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Le tatouage est bien plus quun simple coup dencre sous la peau. Il exige une combinaison parfaite de talent artistique, dendurance, dorganisation, de sensibilité et, surtout, de fiabilité. Que vous débutiez dans lunivers du tatouage ou cherchiez à perfectionner vos compétences, ce livre vous apportera toutes les connaissances nécessaires. Page après page, vous progresserez en maîtrisant les motifs, les machines, les aiguilles et les couleurs. Vous apprendrez à éviter les erreurs critiques, à gérer efficacement votre temps, à développer une relation de confiance avec vos clients et à mettre en valeur vos créations. À la fin, vous ne vous contenterez pas de réaliser des tatouages exceptionnelsvous saurez aussi gérer votre propre studio et faire de votre passion un métier.
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Seitenzahl: 226
Veröffentlichungsjahr: 2025
Dennis Nowakowski
Apprendre à tatouer
Devenir tatoueur
DUne introduction facile
1ère édition 2025
© / Copyright : 2025 Dennis NowakowskiConception de la couverture et illustration : Dennis NowakowskiPhoto © / Copyright : Valeska HarrerÉditeur : Freeze Verlag
Dennis NowakowskiDinnendahlstr. 4346145 OberhausenE-mail : [email protected]
L’œuvre, y compris tous ses contenus, est protégée par le droit d’auteur. Tous droits réservés. Toute reproduction ou copie (même partielle) sous quelque forme que ce soit (impression, photocopie ou tout autre procédé), ainsi que l’enregistrement, le traitement, la duplication et la diffusion par des systèmes électroniques de toute nature, en totalité ou en extraits, sont strictement interdits sans l’autorisation écrite expresse de l’éditeur. Tous droits de traduction réservés.
À propos de l’auteur
Introduction
Pourquoi ce livre ?
Je veux devenir tatoueur – Par où commencer ?
Chacun pique à sa façon
Trouve un point de départ
La qualité a un prix
N’hésite pas
Le talent aide, mais ce n’est pas tout
Une petite histoire
Une formation classique, ça aide
La peau, c’est pas du papier
Le bon matos
Dessine tout à la main
Transférer sur la peau
Préparatifs
Encre et petits détails
Une machine à tatouer solide
Alim et pédalier
Liste du matos
Conclusion
Machine à bobines, rotative ou pen ?
Une petite histoire
Quels critères sont importants ?
C’est quoi, la course ?
À quelle vitesse doit tourner la machine ?
Petit guide des aiguilles
Types d’aiguilles
Roundliner
Roundshader
Magnums
MT et LT
Mon conseil pour les débutants
Conclusion
Pointes jetables ou réutilisables ?
Encre et ombres
Consistance des encres
Une affaire qui bave
Ombres
Couleur ou ombres ?
Mélanger dans la peau ou dans le godet ?
Bien concevoir ses motifs
Un œil pour les détails
Quelques méthodes pour la réalisation
Le cas simple
Le cas plus complexe
Un petit conseil en bonus
10 erreurs à éviter
Erreur n°1 – La mauvaise attitude
Erreur n°2 – Retards et annulations
Erreur n°3 – Mauvaise gestion des clients
Erreur n°4 – Mauvais conseils, prix trop élevés
Erreur n°5 – Mauvais emplacement, mal posé
Erreur n°6 – Mauvais timing, plus de matos
Erreur n°7 – Trop brutal, trop profond
Erreur n°8 – Pas de pauses, pas de bouffe
Erreur n°9 – Trop impatient, mal estimé
Erreur n°10 – Mauvais conseils d’entretien
Astuces utiles
Reste en bonne santé
Utilise des lingettes humides
Plie tes aiguilles
Profondeur et vitesse de la machine
Cercles, haut et bas
Vitesse de travail
Nettoyages intermédiaires
Fais gaffe aux éclairs
Réglages optimaux
Quand l’aiguille gigote
Dilue tes encres
Glisse mieux
Laisse sécher
Pas trop souvent au même endroit
Pense grand
Bouge pas et sois pas jaloux
La pratique fait le maître, si tu le veux
Un petit exemple
Teste ton talent
La première fois
C’est parti
Confort et décontraction
La force est dans le calme
Fini
Évanouissement, que faire ?
Les bons soins
Chacun son truc
Temps de cicatrisation
Portraits, la discipline reine
Les portraits, c’est pas sorcier
Taille et emplacement
Bien décalquer
Un petit conseil
Deux règles clés
Niveaux d’ombres
Profondeur et vitesse
Mon conseil perso
Tatoueurs à la télé
Bien gérer ses clients
Types de clients
Le Baiseur de Prix
Le Sceptique
Le Savant
La Cliente Dominatrice
Le Bavard
Le Silencieux
Le Type Artistique
Le Poseur de Questions
L’Oubli de Rendez-Vous
Le Client Fidèle
Son Propre Studio de Tatouage
Une bonne localisation est une bonne localisation
Ne sois pas un loup solitaire
Petit à petit
Reste positif
Planification des Rendez-Vous
Tâches à accomplir
Un équilibre sain
Clients Effrontés
Sois conséquent
Agenda
Conclusion
Affaires Juridiques et Finances
Protège-toi
Ouvre un compte professionnel
Un livre de caisse
Acceptez-vous aussi les paiements par carte ?
Tout dépend de tes revenus
Ne vis pas au-dessus de tes moyens
Indemnités de maladie
Le service de santé
Mon conseil :
Présence sur Internet et Réseaux Sociaux
Un petit conseil au passage :
Exemple :
Attention aux réseaux sociaux
Qualité, Rapidité et Routine
Échoué, qu’est-ce qui a mal tourné ?
Ma descente
Mon retour
La Somme de Tous les Petits Détails
Ce que tu devrais faire
Mauvais travaux de tatouage
Tu n’étais pas fiable
Tu n’avais pas tes finances sous contrôle
Conclusion
Le Petit Lexique du Tatouage
Tatouage au bas du dos
Style asiatique
Tatouage dorsal complet
Pommade anesthésiante
Tatouage biomécanique
Biotatouage
Blackwork
Bloodlines
Blowout
Bodysuit
Style bande dessinée
Cover Up
Dotwork
Tatouage de fan
Flash
Freehand ou Freestyle
Masque Hannya
Encre
Tatouage de prison
La Catrina
Lettrage
Tatouage maori
Mini-tatouage
Néo-traditionnels
Tatouage New School
Tatouage Old School
Croûte
Scratcher
Peau argentée
Manche
Pochoir
Stérilité
Convention de tatouage
Trash Polka
Tatouages tendance
Walk In
Wannado
Remerciements
Dennis Nowakowski, né en 1976 à Oberhausen en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, célibataire et sans enfants, est menuisier de formation, opérateur média et tatoueur. Pendant des années, il a enchaîné les petits boulots pour garder la tête hors de l’eau, des jobs qui, avec le temps, se sont révélés utiles pour son parcours. Dès son jeune âge, il a découvert sa passion pour la peinture et le dessin. Les bandes dessinées ont allumé en lui l’envie de créer ses propres histoires et de leur donner vie avec des images et des bulles. Son métier de menuisier lui a ouvert les portes du dessin technique et de la perspective, qu’il a su intégrer dans ses BD.
Plus tard, il a bossé comme décorateur publicitaire, un job où la lumière et la mise en scène comptaient beaucoup. Là encore, il a piqué des trucs qu’il a utilisés pour sa passion perso. Ensuite, il s’est reconverti en webdesigner, et là, c’était un sacré bond en avant. Les médias modernes l’ont inspiré pour trouver de nouvelles idées et concrétiser ses projets de BD. Les logiciels de retouche d’images, la tablette graphique et internet ont carrément facilité la publication de ses propres œuvres.
Impressionné par son talent de dessinateur, un bon pote l’a pris sous son aile en 1999 et l’a initié aux bases du tatouage. Parti de zéro, Dennis a appris à souder des aiguilles, à poser des couleurs et des ombres, à manier les machines comme il faut, à modifier des motifs et tout le reste. Le capital de départ et le temps qu’il y a mis, c’était pas rien. Après s’être entraîné sur de la couenne de porc ou de la peau synthétique, il a fini par passer aux vrais clients, ce qui demandait de la patience et de l’endurance. Sans se faire payer et sur son temps libre, ses travaux ont atteint un niveau correct, attirant de plus en plus de monde. Crevé par son boulot régulier et l’afflux de nouveaux clients, Dennis a pris six mois de pause créative.
Après avoir viré ceux qui voulaient juste se faire tatouer gratos, il a continué avec des clients fidèles qui, au moins, payaient le matos et respectaient son taf. C’est comme ça qu’il a appris à gérer les clients et à comprendre ce qu’ils attendaient de leurs motifs. Son style s’est affiné. Fin 2014, il a décidé de changer de cap pro. Il a demandé à son pote Harald, qui tatouait depuis plus de 30 ans, s’ils pouvaient pas ouvrir un studio ensemble. Chauds comme la braise, ils se sont lancés. Début 2015, ils ont ouvert leur salon, d.h. Tattoo, à Oberhausen. Après quelques galères typiques des indépendants, la première année est passée à toute vitesse. De plus en plus de gens ont remarqué le boulot de Dennis. Même certains clients de Harald ont switché vers lui, ce qui ne dérangeait pas Harald, vu que son agenda explosait déjà.
Ça a donné une collab’ solide qui tient encore aujourd’hui. L’ancien débutant et le vétéran échangent leurs savoirs en pros et se serrent les coudes, tout ça au service de l’art du tatouage.
Est-ce qu’on peut vraiment écrire un bouquin sur le tatouage sans matos visuel pour illustrer ? C’est la question que je me suis posée et, malgré les critiques, j’ai répondu par un gros « Oui » bien clair. Si quelqu’un veut apprendre ce métier, il faut qu’il soit capable de visualiser les trucs dans sa tête. Après tout, ça marche bien avec les romans ou les livres audio. La seule différence, c’est qu’ici, faut transformer cette vision en quelque chose de concret. Si t’en es pas capable, tu pourras pas non plus conseiller un client qui a une idée bien précise de son motif.
Si tu jettes un œil sur le net ou dans les librairies, tu trouveras des tonnes de livres, DVDs et Blu-rays sur le tatouage. Mais malheureusement, à des prix qui font fuir la plupart des gens. Du coup, je me suis fixé un but : écrire un bouquin que tout le monde peut s’offrir sans se ruiner.
C’est simple : je veux pousser les jeunes talents à laisser tomber leurs peurs et à tracer leur route sans hésiter, un chemin qui pourrait les mener plus loin qu’ils l’imaginent. Ça fout les boules de voir des gens bourrés de talent se perdre juste parce que personne ne les prend par la main pour booster leurs compétences.
« Laisse tomber. », « C’est juste une mode. » ou « Tu gagneras pas ta vie avec ça. », voilà le genre de phrases qui cassent les ailes de ceux qui veulent faire de leur passion un métier.
Le tatouage, c’est un art, et en Allemagne, il gagne de plus en plus en popularité. Pourtant, y’a encore des conservateurs qui le descendent en flèche, accrochés à leurs vieux métiers manuels bien traditionnels. Les peintres doués, les dessinateurs de BD, les musiciens, les écrivains ou les acteurs se font voler leurs rêves avant même d’avoir commencé.
« Apprends plutôt un truc sérieux. », « Faut que tu reprennes l’entreprise. » ou « C’est des chimères. », c’est les réponses classiques quand tu balances ce que t’as vraiment envie de faire.
Je veux pas dénigrer les métiers solides, loin de là, mais je trouve ça bizarre qu’il n’existe toujours pas de formation reconnue pour des jobs aussi uniques que celui de tatoueur. C’est moi ou ça en dit long sur le retard de notre pays ? Et c’est justement là que tu vois qui a le potentiel pour devenir un vrai tattoo artist… et qui l’a pas. Le premier pas, c’est toujours à toi de le faire. Et ça veut aussi dire te détacher des bla-bla des autres, ceux qui savent même pas de quoi ils parlent. Ces gens qui vont bosser sans passion, sans hobbies, sans rêves, et qui se permettent de juger ta vie et tes ambitions. Le pire, c’est quand c’est ta propre famille qui se moque de toi au lieu de te soutenir. Mets de la distance avec ces gens-là et concentre-toi sur ton objectif.
Là, ton but, c’est de devenir tatoueur – et pas n’importe lequel, un sacrément bon. Pour ça, il te faut une bonne dose de confiance en toi, comme pour tout ce que tu prends au sérieux. Faut pas confondre ça avec de l’arrogance. Les gros malins qui se la jouent finissent toujours par se ramasser, et bien fort, et après, c’est fini pour eux. C’est ça qu’il faut éviter. Assuré, sympa et à l’écoute, voilà la devise d’une relation qui dure entre un tatoueur et ses clients.
Mais encore plus important : le talent. N’importe quel clampin peut commander des machines, des encres, du matos et se mettre à piquer à tout va. N’importe qui peut ouvrir un studio. Je me répète : c’est pas encore un métier avec une formation officielle, alors des gars sans talent qui se font appeler tatoueurs, ça pousse comme des champignons et ça commence à massacrer des pauvres naïfs – ou des aveugles, carrément. D’où les émissions de tatouage à la télé. Des shows de cover-up partout. Tous les spectateurs se tapent le front en voyant ça et se disent :
« Mais quels abrutis se couchent là-dessous volontairement ? »
Et pourtant, les pros du cover-up arrangent le truc, non ? J’y reviendrai plus tard, comme sur d’autres galères et solutions qui t’attendent sur le chemin pour devenir un tatoueur demandé.
Les sujets autour des machines, des encres, des techniques, je vais les creuser autant que possible. On va parler du bon local, de l’indépendance, du contact avec les clients, de la pub qui marche, et de plein d’autres trucs. Un dernier mot avant de commencer : tous les tatoueurs expérimentés vont pas me taper sur l’épaule en disant que j’ai raison sur tout ce que j’écris ici. Et franchement, je serais déçu si tout le monde faisait comme moi, piquait dans mon style ou pensait pareil. On est trop différents pour ça.
À propos de différences : je vais volontairement pas faire de distinction entre tatoueur et tatoueuse. Pour moi, « tatoueur » c’est neutre, et c’est comme ça que je vais l’écrire. Juste pour éviter un shitstorm inutile. Tout ce que j’ai couché ici, c’est basé sur mes expériences, ramassées au fil des années. Ce bouquin, c’est juste un guide pour encourager les talents et les accompagner sur leur propre voie.
Il se divise en deux parties : apprendre à tatouer et devenir tatoueur. Un choix délibéré de ma part. Parce que n’importe quel boulot, faut d’abord l’apprendre avant de pouvoir s’en vanter. T’es pas tatoueur juste parce que t’as des machines et des encres. Ni parce que des gens se pointent pour se faire piquer par toi. Si t’as pas la motivation et l’ambition d’apprendre tout ce que tu peux sur ce métier, autant laisser tomber direct. Mon but, c’est de toucher un max de monde et de leur filer au moins les bases.
Pas mal de termes et de méthodes vont revenir souvent, parce que je mise sur une sorte de conditionnement inconscient : plus tu entends, vois ou lis un truc, mieux ça s’imprime. Un peu comme un film que tu peux réciter par cœur après l’avoir vu des dizaines de fois. Comme je suis un mordu de ciné, je vais piquer plein de citations pour ouvrir les chapitres. Et j’utilise aussi des techniques chopées chez des coachs motivants connus. À plusieurs moments, je vais te demander de faire une pause, de réfléchir et de te poser les bonnes questions. Ce bouquin, c’est pas juste pour t’aider à devenir un bon tatoueur, mais aussi pour bosser sur toi-même. C’est mon objectif avoué, pour toi.
« Amuse-toi bien en lisant…
et j’espère que tu apprendras aussi un truc ou deux. »
« Si tu veux faire un truc que t’as jamais fait, faut que tu fasses un truc que t’as jamais fait. »
Félicitations, t’as pris une décision et t’es prêt à aller jusqu’au bout. Deux mots vont t’accompagner tout au long de ce bouquin :
« Tiens bon. »
Tout le monde aborde le tatouage différemment, sinon ce serait chiant à mourir. Personne devrait copier ma manière de faire à 100 %. Ça n’aurait aucun sens. Ce bouquin, c’est juste un guide pour te filer un coup de main, autant sur la technique que sur le côté humain. C’est toi qui tiens l’aiguille, pas moi. Faire les choses autrement que moi, c’est nickel si ça te facilite la tâche et que ton taf en sort encore meilleur. Maintenant, faut voir jusqu’où tes compétences tiennent la route pour piquer la peau des autres avec une aiguille.
Les futurs tatoueurs, ils se focalisent souvent que sur la technique : les machines, les encres, le papier calque (« papier à motifs »), les contours (« outlines »), la profondeur des piqûres, tout ça. Ils sont chauds pour se lancer, pleins d’énergie, et ils y vont à fond sans capter les petits détails qui séparent un pro d’un newbie. Souvent, des jeunes débarquent dans notre studio, motivés à bloc pour apprendre à tatouer. Mais le temps manque pour s’occuper d’eux comme il faut. On leur donne quelques tuyaux, bien sûr, mais ça me gave de plus en plus de devoir renvoyer ces talents, parfois super doués et reconnaissants. Entendre qu’ils se sont fait jeter d’autres studios, carrément virés comme des malpropres, ça me dépasse complètement.
Dans notre milieu, comme dans plein d’autres, c’est la guerre des ego pour grimper dans la hiérarchie sociale. Tout le monde veut être le meilleur, personne tolère la concurrence et on descend des studios qui font pourtant du bon boulot. Un petit coup d’œil au-delà de leur nombril, et ils verraient un futur employé qui pourrait leur rapporter gros. Mais non, on te snobe et on te dégage. C’est pas rare, hélas. Ce genre d’attitude en dit long sur les qualités de gestion de ces studios. À ces gens-là, tu peux tourner le dos avec un sourire. C’est exactement les mêmes gros malins qui perdent leurs bons tatoueurs parce que ceux-ci finissent par monter leur propre truc.
Heureusement, y’a aussi les cool, ceux qui prennent un moment pour écouter et te filer des conseils en or. Ceux qui regardent tes travaux, repèrent tes failles, posent des questions de pro. Ceux qui te jugent pas, mais qui te boostent et te soutiennent dans ce que tu fais. La qualité d’un tatouage dit rien sur la personne derrière la machine. Pas plus qu’un énorme salon avec des milliers de motifs aux murs et un comptoir gigantesque. Si c’est ton rêve, va falloir bosser pour y arriver. Et si t’atteins ce niveau et que t’intègres l’élite de la scène, oublie jamais que toi aussi, t’as commencé tout en bas. Reste poli et donne leur chance aux débutants. Crois-moi, y’a assez de clients pour tout le monde là dehors. Que ça soit toi qu’ils choisissent ou pas, ça dépend pas juste de ton taf. Moi, je me ferais pas tatouer par un connard désagréable, même s’il est hyper doué.
Tiens bon, cherche quelqu’un qui connaît un peu le sujet et qui veut bien te guider un minimum. Sur le net, tu trouveras plein de conseils et de tutos sur la partie technique – les bases, de A à Z, pour le matos. Mais rien remplace un mentor sur place, qui te montre les finesses, les astuces, les cas concrets que tu peux pas retrouver à chaque fois ou appliquer à tout. J’espère que ce bouquin pourra t’aider à virer tous les doutes qui te bloquent pour te lancer. Mais attends pas une recette miracle à toutes tes questions. Chaque tatouage, chaque client, chaque situation, c’est du sur-mesure. Ton job, c’est de trouver une solution qui passe pour ton client.
Si t’as les yeux rivés sur le fric rapide, va falloir assurer avec des travaux solides – et ça prend du temps.
Une des phrases les plus rabâchées dans ce milieu. Sauf que ça vient souvent de gars qui savent à peine tracer des contours (« outlines ») et remplir en noir – et encore, pas terrible. Quand t’es newbie, t’es content avec chaque client, souvent des potes qui jouent les cobayes. Demander un max de thunes dès le début et balancer ce dicton comme un perroquet, c’est n’importe quoi. Sois reconnaissant envers ceux qui se laissent piquer par toi au départ.
Au début, tu vas kiffer les écritures, les noms, les dates, les tribals, les arabesques. C’est juste des lignes et un peu de couleur, souvent du noir. Ça aide à te faire la main, à chopper le feeling avec ta machine, les aiguilles, les formes, la peau et les zones galères. Mais pour viser l’élite, ça suffit pas. Là, ton talent perso, ton auto-critique et ton ambition entrent en jeu. Te surestimer, ça explique toutes les émissions de cover-up à la télé, et ça peut flinguer ta réputation en deux secondes. Une image vaut mille mots.
À un moment, faudra te détacher de ce que t’as appris et passer à autre chose. Faut que tu commences à voir clair sur où tu veux aller, quel style tu veux maîtriser. En théorie, plus tard, tu devrais pouvoir tout tatouer quand t’es en forme. Mais en vrai, les tatoueurs polyvalents, c’est rare – la plupart finissent par choisir leur camp. Y’a deux grandes directions : l’Old School ou le Realistic Style. Et si tu veux gagner ta vie pro avec ta passion, faudra aussi lâcher ton appart ou ton sous-sol pour un vrai studio. C’est ce courage qui manque à beaucoup.
Ouais, je sais, beaucoup d’infos dans peu de lignes. J’ai eu la chance que mon pote Harald me prenne sous son aile, voie mon talent pour le dessin et me pousse à fond. Pendant des années, j’ai été ce « tatoueur de cave » qui faisait des petits motifs le week-end à des prix bradés. Ma vraie carrière a démarré à 38 ans, même si j’y croyais plus et que beaucoup trouvaient ça débile. Des années galères, avec plein de jobs pourris au CV, m’ont pas rendu heureux. Je me demandais ce qui clochait chez moi. Pas avoir de but, ça te fige, comme en état de choc.
C’est qu’avec l’ouverture de notre studio que j’ai capté mon vrai potentiel : gérer le salon, faire de beaux tatouages, causer avec les gens, échanger avec mon associé, inventer mes propres techniques, et tout le reste. Aujourd’hui, je me demande pourquoi ça m’a pris si longtemps. Où je serais si j’avais foncé il y a quinze ou vingt ans ? Bien plus loin, c’est sûr. Je veux t’éviter ce gâchis et te pousser à faire ce pas le plus vite possible. Perds pas ton temps ni ton énergie. Te laisse pas abattre et prends la décision qui te semble juste.
Si tu prends tout ça à cœur et que tu te frayes un chemin dans ce bouquin, tu seras prêt. Garde-le sous le coude comme un manuel, pour les moments où t’es coincé. Y’aura forcément un truc que t’auras zappé ou sous-estimé. Je croise les doigts pour toi et je te dis juste : « Tiens bon. »
Un tatoueur star entre dans un resto cinq étoiles. Pendant qu’il épluche le menu, le chef cuistot, fan de ses œuvres, le reconnaît et va lui parler.
« Je suis un gros fan de vos tatouages. Vous devez avoir une machine de dingue et des encres carrément géniales. »
Le tatoueur sourit et hoche la tête gentiment. Après un menu cinq plats, il appelle le chef et lui dit :
« Un repas vraiment grandiose. Je suis bluffé. Vous devez avoir un super four et des casseroles de ouf. »
Une histoire assez connue, que j’ai un peu réécrite. Croire que du bon boulot dépend juste des outils et du matos, c’est du grand n’importe quoi. Un artisan est aussi bon que ses outils, OK. Mais sans talent ou assez de pratique, la meilleure machine à tatouer du monde te sert à rien. Si t’as pas le don dès le départ, y’a qu’une solution : bosser jusqu’à en crever.
« Je sais même pas dessiner un bonhomme-bâton, comment je pourrais devenir tatoueur ? »
Si j’avais un euro à chaque fois que j’entends ça, je pourrais prendre des mois de congé peinard. Pourquoi tout le monde est persuadé qu’il faut être un génie du dessin ou de la peinture pour faire de beaux tatouages ? Je connais plein de tatoueurs qui avaient jamais touché un crayon avant et qui sont aujourd’hui des artistes respectés. Faut juste capter que c’est une compétence qui s’apprend, comme dans n’importe quel métier. Personne fait un truc parfait du premier coup. Personne naît neurochirurgien, pilote de course ou banquier. Tout ça, ça s’apprend. La question, c’est : jusqu’où tu veux aller ?
Dans chaque domaine, y’a des pros et des cracks qui sortent du lot, parce qu’ils en savent plus ou qu’ils bossent plus précis. En général, on dit qu’il faut trois ans pour apprendre un métier. La plupart pensent que ça suffit. Mais pour vraiment maîtriser un truc, peu importe quoi, un gars moyen a besoin de sept ans. C’est pas une blague, c’est prouvé scientifiquement. Pas de quoi lâcher l’affaire maintenant. Si t’avais déjà tout dans la poche, t’aurais pas besoin de ce bouquin.
Avoir un métier solide en poche, ça fait pas de mal. Au pire, c’est un plan B si ta carrière de tatoueur décolle pas direct. Au moins, t’as un revenu régulier au début, et tu peux t’éclater avec le dessin, les aiguilles et les encres sur ton temps libre. Mets-y un max de temps dans ce hobby – ouais, on va l’appeler comme ça pour l’instant. Développer un bon œil pour les formes, les traits et les ombres, c’est un pas solide en avant. Les couleurs et leurs combos, c’est tout un art, mais ça vient avec le temps. Mate un max d’images et de motifs, fais gaffe aux bords lumineux, aux ombres, à leur portée. La clarté, le contraste et l’intensité des couleurs, c’est aussi des trucs qui bougent.
Tu peux pas comparer dessiner sur une feuille blanche et piquer dans la peau. La peau, elle est pas lisse et elle reste pas immobile. Elle appartient à quelqu’un qui ressent, et tu peux lui faire sacrément mal si t’y vas trop brutalement. À la douleur physique s’ajoute la douleur mentale si tu foires le motif. Ces mots, c’est pas pour te faire flipper, mais pour te faire cogiter. Comment tu réagirais si quelqu’un te faisait souffrir des heures et que le résultat ressemble à tout sauf à ce que t’avais demandé ? T’aimerais lui mettre ton poing dans la gueule, non ? Ben, c’est pareil pour un client qui se fait maltraiter et qui repart avec un truc bancal.
Dans le milieu, on parle souvent de « bouchers » pour désigner les tatoueurs qui bossent sans soin ni professionnalisme. Et leurs tatouages, ils finissent comme ça : ils mettent des plombes à cicatriser, ils laissent des cicatrices, et même un cover-up peut pas les sauver. Ces gars-là, ils se grillent vite fait et disparaissent mystérieusement à l’étranger pour soi-disant « percer pour de vrai ». Ce genre d’histoires sur des tatoueurs volatilisés, tu vas en entendre souvent quand t’auras plus de clients. Toi, tu veux pas être ce mec-là. Ton nom doit rimer avec fiabilité, du taf solide, rapide et le moins douloureux possible.
Tout le monde n’a pas tout dès le départ
Te bile pas si t’as pas tout dans le sac dès le premier jour. C’est pour ça que t’apprends, justement. Au début du chapitre, j’ai parlé de ceux qui avaient jamais dessiné et qui ont quand même cartonné dans le milieu. Et je connais aussi des dessinateurs géniaux qui arrivent pas à poser un motif correctement sur la peau. Ils pigent pas le délire. Une machine à tatouer, c’est pas un crayon. La peau, c’est pas du papier. Et le papier, ça bouge pas et ça gueule pas quand ça fait mal.
Ni bouchers ni arrogants