Erhalten Sie Zugang zu diesem und mehr als 300000 Büchern ab EUR 5,99 monatlich.
Recueil d'anecdotes surprenantes et insolites, de citations, de naïvetés, gasconnades, bouffonneries, calembours, réparties, plaisanteries et autres bons mots, compilés par Hilaire le Gai, et sélectionnés par Ch. Noël, pour passer d'agréables moments. Cet ouvrage se situe dans la suite des recueils dont Nasr Eddin Hodja/Djeha et le héros, mais aussi du Pogge, d'Arlotto, de Bonaventure des Périers, du Sieur d'Ouville, de Philippe d'Alcripe, de Louis Garon, de Louis Loire et Louis Thomas (voir liste des parus, pages 5 et 5 du livre).
Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:
Seitenzahl: 476
Veröffentlichungsjahr: 2022
Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:
Nasr Eddin Hodja/Djeha :
Les Très-mirifiques et Très-édifiantes Aventures du Hodja (Tome 1)
Nasr Eddin Hodja rencontre Diogène (Tome 2)
Nasr Eddin sur la Mare Nostrum (Tome 3 disponible chez l’auteur uniquement)
Le Sottisier de Nasr Eddin (Tome 4) disponible également chez l’auteur en format A4 - grands caractères)
Nasr Eddin en Anglophonie (Tome 5)
Avant Nasr Eddin – le Philogelos (Tome 6)
Les Plaisanteries – Decourdemanche (Tome 7)
Candeur, malice et sagesse (Tome 8)
Les nouvelles Fourberies de Djeha (Tome 9)
Humour :
Le Pogge – Facéties – les Bains de Bade – Un vieillard doit-il se marier
Contes et Facéties d’Arlotto
Fabliaux Rigolos (anonymes du XII° et XIII° s. en français moderne)
Nouvelles Récréations et Joyeux Devis – Bonaventure des Périers
La Folle Enchère – Mme Ulrich/Dancourt
Les Contes aux Heures Perdues du sieur d’Ouville
La Nouvelle Fabrique – Philippe d’Alcrippe
Le Chasse-Ennui – Louis Garon
Anecdotes de la Vie Littéraire – Louis LOIRE
Almancadabrantesque – Ch. Noël
L’esprit de M. de Talleyrand – Louis THOMAS
Les Fabuleux Résultats de la politique Sociale d’E. Macron – Ch. Noël (Amazon)
Fabliaux - Nouvelles :
Fabliaux Coquins (anonymes du XII° et XIII° s. en français moderne)
Lais & Fables de Marie, dite de France (en français moderne)
Les Nouvelles de Bandello (1 à 21)
L’Oiseau Griffon – M.Bandello et F.Molza
Le Point Rouge – Christophe Voliotis
Philosophie :
Les Mémorables – Xénophon
La Cyropédie ou Éducation de Cyrus – Xénophon (à paraître)
La République des Philosophes - Fontenelle
Romans/Divers :
L’École des Filles (chez TheBookEdition)
Sue Ann (chez TheBookEdition)
Rien n’est jamais acquis à l’homme
Nota : tous ces ouvrages sont disponibles en format papier ET e-book
Au format e-book exclusivement :
Nathalie et Jean-Jacques – recueil de nouvelles
Jacques Merdeuil – nouvelle - version française (chez Smashwords/Google)
Le Point Rouge –nouvelle - version française (chez Smashwords/Google)
Les Fabulistes :
Les Ysopets – 1 – Avianus
Les Ysopets – 2 – Phèdre – version complète latin-français
Les Ysopets – 2 – Phèdre – version Découverte en français
Les Ysopets – 3 – Babrios – version Découverte en français
Les Ysopets – 4 – Esope – version Découverte en français
Les Ysopets – 5 – Aphtonios – version en français
Les Fabulistes Classiques – 1 – Benserade
Les Fabulistes Classiques – 2 – Abstémius - Hecatomythia I et II
Les Fabulistes Classiques – 3 – Florian
Les Fabulistes Classiques – 4 – Iriarte – Fables Littéraires
Les Fabulistes Classiques – 5 – Perret – 25 Fables illustrées
Philosophie/Politique :
De la Servitude volontaire – ou Contr’Un – La Boétie
La Désobéissance civile - Thoreau
Humour :
Histoire et avantures de Milord Pet
Eloge du Pet
Discours sur la Musique Zéphyrienne
Commandes – dédicaces : christophenoel2020 [at] gmail.com ou https://www.bod.fr/librairie/
Également disponibles
Préface
Le moulin à vent
Conseil gastronomique
Prudence du maire de Beaune
Un bon domestique
La Concorde
Le coq du clocher
Nathaniel Lee
Les deux surprises
La logique rigoureuse
Le roi de coeur
Le cadran solaire
Le premier homme du monde
Plusieurs bêtises
Le soldat théologien
La belle grâce
Les produits de l’Angleterre
Le procès-verbal
L’acompte
Inutilité de la vaccine
Le quart de conversion
L’antithèse
La meunière de Pomponne
Un bouillon succulent
La besogne facile
Un pantalon unique
Potier, garde national
Le neveu dissipateur
La précaution ingénieuse
La coutume Bulloise
Un censeur suisse
La formule consacrée
Quand il faut prendre une femme
Les cloches et le fumier
La Joconde
Les bottes brûlées
Un bon conseil
L’incendie de Hambourg
L’élection à l’unanimité
Un mot de Martainville
La batterie de cuisine
Histoires de voleurs
La promenade de M. de Vivonne
Un censeur naïf
Le père aux treize enfants
Aphorismes quasi-politiques
La grande bouche
L’historiographe chinois
Une maîtresse de langue
Variété des langues
Calembour de caserne
Voltaire, garçon d’esprit
Désintéressement de Sophie Arnould
Une traduction trop littérale
Pruderie superlative
L’amour, le mariage et le divorce
Sang-froid d’un sacristain
De combien peut retarder une montre
Un beau mangeur
Trois bêtises
Le milicien
Trois hommes de hauteur
L’ignorance
Quelques pensées sur les femmes
Les paquets à leur adresse
La distinction difficile
Deux lettres d’amour
L’esprit des femmes
Promotion
Les honnêtes femmes
L’opération inutile
Danières et ses créanciers
La route abrégée
Un émigré français en Angleterre
Un remède héroïque
Les souliers trop étroits
Ninon
La politesse obligée
Les fusils de Potier
Un discours improvisé
Inconvénient des réformes républicaines
L’huile d’olives
Avantage de l’esprit
Les accidents
Une menace expliquée
Le dormeur en diligence
Les oeuvres posthumes
Un Post-scriptum
La perte de temps
L’inutilité de savoir son âge
La consultation
L’aveu délicat
Le marquis de l’Etorière
La goutte
La consigne interprétée par un Suisse
Anachronismes en peinture
Vanité d’un pédant
L’indisposition
Un grand malheur
Le chocolat de Mme d’Esclignac
Crânerie
Naïvetés de M. de Bétancour
Les naïvetés d’une vieille fille
Le vrai chemin de Newgate
Les épinards
La leçon de lecture
Les trois questions du grand Frédéric
Le lait qui monte
Un mari singulier
Un paysan avisé
Moucher la chandelle
La mappemonde du cardinal Gaëtano
Les premiers rôles
Une harangue
Les deux parties d’échecs
Flatterie adroite
Calembour historique
La boue de Paris
Le cocher de Frédéric-le-Grand
Une aventure de Mézerai
L’amour-propre
Le baromètre du docteur Hugh
Le barbier de la Bastille
Amour maternel
L’art de réussir
La réparation
La cervelle de M. de la Feuillade
Un enfant terrible
La bonne compagnie (apologue oriental)
Le comte d’Alets à Lyon
Le revenu du mendiant
Garrick et lord Chesterfield
Un arrêt motivé
La leçon ingénieuse
Dominique et M. de Harlay
Bon tour d’un curé
La vraie politesse
Calembour de M. de Talleyrand
La discrétion
Le rôle
La Vertu
Le nom de Zoé
Les employés pur sang
Une ordonnance de médecin
Le vol à la mélasse
Un caporal n’est pas un homme
Ce qu’il faut d’espace au bonheur
Un valet prévoyant
Un de plus
Un compliment de Gascon
L’Esprit et la Raison
La pucelle
L’art de voler
Le duc de La Rochefoucault
Le diable, cousin du roi d’Angleterre
Fontenelle censeur
La logique d’Arlequin
Un propriétaire modèle
La conséquence logique
Présence d’esprit de Dominique
Une réponse meilleure que la demande
L’homme à tout faire
Un rôle joué d’après nature
Louis XIV et Duguay-Trouin
Un sot
Un toast inattendu
Mon cher voleur
Buffon et les truffes
L’évêque d’Amiens et son barbier
À bon vin bon latin
Les cheveux de Samson
Manche à manche
Une petite mystification
La clémence d’Arlequin
Une ville inconnue
La confession de la comtesse de Grolée
La médisance inexplicable
La mine trompeuse
Les trois Racan
Le Gascon et le Normand
L’astrologie jugée
Requête d’un Suisse
L’homme courageux
Un prêté rendu
M. de Humboldt et M. de Gérando
Le précepteur
Les deux toasts
1
Un bon prêtre
Une hérétique
Le meilleur conte
Le moyen de parvenir
Présence d’esprit de Talleyrand
La ressemblance
Une faction de cinq ans
La vengeance du dragon
Un chef-d’oeuvre de style
Un proverbe bien appliqué
Les cheveux et la barbe
La cocarde
Une vérité-calembour
L’avare
La méprise
Le généalogiste d’Hozier
Le souhait
La préséance
Le mystificateur mystifié
Le déguisement
La lecture de Turcaret
Un testament inattaquable
Ça tue, voilà tout
La franchise du prince de Kaunitz
Une consultation de Corvisart
Les ancêtres de Boissieu
Madame de Genlis
Les gens de M. B…
La reconnaissance difficile
La maréchale de Villeroy
Un mari d’autrefois
La barbe du duc de Brissac
Le carreau cassé
Le second verre
La bataille de Cannes
Le beau parleur
La petite pensionnaire
La théorie du charlatanisme
L’aumône
Le père Oudin et l’athée
Belle leçon
Une leçon d’orthographe
Un cheval hors d’âge
Sophie Arnould
Madame Geoffrin
La plume de dinde
Une découverte archéologique
Le secret de la confession
Amorcez
Le bon chasseur
Remède aux distractions
Montfleury et Cyrano
Trente deniers
La sensibilité à l’épreuve
Un héros de roman
Une prophétie de Louis XVIII
Le cours de la Seine
Un plaidoyer improvisé
Eve goudronnée
Un mot de saint Vincent de Paul
Le pleureur empêché
Le défi
L’arlequin et le cocher
Le marguillier
Tamerlan et le poète Homedi
Le rhume imprévu
L’officier de terre
Distinguo
Le locataire consciencieux
La victime de la séduction
Le meuble inutile
À chacun le sien
Le mouchoir
Sermon perdu
Le dénouement d’Andromaque
Propreté espagnole
Deux bévues
À Normand, Normand et demi
Une lettre anglaise
Plainte légitime
L’explication
La fin des notaires
À moqueur moqueur et demi
La pantoufle
L’égoïsme
Le poison lent
Une leçon d’amour maternel
Le pain tendre
Les querelles de ménage
Histoire de corps de garde
Un procès du maréchal de Richelieu
La sotte question
La prise de Mâcon
Histoire d’un mets de primeur
Comment on fait révoquer un testament
Bravoure et sang-froid
La prière expéditive
Il n’y a pas de claqueurs à l’Odéon
La grosse bêtise
Les conséquences de la guerre
Sans gants
La nécessité de Dieu
La place de saint François
Bravo, bravi
La défense légitime
L’étranger bien accueilli
Le portrait
Les zéphyrs
Les avantages d’une bonne éducation
L’homme discret
Fox et les Juifs
Le duc de Brissac
La précieuse
Charlatanisme
L’avarice du duc de Marlborough
Galanterie de M. de Bièvre
Deux gasconnades
Calembour d’Odry
Annonces anglaises
Quelques bêtises
Le pater de Racan
Arlequin et le plat d’or
La censure bavaroise
Les enseignes
Un bon tour de Mazarin
L’effet du vin
Un homme qui a voyagé
L’impénitence
La gravité
Heureuse ignorance
Un valet très réservé
L’Ingénue
L’épitaphe précise
La franchise
Le froid aux pieds
La bonne réplique
La vanité
L’enfant prévoyant
La parfaite ressemblance
Économie et bienfaisance
Le sourd volontaire
La véritable éducation
Le figurant difficile
L’heureuse prévision
Le remède salutaire
Le pouvoir des femmes
La lecture de la comédie des Philosophes
Un calembour bien placé
La frayeur du mari
Naïvetés
La confiance
L’économie d’esprit
Le bonheur
Interprétation de la Bible
Le congé
Un bon tour d’amoureux
Une faute d’impression
La tête de veau
Le quiproquo
Un soldat à l’église
Le Te Deum
Menace d’un Gascon
L’indifférence littéraire
La perplexité
Un mot de joueur
La jambe cassée
Naïveté d’un Suisse
Le sorcier
Le champ de Suisses
Fontenelle et son domestique
La peinture au beurre
L’aristocrate
Un calembour du temps passé
La mesure de deux habits
La concession au mari
Une addition de Grétry
Un vrai roi
L’ami des lumières
Un secret deviné
La montre à répétition
L’heureux expédient
Une économie bien placée
Une bonne affaire
L’affront lavé
Joseph II et l’invalide
Le présent et le futur
Le nouvel Hercule
Présence d’esprit du comte D…
La toilette
Milton et le duc d’York
Le matelot imperturbable
L’expédient
La coïncidence
Le punch de quarante francs
L’Espagnol en Hollande
Pair ou non
Le mausolée de Frédéric-le-Grand
La survivance
L’esprit des femmes
Le Gascon et le prince de Condé
Longitude et latitude
Le signalement du diable
L’espion
La Tentation
Le grand nez
Le maître corrigé
La médecine
Le général inconnu
Le mot d’ordre
Vestris
L’enfant de neige
Un ami inconnu
Le jeûne méritoire
Le Purgatoire
Une question d’histoire ecclésiastique
La fierté conjugale mise à l’épreuve
La blanchisseuse du roi de Prusse
Plaidoyer d’un abbé
La ruse d’une femme
Le mariage impossible
Ce qu’il faut à une femme pour être belle
Le gouvernement d’une femme
Le peintre
Les arbres
L’alouette toute rôtie
Adresse et bravoure du chevalier de Gravelles
La reconnaissance
Le polichinelle
La question de temps
Les trois Arabes
Les juges compatissants
Un ennemi des compliments
L’avis inutile
Nez aquilin
Le juge compétent
Toujours Noël
La menace irlandaise
Les deux religions
Les perruques volantes
L’étoile
Un suisse ponctuel
La dîme
La correspondance du roi de Prusse et du sacristain
L’union conjugale
La revanche
Le compte juste
Napoléon et le paysan de l’Escaut
Le prix de mémoire
Santeul et le portier
La tabatière de Frédéric
La bonne marchande
La promesse du débiteur
Règlements domestiques d’un roi d’Angleterre
La contrebande
La dame obligeante
Le galant matelot
Le Père Éternel
L’épitaphe à terme
L’erreur de nez
Le Mississippi
Les trois problèmes
M. d’Ufel et son tournebroche
Le vrai courtisan
Le café sucré
Le prince et le poète
Une fortune improvisée
L’emprunteur
Le cheval trop court
À bon entendeur, demi-mot
Inscription persane
L’expédient du mari
Les recors
L’abbé Coquet
Le modèle
Le legs
Le philosophe gourmet
Un avertissement
Tel père, tel fils
Farinelli et son tailleur
La chute
Les maîtres et les valets
La jeune vieille
M. Rhomberg
L’excuse fondée
Les deux philosophies
Le petit-fils de Henri IV
Une bûche de plus
Une annonce
La culotte de l’Apocalypse
La précaution
Souvarov
La tontine
Le centenaire
Les ronfleurs
Le tambour
La jambe de bois
Un meurtre par amour
L’antipathie conjugale
Charles II et le matelot
Les fous
L’air et les paroles
Un vrai mari
Une harangue de maître d’école
L’interprétation de l’Évangile
Le capucin laconique
Le bénéfice à résidence
La crème fouettée
Un grand coeur
La barbe faite à moitié
Le pardon
La question et la réponse
L’utilité de la science (Conte indien)
La permission
Le sourd, ou l’auberge pleine
Définition du duel
L’esprit d’économie
L’almanach
La condition raisonnable
L’Huissier bien reçu
Le Lavement sucré
Ce n’est pas moi
Le Lièvre merveilleux
Le Remède héroïque
L’étonnement fondé
Le Choix d’un archevêque
Ruse ingénieuse d’un Arabe
La Punition méritée
La Guérison d’un bossu
Le Diable et le Bénitier
Les figues de M. de Buffon
Mademoiselle de Sévigné
Une parade de Bobèche
La maison d’Arlequin
L’Enfant bien instruit
Le Chien et le Perroquet
Le Paresseux
L’estimation d’Arlequin
Les regrets de l’abbé de Choisy
Le Laquais de d’Ablancourt
Le Domestique laborieux
Pierrot l’amuse
L’Escalier dérobé
La Promesse obligeante
Le Cheval rancuneux
Le Suisse véridique
Le mariage
Almanza
Tirer le diable par la queue
Le mari et la femme
Les deux sont bonnes
La girouette
Le maire de Reims
La bonne confession
La réconciliation
Le huitième péché capital
Le Proverbe démenti
Le Mémoire du tailleur
La Raison sans réplique
Le Cheval de Kosciusko
Harangue d’un charlatan
Ni sacrés ni massacrés
La double Contrainte
Le Colonel Boden
Le Cocher de Philippe II
Le Gastronome
L’Architecte
La précaution du gourmand
La leçon de danse
Le pouvoir de la bouteille
Le roi de Prusse et son médecin
La dame de province
La graine de niais
La ressemblance
Le milicien bien avisé
Ce que peut un soldat
Le sorcier
J’y ai été tué
Les femmes au concile de Mâcon
Le pari
Le café
Une dispute de préséance
I.a conclusion
Le vieillard sensé
Le Miserere de Lulli
Les ressources d’une femme
Une femme trop sensible
Les mulets et les muletiers
La vengeance d’une femme
Le secret du peintre
La fondation de l’évêque d’Exeter
La bassinoire
La femme consciencieuse
Le nez des femmes turques
L’émétique
La mère de famille
Saint Crampace
Une terrible aventure
L’homme ponctuel
Un remède contre la superstition
Le panégyrique très abrégé
Le Sacristain
Ancienneté de la maison de Lévis
Le curé prudent
Le docteur Gall et le fou
Le singe et la guenon
Madame la cardinale
Les gendres en sont-ils !
L’homme taciturne
La présence nécessaire
L’eau bénite en l’air
La bataille de Luzara
Une fille de Louis XIV
Le livre du mariage
L’ingénieuse réponse
Un mot de Mme Cornuel
Les hommes et les femmes
Une imprécation de joueur
La reconnaissance
Présence d’esprit d’un Gascon
Mariage et Paradis
L’amour et la lune
Une grâce
Le bréviaire et le lard
Maximes de conduite
Origine de la noblesse
L’Opéra sans intérêt
L’Épreuve
La Tentation
Le Multiplicateur
Les Courtisans dupés
Le Divorce dans l’Inde
Chamfortiana
Le sommeil dans l’antichambre
Le libraire de Fielding
L’histoire
Les cruches
Les manchons et les éventails
Sagacité d’un jeune homme
Déclaration d’un Gascon
Un nouveau système d’astronomie
Louvois et le député suisse
L’incertitude
Les quatre enfants
La vérité
L’heureux sommeil
L’avarice punie
Un quiproquo grammatical
Une preuve d’amour
La douleur partagée
L’amour de l’art
Le contraire d’un coup de tête
La proposition du maréchal Moncey
L’âne de Balaam
L’aîné de sa mère
La surdité
Le chien qui fuit
Le tuteur et le pupille
L’influence de la pluie
Tel maître, tel valet
La sentinelle
Le curé discret
Le prix des choses
La consolation
La harangue de l’aumônier
Le double deuil
La neige séchée au four
L’hérédité de la gourmandise
Un Gascon sûr de son fait
La qualité et la quantité
Le siège de Troie
La double surprise
Définition du fanfaron
La fille aguerrie
Un reproche de mari
Le père Honoré, prédicateur du XVII° siècle
L’adroite question
La pelisse
L’homme impassible
Les jumeaux et le barbier
La famille augmentée
Un jour d’ivresse
Le bonheur relatif
Le dîner symbolique
Le feuillet déchiré
Une chanson mise sur l’air
Le Visiteur résolu
Une impertinence bien reçue
Il y a ce qu’il y a
La discrétion diplomatique
Chapelain et Richelieu
La résolution d’une Veuve
Le Souffleur du Te Deum
Le bonnet de nuit
L’Ivrogne et la Veuve
La Conscience de gentilhomme
Je suis mort
Madame de Cornuel
La Crainte motivée
Les femmes et le célibat
Les quarante Gascons
Le médecin La Peyronnie
La préférence du mari
Je ne sais pas
Le vin
Le vieux militaire
Une leçon d’armes
Les frontières du péché
L’estime
Réception de Henri IV
J’épouse le portrait
Le Gascon en paradis
Le Gascon recruteur
Le comte de Peterborough
Les deux soles
M. de Casteras
Le cadran solaire
Le guignard
M. de Chalmazel
Le Gascon et la lettre de change
Le prix de la douleur
La Vestale
L’indiscret
La bonne femme
Les imprimeurs & l’armée
Le voisinage d’Espagne
Le lièvre empaillé
Le Tasse et l’Arioste
L’équivoque
Faut-il écrire comptant ou content ?
Le fermier et les oiseaux de basse-cour
Je le croyais hier
Diderot pris au dépourvu
Les tuyaux d’orgues
Les férules du duc d’Ossone
Dieu et le Tasse
Un cadeau de Louis XIV
Le valet modeste
Manuel et Legendre
La précaution anticipée
Le courtisan modèle
Le cocher de M. de Clermont-Tonnerre
Réponse d’un député
La sagesse facile
Le mouchoir
C’est trop cher
Le vent de S. E.
L’avertissement
À tout seigneur tout honneur
L’homme timide
L’à-peu-près
La puissance de Dieu
L’inconvénient de la musique
Les gens
La statue de la Vérité
Le réchaud
Le pouvoir de l’excommunication
La harangue du boucher
L’explication
L’argent bien placé
L’âge d’une femme
L’utilité des machines à vapeur
La carte de visite
La barbe
La mémoire modeste
La serviette blessée
Barbin
Le respect filial
La dissimulation involontaire
La mère et le fils
Le crédit fait aux gens d’esprit
Le cousin de la sainte Vierge
L’incendie et le déluge
Le secret de paraître belle
Le maître et la maîtresse
Le hasard des gens d’esprit
Le quatorze de dames
L’écurie
La mémoire en défaut
Le miracle du prédicateur
Un petit-fils de roi
La garantie
Le proverbe en défaut
La définition du génie
Sterne et Garrick
La physionomie
Le dictionnaire de Johnson
Torstenson et Gustave-Adolphe
Un conseil de Mme de Sévigné
Conditions de l’amitié
La réplique
L’homme sans façon
Le courtisan adroit
La présence d’esprit
Un trait de patience
Les verges
L’aloyau
L’homme propose
Les sauts périlleux
Un nouvel Hercule, Barsabas
La précaution du mari
Le baiser de Mlle Quinault
La vengeance
Le Jeu de cartes
La livrée respectée
L’argument sans réplique
L’arbre généalogique
Les armes d’un parvenu
L’homme de précaution
La mère infortunée
Le célibat justifié
L’abbé Malotru
Le silence utile
La curiosité insatiable
Un poète mortifié
M. de Sartines
L’assemblée peu nombreuse
Les mollets
L’évêque et le paysan
L’enfant trouvé
Mène-moi boire
Un portrait de singe
M. Gobelet, échevin et bonnetier
Trente-neuf hommes d’esprit
La Foi
La mine
BIBLIOGRAPHIE
Oui, lecteur attentif, contrairement à ce qu’annonce le titre, cet ouvrage ne contient pas des milliers d’histoires drôles (mais quelque chose comme 715). J’en suis conscient, et avoue que le scrupule m’a longuement fait hésiter. Si j’ai choisi ce titre en fait, c’est essentiellement pour me démarquer des classiques séries de « 1001 (machins) » dont les catalogues sont truffés – et dont je doute, sincèrement, qu’ils contiennent les 1001 articles annoncés, eux aussi – effet de style.
Secondairement, c’est aussi pour corriger les titres originaux hyperboliques des livres dont ces historiettes ont été tirées, sélectionnées, revues, et corrigées, et qui me semblaient relever de l’exagération marseillaise1 : à savoir Un million de plaisanteries et Nouveau million de bêtises et de traits d’esprit.
Ces histoires, à la base, ont été compilées par un dénommé Hilaire le Gai, pseudonyme d’un personnage sérieux a priori, et dont la position était bien assise dans la vie, professeur dans divers collèges, proviseur, inspecteur et enfin recteur des académies de Caen2 et de Douai.
Ce brave homme cite rarement ses sources, mais j’ai pu reconnaître un certain nombre de classiques : Bonaventure des Périers, Louis Garon, le Pogge, ainsi que Tallemant des Réaux, notamment.
On retrouvera également plusieurs références communes avec le répertoire Nasreddinien, preuve s’il en était besoin que ces anecdotes étaient souvent tirées de faits réels. J’en veux pour exemple l’histoire de Tamerlan3 et du poète Homedi, mais il y a également bon nombre d’histoires plus européennes, qu’on identifiera avec plaisir.
De toute manière, peu importent les sources finalement. L’essentiel est d’en tirer le sel, ainsi que la substantifique moelle rabelaisienne.
Je tiens par ailleurs à préciser la fâcheuse tendance de Hilaire le Gai à répéter des anecdotes déjà citées. Souvent telles quelles, ça permet de faire du volume avec moins de peine ; quand elles ont été repérées, elles ont été aussitôt éliminées. Parfois en version différente (personnage précisé ou différent – s’il est vrai que l’Histoire bégaie, il arrive que certaines personnes citent un prédécesseur sans le savoir ou le vouloir, croyant innover en toute bonne foi4) ; dans ce cas rare il est vrai, j’ai conservé la version ; ou précisé en note l’existence d’une autre version connue.
Si donc malgré ma vigilance vous tombez sur une telle redite, je vous prie de m’en excuser. Au lieu d’une histoire déjà narrée, soyez assuré que j’aurais préféré en rajouter une inédite.
J’espère arriver à vous faire partager les moments de bonheur, ou de franche hilarité quelquefois, que j’ai éprouvés en procédant moi-même à la compilation de ces grimoires.
Christophe Noël Bibliophile
1 « Arrête d’exagérer tout le temps ! Je te l’ai déjà dit des milliards de fois ! »
2 Pour Caen, c’est où ? demandait Laspallès.
3 Tamerlan apparaît souvent chez Nasr Eddin Hodja.
4 Selon Voltaire « la plupart des bons mots ne sont que des redites. »
On venait de mettre en vente une ferme et un moulin à vent, et l’on proposait à un riche fermier cette double acquisition. « Pour le moment, dit le fermier, je n’ai pas assez d’argent pour acquérir le tout ; mais j’achèterai d’abord la ferme, j’achèterai le moulin à vent après. »
M. de G. disait que, pour manger une bonne poularde, il fallait être deux, c’est-à-dire, soi et la poularde.
Un régiment passait à Beaune et devait traverser une forêt pleine de voleurs. Le maire proposa, dit-on, à l’officier de faire escorter son régiment par quatre cavaliers de maréchaussée.
« Albert ! – Monsieur ? – Ayez bien soin de m’éveiller demain matin à quatre heures, je pars à cinq. – Monsieur aura la bonté de me sonner, n’est-ce pas ? »
Dans une sédition assez vive, un homme d’une excessive grosseur se présenta pour haranguer la populace. Tous les mutins se mirent à rire en le voyant. « Vous riez de ma grosseur, leur dit-il ; si vous voyiez ma femme, elle est encore plus grosse que moi ; cependant quand nous sommes d’accord, nous tenons fort bien tous les deux dans le même lit ; mais lorsque nous nous querellons, la maison elle-même n’est plus assez grande pour nous contenir. » Cet apologue fit effet sur l’assemblée ; les esprits se calmèrent et la sédition s’apaisa.
« Il y a longtemps que je cherchais à me rendre compte du motif pour lequel on met plutôt un coq qu’une poule au haut d’un clocher, et je crois avoir trouvé, disait le bedeau d’une paroisse : c’est que si l’on y mettait une poule, et qu’elle vînt à pondre, les oeufs se casseraient en tombant. »
Nathaniel Lee, poète dramatique dont la nation anglaise n’a peut-être pas assez honoré la mémoire, finit ses jours à l’hôpital des fous à Londres. Ce fut là qu’il composa quoiqu’en démence, la tragédie des Reines rivales. Il y travaillait une nuit au clair de la lune. Un nuage léger en ayant tout à coup intercepté la lumière, il prononça d’un ton impérieux : « Jupiter, lève-toi et mouche la lune. » Le nuage s’épaississant, la lune disparut entièrement ; alors il s’écria, en éclatant de rire : « L’étourdi ! je lui dis de la moucher ; il l’éteint. »
« Papa Doliban, dit Danières dans le Sourd, j’avais planté des pommes de terre dans mon jardin, savez-vous ce qui est venu ? – Parbleu ! répond Doliban, voilà une belle question ! il est venu des pommes de terre. – Point du tout, il est venu des cochons qui les ont mangées. »
« Savez-vous, dit le même Danières, une bonne manière d’attraper les pies ? – Il y a plus d’une manière de les attraper : les lacets, la glu, que sais-je encore ! – Vieux moyens ; voici ma manière : Je mets un fromage dans mon jardin, un fromage à la pie ; l’oiseau vient et mange le fromage. Le lendemain, nouveau fromage, nouveau régal ; la pie s’y habitue. Le troisième jour je ne mets rien ; la pie vient, croyant trouver un fromage ; votre serviteur, elle est attrapée. »
Un jeune homme qui venait de se marier devait être présenté par son père à sa nouvelle famille qu’il ne connaissait pas encore. Le père, qui ne s’abusait pas sur la capacité de son fils, lui avait recommandé surtout de garder le silence, ou du moins de ne parler que dans le cas où cela deviendrait indispensable. Il arrive, on l’accueille, et, comme il est d’usage à la campagne, c’est à table que doit se faire la connaissance. Notre marié, fidèle aux instructions de son père, garde un silence profond, ou répond à peine par quelques monosyllabes qui ne donnaient pas une haute idée de son esprit. Un des convives, oncle de la mariée, impatienté de cette immobilité, dit à mi-voix à son voisin : « Dis donc, Thomas, notre nouveau neveu m’a l’air d’une grosse bête. — Mon père, dit alors le marié, maintenant qu’on me connaît ici, je puis parler tant que je voudrai, n’est-ce pas ? » Je laisse à deviner si le père trouva la question aussi amusante que les autres convives.
Un jeune enfant, de l’âge de huit ans, s’était fait une mnémonique particulière pour se rappeler le nom des figures d’un jeu de cartes. Un de ses parents voulut un jour voir si, parmi les rois, il reconnaîtrait sur-lechamp celui qu’on peut appeler le roi de France. « Le voilà, répondit-il aussitôt, le roi de France c’est le roi de coeur. »
L’à-propos était heureux, et l’enfant avait rencontré juste.
Un homme disait à son domestique d’aller voir l’heure au cadran solaire. « Mais, Monsieur, il fait nuit, répondit le domestique. – Qu’est-ce que ça fait ? prends une chandelle » répliqua le maître.
Un autre faisait coucher près de lui son valet de chambre, et lui criait : « Georges, suis-je endormi ? – Oui, monsieur. – C’est bon. »
Danières dit à son beau-père : « Savez-vous quel est le premier homme du monde ? — Parbleu ! c’est Adam, lui répond M. Doliban. – Eh bien ! vous vous trompez, dit Danières, le premier rhum du monde, c’est le rhum de la Jamaïque. »
En 1793, tous les privilèges et servitudes étant abolis, un noir, nommé Ziméo, signa une pétition qu’il adressait à la Convention : « Ziméo, cidevant nègre. »
Un charcutier de Paris avait fait mettre sur son enseigne : « Saucissons crus de Lyon. »
Après la représentation d’une comédie en cinq actes et en vers, un particulier des quatrièmes loges demanda à son voisin si la comédie était en prose ou en vers. « Je n’en sais rien, répondit ce dernier, je suis si enrhumé que je n’ai pu distinguer si c’était de la prose ou des vers. »
On lisait dans un journal, il n’y a pas longtemps : « Cave et grenier de plain-pied, à louer présentement. » Cette annonce peut servir de pendant à celle-ci : « Bel appartement de maître, composé de huit chambres, avec jardin, écurie et remise, le tout situé au second étage, à louer présentement. »
Danières désirait vivement qu’un peintre fît son portrait de grandeur naturelle et le représentât tenant à la main un livre qu’il lirait tout haut.
On demandait un jour à un vieux soldat de l’empire, qui avait dû, sous la restauration, assister au catéchisme qu’on faisait à ses camarades, combien il y avait de Dieux ? « Trois, répond-il sans hésiter. – Le père est-il Dieu ? – Oui. – Le fils est-il Dieu ? — Non, mais à la mort de son père, ça ne peut pas lui manquer… »
Un homme étant tombé du haut d’une échelle en bas sans se faire de mal, quelqu’un lui dit : « Dieu vous a fait une belle grâce. – Comment, dit-il, il m’a fait une belle grâce ! il ne m’a pas fait grâce d’un échelon. »
M. de Lauraguais disait, au retour de son premier voyage en Angleterre, qu’il n’avait trouvé, dans ce pays-là, de fruits mûrs que les pommes cuites, et de poli que l’acier.
— À Londres, a dit depuis un touriste, il y a huit mois d’hiver, et quatre mois de mauvais temps.
Deux huissiers chargés d’une saisie furent maltraités en fait et en paroles. Ils verbalisèrent ainsi : « Lesquels assassins, nous maltraitant et nous injuriant, dirent que nous étions des coquins, des fripons, des scélérats et des voleurs, ce que nous affirmons véritable. En foi de quoi, etc. »
Un chapelier présentait sa requête à un duc et pair pour être payé de ses fournitures : « Est-ce que vous n’avez rien reçu, mon ami, sur votre mémoire ? – Je vous demande pardon, monseigneur, j’ai reçu un soufflet de monsieur votre intendant. »
Un homme très crédule disait qu’il n’avait pas de confiance dans la vaccine. « À quoi sert-elle ? ajouta-t-il, je connaissais un enfant, beau comme le jour, que sa famille avait fait vacciner… eh bien ! il est mort deux jours après. – Comment ! deux jours après ? – Oui… il est tombé du haut d’un arbre, et s’est tué roide… Faites donc vacciner vos enfants après cela ! »
«Vous ne vous convertirez donc jamais entièrement ? disait un confesseur à un militaire. – Je le crains, répondit celui-ci, un soldat ne fait que des quarts de conversion. »
Saint-Léon, acteur comique du plus bas étage, s’avisa de jouer un rôle de roi, que le parterre accompagna de coups de sifflet. Contraint de reprendre son premier emploi, il joua le lendemain un rôle de savetier, qui lui valut de grands applaudissements.
« Cela prouve, lui dit un de ses camarades, que tu as joué le roi comme un savetier, et le savetier comme un roi. »
Il y avait dans les environs de Pomponne une meunière si jolie et si cruelle, que les soupirs de ses amants, disait un poète, suffisaient seuls pour faire tourner les ailes de son moulin.
Un Gascon entre dans une auberge et dit :« Faites-moi cuire un oeuf à la coque, et, du bouillon, vous ferez une soupe à mon domestique. – Diable ! dit l’hôte, le bouillon d’un oeuf ne sera pas bien succulent !— Hé ! hé ! reprend le Gascon, mettez-en deux, je les mangerai bien. »
Une dame ayant trouvé sa cuisinière occupée avec son mari, lui donna son compte en lui disant : « Allez, ma chère ; pour ce que vous faites ici, je le ferai bien moi-même. »
Un pauvre diable n’avait qu’un seul pantalon, qu’il avait donné à sa blanchisseuse. Il était forcé de l’attendre dans son lit et disait : « J’irais bien chercher mon pantalon, mais pour y aller il faudrait que je l’eusse. »
Potier, ayant mal à la jambe, reçut un billet de garde. Il dit au tambour qu’il ne pouvait pas faire son service ; le tambour lui répondit : « Alors, monsieur, je dirai donc que vous monterez votre garde quand votre jambe sera guérite. »
Un oncle gourmandant son neveu sur ses folles dépenses, lui disait : « Tu fais des dettes partout, tu dois à Dieu et au diable.
— Précisément, mon oncle, reprit le neveu, vous venez de citer les deux seuls êtres auxquels je ne doive rien. »
La fille du maire de Beaune avait perdu son serin. La première idée qui vint à l’esprit de son père fut de faire fermer les portes de la ville.
Un paysan du bourg de Bulles, département de l’Oise, avait épousé une femme qui accoucha après quatre mois de mariage. Pour ne point agir en étourdi, il crut devoir, avant tout, consulter sur ce cas, qui lui paraissait étrange. L’homme de loi auquel il s’adresse prend gravement un in-folio, le feuillette et dit : « Mon ami, savez-vous lire ? – Non, monsieur. – Tant pis ; mais écoutez :
Au pays coutumier de Bulles en Bullois,
Femme peut accoucher au bout de quatre mois,
Mais cela seulement pour la première fois. »
Le villageois satisfait remercia le jurisconsulte, et fit bon ménage.
On proscrivit en même temps en Suisse la Pucelle de Voltaire et le livre De l’Esprit par Helvétius. Un magistrat de Bâle, chargé de la censure et de la recherche de ces ouvrages pour les saisir, écrivit au sénat : « Nous n’avons trouvé dans tout le canton ni esprit ni pucelle. »
Il y a quelques jours, on présenta à un maire de village un enfant âgé de trois ans, dont on avait omis de faire l’inscription sur le registre de l’état civil. Le maire, fidèle à sa routine habituelle, l’inscrivit ainsi. « Aujourd’hui, etc., d’un tel et d’une telle, et en légitime mariage, est né un enfant âgé de trois ans. »
On annonçait à Benserade la mort d’une veuve riche, vieille et très ridicule. « On l’enterra hier, dit le conteur.
– C’est dommage, dit Benserade, avant-hier c’eût été un très bon parti. »
La marquise de Richelieu demeurait près d’une église dont le son des cloches l’incommodait. Elle s’en plaignait devant le comte de Roncy, son amant, qui lui dit : « Madame, que n’obtenez-vous du lieutenant de police de faire mettre du fumier devant votre porte ; cela empêche le bruit. »
Les Mémoires de P… fourmillent de pensées ingénieuses dont on pourrait composer un volume dans le genre des Maximes de La Rochefoucauld. – En voici une : P… trouve que Joconde ressemble à un contrebandier ; parce que Joconde passe de la brune à la blonde, et qu’un contrebandier passe de la blonde à la brune.
Un voyageur transi de froid, s’étant approché du feu, dans une hôtellerie, de manière à brûler ses bottes : « Vous brûlerez vos éperons, lui dit la fille de l’auberge. – Vous voulez dire mes bottes ? reprit l’étranger. – Non, monsieur, elles sont brûlées. »
P… disait à un garçon de café qui servait mal : « Il faut vous marier.— Pourquoi ?— Parce que vous n’êtes pas fait pour rester garçon. »
Pendant le terrible incendie de Hambourg, un Anglais écrivit d’une maison que les flammes allaient atteindre : « Quel spectacle ! quelle horrible position ! Trente-six heures sans faire sa barbe ! douze heures sans manger ! »
Un garde national, nommé officier dans les dernières élections, disait : « J’ai été nommé à l’unanimité ; mais, par exemple, ceux de l’opposition n’ont pas voté pour moi. »
On répétait, devant Martainville, cette maxime si connue : « Qui paye ses dettes s’enrichit. – Bah ! bah ! répondit-il ; c’est un bruit que les créanciers font courir. »
Le marquis de Bièvre regardant deux marmitons qui se battaient, et quelqu’un lui ayant demandé ce que c’était que ce bruit : « Ce n’est rien, répondit-il ; c’est une batterie de cuisine. »
Plusieurs dames étant à dîner chez Voltaire se mirent toutes, après le repas, à conter des histoires de voleurs. Chacune ayant conté la sienne, on engagea Voltaire à faire aussi son conte : « Mesdames, dit-il, il était un jour un fermier général…un fermier général… ; ma foi, j’ai oublié le reste. »
Louis XIV raillait le duc de Vivonne sur son embonpoint excessif, en présence du duc d’Aumont qui n’était pas moins gros, et lui reprochait de ne pas faire assez d’exercice. « Sire, répondit Vivonne, c’est une calomnie, il n’y a pas de jour que je ne fasse au moins trois fois le tour de mon cousin d’Aumont. »
Un nommé Claude Morel, censeur royal, chargé d’examiner une traduction du Coran, déclara n’y avoir rien trouvé de contraire à la foi catholique et aux bonnes moeurs.
Une femme qui avait eu douze enfants venait d’accoucher. Un plaisantin dit au mari : « Ah ! je réponds qu’à présent vous devez être à votre aise (à vos treize). »
« Deux lois gouvernent le monde, disait un avocat célèbre, la loi du plus fort et la loi du plus fin. » Ce qui rappelle l’aphorisme attribué à M. de Talleyrand : « La société est partagée en deux classes : les tondeurs et les tondus. Il faut toujours être avec les premiers contre les seconds. »
Madame Du Deffand, à son tour, partageait le monde en trois classes : les trompeurs, les trompés et… les trompettes.
Un jeune homme disait à son voisin de stalle au Théâtre-Français, en lui montrant mademoiselle D., assez jolie personne, mais dont la bouche est démesurément grande : « Quels jolis yeux, quel beau teint, quelle taille fine ! c’est dommage qu’elle ait la bouche commune. – Si vous disiez comme deux » répondit l’autre.
Un empereur de la Chine disait à un de ses historiographes : « Je vous défends de parler davantage de moi. » Le mandarin se mit à écrire. « Que faites-vous donc ? dit l’empereur. – J’écris l’ordre que Votre Majesté vient de me donner. »
Une jeune institutrice, qui cherchait de l’emploi, annonçait dans un journal qu’elle possédait parfaitement sa langue. « Si cela est bien vrai, dit quelqu’un, on ne saurait la payer trop cher. »
On demandait à Milton s’il ferait étudier les langues à ses filles. « Une femme en a déjà bien assez d’une, répondit-il. »
En 1826, on licencia la cinquième compagnie des gardes du corps, qui portait, suivant l’usage, le nom de son capitaine, le duc de Rivière. Lorsqu’on vint lire l’ordonnance aux gardes assemblés, l’un d’entre eux s’écria : « La compagnie de Rivière est la compagnie détruite ! (des truites) »
Un comte de Périgord vint pour la première fois à Paris en 1745 et alla voir madame du Châtelet. Il y rencontra Voltaire. Celui-ci étant sorti, le provincial dit à la dame : « Ce Voltaire me paraît un garçon d’esprit ! »
« On vous donne au moins cinquante ans, disait-on un jour à Sophie Arnould. — Ma foi ! répliqua vivement la spirituelle actrice, si on me les donne, je ne les prends pas. »
Un professeur du collège de Moulins avait donné à ses élèves une version dans laquelle se trouvait celle phrase si simple : Cæsar venit in Galliam summa diligentia (César vint en Gaule en grande hâte). En corrigeant les compositions, on trouva dans la copie d’un des élèves ce passage ainsi traduit : « César, ayant la gale, vint sur l’impériale de la diligence. »
Une dame anglaise poussait si loin la délicatesse de la pudeur qu’elle fit de vifs reproches au libraire chargé de l’arrangement de sa bibliothèque, parce qu’il avait placé sur les mêmes rayons les auteurs mâles et les auteurs femelles.
Danières demandait à son beau-père comment il définissait l’amour, le mariage et le divorce. « Ma foi, dit le père Doliban, je n’en sais rien. – Eh bien, répondit Danières, je vais vous le dire, moi. L’amour est un noeud frais (oeuf frais), le mariage un noeud dur (oeuf dur), et le divorce un noeud brouillé (oeuf brouillé). »
Le père Boursault, théatin, racontait avec plaisir l’histoire suivante : « Étant dans une ville d’Italie, je demandai à dire la messe ; le sacristain s’offrit pour me servir de répondant. J’avais déjà dit ces mots : Introibo ad altare Dei, lorsqu’une vieille se mit à péter. Le sacristain se retourne froidement et lui dit : "Madame, ce n’est pas à vous de répondre." Puis revenant à moi : Ad Deum qui lætificat juventutem meam. Je fus si déconcerté que j’allai prendre le calice et m’en retournai à la sacristie, ne me sentant pas en état de continuer la messe. »
« Ma montre retarde de deux heures, disait un étudiant à un autre étudiant.— La mienne, répondit celui-ci, retarde de 200 francs. » Il l’avait mise au Mont-de-piété.
Au milieu d’un dîner, on vint à parler d’un homme qui mangeait extraordinairement, et on cita des exemples de son prodigieux appétit. « Il n’y a là rien de bien surprenant, dit un officier, et j’ai dans ma compagnie un soldat qui, sans se gêner, mange un veau tout entier. » Chacun de se récrier, mais l’officier propose un pari considérable, qui est accepté par tous ceux qui étaient présents. Au jour indiqué, les parieurs se rendent chez un restaurateur.
L’officier, afin de mieux tenir en haleine l’appétit de son mangeur, avait fait apprêter à diverses sauces les différentes parties du veau. Le soldat se met à table ; les plats se succèdent et sont engloutis avec rapidité. Chacun admire, et les parieurs commencent à trembler. Le soldat avait déjà dévoré les trois quarts de la bête, lorsque, se tournant vers son capitaine : « Ah çà, lui dit-il, il me semble qu’il serait temps de faire servir le veau ; autrement, je ne réponds plus de vous faire gagner. » Il avait cru que tout ce qu’on lui avait servi jusqu’alors n’était que pour aiguiser son appétit.
On demandait à ce même soldat combien il croyait pouvoir manger de dindons : « Une vingtaine. – Et de pigeons ? – Cinquante. — Combien donc mangerais-tu d’alouettes ? – Toujours, mon capitaine, toujours. ».
Le sieur Gaulard, voyant un jour au coin de sa cour un grand tas d’ordures, se fâcha contre son maître d’hôtel, qui ne les faisait pas ôter. Celui-ci dit pour excuse qu’on ne trouvait pas des charretiers à point nommé : « Des charretiers, dit Gaulard, hé ! que ne faites-vous faire une fosse où l’on enterrerait tout cela ? – Mais, répondit le maître d’hôtel, où mettra-t-on la terre qu’on tirera de cette fosse ? – Parbleu ! répliqua Gaulard en colère, vous voilà bien embarrassé : faites faire la fosse si grande que tout y puisse entrer. »
Un écolier s’étant allé baigner pour la première fois pensa se noyer. Effrayé du péril qu’il avait couru, il jura qu’il ne se mettrait plus dans l’eau qu’il ne sût bien nager.
Un homme ayant une cruche d’excellent vin la cacheta. Son valet, ayant fait un trou par-dessous, buvait le vin. Le maître, voyant son vin diminuer, quoique le cachet fût entier, était surpris et n’en pouvait deviner la cause. Quelqu’un lui dit : « Mais prenez garde qu’on ne le tire par-dessous. — Eh ! gros sot, reprit le maître, ce n’est pas par-dessous qu’il en manque, c’est par-dessus. »
Lorsque la milice fut organisée à Douai, un jeune étudiant avait mis trois cartouches dans son fusil. En ajustant la pierre de la platine, le feu prit à l’amorce, et l’arme se déchargea. La force du coup renversa le nouveau guerrier ; on le crut mort ou au moins très grièvement blessé ; on courut à son secours ; mais lorsqu’on voulut ramasser le fatal fusil qui lui était échappé des mains, il s’y opposa. « Prenez garde, s’écria-t-il !, je n’ai déchargé qu’un coup, et j’avais mis trois cartouches dans le canon. »
Un colonel chargé d’inspecter les conscrits d un arrondissement du département du Finistère, ordonna au maire de l’une des communes de cet arrondissement, de rassembler ses hommes sur la place du village, et de les faire ranger sur trois de hauteur, annonçant qu’il les passerait en revue aussitôt qu’il aurait pris un léger repas chez un des principaux habitants. Au moment où il se disposait à se rendre sur la place pour faire l’inspection, il reçoit un message du maire, qui le prie de changer l’ordre qu’il lui avait donné, attendu que, malgré tous ses efforts et ceux de ses conscrits, il ne pouvait parvenir à les mettre que sur deux de hauteur. Le bonhomme n’avait point compris l’expression employée par le colonel, et il croyait qu’il fallait que les hommes fussent rangés par trois, montés sur les épaules les uns des autres.
Il y a trois sortes d’ignorance ; ne rien savoir ; savoir mal ce qu’on sait ; et savoir autre chose que ce qu’on doit savoir.
Toutes les femmes aiment à parler ; d’où vient que les vieilles l’aiment encore davantage ? c’est qu’elles n’ont plus que cela à faire.
La plupart des jolies femmes perdent à se laisser connaître ce qu’elles gagnent à se faire voir.
La sévérité d’une fille à marier n’est souvent qu’un voile fort transparent qui ne cache rien.
L’art de plaire est pour les femmes un métier que les belles savent sans l’avoir appris et que les laides ne peuvent savoir qu’après de longues études et un plus long apprentissage.
Le miroir, en ce qui touche la beauté et la toilette, est le seul juge souverain que les femmes reconnaissent et dont elles n’appellent qu’à luimême.
Certaines demandes plaisent toujours aux femmes, lors même que le demandeur ne leur plaît pas.
Un médisant commence par dire du bien de ceux dont il veut dire du mal, et une femme commence par dire du mal de ceux dont elle veut parler avec éloge. Chacun arrive à ses fins à sa manière.
Les femmes haïssent plus ceux qui les trouvent laides que ceux qui ne les trouvent pas sages.
Une coquette parle de sa vertu comme un poltron de sa valeur, sans y croire.
Les femmes n’aiment guère moins à dire une médisance qu’à écouter une douceur.
M. Dumont, célèbre avocat, plaidant au parlement de Paris, devant la grand’chambre, mêlait à des moyens victorieux, d’autres moyens faibles ou captieux. Après l’audience, le premier président de Harlay lui en fit des reproches. « Monseigneur, lui répondit-il, si je n’avais à parler que devant des gens comme vous, je n’emploierais que de bons moyens : mais à M. le président***, à M. le conseiller ***, il faut de faibles moyens et des choses qu’ils puissent entendre. » Après quelques audiences l’affaire fut jugée, et les opinions motivées comme Dumont l’avait prévu ; il gagna sa cause. Le premier président l’appela et lui dit : « Maître Dumont, tous vos paquets sont parvenus à leur adresse. »
Un premier président demandait à un célèbre et savant avocat, pourquoi il se chargeait si souvent de mauvaises causes. « Monseigneur, répondit l’avocat, j’en ai tant perdu de bonnes que je ne sais plus maintenant lesquelles prendre. »
Un riche financier du siècle de Louis XIV écrivit le billet suivant à une jolie femme dont il avait deviné qu’il pourrait faire sa maîtresse :
« J’ai aimé bien des fois en ma vie, Madame, mais je n’ai jamais rien aimé autant que vous. Ce qui me le fait croire, c’est que je n’ai donné à chacune de mes maîtresses que cent pistoles afin d’avoir leurs bonnes grâces, et pour les vôtres, j’irai jusqu’à deux mille. Faites réflexion là-dessus, je vous en conjure, et songez que l’argent est plus rare que jamais. »
La réponse ne se fit pas attendre et fut telle que le postulant pouvait la souhaiter la voici :
« Je m’étais déjà aperçue, Monsieur, par les conversations que j’ai eues avec vous, que vous aviez beaucoup d’esprit ; mais je ne savais pas que vous écrivissiez si galamment. Je n’ai rien vu de si joli que votre billet : je serai ravie d’en recevoir souvent de semblables, et j’aurai bien la joie de vous entretenir ce soir. »
Quelqu’un demandait à Santeul pourquoi les belles femmes avaient ordinairement moins d’esprit que les femmes laides. « C’est, répondit-il, que les dernières cherchent sans cesse quelqu’un qui leur en donne, tandis que les autres fuient ceux qui voudraient leur en donner. »
Un jeune homme qu’on avait placé chez un boucher écrivait à sa famille : « Je vous écris ces lignes pour vous faire savoir que mon maître est fort content de moi, il m’a déjà fait saigner plusieurs fois, et m’a dit que si je continuais, il me ferait écorcher à Pâques. »
M. de Roquelaure disait un jour devant la reine qu’il ne connaissait que trois honnêtes femmes. La reine ayant demandé quelles étaient ces trois femmes : « Votre majesté est la première, répondit-il ; ma femme est la seconde ; quant à la troisième, Madame, dispensez-moi, je vous prie, de la nommer. Je veux conserver une porte de derrière pour me sauver et ne me point brouiller avec les femmes, en laissant chacune d’elles se flatter d’être cette troisième. »
Un officier français ayant reçu une balle dans la cuisse, fut transporté chez lui, où les médecins furent appelés. Pendant huit jours, ils ne firent que sonder et chercher. L’officier qui souffrait beaucoup, leur demanda ce qu’ils cherchaient : « Nous cherchons la balle qui vous a blessé. – Mille bombes ! s’écria l’officier, il fallait donc le dire plus tôt ; je l’ai dans ma poche. »
Danières se plaint de ses fournisseurs ; il dit que son cordonnier veut faire le tyran ; que lorsqu’il veut faire attendre son chandelier, il n’y a pas mèche ; qu’il ne peut pas faite aller son apothicaire ; mais que, pour sa blanchisseuse, il lui dit de repasser, que ça ne fait pas le plus petit pli : et que son perruquier est le plus accommodant de tous…
Deux conscrits allaient de leur village au chef-lieu de leur département, pour tâcher de se faire réformer. Fatigués par la longue route qu’ils avaient déjà faite, ils s’adressent à un voyageur qu’ils rencontrent : « Monsieur, combien de chemin nous reste-t-il à faire pour arriver à… ? – Dix lieues. — Bon, dit l’un de nos jeunes gens, ça ne fait que cinq pour chacun. ».
Dans le temps où toutes les personnes qui possédaient des richesses et des places éminentes crurent devoir se soustraire par la fuite à la persécution révolutionnaire, M. d’A…, qui, en raison de son immense fortune et des fonctions importantes qu’il avait exercées, pouvait être, plus que tout autre, en butte à l’animadversion populaire, passa à Londres, avec environ trois millions d’argent effectif, qu’il plaça bien solidement, et qu’il ménageait avec autant de parcimonie que s’il eût été dans la détresse.
Un de ses malheureux compatriotes, avec lequel il avait été particulièrement lié à Paris, et qui ne pouvait pas ignorer son opulence, se trouvant dans un besoin pressant d’argent, crut ne pouvoir mieux s’adresser qu’à lui pour emprunter une somme de cinquante louis. M. d’A… le fait entrer dans son cabinet, de l’air le plus affable, ouvre son secrétaire, en tire un grand registre ; et lui disant qu’il est juste de mettre toujours ses affaires en ordre, il écrit en sa présence, en se dictant lui-même tout haut : « Le… du mois de…, M*** m’a demandé à emprunter la somme de cinquante louis, ci… 1200 liv. » Le demandeur, d’après ce préambule, dont il supporta aisément l’ennui, ne doutait pas que l’argent ne fût compté à l’instant : mais M. d’A…, lui montrant plusieurs feuilles de son registre, remplies de différents noms et de différentes sommes plus ou moins fortes, ajouta : « Vous voyez, mon cher ami, quelle confiance j’ai en vous : tenez, voilà les noms de tous ceux qui ont voulu m’emprunter de l’argent… Voyez où j’en serais réduit, si je n’avais pris le parti de les refuser tous ! J’espère que vous ne me saurez pas mauvais gré de vous traiter comme MM.*** et ***, qui m’assuraient être dans le même cas que vous, et qui ont, cependant, pu se passer de moi. » En disant cela, il referma son registre, son secrétaire, et accabla de politesses le demandeur, qui ne lui en témoigna pas moins son mécontentement d’un pareil procédé, et le publia hautement.
Le même marquis d’Aligre se présenta, un matin, dans cette ville, avec une vieille perruque, enveloppé d’une mauvaise redingote, chez un célèbre dentiste, auquel il demanda de lui faire un râtelier postiche, le sien