dans un même jour aux désirs empressés de plusieurs galants. « Ah ! ma fille, lui dit ce confesseur, ce n’est point un oubli de votre part ; avouez plutôt qu’au tribunal de la pénitence, la honte vous a fermé la bouche. – Non, mon père, reprit la pénitente ; je puis vous certifier que c’est un pur oubli. »

Les simples

Un charlatan, qui s’annonçait comme un amateur passionné de la botanique, disait avec un grand aplomb aux paysans qui l’écoulaient : « Mon baume est composé de simples, et tant qu’il se trouvera des simples ici, je n’en partirai pas. »

L’Égoïste

Un homme reprochait à un de ses amis d’être fort égoïste. « Tu ne t’occupes absolument que de toi, lui disait-il. – Ah çà, dit l’autre, tu me prends donc pour un couvreur ? »

L’érudition précoce

Un bonhomme de père, enchanté des progrès que son fils faisait dans le latin qu’il apprenait depuis cinq ans, lui dit un jour qu’il voulait, pour le récompenser, l’emmener promener avec lui.

En passant devant la porte Saint-Martin, il remarqua l’inscription Ludovico magno. « Dis-moi, Fanfan ; que signifient ces deux mots latins ? – Cela veut dire porte Saint-Martin, papa, répondit l’enfant sans hésiter. – Très bien. Et qui est-ce qui t’en a tant appris ? – C’est mon précepteur, papa. – Viens, cher enfant, que je t’embrasse. »

La question

Un jeune officier entrait pour la première fois dans une maison où il avait une visite à faire, et ne voyant aucun domestique pour lui indiquer la personne qu’il demande, il trouve une porte ouverte et s’introduit lui-même. Après avoir traversé deux ou trois pièces désertes, il aperçoit une jolie femme endormie sur un sofa.

Il prend sur-le-champ un grand parti, et sans autre déclaration de guerre, il donne l’assaut et s’empare de la place. La dame s’éveille en sursaut : « Qui vous a rendu si hardi, Monsieur ? lui dit-elle avec quelque chaleur. — Madame, répondit l’officier un peu ému ; je n’ai pas vu de garnison, j’ai profité de l’occasion pour surprendre l’ennemi ; surpris à mon tour, je suis votre prisonnier, mais, je vous en prie, accordez-moi la vie et je me retire sur-le-champ. – Il ne s’agit nullement de cela, lui répondit-on d’un accent assez peu irrité ; je voulais seulement savoir qui vous avait donné tant d’audace. »

Le bas coupé

Un amateur de jardinage, qui s’occupait lui-même de la taille de ses arbres, se fit, à la jambe, en coupant une branche, une assez forte blessure d’où le sang coula abondamment. Son jardinier, témoin de l’accident, s’écria en levant les yeux au ciel et avec l’accent d’un véritable intérêt : « Ah ! Monsieur, quel dommage d’avoir gâté un si joli bas ! »

Les étymologies

Dans un déjeuner de savants, la conversation tomba sur les étymologies, et chacun de proposer celles qu’il croyait les plus curieuses et les plus probables. Un des assistants, qui n’avait pris qu’une faible part à la discussion, prit enfin la parole et indiqua les suivantes qui obtinrent l’assentiment général :

« On appelle bâtards les enfants naturels, parce que les femmes s’en accusent bas et tard.

« Chaudron, espèce de vase que l’on met au feu, parce qu’il est chaud et rond.

« Fenêtre, une croisée, parce que c’est elle qui fait naître le jour dans une chambre.

« La jeunesse, parce qu’à cet âge les jeux naissent.

« Le pantalon parce qu’il pend jusqu’au talon. »

Il y a des étymologies beaucoup plus savantes qui ne sont certainement pas aussi vraies que celles-ci.

Une bonne leçon

L’anecdote suivante, extraite du journal d’un voyageur, a été insérée dans un ouvrage périodique qui paraissait à Londres en 1829 (The Olio), et nous la donnons dans les expressions mêmes du narrateur.

Je ne restai que très peu de temps à Francfort et je ne pus consacrer que quelques instants à visiter les diverses curiosités dont cette ville abonde. J’y fus témoin toutefois, dans une des matinées de mon séjour, d’un fait assez remarquable pour trouver place dans mon journal. J’étais entré dans un café, pour prendre quelques rafraîchissements, et m’étant placé devant une table, mon premier soin fut de chercher à connaître par un coup d’œil rapide, et le local, et la société qui s’y trouvait rassemblée. C’était, à ce qu’il me sembla, une réunion de négociants et de petits marchands, à l’exception d’un ou deux voyageurs étrangers, qui comme moi étaient venus essayer de lire et de comprendre, en prenant leur café, le journal du lieu connu sous le nom de Gazette Universelle. À peine étais-je complètement installé que je vis entrer dans la salle un homme de grande taille et de forme vigoureuse, en négligé militaire ; son extérieur n’avait rien de prévenant. À peine entré, il détacha son ceinturon, déposa son sabre sur une chaise, et s’assit en promenant sur tous ceux qui l’entouraient un regard hautain et dédaigneux. Quelques instants après, nous vîmes arriver un nouveau venu qui nous sembla étranger. Son extérieur formait un contraste parfait avec celui du géant qui l’avait précédé. Son costume était simple : une redingote grise, boutonnée jusqu’au menton et une casquette de drap en faisaient à peu près l’ensemble. Il chercha de l’œil une place, et se dirigeant vers la chaise occupée par le sabre de l’officier, il déplaça l’arme qu’il établit soigneusement le long de la muraille et prit le siège qui alors se trouvait libre, sans penser probablement qu’il eût pu, dans la circonstance, offenser qui que ce fût. Il se trompait ; le matamore se montra fort courroucé qu’on eût osé déplacer son sabre, et demanda d’un air assez insolent à l’étranger, pourquoi il s’était permis d’y toucher. Celui-ci lui répondit avec calme et d’un ton plein de convenance, et cette modération même irrita le querelleur, qui, sur-le-champ, lui demanda raison de cette insulte, en ajoutant que s’il voulait sortir quelques instants avec lui, l’affaire pourrait être vidée sur-le-champ.

« Il ne me paraît nullement nécessaire de sortir pour cela, répondit tranquillement l’étranger à la redingote grise ; le maître de la maison pourra, je pense, nous procurer deux épées et la querelle se videra ici. »

Le propriétaire du café ne se souciait que médiocrement de voir sa maison devenir le théâtre d’un duel ; il fit quelques difficultés et essaya de déterminer les deux adversaires à s’éloigner ; mais l’étranger ayant insisté et lui ayant donné sa parole qu’il n’y aurait point de sang versé, il se rendit. Les deux épées furent apportées et choisies, après la formalité d’usage. On se met en garde : le militaire dont la redingote était garnie d’un double rang de boutons de métal, attaque vivement son ennemi qui, ferme sur son terrain, se contentait de parer avec autant de vivacité que d’adresse et n’essaya jamais de prendre l’offensive.

« Avez-vous donc peur de me toucher ? dit le brutal d’un ton moqueur et insolent. »

Il n’avait pas encore complètement achevé sa grossière bravade, que l’étranger sans paraître se donner la moindre peine, détacha de la pointe de son épée et fit voler au milieu de la salle deux des larges boutons qui décoraient la poitrine du guerrier, et avant même que les spectateurs de cette scène eussent eu le temps de montrer leur surprise et leur satisfaction, un troisième bouton avait suivi les deux premiers. Furieux d’un incident qui commençait à le rendre ridicule, l’officier sent redoubler sa rage et se précipite avec une nouvelle ardeur contre son ennemi, mais sans le moindre succès.

Bientôt un nouveau bouton part, à celui-ci en succède un second, puis un autre, jusqu’à ce qu’enfin, et dans l’espace de quelques minutes, tous eussent pris le même chemin ou quelques-uns seulement restassent suspendus à un fil. Cela fait, l’étranger fait vivement sauter à vingt pas l’épée de son adversaire, et caressant du plat de la sienne les épaules de l’insolent soldat aussi longtemps qu’il lui sembla utile de le faire, il lui appliqua enfin avec sa botte une dernière correction aussi humiliante qu’énergique. L’officier rugissant de honte et de fureur sortit en toute hâte du café, et l’étranger lui-même, après avoir salué poliment l’assistance, se retira tranquillement et quitta la ville au bout de quelques jours, sans doute pour prévenir les suites de cette affaire.

Le Grenadier français à Rosbach

Après la bataille de Rosbach, les hussards noirs du Roi de Prusse, connus sous le nom de têtes de mort, poursuivaient les troupes françaises qui venaient d’être battues. Un des généraux prussiens apercevant un lieu écarté où l’on combattait encore, s’approche, et voit un grenadier français aux prises avec six de ces hussards.

Le grenadier était retranché derrière une pièce de canon, et jurait, en combattant toujours, de mourir plutôt que de se rendre. Le général, admirant sa valeur, ordonne aux hussards de suspendre leurs coups, et dit au Français : « Rends-toi, brave soldat ; le nombre t’accable, la résistance est inutile. – Du tout, du tout, répondit l’intrépide grenadier, je lasserai ces gens-ci et je rejoindrai mon drapeau, ou bien ils me tueront et je n’aurai pas la honte d’avoir été fait prisonnier. – Ton armée est en pleine déroute. – Je ne le sais que trop. Mais, morbleu, si nous avions eu un général comme le Roi de Prusse ou comme le Prince Ferdinand, je fumerais aujourd’hui ma pipe dans l’arsenal de Berlin. – Je donne la liberté à ce Français, dit le général prussien ; hussards, suivez-moi ; et toi, mon brave grenadier, prends cette bourse et va rejoindre ton corps. Si le roi mon maître avait cinquante mille soldats comme toi, l’Europe entière n’aurait que deux souverains, Frédéric et Louis. – Je le dirai à mon capitaine ; mais gardez votre argent. En temps de guerre, je ne mange de bon appétit que celui de l’ennemi. Vous, vous êtes digne d’être Français. »

Le petit escalier

Je vais descendre par le petit escalier, disait quelqu’un au marquis de Bièvre. – Vous ne pourrez pas, lui répondit celui-ci, car il est en marches.

Les brochets et les habits

Jocrisse disait que les brochets diffèrent beaucoup des habits, en ce que les brochets se mangent au bleu et les habits aux vers.

L’étoile

Un grand seigneur, très amoureux d’une charmante fille qui profitait parfaitement de ses avantages, entendant un jour sa maîtresse vanter la beauté d’une étoile : « Ne me la demande pas, lui dit-il, car je ne pourrais te la donner. »

L’heure du spectacle

« Pourquoi rentrez-vous donc tous les soirs si tard, Monsieur, disait une mère à son fils ; à dix heures passées, cela n’a pas le sens commun ; et ne savez-vous pas que cela suffit pour éveiller votre père et l’empêcher de rien faire ni le jour, ni la nuit ? – Mais, ma mère, je reviens du spectacle. – Du spectacle ! on y va le matin. Monsieur. »

Une plaisanterie en 1793

Un plaisant avait fait tout haut, sous le régime de la terreur, la remarque qu’il était assez étrange qu’on eût choisi le peuple lié (peuplier) pour emblème de la liberté.

Ce calembour fut mal accueilli, et celui qui l’avait fait fut conduit en prison et n’en sortit que pour aller à l’échafaud. Les révolutions prennent, comme on voit, assez mal la plaisanterie.

Les apparences

Une dame, qui avait été jeune et jolie, se montra un jour dans une promenade, et sa toilette était si parfaite et si artistement disposée, qu’elle semblait offrir de tous côtés les formes les plus gracieuses et les mieux arrondies. « Cette dame a beaucoup d’appas, dit assez naïvement un promeneur novice. – Des appas ! répondit son voisin. Oui, des apparences. »

La caution

Chez les Anglais, rien ne donne à un homme plus de crédit, plus d’autorité que sa fortune, et ce genre de mérite éclipse, assure-ton, tous les autres. Un homme contait un jour une anecdote qui semblait assez peu vraisemblable, et quelqu’un de la compagnie prit la liberté de laisser voir quelques doutes, « Messieurs, répondit le conteur qui était Anglais, je tiens le fait d’un excellent gentilhomme du comté de Kent, qui jouit de quatre mille livres sterling de revenu (environ cent mille francs4). » Rien ne lui paraissait plus concluant que cet argument auquel tout le monde se rendit ou sembla se rendre.

4 En 1850. Soit près de 270 000 de nos euros actuels.

Les liaisons de Tumbridge

Un étranger qui avait vécu à Tumbridge, en Angleterre, dans une très grande familiarité avec la femme d’un lord, alla ensuite la voir à Londres, pensant bien être toujours avec elle sur le même pied. Il fut reçu exactement comme un homme parfaitement inconnu.

« Cela vous étonne, dit-elle à son visiteur ; vous ne savez donc pas, Monsieur, que nos connaissances de Tumbridge ressemblent aux eaux que nous y prenons ; nous les avalons le matin, elles passent le soir. »

Le postillon

« Sais-tu mener en postillon ? disait une dame à un garçon de sa ferme. – Oh ! que oui, Madame, répondit le rustre en ricanant ; la preuve, c’est que c’est moi qui ai eu l’honneur de verser madame l’an dernier sur la grand-route. »

Le frère de Fontenelle

Fontenelle avait un frère prêtre. On lui demandait un jour : « Que fait M. votre frère ? – Mon frère, dit-il, il est prêtre. – A-t-il des bénéfices ? – Non. – À quoi s’occupe-t-il ? – Le matin, il dit la messe. – Et le soir ? — Le soir, il ne sait ce qu’il dit. »

Une épingle et M. de Bièvre

Le marquis de Bièvre était un inépuisable faiseur de calembours. Un jour qu’il avait fait preuve de sa fécondité en ce genre, dans une nombreuse société, un des amateurs qui l’écoutaient proposa la question suivante : Quelle est la différence qui existe entre M. de Bièvre et une épingle ?

Personne ne devinait : « C’est, dit alors l’amateur, qu’une épingle a une tête et une pointe, tandis que M. de Bièvre a beaucoup de pointes et fort peu de tête. »

Le fils de Ninon Lenclos

Ninon Lenclos avait un fils naturel qu’elle mit en pension aux Jésuites. Étant allée un jour voir cet enfant, elle dit au père principal, chargé à la fois de la surveillance des mœurs et des études : « Je vous prie surtout, mon révérend père, de lui inspirer de la religion, car mon fils n’est pas assez riche pour s’en passer. »

Le bain

Un médecin demanda à un malade comment il avait trouvé le bain qu’il lui avait ordonné. « Un peu humide » répondit le malade.

Un proverbe bien appliqué

Louis XIV, pour témoigner à MM. les maîtres des requêtes sa satisfaction de l’accueil qu’ils avaient fait à la reine et les récompenser en quelque sorte des grandes dépenses qu’ils avaient faites à l’occasion de son entrée, les avait autorisés à porter un cordon d’or et la ceinture de même. Peu de temps après cette faveur du roi, quelqu’un qui se trouvait au palais avec un membre du parlement, M. de Coulange, vit entrer un maître des requêtes décoré de ses nouveaux insignes. « Il me semble, dit-il à M. de Coulange, que ces dorures siéraient aussi bien à vous autres Messieurs du Parlement qu’à MM. les maîtres des Requêtes. – Monsieur, répondit celui-ci, Bonne renommée vaut mieux que ceinture dorée. »

L'Hernhuter

Dans la guerre de Sept ans, en Allemagne, un capitaine de cavalerie fut commandé pour aller au fourrage. Il part à la tête de sa compagnie, et se rend dans le quartier qui lui a été assigné ; c’était un vallon solitaire où l’on ne voyait guère que des bois. Il aperçoit une pauvre cabane, il y frappe ; il en sort un vieil hernhuter à la barbe blanche : « Mon père, lui dit l’officier, voudriez-vous bien me montrer un champ où je puisse faire fourrager mes cavaliers. – Tout à l’heure, répondit le vieillard » et sur-le-champ, il se met en tête de la troupe et remonte avec elle le vallon. Après un quart d’heure de marche, on trouve un beau champ d’orge.

« Voilà ce qu’il nous faut, dit le capitaine. – Attendez encore un moment, s’il vous plaît, lui dit son conducteur ; vous serez content. » On continue de marcher, et l’on arrive, un quart de lieue plus loin, à un autre champ d’orge. La troupe aussitôt met pied à terre, fauche le grain, le met en trousse et remonte à cheval. Le capitaine dit alors à son guide : « Mon père, vous nous avez fait aller trop loin sans nécessité ; le premier champ valait mieux que celuici. – Cela est vrai, Monsieur, reprit le bon vieillard, mais il n’était pas à moi. »

L’avenir d’une grande famille

Une princesse, sur le point d’épouser un grand prince étranger, alla prendre congé de son oncle qui était un prélat. Comme cet oncle n’ignorait pas que cette alliance ne serait réellement profitable à la famille qu’autant que sa nièce, serait féconde, il lui dit en la reconduisant : « Surtout, ma nièce, donnez des enfants à votre mari, à quelque prix que ce soit. »

Manie de parler

Les jeunes gens disent ce qu’ils font ; les vieillards ce qu’ils ont fait, et les sots ce qu’ils ont envie de faire.

La question singulière

Une femme qui avait eu beaucoup d’aventures, et chacune par conséquent de peu de durée, demandait un jour à l’un de ses amis, si un homme qui avait été autrefois son amant, avait beaucoup d’esprit. L’ami la regarda en riant. « Ne serait-ce pas à moi plutôt, madame, de vous faire cette question ? – Que voulez-vous, répliqua-t-elle, a-t-on le temps de se connaître ? »

Le hussard archéologue

Un hussard ayant trouvé une inscription en lettres de bronze sur un monument antique, détacha toutes les lettres l’une après l’autre, et les mit toutes ensemble dans un panier qu’il envoya à un antiquaire de ses amis, en le priant de lui faire connaître ce que cette inscription signifiait.

La propagation des lumières

Dans un repas que donnait un parvenu à ses amis, l’un d’eux ayant porté un toast à la propagation des lumières, les gens qui servaient à table s’empressèrent de moucher les chandelles.

Le petit flacon

Un plaisant se trouvant un jour à la table d’un Lord, le maître de la maison fit servir, à la fin du repas, un très petit flacon d’un vin précieux dont il ne cessait de vanter les qualités et surtout l’âge. « Eh bien ! comment trouvez-vous mon petit flacon, lui dit le Lord ? — Ma foi, Milord, répondit l’autre, je le trouve bien petit pour son âge. »

L’hypocrite

Balzac a dit dans une de ses lettres : « Les hypocrites ne servent pas Dieu ; mais ils se servent de Dieu pour tromper les hommes. »

Le mari et l’amant

On demandait à une dame comment elle avait pu se décider à épouser un homme aussi laid que l’était son mari : « Les amants, répondit-elle, doivent toujours être de beaux hommes ; mais les maris, ils sont ce qu’il plaît à Dieu. »

Les ricochets

Le comte de G…, officier général de la marine, revenant d’une croisière, n’avait pas le projet de se rendre aux vœux de sa femme, qui n’était pas du tout appétissante. Mais elle, après un long veuvage, s’attendait à quelques caresses. Le souper était fini et déjà même toute la maison était couchée, lorsque le comte embrasse sa femme, lui souhaite une bonne nuit et se dispose à se retirer dans son appartement. Madame lui dit que, dans la persuasion où elle était qu’ils coucheraient ensemble, elle n’avait fait faire qu’un lit. Le comte se rejette sur une fatigue extrême et refuse net la partie. Madame fort mécontente est contraire à faire préparer un second lit ; elle va pour éveiller sa femme de chambre, et la trouve couchée avec un laquais. Elle court à la chambre de la femme de charge et la surprend dans les bras du cocher. Elle vole chez sa dame de compagnie, un officier ami de son mari l’occupe en ce moment. Outrée de colère, elle entre brusquement dans l’appartement de madame de C., son amie, qui certes ne l’attendait pas, et se propose de lui conter son infortune et tout ce qu’elle vient de voir. Mais représentez-vous s’il est possible, sa rage, lorsque la seconde personne qu’elle aperçoit est monsieur de G. lui-même, qui était venu se délasser dans les bras de madame de C. Il fallut que la malheureuse épouse fît sentinelle toute la nuit, tandis que tout ce qui respirait chez elle était occupé à faire l’amour.

La partie de piquet

Une femme riche et avare tomba malade à sa maison de campagne. Pour se distraire, elle envoya dire au curé qu’il lui ferait plaisir, s’il voulait faire une partie de piquet avec elle. Le curé se rendit à l’invitation, joua et perdit. La dame lui dit alors qu’elle lui donnerait volontiers sa revanche, à la condition de jouer contre lui les frais d’enterrement en cas qu’elle mourût, ou la valeur dans le cas contraire. Le curé y consentit, et perdant encore, fit à cette dame une reconnaissance pour argent prêté, de la somme qui avait été taxée pour les frais funéraires. Au bout de quelques jours la malade mourut. Le curé l’enterra suivant les conditions, et retira sa reconnaissance comme quelqu’un qui vient d’acquitter un effet.

Le maréchal de Richelieu

Une prude, assez laide et déjà sur le retour, entendait avec impatience, un jour, dans un salon du grand monde, vanter les exploits galants et les bonnes fortunes du célèbre maréchal de Richelieu, et déclara hautement, dans sa colère, qu’un pareil homme n’eût jamais obtenu d’elle la plus légère complaisance. Le propos arriva aux oreilles du maréchal qui résolut de s’en venger. Il mit donc adroitement tout en œuvre pour arriver jusqu’à cette redoutable ennemie, et la conduire, sans trop de peine et trop de temps, jusqu’au dénouement de ces sortes d’affaires. Au plus fort même de l’action, et dans l’excès d’un plaisir qu’elle ne dissimulait pas ; la dame de s’écrier : « Ah ! monsieur le duc ! faut-il que je vous aime ! puisque je me damne pour vous. – Et moi, je me sauve », répliqua le duc, en interrompant tout à coup l’opération commencée, et en laissant la dame dans une situation plus désagréable encore que facile à décrire décemment.

La rue d’Enfer

Les Chartreux de Paris habitèrent d’abord une maison située dans le village de Gentilly, qui leur avait été donnée par Saint-Louis. Ne s’y trouvant pas assez grandement logés, ils jetèrent les yeux sur un palais situé tout près de Paris et qu’on appelait le Palais de Vauvert. Le roi Robert l’avait fait bâtir ; mais il n’avait pas été du goût de ses successeurs qui l’avaient totalement négligé. Ce palais délaissé tente les Chartreux qui désiraient fort d’en faire un monastère : heureusement pour eux que les diables de l’enfer avaient eu la fantaisie de venir séjourner dans ce château. Le vacarme que faisaient de pareils hôtes répandait l’alarme dans le voisinage ; il n’était pas sûr de passer la nuit devant ce château ; on courait risque de tomber sous la griffe de quelqu’un des diables qui le hantaient. Saint-Louis, informé de l’état des choses, songeait aux moyens de délivrer son château d’une si mauvaise compagnie, lorsque les Chartreux le lui demandèrent. Le bon roi ne douta pas que la sainteté de ces religieux ne fut capable de faire fuir tout l’enfer, et il ne se trompa pas. À peine les Chartreux furent-ils possesseurs du palais que les diables en délogèrent à la hâte, et dès lors on n’y entendit plus le moindre bruit.

On croit que c’est à cause du séjour des diables et de leur vacarme dans le Palais de Vauvert, que la rue où se fixèrent alors les chartreux a été appelée la rue d’Enfer5.

Les procès de M. de Langeay

Le marquis de Langeay avait, en 1658, un double procès à soutenir devant deux juridictions. Il plaidait à la fois, au parlement de Paris, contre sa femme qui demandait la séparation pour cause d’impuissance, et, au parlement de Rennes, contre une fille qui l’accusait de lui avoir fait trois enfants. Il fut condamné des deux côtés.

L’aveu du marchand de vin