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Être parent, c’est beaucoup de bonheur… mais pas seulement : c’est aussi gérer des crises et des conflits, faire face à une organisation quotidienne complexe, être disponible 24 h/24. Cette logistique provoque souvent des tensions au sein du couple et conduit parfois à un épuisement global, néfaste pour soi et les enfants. Et vous ? Comment vous-sentez-vous dans votre rôle de parent ? Vous est-il déjà arrivé de vous sentir débordé et ne plus en pouvoir ?
Grâce à l’ouvrage d’
Aline Nativel Id Hammou, osez faire le point sur votre charge parentale et votre état psychique ! L’autrice, elle-même mère de deux enfants et psychologue clinicienne, aborde la question du burn-out parental avec bienveillance et beaucoup d’optimisme.
Elle propose une auto-évaluation pour permettre à chaque parent d’estimer sa vulnérabilité au burn-out et partage de précieux conseils pratiques pour en sortir. Ses préconisations visent aussi à mieux vivre sa parentalité, sans culpabilité ni honte. Cet ouvrage s’adresse donc à tous les parents perdus ou épuisés qui veulent reprendre les rênes de leur parentalité.
S’épanouir dans sa vie de parent, c’est possible !
À PROPOS DE L'AUTEURE
Aline Nativel Id Hammou est psychologue clinicienne et exerce en institution et en cabinet depuis plus de dix ans. Elle a acquis une expertise professionnelle dans les domaines de l’enfance, de l’adolescence et de la parentalité. Elle participe à de nombreuses actions : groupes de parole, guidances parentales, thérapies familiales, conférences ou ateliers. Elle a publié
La Charge mentale des enfants (Larousse), et
Maman-tigre, papa-ours (Leduc).
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Burn out parental
Aline Nativel Id Hammou
Burn out parental
Introduction
Psychologue clinicienne depuis plus de dix ans, je me suisaperçue progressivement de la demande grandissante de« guidance parentale » comme motif de consultation, au fur et à mesure de ma pratique professionnelle en cabinet de psychothérapie. C’est un constat professionnel qui s’installe progressivement depuis un peu plus de trois ans. De plus en plus de parents s’interrogent sur leur parentalité et sur leurs actions éducatives, sur l’impact de leur attitude sur leur enfant et leur couple, et osent enfin exprimer une souffrance ressentie due à leur rôle de maman ou papa. Ces parents prennent place dans mes fauteuils de consultation,« craquent »littéralement, pleurent, invoquent tel livre, conférence, émission de télévision ou théorie sur la psychologie de l’enfant ou tel expert rencontré, s’insurgent contre les critiques faites à leur encontre, hurlent et expriment une forme d’impuissance grandissante et incontrôlable ! Bref, un ressenti immense de souffrance plus ou moins gérable, plus ou moins nié, maîtrisé, partagé voire avouable aux yeux du monde.
La guidance parentale, qu’est-ce que c’est concrètement ? C’est un accompagnement spécifique destiné aux parents rencontrant des difficultés dans leurs démarches éducatives, affectives et pédagogiques auprès de leur enfant ; en clair, dans leur quotidien de parents ! Plus précisément, la guidance parentale n’appartient pas à une forme de thérapie basique mais est plutôt une forme de soutien et d’accompagnement qui donne des préconisations et des informations sur la psychologie et les stades de développement de l’enfant, sur toute psychologie en lien avec la famille et la parentalité. L’objectif est de tenter de guider et à la fois d’éclairer les parents afin de favoriser une relation bienveillante avec leur enfant et de leur faire prendre pleinement conscience des enjeux de leur parentalité dans leur vie d’adulte ! Comprendre, analyser et répondre à des doutes, des questions, des peurs et des angoisses… les plus souvent légitimes d’ailleurs ! En somme, c’est la vie anodine d’un parent exposé au quotidien d’un enfant qui grandit ! Et c’est la prise de conscience qu’être un parent n’est pas si évident !
C’est pourquoi, je me suis rapidement intéressée à diverses thématiques en lien avec la parentalité comme les troubles de la parentalité, la psychopédagogie, la psychogénéalogie, les dynamiques familiales et évidemment je me suis intéressée à la question du burn out parental (j’utiliserai le sigle « BOP » dans l’ouvrage). J’estime que mon rôle de psychologue est d’inclure la dimension de prévention et la nécessité d’informer sur cette thématique du burn out parental car la souffrance parentale peut avoir de puissants impacts sur la dynamique familiale incluant l’enfant et le couple conjugal. Le but de cet ouvrage est donc de vous éclairer sur ce phénomène plus ou moins tabou du burn out parental qui peut toucher n’importe quel parent ! Oui, j’insiste et je persiste : n’importe quelle mère et quel père ! Gardez-le en tête tout au long de votre lecture, cher(s) parent(s).
Cet ouvrage va vous présenter la définition internationalement reconnue duburn outparental avec l’ensemble de ses facteurs et de ses causes, ses symptômes généraux les plus répandus et ses impacts directs sur le parent, l’enfant et la famille. Il donnera aussi un éclaircissement sur les modes de parentalité actuels et leurs éventuels impacts sur ce phénomène de burn out parental, souvent corrélé à la pression sociétale exercée et ressentie par les parents d’aujourd’hui. Pourtant, ce phénomène a-t-il toujours existé – même de façon cachée, non avouée – ? A-t-il toujours été connu de tous les parents du monde entier ?
Afin de faire le point sur votre parentalité et leburn outparental, il vous sera proposé de répondre à uneauto-évaluationbienveillante qui vous permettra de cerner votre vécu quotidien de parent. L’objectif n’est pas de poser un diagnostic sur votre situation, mais simplement de vous proposer un curseur réaliste et posé par vous seul. Peu importent les résultats obtenus, vous aurez à votre disposition un panel de conseils pour prendre soin de vous, pour maintenir, ou améliorer voire dynamiser le bien-être global dans votre lien avec votre enfant et de rétablir l’épanouissement de votre famille. Chaque parent doit pouvoir garder confiance en ses habilités et ses compétences éducatives, pédagogiques, affectives, émotionnelles tout en gardant à l’esprit que l’erreur parentale est inévitable mais avouable, réparable, modifiable et surtout totalement humaine !
Soyez sereins, cette lecture doit être non culpabilisante et faite pour n’importe quel type de parent… Si vous l’avez entre les mains, c’est que vous avez déjà conscience de l’importance de prendre soin de vous en tant que parent consciencieux !Alors parent « burnouté » ou pas ? Il n’est pas sûr et certain que vous allez trouver immédiatement cette réponse, toutefois, votre lecture aura forcément un impact positif sur votre parentalité car vous êtes dans une recherche d’informations et d’éclaircissements.
Avant de commencer votre lecture, je vous invite à remplir cet encadré et à mettre par écrit (dessin, mot, phrase, symbole, expression, citation), tout ce qui vous vient sans censure en lien avec le mot parent, histoire de décharger vos émotions sur notre thématique centrale. Ainsi votre esprit sera davantage concentré et attentif à l’ensemble des données transmises dans cet ouvrage sur le BOP.« Moi parent », je me vois ainsi :
Chapitre 1 Le burn out parental
Un mythe créé par des parents dépassés ou une réalité quotidienne ?
1. Définir le burn out parental (BOP)
Pierre, 36 ans, vient me voir en consultation une fois tous les quinze jours pour : « décharger des sentiments négatifs envers sa femme ». Comme il le déclare depuis la naissance de ses jumeaux de 11 mois :« Je ne la supporte plus, je ne sais pas vraiment pourquoi… euh oui, en fait, mais c’est dur de l’assumer, j’ai la sensation d’être trahi en ayant deux enfants en même temps, c’est tellement dur que je n’ose pas assumer mes émotions quelques fois négatives envers mes deux petits bouts, cela paraît plus simple de les poser sur ma femme ! Et les autres autour de nous, disent souvent : “Quelle chance d’avoir des jumeaux”… mouais !... ». Pierre est un papa proche d’être « burnouté » mais qui se fait aider !
Je répondrais spontanément que le burn out parental est un tabou rejoignant un ensemble de non-dits sur la parentalité, pour ne pas abîmer justement son image positive. Plusieurs parents évoquent une honte, un malaise et ces sentiments sont de plus en plus reconnus dans nos sociétés actuelles. Voici la définition du mot « tabou », selon le dictionnaire Larousse :
1. Dans certaines sociétés, caractère d’un objet, d’une personne ou d’un comportement, qui les désigne comme interdits ou dangereux aux membres de la communauté. 2. Interdiction d’employer un mot due à des contraintes sociales, religieuses ou culturelles.
Il ne faut alors pas abîmer cette belle image de la parentalité et de la joie d’avoir une famille à soi ! Dire ou montrer ses difficultés parentales aurait-il pu restreindre le nombre de naissances et donc être un danger pour l’humanité tout entière ? (J’ironise… bien sûr…).
Il est vrai que certains experts de la famille (pédopsychiatre, psychiatre, psychologue, travailleur social, médiateur, puéricultrice, infirmier, pédiatre et bien d’autres) connaissent bien ce phénomène sans le nommer forcément ainsi. Il a été peu vulgarisé dans l’ensemble de la sphère des médias même si on en parle de plus en plus grâce à une libération de la parole de certains parents via les réseaux sociaux surtout ! Comme quoi, les réseaux sociaux tels que Facebook, Instagram ou encore de nombreux blogs de parents peuvent être aussi utiles pour mettre en lumière et en avant un vécu individuel qui finalement reflète l’expérience intime d’un grand nombre de parents ! Souvent les parents sont plus réceptifs aux discours si cela vient d’un autre parent dans ce type d’expérience du quotidien.
Pour la plupart des personnes, devenir parent ou être parent n’est pas une chose insupportable et insurmontable à vivre dans le quotidien. C’est plutôt un grand bonheur d’intensité variable certes, avec quelques difficultés, mais c’est une chance aussi ! Oser affirmer ne pas être heureux en tant que parents ou regretter l’être reste compliqué à dire et à assumer en public ! Dire à haute voix : « Je ne supporte plus mes enfants », il y aura toujours quelqu’un pour répondre : « T’exagères ! ». C’est d’ailleurs inévitable car même si la plupart des parents peuvent partager des vécus similaires, une parfaite synchronisation des vécus reste tout simplement impossible.
Ma réalité professionnelle me démontre que certains parents peuvent à certaines périodes de leur vie de parents ressentir des regrets forts. J’entends souvent ce genre de propos : « Mais si on m’avait tout dit, je ne suis pas convaincue que j’aurais eu mon fils ! » ; « Quelle galère cette vie, j’en ai fait trop vraiment, j’aurais dû m’arrêter à un seul ! » ; « Je ne sais pas si j’ai vraiment eu envie d’être mère, c’est plutôt mon partenaire ! » ; « Le mien est tellement compliqué, que je me demande en permanence comment ma vie aurait été sans lui » ; ou encore « J’ai tellement envie de retrouver ma vie d’avant que cela hante mes rêves ».
Je ne juge jamais l’ensemble de ces parents qui réussissent à parler et qui peuvent justement explorer leurs ressentis. L’histoire de Marine, maman de Victoria (8 ans) et Hector (2 ans) m’a particulièrement marquée. Cette mère a dû se faire hospitaliser car, comme elle le décrit si bien : « J’ai longtemps trop longtemps fait semblant que ma vie de maman était un vrai bonheur devant les autres alors qu’elle était un énorme mensonge envers moi-même ». Toutefois, les professionnels de la santé mentale n’ont pas diagnostiqué unburn outparental mais une dépression chronique sans aucun lien avec son vécu parental. Étrange distanciation… ou non prise en compte réelle de son vécu de maman.
2. Un phénomène touchant de plus en plus de parents
Je ne vais pas vous faire un historique complet de la vie d’un parent selon les époques, restons dans notre présent puisque ce syndrome est peu à peu mis en lumière dans les médias. Pourquoi ce phénomène touche-t-il de plus en plus de parents ? Plusieurs hypothèses :
• la vulgarisation des connaissances ayant trait à la pédagogie, le développement des institutions en lien avec la famille et la parentalité, l’éducation, la psychologie,la cognition des enfants pouvant donner aussi une nouvelle vague de parents plus experts, plus informés, plus consciencieux ;
• l’approche du couple parental avec la place du père et de la coéducation dans l’approche de son enfant ;
• l’évolution des femmes dans le domaine professionnel et dans l’espace de la société générale ;
• et aussi tout simplement, un diagnostic adapté davantage effectué !
Le burn out parental existe bel et bien et est aussi en lien avec la création d’un autre mythe : celui du parent parfait du xxie siècle !
Mais c’est quoi être un parent parfait ?
C’est une très bonne question car sa définition varie d’un parent à un autre, mais aussi d’un expert à un autre ! Selon son histoire de vie, son partenaire éducatif, ses désirs parentaux et aussi l’enfant que l’on a en face de soi, la parentalité parfaite peut avoir plusieurs facettes.
Qu’est-ce que c’est qu’un mythe pour débuter ? Selon le dictionnaire Larousse :
1. Récit mettant en scène des êtres surnaturels, des actions imaginaires, des fantasmes collectifs, etc. […] 3. Personnage imaginaire dont plusieurs traits correspondent à un idéal humain, un modèle exemplaire (par exemple Don Juan). 4. Ensemble de croyances, de représentations idéalisées autour d’un personnage, d’un phénomène, d’un événement historique, d’une technique et qui leur donnent une force, une importance particulières.
En conclusion, le parent parfait est une réalité qui n’existe pas vraiment mais qui donne des sortes d’objectifs à atteindre, en ce qui concerne la notion de parentalité. Il s’agit donc d’un idéal jamais vraiment atteignable finalement, mais qui fera cependant souffrir bon nombre de parents. C’est un peu comme rechercher une licorne…
Pour vous transmette une définition la plus proche de l’idéal parental, les propos des parents en cabinet semblent bien appropriés : « Être disponible matin, midi et soir » ; « Être bienveillant sans une seule faille » ; « Ne pas crier, ni avoir de gestes de nervosité, ne pas frapper évidemment, ne pas laisser l’enfant pleurer, le porter dès qu’il en a besoin » ; « Faire des cadeaux mais pas trop » ; « Stimuler sans trop en faire » ; « L’aider à grandir sans faire à sa place » ; « Lui parler tout le temps, ne pas lui mentir » ; « L’encourager à expérimenter sans montrer ses peurs » ; « Répondre de manière efficace à tous leurs besoins » ; « Mettre des limites sans interdire ni punir pour les sécuriser » ; « Le soutenir dans ses émotions et gérer ses crises en gardant son self-control » ;« Ne jamais punir ». Dans la bouche des parents, il semble y avoir beaucoup d’obligations et d’injonctions provoquant un mal-être parental au quotidien. Il y a du stress évidemment, face à la peur de mal faire.
Cette recherche d’idéal n’est pas une fatalité, mais le besoin d’une reconnaissance plus forte qui pourrait nous libérer de ce joug lié à la parentalité. Je conseille souvent aux parents de prendre connaissance du programme datant de 2022, créé par le gouvernement : « Les 1 000 premiers jours d’un enfant1 ». J’ai même posté l’affiche dans mon cabinet ! Car être psy, c’est aussi être un passeur d’informations et un acteur de la prévention. C’est pourquoi, il me paraît, à ce moment de votre lecture, important de bien définir ensemble ce syndrome si particulier lié au statut de parent. Oui, cher(s) parent(s), un syndrome d’une nature bien précise et à la fois complexe se référant uniquement à votre statut parental.
1. https://www.1000-premiers-jours.fr/fr
Idées à retenir
1. Le BOP reste un tabou « plus ou moins » en déconstruction car beaucoup de parents osent enfin s’exprimer sur leurs parentalités : vous pouvez donc le faire aussi !
2. Beaucoup d’experts de la parentalité reconnaissent le BOP et le rencontrent dans leurs pratiques du quotidien.
3. Vous n’êtes pas le seul parent à rencontrer des difficultés dans votre quotidien parental.
4. Vous avez votre propre définition du « bon parent » et vous faites en fonction : il n’y a rien de plus normal !
5. Le parent parfait n’existe pas du tout, gardez-le en tête !
Chapitre 2 Approche théorique du burn out parental
Écrivez ou dessinez tout ce qui vous vient sur l’expression « Burn out parental » (ou dit aussi « BOP »).Le burn out parental, pour vous, c’est :
