Des milliers de plaisanteries - Christophe NOËL - E-Book

Des milliers de plaisanteries E-Book

Christophe Noel

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Beschreibung

Recueil d'anecdotes surprenantes et insolites, de citations, de naïvetés, gasconnades, bouffonneries, calembours, réparties, plaisanteries et autres bons mots, compilés par Hilaire le Gai, et sélectionnés par Ch. Noël, pour passer d'agréables moments. Cet ouvrage se situe dans la suite des recueils dont Nasr Eddin Hodja/Djeha et le héros, mais aussi du Pogge, d'Arlotto, de Bonaventure des Périers, du Sieur d'Ouville, de Philippe d'Alcripe, de Louis Garon, de Louis Loire et Louis Thomas (voir liste des parus, pages 5 et 5 du livre).

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Seitenzahl: 476

Veröffentlichungsjahr: 2022

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Également disponibles :

Nasr Eddin Hodja/Djeha :

Les Très-mirifiques et Très-édifiantes Aventures du Hodja (Tome 1)

Nasr Eddin Hodja rencontre Diogène (Tome 2)

Nasr Eddin sur la Mare Nostrum (Tome 3 disponible chez l’auteur uniquement)

Le Sottisier de Nasr Eddin (Tome 4) disponible également chez l’auteur en format A4 - grands caractères)

Nasr Eddin en Anglophonie (Tome 5)

Avant Nasr Eddin – le Philogelos (Tome 6)

Les Plaisanteries – Decourdemanche (Tome 7)

Candeur, malice et sagesse (Tome 8)

Les nouvelles Fourberies de Djeha (Tome 9)

Humour :

Le Pogge – Facéties – les Bains de Bade – Un vieillard doit-il se marier

Contes et Facéties d’Arlotto

Fabliaux Rigolos (anonymes du XII° et XIII° s. en français moderne)

Nouvelles Récréations et Joyeux Devis – Bonaventure des Périers

La Folle Enchère – Mme Ulrich/Dancourt

Les Contes aux Heures Perdues du sieur d’Ouville

La Nouvelle Fabrique – Philippe d’Alcrippe

Le Chasse-Ennui – Louis Garon

Anecdotes de la Vie Littéraire – Louis LOIRE

Almancadabrantesque – Ch. Noël

L’esprit de M. de Talleyrand – Louis THOMAS

Les Fabuleux Résultats de la politique Sociale d’E. Macron – Ch. Noël (Amazon)

Fabliaux - Nouvelles :

Fabliaux Coquins (anonymes du XII° et XIII° s. en français moderne)

Lais & Fables de Marie, dite de France (en français moderne)

Les Nouvelles de Bandello (1 à 21)

L’Oiseau Griffon – M.Bandello et F.Molza

Le Point Rouge – Christophe Voliotis

Philosophie :

Les Mémorables – Xénophon

La Cyropédie ou Éducation de Cyrus – Xénophon (à paraître)

La République des Philosophes - Fontenelle

Romans/Divers :

L’École des Filles (chez TheBookEdition)

Sue Ann (chez TheBookEdition)

Rien n’est jamais acquis à l’homme

Nota : tous ces ouvrages sont disponibles en format papier ET e-book

Au format e-book exclusivement :

Nathalie et Jean-Jacques – recueil de nouvelles

Jacques Merdeuil – nouvelle - version française (chez Smashwords/Google)

Le Point Rouge –nouvelle - version française (chez Smashwords/Google)

Les Fabulistes :

Les Ysopets – 1 – Avianus

Les Ysopets – 2 – Phèdre – version complète latin-français

Les Ysopets – 2 – Phèdre – version Découverte en français

Les Ysopets – 3 – Babrios – version Découverte en français

Les Ysopets – 4 – Esope – version Découverte en français

Les Ysopets – 5 – Aphtonios – version en français

Les Fabulistes Classiques – 1 – Benserade

Les Fabulistes Classiques – 2 – Abstémius - Hecatomythia I et II

Les Fabulistes Classiques – 3 – Florian

Les Fabulistes Classiques – 4 – Iriarte – Fables Littéraires

Les Fabulistes Classiques – 5 – Perret – 25 Fables illustrées

Philosophie/Politique :

De la Servitude volontaire – ou Contr’Un – La Boétie

La Désobéissance civile - Thoreau

Humour :

Histoire et avantures de Milord Pet

Eloge du Pet

Discours sur la Musique Zéphyrienne

Commandes – dédicaces : christophenoel2020 [at] gmail.com ou https://www.bod.fr/librairie/

Sommaire

Également disponibles

Préface

Le moulin à vent

Conseil gastronomique

Prudence du maire de Beaune

Un bon domestique

La Concorde

Le coq du clocher

Nathaniel Lee

Les deux surprises

La logique rigoureuse

Le roi de coeur

Le cadran solaire

Le premier homme du monde

Plusieurs bêtises

Le soldat théologien

La belle grâce

Les produits de l’Angleterre

Le procès-verbal

L’acompte

Inutilité de la vaccine

Le quart de conversion

L’antithèse

La meunière de Pomponne

Un bouillon succulent

La besogne facile

Un pantalon unique

Potier, garde national

Le neveu dissipateur

La précaution ingénieuse

La coutume Bulloise

Un censeur suisse

La formule consacrée

Quand il faut prendre une femme

Les cloches et le fumier

La Joconde

Les bottes brûlées

Un bon conseil

L’incendie de Hambourg

L’élection à l’unanimité

Un mot de Martainville

La batterie de cuisine

Histoires de voleurs

La promenade de M. de Vivonne

Un censeur naïf

Le père aux treize enfants

Aphorismes quasi-politiques

La grande bouche

L’historiographe chinois

Une maîtresse de langue

Variété des langues

Calembour de caserne

Voltaire, garçon d’esprit

Désintéressement de Sophie Arnould

Une traduction trop littérale

Pruderie superlative

L’amour, le mariage et le divorce

Sang-froid d’un sacristain

De combien peut retarder une montre

Un beau mangeur

Trois bêtises

Le milicien

Trois hommes de hauteur

L’ignorance

Quelques pensées sur les femmes

Les paquets à leur adresse

La distinction difficile

Deux lettres d’amour

L’esprit des femmes

Promotion

Les honnêtes femmes

L’opération inutile

Danières et ses créanciers

La route abrégée

Un émigré français en Angleterre

Un remède héroïque

Les souliers trop étroits

Ninon

La politesse obligée

Les fusils de Potier

Un discours improvisé

Inconvénient des réformes républicaines

L’huile d’olives

Avantage de l’esprit

Les accidents

Une menace expliquée

Le dormeur en diligence

Les oeuvres posthumes

Un Post-scriptum

La perte de temps

L’inutilité de savoir son âge

La consultation

L’aveu délicat

Le marquis de l’Etorière

La goutte

La consigne interprétée par un Suisse

Anachronismes en peinture

Vanité d’un pédant

L’indisposition

Un grand malheur

Le chocolat de Mme d’Esclignac

Crânerie

Naïvetés de M. de Bétancour

Les naïvetés d’une vieille fille

Le vrai chemin de Newgate

Les épinards

La leçon de lecture

Les trois questions du grand Frédéric

Le lait qui monte

Un mari singulier

Un paysan avisé

Moucher la chandelle

La mappemonde du cardinal Gaëtano

Les premiers rôles

Une harangue

Les deux parties d’échecs

Flatterie adroite

Calembour historique

La boue de Paris

Le cocher de Frédéric-le-Grand

Une aventure de Mézerai

L’amour-propre

Le baromètre du docteur Hugh

Le barbier de la Bastille

Amour maternel

L’art de réussir

La réparation

La cervelle de M. de la Feuillade

Un enfant terrible

La bonne compagnie (apologue oriental)

Le comte d’Alets à Lyon

Le revenu du mendiant

Garrick et lord Chesterfield

Un arrêt motivé

La leçon ingénieuse

Dominique et M. de Harlay

Bon tour d’un curé

La vraie politesse

Calembour de M. de Talleyrand

La discrétion

Le rôle

La Vertu

Le nom de Zoé

Les employés pur sang

Une ordonnance de médecin

Le vol à la mélasse

Un caporal n’est pas un homme

Ce qu’il faut d’espace au bonheur

Un valet prévoyant

Un de plus

Un compliment de Gascon

L’Esprit et la Raison

La pucelle

L’art de voler

Le duc de La Rochefoucault

Le diable, cousin du roi d’Angleterre

Fontenelle censeur

La logique d’Arlequin

Un propriétaire modèle

La conséquence logique

Présence d’esprit de Dominique

Une réponse meilleure que la demande

L’homme à tout faire

Un rôle joué d’après nature

Louis XIV et Duguay-Trouin

Un sot

Un toast inattendu

Mon cher voleur

Buffon et les truffes

L’évêque d’Amiens et son barbier

À bon vin bon latin

Les cheveux de Samson

Manche à manche

Une petite mystification

La clémence d’Arlequin

Une ville inconnue

La confession de la comtesse de Grolée

La médisance inexplicable

La mine trompeuse

Les trois Racan

Le Gascon et le Normand

L’astrologie jugée

Requête d’un Suisse

L’homme courageux

Un prêté rendu

M. de Humboldt et M. de Gérando

Le précepteur

Les deux toasts

1

Un bon prêtre

Une hérétique

Le meilleur conte

Le moyen de parvenir

Présence d’esprit de Talleyrand

La ressemblance

Une faction de cinq ans

La vengeance du dragon

Un chef-d’oeuvre de style

Un proverbe bien appliqué

Les cheveux et la barbe

La cocarde

Une vérité-calembour

L’avare

La méprise

Le généalogiste d’Hozier

Le souhait

La préséance

Le mystificateur mystifié

Le déguisement

La lecture de Turcaret

Un testament inattaquable

Ça tue, voilà tout

La franchise du prince de Kaunitz

Une consultation de Corvisart

Les ancêtres de Boissieu

Madame de Genlis

Les gens de M. B…

La reconnaissance difficile

La maréchale de Villeroy

Un mari d’autrefois

La barbe du duc de Brissac

Le carreau cassé

Le second verre

La bataille de Cannes

Le beau parleur

La petite pensionnaire

La théorie du charlatanisme

L’aumône

Le père Oudin et l’athée

Belle leçon

Une leçon d’orthographe

Un cheval hors d’âge

Sophie Arnould

Madame Geoffrin

La plume de dinde

Une découverte archéologique

Le secret de la confession

Amorcez

Le bon chasseur

Remède aux distractions

Montfleury et Cyrano

Trente deniers

La sensibilité à l’épreuve

Un héros de roman

Une prophétie de Louis XVIII

Le cours de la Seine

Un plaidoyer improvisé

Eve goudronnée

Un mot de saint Vincent de Paul

Le pleureur empêché

Le défi

L’arlequin et le cocher

Le marguillier

Tamerlan et le poète Homedi

Le rhume imprévu

L’officier de terre

Distinguo

Le locataire consciencieux

La victime de la séduction

Le meuble inutile

À chacun le sien

Le mouchoir

Sermon perdu

Le dénouement d’Andromaque

Propreté espagnole

Deux bévues

À Normand, Normand et demi

Une lettre anglaise

Plainte légitime

L’explication

La fin des notaires

À moqueur moqueur et demi

La pantoufle

L’égoïsme

Le poison lent

Une leçon d’amour maternel

Le pain tendre

Les querelles de ménage

Histoire de corps de garde

Un procès du maréchal de Richelieu

La sotte question

La prise de Mâcon

Histoire d’un mets de primeur

Comment on fait révoquer un testament

Bravoure et sang-froid

La prière expéditive

Il n’y a pas de claqueurs à l’Odéon

La grosse bêtise

Les conséquences de la guerre

Sans gants

La nécessité de Dieu

La place de saint François

Bravo, bravi

La défense légitime

L’étranger bien accueilli

Le portrait

Les zéphyrs

Les avantages d’une bonne éducation

L’homme discret

Fox et les Juifs

Le duc de Brissac

La précieuse

Charlatanisme

L’avarice du duc de Marlborough

Galanterie de M. de Bièvre

Deux gasconnades

Calembour d’Odry

Annonces anglaises

Quelques bêtises

Le pater de Racan

Arlequin et le plat d’or

La censure bavaroise

Les enseignes

Un bon tour de Mazarin

L’effet du vin

Un homme qui a voyagé

L’impénitence

La gravité

Heureuse ignorance

Un valet très réservé

L’Ingénue

L’épitaphe précise

La franchise

Le froid aux pieds

La bonne réplique

La vanité

L’enfant prévoyant

La parfaite ressemblance

Économie et bienfaisance

Le sourd volontaire

La véritable éducation

Le figurant difficile

L’heureuse prévision

Le remède salutaire

Le pouvoir des femmes

La lecture de la comédie des Philosophes

Un calembour bien placé

La frayeur du mari

Naïvetés

La confiance

L’économie d’esprit

Le bonheur

Interprétation de la Bible

Le congé

Un bon tour d’amoureux

Une faute d’impression

La tête de veau

Le quiproquo

Un soldat à l’église

Le Te Deum

Menace d’un Gascon

L’indifférence littéraire

La perplexité

Un mot de joueur

La jambe cassée

Naïveté d’un Suisse

Le sorcier

Le champ de Suisses

Fontenelle et son domestique

La peinture au beurre

L’aristocrate

Un calembour du temps passé

La mesure de deux habits

La concession au mari

Une addition de Grétry

Un vrai roi

L’ami des lumières

Un secret deviné

La montre à répétition

L’heureux expédient

Une économie bien placée

Une bonne affaire

L’affront lavé

Joseph II et l’invalide

Le présent et le futur

Le nouvel Hercule

Présence d’esprit du comte D…

La toilette

Milton et le duc d’York

Le matelot imperturbable

L’expédient

La coïncidence

Le punch de quarante francs

L’Espagnol en Hollande

Pair ou non

Le mausolée de Frédéric-le-Grand

La survivance

L’esprit des femmes

Le Gascon et le prince de Condé

Longitude et latitude

Le signalement du diable

L’espion

La Tentation

Le grand nez

Le maître corrigé

La médecine

Le général inconnu

Le mot d’ordre

Vestris

L’enfant de neige

Un ami inconnu

Le jeûne méritoire

Le Purgatoire

Une question d’histoire ecclésiastique

La fierté conjugale mise à l’épreuve

La blanchisseuse du roi de Prusse

Plaidoyer d’un abbé

La ruse d’une femme

Le mariage impossible

Ce qu’il faut à une femme pour être belle

Le gouvernement d’une femme

Le peintre

Les arbres

L’alouette toute rôtie

Adresse et bravoure du chevalier de Gravelles

La reconnaissance

Le polichinelle

La question de temps

Les trois Arabes

Les juges compatissants

Un ennemi des compliments

L’avis inutile

Nez aquilin

Le juge compétent

Toujours Noël

La menace irlandaise

Les deux religions

Les perruques volantes

L’étoile

Un suisse ponctuel

La dîme

La correspondance du roi de Prusse et du sacristain

L’union conjugale

La revanche

Le compte juste

Napoléon et le paysan de l’Escaut

Le prix de mémoire

Santeul et le portier

La tabatière de Frédéric

La bonne marchande

La promesse du débiteur

Règlements domestiques d’un roi d’Angleterre

La contrebande

La dame obligeante

Le galant matelot

Le Père Éternel

L’épitaphe à terme

L’erreur de nez

Le Mississippi

Les trois problèmes

M. d’Ufel et son tournebroche

Le vrai courtisan

Le café sucré

Le prince et le poète

Une fortune improvisée

L’emprunteur

Le cheval trop court

À bon entendeur, demi-mot

Inscription persane

L’expédient du mari

Les recors

L’abbé Coquet

Le modèle

Le legs

Le philosophe gourmet

Un avertissement

Tel père, tel fils

Farinelli et son tailleur

La chute

Les maîtres et les valets

La jeune vieille

M. Rhomberg

L’excuse fondée

Les deux philosophies

Le petit-fils de Henri IV

Une bûche de plus

Une annonce

La culotte de l’Apocalypse

La précaution

Souvarov

La tontine

Le centenaire

Les ronfleurs

Le tambour

La jambe de bois

Un meurtre par amour

L’antipathie conjugale

Charles II et le matelot

Les fous

L’air et les paroles

Un vrai mari

Une harangue de maître d’école

L’interprétation de l’Évangile

Le capucin laconique

Le bénéfice à résidence

La crème fouettée

Un grand coeur

La barbe faite à moitié

Le pardon

La question et la réponse

L’utilité de la science (Conte indien)

La permission

Le sourd, ou l’auberge pleine

Définition du duel

L’esprit d’économie

L’almanach

La condition raisonnable

L’Huissier bien reçu

Le Lavement sucré

Ce n’est pas moi

Le Lièvre merveilleux

Le Remède héroïque

L’étonnement fondé

Le Choix d’un archevêque

Ruse ingénieuse d’un Arabe

La Punition méritée

La Guérison d’un bossu

Le Diable et le Bénitier

Les figues de M. de Buffon

Mademoiselle de Sévigné

Une parade de Bobèche

La maison d’Arlequin

L’Enfant bien instruit

Le Chien et le Perroquet

Le Paresseux

L’estimation d’Arlequin

Les regrets de l’abbé de Choisy

Le Laquais de d’Ablancourt

Le Domestique laborieux

Pierrot l’amuse

L’Escalier dérobé

La Promesse obligeante

Le Cheval rancuneux

Le Suisse véridique

Le mariage

Almanza

Tirer le diable par la queue

Le mari et la femme

Les deux sont bonnes

La girouette

Le maire de Reims

La bonne confession

La réconciliation

Le huitième péché capital

Le Proverbe démenti

Le Mémoire du tailleur

La Raison sans réplique

Le Cheval de Kosciusko

Harangue d’un charlatan

Ni sacrés ni massacrés

La double Contrainte

Le Colonel Boden

Le Cocher de Philippe II

Le Gastronome

L’Architecte

La précaution du gourmand

La leçon de danse

Le pouvoir de la bouteille

Le roi de Prusse et son médecin

La dame de province

La graine de niais

La ressemblance

Le milicien bien avisé

Ce que peut un soldat

Le sorcier

J’y ai été tué

Les femmes au concile de Mâcon

Le pari

Le café

Une dispute de préséance

I.a conclusion

Le vieillard sensé

Le Miserere de Lulli

Les ressources d’une femme

Une femme trop sensible

Les mulets et les muletiers

La vengeance d’une femme

Le secret du peintre

La fondation de l’évêque d’Exeter

La bassinoire

La femme consciencieuse

Le nez des femmes turques

L’émétique

La mère de famille

Saint Crampace

Une terrible aventure

L’homme ponctuel

Un remède contre la superstition

Le panégyrique très abrégé

Le Sacristain

Ancienneté de la maison de Lévis

Le curé prudent

Le docteur Gall et le fou

Le singe et la guenon

Madame la cardinale

Les gendres en sont-ils !

L’homme taciturne

La présence nécessaire

L’eau bénite en l’air

La bataille de Luzara

Une fille de Louis XIV

Le livre du mariage

L’ingénieuse réponse

Un mot de Mme Cornuel

Les hommes et les femmes

Une imprécation de joueur

La reconnaissance

Présence d’esprit d’un Gascon

Mariage et Paradis

L’amour et la lune

Une grâce

Le bréviaire et le lard

Maximes de conduite

Origine de la noblesse

L’Opéra sans intérêt

L’Épreuve

La Tentation

Le Multiplicateur

Les Courtisans dupés

Le Divorce dans l’Inde

Chamfortiana

Le sommeil dans l’antichambre

Le libraire de Fielding

L’histoire

Les cruches

Les manchons et les éventails

Sagacité d’un jeune homme

Déclaration d’un Gascon

Un nouveau système d’astronomie

Louvois et le député suisse

L’incertitude

Les quatre enfants

La vérité

L’heureux sommeil

L’avarice punie

Un quiproquo grammatical

Une preuve d’amour

La douleur partagée

L’amour de l’art

Le contraire d’un coup de tête

La proposition du maréchal Moncey

L’âne de Balaam

L’aîné de sa mère

La surdité

Le chien qui fuit

Le tuteur et le pupille

L’influence de la pluie

Tel maître, tel valet

La sentinelle

Le curé discret

Le prix des choses

La consolation

La harangue de l’aumônier

Le double deuil

La neige séchée au four

L’hérédité de la gourmandise

Un Gascon sûr de son fait

La qualité et la quantité

Le siège de Troie

La double surprise

Définition du fanfaron

La fille aguerrie

Un reproche de mari

Le père Honoré, prédicateur du XVII° siècle

L’adroite question

La pelisse

L’homme impassible

Les jumeaux et le barbier

La famille augmentée

Un jour d’ivresse

Le bonheur relatif

Le dîner symbolique

Le feuillet déchiré

Une chanson mise sur l’air

Le Visiteur résolu

Une impertinence bien reçue

Il y a ce qu’il y a

La discrétion diplomatique

Chapelain et Richelieu

La résolution d’une Veuve

Le Souffleur du Te Deum

Le bonnet de nuit

L’Ivrogne et la Veuve

La Conscience de gentilhomme

Je suis mort

Madame de Cornuel

La Crainte motivée

Les femmes et le célibat

Les quarante Gascons

Le médecin La Peyronnie

La préférence du mari

Je ne sais pas

Le vin

Le vieux militaire

Une leçon d’armes

Les frontières du péché

L’estime

Réception de Henri IV

J’épouse le portrait

Le Gascon en paradis

Le Gascon recruteur

Le comte de Peterborough

Les deux soles

M. de Casteras

Le cadran solaire

Le guignard

M. de Chalmazel

Le Gascon et la lettre de change

Le prix de la douleur

La Vestale

L’indiscret

La bonne femme

Les imprimeurs & l’armée

Le voisinage d’Espagne

Le lièvre empaillé

Le Tasse et l’Arioste

L’équivoque

Faut-il écrire comptant ou content ?

Le fermier et les oiseaux de basse-cour

Je le croyais hier

Diderot pris au dépourvu

Les tuyaux d’orgues

Les férules du duc d’Ossone

Dieu et le Tasse

Un cadeau de Louis XIV

Le valet modeste

Manuel et Legendre

La précaution anticipée

Le courtisan modèle

Le cocher de M. de Clermont-Tonnerre

Réponse d’un député

La sagesse facile

Le mouchoir

C’est trop cher

Le vent de S. E.

L’avertissement

À tout seigneur tout honneur

L’homme timide

L’à-peu-près

La puissance de Dieu

L’inconvénient de la musique

Les gens

La statue de la Vérité

Le réchaud

Le pouvoir de l’excommunication

La harangue du boucher

L’explication

L’argent bien placé

L’âge d’une femme

L’utilité des machines à vapeur

La carte de visite

La barbe

La mémoire modeste

La serviette blessée

Barbin

Le respect filial

La dissimulation involontaire

La mère et le fils

Le crédit fait aux gens d’esprit

Le cousin de la sainte Vierge

L’incendie et le déluge

Le secret de paraître belle

Le maître et la maîtresse

Le hasard des gens d’esprit

Le quatorze de dames

L’écurie

La mémoire en défaut

Le miracle du prédicateur

Un petit-fils de roi

La garantie

Le proverbe en défaut

La définition du génie

Sterne et Garrick

La physionomie

Le dictionnaire de Johnson

Torstenson et Gustave-Adolphe

Un conseil de Mme de Sévigné

Conditions de l’amitié

La réplique

L’homme sans façon

Le courtisan adroit

La présence d’esprit

Un trait de patience

Les verges

L’aloyau

L’homme propose

Les sauts périlleux

Un nouvel Hercule, Barsabas

La précaution du mari

Le baiser de Mlle Quinault

La vengeance

Le Jeu de cartes

La livrée respectée

L’argument sans réplique

L’arbre généalogique

Les armes d’un parvenu

L’homme de précaution

La mère infortunée

Le célibat justifié

L’abbé Malotru

Le silence utile

La curiosité insatiable

Un poète mortifié

M. de Sartines

L’assemblée peu nombreuse

Les mollets

L’évêque et le paysan

L’enfant trouvé

Mène-moi boire

Un portrait de singe

M. Gobelet, échevin et bonnetier

Trente-neuf hommes d’esprit

La Foi

La mine

BIBLIOGRAPHIE

Préface

Oui, lecteur attentif, contrairement à ce qu’annonce le titre, cet ouvrage ne contient pas des milliers d’histoires drôles (mais quelque chose comme 715). J’en suis conscient, et avoue que le scrupule m’a longuement fait hésiter. Si j’ai choisi ce titre en fait, c’est essentiellement pour me démarquer des classiques séries de « 1001 (machins) » dont les catalogues sont truffés – et dont je doute, sincèrement, qu’ils contiennent les 1001 articles annoncés, eux aussi – effet de style.

Secondairement, c’est aussi pour corriger les titres originaux hyperboliques des livres dont ces historiettes ont été tirées, sélectionnées, revues, et corrigées, et qui me semblaient relever de l’exagération marseillaise1 : à savoir Un million de plaisanteries et Nouveau million de bêtises et de traits d’esprit.

Ces histoires, à la base, ont été compilées par un dénommé Hilaire le Gai, pseudonyme d’un personnage sérieux a priori, et dont la position était bien assise dans la vie, professeur dans divers collèges, proviseur, inspecteur et enfin recteur des académies de Caen2 et de Douai.

Ce brave homme cite rarement ses sources, mais j’ai pu reconnaître un certain nombre de classiques : Bonaventure des Périers, Louis Garon, le Pogge, ainsi que Tallemant des Réaux, notamment.

On retrouvera également plusieurs références communes avec le répertoire Nasreddinien, preuve s’il en était besoin que ces anecdotes étaient souvent tirées de faits réels. J’en veux pour exemple l’histoire de Tamerlan3 et du poète Homedi, mais il y a également bon nombre d’histoires plus européennes, qu’on identifiera avec plaisir.

De toute manière, peu importent les sources finalement. L’essentiel est d’en tirer le sel, ainsi que la substantifique moelle rabelaisienne.

Je tiens par ailleurs à préciser la fâcheuse tendance de Hilaire le Gai à répéter des anecdotes déjà citées. Souvent telles quelles, ça permet de faire du volume avec moins de peine ; quand elles ont été repérées, elles ont été aussitôt éliminées. Parfois en version différente (personnage précisé ou différent – s’il est vrai que l’Histoire bégaie, il arrive que certaines personnes citent un prédécesseur sans le savoir ou le vouloir, croyant innover en toute bonne foi4) ; dans ce cas rare il est vrai, j’ai conservé la version ; ou précisé en note l’existence d’une autre version connue.

Si donc malgré ma vigilance vous tombez sur une telle redite, je vous prie de m’en excuser. Au lieu d’une histoire déjà narrée, soyez assuré que j’aurais préféré en rajouter une inédite.

J’espère arriver à vous faire partager les moments de bonheur, ou de franche hilarité quelquefois, que j’ai éprouvés en procédant moi-même à la compilation de ces grimoires.

Christophe Noël Bibliophile

1 « Arrête d’exagérer tout le temps ! Je te l’ai déjà dit des milliards de fois ! »

2 Pour Caen, c’est où ? demandait Laspallès.

3 Tamerlan apparaît souvent chez Nasr Eddin Hodja.

4 Selon Voltaire « la plupart des bons mots ne sont que des redites. »

Le moulin à vent

On venait de mettre en vente une ferme et un moulin à vent, et l’on proposait à un riche fermier cette double acquisition. « Pour le moment, dit le fermier, je n’ai pas assez d’argent pour acquérir le tout ; mais j’achèterai d’abord la ferme, j’achèterai le moulin à vent après. »

Conseil gastronomique

M. de G. disait que, pour manger une bonne poularde, il fallait être deux, c’est-à-dire, soi et la poularde.

Prudence du maire de Beaune

Un régiment passait à Beaune et devait traverser une forêt pleine de voleurs. Le maire proposa, dit-on, à l’officier de faire escorter son régiment par quatre cavaliers de maréchaussée.

Un bon domestique

« Albert ! – Monsieur ? – Ayez bien soin de m’éveiller demain matin à quatre heures, je pars à cinq. – Monsieur aura la bonté de me sonner, n’est-ce pas ? »

La Concorde

Dans une sédition assez vive, un homme d’une excessive grosseur se présenta pour haranguer la populace. Tous les mutins se mirent à rire en le voyant. « Vous riez de ma grosseur, leur dit-il ; si vous voyiez ma femme, elle est encore plus grosse que moi ; cependant quand nous sommes d’accord, nous tenons fort bien tous les deux dans le même lit ; mais lorsque nous nous querellons, la maison elle-même n’est plus assez grande pour nous contenir. » Cet apologue fit effet sur l’assemblée ; les esprits se calmèrent et la sédition s’apaisa.

Le coq du clocher

« Il y a longtemps que je cherchais à me rendre compte du motif pour lequel on met plutôt un coq qu’une poule au haut d’un clocher, et je crois avoir trouvé, disait le bedeau d’une paroisse : c’est que si l’on y mettait une poule, et qu’elle vînt à pondre, les oeufs se casseraient en tombant. »

Nathaniel Lee

Nathaniel Lee, poète dramatique dont la nation anglaise n’a peut-être pas assez honoré la mémoire, finit ses jours à l’hôpital des fous à Londres. Ce fut là qu’il composa quoiqu’en démence, la tragédie des Reines rivales. Il y travaillait une nuit au clair de la lune. Un nuage léger en ayant tout à coup intercepté la lumière, il prononça d’un ton impérieux : « Jupiter, lève-toi et mouche la lune. » Le nuage s’épaississant, la lune disparut entièrement ; alors il s’écria, en éclatant de rire : « L’étourdi ! je lui dis de la moucher ; il l’éteint. »

Les deux surprises

« Papa Doliban, dit Danières dans le Sourd, j’avais planté des pommes de terre dans mon jardin, savez-vous ce qui est venu ? – Parbleu ! répond Doliban, voilà une belle question ! il est venu des pommes de terre. – Point du tout, il est venu des cochons qui les ont mangées. »

« Savez-vous, dit le même Danières, une bonne manière d’attraper les pies ? – Il y a plus d’une manière de les attraper : les lacets, la glu, que sais-je encore ! – Vieux moyens ; voici ma manière : Je mets un fromage dans mon jardin, un fromage à la pie ; l’oiseau vient et mange le fromage. Le lendemain, nouveau fromage, nouveau régal ; la pie s’y habitue. Le troisième jour je ne mets rien ; la pie vient, croyant trouver un fromage ; votre serviteur, elle est attrapée. »

La logique rigoureuse

Un jeune homme qui venait de se marier devait être présenté par son père à sa nouvelle famille qu’il ne connaissait pas encore. Le père, qui ne s’abusait pas sur la capacité de son fils, lui avait recommandé surtout de garder le silence, ou du moins de ne parler que dans le cas où cela deviendrait indispensable. Il arrive, on l’accueille, et, comme il est d’usage à la campagne, c’est à table que doit se faire la connaissance. Notre marié, fidèle aux instructions de son père, garde un silence profond, ou répond à peine par quelques monosyllabes qui ne donnaient pas une haute idée de son esprit. Un des convives, oncle de la mariée, impatienté de cette immobilité, dit à mi-voix à son voisin : « Dis donc, Thomas, notre nouveau neveu m’a l’air d’une grosse bête. — Mon père, dit alors le marié, maintenant qu’on me connaît ici, je puis parler tant que je voudrai, n’est-ce pas ? » Je laisse à deviner si le père trouva la question aussi amusante que les autres convives.

Le roi de coeur

Un jeune enfant, de l’âge de huit ans, s’était fait une mnémonique particulière pour se rappeler le nom des figures d’un jeu de cartes. Un de ses parents voulut un jour voir si, parmi les rois, il reconnaîtrait sur-lechamp celui qu’on peut appeler le roi de France. « Le voilà, répondit-il aussitôt, le roi de France c’est le roi de coeur. »

L’à-propos était heureux, et l’enfant avait rencontré juste.

Le cadran solaire

Un homme disait à son domestique d’aller voir l’heure au cadran solaire. « Mais, Monsieur, il fait nuit, répondit le domestique. – Qu’est-ce que ça fait ? prends une chandelle » répliqua le maître.

Un autre faisait coucher près de lui son valet de chambre, et lui criait : « Georges, suis-je endormi ? – Oui, monsieur. – C’est bon. »

Le premier homme du monde

Danières dit à son beau-père : « Savez-vous quel est le premier homme du monde ? — Parbleu ! c’est Adam, lui répond M. Doliban. – Eh bien ! vous vous trompez, dit Danières, le premier rhum du monde, c’est le rhum de la Jamaïque. »

Plusieurs bêtises

En 1793, tous les privilèges et servitudes étant abolis, un noir, nommé Ziméo, signa une pétition qu’il adressait à la Convention : « Ziméo, cidevant nègre. »

Un charcutier de Paris avait fait mettre sur son enseigne : « Saucissons crus de Lyon. »

Après la représentation d’une comédie en cinq actes et en vers, un particulier des quatrièmes loges demanda à son voisin si la comédie était en prose ou en vers. « Je n’en sais rien, répondit ce dernier, je suis si enrhumé que je n’ai pu distinguer si c’était de la prose ou des vers. »

On lisait dans un journal, il n’y a pas longtemps : « Cave et grenier de plain-pied, à louer présentement. » Cette annonce peut servir de pendant à celle-ci : « Bel appartement de maître, composé de huit chambres, avec jardin, écurie et remise, le tout situé au second étage, à louer présentement. »

Danières désirait vivement qu’un peintre fît son portrait de grandeur naturelle et le représentât tenant à la main un livre qu’il lirait tout haut.

Le soldat théologien

On demandait un jour à un vieux soldat de l’empire, qui avait dû, sous la restauration, assister au catéchisme qu’on faisait à ses camarades, combien il y avait de Dieux ? « Trois, répond-il sans hésiter. – Le père est-il Dieu ? – Oui. – Le fils est-il Dieu ? — Non, mais à la mort de son père, ça ne peut pas lui manquer… »

La belle grâce

Un homme étant tombé du haut d’une échelle en bas sans se faire de mal, quelqu’un lui dit : « Dieu vous a fait une belle grâce. – Comment, dit-il, il m’a fait une belle grâce ! il ne m’a pas fait grâce d’un échelon. »

Les produits de l’Angleterre

M. de Lauraguais disait, au retour de son premier voyage en Angleterre, qu’il n’avait trouvé, dans ce pays-là, de fruits mûrs que les pommes cuites, et de poli que l’acier.

— À Londres, a dit depuis un touriste, il y a huit mois d’hiver, et quatre mois de mauvais temps.

Le procès-verbal

Deux huissiers chargés d’une saisie furent maltraités en fait et en paroles. Ils verbalisèrent ainsi : « Lesquels assassins, nous maltraitant et nous injuriant, dirent que nous étions des coquins, des fripons, des scélérats et des voleurs, ce que nous affirmons véritable. En foi de quoi, etc. »

L’acompte

Un chapelier présentait sa requête à un duc et pair pour être payé de ses fournitures : « Est-ce que vous n’avez rien reçu, mon ami, sur votre mémoire ? – Je vous demande pardon, monseigneur, j’ai reçu un soufflet de monsieur votre intendant. »

Inutilité de la vaccine

Un homme très crédule disait qu’il n’avait pas de confiance dans la vaccine. « À quoi sert-elle ? ajouta-t-il, je connaissais un enfant, beau comme le jour, que sa famille avait fait vacciner… eh bien ! il est mort deux jours après. – Comment ! deux jours après ? – Oui… il est tombé du haut d’un arbre, et s’est tué roide… Faites donc vacciner vos enfants après cela ! »

Le quart de conversion

«Vous ne vous convertirez donc jamais entièrement ? disait un confesseur à un militaire. – Je le crains, répondit celui-ci, un soldat ne fait que des quarts de conversion. »

L’antithèse

Saint-Léon, acteur comique du plus bas étage, s’avisa de jouer un rôle de roi, que le parterre accompagna de coups de sifflet. Contraint de reprendre son premier emploi, il joua le lendemain un rôle de savetier, qui lui valut de grands applaudissements.

« Cela prouve, lui dit un de ses camarades, que tu as joué le roi comme un savetier, et le savetier comme un roi. »

La meunière de Pomponne

Il y avait dans les environs de Pomponne une meunière si jolie et si cruelle, que les soupirs de ses amants, disait un poète, suffisaient seuls pour faire tourner les ailes de son moulin.

Un bouillon succulent

Un Gascon entre dans une auberge et dit :« Faites-moi cuire un oeuf à la coque, et, du bouillon, vous ferez une soupe à mon domestique. – Diable ! dit l’hôte, le bouillon d’un oeuf ne sera pas bien succulent !— Hé ! hé ! reprend le Gascon, mettez-en deux, je les mangerai bien. »

La besogne facile

Une dame ayant trouvé sa cuisinière occupée avec son mari, lui donna son compte en lui disant : « Allez, ma chère ; pour ce que vous faites ici, je le ferai bien moi-même. »

Un pantalon unique

Un pauvre diable n’avait qu’un seul pantalon, qu’il avait donné à sa blanchisseuse. Il était forcé de l’attendre dans son lit et disait : « J’irais bien chercher mon pantalon, mais pour y aller il faudrait que je l’eusse. »

Potier, garde national

Potier, ayant mal à la jambe, reçut un billet de garde. Il dit au tambour qu’il ne pouvait pas faire son service ; le tambour lui répondit : « Alors, monsieur, je dirai donc que vous monterez votre garde quand votre jambe sera guérite. »

Le neveu dissipateur

Un oncle gourmandant son neveu sur ses folles dépenses, lui disait : « Tu fais des dettes partout, tu dois à Dieu et au diable.

— Précisément, mon oncle, reprit le neveu, vous venez de citer les deux seuls êtres auxquels je ne doive rien. »

La précaution ingénieuse

La fille du maire de Beaune avait perdu son serin. La première idée qui vint à l’esprit de son père fut de faire fermer les portes de la ville.

La coutume Bulloise

Un paysan du bourg de Bulles, département de l’Oise, avait épousé une femme qui accoucha après quatre mois de mariage. Pour ne point agir en étourdi, il crut devoir, avant tout, consulter sur ce cas, qui lui paraissait étrange. L’homme de loi auquel il s’adresse prend gravement un in-folio, le feuillette et dit : « Mon ami, savez-vous lire ? – Non, monsieur. – Tant pis ; mais écoutez :

Au pays coutumier de Bulles en Bullois,

Femme peut accoucher au bout de quatre mois,

Mais cela seulement pour la première fois. »

Le villageois satisfait remercia le jurisconsulte, et fit bon ménage.

Un censeur suisse

On proscrivit en même temps en Suisse la Pucelle de Voltaire et le livre De l’Esprit par Helvétius. Un magistrat de Bâle, chargé de la censure et de la recherche de ces ouvrages pour les saisir, écrivit au sénat : « Nous n’avons trouvé dans tout le canton ni esprit ni pucelle. »

La formule consacrée

Il y a quelques jours, on présenta à un maire de village un enfant âgé de trois ans, dont on avait omis de faire l’inscription sur le registre de l’état civil. Le maire, fidèle à sa routine habituelle, l’inscrivit ainsi. « Aujourd’hui, etc., d’un tel et d’une telle, et en légitime mariage, est né un enfant âgé de trois ans. »

Quand il faut prendre une femme

On annonçait à Benserade la mort d’une veuve riche, vieille et très ridicule. « On l’enterra hier, dit le conteur.

– C’est dommage, dit Benserade, avant-hier c’eût été un très bon parti. »

Les cloches et le fumier

La marquise de Richelieu demeurait près d’une église dont le son des cloches l’incommodait. Elle s’en plaignait devant le comte de Roncy, son amant, qui lui dit : « Madame, que n’obtenez-vous du lieutenant de police de faire mettre du fumier devant votre porte ; cela empêche le bruit. »

La Joconde

Les Mémoires de P… fourmillent de pensées ingénieuses dont on pourrait composer un volume dans le genre des Maximes de La Rochefoucauld. – En voici une : P… trouve que Joconde ressemble à un contrebandier ; parce que Joconde passe de la brune à la blonde, et qu’un contrebandier passe de la blonde à la brune.

Les bottes brûlées

Un voyageur transi de froid, s’étant approché du feu, dans une hôtellerie, de manière à brûler ses bottes : « Vous brûlerez vos éperons, lui dit la fille de l’auberge. – Vous voulez dire mes bottes ? reprit l’étranger. – Non, monsieur, elles sont brûlées. »

Un bon conseil

P… disait à un garçon de café qui servait mal : « Il faut vous marier.— Pourquoi ?— Parce que vous n’êtes pas fait pour rester garçon. »

L’incendie de Hambourg

Pendant le terrible incendie de Hambourg, un Anglais écrivit d’une maison que les flammes allaient atteindre : « Quel spectacle ! quelle horrible position ! Trente-six heures sans faire sa barbe ! douze heures sans manger ! »

L’élection à l’unanimité

Un garde national, nommé officier dans les dernières élections, disait : « J’ai été nommé à l’unanimité ; mais, par exemple, ceux de l’opposition n’ont pas voté pour moi. »

Un mot de Martainville

On répétait, devant Martainville, cette maxime si connue : « Qui paye ses dettes s’enrichit. – Bah ! bah ! répondit-il ; c’est un bruit que les créanciers font courir. »

La batterie de cuisine

Le marquis de Bièvre regardant deux marmitons qui se battaient, et quelqu’un lui ayant demandé ce que c’était que ce bruit : « Ce n’est rien, répondit-il ; c’est une batterie de cuisine. »

Histoires de voleurs

Plusieurs dames étant à dîner chez Voltaire se mirent toutes, après le repas, à conter des histoires de voleurs. Chacune ayant conté la sienne, on engagea Voltaire à faire aussi son conte : « Mesdames, dit-il, il était un jour un fermier général…un fermier général… ; ma foi, j’ai oublié le reste. »

La promenade de M. de Vivonne

Louis XIV raillait le duc de Vivonne sur son embonpoint excessif, en présence du duc d’Aumont qui n’était pas moins gros, et lui reprochait de ne pas faire assez d’exercice. « Sire, répondit Vivonne, c’est une calomnie, il n’y a pas de jour que je ne fasse au moins trois fois le tour de mon cousin d’Aumont. »

Un censeur naïf

Un nommé Claude Morel, censeur royal, chargé d’examiner une traduction du Coran, déclara n’y avoir rien trouvé de contraire à la foi catholique et aux bonnes moeurs.

Le père aux treize enfants

Une femme qui avait eu douze enfants venait d’accoucher. Un plaisantin dit au mari : « Ah ! je réponds qu’à présent vous devez être à votre aise (à vos treize). »

Aphorismes quasi-politiques

« Deux lois gouvernent le monde, disait un avocat célèbre, la loi du plus fort et la loi du plus fin. » Ce qui rappelle l’aphorisme attribué à M. de Talleyrand : « La société est partagée en deux classes : les tondeurs et les tondus. Il faut toujours être avec les premiers contre les seconds. »

Madame Du Deffand, à son tour, partageait le monde en trois classes : les trompeurs, les trompés et… les trompettes.

La grande bouche

Un jeune homme disait à son voisin de stalle au Théâtre-Français, en lui montrant mademoiselle D., assez jolie personne, mais dont la bouche est démesurément grande : « Quels jolis yeux, quel beau teint, quelle taille fine ! c’est dommage qu’elle ait la bouche commune. – Si vous disiez comme deux » répondit l’autre.

L’historiographe chinois

Un empereur de la Chine disait à un de ses historiographes : « Je vous défends de parler davantage de moi. » Le mandarin se mit à écrire. « Que faites-vous donc ? dit l’empereur. – J’écris l’ordre que Votre Majesté vient de me donner. »

Une maîtresse de langue

Une jeune institutrice, qui cherchait de l’emploi, annonçait dans un journal qu’elle possédait parfaitement sa langue. « Si cela est bien vrai, dit quelqu’un, on ne saurait la payer trop cher. »

Variété des langues

On demandait à Milton s’il ferait étudier les langues à ses filles. « Une femme en a déjà bien assez d’une, répondit-il. »

Calembour de caserne

En 1826, on licencia la cinquième compagnie des gardes du corps, qui portait, suivant l’usage, le nom de son capitaine, le duc de Rivière. Lorsqu’on vint lire l’ordonnance aux gardes assemblés, l’un d’entre eux s’écria : « La compagnie de Rivière est la compagnie détruite ! (des truites) »

Voltaire, garçon d’esprit

Un comte de Périgord vint pour la première fois à Paris en 1745 et alla voir madame du Châtelet. Il y rencontra Voltaire. Celui-ci étant sorti, le provincial dit à la dame : « Ce Voltaire me paraît un garçon d’esprit ! »

Désintéressement de Sophie Arnould

« On vous donne au moins cinquante ans, disait-on un jour à Sophie Arnould. — Ma foi ! répliqua vivement la spirituelle actrice, si on me les donne, je ne les prends pas. »

Une traduction trop littérale

Un professeur du collège de Moulins avait donné à ses élèves une version dans laquelle se trouvait celle phrase si simple : Cæsar venit in Galliam summa diligentia (César vint en Gaule en grande hâte). En corrigeant les compositions, on trouva dans la copie d’un des élèves ce passage ainsi traduit : « César, ayant la gale, vint sur l’impériale de la diligence. »

Pruderie superlative

Une dame anglaise poussait si loin la délicatesse de la pudeur qu’elle fit de vifs reproches au libraire chargé de l’arrangement de sa bibliothèque, parce qu’il avait placé sur les mêmes rayons les auteurs mâles et les auteurs femelles.

L’amour, le mariage et le divorce

Danières demandait à son beau-père comment il définissait l’amour, le mariage et le divorce. « Ma foi, dit le père Doliban, je n’en sais rien. – Eh bien, répondit Danières, je vais vous le dire, moi. L’amour est un noeud frais (oeuf frais), le mariage un noeud dur (oeuf dur), et le divorce un noeud brouillé (oeuf brouillé). »

Sang-froid d’un sacristain

Le père Boursault, théatin, racontait avec plaisir l’histoire suivante : « Étant dans une ville d’Italie, je demandai à dire la messe ; le sacristain s’offrit pour me servir de répondant. J’avais déjà dit ces mots : Introibo ad altare Dei, lorsqu’une vieille se mit à péter. Le sacristain se retourne froidement et lui dit : "Madame, ce n’est pas à vous de répondre." Puis revenant à moi : Ad Deum qui lætificat juventutem meam. Je fus si déconcerté que j’allai prendre le calice et m’en retournai à la sacristie, ne me sentant pas en état de continuer la messe. »

De combien peut retarder une montre

« Ma montre retarde de deux heures, disait un étudiant à un autre étudiant.— La mienne, répondit celui-ci, retarde de 200 francs. » Il l’avait mise au Mont-de-piété.

Un beau mangeur

Au milieu d’un dîner, on vint à parler d’un homme qui mangeait extraordinairement, et on cita des exemples de son prodigieux appétit. « Il n’y a là rien de bien surprenant, dit un officier, et j’ai dans ma compagnie un soldat qui, sans se gêner, mange un veau tout entier. » Chacun de se récrier, mais l’officier propose un pari considérable, qui est accepté par tous ceux qui étaient présents. Au jour indiqué, les parieurs se rendent chez un restaurateur.

L’officier, afin de mieux tenir en haleine l’appétit de son mangeur, avait fait apprêter à diverses sauces les différentes parties du veau. Le soldat se met à table ; les plats se succèdent et sont engloutis avec rapidité. Chacun admire, et les parieurs commencent à trembler. Le soldat avait déjà dévoré les trois quarts de la bête, lorsque, se tournant vers son capitaine : « Ah çà, lui dit-il, il me semble qu’il serait temps de faire servir le veau ; autrement, je ne réponds plus de vous faire gagner. » Il avait cru que tout ce qu’on lui avait servi jusqu’alors n’était que pour aiguiser son appétit.

On demandait à ce même soldat combien il croyait pouvoir manger de dindons : « Une vingtaine. – Et de pigeons ? – Cinquante. — Combien donc mangerais-tu d’alouettes ? – Toujours, mon capitaine, toujours. ».

Trois bêtises

Le sieur Gaulard, voyant un jour au coin de sa cour un grand tas d’ordures, se fâcha contre son maître d’hôtel, qui ne les faisait pas ôter. Celui-ci dit pour excuse qu’on ne trouvait pas des charretiers à point nommé : « Des charretiers, dit Gaulard, hé ! que ne faites-vous faire une fosse où l’on enterrerait tout cela ? – Mais, répondit le maître d’hôtel, où mettra-t-on la terre qu’on tirera de cette fosse ? – Parbleu ! répliqua Gaulard en colère, vous voilà bien embarrassé : faites faire la fosse si grande que tout y puisse entrer. »

Un écolier s’étant allé baigner pour la première fois pensa se noyer. Effrayé du péril qu’il avait couru, il jura qu’il ne se mettrait plus dans l’eau qu’il ne sût bien nager.

Un homme ayant une cruche d’excellent vin la cacheta. Son valet, ayant fait un trou par-dessous, buvait le vin. Le maître, voyant son vin diminuer, quoique le cachet fût entier, était surpris et n’en pouvait deviner la cause. Quelqu’un lui dit : « Mais prenez garde qu’on ne le tire par-dessous. — Eh ! gros sot, reprit le maître, ce n’est pas par-dessous qu’il en manque, c’est par-dessus. »

Le milicien

Lorsque la milice fut organisée à Douai, un jeune étudiant avait mis trois cartouches dans son fusil. En ajustant la pierre de la platine, le feu prit à l’amorce, et l’arme se déchargea. La force du coup renversa le nouveau guerrier ; on le crut mort ou au moins très grièvement blessé ; on courut à son secours ; mais lorsqu’on voulut ramasser le fatal fusil qui lui était échappé des mains, il s’y opposa. « Prenez garde, s’écria-t-il !, je n’ai déchargé qu’un coup, et j’avais mis trois cartouches dans le canon. »

Trois hommes de hauteur

Un colonel chargé d’inspecter les conscrits d un arrondissement du département du Finistère, ordonna au maire de l’une des communes de cet arrondissement, de rassembler ses hommes sur la place du village, et de les faire ranger sur trois de hauteur, annonçant qu’il les passerait en revue aussitôt qu’il aurait pris un léger repas chez un des principaux habitants. Au moment où il se disposait à se rendre sur la place pour faire l’inspection, il reçoit un message du maire, qui le prie de changer l’ordre qu’il lui avait donné, attendu que, malgré tous ses efforts et ceux de ses conscrits, il ne pouvait parvenir à les mettre que sur deux de hauteur. Le bonhomme n’avait point compris l’expression employée par le colonel, et il croyait qu’il fallait que les hommes fussent rangés par trois, montés sur les épaules les uns des autres.

L’ignorance

Il y a trois sortes d’ignorance ; ne rien savoir ; savoir mal ce qu’on sait ; et savoir autre chose que ce qu’on doit savoir.

Quelques pensées sur les femmes

Toutes les femmes aiment à parler ; d’où vient que les vieilles l’aiment encore davantage ? c’est qu’elles n’ont plus que cela à faire.

La plupart des jolies femmes perdent à se laisser connaître ce qu’elles gagnent à se faire voir.

La sévérité d’une fille à marier n’est souvent qu’un voile fort transparent qui ne cache rien.

L’art de plaire est pour les femmes un métier que les belles savent sans l’avoir appris et que les laides ne peuvent savoir qu’après de longues études et un plus long apprentissage.

Le miroir, en ce qui touche la beauté et la toilette, est le seul juge souverain que les femmes reconnaissent et dont elles n’appellent qu’à luimême.

Certaines demandes plaisent toujours aux femmes, lors même que le demandeur ne leur plaît pas.

Un médisant commence par dire du bien de ceux dont il veut dire du mal, et une femme commence par dire du mal de ceux dont elle veut parler avec éloge. Chacun arrive à ses fins à sa manière.

Les femmes haïssent plus ceux qui les trouvent laides que ceux qui ne les trouvent pas sages.

Une coquette parle de sa vertu comme un poltron de sa valeur, sans y croire.

Les femmes n’aiment guère moins à dire une médisance qu’à écouter une douceur.

Les paquets à leur adresse

M. Dumont, célèbre avocat, plaidant au parlement de Paris, devant la grand’chambre, mêlait à des moyens victorieux, d’autres moyens faibles ou captieux. Après l’audience, le premier président de Harlay lui en fit des reproches. « Monseigneur, lui répondit-il, si je n’avais à parler que devant des gens comme vous, je n’emploierais que de bons moyens : mais à M. le président***, à M. le conseiller ***, il faut de faibles moyens et des choses qu’ils puissent entendre. » Après quelques audiences l’affaire fut jugée, et les opinions motivées comme Dumont l’avait prévu ; il gagna sa cause. Le premier président l’appela et lui dit : « Maître Dumont, tous vos paquets sont parvenus à leur adresse. »

La distinction difficile

Un premier président demandait à un célèbre et savant avocat, pourquoi il se chargeait si souvent de mauvaises causes. « Monseigneur, répondit l’avocat, j’en ai tant perdu de bonnes que je ne sais plus maintenant lesquelles prendre. »

Deux lettres d’amour

Un riche financier du siècle de Louis XIV écrivit le billet suivant à une jolie femme dont il avait deviné qu’il pourrait faire sa maîtresse :

« J’ai aimé bien des fois en ma vie, Madame, mais je n’ai jamais rien aimé autant que vous. Ce qui me le fait croire, c’est que je n’ai donné à chacune de mes maîtresses que cent pistoles afin d’avoir leurs bonnes grâces, et pour les vôtres, j’irai jusqu’à deux mille. Faites réflexion là-dessus, je vous en conjure, et songez que l’argent est plus rare que jamais. »

La réponse ne se fit pas attendre et fut telle que le postulant pouvait la souhaiter la voici :

« Je m’étais déjà aperçue, Monsieur, par les conversations que j’ai eues avec vous, que vous aviez beaucoup d’esprit ; mais je ne savais pas que vous écrivissiez si galamment. Je n’ai rien vu de si joli que votre billet : je serai ravie d’en recevoir souvent de semblables, et j’aurai bien la joie de vous entretenir ce soir. »

L’esprit des femmes

Quelqu’un demandait à Santeul pourquoi les belles femmes avaient ordinairement moins d’esprit que les femmes laides. « C’est, répondit-il, que les dernières cherchent sans cesse quelqu’un qui leur en donne, tandis que les autres fuient ceux qui voudraient leur en donner. »

Promotion

Un jeune homme qu’on avait placé chez un boucher écrivait à sa famille : « Je vous écris ces lignes pour vous faire savoir que mon maître est fort content de moi, il m’a déjà fait saigner plusieurs fois, et m’a dit que si je continuais, il me ferait écorcher à Pâques. »

Les honnêtes femmes

M. de Roquelaure disait un jour devant la reine qu’il ne connaissait que trois honnêtes femmes. La reine ayant demandé quelles étaient ces trois femmes : « Votre majesté est la première, répondit-il ; ma femme est la seconde ; quant à la troisième, Madame, dispensez-moi, je vous prie, de la nommer. Je veux conserver une porte de derrière pour me sauver et ne me point brouiller avec les femmes, en laissant chacune d’elles se flatter d’être cette troisième. »

L’opération inutile

Un officier français ayant reçu une balle dans la cuisse, fut transporté chez lui, où les médecins furent appelés. Pendant huit jours, ils ne firent que sonder et chercher. L’officier qui souffrait beaucoup, leur demanda ce qu’ils cherchaient : « Nous cherchons la balle qui vous a blessé. – Mille bombes ! s’écria l’officier, il fallait donc le dire plus tôt ; je l’ai dans ma poche. »

Danières et ses créanciers

Danières se plaint de ses fournisseurs ; il dit que son cordonnier veut faire le tyran ; que lorsqu’il veut faire attendre son chandelier, il n’y a pas mèche ; qu’il ne peut pas faite aller son apothicaire ; mais que, pour sa blanchisseuse, il lui dit de repasser, que ça ne fait pas le plus petit pli : et que son perruquier est le plus accommodant de tous…

La route abrégée

Deux conscrits allaient de leur village au chef-lieu de leur département, pour tâcher de se faire réformer. Fatigués par la longue route qu’ils avaient déjà faite, ils s’adressent à un voyageur qu’ils rencontrent : « Monsieur, combien de chemin nous reste-t-il à faire pour arriver à… ? – Dix lieues. — Bon, dit l’un de nos jeunes gens, ça ne fait que cinq pour chacun. ».

Un émigré français en Angleterre

Dans le temps où toutes les personnes qui possédaient des richesses et des places éminentes crurent devoir se soustraire par la fuite à la persécution révolutionnaire, M. d’A…, qui, en raison de son immense fortune et des fonctions importantes qu’il avait exercées, pouvait être, plus que tout autre, en butte à l’animadversion populaire, passa à Londres, avec environ trois millions d’argent effectif, qu’il plaça bien solidement, et qu’il ménageait avec autant de parcimonie que s’il eût été dans la détresse.

Un de ses malheureux compatriotes, avec lequel il avait été particulièrement lié à Paris, et qui ne pouvait pas ignorer son opulence, se trouvant dans un besoin pressant d’argent, crut ne pouvoir mieux s’adresser qu’à lui pour emprunter une somme de cinquante louis. M. d’A… le fait entrer dans son cabinet, de l’air le plus affable, ouvre son secrétaire, en tire un grand registre ; et lui disant qu’il est juste de mettre toujours ses affaires en ordre, il écrit en sa présence, en se dictant lui-même tout haut : « Le… du mois de…, M*** m’a demandé à emprunter la somme de cinquante louis, ci… 1200 liv. » Le demandeur, d’après ce préambule, dont il supporta aisément l’ennui, ne doutait pas que l’argent ne fût compté à l’instant : mais M. d’A…, lui montrant plusieurs feuilles de son registre, remplies de différents noms et de différentes sommes plus ou moins fortes, ajouta : « Vous voyez, mon cher ami, quelle confiance j’ai en vous : tenez, voilà les noms de tous ceux qui ont voulu m’emprunter de l’argent… Voyez où j’en serais réduit, si je n’avais pris le parti de les refuser tous ! J’espère que vous ne me saurez pas mauvais gré de vous traiter comme MM.*** et ***, qui m’assuraient être dans le même cas que vous, et qui ont, cependant, pu se passer de moi. » En disant cela, il referma son registre, son secrétaire, et accabla de politesses le demandeur, qui ne lui en témoigna pas moins son mécontentement d’un pareil procédé, et le publia hautement.

Le même marquis d’Aligre se présenta, un matin, dans cette ville, avec une vieille perruque, enveloppé d’une mauvaise redingote, chez un célèbre dentiste, auquel il demanda de lui faire un râtelier postiche, le sien